G ABRIEL P ICAVET
Autour des idéaux premiers de Goldman d’un anneau commutatif
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 57, série Mathéma- tiques, n
o11 (1975), p. 73-90
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AUTOUR DES IDEAUX PREMIERS DE GOLDMAN D’UN ANNEAU COMMUTATIF
Gabriel PICAVET
’
Dans ce
qui suit,
les anneaux sont commutatifs et unitaires. Leshomomorphismes
d’anneaux conservent l’unité. Les notations ou
notions,
nonprécisées,
sont celles de[1],[2],C5].
On dit
qu’un
idéalpremier
d’un anneau A est de Goldman(ou plus rapidement,
est unG-idéal)
s’il est le contracté dans A d’un idéal maximal deA ~ X ~ (cf. [ 8 ] ).
Un anneauintègre
est dit de Goldman(ou G-anneau)
si(0)
est un G-idéal de cet anneau.Enfin on
désigne,
dans lasuite,
parGold(A)
l’ensemble des G-idéaux d’un anneauA,
et par
Max(A)
l’ensemble des idéaux maximaux de A.La structure des G-anneaux noethériens est connue : un anneau noethérien
intègre
est° ’
un G-anneau
si,
et seulementsi,
il est semi-local et de dimension inférieure ouégale
à 1.Par contre, dans le cas
général,
uneconjecture
raisonnable manquetotalement,
ainsi que le fait remarquer[ 8 ] .
La suite du texte est consacrée à une étude des
propriétés topologiques
deGold(A).
Il est
fait, plus spécialement,
une étude des anneaux A tels queGold(A) = Spec(A),
cecien vue de faire une
approche
duproblème
citéplus
haut. Laplupart
des résultats obtenus sont de naturetopologique.
Rappelons
que lacatégorie Spectr
des espacesspectraux
est lasous-catégorie
desespaces
topologiques
suivante : les espacesspectraux
sont les espacestopologiques
vérifiantl’axiome
To
deséparation, quasi-compacts,
munis d’une base d’ouvertsquasi-compacts
ettels que tout fermé irréductible
possède
unpoint générique ;
lesapplications spectrales
sontles
applications
continuesrétrocompactes (l’image réciproque
de tout ouvertquasi-compact
est un ouvert
quasi-compact).
Le foncteurSpec
de lacatégorie
des anneaux commutatifs etunitaires dans la
catégorie
des espacesspectraux
est inversible(voir [ 6 ]
pourplus
dedétails).
Signalons
que lesparties I, II,
V contiennent les démonstrations d’une noteproposée
auxC. R. A. S.
(Paris).
1 - PROPRIETES
TOPOLOGIQUES
DEGOLD(A)
Sauf mention du
contraire,
lesspectres
des anneaux considérés sont munis de latopologie
de Zariski.On trouve dans
[7 ] ,
page90,
le résultat fondamental suivant :Lemme 1 - Soit f : A - A’ un
homomorphisme
d’anneaux detype
fini. Pour toutepaire (P’, a’)
où P’ ESpec(A’)
et a’ E A’ -P’,
notant par P l’idéalaf(P’),
il existe aEA-P
tel queV(P)
f 1D() 8f(V(P’) n D (a’)).
On a alors une
première
caractérisation d’un G-idéal :Proposition
1 - Soit P un idéalpremier
d’un anneauA,
chacune des trois conditions suivantesest nécessaire et suffisante pour que P soit un G-idéal :
a) {P}
est unepartie
localement fermée deSpec(A)
.b) V(P) - {P ~
est unepartie
fermée deSpec(A)
c) V(P) - { P~
est unepartie proconstructible
deSpec(A)
Preuve : 1
Soient P un G-idéal et P’ l’idéal maximal de
A[ X]
au-dessus deP,
il suffitd’appliquer
le lemme 1 à la
paire (P’,1)
pour obtenira).
Si
(P )
est localementfermée,
onpeut
supposer quef Pl
=V(P) (1 D(a)
où a E A.Soit alors l’adhérence de
V(P) - (P) qui
n’est autre queV(
f1Q) Q désigne
l’intersection des éléments deV(P) - { P ~.
Or P nepeut appartenir
àV(
flQ),
sinonP= , fl Q
entraîne P .Q
pour au moins un élément
Q
deV(P) -
Il en résulteV(P) - (P ) V( f 1 Q)
etb)
est démontrée.Il est clair que
b)
entrainec).
