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Etude sur le développement cranio-facial des gorilles, des orangs et des chimpanzés: recherches comparatives sur la capacité cranienne,
les poids craniens et mandibulaires et les surfaces triturantes des groupes molaires
PITTARD, Eugène, PITTARD, Jean-Jacques
PITTARD, Eugène, PITTARD, Jean-Jacques. Etude sur le développement cranio-facial des gorilles, des orangs et des chimpanzés: recherches comparatives sur la capacité cranienne, les poids craniens et mandibulaires et les surfaces triturantes des groupes molaires. Revue suisse de zoologie , 1936, vol. 43, no. 26, p. 551-595
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http://archive-ouverte.unige.ch/unige:108887
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Tome 43 No 26
DE LÀ
ET DU
GENÈVE
TMPRTMENIB ALBEITT KUNT'IG
0ctôbre {936.
REVTJE SUISSI1 DE LOOLOGIE
ANNALES
socrÉTÉ ZOOLOGTgUE SUISSE
MUSÉUM D'HISTOIRE NT\1'UIIELI,E DE
GNNEVEroxoÉR Pltt
MAURICE
BEDOTCOUT'r.É
DE
RÉDAC'I'ION PIERRE REVIL'LIOI)I)irecteur du. Muséum d'[Iistoire'naturèlle de Genève JBAN CARL
Sous-Directeur du lluséum d'Ilistoire naturelle de Geirève RQGER DE LESSERT
Secrétaire général de la Sdôiété zoologique strisse
Eugène III'I"IAIID et Jean-Jacques PI'I"IARI)
Etuits sur
le
itéveloppement cranio-facial iles Gorilles, iles Orangsst
ales Chimpanzés.REVUE SUISSE DE ZOOLOGIE
Tome 43, no 26.
-
Octobre 1936.557
Etude sur le développement cranio-facial des Gorilles, des Orangs
et des Chimpanzés
Recherches comparatives
sur la capacité cranienne, les poids craniens et
mandibulaires et les surfaces triturantes des groupes molaires. Rapports des surfaces triturantes
aux développements encéphaliques
par
Eugène PITTARD,
professeur d'anthropologie à l'Université de Genève
Jean-Jacques PITTARD
D" es seiences
Les plans sur lesquels ont été construits les Primates sont assez
difiérents les uns des autres pour avoir nécessité
la
création des sous-ordres que connaît la Zoologie systématique. Tous les éléments morphologiques qui composent de tels plans nous sont-ils connus ? Avons-nous pénétré dansI'intimité
des architectures de chacune de ces subdivisions, avec autant de soins, par exemple, que ceux que I'on a pris pour étudier les Hommes ?Et,
à l'aide des éléments actuellement révélés, pouvons-nousétablir, entre les
grortpes composantle
sous-ordre des Anthropoides, des comparaisons dedétails particuliers qui aideront
peut-êtreà une plus
exacte classilication ?f)éjà, pour ce qui touche aux confrontations les plus faciles, nous sarrons aujourd'hui que certains caractères morphologiques, consi- ,dérés
par
nos prédécesseurs,et
inscrits dans les Manuels comme .ayantune valeur
taxonomique,doivent être
éliminés:ainsi
la dolichocéphalie dite habituelle des Gorilles opposée àla
brachycé- phaliedite
habituelle des Orangs.Rsv. Sursss nn Zoor,., T. 43,
'1936.
44552 EUGENE PITTARD ET JEÀN-JACQUES PITTÀRD
Si,
dansleurs
grandes lignes,les plans
morphologiques des Primates nous sont connus,il
reste, dans les détails, et même dans I'ordre comparatif cles faits généraux, une foule de choses à percevoir.Quelle est la capacité cranienne des divers Primates (en les considé-
rant
dans les moyennes des groupes), non pas seulement de tels genres par rapportà iels
autres genres-
cequi
correspondraità
comparer simplement des capacitésabsolues
des poids encéphaliques absolus-
mais (cequi
importebien
davantage)par rapport au
développementtotal de
leurs corps respectifs ?Quelle est, pour demeurer dans
un petit territoire
de recherches, comparaiivement, dansle
massif cranio-facial,la part
a{Térant àl'un
ou àl'autre
des composants de ce massif en grandeuret
en poids ?De telles
questions,et d'autres encore, dont la
valeur philosophique est indéniable, ont été posées au sujet du genre Homo.Et
pour cequi
concerne ce groupe, nous possédons déjà, par-ci par-là, quelques réponses. Reconnaissons que dans I'espace,et
dupoint
de r'ue comparatif, elles sontloin d'être
suflisantes. Mais, pour ce qui touche aux autres Primates, nous sommes encore bien plusmal
documentés.Non'pas qu'aucune mesure d'organe
n'ait
jamais été faite sur les Anthropoïdes. Les ouvrages classiques de Snr,nrcKaet
d'Er,r,ror,par
exemple, en renferment quelques-unes. Maisil faut
avouer qu'elles ne peuvent guère servir aux Jïns que nous voulons poursuivre, car ceux qui ontfait
ces mensurations étant surtout des systémati- ciens, ne les ont pas tentées en prévision cle recherches comparatives deI'ordre
de cellesqui
nous intéressent:ils n'ont
pas été assez préoccupés des soucis habituelsaux
anthropométristes.Dans
chacundes chapitres
consacrésà la
description desAnthropoïdes,
Ellror
mentionne quelques mensurations craniennes et faciales. Nous en dirons queiques mots bout à l'heure. Mais,tout
de suiie, nous tenons à faire remarquer que ce sont là des clocunients isolés, individuels, personriels, concernant
tel ou tel
spécirnen,rencontré dans telle ou telle collection,
et
que I'oRa
cru pouvoir considérer plus ou moins commeun
individu-type.Il y a lieu
de penser qu'une conclusion de nature comparative qui serait recher- chée à I'aide de ces seuls documents serait extrêmement prématurée.Tout ce que
nous savonsde la
morphologie squelettique des Anthropoïdes nous montrequ'il
existe, entre les individus d'uneÉrunn suR LE nÉvRr-oppnuïNT
cRÀNIo-FÀcIÀL
553même espèce (ou que nous considérons comme étant d'une même espèce) des variations parfois très grandes. Peut-ôtre conduiront-elles
à créér de
nouvelles subdivisions?Dans le
domaine humain,oserions-nous, dans
dc
telles conditions, nous appuyer' pour une diagnose anthropologique, sur lcs résultats de mensurations d'unseul individu?
