C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
P HILIPPE A NTOINE
Notion de compacité et quasi-topologie
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 14, n
o3 (1973), p. 291-308
<
http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1973__14_3_291_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1973, tous droits réservés.
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NOTION DE COMPACITE ET QUASI-TOPOLOGIE par Philippe
ANTOINECAHIERS DE TOPOLOGIE ET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
Vol. XIV-3
INTRODUCTION
Une théorie de
quasi-topologie
est la donnée d’unecatégorie C
munie d’un foncteur d’oubli V vers la
catégorie
des ensembles et d’unfoncteur
pleinement
fidèle I de lacatégorie Top
des espacestopologiques dans C
tel que le foncteurcomposé
Vol soit le foncteur d’oubli usuel surTop .
On est amené à choisir une théorie dequasi-topologie
afin de travail- ler dans unecatégorie C possédant
despropriétés
nouvelles faisant dé- faut àTop ;
on veut parexemple
que(C-, V )
vérifie :( F )
Il existe une structurecanonique
sur tout ensemble demorphis-
mes
de C
et le foncteur I respecte les structurescanoniques lorsque
celles-ci existent dans
Top .
Simultanément,
on souhaite conserver les bonnespropriétés
deTop ;
onexige
parexemple
que(e, V )
vérifie :( C )
Il existe dans(C, V )
des structures initialesquelconq1tes (donc
aussi des structures finales
quelconques )
et le foncteur 7 commute auxstructures initiales.
Il existe a
priori
une infinité de théories dequasi-topologie
vérifiant lesconditions
(F)
et(C); quatre
au moins ont étédécrites,
laplus
connueétant la théorie de
quasi-topologie
de Fischer(structures
auxlimites) [1].
Un des outils de
la Topologie est
la notiond’espace
compact et undéveloppement
satisfaisant del’analyse
dans le cadre d’une théorie dequasi-topologie
supposequ’on
ait unegénéralisation
de la notion de compa-cité,
celle-ci devant vérifier lespropriétés particulières qui
font l’intérêt des espaces compacts. Si l’on aborde ceproblème
dans une théorie dequasi-topologie
trop différente de laTopologie,
c’est-à-dire intuitivement si lacatégorie C
est tropgrande,
onparvient
éventuellement àgénéraliser
la notion de
compacité
en ce sens que l’on définit unesous-catégorie K
de
e
telle queI-1 fKj
soit lacatégorie
des espacestopologiques
com-pacts, mais cette notion ne vérifie essentiellement pas les
propriétés
sou-haitées. Il en est ainsi de la théorie de
quasi-topologie
deFischer,
où l’ondéfinit de manière naturelle un
objet quasi-compact
comme étant unobjet
sur
lequel
tout ultrafiltre converge, et unobjet
compact comme étant unobjet quasi-compact séparé,
maisoù,
parexemple,
unmorphisme bijectif
d’un
objet quasi-compact
dans unobjet séparé
n’est pas nécessairement unisomorphisme ,
et oùl’image
d’unobjet quasi-compact
n’est pas nécessai-rement un
objet quasi-compact.
Dans un article
précédent [2]
nous avons montréqu’il
existe unethéorie de
quasi-topologie (J V )
minimaleparmi
les théories dequasi- topologie
vérifiant( F )
et(C).
Le but duprésent
article estd’expliciter
pour
(J, V )
une notion decompacité
«aussi bonne» que la notion de com-pacité
pour les espacestoplogiques.
Cette étude repose sur les
propriétés
d’unfoncteur .0 de J°
dansJ
introduitau § 1 ,
tel queVO (X)
s’identifie à l’ensemble des ouverts deX,
c’est-à-dire des ouverts del’espace topologique R(X) sous-jacent
àX . La notion
d’objet séparé
est étudiée au§2
en relation avec le foncteur.0, puis
la notiond’objet quasi-compact
est définieau § 3 :
unobjet
X estquasi-compact
si lapartie
à unélément {X} de O (X)
est un ouvert. Lesthéorèmes fondamentaux sur les
objets quasi-compacts
sont établis et l’onmontre
qu’un
espacetopologique A
estquasi-compact
si et seulement siI(A)
est unobjet quasi-compact
au sens de la théorie(J, V ). Enfin,
la relation entre la notion decompacité
dans(J,V)
et la notion de compa- cité dans la théorie dequasi-topologie (2J, V )
de Fischer est établie au§4.
