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Le dépôt gallo-romain d’objets métalliques de Soulce-Cernay (Doubs)

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Academic year: 2022

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n° 184

Le dépôt gallo-romain d’objets métalliques de Soulce-Cernay (Doubs)

Jean-Pierre Mazimann

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/rae/7094 ISSN : 1760-7264

Éditeur

Société archéologique de l’Est Édition imprimée

Date de publication : 1 octobre 2012 Pagination : 117-131

ISBN : 978-2-915544-20-6 ISSN : 1266-7706

Référence électronique

Jean-Pierre Mazimann, « Le dépôt gallo-romain d’objets métalliques de Soulce-Cernay (Doubs) », Revue archéologique de l’Est [En ligne], Tome 61 | 2012, mis en ligne le 17 septembre 2013, consulté le 19 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/rae/7094

© Tous droits réservés

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C

IRCONSTANCESDELADÉCOUVERTE

C’est au cours de l’année 1996 que fut découvert, à 614 m d’altitude, le dépôt de Soulce-Cernay, Doubs (fig. 1).

Il était enfoui sur une terrasse boisée située sur le versant nord-ouest d’une petite crête qui domine de quelque 200 m le cours du Doubs. Rassemblé dans et autour de deux chau- drons emboîtés, l’ensemble constitue un dépôt métallique d’époque romaine de 32 éléments (GRUT, 2003). Ces outils ont été achetés par le musée de Montbéliard où ils sont déposés depuis novembre 2009, après restauration par le CREAM de Vienne (Isère) (fig. 2).

E

NVIRONNEMENTARCHÉOLOGIQUE

Dans la moyenne vallée du Doubs, Soulce-Cernay est un village dont le nom évoque les sources salées, exploi- tées surtout aux XIIe et XIIIe siècles. Il se trouve le long de la rivière sur la voie de passage Saint-Ursanne – Saint- Hippolyte. Il n’est pas très éloigné (25 km) de l’agglomé- ration antique de Mandeure avec laquelle il pouvait sans doute communiquer, bien qu’aucune voie fiable n’ait été repérée à ce jour entre ces deux lieux (JOAN, 2003).

Mais le dépôt se situe surtout à proximité (350 m) d’une vaste cavité bien connue des archéologues et malheu- reusement souvent pillée, la grotte du Château de la Roche, sur la commune de Chamesol, près de Saint-Hippolyte.

Singulière par le passage d’une rivière au fond de la cavité et occupée depuis la Préhistoire, cette grotte fit l’objet de plusieurs campagnes de fouilles avant publication finale (AIMÉ, LOUIS, 1982).

À l’époque romaine, l’aménagement interne de la cavité ne fait aucun doute : il y est matérialisé non seulement par des trous de poteau et des épandages cendreux, mais sur- tout par des fragments d’enduits peints, de céramiques, de tegulae, d’imbrices et par des clous de charpente. Ces vestiges, selon les auteurs précités, témoignent de struc- tures d’habitation : en effet, ce type d’aménagement soigné plaide en faveur d’un habitat troglodyte quasi permanent, car comment y expliquer autrement la présence de fresques murales ?

L’arc chronologique des vingt-quatre monnaies retrou- vées dans la grotte permet d’en préciser la période d’occupa- tion, qui s’étend de La Tène finale au milieu du quatrième siècle (terminus Magnence), avec toutefois une lacune de Commode à Constantin inclus.

* Professeur honoraire de l’Éducation Nationale, 41 rue Carnot, 90300 Valdoie. jpmazimann@neuf.fr

Mots-clés Agriculture, chaudron, coutre, dépôt, faucille, gallo-romain, hipposandale, métal, sonnailles, tarière.

Keywords Agriculture, cauldron, coulter, hoard, sickle, Gallo-Roman, hipposandal, metal, bells, auger.

Schlagwörter Landwirtschaft, Kessel, Sech, Depot, Sichel, gallo-römisch, Hufschuh, Metall, Kuhglocken, Stangenbohrer.

Résumé La découverte fortuite d’un dépôt d’objets métalliques à Soulce-Cernay (Doubs) apporte un nouvel éclairage sur les pratiques agricoles pendant l’Antiquité tardive. Constitué d’outils pour la plupart fonctionnels, ce dépôt qui se caractérise par son homogénéité, nous livre un aperçu du travail d’une famille d’agriculteurs en moyenne montagne à cette époque.

Abstract The chance discovery of a hoard of tools at Soulce-Cernay (Doubs) sheds a new light on agricultural practices during late Antiquity. Mainly consisting of tools that are still usable, the hoard gives a glimpse into the work of a country- man’s family living in a low mountain range at that time.

Zusammenfassung Die zufällige Entdeckung eines Metalldepots in Soulce-Cernay (Département Doubs) wirft neues Licht auf die Arbeit in der spätantiken Landwirtschaft. Dieses überwiegend aus funktionellen Gegenständen bestehende Depot zeichnet sich durch seine Einheitlichkeit aus. Es gewährt einen Einblick in die Arbeit einer Bauernfamilie dieser Zeit im Mittelgebirge.

