A NNALES SCIENTIFIQUES
DE L ’U NIVERSITÉ DE C LERMONT -F ERRAND 2 Série Mathématiques
C. P ICAVET
Sur une généralisation de la notion de spectre d’anneau
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 44, série Mathéma- tiques, n
o7 (1970), p. 81-101
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SUR UNE GÉNÉRALISATION
DE LA NOTION DE SPECTRE D’ANNEAU
C. PICAVET
(Département
deMathématiques,
Faculté des Sciences deClermont)
Le travail
qui
suit a pour but degénéraliser
la notion deSpectre
d’un anneau : on munit l’ensemble des idéaux propres d’un anneau d’unetopologie
à laZariski,
induisant sur leSpectre
latopologie
usuelle.On étudie ensuite comment se
comportent
leshomomorphismes
d’anneaux parrapport
à cettetopologie.
Dans ce
qui
suit les anneaux seronttoujours
des anneaux commutatifsunitaires,
leshomomorphismes
d’anneaux conserveronttoujours
l’unité. Ondésigne
par Ann lacatégorie
des anneaux unitaires. Pour éviter desrépétitions fastidieuses,
on écrira : VJ est un élément deHom(A , A’)
pourexprimer
que A etA’
sont des anneaux et que @ est un
homomorphisme
d’anneaux de source A et de butA’.
On
adopte
les conventions d’écriture suivantes :Spec(A) désigne
l’ensemble des idéauxpremiers
de
A,
muni ou non de satopologie ; Max(A) désigne
l’ensemble des idéaux maximaux de l’anneauA ; Min(A) désigne
l’ensemble des idéaux minimaux de l’anneauA ;
J’ensemble des unités d’un anneau Asera noté par
U(A).
Ondésignera
parNil(A)
l’ensemble des élémentsnilpotents
d’un anneau A. Enfin onnotera suivant les cas l’anneau des fractions d’un A-module M par
rapport
à unepartie multiplicative
Sde A par
S-1M
ou parMg.
Les
paragraphes
I et II concernent des notions et des résultatsplus
ou moins connus. Pour la clarté del’exposé
il est nécessaire de lesexprimer
sous une formeadaptée
à notresujet.
I. ETUDE DE CERTAINES PARTIES MULTIPLICATIVES D’UN ANNEAU
DEFINITION 1.- Soient A un anneau et I un idéal de A. Un élément x de A est dit
premier
avec I s’ilsatisfait : I : x = I.
Il est
équivalent
de dire que x estpremier
avec I ou de dire quel’image canonique de
x dansA/I
est un élément
régulier.
DEFINITION 2.- Soient A un anneau et 1 un idéal propre de A. L’ensemble des éléments de A
premiers
avec I est une
partie multiplicative
deA, saturée,
non vide et distincte de A. On dénote cettepartie
parA(I).
Les définitionsqui précèdent proviennent
de[ 1 ] page
9 ou de[2]
tome I page 223.DEFINITION 3.- Soient A un anneau et I un idéal propre de A. On
désigne
parw(I), (resp. w’(I»,
l’ensemble des idéaux maximaux dans l’ensemble des idéaux de A
disjoints
deA(I), (resp. disjoints
deA(I)
et contenantI).
---
(Manuscrit reçu le 28 avril 1969).
L’idée de rechercher une topologie sur l’ensemble des idéaux propres d’un anneau m’a été donnée par M. P. Samuel.
Qu’il
trouve ici mes remerciements pour tous les conseilsqu’il
a bien voulu me donner.Les ensembles
w(l)
etw’(I)
ne sont pas videspuisque
1 nA(I)
est vide. On sait que les éléments dew(I)
et dew’(I)
sont des idéauxpremiers
de A.PROPOSITION 1.- Soient A un anneau et I un idéal propre de A. Alors :
Preuve : La
première égalité
est bien connue pour unepartie multiplicative
saturée. La deuxième sedémontre
facilement,
parexemple
en utilisant les résultats de[1] ]
lemme 1.13.PROPOSITION 2.- Soient A un anneau et 1 un idéal propre de A. Soit la
famille
des idéaux mi-nimaux dans l’ensemble des idéaux
premiers
contenant I. Alors :Preuve : La
première
inclusion se démontre en utilisant l’anneauA/I.
Il est clair quesi p
est un élémentde
l’idéal P/I
deA/1
est un idéalpremier
minimal. Ses éléments sont donc des diviseurs de zéro.Soit x un élément de fi
(A - P ),
alors pour toutélément
de on a p : x = p et parsuite/T :
x =q7.
