L ABIB H ADDAD
Sur trois questions de Grimeisen en topologie générale
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 57, série Mathéma- tiques, n
o11 (1975), p. 1-15
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Dans son étude de l’itération du passage à la
limite,
Grimeisen[ 5~
pose troisquestions.
Elles sont relatives à despropriétés topologiques portant
sur desproduits
ordinaux de filtres et des filtres
diagonaux. Appelons
cespropriétés Pj , P2
etP3.
Dansla
première question,
on demande si lapropriété P j
caractérise lestopologies parmi
lesprétopologies.
Dans la deuxième(resp. troisième) question,
on demande si lapropriété P2 (resp. P3)
caractérise lestopologies quasi régulières (autrement dit, «régulières
mais nonnécessairement
séparées») parmi
toutes lestopologies.
On va montrer que la
réponse
aux deuxpremières questions
estaffirmative,
tandis que laréponse
à la troisième estnégative.
On est amené ainsi à étudier la classe des espacestopologiques
caractérisés par lapropriété P3.
On les aappelés
espaces deGrimeisen
On terminera par
quelques
remarques sur la relation entre sommes filtrées ettopologie
dans l’ensemble desfiltres, puis
par la caractérisation des espaces de Grimeisen à l’aide des nasses[ 6 ] .
0 . Préliminaires
Etant donnés un filtre a sur un ensemble I et un filtre b sur un ensemble
K,
on
désignera
par a 0 b l’ensemble de toutes lesparties
A duproduit
I X Kqui
satisfont à la condition suivante
L’ensemble 0 Q.Q b est un filtre sur 1 X K que l’on
appelle
leproduit
ordinal de a et de c.On trouve cette notion et la notation
correspondante
dansGrimeisén [4 ~ .
Etant donné un ensemble
E,
onappelle prétopologie
sur E la structure définiepar la
donnée,
pour tout x eE,
d’un filtre sur E tel que x eV,
pour tout V e’lJ(x).
Etant donné un filtre Q sur
E,
on dit alors que a converge vers xlorsque
.Ces notions se trouvent dans
Choquet [3] .
Ellesgénéralisent
la notion detopologie
et lanotion de convergence dans un espace
topologique.
Soit E un ensemble muni d’une
prétopologie (un
espaceprétopologique).
Pourtout filtre a sur
E,
ondésignera
par Lim a l’ensemble despoints
de E verslesquels
Qconverge. Plus
généralement,
étant donnés un filtre Q sur un ensemble I et uneapplication f :
I -E,
ondésignera
parLim( f, Q)
l’ensemble despoints
de E verslesquels
converge lefiltre
engendré
parf(a).
Ces notations sont celles de Grimeisen[5 ] .
On
appelle grille
sur un ensemble E tout ensemble non vide g departies
nonvides de E
qui
satisfait à la condition suivanteY U Z e g si et seulement si Y E 8 ou Z e g · Cette notion est due à
Choquet.
1 . Une caractérisation des
topologies
Soit E un espace
prétopologique.
On considère lapropriété
suivante :Pl -
Pour tous ensembles 7 etK,
pour tousfiltres
a sur I et b sur K, pour toutesapplications f : I -~ E et g : I X K -’ E, si
l’on aalors on a
Lim( f, a )
c:Lim@,
Grimeisen
[ 5 ~
établit(corollaire
6 du théorème19,
p.404)
que tout espacetopologique
E satisfait à lapropriété Pl
et il pose laquestion :
est-ce que,réciproquement,
tout espace
prétopologique
Equi satisfait
à lapropriété Pl
est un espacetopologique ?
La
réponse
estoui,
comme le montrera laproposition
1. Maisplus généralement,
si l’ondésigne
parUPI
lapropriété
obtenue enremplaçant
dansPl
le mot «filtres» par le mot«ultrafiltre»,
on a le résultat suivant :Proposition
1. - Tout espaceprétopologique
Equi satisfait
à lapropriété UP1
est unespace
topologique.
- -En
e f f et :
Soit M unepartie
de E. Il suffira de montrer que M. Pour_
= ;M
cela,
on pose I = M et K =MM.
Onprend
pourapplication f :
I - El’injection
cano-nique
deM
dans E et pourapplication
g : I X K - E «l’évaluation»g(i,k)
=k(i).