DE SOULCE-CERNAY (DOUBS)

Jean-Pierre M

AZIMANN

*

(3)

Citons enfin la découverte, tout près du dépôt, d’une fibule de type Nertomarus (RIHA, 1979, type 4.3.1, surtout première moitié du Ier s.). Nous ne nous hasarderons tou- tefois pas à la rattacher à cet ensemble, l’endroit ayant été largement fréquenté pendant toute l’époque gallo-romaine.

A

GENCEMENTDUDÉPÔT

Il était enseveli en pleine terre, dans un sol marneux, à faible profondeur, une érosion de la couverte végétale n’étant toutefois pas à exclure. Le rebord du petit chaudron se trouvait à environ 40 cm sous le niveau de sol actuel, la base du gros chaudron se situant quant à elle à 70 cm.

Les objets le constituant avaient été enfouis sur trois niveaux, apparemment de manière ordonnée, bien qu’au- cune trace de toile ou autre protection n’ait été remarquée, pas même pour la verrerie.

Ils s’agençaient comme suit : le petit chaudron, dans lequel étaient disposées six clochettes de même taille, était installé à l’intérieur du gros. À l’ouest de ce dernier et pre- nant appui sur son bord s’empilaient, au niveau supérieur, les six faucilles sur lesquelles avait été déposée une louche

Fig. 1. Localisation de Soulce-Cernay (M. Lame).

Fig. 2. Le dépôt de Soulce-Cernay (cliché J. Fauquet).

Fig. 1.

(4)

(fig. 3), flanquée d’une grosse clochette. En dessous et de bas en haut sur la photographie (fig. 4), se répartissaient une boîte de moyeu, une tarière, un coutre, un aiguisoir, une hache, enfin les quatre hipposandales coiffées de deux cou- pelles en verre. Sous ce dernier ensemble et dans un ultime niveau apparaissaient les chaînes, une deuxième louche ainsi qu’une coupelle en céramique retrouvée écrasée.

Nature et composition du dépôt

Le dépôt est constitué pour l’essentiel d’objets métal- liques de bonne qualité, pour la plupart fonctionnels, aux- quels ont été adjoints trois éléments de vaisselle de table en verre et céramique.

32 éléments le composent (fig. 2) :

- un coutre, six faucilles, un aiguisoir, une boîte de moyeu, trois chaînes, quatre hipposandales, sept sonnailles ; - une hache, une tarière ;

- deux chaudrons, deux louches, deux coupes en verre, une coupelle en céramique à revêtement argileux.

Activités induites par le dépôt

À travers les constituants de ce dépôt transparaissent les diverses activités pratiquées en moyenne montagne par une cellule familiale élargie ou une petite communauté agricole.

En premier lieu l’agriculture : la culture proprement dite est ici bien représentée, avec un coutre (d’araire ?), un aiguisoir et surtout six faucilles à moissonner correspondant à six bras, donc six foyers, ou trois si les femmes parti- cipent aux travaux des champs, fait souvent avéré (RÉMY, MATHIEU, 2009, p. 102). Quant aux quatre hipposandales et à la boîte de moyeu, elles évoquent, avec les chaînes, la traction par le cheval. Les hipposandales peuvent s’expli- quer par le terrain local marneux et pentu, les rainures en chevrons sous leur semelle servant à « procurer une meil- leure adhérence et à prévenir les glissades » (COULON, 1990, tome 1, p. 55).

Suit l’élevage, avec les sonnailles qui traduisent, par leur taille, la présence d’un petit cheptel de bovins plutôt que d’ovins, destiné à la consommation et/ou la production de lait et de fromages.

Vient ensuite le travail du bois, avec la hache pour l’abattage – le débardage se faisant avec cheval et chaînes – mais aussi la construction (à mi-bois par exemple). La mèche-cuillère de tarière sert à forer les trous de chevilles pour les assemblages, tant dans la construction que dans la charronnerie. Il est tout naturel aussi, dans cet environne- ment, d’envisager la production de charbon de bois.

Pour ce qui concerne l’activité culinaire, l’usage d’une cheminée murale ou plutôt ici d’un foyer-plaque avec potence, de deux chaudrons destinés soit à la réalisation de bouillies de céréales avec du millet ou du panic, base alimentaire du paysan gallo-romain, soit à celle de fromages.

Les deux louches retrouvées en association peuvent d’ail- leurs se référer à l’une ou l’autre nourriture.

Les deux coupes en verre, incongrues dans cet inven- taire, semblent être la seule concession au « luxe » de l’en semble, plutôt que la petite coupelle en terre sigillée d’imitation, par ailleurs peu banale et dont le lieu de pro- duction reste à préciser (Portout ?). La fonction de ces derniers récipients a pu être diverse : verres à boire et/ou sauciers. Le service de table pouvait être partiellement en bois, mais la grotte a livré beaucoup de vaisselle en terre cuite et tout particulièrement des cruches, servant vraisem- blablement à puiser l’eau du ruisseau qui y passait.