Nous avonsbesoin de connaitre des
groupes'pour
en faire ressortir les caractères moyens. Chaque descriptionde
groupedevrait être suivie par un
tableauoù I'on
verrait Iigurer les moyennes et les extrêmes tles cat'ac[èr'es nesutés.Les recherches que nous avons entreprises
I'ont
été sur une sériede 60 crânes d'Anthropoides (Gorilles, Orangs' Chimpanzés). Un certain nombre d'entre eux appartiennent aux collections déposées
au
Laboratoire d'Anthropologiede I'Université de
Genève; les autres nousont
été aimablement prêtés parM. Fritz
Sarasin, de Bâle,et par
les directeursde
quelques musées suisses.Et
nous remercions chaleureusementM. le D"
Pierre Revilliod, directeurdu
Museum d'Histoire naturelle de Genève,M. le Dr
Hescheler, professeur de Zoologie à l'Université de Z.utich, M. le Dr Murisier, cortservaleurdu
Musée Zoologique de Lausanne'-
sans oublier,bien entendu,
M. Fritz
Sarasin,-
pour I'aide elficace qu'ils nous ont donnée. C'est grâce à leur obligeance que nous avons pu aborder un sujet dont I'intérêt biologique et philosophique ressortira, nous I'espérons, dans les conclusions de cette Note préliminaire.Lorsqu'on a, par devers soi, une collection de crânes de Gorilles, d'Orangs, de Chimpanzés adultes, sans autre spécification que celle
du
sexe,on
s'aperçoitqu'il
existe, entre les individus de chaque espèce(les
sexesétant
naturellement séparés),des
variationstrès
accentuées.Les indications
morphométriques conlirment aussitôt ce rapirle examen.Il
semble même, à première vue? que les difiérences soient plus grandes que celles de même ordre ren- contrées dans les diverses variétés du genre Homo' C'est dire, encore une fois, etil
fauty
insister, à quel point les diagnoses métriques basées sur un seul spécimen, ou sur untout
petit nornbre tle spéci- mens, sont choses incertaines. Dans son ouYrage: ttA
Review of the Primates >,EllIot
1a
repris (p. 205) les mesures de rtold
adult1 D. G. Er,ltot,
A
Reçiew of the Printutes, Vol.III,
Monographs of the Amer. Mus. of Nat. Hist. New-York, 1912..D54
EUGùNE PITTARD ET JEAN.JAcQUES PITTARD
males ourangs skulls > provenant de Bornéo, indiqués par
Sur,nNrl.l
Il
su{Iitde
parcourir ce tableaupour
s'apercevoir qu'entre lesgroupes
dits: Pongo
landalænsis, Pongo dadappensis, Pongo slmlaaensiset
Pongo batangtuensls,il
existe,pour
représenter les mêmes régions craniennes et faciales, des chilïres dont les valeurs sont très distantes. Par exemplela
longueur totaledu
crâne varie de 200mn à 248tlnr; la longueur de la mandibule de t49nn à 184-'n.Or, les plus grandes, ou les plus petites, de ces mesures ne corres- pondent pas forcément à
I'un
ou à I'autre groupe considérés. La preuve c'est qu'en nous en tenant'à une seule espèce-
celle quidans ce tableau possède
le
plus grand nombre de représentants:Pongo batangtuensls, représentée par six spécimens
-
nous inscri- vons les variations quantitatives suiyantes: pour la longueur totale du crâne d,e 225mmà
246mm; pour la longueur occipito-nasale, de 151nmà
175ùror; pourla
mesure zygomatique, tb0mmà
t84mm.Sont-ce
là
des variations individuelles, dont l'étendue ne dépasse pas celle qu'on trouve dans le genre Homo pour les individus d'une même race?
Nos connaissances dela
morphologie détaillée desAnthropoïdes
ne
sont pas encore assez avancéespour
que nousle
sachions.ïl
est certain que ces observations concernantle
groupe Pongo se retrouveraient semblables, peut-être encore plus accentuées, en examinant le groupe Gorilla et peut-être aussi le groupe des Chim- panzés(ici
l'étendue quantitative des variations serait naturelle- ment moins grande que chez Gorilla).Il
sembleinutile d'allonger
davantageces
considérations générales:I. LES
GORILLESAinsi que nous I'avons
dit
dans I'introduction de ce mémoire, nous n'avons pasà
intervenir au sujet dela
systématique de cegenre dans lequel
les
auteursse sont
appliquésà
distinguer plusieurs espèces(il
ne sera pas questionici du Gorilla
beringeidont
aucun crânene ligurait
dans les collections misesà
notre disposition). Nous sommes restés liésà la
détermination donnée1 Emil Snrnur.l, . Menschenaffen (Anthropomorphæ), stud.ien iiber Ent- wicklung u,ryl .,!chqd,el!au. Wiesbaden, de 1Bb8 à
tgti. -
Voir aussi pourquelques détails: R. Ma,nr:rw, Lehrbuch der Anthropologie. Jéna, 1928.