Soit aun ultrafiltre
quelconque
surI,
il suffira de montrer que Lim o cM. Or,
pour tout i eI,
il existe un ultrafiltreci
sur Mqui
converge vers i(soit
i e Lima i).
Alors leproduit
TT a est un filtre surK ;
on considère un ultrafiltre b sur Kplus
fin quei e i ’ r
ce filtre-là. On vérifie alors que, pour tout i E
I,
on af(i)
E l’ultrafiltreimage
de b parl’application g(i,.) :
K - E est l’ultrafiltreengendré par b (i) _ ~B(i) ~ B
eb ) qui
estégal
à de sorteque f (i) =
i e Lima i
=Lim(g(1,. ), b ).
Ainsi on aLim o =
Lim(f, a)
cLim(g,
o ~b).
OrM
XMM
= 7x K e o~h ,
donc Mappartient
àl’image
par g de a
OEb ,
doncLim(g,
o c M donc Lim fl c M. c~f
d.2 . Une caractérisation des
topologies quasi régulières
Rappelons qu’une topologie quasi régulière
est unetopologie qui
satisfait à l’axiome derégularité
sans être nécessairementséparée,
autrementdit,
c’est unetopologie
danslaquelle,
pour tout fermé F et tout
point x 0 F,
il existe des ouvertsdisjoints
U et V tels que x e U et F c V.Soit E un espace
topologique.
On considère lapropriété
suivante :P2 -
Pour tous ensembles I etK,
pour tousfiltres
o sur I et b surK,
pour toutesappli-
K -
f(i)
e pour tout i EI,
alors on a
Lim(g, Lim(f,
a ).Grimeisen
r5l
établit(corollaire
5 du théorème23,
p.408)
que tout espacequasi régulier
E satisfait à lapropriété P2
et il pose laquestion :
est-ce que,réciproquement,
tout espace
topologique
Equi satisfait
à lapropriété P2
estquasi régulier ?
Laréponse
estoui,
comme le montrera laproposition
2.Si l’on
désigne
parUP2
lapropriété
obtenue enremplaçant dansP2
le mot «filtres»par le mot «ultrafiltres» et si l’on
désigne
parUP2
lapropriété
obtenue enremplaçant
dansUP2
leproduit
ordinal par leproduit «cartésien» oxb , alors, puisque
c x b c n 1 b .on a
Le résultat suivant
permet
de voirqu’on
a en faitProposition
2. - Tout espacetopologique
Equi satisfait
à lapropriété UP2
estquasi régulier.
En
e f f et :
On raisonne par l’absurde. On suppose quel’espace
E n’est pasquasi régulier.
Il existe alors dans E un fermé F et un
point
u 0 F tels que, pour toutvoisinage
Il de u, on aitU n On
désigne
par I l’ensemble desvoisinages
de u dans E et l’on choisit uneapplication f
:1 -~ Equi
à toutvoisinage
U de u faitcorrespondre
unpoint appartenant
àU n F. Ainsi on
a f(I)
e F. Onpose K
=EI
et onprend
pourapplication
g : I x K - El’évaluationg(i,k) - k(i).
Pour tout i e
I,
il existe un ultrafiltre ni sur
E telque i
e Qi et f(i)
e Limr i.
On considèresur K un ultrafiltre b
plus
fin que le filtreengendré
par tous lesproduits
i£lIlpour tout i e I. On a
bien f (i)
eLim(g(i,.),
b )puisque l’image
de h parl’application g(i,.) :
K - En’est autre que 0 i. On considère ensuite sur 1 le filtre des
sections,
c’est-à-dire le filtreengendré
par lesY
flet VcU) ,
où Uparcourt I,
et onprend
un ultrafiltre 0plus
fin.On vérifie alors que u e
Lim(g,
et x~) :
pourcela,
on considère W=nu;
pourtout
UEIvoisinage
V de u, on aSv
X W foxbet g(S y x W) c
V.On
rapprochera
cette démonstration de celle de Bourbaki et Dieudonné[2J
dans un castrès
semblable,
pour des espacesséparés.
3 . Les espaces de Grimeisen
Pour tout ensemble
E,
ondésigne par 4 (E)
l’ensemble des filtres sur E et pary(E)
l’ensemble des ultrafiltres sur E. Soit E un espacetopologique.