COROLLAIRE 1.- Soient A un anneau et I un idéal propre de A. Alors :
COROLLAIRE 2.- Soient A un anneau et une
famille (n11 )11eN finie d’idéaux p -primaires
de A. Alors :DEFINITION 4.- Soit M un module sur un anneau A. On dit que l’idéal
’premier..
de A est faiblementassocié au A-module M s’il existe un élément x de M tel que ,p soit un idéal minimal dans l’ensemble des idéaux
premiers
de A contenant l’annulateur sur A de x.On
désigne
parAssf.,,~(M)
l’ensemble des idéauxpremiers
faiblement associés à M. Cette notionprovient
de
[4]
Ch.IV,
Par.1,
exercice 17.PROPOSITION 3.- Soient A un anneau et I un idéal propre de A. Alors A -
A(I)
estégal
à la réunion des éléments deAssfA(A/I)
et estégal
à leur intersection.Preuve : On a les résultats suivants pour un élément a de A :
II
Une condition nécessaire et suffisante pour que l’homothétie derapport
a dansAil
soitinjective
est que a ne soit contenu par aucun élément de
Assf..cB (Ail).
2/
Une condition nécessaire et suffisante pour que l’homothétie derapport
a dansA/I
soitponctuel- lement-nüpotente
est que aappartienne
à tous les éléments deAssf A(A jI).
COROLLAIRE 1.- Soient A un anneau et I un idéal propre de A. Soit x un élément de A. Les assertions suivantes sont
équivalentes :
a)
Il existe unélément b
deAssfA(A/I)
tel que xappartienne
à pb)
Il existe un élément y de A - 1 tel que xyappartienne
à I.COROLLAIRE 2.- Soient A un anneau et 1 un idéal propre de A. Soit J un idéal de A. Alors :
a)
1 : J =1= I entraine J C A -A(l).
b)
Si l’anneau A estnoethérien,
1 : .T =1= 1équivaut
à J CA -1B.(1).
Depuis la rédaction de cet article, la notion d’idéaux faiblement associés a été exposée dans l’article suivant : Idéaux fai- blement associés par Jean MERKER Bull. Sc. math. 2e série, 93, 1969, p. I S à 21.
Preuve : L’assèrtion
a)
estconséquence
immédiate du corollaire l. On sait d’autrepart
quelorsque
l’anneau Aest noethérien on a :
AssfA(A/I)
=AssA(A/I).
Alorsb)
résulte de[2]
Ch.I,
page 214. On trouvera la définition de Ass dans[4]
Ch. IV.COROLLAIRE 3.- Soient A un anneau et 1 un idéal propre de A ayant une
décomposition primaire,
fi
finie
et irrédondante : 1 =fl
If i où q idésigne
un idéal pprimaire.
Alors :i
Preuve : Dans la situation des
hypothèses
du corollaireAssfA(A/I)
estcomposé
des idéauxpremiers
~.PROPOSITION
4.- Soient A un anneau et I un idéal propre de A. Soit x un élément de A.1/
x EA(I)
entraine : 1. x = 1 fl Ax. Laréciproque
est vraie si l’anneau A estintègre.
2/
Soit A un anneauprincipal
Soit a un élément de A. AlorsA(a)
est l’ensemble des éléments x den
A tels
qu’un p.g.c.d.
de x et a soit 1. Deplus
soit a = il unedécomposition
de a en élémentsextrémaux,
1
alors
A(a)
est encoreégal
à(A - (a;)).
4=1 1
Preuve : Pour démontrer
1 / on
utilise la relation :(I : x).
x = I n Ax. D’autrepart
un anneauprincipal
est
intègre
et factoriel. Il résulte de1 /
que "xappartient
àA(a)" équivaut
à(a) (x) = (a) n (x).
On en déduitla
première
assertion de 2. La deuxième résulte de ce que(a) = ri
* est unedécomposition primaire
i=1
irrédondante.
II. IDEAUX PRIMAUX DANS UN ANNEAU
On a vu dans le
paragraphe précédent
que, pour I idéal propre deA,
l’ensemble A -A(I)
est une réunion d’idéaux propres etpremiers
de A. A -A(I)
secomporte
donc à peuprès
comme un idéalpremier :
A -A(I)
est stable par
multiplication
par un élément deA,
d’autrepart
x y EA - A(I)
entraine x ou y estdans A-A(IL
Onpeut
alors se demander dansquel
casA - A(I)
est stable par addition. Si on supposequ’il
en estainsi,
les remarquesprécédentes
montrent queA -1B(1)
est un idéalpremier
et(A - A(I))/I
est un idéal pre- mier deA/I
formé par l’ensemble des éléments nonréguliers
deA/I.
Or[4]
ChIV,
Par. 2 exercice 33 : DEFINITION l.- Soient A un anneau et I un idéal de A. L’idéal I est ditprimal
si dansA/I
l’ensembledes éléments non
réguliers
est unidéal # /I.