Étuos suR LE o ÉvEr-oppnunNT
cRÀNIo-FACIAL
555 par les possesseurs des collections qui nousont
été confiées.Il
estLors de doute que, plus
tard,
lorsque les questions taxonomiques auront été liquidées (maisil
ne semble pas qu'ellesle
seront d'ioitôt) il y
auralieu
de reprendre plusieurs des chapitres exposés dans ce mémoire.Nous ferons obligatoirement reparaître, mais
à titre
indicatif seulement, quelques chi{Tres (poidsdu
crâne et poids dela
man-dibule) aoni it a été
question dansune
première Note1.
Ils reparaîtront également dans les chapitres consacrésaux
Orangset
aux Chimpanzés.ClpecltÉ
cRÀNIENNE nBs Gonrr,r-ns''
Dansle
genre Homo, cette capacité est considérée, grosso rnod,o, commeune fonction du
développement généraldu
corps' Lesindividus qui ont
lesplus
hautes statures possèdent,en
même temps, lesplus fortes
capacités. Malheureusement,pour
ce qui conôerne les Gr-rrilles, nous ne disposons pas des aqtrcs parbies du squelette etil
nous est impossible d'établir un rapport quelconqtte entre le développement de la masse encéphalique et celle du corps entier'oapaciié cranienne des Gorilles Maximum
Minimum
Mâles 700 cc.
480 cc.
558 cc.5 220 cc.
n'emelles
625 cc.
375 cc.
416 cc.3 250 cc.
Movenne
Diliérence enl,re les extrêmes
Les valeurs inclividuelles montrent entre elles de grandes diffé- rences
et
cela dans les deux sexes.A
quelles causes attribuer unetelle
variation ?Elle
est sans doute, conlme nous I'avonsdit
ci- dessus, fonctiondu
développement généraldu
corps' Mais nous n'avtjrrsici
alÏai|e qu'à cles individus adultes. Remarquons que la seule valeur" dela
difiérence entre les extrêmes, comparéeà
la valeur dela
capacité maxirnum, représente le 31ozlo, ce qui, certes, est une grande différence, étant donné lepetit
groupe d'individus que nous avons euà
notre disposition. chez les Gorilles femellesle rapport
cherché ci-dessusest
encorede valeur plus
haute, environ 40o/o.1J.-J. Prrr,lnn, Le poid,s du crd,ne et de la mand,ibule et l'inilice cranio-
^""âii"tiiii
d."i À"thropoi:d,es ( Gorilles, Orangs, C-himpanzés ) . Actes Soc' Helv' Sc. Nat. 116e Session. Einsiedeln, 1935 (résumé).556 EUGÈNE PITTÀRD sT JEÀN-JÀcQUES PITTARD
si
nous comparons la capacité cranienne moyenne des Gorilles fe- melles à celle des Gorilles mâles, nous la trouvons comme g5 est à 100.Nous ferons encore
cette
remarque:la
différenceentre
lesextrêmes est de valeur plus considérable chez res crânes des femelles que chez les crânes des mâles.
Des variations individuelles aussi étendues que celres qui viennent
d'être
relevées, dans lesdeux
sexes,sont
des phénàmènes qui s'observent fréquemment chezles
Hommes. Mais les séries cra- niennes alors utilisées sont presque toujours composées d'éléments hétérogènes:il y
a bien peu de groupes humainsqui
puissent .se targuerd'être
des groupes morphologiquementpurs. Il
semble,par ce qui vient d'être
exposé,qu'il
existe aussi beaucoup devariations dans les groupes d'Anthropoides
- ici
des Gorilles dont la systématique a réuni les inclividus pour en composer cette-
masse restreinte qu'on appelle
un
genre. Nous ne parlons pas en ce moment des petites variations individuelles quetout
morpholo- giste a reconnues en étudiant n'importe quel groupe de la Zoàlogie.ce
sont des variations étenduesqui
viennent d'être relevées. Les zoologistesqui
s'occupent dela
systématique des AnthropoTries peuvent donc trouver un intérêt dans nos constatations.Les variations sexuelles des valeurs extrêmes
et
des moyennes sont les suivantes (dans I'ordre ci-dessus) en faveur des crânes de Gorilles mâles: 7-5 a,e., 105 cc., 80,2 cc. On remarquera les grandes différencesqui
existent entre les valeurs maximaet
minima chez les Gorilles fernelles.Polns nu
cnÂrvp.Nous avons
dit
dans un travail récent 1 son intérêt physiologiqueet
philosophique. Cet intérêt ressortira encore des pagesqui
vontsulYre.
Maximum .iïi;;it..
Gor'res lem€rresMinimum
OaO!r.
+Ol fir.Mo^yenne
:
AOr [r.Z
SSt!..
ZDifÏérence entre les extrêmes
.
852$r.
Z+O !r.chez les crânes des Gorilles mâles la di{Térence entre les extrêmes est très élevée.
La
valeur de ce rapport est de 6b,89. cerui reratif àla
capacité cranienne est 68,57. Nous étudieronstout à
r'rreureI
Voir ci-dessus.Étupn suR LE nÉvnr-oppnunNr
cRANIo-FÀcIAL
557le rapport existant entre le poids du crâne et la capacité cranienne'
La
différence sexuelle entre les extrêmes est comme 70 està
100tandis que la différence sexuelle des moyennes est comme 66 à 100;
quant a
lu
difier"nce sexuelle des maxima elle est comme 69 està
100. Si nous comparons ces chi{Tres à ceux obtenus dela
mômeIaçon
pour
cequi
concornela
capacité nous constatons que cesderniers représentent des valeu"* p1rr* étendues'
Il
résulte donc de cette comparaison que les Gorilles mâleset
femelles s'éIoignent moinsles uns
des autrespar Ie
développement osseux -de leurrnasse cranienne que pâr le clÈveloppement dc la masse encéphaliqr're' Une
telle
constatation mérite d'être enregistrée'Porns DE LA MÀNDTBULE Maximum
Minimum
Gorilles mâles
499 gr.