On diraqu’une application
w : E - W
(E)
est admissiblelorsque,
pour tout x EE,
le filtre converge vers x, autrementdit, lorsque x
E Limt.p(x).
On considère alors lapropriété
suivante :P3 -
Pour tout Q e e(E)
et pour touteapplication admissible ’/J :
E - W(E),
on aCette
propriété
est vérifiée par les espacesquasi réguliers,
comme le remarque Grimeisenf5 ]qui
pose laquestion (p. 412) :
est-ce que,réciproquement,
tout espace Equi satisfait
à lapropriété P3
estquasi-régulier ?
Laréponse
est non, comme le montrera laproposition
4. On est amené ainsi à poser la définition suivante :Définition - On dira
qu’un
espacetopologique
E est un espace de Grimeisenlorsqu’il
satisfaità la
propriété P3.
Il est alors clair que tout espace de Grimeisen E satisfait à la
propriété UP3
obtenue enremplaçant
dansP3 , chaque fois,
4l(E)
pary(E).
Or laréciproque
estégalement
vraie.Proposition 3 . -
Tout espacetopologique
Equi satisfait
à lapropriété UP3
est un espace deGrimeisen.
En
e f fet :
Soit a e 4l(E)
et soit(E)
uneapplication
admissible. On pose b =U n.4 ’/J(x).
On considère uneapplication 1/1:
E - Y(E) telle quePour tout ultrafiltre c
plus
fin que e , on poseAlors on a
c. g. f . d.
4 . Un
contre-exemple
On va construire un
exemple d’espace
de Grimeisenséparé
etqui
n’estcependant
pasrégulier.
Comme
d’habitude,
ondésigne
par N l’ensemble des entiers. On pose F = N X N et on considère lesparties
suivantes de F :On
prend
un élémentu ~
F et on pose G ~ F UPour tout n E
N,
on considère n ultrafiltres distincts et nonprincipaux,
CBz,1 ,a.n,2’.’" a
surG,
tels queNn appartienne
à chacun d’entre eux ; ondésigne
par l’ultrafiltreprincipal engendré
par{(n,0) ~
dansG,
et on poseOn dira
qu’une partie
A de Mest f ine lorsque,
pour tout n eN,
l’ensemble A n1 Nn
contient un
point
auplus.
Alors lescomplémentaires
desparties
fines dans Mengendrent
unfiltre ;
soit b un ultrafiltreplus
fin que ce filtre-là. On considère l’ultrafiltreOn définit alors une
topologie
sur l’ensemble G de la manière suivante : unepartie
U de Gsera ouverte si et seulement si les deux conditions suivantes sont
remplies :
On
désignera l’espace topologique
ainsi obtenu par G.Proposition
4. -L’espace
G est un espace de Grimeisenséparé
mais nonrégulier.
En
effet :
Pour toutpoint x
deG,
ondésignera par Y (x)
le filtre de sesvoisinages
etpar x l’ultrafiltre
principal engendré
par[x 1
dans G. On commence par vérifier queOn vérifie alors que
l’espace
G estséparé.
D’autrepart,
lapartie
H de G estfermée ;
soit «e(H)
le filtre de ses
voisinages.
On aDonc tout élément de rencontre tout élément de et par
conséquent
G n’est pasrégulier.
Reste à montrer que G est un espace de Grimeisen.
D’après
laproposition 3,
il suffitde montrer
qu’il
satisfait à lapropriété UP3.
Pourcela,
on considère uneapplication
admis-sible cp :
G - et un ultrafiltre a sur G. On pose1
On va montrer que Lim c c Lim Q . On remarque d’abord que,
lorsque x 0
H U{ u~ ,
on a nécessairement
q;(x) = x et, lorsque x
=(n, 0)
EH,
on aq;(x)
= an~ f(n) ,
oùD G
f (n) ~
n. Si l’ultrafiltre a estprincipal,
soit 0 =x,
alors c = et l’on a bienLim c c Lim e .
Supposons
donc que l’ultrafiltre a n’est pasprincipal.