A

PPROCHECHRONOLOGIQUE

Elle est ici difficile. En effet, les objets constituant le dépôt sont dans leur majorité difficilement datables, leur forme n’ayant que peu évolué « de La Tène finale au

XIXe siècle » (GUILAINE, 1991 p. 96).

Le chaudron 271, par exemple, se réfère à un type ancien déjà présent à La Tène. Il présente de nombreuses traces de réparation témoignant de son long usage. À Neu potz, on le retrouve dans un ensemble daté du Ve siècle (KÜNZL, 1993).

Le chaudron 26, rapiécé lui aussi, est largement diffusé dans l’est des Gaules et attesté plutôt au IIIe et au IVe siècle.

Le coutre (d’araire) ne fait pas l’unanimité sur sa date d’ap- parition.

1. Les numéros renvoient à l’inventaire qui suit et non aux numéros d’inventaire du musée (sur les figures).

Fig. 3. État supérieur du dépôt (cliché H. Grut).

Fig. 4. État inférieur du dépôt (cliché H. Grut).

(5)

Les récipients de verre ou de céramique peuvent-ils nous permettre d’affiner la date d’enfouissement ? Les deux coupes en verre Isings 115 (ISINGS, 1957) ne semblent pas des marqueurs fiables. Leur usage est attesté à Augst, selon B. Rütti (RÜTTI, 1991), de l’époque tibérienne jusqu’au

IVe siècle. Et c’est bien de ce dernier siècle que ces coupes sont datées à Autun (Autun-Augustodunum, 1985) ou à Poitiers (SIMON-HIERNARD, DUBREUIL, 2000).

Reste la coupelle en céramique dont l’état de frag- mentation rend l’identification aléatoire. Sa forme carénée semblerait la rattacher elle aussi à des productions tardives, comme celles signalées dans le nord des Gaules (BRULET, 1990) ou dans l’atelier de Portout (PERNON, PERNON, 1990), nettement datées du Ve siècle. Il s’agit dans le cas présent d’une terre sigillée d’imitation, en céramique à revê- tement argileux, d’origine indéterminée.

L’apparente discordance chronologique de l’ensemble ne doit pas trop surprendre, ces objets passant de génération en génération. Les seules datations convergentes étant celles du chaudron 26, de la verrerie et de la coupelle, c’est par conséquent vers un enfouissement tardif, au plus tôt fin

IVe siècle ou courant Ve siècle, que nous nous orienterons.

Datation qui pourrait être corroborée par la présence, dans la grotte, de céramique d’Argonne dans les niveaux gallo- romains tardifs, l’absence de monnaies pouvant s’expliquer par l’interruption des frappes de bronze fin IVe siècle.

D

ÉPÔTSCOMPARABLES

Bien qu’assez peu communs, plusieurs dépôts gallo- romains ont déjà fait l’objet de découvertes (FERDIÈRE, 1988, II, p. 56). Ils sont souvent considérés comme des cachettes de forgerons, car ils contiennent de nombreux objets hors d’usage, fragmentaires ou à réparer, comme à Alspach (Haut-Rhin), par exemple, ce qui ne semble pas être le cas du dépôt de Soulce-Cernay. Toutefois sa comparaison avec trois autres dépôts connus et contenant sensiblement le même nombre d’objets – 31 à Tarquimpol en Moselle, 38 à Maclaunay dans la Marne et 32 à Zweibrücken-Isheim en Rhénanie-Palatinat (KÜNTZL, 1993, t. 1 p. 356) – est des plus intéressantes. Il s’en dégage en effet une évidence : ils présentent de fortes analogies et beaucoup d’objets en commun. Les sonnailles, les coutres (socs ou reilles) et les chaînes se retrouvent dans les quatre dépôts, les haches et tarières dans trois dépôts sur quatre, les boîtes de moyeu, les chaudrons ainsi que la vaisselle, dans deux dépôts sur quatre. Les mêmes activités y transparaissent : élevage, céréaliculture, travail du bois et alimentation, même si cer- taines autres activités ne sont pas à exclure, viticulture à Tarquimpol (DELORT, 1951) ou tonnellerie et travail du cuir à Maclaunay (LANTIEK, 1947 ; Rome face…, 1993, p. 142, fig. 72.07).

De surcroît, surtout dispersés dans l’est des Gaules de part et d’autre du Rhin (KÜNTZL, 1993, t. 1 p. 358, fig. 5), ils sont enfouis dans une période chronologique tardive difficile à préciser en l’absence de monnaies : IIIe/

IVe siècles pour celui de Tarquimpol et IVe siècle pour celui de Maclaunay auquel est associée de la céramique à molette d’Argonne.