351 gr.
4L6 gr.5 148 gr.
Gorilles feûlelles 377 gr' 181 gr.
255 gt'. 9
196 gr.
IlfautremarquericiégalementlatrèsgrandedifÏérenoesexrrelle existant, entre ces deux petites colonnes de chiffres' entre tous les
éléments
qui
composent celles-ci' L'écart entre les moyennes est lrès accentué. La di{Térence entre les extrêmes est aussi très étendue'Il
en esb de même entre les valeurs maxima et minima'Il
résulte des deux précédents tableaux quele
développement dela
masse osseusedu
crâneet
dela
face est relativement bien moins considérable
chez les fernelles-
ce qui paraît naturel pour ce groupe zoologique.A
cet égardiI
serait intéressant d'avoir par devlerssoi
des documents su{Iïsamment probants, concernant la di{Térence sexuelle secondaire dela
stature'Dans unc Note précédente notts aYons établi le rapport du poids de
Ia
mandibule au poidsdu
crâne' Nous renvoyons Ie lecteur à cetravail,
en rappelu.tt simplement les chi{Ires de I'indice clanio- mandibulair"t ti,iL
chez les Gorilles mâles et 42,97 chez les Gorillesfenrelles.Lesextrômesdecetincliceayantétélessuivants:chez
les mâles, 53,86et
38,69; chez les femelles, 52,87 eI' 35'49' Les mâles orri on poids mandibulaire relativement bien plus élevé que celui des femelles 1.Movenne
Diliérence enl,re les ex lrêtttes
I Il
est en[endu, une fois pour toutes, que tions sexuelles des diverses collecl'ions misesnous admettons los différencia- entre nos mains.
Lrs sunrlcos
TRTTuRANTES.Les surfaces masticatrices représentées
par
les prémolaires et les molairesont
été séparées selon cette*.ib,tirririo'
anatomique, Nous n'avons pas considéré res dents isorées, mais réunies, sous renom
de:
groupes des prémolaireset
groupe des molaires. Nous avons mesuré, avec un compas glissière à branches fines, la longueur (D' a' p') et la largeur (D.t.)
de chaque groupe, aux deux mâch"oires,s'r
le côté gaucheet
surle
côtédroit. Au
sujet de ces dernières mesuresil pouvait
être intéressant desa'oir si
les Anthropoides présentent, conrme Iefont
fréquemment ]es Hommes, des iaria_tions quantitatives de surferces seron
la
svmétrie bilatérale.558 rucÈno eITTÀRD ET JEAN-JÀCeUES prrrARn
l.
Groupe des ntolai.res (grantleurs absolues).Tesr,nlu
I.
-
Mdchoire su.périeure.(En mm.)
Gorilles femelles Côté gauche Côté droit Côté gauche Côté droit
D. a. p.
tt
o'n'n'l
o'''
D. t. D. a. p. D. t. D.a.p D. t.
Maximum Minimum.
Moyenne Différence
extrêmes entre les 52 47 47,3
78 15 16,5
52 47 47,3
18 13,3 16,5
77
t4
74,8 48
47 44,ù
17
lnn r+,t | +o 15,2]'44,2
,rl9
c 1t 4,7
l,es valeurs des nroyen'es et des maxima sont plus grandes chez les crânes des Gorilles rnâles.
c'est
naturelétani doiné
les faitsqui
viennent d'être relevésà
proposdu
poidset
dela
capacité.ce
qui sera plus intéressant à constater que ces valeurs absolues, ce seront les valeurs relatives, c'est-à-dire les grandeurs des surfacestrituraltes,
par rapport àla
masse mandibulaire, représentée parle
poids dela
mâchoire;et
aussi (résultats de vareu"s prus géné- rales) les grandeurs des surfaces triturantes parrappo"i *r,
àeo.- loppement encéphalique.Gorilles mâles
D. a.p. D. t.
Gorilles mâles
côté gauche Côté gauche côté droit
D T, a.p t. D 4..p D.a.p. D. t.
GorilleS lemelles côté droit
Éruon suR LE oÉvnloppnltENT cRANIo-FACIÀL Tasr,nru 2.
-
Mâchoire inférieure, (En mm.)559
Maximum Minimum, Moycnnc
Différence entre les
56 46 51,6
16,8
t3
7 L,8
r6,5 72,7
l4,g
3,8 53 t 7,8
15,5 12,3 13,t*
ôta 52 4t*,3 lt'l,6
7,',l 15,5 12,3 13,5 56
46 5t 10
t!
extrêmes 10 3,8 to
Nous
faisonsd'abord la
même observationque
ci-dessLrs' à savoir que toutes les valeurs sont plus élevées chez les crânes desGorilles mâles que chez ceux des Gorilles fenrelles.
Il y
a lierr maintenant d'examiner, avec plus de détails, d'abordla
façon dont se comportent les deux côtés de la même mâchoire,puis fle
comparerentre
ellesles
surfaoes triluranLes tles deux mâchoires: supérieure et irrférieure.En
examinant les côtés gaucheet droit, on
constate, chez les crânes des Gorilles mâles, que les moyennesdu
diamètre antéro- postérieuret du
diamètre transverse des groupes molaires ont exactement les mêmes valeurs à gauche et à droite. Les di{Ïérences entre les extrêmes, pour ce qui concerne le diamètre antéro-posté-rieur,
sont aussi exaotement de même valeur.l,e
diamètre trans- verse,par
conbre, présente une dilïérence entre les extrêmes qui est plus forte à droite.Chez les crânes des Gorilles femelles les choses sont à peu près les mêmes.
