A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
F RANÇOIS L AUDENBACH
Trois constructions en topologie symplectique
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 6, n
o4 (1997), p. 697-709
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1997_6_6_4_697_0>
© Université Paul Sabatier, 1997, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions).
Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitu- tive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
- 697 -
Trois constructions
entopologie symplectique(*)
FRANÇOIS LAUDENBACH(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. VI, n° 4, 1997
RÉSUMÉ. - On établit les trois résultats suivants :
1) il existe des hypersurfaces de ]R2n, muni de sa structure symplec- tique standard wo qui sont de type contact et qui ne sont pas dif-
féomorphes à la sphère de dimension 2n - 1. D’ après un théorème
de Viterbo, elles portent au moins une caractéristique fermée ;
2)
il est possible de définir la somme connexe à l’infini de deux variétéssymplectiques qui sont convexes à l’infini dans le sens de Eliashberg- Gromov ;
3)
il existe des hypersurfaces dewo
non simplement connexesavec seulement un nombre fini de caractéristiques fermées. .
ABSTRACT. - The following three results are proved.
1)
There are hypersurfaces in R2n, endowed with its standard symplec-tic structure wo which are not diffeomorphic to the
(2n
-1 )-sphere
and actually of various topological type, but which are of contact type and thus, according to Viterbo’s theorem, carry at least one ,
closed characteristic line.
2) It is possible to define the connected sum at infinity of two symplec-
tic manifolds which are convex at infinity in the sensé of Eliashberg-
Gromov.
3)
There are non-simply connected hypersurfaces in(]R2n,
wo carryingat most a finite number of closed characteristic lines. .
AMS Classification : 5ôF’05
KEY-WORDS : Hamiltonian flow, periodic orbit, Liouville flow, hyper-
surface of contact type, connected sum, surgery, handlebody.
(*) ~ Reçu le 12 décembre 1997
(1) Centre de mathématiques, URA CNRS 169, Ecole polytechnique, F-91128 Palai-
seau
(France)
0. Introduction
En
1986,
Claude Viterbo a résolu laconjecture
de Weinstein dans[Vi] :
: toutehypersurface compacte
detype
contact dans muni de sastructure
symplectique
standard wp, a au moins unecaractéristique fermée.
On
rappelle
que, si(M, w)
est une variétésymplectique,
unchamp
devecteurs X est un
champ
de Liouville si la dérivée de Lie.~X
vérifieLX03C9
= 03C9. Unehypersurface E
est detype
contact s’il existe unchamp
de Liouville défini au
voisinage
de 03A3 et transverse à E. Elle est detype
contact restreint s’il existe un tel
champ
de Liouvilleglobalement
défini.Evidemment,
dans(I182’~, vo) ,
le bord d’un domaine étoilé est detype
contactrestreint,
maistopologiquement
cettehypersurface
n’est autrequ’une sphère S2n-1.
J’ai alorsproposé
une construction parchirurgie produisant
deshypersurfaces
de type contact avec destopologies variées ;
en vertu de[Vi],
elles
possèdent
au moins unecaractéristique
fermée.THÉORÈME 1. - Toute
hypersurface compacte
connexe, niveau d’unefonction
de Morsef
:R2n
- R dont tous lespoints critiques
ont leursindices n -
1,
estisotope
à unehypersurface
detype
contact restreint.Cette construction a circulé
oralement,
maisn’a jamais
étéécrite,
saufdans des lettres
privées.
C’est lapremière
des trois constructions duprésent
texte. La seconde construction a été
exposée
à la rencontrefranco-russe
de
géométrie (C.I.R.M. - Luminy Marseille, 1992)
et est une cousine de laprécédente
via lessingularités génériques
deschamps
de Liouville.Comme un
champ
de Liouville dilate levolume,
un telchamp
n’existe quesur une variété ouverte. Avec
Eliashberg-Gromov [EG],
on dit que(M, w)
est convexe à
l’infini
s’il existe unchamp
de Liouville X sur M et unehypersurface E,
transverse àX,
tels que le flotpositif
de Xappliqué
à Econjugue
Ex [0, +oo)
à unvoisinage
de l’infini dans M. On dira que X trivialise unvoisinage
de l’infini.Par
ailleurs,
pour les variétés ouvertes, on a une notion de sommeconnexe à
l’infini
: siMi
etM2
sont deux variétés ouvertes,M2
00
est obtenue en
plongeant proprement
undemi-espace
fermé dansMi (resp. E2
dansM2 ),
en formant les variétés à bordMi
=Mi B int El
et
M2
=M2 B
intE2
et en recollant ces deux variétés par leurs bordsM~ ~.