Sans doute représentaient-ils en quelque sorte des nécessaires d’autonomie, « kits » que se constituaient et sans doute se transmettaient les agriculteurs. Caton – qui conseille quatre faucilles pour une exploitation moyenne – puis Palladius, en donnent d’ailleurs des listes types, tou- tefois plus adaptées au climat méditerranéen (FERDIÈRE, 1988, II, p. 56). On retrouve du reste, preuve de leur importance, ces outils miniaturisés dans des tombes d’en- fants (ibid., p. 48) ou même portés en colliers, comme dans la nécropole de Pontarion, Creuse (Instrumentum n° 14, décembre 2001, cliché p. 3).

La survie en milieu rural en dépendait, permettant une autarcie relative, loin des vici, tout particulièrement lors des estivages. Quand on sait à quel point les outils étaient systématiquement récupérés sur les villae (GUILAINE, 1991, p. 97), on ne pourra qu’apprécier l’importance que repré- sentait un tel dépôt pour une petite communauté rurale.

D

ÉPÔTVOTIF

,

DÉPÔTDEFORGERON

OUDÉPÔTAGRAIRE

?

En l’absence d’un proche sanctuaire connu et malgré le jet rituel de monnaies constaté dans la résurgence de la rivière de la grotte, à quelque cent mètres en contrebas, peut-on attribuer une fonction votive à ce dépôt ? Cette dernière, si elle n’est pas totalement à exclure, n’est en tout cas pas avérée dans le cas des grands dépôts connus – Tarquimpol, Maclaunay, Gettenau. En effet, le volume et la valeur tant pécuniaire qu’utilitaire des objets dont dépendait la vie d’une cellule familiale semblent logiquement l’infir- mer. D’ailleurs, la rareté des découvertes de tels dépôts ne s’explique-t-elle pas par la récupération systématique de tout outil (agricole ou non), sur les sites d’habitats ?

Avec un chaudron percé, l’autre à réparer, le coutre cassé, tout comme l’est une louche, la soie d’une faucille bri- sée, soit moins du tiers des objets abîmés, s’agirait-il d’« une cachette de forgeron » comme le pense A. Ferdière (1988, II, p. 56) dans le cas de Tarquimpol ou de Maclaunay ? Nous ne saurions l’affirmer, beaucoup trop d’objets restant fonctionnels.

Le dépôt pourrait avoir été, comme à Las Ermitas en Espagne (FILLOY NIEVA, 2000), une cachette temporaire d’outils agricoles : en effet, ici point de vrac mais un certain soin dans le rangement, peut-être pour en faciliter la récu- pération. Mais alors pourquoi l’avoir caché sans davantage de protection et non emporté ?

Sa profondeur relativement faible pourrait traduire une certaine hâte. L’enfouissement – et ce malgré son agence- ment – aurait alors été motivé par l’imminence d’un danger, survenant probablement par l’axe de passage de la vallée du Doubs, si proche du site. Cette dernière hypothèse semble la plus plausible, étant la seule, selon M. Feugère, à pouvoir expliquer la présence des coupes en verre, tous les biens étant ainsi à l’abri.

« …Capital à préserver » (FEUGÈRE, 1997, p. 144) et frein à une fuite éventuelle, il était de toute manière préfé- rable de le cacher plutôt que de l’entreposer dans la grotte, habitat probable (temporaire ?) de ses propriétaires, où il aurait pu être, tôt ou tard, « récupéré » par quelque pillard.

(6)

Ce dépôt se rangerait alors au côté de ceux, nombreux au Ve s. (KÜNTZL 1993, t. 1, p. 358, fig. 5), qui trouvent leur explication dans l’insécurité engendrée par les raids des Alamans, Soulce-Cernay étant en effet situé en limite sud-ouest de l’aire d’expansion actuellement connue de ce peuple.

C

ONCLUSION

L’existence d’un dépôt d’outils agricoles, non loin de la grotte du Château de la Roche, pourrait attester de la présence locale, peut-être en estive, d’un petit groupe (en cellule familiale ?) d’agriculteurs capables, avec six faucilles, de moissonner, selon les estimations de Caton, plus de 240 jugères, c’est-à-dire 60 hectares ! (ROBERT, 1985, p. 236), surface paraissant démesurée en moyenne montagne.

La longue saison d’estive, nécessitant un habitat semi- permanent, explique les aménagements intérieurs de la vaste grotte qui s’y prêtait par ses dimensions, 45 m de long par 15 m de large et 10 m de haut, par l’eau qui y coulait en permanence et par le confort qu’elle procurait.

Alentour devaient se dérouler des activités diverses : culture, traite, tonte, filage, fabrication de fromages, bou- cherie, travail du bois. Certaines n’excluent pas le travail féminin ; en effet, « à la campagne, la femme prenait sa part aux divers travaux saisonniers » (RÉMY, MATHIEU, 2009, p. 95).

Comme aujourd’hui encore, pâturaient des vaches plutôt que des ovins car selon Varron, la saison d’été est plus favorable dans les pays de montagne (nous sommes ici à 614 m d’altitude), en raison de l’abondance du fourrage (ROBERT, 1985, p. 213).

Cette routine annuelle fut un jour interrompue, puis- que personne ne revint reprendre les précieux outils, soi- gneusement rangés et cachés. Une incursion barbare le long du Doubs, après l’invasion de 406, en serait-elle respon- sable ?