Il y
aun
trèspetit
écart elansla
valeur drr diamètre transversal à gauche et à droite.Il y
a aussi un écart (qui n'existe pas chez les crânes des individus mâles) à signaler dans les diffé- rences entre les extrêmes pour ce qui concerne le diamètre antéro- postérieur.La
mâchoire inférieure présente également, clans les valeurs de ses moyennes, une véribable régularité à gaucheet à
droite. Chez les crânes des Gorilles mâles, les di{Térences entre les extrêmes sont,èxactement les mêmes à gauche et à droite pour les deux diamètres envisagés.
Les
crânes des Gorilles femelles présentent moins deI
560 EUGùNE PITTARD ET JEAN-JAcQUES PITTÀRD
régularité, err particulier pour ce
qui
concernele
D. a.p.
dont la di{ïérence entre les extrêrnes est plus grande à gauche qu'à droite.Eram,ett comparatil des surlaces triturantes (moyennes) aun deur mâ,choires.
Nous effectuons
tout
de suitela
comparaison sexrrelle.Dans Ie tableau suivant, nous indiquons d'abord les moyennes linéaires cles diamètres antéro-postérieur
et
transver:se,à
gaucheet
à droibe.Te.sr,n.a,u 3.
(En mm.)
D.a.n D. t.
Mâchoire supérieure Mâles
Femelles Mâchoire inférieure:
Mâles Femelles
Gorilles mâles
Côté gauche
I
Côté droitMâchoire supérieure
780,9 |
leo,+Mâchoire inférieure
163,6 I
765,847,3 44,2
76,5 Ut,98 t4,8
13,4
1"4,9 1 3,3
Gorilles femelles Côté gauche
I
Côté droitMâchoire supérieure
673,3 |
662,1Mâchoire inlérieure
640,5 \
642,647,3 44,3 5L,6 47,8
76,5 75,2
51 4',) 4 6
On s'aperçoit tout de suite que la grandeur du rectangle
triturant
ne sera pas la même à chaque mâchoire, les valeurs respectives de
D.".p.
et de D.t.
étant très différentes. On remarquera, aussibien chez les crânes des nr.âles que chez ceux des femelles, que le D. u. p, est, à gauche comme à droite, plus grand clans le groupe molaire dela
mâchoire inférieure. Tandis quele
diamètre transverse est pluspelit,
chaque fois, à la mâchoire inférieure.En multipliant le
diamètre transversepar le
dianrètre antéro- postérieurnous
obbenonsles
yaleurs suivantes des rectangles triturants:TesLBÀ.u 4 (En mm,2)
Côté rtroit Côté gauche
D.a.p D. t.
Éruuo suR LE lÉvnlopppltnNT
cRANIo-FAcIAL
561Dans les deux sexes les surfaces
triturantes
des molaires sont manifestement plus petitesà la
mâchoire inférieurequ'à la
ma- choire supérieure; et, de plus, elles sont, àla
mâchoire inférieure, plus petites sur le côté gauche que sur le côté droit. Sous ce rapportla
syrnétrie bilatérale n'est donc pas exactement conservée.2.
Groupe des prémolttires T.r.sl,nru 5.-
fuIâchoire supérieu're (En mm.)22 20;6
79,5 1,4,8
22 20,4.
Maximum Minimum Moycnne ,
Différence extrômes
entre les
24',5 L9,5
2lt9 t7
1"4,6 15,9
24 20 22
I
,5 bI
6, 4, 1
I
74, 15'
5 8
t8 13,9 18
4 2,6 4
5 214 4
Dans
la
comparaison sexuellele
groupedes
prémolaires seprésente de
la
même façon que ceiui des molaires, c'est-à.-dire que les dinrensions linéaires sontun
peu plus grandes chez les crânes des Gorilles mâles que chez celui des Gorilles femeiles.T-lsLEeu 6.
-
Mâchoire inlérieurc.(En mm.)
Maximum Minimum, Moyenne
Difiérence entre les 28,5 22 26,2
13,5
1,1 1-2,4
28,5 22,5 26,6 6
13,5 17 12,4
L,
Ilc,zl
I'lll
13 9r7 71-,2 26
21",5 23,5 4r5
21 l)
extrêmes 6,5 215 orù
Les dimensions linéaires considérées sont,
à la
mâchoire infé- rieure, aussiplus
grandes chezles
Gorilles mâles que chez les Gorilles femelles. Les movennesdu
diamètre antéro-postérieur et6 Gorilles femelles
D. t.
D. t. D. a. p.
Côté gauche Côté droit
D. a.p D. t. o.o.n.l o.t D.a.p
Côté gauche Côté droit Gorilles mâles
Gorilles lemelles
u,o,l o, t. D, a. p. D. t.
Côté droit
Tl. a. p. D. t.
Côté dloit Côté gauche
D.a,p fl. t corilles mâles Côté gauche
562 EUGÈNE PITTARD ET JEAN.JAcQUES PITTARI)
transverse sont les mêmes à gauche et à droite (à de toutes petites dilïérences près) chez les deux sexes. On observe quelques varia- tions, d'ailleurs très faibles, dans
la
dimension antéro-postérieure maximum des prémolaires gaucheset
droites chez les crânes desGorilles femelles.
Entre la
mâchoire supérieureet la
mâchoire irrférieure, lesdimensions antéro-postérieures
et
transverses moyennes desprémolaires présentent
une
différencetrès nette. Les
diamètres anbéro-postérieurs sont plus grands àla
mâchoire inférieure. Les diamètres transverses sont plus petits àla
même mâchoire infé- rieure. Ces di{Térences seliront
facilement dans le tableau ci-dessous où {igurent les valeurs rnoyennes:Tenr,r,lu 7
(En mm.)
Mâchoire supérieure Gorilles mâles .
Gorilles femelles Mâchoire inférieure:
Gorilles mâles .