Nous nous servirons sans les re-démontrer des
propriétés
suivantesde la théorie
(J, V ) :
1° Tout
objet de 5
est structure initiale pour une donnée initiale:(E,(Oi, J(Ai,Bi))iEI), où Ai
etBi
sont des espacestopologiques
(cela
résulte de la constructionexplicite de J) .
2° Tout
objet de 5
est structure finale pour une donnée((Ai, Oi)iEI’ E ) ,
oùAi
est un espacetopologique.
3° Le foncteur «espace
topologique sous-jacent»
R estadjoint à
gau- che du foncteur d’inclusion I deTop dans 5.
L’ensemble
HomJ(X, Y )
muni de sa structurecanonique
est notéJ(X, Y );
c’est unobjet de 5 .
REMARQUE. La notion de filtre convergent sur un
objet de 5 donnée
dans[2]
est incorrecte : ainsi que l’a fait remarquer A. Machado elle ne comci- de pas avec la notion usuellequand
on se restreint aux espacestopologi- ques !
Une définition correcte estproposée
ici au débutdu § 4 . (*)
1. LE FONCTEUR ri.
I. 1. D E F IN IT IO N .
Soit g l’espace topologique
d’ensemblesous-jacent {0,1}
admettant pour ouverts les
parties O, {0}, {0,1}.
Etant donné un ob-jet
Xde Ï
nousappellerons espace
des ouverts deX ,
et nous noteronsO (X), l’objet J(X,g) de 3B
Si X est un espacetopologique,
on aet il est clair que
l’ appl ication , qui
àf
élément deHom,l..op (X, 9)
asso-cie l’ouvert
f-1({ 0})
deX ,
est unebij ection ;
si X estquelconque,
enusant de ce
que g
esttopologique
et de lapropriété d’adjonction
du fonc-teur
R ,
il vientceci
entraîne
queVO(X)
s’identifie à l’ensemble des ouverts deR ( X ).
Remarquons
enfinque fl
définit un foncteurde J dans 5 .
I.2. PROPOSITION. Les
espaces
sont
canoniquement isomorphes.
D E M O N S T R A T I O N . C’ est
l’ isomorphisme canonique de J(X X Y, 1)
surJ(X, J( Y, g))
ousur 5( Y,J(X, g)), L’isomorphisme
deO (X X Y)
surJ(X, O (y))
peut être décrit par sonappl ication sous-j acente :
à w ou-(*)
NOTE DE LA REDACTION. Une première version de cet article a été exposéeà P ari s en 1971 p ar A. M ach ado.
vert de X X Y
correspond l’application
de Xdans O(Y) qui
à x élémentde X associe la tranche de CJ suivant x , c’est-à-dire l’ouvert de Y :
1.3. PROPOSITION,
L’application qui
à unmorphisme f
de X dans Y as- socie lemorphisme O(f) de f2 ( Y) dans O(X)
estsous-jacente
à un mor-phisme
deJ(X, Y)
dans5 ( f2 ( Y), O(X)).
D E MO NS T R A T I O N . Le
morphisme
decomposition
c’est-à-dire
induit le
morphisme
1.4. PROPOSITION.
L’application qui
à un ouvert w de Y et à un élémentx de X associe
l’ouvert {f|f(x)
Ew} de J(X, Y)
estsous-jacente
à unmorphisme de O(Y) X X dans OJ(X, Y).
DEMONSTRATION. Le
morphisme
decomposition
y induit unmorphisme
d’où le
morphisme
I. 5. TH E O R E M E . Soient X et Y deux
objets de J.
Uneapplication f
deV(X)
dansV(Y)
estsous-jacente
à unmorphisme
de X dans Y si etseulement si :
(i) l’image réciproque par f
d’un ouvert de Y est un ouvert de X,-(ii) l’app l ication f *
deVO(Y)
dansVO(X)
dont(i)
assure l’exis-tence est
sous-jacente
à unmorphisme de f2( Y) dans O(X).