Les propriétaires étaient pourtant très attachés à leurs outils : ils représentaient leur gagne-pain, ils étaient coûteux, donc systématiquement récupérés. Ces paysans2 étaient-ils libres ou dépendaient-ils du villicus d’un propriétaire ter- rien ? Nous ne saurions répondre à cette question, aucune villa voisine n’ayant à ce jour été repérée, les vestiges gallo- romains les plus proches hormis ceux de la grotte étant à Pont-de-Roide, à environ huit kilomètres à vol d’oiseau.

Selon les maigres données chronologiques conver- gentes que nous fournissent le verre, la céramique et un chaudron de type Festland probable, et bien qu’« une chute des indices d’activités agro-pastorales et une recolonisation forestière soient observables » à cette époque (GAUTHIER, 2003, p. 128), ce n’est vraisemblablement pas avant la fin du IVe siècle après J.-C. ou la première moitié du Ve siècle que ce mobilier fut caché, pour les motifs que nous avons évoqués.

2. Deux boutons de cingulum à effigie d’empereur, provenant sans doute de l’atelier de Besançon (FEUGÈRE, 1985), ont curieusement été retrouvés dans la grotte. Attestent-ils du passage d’un soldat ou de sa reconversion en tant qu’agriculteur ?

I

NVENTAIRE A. Élevage

Clochettes ou sonnailles (fig. 5)

« …en fer recouvert de façon assez homogène d’une cou che de cuivre » (CREAM 2009). De forme pyramidale, six sont de taille sensiblement identique et l’une un peu plus grosse. Le battant, quand il est conservé (sur quatre exemplaires), présente une extrémité tronconique.

Traditionnellement attribué aux troupeaux d’ovins, leur usage chez les bovins n’est toutefois pas à exclure (GUILAINE, 1991, p. 65). Leur dimension, ici conséquente, confirme cette dernière assertion.

Très répandus, ces objets sont abondamment attestés dans les villae de nos régions.

1- Hauteur 10,5 cm, base 8,6 cm par 6,6 cm ; avec battant.

2- Hauteur 11,2 cm, base 8,8 cm par 6,8 cm ; avec battant fonctionnel (fig. 6).

3- Hauteur 10 cm, base 7 cm par 6,5 cm ; avec battant (fig. 7).

4- Hauteur 9,6 cm, base 7,5 cm par 6 cm ; avec battant.

5- Hauteur 12 cm, base 7 cm par 6 cm ; sans battant.

6- Hauteur 10 cm, base 7,5 cm par 6,5 cm ; sans bat- tant (fig. 8).

7- Hauteur 14 cm, base 10,7 cm par 7,6 cm ; le battant est détaché (fig. 9).

B. Agriculture

Hipposandales (fig. 10)

Quatre exemplaires en fer au type dit à attache en anse de panier. La semelle présente sur la face interne une légère côte médiane et des stries en chevrons sur la face externe.

L’avant du sabot est bloqué dans l’anse et l’arrière maintenu à l’aide d’une courroie passant par un crochet. Ce type est d’usage courant (VIGNERON, 1968, type G, pl. 13).

8- Longueur 16,5 cm, largeur max. 11,4 cm, hauteur 7 cm.

9- Longueur 17,1 cm, largeur max. 13,3 cm, hauteur 7 cm (fig. 11).

10- Longueur 15,5 cm, largeur max. 12,2 cm, hauteur 8,4 cm (fig. 12).

11- Longueur 14,7 cm, largeur max. 12,2 cm, hauteur 7,5 cm.

Coutre (d’araire ?)

En fer. Cet instrument fait l’objet de discussions. Il peut en effet appartenir à un araire, à l’avant duquel il est situé. Il sert alors à fendre la terre verticalement, avant le passage du soc. Mais, il peut aussi appartenir à un autre ins- trument, le « coutrier », servant à la préparation du champ avant l’utilisation de l’araire (FERDIÈRE et alii, 2006, p. 91).

D’un modèle connu, il semble répondre au type « simple » d’A. Marbach (2007). Il trouve des parallèles dans le dépôt de Gettenau (Hesse), avec cinq exemplaires (GUILAINE, 1991, III.3, p. 83). A. Marbach (2001, p. 135) en signale

(7)

Fig. 6. Clochette 2.

Fig. 7. Clochette 3.

Fig. 8. Clochette 6.

Fig. 9. Clochette 7.

(Clichés J. Fauquet) Fig. 5. Les sonnailles

(cliché J. Fauquet).

6

2008.12.06 2008.12.07 2008.12.08

2008.12.11

7 8

9

5 cm

(8)

Fig. 10. Les hipposandales (cliché J. Fauquet).

Fig. 11. Hipposandale 9 (cliché J. Fauquet).

Fig. 12. Hipposandale 10 (cliché J. Fauquet).

2008.12.02

2008.12.01

5 cm

5 cm

(9)

huit simples de type massif qui sont « tous, sauf un, localisés dans l’est des Gaules entre la Moselle et le Rhin ».