Il est alors évident que p est un idéalpremier.
COROLLAIRE.- Soit A un anneau. Les assertions suivantes sont
équivalentes : a)
1 est un idéalprimal
de Ab)
A -A(I)
est un idéalpremier
de Ac)
A - est stable par addition[4]
montre que tout idéalpremier, primaire,
tout idéal inter-irréductible estprimal.
On a le résultat suivant : soit I un idéal propre de A tel que l’ensemble des idéaux J satisfaisant I : .t ~ I ait unplus grand élément,
alors I est un idéalprimal.
Laréciproque
est vraie dans le cas où A est un anneau noethérien.De
plus
dans ce cas A - est leplus grand
élément deAssfA(A/I).
Un anneau dans
lequel
les idéaux sont totalement ordonnés par inclusion a tous ses idéauxprimaux :
par
exemple
un anneau de valuation.On verra au
paragraphe
8 que tout v-idéal(au
sens de[2]
Ch. IIappendice 2)
estprimal.
III. CONSTRUCTION D’UNE TOPOLOGIE A LA ZARISKI SUR L’ENSEMBLE DES IDEAUX PROPRES D’ ÜN ANNEAU
On définit dans
[3]
Ch II la notion desupport
d’un A-module M :Supp(M)
estl’ensemble
des élé-ments p
deSpec(A)
tels queM 4J *"
0. On définit aussi dansSpec(A)
unetopologie
dite à la Zariski dont.. les fermés sont les ensembles
V(I) :
1désigne
un idéal de l’anneau A etV(I)
est l’ensemble des éléments deSpec(A)
contenant I. On démontre queV(I)
=Supp(A/I).
Ondésignera
par5(A)
oupar J
l’ensemble desidéaux
propres d’un anneau A.DEFINITION 1.- Soit M un A-module. On
appelle support généralisé
de M l’ensemble des éléments I de tels queM ®A AA(I) *"
0. Ondésignera
parS(M)
cet ensemble. On définit dans Jl’ensemble W(I)
où I est idéal
quelconque
de A comme étantS(A/I).
REMARQUE.-
Il est clair queSpec(A)
=Supp(M).
Explicitons W(I)
W(I)
est l’ensemble des éléments J del(A)
tels queA(J)-’
0. OrA/I
est un A-module detype
fini et par suiteA(J)-l A/1
= 0équivaut
donc à l’existence d’un élément t deA(J)
tel quet.A/1
= 0.On en déduit que :
De
plus lorsque
A est un anneau noethérien on voit que(cf. paragraphe I,
prop.3,
cor.2)
Proposition
1 : Soit A un anneau et I un idéal de A. AlorsPreuve : Elle résulte du fait que
W(I)
=S(A/I)
et du lemme suivant.LEMME.- Soit M un A-.module. Les assertions suivantes sont
équivalentes
pour J élément del(A) a)
Ilexiste
élément deAssfA(M)
tel queA(J)
CA(p)
b)
Jappartient
àS(M).
Freuve : On sait que
(cf.
les références sur les idéaux faiblementassociés)
si L est unA-module, Assf A(L) =1= QJ
équivaut
à L ~ 0. D’autrepart
si S est unepartie multiplicative
de A et ~ l’ensemble des idéauxpremiers
de A
qui
ne rencontrent pasS,
on al’égalité : Assfs-1A (S-lM)
=PROPRIETES DE W(I)
On énumère ici un certain nombre de
propriétés
de Wqui sont,
on s’endoute,
lespropriétés
des fermésde la
topologie
deSpec(A).
Les preuves sont à peuprès
évidentes.1 /
Pour toute famille d’idéaux deA,
on aW(
UIp ) W(lp) 2/
Pour tout I idéal deA,
on a :W(I)
=W(y’l)
3/
Pour tout I et J idéaux deA,
on a :W(I
mJ)
=W(I)
UW(J)
=W(I . J)
4/ L’application
W est uneapplication
de l’ensemble desparties
de A dansl’ensemble
desparties
dequi
est décroissante pour les relations d’inclusion des deux ensemblesprécédents.
5/
Pour tout I idéal de A on a :W(I)
= flW(Af)
fEI l
6/
Pour toute famille d’idéaux de A on a :W(Z Ip)
C Cette relationappelle
uneremarque :
l’égalité
n’est pas vraie engénéral.
En effetA-A(I)
n’est pas stable engénéral
pour l’addition.7/
Soit M unepartie
de A. On définitW(M)
comme étant l’ensemble des éléments 1 de J tels que M C A -~~1(I).
Pour tout f élément de A on noteraW({f})
parW(f).
8/
Pour tout f élément deA,
on a :W(Af)
=W(f)
etW(M) = H W(f).
fem
9/ W(l) 0
etW(O) = J(A).