Comme V. Poénaru me l’a fait remarquer, le résultat de cette somme connexe n’estindépendant
des choix que siMi
etM2
sont connexes et 1-connexes à l’infini et si la dimension est > 4.
THÉORÈME
2. - Si(M1, w1)
et(M2, w2)
sont convexes àl’infini,
alorsM2 possède
une structuresymplectique
convexe àl’infini
etqui
induit00
wi sur
Mf
pour i =1,
2.Ce résultat contraste avec ce
qu’on
attend pour les sommes connexesde variétés
compactes,
à savoirqu’il n’y
a aucune structuresymplectique
sur une somme connexe de variétés
différentiables,
àquelques exceptions près (les
éclatées de variétéskählériennes).
Il permet permet d’avoir desexemples
de variétéssymplectiques
convexes à l’infiniqui
ne sont pas dutype standard,
espacescotangents, symplectisées
de variétés de contactcompactes. La convexité à l’infini retient mon attention
puisqu’elle
estl’hypothèse symplectique
cruciale pour le théorèmed’engouffrement
desisotopies
de sous-variétéslagrangiennes [La].
’
En
1994,
ViktorGinzburg
aprouvé
l’existenced’hypersurfaces
compactes dansJR 2n, 2n > 8,
sanscaractéristiques
fermées[Gi] (résultat
établiindépendamment
par M. Herman mais nonpublié). Précisément,
toutehypersurface n’ayant qu’un
nombre fini decaractéristiques
ferméespeut
être
approchée
au sensCO
par unehypersurface
sanscaractéristiques
fermées. Bien
sûr,
lesellipsoïdes génériques
satisfontl’hypothèse
de finitude et peuvent donc êtreapprochés
par deshypersurfaces, difféomorphes
àla
sphère S2n-1,
sanscaractéristiques
fermées. Comme dans lepremier problème
discutéici,
on peut alors se demander si le même résultat peut être obtenu avec deshypersurfaces
dont latopologie
estplus compliquée.
THÉORÈME 3.- Soit E une
hypersurface
de(II82’~, wp) n’ayant qu’un
nombre
fini
decaractéristiques fermées.
Alors il existe unplongement
de la somme connexe de ~ et de quatre
exemplaires
de x,5’2’~-2,
avecseulement un nombre
fini
decaractéristiques fermées.
1. Démonstration du théorème 1 1.1
D is que
dechirurgie
Une
hypersurface compacte
connexe Esépare JR2n
en deuxcomposantes.
On définit l’extérieur de £ comme l’adhérence de la
composante
nonbornée ;
on la note ExtE.
Etant donné un
disque A
de dimension kplongé
dans l’extérieur de E et rencontrant E transversalement lelong
de sonbord,
on ditque A
est un
disque
dechirurgie
d’indice l~. Ilpermet
defabriquer
une nouvellehypersurface E~, qui
est l’intersection de ExtE et du bord d’unvoisinage régulier
de £ U A dansJR 2n. L’hypersurface ~~
est bien définie àisotopie près
et uneisotopie
de Aparmi
lesdisques
dechirurgie
fournit uneisotopie
de
~~ .
Cette construction est étroitement liée à la théorie de Morse. Si
E’
et~ sont deux niveaux
réguliers
d’une fonction de Morsef (disons
que~~
est dans
Ext E)
et sif
a un seulpoint critique
dans larégion
entre £ et03A3’,
alors03A3’
est une réalisation de03A30394,
où 0394 est la variété stable dupoint critique
pour lechamp grad f.
Au
voisinage
d’un extremum local def,
unesphère
de niveau est detype
contact restreint. Par
conséquent,
le théorème 1 résulte facilement des deuxpropositions
suivantes.1.2
Chirurgie
avecdisque isotrope
On suppose
que £
est de type contact restreint. Soit X unchamp
de Liouville défini sur transverse à E. On notera
aX
la 1-forme différentielle03C90-duale
de X :03BB(.)
=03C90(X,.).