12- Incomplet : la tige est cassée ; 31,5 cm de longueur conservée dont 18,5 cm pour la lame ; poids 1319,5 g.

Cet objet présente de « très belles traces de fabrication » (CREAM 2009) (fig. 13).

Faucilles (fig. 14)

Six exemplaires en fer, du type dit en point d’interroga- tion. Leur longue lame étroite (entre 2,6 et 3 cm de largeur au maximum) est coupante sur deux-tiers environ, le tiers terminal affectant une section passant de carrée à circulaire.

Leur soie, pratiquement à angle droit par rapport à la lame, s’insère dans un manche disparu, bloqué des deux côtés par une virole d’emmanchement. Celle-ci, principa- lement en alliage cuivreux, est parfois consolidée en bas du manche par une contreplaque ronde du même métal ou en fer, avant matage de la soie.

Ces longs outils ont une double fonction : faucilles à moissonner par leur tranchant, mais aussi faucilles à gerber, comme en témoigne la section circulaire de leur extrémité.

L’une d’entre elles (n° 18), vu le fil de sa lame, semble avoir appartenu à un gaucher.

Pour des parallèles, voir FERDIÈRE, 1988, II, p. 59, nos 16 et 20.

13- Longueur 57 cm, largeur 41 cm, longueur de la soie d’emmanchement 14 cm, munie d’une rondelle en fer.

14- Longueur 46,5 cm, largeur 36,5 cm ; la soie d’em- manchement est cassée, une virole en fer est conservée.

15- Longueur 52,1 cm, largeur 40,1 cm, longueur de la soie d’emmanchement 14,5 cm ; une virole incomplète.

16- Longueur 54 cm, largeur 39,4 cm, longueur de la soie d’emmanchement 14 cm ; viroles en haut et en bas

du manche, une rondelle de fer en bas. La soie est matée (fig. 15).

17- Cassée, longueur conservée 33 cm, largeur 30 cm ; soie d’emmanchement incomplète, une virole conservée.

18- Longueur 53,2 cm, largeur 40,6 cm, longueur de la soie d’emmanchement 14 cm, rondelle en alliage cuivreux au rebord festonné. Soie matée. La pointe de la faucille présente curieusement un renflement conique, peut-être destiné à empêcher que la pointe de l’outil ne se fiche en terre (fig. 16).

Une virole, retrouvée séparément, appartient à l’une des faucilles étudiées.

Aiguisoir

En fer. Il possède un corps légèrement fusiforme dont la section circulaire va s’amoindrissant vers la base. Il pré- sente dans sa partie supérieure une boucle en fer plat rabat- tue contre le corps qui semble avoir été martelée, comme l’indiquerait son plan de frappe légèrement incliné, pourvu d’un trou (pour en permettre l’attache ?). Il convient sans doute de l’associer aux faucilles et à leur affûtage.

Deux exemples proches, quoique plus longs, sont inventoriés dans l’ensemble de Neupotz (type NH 34 ; KÜNZL, 1993, t. 4, pl. 602). Un autre, malheureusement sans échelle, figure dans le dépôt de Forbach (ibid., t. 1, p. 349, fig. 1, n° 9).

19- Longueur totale 29,5 cm, diamètre maximum 1,5 cm (fig. 17).

Boîte de moyeu

En fer. Cet objet présente des ergots extérieurs opposés permettant l’emboîtement dans le bois. Il évoque la char- ronnerie : il se fixe à l’intérieur d’un moyeu de roue (emboî-

10 cm

Fig. 13. Coutre 12 (cliché J. Fauquet).

2008.12.19

(10)

213

10 cm

Fig. 14. Les faucilles (cliché J. Fauquet).

Fig. 15. Faucille 16 (cliché J. Fauquet).

2008.12.24

(11)

10 cm

Fig. 16. Faucille 18 (cliché J. Fauquet).

Fig. 17. Aiguisoir 19 (cliché J. Fauquet).

Fig. 18. Boîte de moyeu 20 (cliché J. Fauquet).

5 cm

5 cm

2008.12.18

2008.12.17

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ture) pour renforcer le passage de l’essieu. L’ensemble de Neupotz, où il figure sous le type NF5, a livré de nombreux exemplaires semblables (KÜNZL, 1993, t. 4, pl. 400- 408).

Leur diamètre intérieur oscillant entre 9,5 cm et 13 cm, la boîte 20 se situe donc dans la fourchette haute.

Deux pièces assez proches ont été recueillies au fanum de Genainville (MITARD, 1993, pl. V, n° 93 - n° 117).

20- Diamètre max. 15 cm, diamètre intérieur 11,5 cm, hauteur du cerclage 3,9 cm (fig. 18).

Chaînes

Au nombre de trois, en fer. Elles ont pu avoir des fonc- tions multiples. Toutefois, la robustesse de leurs maillons subrectangulaires évoque l’équipement du chariot, la trac- tion ou le débardage. Toutes trois possèdent un anneau piri- forme à une extrémité, deux d’entre elles sont munies de manilles destinées à éviter une torsion pouvant engendrer la rupture.

