poids
-
dansla
comparaison aux dimensions des molaireset
desprémolaires ?
A.
Eramen d.es dimensions molairesLes Gorilles mâles
sont
les Anthropoidesqui
possèdent,à
la mâchoire supérieure, les valeurs les plus faibles (il s'agit de rapportsne
I'oublions pas), aussibien pour
cequi
concernele
diamètre antéro-postérieur que ledialrèlre
Lra.rtsverse. Comparés aux Chirn-panzés du même sexe,la
di{Térence est particulièrement grande enfaveur
de ceux-ci, puisqu'elleatteint et
dépassele
double. Unetelle
observation sous entend que les Gorilles mâles possèdent un grand poids mandibulaire. Mais nous arronsvu
queleur
indice cranio-mandibulaire est de valeur plus faible que celle des Orangs.Alors c'est
queleur
surfacetriturante
molaire est relativement plus petite.Les observations qui viennent d'être consignées valent également pour ce
qui
concernela
mâchoire inférieure.Chez les Gorilles femelles, les valeurs des divers rapports ne se
présentent plus dans I'ordre révélé par l'étude des crânes de mâles.
La
valeurdu
diamètre antéro-postérieur àla
mâchoire supérieure est, à gauche et à droite, plus élevée chez les Gorilles que chez les Orangset
les valeurs des diamètres transversessont
égales ou légèrement inférieures à celles de ce dernier groupe zoologique.Les Chimpanzés, eux, tiennent parfois la tête avec des rappor|s
de
valeurstrès
di{Térentes dépassant parfoisIe
double (pour le diamètre transverse) de celles des GorillesLes surfaces triturantes de
la
mâchoire inférieure se présententà
peu près dans les mêmes relations que celles dela
mâchoire590 EUGÈNE PITTARD ET JEAN-JAcQUES PITTARD
supérieure. Ce
sont toujours les
Chimpanzésqui, de très
loin, tiennentla
tête. Les Gorillesont
des valeursun
peu plus élevéespour
le
diamètre antéro-postérieur que les Orangs. Les rapports des diamètres transverses sont égaux chez les orangset
chez les Gorilles.B. Eramen des d,imensions prémolaires.
Considérons d'abord la mâchoire supérieure des individus mâles.
Les valeurs fournies par les crânes de Gorilles sont toutes plus faibles que celles obtenues en étudiant les autres Anthropoldes, ce
qui
sous-entend, comme nous I'avonsvu
ci-dessus,la
possessiond'un
poids mandibulaire élevé. Deleur
côté, les Chimpanzés ont des indices de valeurs beaucoup plus fortes que celles des deux autres groupes. Ces observations valent aussi bien pour cequi
concerne le diamètre anbéro-postérieur quc le diamètre transverse. Les Orangs ont des indices dont la représentation numérique est plus rapprochée de celle des Gorilles que de celle des Chimpanzés.La mâchoire inférieure nous donne des éléments pour les mêmes conclusions. L'examen de cette partie du tableau nous montre que si les Gorilles et les orangs sont très rapprochés les uns des arrtres au point de vue du caractère qui, présentement, nous occupe, les Chimpanzés s'écartent considérablement des deux autres groupes cle Primates. On peut dire qu'à l'égard du poids mandibulaire ils
ont,
comparésaux
deux autres genres,un
caractère humanoide.Nous le soulignerons plus tard.
L'examen des mêmes rapports, chez les individus fBmelles, nous conduit d'abord à une constatation
fort
intéressante. Pour ce qui concerne la mâchoire supérieure, toutes les valeurs sont nettemenbplus
grandes chezles individus
femelles que chez les individus mâles.Et
les di{Térences ne sont pas minimes;il
suffif de regarder la ligne du tableau qui inclique les indices des groupes molaires chez les Chimpanzés. Les femelles des AnthropoTdes ont donc les dimen-sions envisagées relativement plus grandes que les mâles de leurespèce.
