Fiche - Algèbre : Le point sur les matrices
I - Généralités
Proposition 1 : Règles de calcul
SoientAetBdeux matrices deMn(R). etX∈Mn,1(R) une matrice colonne. Alors :
• Transposée :t(A+B)=tA+tB et t(AB)=tBtA.
• SiAetBsont inversibles, alorsABest inversible et : (AB)−1=B−1A−1.
• Deux matrices sont égales ssi tous leurs coefficients sont égaux.
Attention
• Le produit matriciel n’est pas commutatif : AB6=B A en général et (AB)n6=AnBn en général.
• On ne peut pas simplifier un produit : AB=AC n’implique pas B=C en général.
C’est cependant vrai siAest inversible car : AB=AC =⇒A−1AB=A−1AC=⇒B=C.
• AB=0 n’implique pas A=0 ouB=0.
Cependant, siAest inversible, alors : AB=0=⇒A−1AB=A−10=⇒B=0.
II - Calcul de puissance
II.1 - Cas d’une matrice diagonaleMéthode 1 : Puissance d’une matrice diagonale
SiDest une matrice diagonale, alors∀n∈N,Dnest une matrice diagonale dont les éléments diagonaux sont les puissancesnièmedes éléments diagonaux deD.
II.2 - Formule du binôme de Newton
Méthode 2 : Utiliser la formule du binôme de Newton
SoitAetBdeux matrices carrées quicommutent(AB=B A). Alors, pour toutn∈N:
(A+B)n= Xn k=0
Ãn k
! AkBn−k.
Cette méthode est souvent utilisée pour des matrices de la forme (I+N) avec une matriceNayant une puissance nulle, ce qui facilite le calcul.
Exemple 1
CalculonsAnavecA=
1 1 1
0 1 1
0 0 1
.
On a : A=I3+N avec N=
0 1 1
0 0 1
0 0 0
. On a alors :N2=
0 0 1
0 0 0
0 0 0
etN3=0 (et doncNk=0,∀k>3) et comme les matricesI3etNcommutent, on peut écrire pour toutn>2 :
An=(I3+N)n= n X k=0
Ãn k
! NkI3n−k=
2 X k=0
Ãn k
!
NkI3n−k puisque les puissances de N suivantes sont nulles.
Ainsi, on a, pour toutn>2 : An= Ãn
0
! I3n+
Ãn 1
! N+
Ãn 2
!
N2=I3n+nN+n(n−1) 2 N2=
1 n n(n−1) 2
0 1 n
0 0 1
.
II.3 - Cas général
Dans le cas général, il n’y a pas de méthode systématique.
Une méthode courante (guidée par l’énoncé) est d’obtenir une relation du type A=P B P−1 oùBest une matrice dont on peut facilement calculer les puissances (Bdiagonale par exemple).
On obtient alors les puissances deAgrâce à la formule ∀n∈N,An=P BnP−1 qui se démontre par récurrence.
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III - Inversibilité
III.1 - Revenir à la définitionMéthode 3 : Revenir à la définition
Une matriceAdeMn(R) est inversible ssi il existe une matriceB∈Mn(R) telle que AB=B A=In. La matriceBs’appelle alors l’inverse de la matriceAque l’on noteA−1.
Dans la pratique, il suffit de vérifier que AB=In ouB A=In. Exemple 2 (Utilisation d’un polynôme annulateur)
SoitA∈Mn(R). On suppose queP(X)=X3+2X2−3 est un polynôme annulateur deA, c’est à dire queAvérifie l’équation A3+2A2−3I=0.
On peut alors écrire : A3+2A2−3I=0⇐⇒A3+2A2=3I⇐⇒A¡ A2+2A¢
=3I⇐⇒A
·1 3
¡A2+2A¢
¸
=I. Ainsi, la matriceAest inversible d’inverse :A−1=1
3
¡A2+2A¢ .
III.2 - Matrices particulières
Méthode 4 : Matrices triangulaires, matrices diagonales
• Une matrice triangulaire est inversible ssi tous ses éléments diagonaux sont non nuls.
Ainsi, une matrice triangulaire n’est pas inversible si au moins un de ses éléments diagonaux est nul.
• En particulier, une matrice diagonaleDest inversible ssi tous ses éléments diagonaux sont non nuls.
Dans ce cas, la matriceD−1est aussi une matrice diagonale dont les éléments diagonaux sont les inverses des éléments diagonaux deD.
Exemple 3
1 0 0
−4 2 0
−2 2 −1
est inversible ;
1 2 −2
0 0 2
0 0 −1
n’est pas inversible ; µ2 0
0 3
¶
est inversible d’inverse µ1/2 0
0 1/3
¶ .
Méthode 5
• Une matrice ayant au moins une colonne (ou une ligne) nulle n’est pas inversible.
• Une matrice ayant deux colonnes (ou deux lignes) proportionnelles n’est pas inversible.
En particulier, une matrice ayant deux colonnes (ou deux lignes) égales n’est pas inversible.
• Une matrice ayant une colonne (ou une ligne) combinaison linéaire des autres n’est pas inversible.
• La matrice µa c
b d
¶
est inversible ssi ad−bc6=0.
Exemple 4
Les matrices
1 0 −2
−4 0 3
−2 0 −1
,
1 2 −2
−3 0 6 2 4 −4
,
2 4 −2
3 0 3
1 2 −1
, et µ12a 6ab
10 5b
¶
ne sont pas inversibles.
III.3 - Matrices quelconques Méthode 6 : Pivot de Gauss
La méthode du pivot de Gauss permet de déterminer si une matriceA∈Mn(R) est inversible ou non.
Lorsque la matriceAest inversible, cette méthode permet également de déterminer son inverseA−1
Méthode 7 : Autres méthodes
• Utilisation du noyau ou du rang :
A∈Mn(R) est inversible⇐⇒Ker(A)=0⇐⇒rg(A)=n.
• Utilisation des valeurs propres :
A∈Mn(R) est inversible⇐⇒0 n’est pas valeur propre¡ 06∈Sp(A)¢
.
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