21- Longueur 198 cm. La taille de certains maillons peut atteindre 10 cm. Elle est pourvue d’une manille du type Neupotz NF 57 B, d’un anneau piriforme Neupotz NF 58 à une extrémité et d’un crochet Neupotz NF 59 à l’autre (KÜNZL, 1993, t. 1, p. 312-314 et fig. 20-21) (fig. 19).

22- Longueur 194 cm, avec une manille et terminée par un anneau piriforme (fig. 20).

23- Longueur 43 cm ; sans doute fragmentaire, elle ne comporte plus que quatre anneaux robustes et un anneau piriforme à une extrémité (fig. 2, en bas).

C. Travail du bois Hache

En fer. Vu son poids, il s’agit plus vraisemblablement d’une hache à fendre que d’une hache d’abattage. D’un type commun, elle est largement répandue.

24- Longueur 18 cm, largeur maximum du tranchant 8 cm, poids après restauration 1217,4 g ; œil de forme ova- laire (DUVAUCHELLE, 1990, type 1B p. 15, fig. 6) (fig. 21).

Mèche-cuillère de tarière

En fer bronzé, « peut-être pour améliorer la résistance à la corrosion » (CREAM 2009).

Cet outil, au manche perpendiculaire à la mèche, était utilisé en menuiserie, en charronnerie et par les sabotiers.

Il servait à faire des trous de chevilles et des mortaises. Déjà présent à La Tène ancienne, il est largement attesté sur les sites du Haut-Empire (HARNECKER, 1997) mais aussi plus tardivement, comme à Niederbieber (GAITZSCH, 1980)

Fig. 19. Chaîne 21 (cliché J. Fauquet).

Fig. 20. Chaîne 22 (cliché J. Fauquet).

10 cm

10 cm

2008.12.12

2008.12.13

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ou à Avenches (DUVAUCHELLE, 1990). Il est ici de grande dimension et présente une large cuillère. Cette tarière, selon le dernier auteur, ne serait pas antérieure au « milieu de l’Empire », de par la grande dimension de sa cuillère, ici précisément de deux digiti.

25- Longueur totale 43,6 cm ; tige de section carrée à angles arrondis terminée par une soie d’emmanchement plate et lancéolée de 10,5 cm ; largeur restituable de la cuil- lère environ 3,7 cm, soit deux digiti (0,0185 x 2) (fig. 22a et 22b).

D. Consommation Chaudrons

26- Hauteur 16 cm, diamètre 33 cm, poids après res- tauration 1541,7 g. Type Eggers n° 14, pl. 3. Ces dimen- sions correspondent bien à celles des trois exemplaires de la série de Neupotz ainsi qu’à celles de la série d’Alspach. Ceci,

comme le suggère N. Legendre, indiquerait une mesure standard pour ce type de récipients (fig. 23a et b).

En tôle d’alliage cuivreux, ce petit chaudron présente un fond concave et une panse légèrement carénée. Il a été largement rapetassé comme en témoignent les nombreuses plaques rapportées et rivetées qui en tapissent principale- ment le fond. Son rebord d’1 cm de large est rabattu à l’horizontale vers l’extérieur. Une de ses attaches d’anse est cassée. L’autre, d’origine, est une prolongation de la tôle du chaudron du bord duquel elle a été écartée et remise en position verticale par double pliage. De forme triangulaire, elle est percée d’une fente tirelire verticale, accostée de part et d’autre d’un petit trou.

Il pourrait s’agir, bien que sa carène soit peu marquée, d’un bassin de type Festland, comme à Neupotz (KÜNZL, 1993, t. 2, type NE 5, pl. 22), Colmar ou Alspach, dont le dépôt contenait quatre exemplaires (LEGENDRE, 1996). Il serait dans ce cas datable du IIIe ou du IVe siècle.

5 cm

5 cm 10 cm

Fig. 21. Hache 24 (clichés J. Fauquet).

Fig. 22. a. Mèche-cuillère de tarière 25 ; b. détail de la cuillère (clichés J. Fauquet).

a

b

2008.12.15

2008.12.16

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27- Hauteur 27 cm, diamètre max. 55 cm, à l’ouver- ture 48 cm, poids après traitement 3900 g. Type Eggers n° 6, pl. 2 (EGGERS, 1951), type Neupotz NE 1 (KÜNZL, 1993, t. 2, pl. 22). D’un type ancien, il est déjà attesté à La Tène III (fig. 24a, b et c).

En tôle d’alliage cuivreux. Il est réalisé en deux par- ties, le fond concave étant riveté à sa panse cylindrique.

Son rebord est « renforcé à l’aide d’un jonc en fer » (GRUT, 2003). Comme le petit chaudron, il a fait l’objet de nom- breuses réparations au moyen de plaquettes fixées à l’aide de rivets avec plaque et contreplaque. Sa base est lacunaire et une de ses attaches d’anse à disparu. L’autre attache est constituée d’un cylindre orné de moulures verticales qui est riveté sous le jonc et dans lequel coulisse librement un anneau en fer de 8,5 cm de diamètre intérieur. Un anneau du même type, avec un même support en cylindre mais détaché de son chaudron, est répertorié à Neupotz (KÜNZL 1993, t. 3, pl. 273, E 63).