Supposons V(P) - {P } proconstructible
et considéronsg(P)
legénérisé
de P(i.e. Spec(Ap)).
De la relationg(P)
f1V(P) -
et du fait queg(P)
=ÎÎ D(f)
f~P
on déduit par
compacité
de latopologie
constructiblequ’il
existe unepartie
finie[fi
... , de A - P telle queV(P) - {p} =0.
On a ainsiprouvé a).
Supposons
que{P ~
soit unepartie
localement fermée. On sait que dans tout anneau depolynômes,
le nilradical et le radical deJacobson
sont confondus. L’anneau AEX ]/p lux 1
étant
isomorphe
àA/p [ X ] ,
on en déduit queP[X] a nMi
oùMi désigne
un idéal maximal deA[X].
Par contraction dans A on obtient Pa f 1Pi
oùPi
est le contracté dans A deMi.
Mais il existe un élément a de A tel
que ( P~ = V(P)
f1D( a) :
on en déduit que P estégal
à l’un des
Pi ,
c’est-à-dire P est un G-idéal.Proposition
2 - Un idéalpremier
P d’un anneau A est un G-idéal si et seulement siV(P)
estun fermé fortement irréductible de
Spec(A).
Rappelons qu’un
fermé F d’un espacetopologique
X est dit fortement irréductible si pour toute famille{ Fi } i
fermés deX,
la relation F~ UFi
entraîne F _Fi
pourau moins un fermé
Fi.
Preuve :
Supposons
queV(P) - ~ P )
soit fermé et que l’on aitV(P) :1 U Fi
oùest une famille de fermés de
Spec(A).
Si tout ferméFi
vérifieFi V(P),
oùdésigne
uneinclusion
stricte,
on a aussiFi
cV(P) - (P)
pour tout i. On obtient alors la contradictionU Fi
cV(P) - (P ) V(P).
D’oùV(P)
estégal
à l’un desFi.
Supposons V(P)
fortement irréductible et P == flPi ,
où~Pi ~
i E 1 est une familled’idéaux
premiers
de A. La relationV(
f tPi) ~
UV(Pi}
entraîne P :1Pi
pour au moins un i.D’autre
part,
il a été montré dans le cours de la preuve de laproposition
1 que tout idéalpremier
P est intersection de G-idéauxPi.
Il résulte de cequi précède
que P est un G-idéal.Corollaire : Un idéal
premier
d’un anneau A est un G-idéalsi,
et seulementsi,
il n’est pas intersection d’idéauxpremiers
de A strictementplus grands
que lui.Il est bien connu
(cf [ 8] )
quel’égalité Max(A) :18 Gold(A)
caractérise les anneaux deJacobson.
D’autre
part,
les anneaux A deJacobson peuvent
être caractérisés par :Max(A)
est très densedans
Spec(A) (cf [ 5]
pages62-67).
Dans cet ordre d’idées on a la
proposition :
Proposition
3 - Pour tout anneauA,
le sous-espaceGold(A) est
très dense dansSpec(A)
etest la
plus petite partie
très dense deSpec(A).
Preuve : On a
déjà remarqué
que tout idéalpremier
est intersection de G-idéaux. Il en résulte facilement que pour toutepartie
fermée F deSpec(A)
on a : F - FnGoId(A),
cequi
est unedes définitions
possibles
pour les sous-espaces très denses. Soit X unepartie
très dense deSpec(A)
et soit P unG-idéal, puisque ( P )
est localementfermée,
et P
appartient
à X.Remarques :
Pour tout anneau
A,
legénérisé
deGold(A)
estSpec(A) :
tout idéalpremier
P de A est lecontracté de l’idéal
premier
P[X ]
deA[ X ]
et PEX 1
est contenu dans au moins un idéal maximal. Deplus Gold(A)
estquasi-compact :
il estl’image
duspectre
maximal deAËX 1
II - ANNEAUX DONT TOUT IDEAL PREMIER EST UN G,IDEAL
Proposition
1 - Toutepartie
X duspectre
d’un anneau Aqui
estrétrocompacte
et satisfait1
c X estproconstructible.
Preuve : Soit P un élément de
Spec(A) - X, puisqu’il appartient
àGold(A),
onpeut
écrire(p] :8 V(P)
flD(a)
où a E A. Posons C :8 XflD(a),
alors C estquasi-compact,
eneffet,
X est
rétrocompact.