Quant
aux
groupes des prémolaires dela
mâchoire inférieure, chez les Anthropoïdes femelles,ils
nous donnent exactement les mêmes résultats que ceux de la mâchoire supérieure. Nous n'avons pas constaté, jusqu'à présent, une pareille régularité des rapportsÉruon suR LE nÉvnr,oppnrunNT cRANro'FAcraL 591
à la fois aux
deux mâchoireset
de chaque côté de celles-ci. La remarquefaite
précédemment,à
propos dela
place particulière occupée par les Chimpanzés, se maintientici
intégralement. Si lesGorilles
et les
Orangsont, aux
deux mâchoires, des indices devaleurs âssez rapprochées
les
unestles
aul,res,les
Chirnparrzéss'écartent considérahlement
à
cepoint
de vue,.des deux antres groupes zoologiques.Il
en résulte quesi
nous devons réellement donnerau
poids mandibulairela
signification philosophique que nous avons rappelée, les Chimpanzés représenteraient, par rapport aux Gorillcsct
aux Orangs, un dcgrô d'évolution plus avancé.CONCI,USIONS
Il faut
maintenant conclure. Nous limiterons ces conclusionsaux faits
essentiels en demandant au lecteur de se reporter, pour les détails, aux tahleauxet
au texte.Tout d'abord,
constatons que? dans chacun destrois
genresexaminés, les individus dont les crânes ont été mesurés ont montré, entre eux
-
nous parlons des adultes-
de grandes différences dans la valeur de la capacité cranienne, du poids cranien et du poids manclibulaire.Ils ont montré également des variations notables dans les rapports de morphologie cranio-faciale que nous avons envisagés.
Ainsi les crânes mis entre nos mains
ont
présenté parfois, entreeux,
des difïérencesqui
dépassent de beaucoup celles qu'on doit stattendreà
rencontrer, lorsquton compare? dela
même manière, les représentants d'une espèce nettement délimitée.Après ces réflexions générales, examinons quelques clétails.
Chez les Anthropoïdes, Ios groupeË molaires of prômolaircs ne 8e
présentent pas de
la
môme façon dans les mâchoir,es supérieureset
inférieures.Les deux
dimensions principalesde
ces groupestriturants
peuvenb être,soit
plus grandessoit
plus petites, selonqu'il s'agit
du.-diamètre antéro-postérieur,ou du
diamètre trans-verse.Chez les Gorilles, les surfaces triturantes des molaires sont plus petites à
la
mâchoire inférieure qu'àla
mâchoire supérieure; ellessont aussi petites au côté gauche qu'au côté droit.
Ainsi,
chez les Gorilles, pour les mêmes groupes dentaires, on592 EUGÈNE PITTÀRD ET JEÀN-JÀcQUES PITTARI)
constate des difÏérences de grandeur selon
la
mâchoire considérée.Ils
ne sont pas, d'ailleurs, les seuls dansla
série zoologique à pré-senter ce caractère.Pour la
surfacetriturante
des molaires, le diamètre antéro-postérieur est plus grand à la mâchoire inférieure,tandis qu'à la
même mâchoire,le
diamètre transverse est plus petit.Les surfaces
triturantes
des prémolaires sont plus petitesà
la mâchoire inférieurequ'à la
mâchoire supérieure.Elles
sont, enoutre, plus petites
à
droite.Et
cela dans les deux sexes.Chez les Chimpanzés mâles, les molaires
du
côté gauche de la mâchoire inférieure sontun
peu plus grandes quedu
côté droit.Et
cela dans les deux sexes.La
difÏérence est surtout nette en cequi concerne le diamètre antéro-postérieur. Une même observation s'applique aux prémolaires.
Les faits ci-dessus suflisent pour. constater que, chez les Anthro-poïdes considérés,
la
symétrie bilatérale ne se conserve pas dans tous les détails dela
construction faciale. Nous ne discutons pas"pour le moment,
la
raison de ce fait.Les comparaisons sexuelles nous mettent en face de résultats qui sont presque aussi intéressqnts que ceux relevés en étudiant, au même
point
de vue, les Hommes. Disonstout
desuite
que ces comparaisons mériteraient d'être poussées beaucoup plusloin
que nous n'avonspu le
faire. Mais ce queI'on sait
de leurs résultats acluels, montre cJue, dans une étude de morphologie comparative,il
parait aussi nécessaire de séparer les sexes chez les AnthropoÏdes clue chez les Hommes. Rappelons que, chez ces derniers,il y
aparfois plus de di{Térences