CONCLUSION.-
Malgré 6/
les numéros de1 /
à9/ permettent
de définir sur 1 unetopologie
à la Zariski.Pour cela on définit les ensembles fermés de la
topologie
comme étant les ensemblesW(M)
où Mdésigne
unepartie
de A. Onpeut prendre
aussi les ensembles suivants : f1W(f p)
oùfp
est un élémentpeR ~
de
A,
cequi
revient au même. Il est clair queW(M)
UW(M’)
est de la formeW(M").
REMARQUE.-
On a évidemmentW(M) 0 Spec(A)
=V(M).
Par suite latopologie
induite surSpec(A)
par celle
de J (A)
est latopologie
usuelle.DEFINITION
2.- Soit A un anneau. On définit dansl(A)
les ensemblesYf
de la manière suivante :ce sont les
complémentaires
dansJ(A)
des ensemblesW(f).
Les ensembles
Yf
forment une base d’ouverts de latopologie de l1(A). Yf
est l’ensemble des éléments 1 deJ(A)
tels que : f EA(I).
On a lespropriétés
évidentes :b)
Pour tout f et g éléments de A on a :Yfs
=Yf f1 Yg
c)
Pour f élément deA, Yf
= Jéquivaut
à : f EU(A) (ensemble
des unités deA).
DEFINITION 3.- Soient A un anneau et
~
unepartie
de~’(A).
On définit 6Zapplication
desparties de J(A)
dans l’ensemble desparties
de A parn’est pas en
général
un idéalpremier
de A.L’application
CR est décroissante pour les relations d’inclusion convenables. Il est clair que = A et queOZ
où est unefamille de
parties de J(A).
On remarquera
que Ù% prolonge à 5 (A) l’application a
de[3],
Ch.II, paragraphe
4.PROPOSITION 2.- Soient A un anneau et J
(A) l’espace topologique
associé. Pour tout I idéal de A ona pour toute de
t/(A)
on aégal
à l’adhérence dans de~.
Preuve : C’est la même que celle de
[3],
Ch.II, paragraphe 4,
prop.11,
du moins essentiellement.COROLLAIRE 1.- Soient A un anneau et I et J des idéaux de A. Alors :
W(I)
CW(J) équivaut
COROLLAIRE 2.- Soient A un anneau et f et g des éléments de A. Alors :
Yf
=Yg équivaut y’Ag.
Par suite
Yf = (~ équivaut
à lanilpotence
de l’élément f.IV. SPECTRE GENERALISE D’UN ANNEAU
DEFINITION 1.- On
appelle spectre généralisé
d’un anneau A l’ensemble des idéauxprimaux
de l’anneauA,
muni de latopologie
induite par cellede J(A).
On
désigne
cet ensemble parSpecg(A).
On noteraYf
flSpecg(A)
parDg(f)
et de mêmeW(M)
flSpecg(A)
par
Vg(M).
Il est clair que les
propriétés 1/
à9/
duparagraphe
3 se transmettent àSpecg(A).
De même les pro-priétés a)
etb)
auxDg.
On remarquera que dans
Specg(A),
on aVg(Z Ip )
=Vg (U Ip )
pour toute famille~Ip }p ~ R
d’idéauxde A. En effet pour un élément I de
Specg(A)
on a vu queA- ,1(1)
est stable par addition. Onpeut
doncse borner dans la définition des ensembles fermés de
Specg(A)
àprendre
les ensemblesVg(I)
où Idésigne
un idéal de A.
La restriction
OZg
de 8 auxparties
deSpecg(A)
définit uneapplication
de l’ensemble desparties
de
Specg(A)
dans l’ensemble des idéauxsemi-premiers
de A. Laproposition
2 duparagraphe
3 est encorevalable en
remplaçant
CR par(Rg.
Deplus ùg
etVg
sont desbijections,
inverses l’une de l’autre entre l’ensemble desparties
fermées deSpecg(A)
et l’ensemble des idéauxsemi-premiers
de l’anneau A.PROPOSITION 1.- Soit A un anneau. Alors
Specg(A)
est dense dans et’Spec(A)
est très dense dansSpecg(A).
Preuve : L’adhérence
dans J(A)
deSpecg(A)
est Soit I un élément de alors6Z(Specg(A»
CA - A(I) puisque A - A(I)
est réunion d’idéauxpremiers.
On en déduit queSpecg(A)
est dense dans
l(A).
Pour prouver la deuxième
assertion,
il suffit de prouverd’après [5]
Ch IV10-1-1,
que l’adhérence deVg(I) n Spec(A)
dansSpecg(A)
estVg(I).
Or on a
vg(j) n Spec(A)
=V(I)
et l’adhérence deV(I)
dansSpecg(A)
estVg(6Zg(V(I»).