MaisV(P) * 0
montre que Pn’appartient
pas augénérisé
de C.Par
suite,
C étantquasi-compact,
il existe un ouvert 0quasi-compact
tel que CC O
etP~
0.On en déduit que P E
D (a) rl 1
0 et que0 c 1
X. Ceci prouve que X estpro co nstructible.
Proposition
2 - Soit A un anneau et X unepartie
deSpec(A),
stable parspécialisation,
vérifiant : toute
partie
de Xrétrocompacte
estproconstructible ;
alors X est contenue dansGold(A).
Preuve :
Soit P un élément de
X,
on va montrer queV(P) - (Pl
estrétrocompact
doncproconstructible.
Soient donc 0 un ouvert
quasi-compact
et E 1 une famille d’ouverts deSpec(A)
tels que
V(P) - {p]
f 10 c UOi.
Onpeut
supposer que P60,
sinon il est clairqu’on peut
extraire de
[Oi 1
une famille finie recouvrantY(P) -
Si pour
tout
ouvertOi
l’ensemble 0 f 1(P )
estvide, il’ en
est de mêmepour 0 fl
V(P) - ( P 1
Dans ce cas,(P) m V(P) 0
0 montre que P est un G-idéal. Si par contre il existe un ouvertOi
tel queQi n V(P) -
alors 0 est contenu dansU
Oi ,
et,puisque V(P)
estrétrocompact,
onpeut
extraire un recouvrement fini de 0 f1V(P) - {Pj .
Ces deux dernières
propositions
donnent le résultatprincipal
duparagraphe.
Proposition
3 - Soit A un anneau, alorsGold(A)
estégal à Spec(A)
si et seulement si pourtoute
partie
X deSpec(A) :
X estproconstructible équivaut
à X estrétrocompacte.
Preuve : Si
Spec(A) . Gold(A),
onapplique
laproposition
1 en notantqu’il
estvrai,
sanshypothèse, qu’une partie proconstructible
estrétrocompacte.
Si toute
partie rétrocompacte
estproconstructible
onapplique
laproposition
2.Corollaire - Soit A un anneau dont le
spectre
estnoethérien,
alorsGold(A)
estégal
àSpec(A)
si et seulement si
Spec(A)
est fini. ’Preuve : Si
Spec(A)
est un espacenoethérien,
toutepartie de Spec(A)
estrétrocompacte
etdonc
proconstructible
siSpec(A) = Gold(A).
Dans ce cas latopologie
constructible surSpec(A)
est discrète et, comme elle estcompacte, Spec(A)
est un ensemble fini. Il est évident que siSpec(A)
estfini,
aucun élément deSpec(A)
nepeut
être l’intersection d’idéauxpremiers
strictement
plus grands
que lui.Proposition
4 - Soit A un anneau, pour queSpec(A) = Gold(A)
il est nécessaire et suffisantqu’aucune partie
propre deSpec(A)
ne soit très dense dansSpec(A).
Preuve : Si
Spec(A) = Gold(A),
laproposition
3 de I montrequ’une partie
propre deSpec(A)
ne
peut
être très dense dansSpec(A). Réciproquement,
supposons que XSpec(A)
entraîne Xn’est pas très dense dans
Spec(A).
Soit P un élément deSpec(A),
alorsSpec(A) - {P}
n’estpas très dense dans
Spec(A).
Il existe donc unepartie
localement ferméeZ,
nonvide,
deSpec(A)
telleque Z f 1 Spec(A) - [P 1
soit vide. Ceci prouve queSpec(A) = Gold(A).
Remarques :
Les anneaux A tels queGold(A) . Spec(A) sont
unegénéralisation
des anneauxabsolument
plats :
un anneau absolumentplat peut
être caractérisé par : A est réduit et toutpoint
deSpec(A)
est fermé. Onpeut
à cesujet
se poserquelques questions.
1)
Un anneauA,
tel queGold(A)
=Spec(A),
est-il de dimension de Krull finie ?Ce n’est pas le cas, même si A est
intègre.
Soit en effet un anneau de valuation dont lespectre
est constitué par une chaîne dénombrable d’idéaux
premiers :
CO) a Po
cPl
c ... ~ ...et d’un idéal maximal M = U
Pi
et telle quePi
soit successeur immédiat dePi-le
Si
Pi
est un idéalpremier
nonmaximal,
on a doncV(Pi) - { Pi ~
=Y(Pi+ 1) et
d’autrepart,
M est un
point
fermé. Donc pour un tel anneauSpec(A)
=Gold(A).