DEMONSTRATION. Si
f
estsous-j acente
à unmorphisme,
les conditions(
i )
et( ii )
résultent du caractère fonctorielde D..
Soit maintenant
f
uneapplication
deV ( X )
dansV ( Y )
vérifiantles conditions
(i)
et(ii).
Si Y esttopologique,
la condition(i)
assureque
f
estsous-jacente
à unmorphisme
deR(X)
dansY,
donc de X dansY
d’après
lapropriété d’adjonction
du foncteur R . Dans le casgénéral
Yest structure initiale pour une famille
d’objets J(Ai, Bi),
oùAi
etBi
sont
topologiques;
il est donc suffisant de démontrer le théorème dans lecas où
Y= J(A,B)
avec A et Btopologiques.
Laproposition
4appli- quée à J(A,B), oi nte
à la condition(ii),
assure que l’on a un mor-phisme composé
ce
qui
estéquivalent
aumorphisme
ou encore,
d’après
laproposition 2 ,
L’application
est donc telle que
l’image réciproque
d’un ouvert de B est un ouvert deA X X et, B étant
topologique,
cette condition est suffisante pour quef
soit
sous-jacente
à unmorphisme.
Par définition de lastructure J(A , B )
il en résulte quef
estsous-jacente
à unmorphisme
Soient X et Y deux
objets de 9B
Par laproposition
2 on a lesisomorphismes
naturels suivants:Si X = Y, à l’identité
de O(X) correspond
unmorphisme e
de X dansOO(X)
que l’on peut décrire de la manièresuivante: ç(x)
est l’ensem-ble des ouverts de X contenant x . Le théorème 5 est alors
équivalent
à :1.6. PROPOSITION.
L’objet
X est structure initialepour ç.
DEMONSTRATION. On doit montrer
qu’une application f
deV(Z)
dansV(X)
estsous-jacente
à unmorphisme
de Z dans X si et seulement sil’application composée
est
sous-jacente
à unmorphisme.
Par la suited’isomorphismes ( I )
celaest
équivalent
à ceque {(w,z) |f(z)E w}
soit un ouvertde O (X)X Z,
ou encore que
l’application
deV O(X)
dansVO(Z) qui
à w associe{z |f(z) E w}
soitsous-jacente
à unmorphisme,
c’est-à-dire les conditions(i)
et( ii )
du théorème 5L’existence du
morphisme e
déduit desisomorphismes (I)
donneun
premier renseignement
sur la structurede O(X):
1.7. PROPOSITION. L’ensemble des ouverts de X contenant un élément
fixé x
de X est un ouvertde O(X).
Nous allons maintenant
préciser
les liens entre la structure deO(X)
et, d’une part la relation d’ordre définie par l’inclusion des ouverts, d’autre part les lois decomposition
internes définies par la réunion etl’intersection et la loi de
composition
externe définie par leproduit.
1.8. PROPOSITION. Un élément
w1
deO(X)
adhère à un élémentúJ2
siet seulement si
(À)1est
inclus dansw2
DEMONSTRATION. Soit
CO,
adhérant àw2 . Quel
que soit x élément dew1 l’ouvert {w|xEw} de O(X)
contenant6)1
doit contenirw2,
doncx
appartient
àw2,
c’est-à-dire que6)1 est
inclus dansw2 Réciproquement,
siw1
est inclus dansw2,
alorsest un ouvert de X
X g :
on a en effetw = w2X{0}Uw1X{0,1},
réu-nion de deux ouverts. Par la
proposition
2 on en déduit unmorphisme
Si un ouvert de
O(X)
contient6)1 ’
sonimage réciproque
par cemorphisme
est un ouvert
de 1
contenant 1 : c’estdonc {0, 1}.
Il s’ensuit queù) 2
appartient
aussi à l’ouvert considéré deD(X)
1.9. COROLLAIRE. Si un ouvert
de D(X)
conti ent un ouvert ú) deX,.
il contient tout ouvert ú)’ de X contenant co.
En
particulier,
tout ouvertde D (X)
contient X .Soit In
unproduit
finid’exemplaires de 1.