Gorilles femelles
Gorilles mâles Côté gauche
I
Côté droitl\Iâchoire supérieure
348,21 I
34?,6Mâchoire inférieure
324,88 I
329,84Gorilles femelles Côté gauche
I
Côté droitl\Iâchoire supérieure
304,88 |
301,92Mâchoire inférieure
263,2 I
265,3127,9 20,6
15,9 14,8 26,2
23,5
12,4 t7,2
22 20,4
15,8 14,8 12,4 11,29 26,6
23,5
Les différences dans la valeur du diamètre antéro-postérieur sont plus élevées chez les crânes des Gorilles mâles
tandis
que les di{Té- rences dans le diamètre transverse sont très légèrement plus élevées chez les crânes des Gorilles femelles.Comme nous I'avons
fait
précédemment, en étudiant le dévelop- pement des molaires proprementdites, nous
arrons calculé la surface du recbangle detrituration.
Voici les résultats:Tesr,nÀ.u 8,
o"'n I
D'tCôté droit D. a. p. D. t.
Côté gauche
Érunr
suR LE nÉvnr,oppruENT cRÀNIO-FAcIAL 563 Les surfaces triturantes des prémolaires sont aussi manifestement plus petites àla
mâchoire inférieure qu'àla
mâchoire supérieure;et cela dans les deux sexes.
A la
mâchoire supérieure, ces surfaces sont plus petites du côtédroit,
et cela, aussi bien chez les Gorilles femelles que chez les Gorilles mâles.Au
contraire,à la
mâchoire inférieure, cette surface est plus étenduedu
côtédroit. Et
cela aussi dans les deux sexes.Toutes les indications ci-dessus,
qui
représentent des dévelop- pemenbs absolus, sont intéressantes à considérer pour elles-mêmesl mais leur intérê[ s'auglrenl,era lorsque nous les rapporterons à des facteursde
comparaisons, commela valeur du
développement erlcpphalique ou celledu
développernent squelettique dela
man- dibuleet du
crâne lui-même.A I'aide
des moyennes calculéesjusqu'à
présent, nous aYons cherché la valeur des divers rapports donti[ vient
d'être question.Rapports de la surluce triturante d,es moLaires à la capacité cranien'ne Nous inscrivons dans un seul tableau la valeur des rapports dans les deux sexes
et
dans les deux mâchoires.TÀsln.{u 9
Gorilles mâles Gorilles femelles
a,ao I z,ss
e,30
| 3,re
8,46 9,27
2,95 3,Lt+
9,24 0,03
2,65 2,80
2,66 2,83 il
ll'
q q o q0
q
Une première remarque saute à
l:etil.
Tous les rapports appar- tenant aux Gorilles femelles ont des valeurs plus hautes que celles fournies par les Gorilles mâles.Et
les différences sont parfois trèsaccusées.
Il
résulte de ce tableau que, par rapport à leur développement encéphalique, les Gorilles femelles auront les surfaces triturantes de leurs molaires toutes relativement plus grandes que'Iés mômes surfaces, comparées.au
développement encéphalique,chez
lesMâchoire inférieure côté gauche
o.u.n.l o. t.
Côté droit o.u.n.l o.t
D.a.p. D. t.
D.a.p D. t.
Mâchoire supérieure Côté droit Côté gauche
564 EUGùNE PITTÀRD ET JEÀN-JACQUES PITTARD
Gorilles mâles. C'est
là,
biologiquement, une conclusion cl'un réelintérêt.
Nous nous permettons dele
souligner.Que va nous donner, considéré au même point de vue, I'examen
du
groupe des prémolaires ?Rapport de
la
surface triturant.e des prémolairesà la
capacité cranlenne.T,c,sr,nÀ,u 10 Mâchoire supérieure
Côté gauche Côté droit Côté gauche Côté droit
D. a.p D. t. D. a. p. D. t. a. D. t. D. a. p. D, t.
Gorilles mâles Gorilles lemelles
o
4,szl z,e+
,32
|
3,40 3,94 4,28
;;n
llr;s:
o 2
,rrl
o,35
l4
76 93
2,23ô ô4
Tous les chi{Tres fournis
par
l'étude des Gorilles femelles sont plus élevés que ceux provenant des crânes de mâles. C'est donc une conclusion de même sorte que celle exprimée ci-dessusqu'il
nousfaut
inscrire. Les Gorilles femellesont
toutes les surfacestriturantes de leurs deux
groupes molairesplus
grandes, par rapport àla
capacité cranienne, que les Gorilles mâles.Comparaison des surlaces triturantes à,
la
nxasse squelettiqae cranienne.Dans
un
mémoire précédent nous avonsindiqué le
rapport existant, chez les crânàs d'Anthropoides, entre le àéveloppement squelettiquedu
crâneet le
développement encéphalique. Les quelques recherches qui ont été efiectuées sous ce rapport chez les Hommesont
montré qu'aux grands cervcaux correspondent habi- tuellement de laibles poids relal,ifs du crâne 1. Pour ce qui concerne Ies autres espèces zoologiques,et
en particulier les Anthropoïdes, nous n'avons pas là-dessus des renseignements su{Iisants.Pour ce
qui
touche aux rapports de grandeur entrela
surfacetriturante
et le développement dela
masse squelettique cranienneil
semble, apriori,
que les masses dentaires doivent suivre, en gros, 1 Par exemple: Eug. Prrreno, Comparaisons de la capacité et ilu poids d,ans quelques séries de crdnes suisses. Actes Soc. helv. sc. nat., 84e Session {901.Mâchoire inférieure
Érupp SIJR LD pÉvEr-oppnurNT cnÀNIo-FACIAL 565
le
développementde la
masse squelettique cranio-faciale. Nbus exposons ci-dessous des documents pour l'étude de ce rapport.Comparaisort, de la surlace triturante des molaires à,
la
massesqaelettirlue cranienne (poid's).
T,Lnr,n,lu 11.
Mâchoire inîérieure 0ôtê gauche 0ôté droit Côté gauche Côté drolt
D. t.
D.a,p D a. p. D D 4..p D. t.