Deux cas seulcmentpeuvent
alors seprésenter :
1) H
o et alors c = Q, donc on a bien Lim c c Lim et.2)He
a et alors on va montrer que Lim c = 9J . Pour tout n eN,
il existe unepartition
deNn
telle que ean,i ,
pour 0i 4 n.L’ensemble des
points
de .Mqui
sont de la forme(n, f (n))
est, bienentendu,
unepartie
fine deM,
donc soncomplémentaire
Bappartient
à l’ultrafiltre b . De sorte que, si l’on poseon a
Ainsi c /
u . Deplus,
pour tout n e N, comme a n’est pasprincipal,
on a m ;é nU Nm
e cpour 0 i n.
Enfin,
on voit facilementque c
n’est pasprincipal.
Doncc ne converge pas. c. q.
f .
d.5 . La
prétopologie
de Grimeisen associée à unetopologie
Soit E un espace
topologique.
Pour toutepartie
X deE,
ondésigne
par X l’adhérence de X dans E et par X l’ensemble despoints x
de E pourlesquels
il existe uneapplication
admissible @:
E -y(E)
telle que x adhère au filtreF
t@(y).
On vérifie alorsqu’on
a lesy £ X
propriétés
suivantesAinsi
l’application qui
à X faitcorrespondre X
définit uneprétopologie
sur Equ’on appellera
laprétopologie
de Grimeisen associée àl’espace topologique
E.D’après
lapropriété (2),
cette
prétopologie
est moins fine que latopologie
de E.Proposition
5. - Pourqu’un
espacetopologique
soit un espace deGrimeisen,
ilfaut
et ilsuffit
que sa
prétopologie
de Grimeisen soitidentique
à satopologie.
En
e f f et :
Soit x e X. Il existe uneapplication
admissible p : E - telle que x adhère au filtren ~p(y).
On considère l’ensemble g desparties
Y de E telles que x adhèrey £ X
au filtre
n
Comme pour lapropriété (3),
on voit que l’on aYf¥
Ainsi g est une
grille
àlaquelle
Xappartient.
Donc il existe un ultrafiltre a c g tel que X E a . Si E est un espace deGrimeisen,
alors on a2013 ~ - 1
de sorte que x e X. Donc X c X et la
prétopologie
de Grimeisen estidentique
à latopologie
de E.
Réciproquement,
soit ~p : E - uneapplication
admissible et soit a un ultrafiltresur E. Si X =
X,
pour toutepartie
X deE,
alors on apour tout A E Q ~ x e Lim ot . Donc E est un espace de Grimeisen.
c. q.
f. d.
6 .
Quelques
autrespropriétés
des espaces de GrimeisenOn dit
qu’un
espacetopologique
E estfaiblement séparé lorsque,
pour toutcouple
depoints
x et y, si toutvoisinage
de x rencontre toutvoisinage
de y , alors{ x ~
et{ y j
ont mêmeadhérence
(voir,
parexemple, [6]).
Proposition
6. - Tout espace de Grimeisen estfaiblement séparé.
En
e f f et : Soient x,
y despoints
d’un espace de Grimeisen E tels que toutvoisinage
de xrencontre tout
voisinage
de y. Alors il existe un ultrafiltre sur Equi
converge à la fois vers x etvers y, donc x e
{ y } _ {y} etye t x x
Ainsi{x} = (y)
et E est faiblementséparé.
c.
q. f .
d.Proposition
7. - Soit E un espacetopologique quasi compact.
Alors les énoncés suivants sont
équivalents : a) L’espace
E estquasi régulier.
b) L’espace
E est un espace de Grimeisen.c) L’espace
E estfaiblement séparé.
En
ef fet :
On saitdéjà
quea) m b) " c).
Il suffit donc de montrer quec) ~ a).
Onsuppose donc que E est faiblement
séparé
et on considère un fermé F et unpoint x
/F.Ainsi,
pour tout y e F, on a
f y] {x }
donc il existe des ouvertsdisjoints U y et V y
tels quex e
Uy
et y eYy. y
eF)
est un recouvrement ouvert de Fqui
estquasi compact,
donc il contient un sous-recouvrement ... , On posen
U =
n
Uy ,
et V =U Y
.Al or sU et V sont des ouvertsdisjoints,
,x e U etU 1
t V
i
Y, donc E est
quasi régulier.
c. q.f.
d.Remarque.
Plusgénéralement,
onpeut
montrerqu’un
espace faiblementséparé
estquasi régulier
si et seulement s’il est faiblementrégulier (voir [6]).