Il est clairque
0.
Donc l’adhérence deV(I)
dansSpecg(A)
n’est autre queVg(I).
COROLLAIRE l.- Soit A un anneau. Les ensembles
Dg(f)
pour f élément de A sontquasi compacts.
En
particulier Specg(A)
estquasi compact.
Preuve :
D’après [5] ] déjà cité, l’application U’ U’ 0 Spec(A)
est unebijection
entre l’ensembledes
parties
ouvertes deSpecg(A)
et celui desparties
ouvertes deSpec(A).
COROLLAIRE 2.- Soit A un anneau. Une condition nécessaire et
suffisante
pour queSpecg(A)
soitconnexe est que
Spec(A)
soit connexe. S’il en est ainsi.1(A)
est connexe.Freuve : Il est clair que si
Spec(A)
est connexe il en est de même pourSpecg(A)
etj(A).
D’autrepart
si
Specg(A)
est connexe, du fait que l’adhérence d’un ensembleV(I)
dansSpecg(A)
estVg(I),
on démontresans difficulté que
Spec(A)
est connexe.V. ETUDE DE
QUELQUES
PROPRIETESTOPOLOGIQUES
DE5(A)
ETSPECG(A) 1/ ~ (A)
etSpecg(A)
ne sont pas engénéral
des espaces deKolmogoroff
Considérons dans
U(A)
la relationd’équivalence
R définie de la manière suivante : on a I R J si et seulement siIn = dl.
On remarque que 1 R Jéquivaut
àA(I)
=A(J), puisque {I}
=W(A - A(I)).
On sait d’autrepart (cf.
parexemple [6]
Ch Iparagraphe
8 exercice27)
que l’on a le résultat suivant : soit Xun espace
topologique.
Il existe un espace deKolmogoroff
Y et uneapplication
continue e : X ~ Y vérifiant lapropriété
universelle suivante : pour touteapplication
continue f : X ~--~ Z où Z est unespace de
Kolmogoroff,
il existe uneapplication
continueunique
g : Y - Z telle que f =g oryx
Onpeu_t prendre
Y =X/R
où Rdésigne
la relationd’équivalence
définie par x Rx’
si et seulement si{x’~.
Donc
l(A)/R
est un espace deKolmogoroff
et engénéral U(A)
ne l’est pas. Soit de même dansSpecg(A)
la relation R. Ainsi on a encore un espace deKolmogoroff : Specg(A)/R
où I R Jéquivaut
àA(I)
=A(J).
Soit d’autrepart l’application
a :Specg(A)
-~Spec(A)
définiepar a(l)
=L’appli-
cation a est continue car
(V(I))
=Vg(I).
Sachant queSpec(A)
est un espace deKolmogoroff
etd’après
le résultat donné
ci-dessus,
on a une factorisation :La fonction w est continue et
unique.
Comme deplus
cp estinjective
par définition etsurjective
detoute
évidence,
il en résulte que ~p est unebijection
continue. En fait ~p est unhoméomorphisme puisque l’application
a est ouverte : en effeta(Dg(f)
=D(f).
THEOREME 1.- Soient A un anneau et la relation R
définie
dans de la manière suivante : on aI R J si et seulement si
A(I)
=A(J).
Alors est un espace deKolmogoroff ayant
lapropriété
suivante :soit a
l’application canonique
del(A)
dans:J(A)/R,
alors pour touteapplication
continue ~p del(A)
dansun espace de
Kolmogoroff
Y il existe uneapplication
continue etunique cp’
dans Y telle que :~p =
~p’
0 a. Deplus Specg(A)/R
est un espacehoméomorphe
àSpec(A).
2/
Etude de l’accessibilité del(A)
etSpecg(A)
On sait
qu’un
espace est accessible si et seulement si toutpoint
est fermé. Dans le cas de onvoit que cet espace est accessible si pour tout élément 1 de on a
W(A-lB(I» = {I}.
Onpeut
encoreexprimer
cette condition par : pour tout élément 1 de et tout élément Kde:J(A),
la relationA(K)
CA(I)
entraine K = 1.
Soit I un élément de
/J(A).
On sait queA(I) = n A( 4J),
intersectionprise
pour certains idéauxpremiers
de A. On a donc
:J(A)
=Spec(A).
Soit m un idéal maximal de A.Puisque (0)
C m on a aussiA( m )
CA(O)
et donc m =
(0).
Il en résulte que A est un corps.. Deplus, puisque
un espaceséparé
est aussiaccessible,
on voit
qu’on
a obtenu laproposition :
PROPOSITION 2.- Soit A un anneau. Les assertions suivantes sont
équivalentes : 1 /
est un espace accessible.2/
est un espaceséparé.