Lepoint (0, .... 0)
degn
est ouvertpuisque produit
d’un nombre fini d’ouverts. On endéduit
uneapplication
continuede In dans 9
envoyant( 0 , ... , 0 )
sur 0 et tous lesautres éléments sur 1 .
Quel
que soitl’objet X,
on a par fonctorialité unmorphisme
dedont
l’application sous-jacente
estl’application d’intersection.
1.10. PROPOSITION.
L’application d’intersection finie
est
sous-jacente à
unmorphisme.
I.11. COROLLAIRE.
L’application
deproduit fini
est
sous-jacente
à unmorphisme.
DEMONSTRATION. Les
morphismes
deprojection
donnent par le
foncteur H
desmorphismes
On identifie alors le
morphisme
deproduit
fini aumorphisme composé
dun
morphisme
d’ intersection et dumorphisme
i = 1FI D. (7T,) .
Soit gI
unproduit quelconque d’ exemplaires de g.
Lepoint
1 ={ 8, }iEI
avec8, l.
= 1 est fermépuisque produit
de fermés. On en déduitune
appl ication
continuede gI, dans g
envoyant 1 sur 1 et tous les au-tres éléments sur 0 .
Quel
que soitl’objet X ,
on a par fonctorialité un mor-phisme de J(X, gI) =J(X, g) 1
=[D (X)]I dans J(X, g) = D (X)
dontl’application sous-jacente
estl’application
de réunion:I. 12. P RO P OSITION.
La’appl ication de réunion
est
sous-jacente à
unmorphisme.
Si un
objet
X est structure finale pour une donnée((Xi , Oi)iEI, E),
alors,
uneapplication
a de Edans 9
estsous-jacente
à unmorphisme (i.e,
définit un ouvert deX)
si et seulement si 0- oOi
estsous-jacente
àun
morphisme
pour tout i . En d’autres termes unepartie
w de E est unouvert de X si et seulement
si Oî 1 (w)
est un ouvert de X pour tout i . Soientz
lesapplications
deVQ(X)
dansVQ(Xi)
induites par lesappl ications Oi;
on a alors :I.13 . PROPOSITION, Si un
objet
X est structuref inale pour
une donnéesurjective ((Xi,Oi)i E I E), 1"objet O(X)
est structure initialepour la
donnée
»
D E M O N ST R A T I O N.
Si une application O de V(Z)
dansVO(X)=VJ(X,g)
a la
propriété
queo 0
soitsous-jacente
à unmorphisme
de Z dansQ(Xi)= J(Xi, g),
9 on a la sui te demorphi sme s :
2.OBJETS SEPARES.
2.1. DEFINITION. Nous dirons
qu’un objet
Xde 5
estséparé
si la dia-gonale
de X X X est fermée .On étend sans difficultés aux
objets séparés de 5
les théorèmesclassiques
de laTopologie générale
relatifs aux espacesséparés;
par e-xemple,
toutsous-objet
d’unobjet séparé
estséparé
et toutproduit
d’ob-jets séparés
estséparé.
Certains résultats sont propres à laprésente
thé-orie, conséquences
de l’existence dufoncteur Q
et de ce quedans 5
lesstructures finales sont
plus
fines que dansTop.
2 . 2 . P R O P O S I T I O N . Une condition nécessaire et
suffisante po ur qu’un
ob-jet
X soitséparé
est que lespoints
soientfermés
et quel’application
soit
sous-jacente
à unmorphisme.
DEMONSTRATION. Si X est
séparé,
ladiagonale
est fermée dansXXX;
à l’ouvert
XXX-A
est associé lemorphisme
d’où le
morphisme
que l’on
interprète
en termes d’ouverts :La
réciproque
est immédiate 82.3. COROLLAIRE.
Si ru
est un ouvertde D(X)
et si X estséparé,
lapartie n w
estfermée
dans X etl’application
w e e
est
sous-jacente
à unmorphisme.
DEMONSTRATION. On
applique
lefoncteur n
aumorphisme
de X dansfl ( X )
décrit à laproposition
2 :Un élément x tel que
X - t x} appartienne
à (0appartient
aucomplémen-
taire d’un élément de
W. Réciproquement,
si xappartient
aucomplémen-
taire d’un élément co de
W,
alors ù) est inclus dansX - l x 1,
cequi
en-traîne
(Cor. 1.9)
queX - { x} appartient
àlil.