2)
Les anneaux dont tout idéalpremier
est un G-idéal nepeuvent
être caractérisés par unepropriété
dupremier ordre,
comme c’est le cas pour les anneaux absolumentplats.
Considéronsl’exemple
suivantqui
m’a étécommuniqué
par M. Haddad. Soit A=Z(p)
le localisé de Z en un idéalpremier
non nul(p). L’ultraproduit
B _ où U est un ultrafiltre non trivialsur N est un anneau
intègre.
L’anneau A satisfaitGold(A) . Spec(A),
mais pour B on a la relation :(0) =
P E cequi
montre que(0) n’appartient
pas àGold(B).
SpecB
P # 0
Pour prouver que
(0)
est dans B l’intersection des idéauxpremiers
nonnuls,
il suffirade montrer que, pour tout b E B -
(0),
il existe un idéalpremier
P ~ 0 de B tel queb ~
P.Soit v la valuation de
A,
on fait la remarque suivante : soientx = (xn)
et y =(yn)
deséléments de
B,
on a y E Bx si et seulement sif
n E (N /v(xi) v(yn) 3
E U. Si b est unélément non nul de
B,
il est facile de montrerqu’il
existe(an)
EA~
tel que b =(an)
etv(an)
+ eo pour tout (N. On construit alors une suite cNN
enposant :
1 si n k et
xn(k) _ p(v(an) + 1 ) (n-k) !
si n > k.On montre alors que la suite d’idéaux
Ik)
est croissante. La réunion P des idéaux de cette suite est un idéal Pqui
ne contient pas b, parce que l’ultrafiltre U est non trivial. Deplus,
Pest un idéal
premier.
Soient en effet x ety $ P ; pour
tout entierk > 0,
on an E IN / v x v
(k)
E U et de même n v v U.
[n
E( n) (k) v(xn)}£ U
U et de même(n { E lN / v(Yn)
E IN /(yn) ( n
E E U..
(k+1) (k)
Mais
v(xnyn)
=v ( x n)
+ deplus
on a2v(Xu )
pour k fixé et n assezgrand.
Il en résulte que{ n
E (N /v(xnYn)
E U et par suitexy ~ P,
cequi
achève la preuve.
Cet
exemple
montre aussiqu’un
anneau de Goldman nepeut
être caractérisé par unepropriété
dupremier
ordre.3)
Soit un anneau A tel queGold(A) = Spec(A)
et soit X unepartie
totalement ordonnée deSpec(A).
Alors Xpossède
unplus petit
élément : en effet~l
P est un idéalpremier Q
P E X
et
puisque Spec(A) = Gold(A), Q
est un élément de X. On a ainsiprouvé
queSpec(A)
est unensemble
partiellement
bienordonné,
c’est-à-dire toutepartie
totalement ordonnée est bien ordonnée. Enparticulier, Spec(A)
est un ensemble ordonnéqui
vérifie la condition minimale.On déduit de ces remarques la
proposition
suivante :Proposition
5 - Un anneau de valuation vérifieGold(A) = Spec(A)
si et seulement si tont idéalpremier
P deA,
nonmaximal,
a un successeur immédiat.Preuve :
Supposons
que tout idéalpremier
soit un G-idéal et soit P un idéalpremier
non maximal.L’ensemble
V(P) - {P j,
étant nonvide,
a unplus petit
élémentqui
est successeur immédiat de P. D’autrepart,
si tout idéalpremier P,
nonmaximal,
a un successeurimmédiat,
il est clairque V(P) - (P )
est un fermé.III - LA TOPOLOGIE DE GOLDMAN SUR LE SPECTRE D’UN ANNEAU
Une
façon d’exprimer qu’un
idéalpremier
P d’un anneau A est un G-idéal est lasuivante : si P est intersection d’une f amille d’idéaux
premiers,
alors P estégal
à au moinsun des idéaux
premiers
de l’intersection.Un
procédé systématique
pour étudier cettepropriété
semble être le suivant :Définition : Soit X une
partie
duspectre
d’un anneauA,
on dira que l’élément P deSpec(A)
est G-adhérent à X si P est une intersection d’éléments de X.
L’ensemble des éléments de
Spec(A) qui
sont G-adhérents à X sera noté parXG.
Il est facile de montrer que P E
XG
si et seulement si P E X flV(P),
ou encoreV(P) =
X f 1V(P).
L’opération
X -) -GXG
est une fermeture deKuratowski,
ellepermet
donc de définirsur
Spec(A)
unetopologie
ditetopologie
de Goldman ouG-topologie.