5,],30 ,51
o. u.n.
I n. ,
5,30 7,50 ,85 ,57
I
2
1,85 2,54
,45 ,49 2
D
I I
,5 1 2
2,46 ,45
I
2 11 ,51
Si,
tout
d'abord, nous comparons, dans les deux sexes, Ies côtés gaucheet droit
des deux mâchoires, nous constatonsqu'il n'y
apresque aucune difÏérence dans les valeurs des rapports exprimés.
Si, ensuite, nolrs mettons en regard les unes des autres les valeurs appartenant aux Gorilles mâles et aux Gorilles femelles, alors nous constatons,
entre
elles,de très
grandes différences. Toutes lesvaleurs ci-dessus
sont plus
élevées chezles
crânes des Gorilles femelles.Il
en résulte qu'avecun
poids cranien absolument plus faible, les Gorilles femelles ont une surfacetriturante
des molaires relativement beaucoup plus grande que celle des Gorilles mâles.Nous retrouyons donc? encore ici, la prédominance, chez les femelles, comparées aux mâ-les) de la surface triturante, lorsque cette surface est mise en relation avec les autres caractères cranio-faciaux'
Comparaison de
la
surlace tritarante des prémolaires au poidsdu
crâ,n'e.Trnr,nlu 12.
Mâchoire supérieure Côté gauche
Gorilles mâles Gorilles femelles
Gorilles mâles Gorilles femelles
D. a.p D. t.
5,19 8,10
5,76 8,07
1,66 2,93
l;s3ll 3,98
I
7 ,39 ,90
98 98 û
1,39 1,91 Mâchoire supérieure
Côté droit
D.ê.p D. t. D.a.p D. t. D. a.p. D. t.
Côté gauche Côté droit Mâchoire inférieure
566 EUGÈNE PITTARD ET JEAN-JAcQUES PTTTARD
Il n'y a
que d'insigniliantes di{Térences entre lesdoux
côtés de la mandibule, aussi bien pour ce qui concerne la mâchoire supérieure que la mâchoire inférieure.Mais la comparaison des sexes nous
fait
constater, entre les d,eux groupes de Gorilles, de très grands écarts dans la valeur des rapports considérés. Les Gorilles fernelles ontla
surfacetriturante
des pré- molaires très nettement plus grande,par rapport au
développe- ment squelet[iquedu
crâne, que les Gorilles mâles.Ainsi,
quela
comparaisonsoit faite au
développementde
la masse encéphalique, ou au développement dela
masse squelettique cranienne,les
Gorilles femelles apparaissent commeayant
des surfaces triturantes notablement plus grandes que celles des mâles.Cam.paraison des sarlaces tritu,rantes
à la
rnasse squelettique mandibalaire.Comment se conporLenl, les dimensions principales de
la
massetriturante
dans I'ensembledu
développement squelettique de la masse mandibulaire ?Il
va de soi que nous ne pouvons envisagcr, pour établir cette recherche, quela
seule mandibule.Nous rappelons
qte le
poids mandibulaire moyen des Gorilles rnâles estde
41"6 gr.5 et
celui des Gorilles femelles de 2bb gr. 9.Nous rappelons aussi que les in.dices cranio-mandibulaires
ont
été respectivement de 47,4"1, chez les mâles el de 42,97 chez les femelles, montrant que, par rapport au poids du crâne, le poids tlela
man- dibuleétait
relativement plus élevé chez les mâles.Les chi{ïres que voici représentent
la
valeur durapport:
{.) desmolaires;
2)
des prémolaires, au poids mandibulaire.En
premier lieu, I'examen dela
mâchoire supérieure:TesLnA.u 13,
-
Mâchoire supérieure.Gorilles mâles Gorilles lemelles
35 31
tt,
17, 96 9tt
ù 5
,35q1 11
r7
ù 5 q ,8
b 5,25 8,05
8t
78 5,28 7,97 3,
5,
3,79 5,78 2
CôIé gauche côté droit t.
D D
D a.p. a.p D.
droit Côté Côté gauche
t.
D
a. D a. D t.
Groupe des molaires Groupe des prémolaires
Éruou suR LE nÉvnloppnMrNT
cRÀNIo-FÀcIÀL
56iLes Gorilles femelles ont les surfaces triturantes des molaires et des prémolaires
-.
ces surfaces étant exprimées aussi bien par le diamètre transverse que par le diamètre antéro-postérieur-
r'ela-tivement plus
grandes que les mêmes surfaces chez les Gorilles mâles.En
considérant les deux côlés dela
rnâchoire, onvoit
queres valeurs des rapports sonh
identiqtres
presque-
à gaucheet à droite; et cela aussi bien dans le groupe des rnolaires que dans
celui des prémolaires.
T.lsLoÀ,u 14.
-
Mdchoire inlérieure.Groupe ales molaires Côté gâuche
D 4..p D. t.
Gorilles mâles Gorilles femelles
72,34
Il
n'*t' a pas, dans les deux sexes, de grandes di{Tôrcnces à enre- gistrer dans les valeurs de ce rapport, entrele
côté gaucheet
le côtédroit,
pour cequi
concerne le groupe des molaires. Les difÏé- renc€s sont plus accusées pour cequi
concernele
groupe des pré- molaires, chez les Goriiles mâles.Mais, lorsque nous comparons les sexes, nolrs voyons éclater de grandes difiérences. Les Gorilles lemelles
ont
les dimensions des molaires incomparablement plus grandes, par rapport au poids deleur mandibule, que les Gorilles mâles.
Et il
en est de rnême pource
qui
concernele
groupe des prémolaires.f,e
tléveloppement ensurface des couronnes chez
les
molaireset les
prémolaires des Gorilles femelles est considérablepar rapport au
développement pondéral de la masse mandibulaire.Il y
a là une différence sexuelle secondaire particulièrertrent rteL[e.II. LES
ORANGSLes
observations inscritesen tête du
chapitre consacré aux Gorilles,tronvent, ici
également,leur
raisontl'être.