On a donc2. 4. THEOREME. Pour
qu’un objet quotient
X / S soitséparé,
ilf aut
et ilsu f fit
que legraphe r
de S soitfermé
dans X X X .D E M O N S T R A T I O N . Si X/S est
séparé,
on a lemorphisme
qui composé
avec lesmorphismes canoniques
donnece
qui exprime
la fermeture dugraphe.
Réciproquement,
siT
estfermé,
les classesd’équivalence
sontfermées et il suffit de montrer que
l’application
est
sous-jacente
à unmorphisme.
Or X/S est une structure finale etD(X/S)
est une structure initiale(Prop. 1.13);
on est donc ramené àl’étude de
l’application composée
c’ est-à-dire la fermeture du
graphe
2. 5. REMARQUE. La
topologie
deR (X X X)
étantplus
fine que celle deR(X)XR(X),
il suffit queR ( X )
soitséparé
pour que X lesoit,
maiscette condition n’est pas nécessaire.
3. OBJETS QUASI-COMPACTS, OBJETS COMPACTS.
3. 1. DEFINITION. Nous dirons au’un
objet
Xde Ï
estquasi-compact
sila
partie
à unélément { X} de D(X)
est un ouvert. Nous dirons que Xest
compact
si X est unobjet quasi-compact séparé.
3.2. PROPOSITION. Un
objet
X estquasi-compact
si et seul ement sipour
tout ensemble d’indices 1 l’ensemble des recouvrements ouverts de X indexéspar
1 est un ouvert de(D( X ) ) I .
DEMONSTRATION. Si X vérifie la
propriété,
on voit en prenant pour 1 un ensemble à unélément, { X}
étant le seul recouvrement de X indexé par1 , que {X}
est ouvert dansD(X),
donc que X estquasi-compact.
Si X est
quasi-compact,
l’ensemble des recouvrementsindexés
par I estl’image réciproque
del’ouvert {X}
par lemorphisme
de réuniondonc est un ouvert N
3.3. REMARQUE. Si X est un espace
topologique localement
compact, alorsD(X)
est un espacetopologique
et laproposition
2 entraîne que Xpossède
lapropriété
des recouvrementsfinis,
donc que X estquasi-com-
pact au sens
topologique.
Nous verrons(Cor. 16)
que ce résultat restevrai si l’on
supprime l’hypothèse
que X est localement compact.3.4. COROLLAIRE, Si X est un
objet quasi-compact,
l’ensemble des ou-verts de X contenant un
fermé
donné de X es un ouvert deD(X)
etl’ap- plication
est
sous-jacente
à unmorphisme.
DEMONSTRATION. L’ensemble des recouvrements ouverts de X formés de deux ouverts est un ouvert
de D(X)xD(X),
A cet ouvert est associé lemorphisme
d’où le
morphisme
que l’on
interprète
en termes d’ ouverts :3. 5 . D E F IN IT IO N . Soient X et Y deux
objets de 3 .
Nous dironsqu’une
application O
deV ( X )
dansV ( Y )
estf ermée
sil’image
directe d’unfermé est un fermé et si
l’application
est
sous-jacente
à unmorphisme ( si
X et Y sonttopologiques,
cette con-dition est a
priori plus
forte que la conditiontopologique d’application
fer-mée ).
Unmorphisme f
de X dans Y sera dit fermé si sonapplication sous-jacente
est fermée.3.6. THEOREME. Un
morphisme f
d’unobjet quasi-compact
dans un ob-jet
Yséparé
estfermé.
SiV ( f )
estbijective, f
est unisomorphisme.
DEMONSTRATION.
L’objet
X étantquasi-compact,
on a(Cor. 4)
le mor-phisme
f
étant unmorphisme,
on lui associe par lefoncteur QQ
lemorphisme
enfin,
Y étantséparé,
on a(Cor. 2.3 )
lemorphisme
En remarquant que dans un
objet séparé Y
l’intersection des ouverts con- tenant unepartie A
estégale
à A( les points
étantfermés )
lecomposé
des
morphismes (1), (2)
et( 3 )
donne lemorphisme
ce
qui
démontre lapremière partie
du théorème. SiV(f)
estbijective, soit q6
sonapplication réciproque :
lemorphisme (4)
peut alors être dé- crit de la manière suivante :ce
qui
montre quel’image réciproque
d’un ouvertpar O
est un ouvert et quel’application cp *
deVD(X)
dansVÇ2( Y) qu’on
en déduit estsous-jacen-
te à un
morphisme.