Toute
partie
deSpec(A),
stable pargénérisation,
est G-fermée. SiXC désigne
l’adhérence constructible d’une
partie
X deSpec(A),
on a la suite d’inclusions :X c X
La
G-topologie,
étantplus
fine que latopologie constructible,
est doncséparée.
Enfin une base des ouverts de la
G-topologie
est fournie par lesparties
localement fermées deSpec(A).
Pour démontrer ce dernierpoint,
onpeut déjà
voirqu’une partie
localementfermée est G-ouverte. De
plus,
soit 0 un G-ouvert et soit P un élément de0 ; puisque P ~ 1 0,
il existe a E A tel que P E
D (a)
etsatisfaisant C o n V(P)
Il en résulte que PD(a) C 0 ,
cequi
termine la preuve.Proposition
1 - Unepartie
X deSpec(A)
est contenue dansGold(A)
si et seulement si tout élément de X est isolé pour laG-topologie.
Enparticulier Spéc(A) ~ Gold(A)
si et seulement sila
G-topologie
surSpec(A)
est discrète.Preuve : Soit P un élément de
X,
isolé pour laG-topologie,
il existe deux ouverts 0 et U tels que{P} ~
0 nU,
et P est donc un G-idéal.Si P est un
G-idéal,
alors(P )
est unepartie
localement fermée. Il en résulte que P est G-isolé.Proposition
2 - Unepartie
X deSpec(A)
est G-fermée si et seulement si tout fermé irréductible du sous-espace X a unpoint générique.
Preuve :
- -
Soit F : F n X un fermé irréductible d’une
partie
G-fermée X deSpec(A),
alors Fest irréductible dans
Spec(A).
Soit P lepoint générique
deF,
c’est-à-dire F=V(P). Supposons
que
P ~ F,
dans ce casP ~ X
et il existe un ouvert 0 contenant P et tel queX f 1
0 ;
on en déduit que F fl . 0= ~ ,
ou encore P%TB
cequi
est absurde.Ainsi P E F et F
possède
unpoint générique.
Réciproquement,
soit X unepartie
deSpec(A)
dont tout fermé irréductiblepossède
unpoint générique.
Posons Y~ X HV(P)
pour P EXG ;
deV(P)
=V(P)
on déduit que Y est unepartie
irréductible dans X. Elle a donc unpoint générique Q
E Y tel que Y = X nV(Q).
Larelation X fl
V(P)
= X flV(Q)
entraîne P =Q,
ainsi P E X. Donc X est un G-fermé.On
sait, d’après [6~, qu’une partie
X deSpec(A)
estproconstructible
si et seulement sielle est
sous-objet spectral
deSpec(A).
Corollaire - Une
partie
X deSpec(A)
estproconstructible si,
et seulementsi,
elle est rétro-compacte
et G-fermée.Preuve : Il suffit de remarquer
qu’une partie
X estsous-objet spectral
si et seulement si Xest
rétrocompacte
et tout fermé irréductible de X a unpoint générique.
On obtient
ici,
par une autrevoie,
laproposition
3 de II. En effet siSpec(A) . Gold(A),
alors toute
partie
deSpec(A)
est G-fermée.’
Proposition
3 - Soit A un anneau, la G-adhérence deGold(A)
estSpec(A)
et toutepartie
deSpec(A) qui
est G-dense contientGold(A).
,Preuve : Toute
partie
localement fermée deSpec(A)
contient un G-idéal( [5 1,
page308).
De
plus
un ouvert de laG-topologie
est une réunion departies
localementfermées,
d’où lapremière
assertion. La deuxième estévidente, puisque
tout élément deGold(A)
est isolépour la
G-topologie.
Remarque :
Laproposition précédente permet
de voir queGold(A)
estl’image
d’unspectre
d’anneau si et seulement si
Spec(A) = Gold(A).
En
effet,
s’il existe unhomomorphisme
d’anneaux f : A~A’
tel que%(Spec(A’)) = Gold(A),
alors
Gold(A)
estproconstructible
et laproposition précédente
montre que l’adhérence constructible deGold(A)
estSpec(A).
Corollaire : Pour tout anneau A on a :
Card(Spec(A» 2’
Preuve :
Spec(A)
estséparé
pour laG-topologie
etGold(A)
est G-dénse dansSpec(A).