Dans la démonstration du résultat
qui suit,
on se servira depropriétés
desapplications
propres établies dans Bourbaki
[1] 1, 10, 2,théorème 1, p. 117-118.
Proposition
8. -L’image
d’un espace de Grimeisen par uneapplication
propre est un espace de Grimeisen.En
e f f et :
Soient E un espace deGrimeisen,
F un espacetopologique
etf :
E - Fune
application
propresurjective.
On va montrer que F est un espace de Grimeisen en montrantque sa
prétopologie
. de --Grimeisen estidentique
à satopologie (proposition 5).
Soit Y unepartie
de F etsoit y
e Y. Il existe uneapplication admissible Y:
F -y(F)
telle que y adhèreau
filtre
b =n
t£YY(t).
Commef
estsurjective,
pour tout t eF,
il existe unultrafiltre at
surEtelquef(ctt)
=Y(t). Comme f
est propre, pour tout teF,
il existe unpointg(t)
E Etel que
a t
convergevers g(t)
etque f (g(t)) g(Y).
On définit uneapplication
admis.’Y(E) par
où
s est
l’ultrafiltreprincipal engendré par
E. On considère alors le filtre q -n
seX On _a
f(ct)
e b . Donc y adhèreà/fa), donc
il existe x adhérent à a telque f(x) =
y. Ainsix e
X = X,
donc y .=f(x)
e¡IX)
c= f.
AinsiY
cy
et F est bien un espace deGrimeisen. c. q.
f.
d.Remarque.
Onpeut
démontrerégalement
quel’image
d’un espacefaiblement séparé
par uneapplication
propre est un espace faiblementséparé.
7 .
Rappels
, . ,On
rappelle
dans ceparagraphe quelques
résultats dont on seservira
dans la suite.Soient,E
un espacetopologique, (Ai)i
une famille departies
de E et a un filtre sur I.Choquet [3]
introduit les notions de limitesinférieure
etsupérieure
de la famille(Ai)i f 1
suivant le filtre Q en
posant
où g ’ est la
grille
associée au filtre a(c’est-à-dire
l’ensemble desparties
de Iqui
rencontrenttous les éléments de o
).
~ ,Soit
X (E) l’ensemble
desparties compactes
non vides de E.Lorsque
E lui-même estcompact, Choquet [ 3 ~
munit l’ensemble)C(E) canoniquement
d’unetopologie.
Pourqu’une
famille d’éléments
de ~ (E)
converge vers l’élément A suivant le filtre asur 1,
il fautet il suffit que l’on ait
L’espace 5( (E)
ainsi obtenu est aussicompact.
Soit E un ensemble. Pour tout ensemble o de
parties
de E, ondésignera
par Y(n
l’ensemble des ultrafiltres sur E
qui
contienne o . Pour toutepartie
X deE,
au lieu de7
( { X ~ ) ,
on écriray(X).
Ainsiy(X) désigne
l’ensemble des ultrafiltres sur Eauxquels
Xappartient.
Enparticulier, y(E) désigne
bien l’ensemble de tous les ultrafiltres sur E.On sait que l’ensemble des
7~X~
où Xparcourt p(X),
est une base d’ouverts pour unetopologie canonique compacte
sury(E) (voir,
parexemple,
Bourbaki[1] , 1, 9,
exercice 27,p. 170).
Pour tout filtre o sur E,l’ensemble y (0)
est un fermé non vide de’Y(E). Réciproquement,
pour tout fermé non vide
él de
l’ensemble6 (
=ri
n est un filtre sur E et l’on aCela établit une
bijection canonique
entrel’ensemble ~(E)
des filtres sur E et l’ensemble~ (7(E))
descompacts
non vides de7(E),
Comme l’ensemble estcanoniquement
muni d’une
topologie compacte,
onpeut transporter
cettetopologie
à ~(E).
On obtient ainsi1 espace
desfiltres
sur Equi
est un espacecompact
et danslequel l’espace 7(E)
est canoni-quement plongé.
8 .
Remarques
sur les sommes filtrées de filtresSoit w :
I -I(E)
une famille de filtres sur l’ensemble E.Pour tout filtre a
sur I,
on poseOn vérifie alors que
ip(o)
est un filtre sur E. La notion de somme filtrée d’une famille de filtres introduite par Grimeisen[4J
est un casparticulier
de la notionprécédente,
comme lemontre son théorème 15. ..