Il résulte du théorème 1.5que (b
estsous-jacente
àun
morphisme qui
est lemorphisme
inverse def m
3.7. COROLLAIRE. Tout
sous-objet compact
d’unobjet séparé
estfermé.
3.8. COROLLAIRE. Toute structure
séparée
moinsfine qu’une
structurequasi-compacte
lui estidentique.
En
particulier,
si X est compact et siR(X)
estséparé,
alorsX est
topologique.
3.9. T H E O R E M E .
L’image par
unmorphisme
d’unobjet quasi-compact
estun
objet quasi-compact.
DEMONSTRATION. Soient X un
objet quasi-compact
etf
unmorphisme surjectif
de X sur unobjet
Y. Enappliquant
lefoncteur D
àf
on ob-tient le
morphisme
qui
transforme parimage
inversel’ouvert {X} de D(X)
en un ouvert deD(Y); f
étantsurjective,
ona {Y}= (D(f))-1 ({X}), donc {Y}
estouvert
dans Q(Y)
et Y estquasi-compact a
3.10. COROLLAIRE.
L’espace topologique sous-jacent
à unobjet quasi- compact
est unobjet quasi-compact.
Nous verrons
(Cor. 16)
que cela entraîne quel’espace sous-jacent
est un espace
quasi-compact
au senstopologique.
Pour que cette théorie soit
cohérente,
il reste à établir le lienqu’il
y a entre les notions
d’espaces topologiques quasi-compacts (resp.
com-pacts )
etd’objets quasi-compacts ( resp. compacts).
3. 11. PROPOSITION. Une condition
su f fisante pour qu’un objet
X soitquasi-compact
est que,pour
tout espacetopologique A , l’image
directed’un
fermé par
lemorphisme
deprojection
de X X A sur A soit unfermé .
D E M O N S T R A T I O N . On établit d’abord le lemme suivant:
3. 12 . LEMME. Soit X un
objet
tel quel’image
directe d’unfermé par
laprojection
de X X A sur A soit unfermé lorsque
A esttopologique;
alorsla
propriété
est vraiepour
Aobjet quelconque de J.
DEMONSTRATION. Soit Z un
objet quelconque:
il est structure finale pour une donnée((Ai,Oi)iEI, E), où Ai
esttopologique.
On doit montrerque,
quel
que soit l’ouvert w élémentde D (XXZ),
lapartie
de E est un ouvert de Z : c’est
équivalent
à montrer que pour tout indice il’image réciproque
par4;;i
de cettepartie
est un ouvert deAi’
Le mor-phisme de XXAi
dans X X Zqui à ( x, ai )
associe(x,Oi(ai))
se trans-forme par le
foncteur H
en lemorphisme
Par
hypothèse
laprojection pi
deXXAi
surAi
transforme un fermé en unfermé,
doncest un ouvert de
Ai ;
or c’estl’image réciproque
de a parOi ,
cequi
a-chève la démonstration.
La démonstration de la
proposition
est alors immédiate : on consi- dère laprojection
et on
applique
lapropriété
à l’ouvert(c’est
l’ouvert associé aumorphisme
d’évaluation dedans g);
il vient queest un ouvert
de D(X),
donc que X estquasi-compact N
3.13. COROLLAIRE. Tout
espace topologique quasi-compact (au
sens to-pologique )
est unobjet quasi-compact de J.
D E M O N S T R A T IO N . Pour un espace
topologique quasi-compact l’applica-
tion constante sur un
point
estpropre a
3.14. DEFINITION. Soient X et Y deux
objets de 3B
Nous dironsqu’une application O
deV ( X )
dansV ( Y )
estpro pre
siquel
que soitl’ objet
Z
de Ï l’application
est fermée. Si Y est
l’objet ponctuel,
cettepropriété s’explicite
par:quel
que soit
l’objet
Z etquel
que soit l’ouvert ú) deXXZ,
lapartie
de
V ( Z )
est un ouvert etl’application
est
sous-jacente
à unmorphisme.
