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1 Produit tensoriel

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Sorbonne Université M1 de Mathématiques

4M002 (Algèbre et théorie de Galois) Automne 2020

TD n

6.

1 Produit tensoriel

Exercice 1. Calculer les produits tensoriels suivants : a) Z/nZ⊗ZZ/mZ,

b) Z/nZ⊗ZQetZ/nZ⊗Z(Q/Z) c) Q⊗ZQ,

d) Z[X]⊗ZZ[Y].

Exercice 2. Soitkun corps, etV et W deuxk-espaces vectoriels de dimension finie.

a) Montrer qu’il existe un unique isomorphismes dek-espaces vectorielsϕ: VW

−→Homk(V, W) qui envoieλwsur l’application linéairev7→λ(v)wpour toute forme linéaireλV et toutwW. b) Montrer qu’il existe une unique applicationk-linéaireVV −→ev kqui envoieλvsurλ(v) pour tout

λV et toutvV.

c) Calculer la composée Endk(V) ∼

−→VV −→ev k.

Exercice 3. SoitAun anneau commutatif etM unA-module. On poseT0M :=A, puis TnM :=MAMA· · · ⊗AM

(nfacteurs) pourn>1, et enfinT M :=L

n∈NTnM.

a) Montrer qu’il existe une unique structure deA-algèbre (non commutative en général) surT M telle que pour toute paire de tenseurs élémentairesx1⊗ · · · ⊗xnTnM et y1⊗ · · · ⊗ymTmM, on a

(x1⊗ · · · ⊗xn)(y1⊗ · · · ⊗ym) =x1⊗ · · · ⊗xny1⊗ · · · ⊗ymTn+mM.

b) Montrer que pour toute A-algèbre B et tout morphisme de A-modules M −→ϕ B, il existe un unique morphisme deA-algèbresT M −→T ϕ B tel que T ϕ|T1M =ϕ.

c) SoitSM le quotient deT M par l’idéal bilatère engendré par les éléments de la formex1x2−x2x1T2M, avecx1, x2M. Montrer que SM est une A-algèbre commutative qui a la propriété universelle suivante : pour toute A-algèbre commutative B et tout morphisme de A-modulesM −→ϕ B, il existe un unique morphisme de A-algèbres SM −→ B tel que |S1M =ϕ, où S1M est l’image deT1M et s’identifie àM.

d) Supposons M libre de base e1,· · · , en. Montrer qu’il existe un unique isomorphisme de A-algèbreψ : A[X1,· · · , Xn] ∼

−→SM tel que ψ(Xi) =eiS1M pour touti.

Exercice 4. SoitA−→ϕ B un morphisme d’anneaux.

a) Rappeler la structure deA-algèbre surB⊗ABet montrer que la multiplication deBinduit un morphisme deA-algèbres BAB−→B.

b) SoitIle noyau de ce morphisme, qui est donc un idéal deBAB, et posons Ω :=I/I2. i) Montrer que l’idéalI deBAB est engendré par les éléments de la forme (b⊗1−1⊗b).

ii) ToutBAB-module peut être vu comme unB-module de deux manières : en faisant agirbcomme b⊗1 ou comme 1⊗b. Montrer que sur Ω, ces deux structures deB-modules coïncident.

iii) Montrer que l’application d : B −→ Ω, b 7→ db := b⊗1−1⊗b est A-linéaire et vérifie d(bb0) = bdb0+b0dbpour tousb, b0B.

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(2)

iv) Dans le casB =A[X1,· · ·, Xn], montrer que le B-module Ω est engendré pardX1,· · · , dXn, et que pour tout polynôme fB, on a df =Pn

i=1

∂f

∂Xi.dXi, où ∂X∂f

i est le polynôme dérivé def “selon la variable” Xi.

c) Soit M un B-module. Une A-dérivation de B à valeurs dans M est un morphisme de A-modules : B−→M tel que∂(bb0) =b∂b0+b0∂b.

i) Vérifier que l’ensemble DerA(B, M) de toutes ces dérivations est naturellement unB-module.

ii) Montrer que l’applicationψ7→ψdest une bijection HomB(Ω, M) ∼

−→DerA(B, M).

iii) Supposons B = A[X1,· · ·, Xn] et M = B. Montrer que l’application i : f 7→ ∂X∂f

i est dans DerA(B, B). Notons encore ψi ∈ HomB(Ω, B) = Ω le morphisme de B-modules associé. Montrer que ψi(dXj) =δij. En déduire que Ω est libre sur B de basedX1,· · ·, dXn et que DerA(B, B) est libre sur B de base1,· · · , ∂n.

iv) LeB-module Ω est parfois appelé “module des différentielles de Kähler”, et aussi “fibré (ou module) cotangent”. Si vous avez fait un peu de géométrie différentielle, justifiez cette deuxième terminologie.

Exercice 5 (Théorème de Cayley-Hamilton). Soit A un anneau commutatif, M un A-module de type fini.