On
peut
alorsappliquer
l’exercice de[2 ]page 157,
no 6. ,Proposition
4 - LaG-topologie
surSpec(A)
estidentique
à latopologie
constructible surSpec(A)
si et seulement si latopologie
de Zariski surSpec(A)
est noethérienne.Preuve : Si
Spec(A)
est un espacenoethérien,
tout ouvert estquasi-compact
et, dans ce cas,les ouverts de la base de la
G-topologie
sont ind-constructibles. Les deuxtopologies
sont doncidentiques.
Réciproquement,
supposons que laG-topologie
et latopologie
constructible soientidentiques,
un ouvert deSpec(A),
étantG-fermé,
estproconstructible
doncquasi-compact.
Remarques :
* Ce dernier résultat
permet
de retrouver certainespropositions
de[5 1
comme la suivante : soit A un anneau despectre noethérien,
unepartie
E deSpec(A)
est ind-constructiblesi,
et seulementsi,
pour tout P EE,
il existe un ouvert 0 deSpec(A)
tel queV(P) n 0
c E etP E 0. En
effet,
l’ensemble desparties V(P) f10,
où 0parcourt
l’ensemble des ouverts contenantP,
est unsystème
fondamental devoisinages
de P pour laG-topologie.
* Soit
Jac(A)
la G-adhérence duspectre
maximal d’un anneau A. Un élément deJac(A)
estdonc une intersection d’idéaux maximaux de A. On
peut appeler Jac(A)
le sous-espace deJacobson
deSpec(A) puisque
c’est en fait un espace deJacobson (cf [5]déjà cité).
Le corol-laire de la
proposition
2 montre queJac(A)
estproconstructible
si et seulement siJac(A)
est
rétrocompact.
Comme
application
de laG-topologie
on a laproposition
suivante :Proposition
5 - Les seulsépimorphismes
de lacatégorie Spectr
sont lessurjections.
Preuve :
D’après [6],
unépimorphisme
deSpectr provient d’un homomorphisme
d’anneauxf : A .-.-.~ A’. Posons X = et supposons
X fl Spec(A).
fi existe alorsP 6
Spec(A) - XG,
c’est-à-dire que pour un ouvert 0 contenant P on a X flV(P)
f 10 vide.On
peut
supposer 0 de la formeD(g)
où g E A et comme deplus V(P) m n V(a) ,
on en aEPdéduit que X f1
D(g)
nV(al)
Pl ... (1V(~) = 0
pour unepartie an j
de
P ;
en effet X estproconstructible.
fi existe alors deux ouvertsquasi-compacts 01
et02
tels que X f 1
0 1 =
Xf 102
et satisfaisant P E0 1 - 02
ConsidéronsW = (0, IJ
muni de latopologie
définie par ses ouverts :0, (0) , (0,1 ) .
Alors W est un espacespectral
et sesouverts sont
quasi-compacts.
On définit deuxapplications ~
et(P 2
de dans Wpar et
epi ( oi) ~
pour 1 m1,
2. Il est clair quetp 1
estspectrale ;
d’autre
part ap2 oaf
et (p~(p) ~
tp2(p)
conduit à unecontradiction.
Il en résulteque X - Spec(A).
IV - HOMOMORPHISMES D’ANNEAUX ET G-IDEAUX .
L’application af,
associée à unhomomorphisme
d’anneauxf,
est continue pour laG-topologie.
Toutefoisaf
n’est pastoujours
fermée pour laG-topologie,
contrairement à cequi
se passe pour latopologie constructible.
Soit en effet f : A -T(A) l’épimorphisme canonique
d’un anneau A dans son anneauabsolument plat
universel(cf [10))
et supposons A noethérien despectre
infini.L’application af
n’est pas G-fermée.Supposons
le contraireet soit X’ une
partie
G-fermée deSpec(T(A)), puisque af
estinjective
on a X’ -af-I(af(X’)).
La
proposition
4 de III montre queaf(X’),
étantG-fermé,
estproconstructible ;
il en est doncde même pour X’.
Toujours d’après
laproposition 4,
on voit queSpec(T(A))
est noethérienet a donc un nombre fini de
composantes
irréductibles.En particulier Spec(T(A))
estfini,
en contradiction avec la
bijectivité
deaf.
L’application
af estcependant
G-fermée pour leshomomorphismes
d’anneauxf : A - A’ vérifiant : Va’ E
A’,
il existe a E A et un élément inversible u E A’ tels que a’ =uf(a).