.Il y
a, au point de vue du développementr général de leur corps-
statureet
poids-
un.e grande différenoe-
absolue-
entreHnv. Sulssn nn 'Loot.,'l'. 43,
1936,
45L2,38 { 8,68
o b l) ,5()
L
3,5 ,60 5,2
t) ,] 9
,q1 4,37 9 8
<)
,1,
6,38 9,18
2,97 4,37 Groupe des prémolaires
o.".r.l o., o.u.n.l o.r.
Côté gauche Côté droit D.a.p D. t.
côté droit
568 EUGùNE PITTARD DT JEÂN-JAcQUES PITTARD
les Gorilles et les Orangs. Mais nous sommes loin d'en connaître les rapports.
Au
surplus, car cette seule connaissance générale serait bien insuflisante,il
seraitfort
intéressant de savoir dans quelles proportionsles divers
segmentsdu corps se
rappr,ochent, ou s'éloignent, quantitativement, les uns des autres, dans ces deux groupes zoologiques.Il y
a là d'importantstravaux
en perspective-
et dont certains détails pourraient être applicables à l'étude deI'Homme
-
puisque divers auteursont
pensé que les premiers Hommes avaient été des animaux grinrpeurs.Il y aura plus tard une étude intéressante à faire en comparant,, chez les seuls Orangs, le poids cranien, le poids mandibulaire et la capacité cranienne
-.et
en établissant les rapports que I'on connaît.Il
suflit, pour en avoir une idée, de jeter un coup d'æil sur une planche pu- bliée par D. G.Enror
(PlateXXVIII)
dans son ouvrage cléjà cité.Cette planche met en regard
dix
crânes, vus de face et de prolil.Les Orangs qui les possédaient proviennent de cinq districts di{Té-
rents de Bornéo.
Si
nous imaginons quetous
ces crânes appar- tiennent au même sexeet ont,
approximativement,le
même âge- et
aussi queleur
orientationau
moment dela
photographieait
été exactementla
même-
nous sommes obligés de consbater qu'ils sonb parfois assez dissemblables.La
saillie etla
disposition clela
crête sagittale,la
grandeur absolue deia
mandibuleet
son dessin, leprofil
quefait
la face dans la ligne qui va du bord orbi- taire inférieur au borcl alvéolaire dela
mâchoire supérieure, sont les craractères difïérentiels qui frappent le plus l'observateur, sanscompter
le
volume cranien lui-même.On
a
parlé d'espèces géographiques. Maison
peut relever desdifférences
à I'intérieur
de chacune de celles-ci,et
nous n'avons, remarquons le, chaque fois, que deux spécimens craniens pour les représenter ! Ces différences seraient vraisemblablement plus nom- breuses encore et peut-être aussi plus étendues, sila
collection de ces crânesétait
plus abondante.Ce chapitre
relatif aux
Orangsne
contiendra pasautant
dedétails que celui consacré aux Gorilles. Nous n'avons eu
à
notre disposition que quelques crânes d'Orangs femelles et les comparai- sons sexuelles vont, naturellement, pâtir de cette carence. Mais nous n'avons jqmais envisagé nos recherches comme susceptibles d'appor-ter
des conclusions intangibles.Ici,
ce sontsurtout
des apports documentairesque nous
fournissonsà l'étude
morphologiqueÉruon- suR LE oÉvrloppttunNT cRÀNIo-FÀCIAL 569
comparative des Singes supérieurs. Néanrnoins,
il
faut très vivement regretter la faiblesse numérique de la série femelle des Orangs.Notre étude des crânes d'Orangs sera
faite
dans I'ordre même suivi par l'étude des Gorilles.C.ap.lcrrÉ cRÀNTENNE
nns
Onlr,rcs.n'emelles 483 cc.
315 cc.
J'15 cc.
770 cc.
Il faut
d'abord répéter toutes les réserves nécessairesau
sujet des crânes des femelles.Ils
sonttrop
peu nombreux pour que la moyenne expriméeait
une valeur su{ïïsante..On pourra rernarquer, chez ces crânes, la capacité très élevée de 483 cc.Il
s'agit, en l'espèoe,d'un
crâne appartenant au Musée de Zurich. Sila
détermination sexuelle a été bien faite nous sommes devant un animal qui avait-
pour son sexe--
un crâne extraordinairement développéet
sastature devaib naturellement dépasser
la
moyenne. Parmi les dix crânes d'Orangs mâles aucun n'a présenté un pareil développement encéphalique. Cette ob'servation nousfait
penser une fois de plus quele
derniermot est
peut-êtreloin d'être dit au sujet
de la systématique des Orangs.Porns
nu
cnÀrcn.Mâles f"emelles Mâles
Maximum Minimum Moyenne
Différence entre les extrêmes
Maximum Minimum
t*65 cc.
320 cc.
382 cc.2 It*6 cc.
On
voit
que, malgréla
trèsforte
capacitétl'un
crâne femelle, le poids moyen du crâne, dans ce groupe sexuel, est très att-dessotrsde celui clu groupe mâle.
Les valeurs ci-dessus, représentant les moyennes
et
les minima sont très inférieures à celles des Gorilles, ce qui d'ailleurs, esttout à fait
naturel.Poros DE LÀ
*"*o;TlJrt"
x.emelles
Moyenne
f)ifTérence entre les extrêmes
825
gr.
602 gr.252
gr.
335 gr.528 gr.
66
442 gr.3473
gr.
267 gr.471 gt 312 gr.
140 gr.
205 gr. 3 163 gr.
Maximum Minimum Moyenne Difïérence
r5l
290 entre les extrêmes 320
gr gr gr