3.15. THEOREME. Une condition nécessaire et
suffisante pour qu’un
ob-jet de Ï
soitquasi-compact
est quel’application
constante sur unpoint
soit
propre.
DEMONSTRATION. La condition suffisante résulte de la
proposition
11.On suppose maintenant que X est
quasi-compact.
Parapplication
des pro-positions
1.2 et 1.3 on a lesmorphismes
On compose les
morphismes ( 1 )
et(2)
avec,l’objet
X étantquasi-com-
pact, l’évaluation au
point {x} de DD(X);
il vient lemorphisme
3.16. CO RO L L A IR E. Tout
objet quasi-compact
ettopologique
est unespa-
ce
quasi-compact
au senstopologique.
4. FILTRES CONVERGENTS SUR UN OBJET COMPACT.
4.1. D E F IN IT IO N . Si E est un ensemble
et F
un filtre surE ,
soitEF
l’espace topologique pointé
d’ensemblesous-jacent
E||{*},
dont lesouverts sont d’une part les
parties
ne contenant pas lepoint
debase * ,
d’autre part les
parties A _ll_ {*}
avec A élémentde F.
Soit X un ob-jet de 5 ;
on ditqu’une application 0
de E dansV(X)
converge vers unpoint
a suivant lefiltre F
sil’application cp n
deEF
dansV( X)
telle queest
sous-jacente
à unmorphisme.
Il est immédiat que,si F’
est un filtreplus
finque F, l’application O
converge encore vers a suivant?’
et que,si g est un
morphisme
de X dansY, l’application V ( g ) 0 cp
convergevers
g ( a )
suivant lefiltre F.
Le filtreimage O(F)
sur X est dit unun
filtre
sur Xconvergeant
vers a. L’ensemble des filtres convergents surun
objet
Xde 5
définit surV(X)
une structure aux limites etl’applica-
tion ainsi définie
de 5
dans lacatégorie 95
desquasi-topologies
ausens de Fischer
identifie 5
à unesous-catégorie pleine de S3B
Nous nous proposons de relier la notion de
quasi-compacité
dans5
définie auparagraphe
3 à la notion dequasi-compacité dans 2J.
4.2. N O T A T’ ION S. Si M est une
partie de Q(X)
nousnoterons 8 (M)
l’intersection des ouverts de X appartenant à
M ;
on vérifie la relation8 (M n N)DS (M) U 8(N).
Si A est unepartie
deX ,
nous noterons Al’ensemble des ouverts de X contenant le
complémentaire de A ;
on a clairement4.3. PROPOSITION. Une condition nécessaire et
suf fisante
pourqu’un
filtre 5:
surD(X)
converge vers w est que,pour
toutpoint
x de ú) ettout
filtre X
sur Xconvergeant
vers x, il existe un él ément Mde Y
etun élément A
de X
telsque 8 (M) D
A .DEMONSTRATION. Les filtres de
l’espace 9
sont au nombre de trois:F0 ={{0},{0,1}}
le filtre desvoisinages
de 0qui
converge vers 0 et1,
F1 = {{0,1}}
le filtre desvoisinages
de 1qui
converge vers1 ,
F ={{1}, {0,7}}
un filtrequi
converge vers 1 .Un
filtre ? sur Q(X)=J(X,g )
converge vers 0)si,
pour toutpoint x
de X et tout filtreX
sur X convergeant vers x, ona F(X) qui
converge vers
w(x).
Deux cas seprésentent:
10 x E
C w.
On a alorsoi (x 1
et comme tout filtrede g
convergevers 1 la condition est vide.
2° xEw. Une condition nécessaire et suffisante pour
que F(X)
con-verge vers 0 est
que F(X)
contienne lapartie {0},
c’est-à-direqu’il
existe un élément M
de F
et un élément Ade 3C
tel queM(A)={0}, c’est-à-dire 8(M)DA
4.4. D E F IN IT IO N . Un
point
x adhère à unfiltre
s’ il existe un filtreX
plus
finque F,
convergeant vers x.4.5. LEMME.