Il suffit de voir que si P ESpec(A)
et si P :f-’(P’)
où P’ est un idéal deA’,
alors P’ est un idéal
premier
de A’. Lessurjections
et localisations en unepartie multiplicative
donnent donc des
applications
G-fermées.Remarquons
au passage que pour touthomomorphisme
d’anneaux f : A - A’ tel queaf
soitinjectif
on aaf-’(Gold(A»
cGold(A’).
L’inclusion en sens contraire n’est pas vraieen
général,
ainsi que le montrel’exemple
7 -7(p)
où(p)
est un idéalpremier
non nul de Z.On est ainsi conduit à la définition de
[4 ] :
Définition - On dit
qu’un homomorphisme
d’anneaux f : A - A’ est unG-morphisme
sic
Gold(A).
Il est un cas évident où un
homomorphisme
d’anneaux f est unG-morphisme : lorsque
af
est ouverte pour laG-topologie ;
en effet un G-idéal est isolé pour laG-topologie.
On a la remarque
suivante,
utile pour la suite : soit cp : X - Y uneapplication
continued’espaces topologiques, l’application
cp est ouverte si et seulement si pour toutepartie
Z deY,
on a : =
~p’~Z) )
ou c q?(Z).
Ce résultat se traduit de lafaçon
suivante pour une
application af
associée à unhomomorphisme
d’anneaux f : A - A’ : -.l’application af
est G-ouverte si et seulement si pour toutepartie
Z deSpec(A)
et tout idéalpremier
P’ de A’ tel queh(P’)
=n Q
il existe unepartie
Z’ deSpec(A’)
telle queQEZ
Pl n z Q’ et satisfaisant I!.f(Z’)
c Z.
Q
EZProposition
1 - Soit f : A - A’ unhomomorphisme d’anneaux,
f est unG-morphisme
danschacun des cas suivants : .
a)
f est detype
finib) ~f
est fermée(i.
e. satisfait le«Going Up»)
et pour tout P ESpec(A),
les éléments de lafibre
af-1(P)
sontincomparables
pour la relation d’inclusion(ce qui
seproduit lorsque ~f
est
injective).
c) af
est ouverte etinjective.
Preuve : Dans chacun des cas on va montrer que
~f
est ouverte pour laG-topologie.
a)
Ce cas résulte immédiatement du lemme de 1qui
affirme que af est G-ouverte.b)
Soient Z unepartie
deSpec(A)
et P’ ESpec(A’)
tels que P =Q . Q
EzPuisque af
estfermée,
pour toutQ
E Z il existeQ’
ESpec(A’)
satisfaisant P’ eQ’
et8f(Q’) = Q.
Soit Z’ l’ensemble des idéauxpremiers Q’ précédents,
on voitdéjà
queaf(Z’)
e Z.Supposons
maintenant queP’ # Q’ Q’ ,
il est clair quef-1 (
flQ’)
estégal
à P. Lapartie multiplicative f(A-P)
de A’ a une intersection vide avec l’idéal ~1Q’
deA’,
on en déduit
qu’il
existe un idéalpremier M’ disjoint
def(A-P)
etcontenant n Q’.
CommeP’ f1
Q’
e, M’ et deplus
P =af(M’),
on a une contradiction avecl’incomparabilité
des éléments de
af-’(P).
Cequi
achève la preuve,compte
tenu de la remarque ci-dessus.c)
Soit Z unepartie
deSpec(A)
et P’ un idéalpremier
de A’ tels queaf(P’) =
Q ne Q,
onpeut
écrire cette relation sous la formeéquivalente : Q
EZ_ -
V(Rf(P’» :8 V( n Q)::I
Z. Maispuisque af
est ouverte on aarl(Z) = af-1(Z).
D’autre
part
= cette dernièreégalité provenant
de ce que
af
est ouverte. Oraf
étantinjective,
on obtientV(P’).
Finalementon a
prouvé
queV(P’) = af’1(Z),
ou encore P’ =Q, nEZ,Q’, QI E
avec Z’ =af-1(Z). Puisque
af(Z’)
eZ,
on est dans les conditionsd’application
de la remarque etaf
est G-ouverte.Remarque : Lorsque
f : A -~ A’ est detype f ini,
l’inclusionaf(Gold(A’» c Gold(A)
peut
êtreprécisée.
Considéronsl’homomorphisme canonique
f : A - AEx 1
et soit(Spec(A)) [X ] l’image
deSpec(A)
parl’application
P .»P [X ]
deSpec(A)
dansSpec(A #l] ).