L’ensemble EndA(M) des endomorphismes de M est alors une A-algèbre (pas commutative, en général) dont la multiplication est donnée par la composition. Pouru∈EndA(M), on veut montrer qu’il existe un polynôme unitairefA[X] tel quef(u) = 0.

a) On suppose dans un premier temps que M est libre de base e1,· · · , en. On note U = (aij)16i,j6n la matrice deudans cette base, de sorte que u(ej) =P

iaijei pour toutj.

i) Montrer que le polynôme det(U−XIn) ne dépend pas de la base choisie. On le noteχu(X).

ii) SoitA−→ϕ A0 un morphisme d’anneaux. PosonsM0:=A0AM etu0:= id⊗u. Montrer que χu(u) = 0⇒χu0(u0) = 0

χu0(u0) = 0⇒χu(u) = 0 lorsqueϕest injectif iii) Montrer que siA est un corps algébriquement clos, alorsχu(u) = 0.

iv) Montrer que siA est intègre, alorsχu(u) = 0. (On admettra que tout corps peut se plonger dans un corps algébriquement clos).

v) Montrerχu(u) = 0 dans le cas général, en s’aidant de l’unique morphisme d’anneauZ[Xij]16i,j6n−→

A qui envoieXij suraij.

b) Soit maintenant M de type fini quelconque. Montrer qu’il existe un entier n, un morphisme surjectif An−→π M et un endomorphisme ˜u∈EndA(An) tels queuπ=πu. En déduire que˜ χu˜(u) = 0.

Application : soit A −→ϕ B un morphisme d’anneaux. On dit que b est entier sur A s’il est annulé par un polynôme unitaire à coefficients dansA.

c) Montrer l’équivalence entre les assertions suivantes : i) b est entier surA

ii) la sous-A-algèbreA[b] engendrée parAest unA-module de type fini

d) Montrer que l’ensemble des éléments deB entiers surAest un sous-anneau deB.

Exercice 6. On notefα∈Q[X] le polynôme minimal unitaire d’un nombre algébriqueα∈C, etdαson degré.

a) Soientαetβ ∈Cdeux nombres algébriques.

i) Construire un morphisme surjectif de Q-algèbresQ[α]⊗QQ[β]−→Q[α, β].

ii) Montrer que Q[α]⊗Q[β] est un corps si et seulement si fα reste irréductible dans Q[β][X], si et seulement si dimQ(Q[α, β]) =nαnβ.

b) Soit αun entier algébrique (donc fα ∈Z[X]), et pun nombre premier. Montrer que pest un élément premier deZ[α] si et seulement si ¯fα∈Fp[X] est irréductible.

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Exercice 7 (Bigèbres). Soit A un anneau commutatif et B une A-algèbre. On se donne un morphisme de A-algèbresB −→ BAB, qu’on appellecoproduit.Pour touteA-algèbreR, on poseG(R) := HomA−alg(B, R).

a) Étant donnés ψ1, ψ2G(R), rappeler pourquoi il existe un unique morphisme de A-algèbres ψ1·ψ2 : BAB−→Rtel que (ψ1·ψ2)(b1b2) =ψ1(b12(b2) pour tousb1, b2B.

b) On munitG(R) de la loiG(R)×G(R)−→G(R) définie parψ1ψ2:= (ψ1·ψ2)◦∆. Montrer que tout morphisme deA-algèbresR−→R0 induit une applicationG(R)−→G(R0) compatible aux produits.

c) On dit que ∆ estcoassociatif si (∆⊗idB)◦∆ = (idB⊗∆)◦∆ (en tant que morphismesB−→B⊗ABAB).

Montrer l’équivalence entre i) ∆ est coassociatif

ii) G(R) est un monoïde associatif pour toutR.

d) Montrer l’équivalence entre

i) Il existe un morphisme de A-algèbres ε : B −→ A tel que (id.ε)◦∆ = (ε.id)◦∆ = idB. Un tel morphismeεest appelécounité de ∆.

ii) Pour tout R, G(R) possède une unité εR telle que pour tout morphisme R −→ R0, l’application G(R)−→G(R0) envoieεR surεR0.

e) Montrer l’équivalence entre

i) Pour toutR,G(R) est un groupe.

ii) Il existe un morphisme de A-algèbres ι :B −→B tel que (ι·idB)◦∆ = (idB·ι)◦∆ =εB. Un tel morphisme est appelécoinverse de∆.

f) Exemples :

i) SoitB=A[X] et ∆ défini par ∆(X) =X⊗1 + 1⊗X. Montrer que ∆ est coassociatif, queG(R) est le groupe additifR pour toutR, et calculer la counité et la coinverse de ∆.

ii) SoitB=A[X, X−1] et ∆ défini par ∆(X) =XX. Montrer que ∆ est coassociatif, queG(R) =R× (groupe multiplicatif) pour toutR, et calculer la counité et la coinverse de ∆.

iii) Soit B = A[Xij][δ−1], où 1 6 i, j 6 n et δ est le déterminant de la matrice (Xij)i,j. Trouver un coproduit ∆ sur B pour queG(R) = GLn(R) pour touteA-algèbreR.

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