Soit F
unf iltre
n’admettantpas
depoint
d’adhérence,Quel
que soit le
filtre convergent ï,
il existe un élément Mde F
et un élé- ment Ade X
tels que Mn A = O.
DEMONSTRATION.
Supposons qu’il
existe unfiltre 3C
convergeant versx et tel que M
n A =O quels
que soient les éléments Mde F
et A deX.
Alors lesfiltrez ? et X
admettent une bornesupérieure qui
est unfiltre
plus
finque X ,
donc un filtre convergeant vers x , etplus
fin queF,
cequi
entraîne que x adhèreà F ,
en contradiction avecl’hypothèse
faite
sur F
4.6. THEOREME, Soit X un
objet séparé de J.
Lespropositions
suivan-tes sont
équivalentes :
( i )
Toutultra f iltre
sur X estconvergent.
( ii )
Toutfiltre
sur X admet unpoint
d’adhérence.( iii ) L’objet
X estquasi-compact ( au
sens de ladéfinition
3.1).
DEMONSTRATION.
L’équivalence
de( i )
et de( ii )
est immédiate.( ii )
=>( iii ) .
On doit montrerque {x}
est ouvertdans D(X),
c’est-à-dire que tout filtre
sur D (X)
convergeant vers X contient lapartie {X }.
S’il existait unfiltre F
convergeant vers X et ne contenant pas( X ), quel
que soit l’élément Mde F
onaurait 8(M)tX,
c’est-à-direC 8 (M)=0.
La familled F={ C8 (M) |M EF}
serait alors une famillenon vide de
parties
non vides de X et commedF
serait une base de filtre sur X . Lapropriété (ii)
entraînerait alorsqu’il
existerait unpoint
x et unfiltre X
convergeant vers x ,pl us
fin quedF.
Lefiltre F
convergeant versX ,
il existerait( Prop. 3 )
un élément Mde F
et un élément Ade X
telsque 8 (M)DA;
parailleurs,
A apparte-nant à un filtre
plus
fin quedF,
on auraitA n C 8 ( M) f 0, ce qui
estcontradictoire.
( iii )
=>( ii ) .
S’il existait unfiltre §
sur X n’admettant pas depoint d’adhérence,
lafamille G={M|MEG}
serait une famille non vide de par- ties non videsde D (X)
et commeM n N=M n N,G
serait une base defiltre
sur D(X).
Le filtre associéà 9 convergerait
vers X :quel
que soitle
filtre X
convergeant vers x , il existe( lemme 5 )
un élément Mde 9
et un élément A
de X
tels que Mn A =Ô ,
c’est-à-direC M D A ;
comme8 (M)D CM,
on a trouvé un élément Ade 3C
et un élémentM de G
telsque (M)A. L’objet
X étantquasi-compact,
il existerait alors un élé-ment N
de g
tel queNC {X}, c’est-à-dire,
lespoints
de X étantfermés,
C
N = X ou encoreN =.0
cequi
estimpossible
pour un élément d’un fil- tre 84.7. COROLLAIRE. Tout
produit d’ob jets compacts de Ï
est unobjet
com-pact.
4.8. COROLLAIRE. Tout
sous-objet fermé
d’unobjet compact de Ï
est unobjet compact.
4.9. REMARQUE.
L’hypothèse
deséparation
de X dans le théorème 6 n’in- tervient que pour assurer dans la démonstration de(iii)
=>(ii)
que lespoints
sontfermés;
on peut donc affaiblirl’hypothèse
faite sur X et parexemple
les corollaires 7 et 8 demeurent vrais pour desobjets quasi-
compacts dont les
points
sont fermés.BIBLIOGRAPHIE.
[1]
FISCHER H.R., Limesraüme, Math. Ann. 137 ( 1959 ), p.269-303.[2]
ANTOINE P., Etude élémentaire des catégories d’ensembles struc-turés, Bull. Soc. Math.
Belg.,
XVIII 2 et 4 (1966).Faculté des Sciences et Techniques Département de Mathématiques Pures B. P. 36
59650 VILLENEUVE