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GASTON PALEWSKI PROPOS

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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PROPOS

L

es arbres dénudés, le vent qui souffle en rafales, les grands ciels où l'aurore et le crépuscule s'inscrivent dans une polychromie romantique : l'hiver s'installe ; les animaux eux-mêmes s'apprêtent à subir l'épreuve des mois qui viennent.

Sur la pelouse, les cygnes se reposent encore dans la paix des familles unies. C'est au début de janvier que les pères, obéis- sant à la loi de l'espèce, chassent leurs enfants et les contraignent à partir sous peine de mort afin de faire place aux nouveaux venus de la prochaine couvée. A la fenêtre, le matin, pinsons, mésanges, et chardonnerets frappent avec plus d'insistance quand la man- geoire est vide. Ils ne trouvent plus leur nourriture dans une nature qui se replie sur elle-même.

Et puis, tout d'un coup, c'est l'accalmie :

« Rompant soudain le deuil de ces jours pluvieux, Sur les grands marronniers qui perdent leur couronne, Sur l'eau, sur le tardif parterre et dans mes yeux

Tu verses ta douceur, pâle soleil d'automne. »

L

e drame du socialisme au pouvoir, que j ' a i vécu tant de fois en cinquante ans de vie politique, est tou- jours caractérisé par le même divorce entre la doctrine et la réalité. Croire que l'on pourrait venir à bout du chômage et maintenir le pouvoir d'achat des masses laborieuses en diminuant la productivité face à nos grands concurrents économiques et en décourageant systématiquement l'esprit d'entreprise individuel

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au profit de la propriété collective, ne peut aboutir q u ' à l'échec.

Un ralentissement possible de la crise mondiale ne saurait que différer celui-ci mais non pas l'éviter. Le recours aux expédients de toutes sortes, la distraction par le roman quotidien, qu'il se nomme S.A.C., complot ou affaire de Broglie, tout cela ne pourra rien contre la logique implacable des effets et des causes écono- miques. On nous menace, en cas d'échec, de radicaliser le pou- voir. L a réaction naturelle susciterait des hommes capables de remettre le pays sur des bases saines. Plus tôt on aura tiré les conséquences de l'échec et plus facile sera le retour à la santé de la nation.

Je suis allé à Lille pour mettre en train la deuxième tranche des travaux de remise en état de la maison natale du général de Gaulle. A cette occasion, j ' a i rappelé les leçons que le pays avait tirées de l'enseignement du général de Gaulle : maintenir l'indé- pendance nationale et les moyens de la défendre ; réaliser la fra- ternité des Français en dehors de tout affrontement de classe ; assurer la toute-puissance de l'exécutif contre les exigences contradictoires des partis politiques. Dans ce Nord qui reste sérieux et laborieux au milieu des ravages de la crise économique, dans le jardin de cette jolie et modeste maison où le grand Français, que j ' a i servi pendant tant d'années, a passé ses pre- mières années d'enfance, devant les meubles d'acajou de sa chambre natale, le souvenir de la double épopée qu'il a vécue apparaît encore plus digne d'étonnement et de respect. Puisse-t-il inspirer M . Pierre Mauroy qui avait bien voulu s'associer à cette cérémonie !

C

'est avec beaucoup d'intérêt que j ' a i pris connais- sance du livre de souvenirs du général de Boissieu.

Celui-ci évoque l'histoire peu connue des prisonniers français qui, internés en Russie lors de leur évasion d'Allemagne, nous furent rendus au moment de l'attaque de Hitler contre l'U.R.S.S.

Sous la direction énergique du capitaine Billotte, ils réussirent à nous rejoindre. J'étais alors en Ethiopie, mais j'imagine l'impor- tance que prit à Londres l'arrivée de cette troupe d'élite parmi laquelle il y avait des éléments de premier ordre. O n pouvait compter jusque-là sur les dix doigts de la main les éléments de valeur et d'expérience qui avaient rejoint de Gaulle au milieu

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de mille difficultés. Les plus valeureux, s'ils en avaient l'âge, étaient repartis se battre immédiatement en Afrique, tel ce paladin des temps modernes que fut le capitaine Leclerc de Hauteclocque.

Le jeune officier qu'était Alain de Boissieu et que Leclerc avait pensé attirer dans sa formation fut désigné par le général de Gaulle pour accompagner le général Legentilhomme, chargé d'asseoir notre emprise sur Madagascar et la Réunion. De là, il rejoignit Leclerc aux côtés duquel il se distingua, l'accompa- gnant jusqu'à Berchtesgaden où i l devait trouver le livre du général de Gaulle l'Armée de métier traduit en allemand dans la bibliothèque de Hitler. Puis il entra au cabinet militaire du Général dont il devait épouser la fille Elisabeth. Cette carrière brillante et diverse, Alain de Boissieu la retrace avec beaucoup de précision et en montrant une grande compréhension des pro- blèmes devant lesquels se sont trouvés sans cesse la France libre et son chef. Sur certains points controversés il apporte d'impor- tantes précisions.

Etant au cabinet militaire du Général, il eut à suivre certains grands procès dont celui des membres du gouvernement de Vichy.

« Je me souviens, écrit-il, d'avoir été désigné par l'amiral Ortoli pour suivre deux séances de la Haute Cour au palais de Justice, nous avions nos places dans la tribune actuelle de la presse d'où l'on voit particulièrement bien la salle.

Voir un maréchal de France de quatre-vingt-cinq ans, en uniforme, portant la médaille militaire, traduit devant cette Cour, si noble soit-elle, laissait une impression d'indéfinissable tristesse aux observateurs que nous étions, même si certains d'entre nous avions souffert durement pour nous ou nos familles du sectarisme de Vichy. Nous devions le lendemain faire un compte rendu à Gaston Palewski, directeur des cabinets civil et militaire et, parfois, celui-ci nous entraînait dans le bureau du général de Gaulle si la séance en valait la peine. Ce fut mon cas.