3/
L’anneau A est un corps.Supposons
maintenant queSpecg(A)
soit accessible. Il en est de même pourSpec(A). Or, d’après [3]
Ch.
II,
Par.4,
Exercice1 b,
on sait que dans ce casSpec(A)
=Max(A).
Pour tout élément I deSpecg(A)
il existe un
élément p
deSpec(A)
tel que11(I)
=A( 4J). Puisque Specg(A)
est accessible on en déduit que I = p etSpecg(A)
=Max(A).
Réciproquement,
siSpecg(A)
=Max(A),
alors on aSpecg(A)
=Spec(A)
=Max(A)
et toutpoint
estfermé.
De même une condition nécessaire et suffisante pour que
Specg(A)
soitséparé
est que :Specg(A)
=Max(A).
PROPOSITION 3.- Soit A un anneau. Les assertions suivantes sont
équivalentes : a) Specg(A)
est un espace accessible.b) Specg(A)
est un espaceséparé.
c) Specg(A)
=Max(A).
De
plus
sia), b)
oùc)
estréalisé,
onpeut ajouter
queA/Nil(A)
est un anneau absolumentplat.
PROPOSITION 4.- Soit A un anneau.
L’espace
est irréductible si et seulement si l’idéalNil(A)
de A est
premier.
Il en est de même pourSpecg(A).
Preuve : Elle est évidente en utilisant les ouverts de la base de
I(A)
et la définition d’un espace irréductible.VI. PROPRIETES FONCTORIELLES DE
Soit 0
un élément deHom(A, A’).
On définit uneapplication tY
de danspar tY (I’) = -1 (I’)
pour
I’ élément
del(A’).
C’est bien une
application
de~(A’) dans l(A)
car tout élément deJ(A’)
est contenu dans un élément deMax(A’).
On
désigne
parl’image de J(A’)
part *.
Il est clair queJ(A/A’)
est l’ensemble des éléments I deJ(A)
tels queVJ -’(I . A’)
= I.Soient 4f
un élément deHom(A , A’)
et ~p un élément deHom(A’ , A"),
alorsSoient %b
et ~p des éléments deHom(A , A’),
on se propose d’étudier dansquel = gl .
LEMME 1.2013 Une condition nécessaire et
suffisante
pour que =t~
estqu’il
existe desfonctions
et
h( ~)
de A dansA’ satisfaisant :
cp =h(¥i)¥i
=Preuve : Soit x un élément de A.
Si ~ (x)
n’est pas un élément inversible deA’,
on déduit del’existence d’un
élément VI x
deA’
tel quecp(x) = VIx
Même raisonnement pour Si par contre est inversible dansA’
onpeut
écrire~p(x) _ ~ (x)-1 (x). Réciproquement,
on voit que si pour tout x élément de A il existe des éléments wxet Y X de A’
tels queVIx
alors
t cp
=Alors pour tout x élément de
A, appelons Z(cp)x
l’ensemble des élémentsde A’
telsDéfinition analogue
pour Utilisant l’axiome duchoix,
on construit alors les fonctions et cherchées enprenant
pourchaque
x un élément CPx dansZ(cp)x
et un élément dansSoient A et
A’
des anneaux et considérons dansHom(A , A’)
la relationd’équivalence
définie de la manière suivante : pour cp etcp’
éléments deHom(A , A’)
on a p si et seulement si =t~p’.
Onconsidère alors les ensembles
Hom(A , A’)/RA,A.
dont les éléments serontnotés ~
et où ~p est un élémentde
Hom(A , A’).
On définit uneapplication
dedans
Hom(A , A")/R A, A ~,
par(~’ , p) ~ ~p’ o
Soit alors lacatégorie
définie de la manière suivante :les
objets
sont les anneaux et lesmorphismes
de A dansA’
les éléments deHom(A ,
Cette caté-gorie
estdésignée
parAnnR’
Onpeut
définir un foncteur deAnnR
dans Ensqui
sera noté(~ , t) :
pour Aobjet
de est l’ensemble défini auparagraphe
3 et pourp morphisme
deAnnR
onprend t; =
On voit alors que
(:1 , t)
est un foncteur contravariant et fidèle deAnnR
dans Ens.Si on se
place
dans lacatégorie
des anneauxintègres
on adavantage
deprécisions.
Soient ~pet ~~
deséléments de
Hom(A , A’)
tels que= tÿ~.
Pour tout xn’appartenant
pas à = les éléments’fJx et Vi.
associés sontuniques.
Associons 0 à tout élément de =Ker(~ ).
On définit encore, sansutilisation de l’axiome du
choix,
les fonctions etCependant,
elles ont ici unepropriété supplé-
mentaire :
h(cp)
eth(BjJ)
sont deshomomorphismes multiplicatifs
de A dansU(A’)
u’0~.