Louches

28- En fer ; longueur 51,5 cm, diamètre 16 cm, pro- fondeur 3,5 cm. Elle est munie d’un long manche plat qui est élargi côté cuilleron et coudé à angle droit vers l’arrière, à l’autre extrémité, pour former crochet. Ce dernier se ter- mine en imitation de tête de canard, pouvant remplir la fonction de grattoir (fig. 25).

Des parallèles à Neupotz (KÜNZL, 1993, t. 2, type NE 26, pl. 19) ainsi qu’à Augst (FURGER, 1985, p. 174, fig. 7, n° 6).

29- En fer ; longueur 54,5 cm, diamètre 17,5 cm, pro- fondeur 4 cm. Abîmée au niveau du crochet et du cuille- ron, elle semble d’un type proche de celui de la précédente (fig. 26).

Coupes

30- Hémisphérique, en verre translucide ; diamètre 8,7 cm, à l’ouverture 7,8 cm, hauteur totale moyenne

Fig. 23. Petit chaudron 26 ; a. cliché J. Fauquet ; b. dessin J. Gelot.

b

5 cm

a

(15)

4,5 cm. Elle est de couleur bleu-vert (Pantone 319), avec de rares bulles mais des filandres abondantes. Son bord est replié vers l’extérieur. Le récipient présente une trace de pontil à l’extérieur du fond pourvu d’un anneau porteur. Il appartient à la vaisselle domestique (fig. 27).

Type Isings 115, A.R 109.2 (ou 1 ?). Récipient présent du Ier au IVe siècle. Parallèles à Autun-Augustodunum (1985, p. 144, n° 236a, IIIe ou IVe siècle ; n° 236b, IVe siècle), à Poitiers (SIMON-HIERNARD, DUBREUIL, 2000, p. 223-224, n° 187, IVe s., et n° 188).

31- Autre coupelle hémisphérique, retrouvée fragmen- tée ; diamètre 8,1 cm, à l’ouverture 7,2 cm, hauteur 4,6 cm.

Bien que légèrement différente car moins évasée, elle est rattachable au même type Isings 115 (fig. 28).

Coupelle carénée

32- Céramique à revêtement argi leux ; diamètre à l’ouverture 8 cm, hauteur conservée 3,5 cm. La pâte est beige orangé et l’engobe rouge orangé est de très mauvaise qualité. Le fond concave présente des cercles concentriques

5 cm

Fig. 24. Grand chaudron 27 ; a. cliché J. Fauquet ; b. dessin J. Gelot.

b a

(16)

5 cm

Fig. 24. c. Grand chaudron 27, détail du fond extérieur (cliché J. Fauquet).

10 cm

10 cm

Fig. 25. Louche 28 (cliché J. Fauquet).

2008.12.27

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dus au tournage ainsi qu’un grafitto en X (fig. 28, bas).

Jalon chronologique important avec les coupes en verre pré- cédentes, cette coupelle tardive trouve, sous l’appellation

« tasse hémisphérique à col droit sans baguette », un paral- lèle dans le numéro 417, figurant pl. 3, p. 407 (BRULET, 1990), « ainsi que dans la forme P 30, pl. XIV de l’atelier de Portout, Savoie (PERNON, PERNON, 1990), d’un diamètre d’ouverture comparable. Selon ces auteurs, ces céramiques sont à classer parmi les imitations de sigillée. EIles sont respectivement datées du Ve siècle pour R. Brulet et du dernier quart du IVe ou du début Ve pour J. et C. Pernon.

Remarquons que la présence – si tel était bien le cas – d’une céramique provenant de l’atelier de Portout ne saurait surprendre ici, leur diffusion étant attestée sur le site de Mandeure (BARRAL et alii, 2007, p. 423).

Fig. 26. Louche 29 (cliché J. Fauquet).

10 cm

10 cm

Fig. 27. Coupe 30 (cliché J. Fauquet).

10 cm

5 cm

Fig. 28. De haut en bas, coupe 31, coupe 30, coupelle 32 (dessins J. Gelot).

2008.12.28

2008.12.35

2008.12.36

2008.12.35

2008.12.34

(18)

Remerciements

Nous remercions ici vivement le Musée des Ducs de Wurtemberg de Montbéliard, particulièrement Hélène Grimaud, pour nous avoir facilité l’accès à ce dépôt ainsi que Jonathan Fauquet pour sa documentation photogra- phique.

Notre gratitude va aussi à Hervé Grut qui nous a signa- lé ce dépôt, à Jean Gelot pour ses dessins ainsi qu’à Michel Feugère, Jean-Paul Guillaumet, Sylviane Humbert, Jean- François Piningre et Annick Richard pour leurs précieux conseils.

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