Dire que X est unchamp
deLiouville pour ~o revient à dire que
daX
= wo.PROPOSITION. - On suppose que le
disque
dechirurgie
Aest 03C90-isotrope
en tous ses
points
etqu’il
est tangent à X lelong
de son bord. Alors uneréalisation de
~~
àisotopie près
est de type contact restreint.Démonstration. - On construit d’abord un
champ
de Liouville X’ ~ auvoisinage
de £ U A avec lespropriétés
suivantes :1)
X’ - X est unchamp
de vecteurs hamiltonien(ce qui
assure que X’peut se
globaliser
en unchamp
de Liouville ;2) X’
= X auvoisinage de E ;
3) X’
esttangent
à A et radial avec un zéro au centre a dudisque A ; 4)
lepoint
a est un zérohyperbolique
de X’et
A est sa variété stable(locale) .
Il
s’agit
pour cela de construire une fonction h telle que,dh désignant
son
champ
X +dh
ait lespropriétés 2)
à4)
ci-dessus. Le2) signifie
que h est localement constante au
voisinage
de ~. Comme X est unchamp
de Liouville
global,
on ada~
= ~o lelong
de A et, comme A estisotrope,
la 1-forme
ÀX
induit une forme fermée(donc exacte)
sur A :Comme X est
tangent
à A auvoisinage
de8A, f
est localement constanteau
voisinage
de â0.Donc,
pour avoir X’tangent
àA,
il suffit deprendre prendre h 0 = - f.
Parailleurs,
on peut se donnerX~ ~ 0
arbitrairement et ainsi le1-jet
de h est déterminé en toutpoint
de A. Ainsi3)
est satisfait.Enfin,
pourtout k
n, on connaît unchamp
de Liouville linéaire dans dontl’origine
est un zéro d’indice k. Dans des coordonnées de Darboux(c.-à-d. qui
laissent vo sous formestandard)
linéarisant 0394 auvoisinage
de a,on
prend
pour X’la
trace d’un telchamp ;
ce choix détermine h auvoisinage
de a. . On sait bien
qu’il
existe une fonction h ayant un germeprescrit
auvoisinage
de E et de a, et un1-jet prescrit
lelong
deA,
pourvu que ce dernier soitcompatible
avec les deux germes, cequi
est le cas.Une fois construit le
champ X’,
onpeut
choisir levoisinage régulier
de~ U A avec un bord transverse à X’. Cette réalisation de
~~
est donc detype
contact restreint(fig . 1).
DRemarque.
- Si 03A3 est seulement detype
contact et si k =2,
il ya une obstruction
cohomologique
dans la constructionprécédente lorsque
~0394 03BBX ~
0.1.3
Isotopie
dedisques
On considère
(presque)
le même contexte que dans leparagraphe
1.2 :E est une
hypersurface
de type contact, X unchamp
de Liouville défini auvoisinage
deE, A
undisque
dechirurgie
de dimension k.PROPOSITION. - On suppose k n - 1. Alors 0 est
isotope parmi
lesdisques
dechirurgie
à undisque isotrope
pour wQ ettangent
à X auvoisinage
de son bord.
Démonstration. - On observe
qu’une homotopie régulière générique (0, a0)
--~ est uneisotopie
à cause des conditions de dimen- sion. Donc il suffit de savoir résoudre leproblème
dans le cadre desdisques immergés,
ce que l’onpeut
fairegrâce
au théorème de Gromov-Lees[Gr,
p.334] .
Pour ce
problème,
leh-principe
de Gromov énonce quel’espace
desimmersions du
k-disque
avec lespropriétés
voulues a letype d’homotopie
d’un espace d’immersions
formelles.
Enparticulier,
les deux espaces sontnon vides en même temps. En
l’occurrence,
les immersions formelles duproblème
à résoudre sont lesmonomorphismes
de fibréstangents
avec les conditions suivantes :
1)
pour tout x EA,
lek-plan
est contenu dans unplan lagrangien
>
2)
pour tout x E9A,
lek-plan
contient X et, par dualitésymplectique,
est alors contenu dansker "x.
La condition
2)
assure la transversalité à ~ et assure que la restriction de p à Tâ0 est une immersionlegendrienne
formelle. Il reste maintenant à voir que notre espace d’immersions formelles est non vide. Orgénériquement,
le
disque
initial évite les zéros de X que l’on peut supposer isolés.Alors
(ker ~X , RX)
définit unepaire
de sous-fibrés du fibrétangent
deExtE le
long
de A. Comme A est undisque,
il y a une trivialisationsimultanée de ces trois fibrés. Il
n’y
a alors aucune obstruction à intercalerun sous-fibré en
k-plans isotropes.