On va maintenantcaractériser les
applications
deI(A’)
dans5(A),
obtenues partransposition
d’un élément deHom(A , A’),
et
qui
sont continues. Pour cela on a besoin du lemme suivant.LEMME 2.- Soient ~p un élément de
Hom(A , A’)
et M unA-module, M’ un A’-;nodule
et g un homo-morphisme injectif
de A-modules de M dans~p.(M’).
Alors on aAssfA(M)
CPreuve ;
C’est uneadaptation
au cas des modules d’un résultat de[7] exposé
4 prop. 3.3. Donnons cepen- dant une démonstration.Soit p
un élément deAssfA(M),
alors il existe un élément x de M tel que p soit idéalpremier
minimaldans l’ensemble des idéaux
premiers qui
contiennentAnn A(x). L’injectivité
de g entraine que l’on a larelation =
AnnA(x).
Deplus
est unepartie multiplicative
deA’
non vide etAnnA. (g(x» = 0.
Par localisation deA’
en’P(A - ~V )
on déduit l’existence d’un idéalpremier ~’
minimal dans l’ensemble des idéaux
premiers
contenantAnnA,(g(x»)
et telque p , n w(A- P ) 0.
Il estclair
que u ’
est un élément deAssfA, (M’)
et que la minimalitéde p entraine p
=t ~p(p 1).
COROLLAIRE.- un élément de
Hom(A , A’)
et soitI’ un
élément de~(A’).
Posons 1 =t«J(I’),
alors
AssfA(A/I)
Ctyy(Assf, (A’/I’).
On en déduit quecp-1(A(I’))
CA(~-1(Ir)).
Preuve : On
applique
le lemme àVi : A/1
-A’/I’, application canonique
déduite par passageaux
quotients.
La dernière assertionpeut
se prouver en utilisant«J -1B1’ : «J(x» = ~p 1 (I’) :
x où x est unélément
de A. Onpeut
aussi remarquer queA-A(I)
est la réunion des éléments deAssfA(A/I).
THEOREME
l.- Soit ~p un élément deHom(A , A’).
Les assertions suivantes sontéquivalentes
pour un élémentI’
del(A’)
1 /
est uneapplication
continue enI’ élément
de:J (A’),
2/
Pour tout f élément de(I’))
il existe un élémentf
deA(I’)
tel que siJ’ est
un élément de~(A’),
alorsf appartient
àA(J’)
entraine que fappartient
àA(~p-1(J’)).
Preuve :
L’équivalence
de1 /
et2/
se démontre facilement en utilisant la définition de la continuité en unpoint
à l’aide desvoisinages
et enprenant
pour ceux-ci les ouverts des bases de et5(A’).
Pour dé-montrer que
2/ implique 3/,
il suffit de prouver queA(cp-l(I’»
Ccp-1(A(I’)), compte
tenu du corollaire du lemme2.
Soit donc f un élément deA(cp-l(I’», d’après 2/
il existe un élémentf’
deA(I’).
MaisA(I’) = n A(.tJ’)
où l’intersection estprise
pour leséléments p ’
deAssfA,(A’/I’).
Parsuite,
pour toutélément p ’
’ deAssfA,(A’/I’), f’ appartient
àA(.tJ’)
etd’après 2/
on en déduit que fappartient
àpour tout
élément p’
deAssf,(A’/I’).
L’inclusion à démontrer est alorsconséquence
de cequi précède.
Supposons
maintenant que(I’)) _
pour démontrer que3/ implique 2/.
Soit f élémentde
(I’)),
alors il existe un élémenti
deA(I’) égal
à tel que siJ’ est
un élément de alorsf appartient
àA(J’)
entraine que fappartient
àcp-l(A(J’).
Maisd’après
le corollaire du lemme2,
on aC Il est alors clair que l’assertion
2)
est démontrée.COROLLAIRE-
Snit cp un élément deHom(A, A’).
Une condition nécessaire etsuffisante
pour quet@
soit une
application
continue de dansl(A)
est que pour tout Mpartie
de A on ait :(ou
cequi
revient au même : pour tout f élément de A on a(tcp)-l (Yf)
=Preuve : Il suffit de démontrer que la continuité de
t~p
entraine que pour tout Mpartie
de A on ace
qui
se fait sans difficulté.DEFINITION 1.- Soit yY un élément de
Hom(A , A’).
a)
si pourI’ élément
de~(A’),
on a =A(c~-1(I’)),
on dit que ~pappartient
àEj, (A, A’).
b)
si pour toutI’ élément
deI(A),
~pappartient
àEr(A, A’),
on dit que ~pappartient
àE(A, A’).