On
sait, d’après[4 ],
page3,
th.2, que AIP jamais
unG-anneau ,
cette remarquedémontre une
partie
del’égalité :
n
(Spec(A)) [X]
=Gold(A [ X ] )
Soit maintenant P’ E
Spec(A [X] )
tel que8f(P’)
EGold(A)
etP’~ [X];
si P’est une intersection d’idéaux
premiers
de AEx],
soit P’- (1Q’i ,
le contracté P de P’ estégal
à l’un des
f(Q’i).
On a alors une chaîne d’idéauxpremiers PE Q’i
deA [ X ]
secontractant sur le même idéal
premier
P de A. Ce n’estpossible
que si P’.P[ X]
ou siP’ =
Q’i ; puisque P’ ~ (Spec(A)) EX 1
on a ainsiprouvé
que P’ .Q’i
et P’ est un G-idéalde A [X ] .
Proposition
2 - Soit f : A -~ A’ unhomomorphisme
d’anneauxentier,
alors f est unG-morphisme ;
defaçon plus précise : Gold(A’).
Preuve : Le fait que f est un
G-morphisme
est démontré dans[4 ] , cependant
on se propose d’en donner une autre preuve utilisant le fait que f est G-ouverte.Soit P’ E
Spec(A’),
unsystème
fondamental devoisinages
de P’ pour laG-topologie
estconstitué par les ensembles
V(P’) 0 D(a’)
où a’ E A’-P’. Considérons alorsD(a’)
.un tel
voisinage,
a’ satisfait uneéquation
dedépendance intégrale :
-a’n
+an-la’n-1
+ .... +ao
~p, Soit P =:af(P’), puisque a’ ~ P’,
il existe un indice i tel que ai~
P. Soit i lepremier
entier tel queai ~ P,
il est clair quea’n’1
+ .... +ai
E P’. Montrons queV(P)
flD(ai) C
flD(a’)) ;
pourcela,
soitQ
EV(P)
I~D(ai),
il existe un idéalpremier Q’
de A’ tel queQ’
EV(P’)
etaf(Q’)
=Q.
MaisQ’,
sinon du fait de l’inclusion P’ cQ’ on
auraita’n-i
+ ... +ai E
Q’ qui
entraîneraitai
EQ.
On a ainsiprouvé
que pour toutepaire (P’,a’)
où P’ est un idéalpremier
de A’ et a’ E A’ -P’,
notant P aaf(P’),
il existea E A - P tel que :
V(P) n D(a)
caî(V(P’)
f 1D (a’)),
cequi
montre queaf
est ouverte pour laG-topologie.
AinsiGold(A’)
est contenu dansaf-I(Gold(A».
Pour achever de démontrerl’égalité,
onpeut déj à
remarquer que A - A’ se factorise en A -~f(A) - A’ ;
si P’ estun idéal
premier
de A’ tel que P =h(P’)
EGold(A), l’application Spec(f(A)) - Spec(A)
étant
injective,
on a faitplus
haut la remarque quef(A)
f 1 P’ est un G-idéal.On
peut
donc supposer que A est contenu dans A’. Dans cettehypothèse,
onsait, d’après [9 ]
page30, qu’un
idéalpremier
P’ de A’ est au-dessus d’un idéalpremier
P de A si etseulement si P’ est maximal dans l’ensemble des idéaux de A’
qui
ont avec A-P une intersection vide. Or P étant unG-idéal,
on a( P p D (a)
pour un élément a f~A ;
il s’ensuit quea ~
P’. Soit alorsQ’
EV(P’) n D(a)
et posonsQ
=Q’
flA,
il est clair queQ :8
P et enparticulier Q’
I1 A-P = ~ . La maximalité de P’ montre queQ’ =
P’. Ainsi( P’ )
=V(P’)
f1D(a)
et P’ est un G-idéal.~
"
Remarque :
Les résultatsprécédents
semblent montrerqu’un G-morphisme f
est tel queaf
est G’ouverte.
Je
ne sais pas si cela est vrai.Proposition
3 - Soit f : A - A’ unhomomorphisme d’anneaux, l’application af
estsurjective
si et seulement si
%(Gold(A’)).
Preuve :
Supposons ’f surjective
et soit P EGold(A),
il existe un idéalpremier
P’ de A’tel que
af(P’)
= P. La fibreaf-1(af(P’))
est unepartie
localementfermée,
elle contient doncun G-idéal P". Ainsi