Cela donne une immersion formelle vérifiant les1)
et2)
ci-dessus. Leh-principe
donne alors unehomotopie
de i :
(A, ~A) 2014~ (Ext E, ~) jusqu’à
une immersionisotrope ~ :
0 -~ Ext Equi,
enposition générale,
est unplongement isotrope.
Mais de nouveau,génériquement,
unehomotopie
entre i et $ est uneisotopie,
vu les conditions de dimension. DRemarque.
. - Si k =1,
iln’y
a presque rien àfaire,
seulement rendre 0tangent
à X auvoisinage
de 9A. Leh-principe
est ici inutile.2. Démonstration du théorème 2 2.1 Somme connexe à l’infini
Soit
(M, w)
une variété convexe à l’infini et soit X unchamp
de Liouville trivialisant unvoisinage
de l’infini. Si x est unpoint
de cevoisinage
et si.~ est sa demi-orbite
positive
par le flot deX,
alors f admet unvoisinage, positivement
invariant par ceflot,
et muni de coordonnées de Darboux danslesquelles
on aPrès de
l’origine
de~,
ce modèle est donné par le théorème deDarboux, appliqué
à la forme de contact induite parÀX
sur unpetit
morceaud’hypersurface
transverse à .~. Laconjugaison
avec un modèle lelong
de £tout entier est obtenue en
propageant
uneconjugaison
locale(au voisinage
d’un
point)
par les flots de X à la source et du modèle au but.On
expliquera plus
loin une version Liouville de la bifurcationà support dans ce
voisinage de £, qui produit
un nouveauchamp
de LiouvilleX’,
avec lespropriétés
suivantes :1)
lechamp
X’ esttangent
à.~;
2)
en sedéplaçant
sur £ de sonorigine jusqu’à l’infini,
on rencontre uneselle a
(zéro hyperbolique
dont la variété stable est de dimension1)
etune source
b ;
3)
la variété instable W de a estl’image
d’unplongement
propre dedans M et borde un
demi-espace qui
est l’adhérence de la variété instable de b.4)
la variété instable W et le germe de la 1-forme lelong
de W sontconjugués
àl’hyperplan Po d’équation
xl =0,
muni du germe dea~,
où
ao
est la 1-forme définie par :Le
champ
de Liouville dual deAo
estlinéaire ;
la variété stable del’origine
est l’axe des Xl et la variété instable est
l’hyperplan Po - {.ci = 0}.
Onobserve que la
symétrie
centralepréserve Po et
etéchange
les deux côtés dePo.
Une telle involution est exactement ce dont on a besoin pour faireune somme connexe à l’infini.
Précisément,
soit{MZ,
i =1, 2,
deux variétés convexes à l’infini.Chacune est munie d’un
champ
de LiouvilleXi
trivialisant unvoisinage
del’infini. On fait la bifurcation
précédente ;
elle donne unchamp
de LiouvilleXi
avec une selle ai et une sourcebi .
SoitMi
lecomplémentaire
de la variété instable debi .
On peut recollerM{
etM~
en identifiant les variétés instables de ai et de a2 via lasymétrie
centrale dePo.
La variété recollée est alors munie d’une structuresymplectique
et d’unchamp
de Liouvillequi
en faitune variété convexe à l’infini. []
2.2 Bifurcation selle-noeud pour un
champ
de LiouvilleOn se contente de donner le résultat de la
bifurcation,
laissant au lecteurle soin de mettre le
paramètre
de déformation(qui
d’ailleurs ne nous est pas utileici).
On seplace
dans le modèle donné parl’équation (1).
Disonsque
l’origine
de ’- coïncide avecl’origine
des coordonnées. Soith(X1)
unefonction
négative
à support compact, avec lapropriétés
suivantes :- la fonction h
prend
deux fois la valeur-1,
en despoints
a etb, Oab;
- près
de a et de b la fonction est affine de dérivée-1/2
et+1/2 respectivement ;
- la dérivée de h est
partout
de modulemajoré
par 1.Soit
p(r)
une fonction cloche valant 1près
de0,
et valant 0 si r estsupérieur
à un e donné à l’avance. On considère alors la fonction H définie par la formule suivante :
Le
champ
X’ est alors obtenu enajoutant
à X lechamp
hamiltoniendJ~.