On dira
plus
brièvement que ~p est dutype
E si ~pappartient
àE(A, A’).
COROLLAIRE.-
t)
est un foncteur contravariant de la souscatégorie
de Ann dont lesobjets
sontles anneaux unitaires et les
morphismes
leshomomorphismes
dutype E,
dans lacatégorie
des espacestopo-
logiques
dont lesmorphismes
sont lesapplications
continues.PROPOSITION 1.- Soit ~p un élément de
Hom(A , A’) satisfaisant
à la condition :(C) : Quel
que Boit l’élémenta’
deA’,
il existe un élémentu’
deU(A’)
et il existe un élément a de A tels quea’
=u’
Alors
l’application
del(A)
dansl(A)
est continue.Preuve : Il suffit de montrer que pour tout élément
I’
de~(A’)
on aA(~p-t (I’)) _ (A(I’)),
cequi
estévident.
REMARQUE.-
Lesapplications
vérifiant la condition(C)
sont assezfréquentes.
Parexemple,
lesépi- morphismes
de lacatégorie
Annqui
sontclassiques
au sens de[7],
comme lessurjections
et leslocalisations,
vérifient la condition(C).
EXEMPLE D’UN HOMOMORPHISME VERIFIANT LA CONDITION (C)
Soient K un corps,
K[X],
anneau depolynomes
surK, K[[X]]
anneau de séries formelles sur Ket w l’injection canonique
deK[X]
dansK[[X]].
PourF(X)
élément deK[[X]],
onpeut
écrireF(X)
=X"H(X)
où
H(X)
est une série formelle inversible et n un entierpositif
ou nul. Il est clair que e vérifie la condition(C).
~ EXEMPLE D’UN HOMOMORPHISME QUI N’EST PAS DU TYPE E
Soit
Z,
anneau des entiers relatifs et soitZ[X]
anneau despolynomes
à une indéterminée sur Z. Ondésigne
par ~pl’injection canonique
de Z dansZ[X].
L’idéalI’
=(2X)
deZ[X]
est tel queq;-1(1’) = (0).
Donc 2
appartient
àA(cp-l(I’)
maisn’appartient
pas à La condition 3 du théorèmen’étant
passatisfaite,
w n’est pas dutype
E.Par contre tout
homomorphisme qui
va d’un corps dans un anneau est dutype
E. C’est le cas parexemple
del’injection canonique
d’un corps dans son anneau depolynomes
à une indéterminée.PROPOSITION 2.- Soit ~p un élément de
Hom(A , A’)
tel que soit uneapplication injective.
Lesassertions suivantes sont
équivalentes :
a) L’application t’f)
considérée commeapplication
del(A’)
dans est ouverte.b)
Pour tout élémentI’
de~(A’),
pour tout élémentf
deA(I’),
il existe un élément f deA(~p-1(I’)),
ayant la
propriété
suivante : siJ’ est
un élément tel que fappartienne
àA(~p-1(J’)),
alorsf appartient
àA(J’).
Preuve : On
voit,
en utilisant la caractérisation d’uneapplication
ouverte donnée par[6],
Ch.I,
Par.5, ri 3, Prop. 5,
que l’assertiona) peut
se formuler de manièreéquivalente
par :quel
que soit l’élémentI’
de
iY (A’), quel
que soit l’ouvertYr
de.1(A)
tel queI’
EYf ,
il existe un élément f de A tel quetcp(I’)
EYf
et tel
que Yf n J(A/A’)
C Il suffit alors de traduire en termesalgébriques
cequi précède
et d’uti-liser
l’injectivité
detcp.
On remarquera que dans la preuve deb)
entrainea) l’injectivité
n’intervient pas.Ceci montre
qu’un homomorphisme
satisfaisant à la conditionb)
est tel soit uneapplication
ouverteB
de
XA’)
surPROPOSITION 3.- Soit ~p un élément de
Hom(A , A’)
dutype
E. Sil’application
~pvérifie
la conditionb)
de laproposition 2,
alors pour tout élémentf
deA’,
il existe un élément f de A et unélément a’
de A’ telsque
q;(0
=a’ f .
Preuve : Soit
f
un élément deA’. Supposons
d’abord que pour tout élémentI’
del/(A’), f n’appartienne
pas à
A(I’).
Dans ce casf appartient
àNil(A’)
et onpeut
écrire queq;(0)
=fn-l f , puisque f
estnilpotent.
Supposons
maintenant quef appartienne
à au moins unepartie multiplicative A(I’). L’application
e étant dutype
E et vérifiant la conditionb)
de laproposition précédente,
il existe un élément g de A tel queappartienne
àA(I’)
et ayant lapropriété
suivante :quel
que soit l’élémentJ’
de tel quef’ ~ A(J’),
alors