É D I T O R I A L
B
ien que souvent invisibles à nos yeux, champignons et bactéries sont essentiels à notre environnement et notre quotidien. Ils cohabitent en de multiples niches. Loin de s’ignorer, ils interagissent physiquement et fonctionnellement, pour former des communautés microbiennes mixtes, dont l’activité est au cœur de processus clés déterminant la nutrition et la santé des plantes et des animaux, la qualité de l’environnement et le fonctionnement des cycles biogéochimiques, ainsi que bon nombre de procédés agroalimentaires et biotechnologiques.M
ieux connaître ces interactions et les maîtriser permettrait de répondre aux préoccupations actuelles de notre société en matière de production végétale respectueuse de l’environnement, de développement de nouveaux procédés agroalimentaires préservant la qualité des aliments ou de nouvelles stratégies thérapeutiques.L
e dossier du mois illustre l’éventail des domaines concernés par les interactions bactéries-champignons et met en lumière l’importance pratique de ces interactions dans des écosystèmes aussi éloignés que le tube digestif des ruminants, le fromage, la grotte de Lascaux et les sols. Il dresse un panorama des connaissances et des recherches en cours sur ces interactions, soulignant l’existence de très fortes coopérations ou antagonismes entre communautés bactériennes et communautés fongiques.L
a nature des relations réciproques qui s’établissent entre champignons et bactéries et les mécanismes sous-jacents seront eux développés dans le prochain dossier, où seront cités en exemple d’autres écosystèmes, tels que l’homme, le vin, les forêts et les grandes cultures, au cœur desquels les interactions champignons-bactéries jouent là encore un rôle déterminant.GPascale Frey-Klett
Directrice de recherche à l’Inra
Champignons et bactéries
un travail d’équipe insoupçonné
BIOFUTUR 283 • DÉCEMBRE 2007 1
© J. BERTAUX/INRA
Cellules fongiques allongées (bordure verte) et bactéries (points bleus)
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