Un calcul montre que le
champ
X’ne
s’annulequ’en
a et b. Eneffet,
en tout
point
où0 ; quant
auchamp
il est
orthogonal
àLe
champ X~
est linéaire auvoisinage
des deuxzéros,
une fois ceux-ci translatés àl’origine.
La variété stable de a estportée
par lepremier
axe etsa variété instable locale est dans
l’hyperplan orthogonal.
Vu que la fonctionyl -i- x2
+ ...+ y~
est croissante sur lesorbites,
on est sûr que celles dont lepoint
a-limite est a vont à l’infini en restant dans le modèlevoisinage
de~;
eneffet,
auvoisinage
du bord dumodèle,
la fonction H est nulle et lechamp
X est non sortant dumodèle,
donc lechamp
X’aussi.
3. Démonstration du théorème 3 3.1 Anse d’indice 1
On commence par définir un modèle pour une anse d’indice 1. Il
s’agit
d’une
hypersurface M,
proprementplongée dans [-1, +1] ]
xJR2n-1,
dif-féomorphe à [ 20141,
+1]
xS2n-2.
On en décrira ladynamique
hamiltonienne.Le modèle choisi est défini par une
équation h
=0,
oùoù q
est une formequadratique
définiepositive
et oùf (t)
est une fonctionpositive,
strictement croissante et de dérivée oo en t = 1.Fig. 2 On
précise
la formequadratique q :
:où les
~i
sont tous distincts. On observe que, lelong
de := M n{Xl
=~1~, l’hypersurface
M esttangente
àl’hyperplan {Xl
=~1~.
On note
Eo
C Ml’ellipsoïde
de dimension(2n - 3), d’équation h
=0,
.ci = y1 = 0. Le
champ
hamiltonien dh lui esttangent
et, vul’hypothèse
sur les
n’y possède qu’un
nombre fini d’orbitespériodiques.
Leplan symplectique
esttangent
à M lelong
deEo et
transverse àEo
dans M . Un calculsimple
montre que laprojection
dedh
sur ceplan
yprésente
un zéro
hyperbolique (à l’origine),
du type selle. On en déduit queEo
aune variété stable WS
(resp.
instableWU)
avec deux composantes chacunedifféomorphe
às2n-3 x [0 , +oo [.
Pour décrire
complètement
ladynamique
hamiltonienne de M on a besoin dequelques
autres notations . On noteS‘~
etS‘~
les deuxsphères
de dimension 2n - 3
qui
sont les traces de W S U Wu dans Elles sontdisjointes
del’équateur E~
:= =0 } .
Disons que,5’~
est contenue dans0~
etS’~
dans(yi 0~.
Lasphère S’~
borde une bouleD~
dans >
0 ~ ;
de même,S~
bordeD~
dans0) .
Enfin5’~
USi
borde un anneau A- dans â_.Nt dont l’âme estE- ;
de même avecl’indice +. Avec ces
notations,
on a laproposition
suivante.PROPOSITION
1)
Toutecaractéristique
de M issue de l’intérieur deD~ (resp. D~’ )
va àD+ (resp. D+).
Toutecaractéristique
issue de l’intérieur de A-(resp.
A+)
retourne à A-(resp. A+).
~)
Les boulesD+
etD~ (resp. D+
etDi )
se déduisent l’une de l’autre par une translationparallèle
à l’axe x1. .COROLLAIRE. - Le modèle M ne contient
qu’un
nombrefini
de carac-téristiques fermées,
à savoir cellesqui
sontportées
parLa démonstration de cette
proposition
est évidente car lechamp
ha-miltonien
dh
est la somme dechamps
hamiltoniensportés
par lesplans symplectiques
de coordonnées i =1,
..., n.Remarque.
- Si ondéplace
M par undifféomorphisme symplectique,
on
préserve
évidemment sespropriétés dynamiques.
Or il existe un teldifféomorphisme, qui
ne travaille que sur les coordonnées x1, yl,qui place
.~I dans
~yl
>0~
et les deux composantes de son bord dansl’hyperplan
~y1 - 0~.