1) On voudrait
mettre en évidencele fait
suivant. On ace
qui permet
de ramener la notion de sommefiltrée
à celle de limitesupérieure.
enparticulier,, lorsque
a est unultrafiltre,
lefiltre
n’est autre que la limite del’application
’f)suivant l’ultrafiltre
C1, dansl’espace
desfiltres f (E).
La notion de
produit
ordinal dedeux
filtres est elle,même un casparticulier
de celle desomme filtrée
[ 4] .
SoientE,
F des ensembles. On considère lesapplications
p :
7(E x F) - y(E)
et q :y(E
XF) , y(F) qui
à tout ultrafiltre sur E x F fontcorrespondre
ses
projections sur
E et Frespectivement.
Cesapplications
sont continueslorsqu’on
munit lesensembles
y(E
xF), y(E)
ety(F)
de leurstopologies canoniques.
On considèrel’application r : y(E)
xy(F) ~ y(Ex F)
définie par6) =
Cetteapplication
est une section del’application (p,q),
autrement ditp(a gb)=
a et =b.2) Mais, lorsque
E et F sontinfinis,
onpeut
voir que r n’est pas continue.Cependant,
pour toutultrafiltre
bfixé quelconque, l’application r(.,b) : y(E) -" y(E
xF)
esttoujours
unesection continue de
l’application
p.Voilà les deux remarques
qu’on
voulaitfaire.
9 . Les espaces de Grimeisen et les nasses
Etant donné un espace
topologique E,
on considère l’ensemble T descouples ( Q, b )
d’ultrafiltres sur E tels que tout ouvert
appartenant
à aappartienne également
à b . L’ensembleT est un
graphe
sury(E) ;
il a été introduit dans[6]
sous le nom de nasse del’espace topolo-
2
gique
E. Cegraphe
est réflexif(4l
cT)
etidempotent 2 = T),
il est fermé et mi-ouvert dansl’espace produit y(E)
Xy(E). Si,
pour tout x eE,
ondésigne par x l’ultrafiltre principal engendré
par(x ) dans E,
alors n’est autre que l’ensemble des ultrafiltresqui convergent
vers x.
Considérons à
présent
l’ensemble~ de
tous lescouples ( 0, ;(,,»,
où a est un ultrafiltresur E et ~p : E -
-Y(E)
uneapplication
admissible.Alors,
en utilisant laproposition 3,
on établitle résultat suivant.
Proposition
9. - Pour que E soit un espace deGrimeisen,
ilfaut
et ilsuffit
que l’on ait- 1 - .
Si l’on se
rappelle
que les espacesquasi réguliers
sont caractérisés par la condition suivante( [6]
théorème1) :
-
,
-1 1
on voit que la différence entre T et V mesure l’écart
qui sépare
les espaces de Grimeisen des espacesquasi réguliers.
Voici
quelques propriétés
dugraphe V
associé àl’espace
E.4)
V = V(autrement
dit V estidempotent).
5) V est mi-ouvert.
6)
Pourque V
soit fermé dansy(E) X y(E)
il faut et il suffit que Y= T.Comme il existe des espaces de Grimeisen
qui
ne sont pasquasi réguliers (proposition 4),
il en résulte
que V
n’est pas nécessairement fermé.Pour
finir, signalons
que ce sont ces considérationsqui
nous ont amené à découvrir lespropriétés
et lecontre-exemple
relatifs aux espaces de Grimeisen.BIBLIOGRAPHIE
1. BOURBAKI
N.,
Eléments demathématiques,
Act. Sci. Ind. n°1142, Hermann, Paris,
Livre
III, Topologie générale, Chap. I, II,
3eéd., 1961.
2. BOURBAKI N. et DIEUDONNE
J.,
Notes deTératopologie (II),
RevueScientifique (Revue rose), 1939,
p. 180-181.3.
CHOQUET G., Convergences,
Ann. Univ.Grenoble,
23(1947
et1948)
57-112.4. GRIMEISEN
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Gefilterte Summation von Filtern und iterierteGrenzprozesse. I,
Math.
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Av.Philippe-Auguste
75 - Paris lle
(France)
(Manuscrit
reçu en mars1971)
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