Dans cetteposition,
dite dechirurgie,
on peut utiliser M pour faire unechirurgie
d’indice~1
surl’hyperplan ~yl - 0~. L’hypersurface
obtenue est
difféomorphe
à R 2n-1#
Xs2n-2
.Fig. 3
Certes
Eo
ne portequ’un
nombre fini decaractéristiques
fermées.Mais, puisqu’il
y a descaractéristiques qui joignent D"-
àD+ dans {y1
=0},
la
dynamique
hamiltonienne de cettehypersurface
n’est pas contrôlée. La construction suivante lève cette difficulté.3.2
Chirurgie quadruple
On
place
quatreexemplaires
de M deux à deuxdisjoints
et enposition
de
chirurgie
est dans
(yi > 0,
:ci0} .
- M2
se déduit deMi
par une rotation de 7r dans leplan
x1 y1 suivie d’une translationparallèle
à l’axe x1qui
amène ses deux bords enposition
enlacée parrapport
aux bords deMi :
une droite(orientée), parallèle
à l’axe .ci dans~yl
=0~
ou bien éviteMi
etM2 ,
ou bienrencontre successivement
Mil, ,J1~I 2 , M2 .
- M3
UM4
estl’image
deMi
UM2
par lasymétrie (x1, y1 )
-(-x1, -y1 ) qui préserve
les autres coordonnées.Fig. 4
Disons que ces
quatre
anses dechirurgie
sont dans{-1
.ri+1}.
Notons par résultat de la
chirurgie quadruple
surl’hyperplan (yi
=0}.
Topologiquement, H
estdifféomorphe
àR2n-1 # 4(S1
xS2n-2).
PROPOSITION
1) L’hypersurface
?-~ n’aqu’un
nombrefini
decaractéristiques fermées.
2) Si
unecaractéristique
de ?-~ va d’unpoint
a- E~x1
=-1~
à unpoint
a+ E
{Xl
=-f-l~,
alors a-a+ estparallèle
à l’axe x1.Démonstration. - Considérons une
caractéristique
.~ entrant dansMi
par
D~ (.11~t 1 ) ;
elle en sort parAprès
un parcours dans le sens x1 croissant dansl’hyperplan {y1 = 0}, l
rentre dansM2
parD"-(M2) (en
vertu du
2)
de laproposition 3.1)
et en sort parD+ {.MI 2 ) (on
atransporté
les boules
D~
du modèle par la rotationd’angle ?r).
De nouveauaprès
unparcours dans le sens x 1
croissant, f
entre dansMi
par et en sort-
par
D" (.Jt~t 1 ).
Puis on revisiteM2
avant de couper la section xl = 0. Enfin letrajet
dans0~
est lesymétrique
de celui-ci par lasymétrie
centraledu
plan
On peut décrire de la même
façon
lestrajets
de toutes lescaractéristiques qui
ne sont pas sur les variétés stables(ou instables)
desellipsoïdes
invariantsde
chaque
anse. Les deux conclusions de laproposition
s’en suivent. 0- 709 - 3.3 Fin de la démonstration
Soit £ une
hypersurface n’ayant qu’un
nombre fini decaractéristiques
fermées. On choisit une carte de Darboux U linéarisant ~. A l’intérieur de cette carte, on
pratique
lachirurgie quadruple
sur £ et on en note ~‘le résultat.
Comme,
avec les notations de3.2,
l’holonomie dufeuilletage caractéristique
de 1-{(non
partoutdéfinie)
entre les sections :ci = -1 et xl = +1 estl’identité,
unecaractéristique ~‘
de~‘, qui
passe dans U et enressort, est fermée si et seulement si la
caratéristique .~ correspondante
de~, qui
coïncideavec £’
hors deU,
est elle-même fermée. Donc lachirurgie
ne crée pas d’autres orbites fermées que celles
portées
par lesellipsoïdes
desanses de
chirurgie. D
Références
[EG] ELIASHBERG
(Y.) et GROMOV(M.) .
2014 Convex symplectic manifolds, Proc.Symposia in pure math. 52, part 2
(1991),
pp. 135-162.[Gi] GINZBURG (V.) .2014 An
embedding S2n-1
~R2n,
2n - 1 ~ 7, whose Hamiltonian flow has no periodic trajectories, Intern. Math. Res. Notices 2(1995),
pp. 83-98.[La]
LAUDENBACH(F.) .
2014Engouffrement symplectique et intersections lagrangiennes,
Comment. Math. Helvetici 70
(1995),
pp. 558-614.[Vi]
VITERBO (C.) .- A proof of Weinstein’s conjecture inR2n,
Ann. Inst. Henri-Poincaré, Analyse non linéaire 4