Le Général manifesta une grande mauvaise humeur en constatant que les responsables du régime de Vichy n'étaient pas, jusqu'à présent, jugés sur l'essentiel, à savoir les responsa- bilités dans les manœuvres qui avaient amené le gouvernement Reynaud à démissionner parce qu'il ne voulait pas de l'armistice, c'est-à-dire d'une convention signée avec l'ennemi au moyen d'une longue négociation qui ferait durer les combats plusieurs jours encore. Ce délai avait provoqué le ramassage d'un très grand

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nombre de prisonniers, alors que le cessez-le-feu des Hollandais avait permis à la plupart des mobilisés de rentrer chez eux en civil, tandis que la reine sauvegardait la légitimité. De plus, cet armistice avait entraîné la neutralisation de l'Empire et de la flotte française alors que Hitler n'avait remporté la bataille qu'en métropole. Il aurait fallu, de l'avis du Général, poursuivre la lutte à partir de l'Afrique du Nord et y retrancher l'Etat.

Dans l'esprit du général de Gaulle, les grands responsables des armistices étaient le maréchal Pétain et surtout Laval. Il me dit : "Le prestige du Maréchal a été utilisé par ce maquignon de la politique qu'était Pierre Laval. Sans le Maréchal, voyez-vous, la flotte et l'Empire auraient continué à combattre aux côtés de l'Angleterre. La réaction du général Noguès, commandant en chef désigné de l'Afrique du Nord en juin 1940, est caractéris-

tique sur ce point. La France libre aurait disposé alors de moyens considérables qu'elle aurait mis à la disposition des alliés. Croire que Hitler aurait poursuivi le combat en Afrique du Nord, à cette époque, à travers une Espagne hostile aux troupes étran- gères, au lendemain de la guerre civile, est un non-sens. Franco lui-même s'y serait opposé et aurait montré à Hitler tout le danger de l'opération lors de leur entretien à la frontière. Quant à la protection des populations qu'auraient permise l'armistice et le maintien de la zone dite "libre", c'est inexact. Il n'y a pas eu plus de civils morts sur les routes de Hollande et de Belgique, après la capitulation en rase campagne des armées hollandaise et belge qu'en France... Les Allemands ont eu vite fait de remet- tre de l'ordre dans cet exode généralisé. Tout le monde est rentré chez soi. Quant au génocide dont aurait été victime la France sans le gouvernement de Vichy, allez donc dire cela aux Français qui ont été déportés, arrêtés parfois et dénoncés souvent avec la complicité de la police de Vichy à cause des lois raciales et autres, vous verrez ce qu'ils vous répondront... Cette fiction d'un soi-disant gouvernement de Vichy, qui était à la merci des divi- sions blindées de Hitler, a coupé la France en deux, entretenu l'illusion de la résistance à la volonté de l'occupant, empêché pendant longtemps l'unité de la Résistance et semé des germes de discorde entre les Français qui ne sont pas près de s'éteindre.

Quant au général Weygand il avait fait pression lui aussi pour empêcher l'Empire français de continuer la lutte, alors que les Belges et les Hollandais poursuivaient la guerre dans leurs posses-

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sions d'outre-mer. C'est là une grande responsabilité qu'il a prise, c'est pourquoi il sera jugé. De plus, avoir contraint le gouverne- ment à la signature des armistices était une seconde faute extrê- mement grave, car cela a eu pour conséquence de faire capituler l'Etat et la nation devant l'ennemi... Ce procès est certes un moment très pénible et douloureux de notre histoire, il n'aurait jamais dû avoir lieu sous cette forme si le Maréchal avait accepté de demeurer en Suisse comme je le lui avais fait proposer. Je m'étais engagé à lui fournir tous les collaborateurs et toute la documentation qu'il voudrait pour justifier son attitude en 1940, et ensuite, au cas où il voudrait écrire. Comment n'a-t-il pas senti que ce procès était inévitable, qu'il valait mieux qu'un maréchal de France n'y soit pas physiquement au banc des accusés ? Une condamnation par contumace n'aurait pas eu la même portée." »

J'ai reproduit très largement les termes employés par le Général, car ils me semblent mettre fin à une certaine légende entretenue artificiellement de « l'épée et du bouclier ». Je rappelle d'autre part que le général Noguès m'avait dit à moi-même quand je lui demandai de continuer le combat que la principale raison pour laquelle il ne pouvait le faire était que l'amiral Darlan, ministre de la Marine de Vichy, lui refusait les bateaux néces- saires pour la défense de l'Afrique du Nord.

Boissieu rend un éclatant hommage à l'action du général Legentilhomme. Quand, à la Sorbonne, j ' a i rappelé que le général de Gaulle avait été le seul à élever la voix pour que la France, fidèle à ses alliances, restât dans la guerre, j'avais été un peu injuste envers le général Legentilhomme qui n'a pas bénéficié de la large publicité de la B . B . C . Legentilhomme commandait à Djibouti. Le gouvernement français et le gouvernement britan- nique l'avaient chargé d'assurer la direction du théâtre d'opéra- tions de la Somalie. Le 17 juin, à 16 heures, il apprend par radio que le maréchal Pétain demandait l'armistice : « Le 18 juin, écrit le général de Boissieu, le général Legentilhomme lance l'ordre du jour suivant : "Le mois dernier le gouvernement fran- çais prenait solennellement l'engagement de ne pas conclure une paix séparée avant la victoire finale. C'était la parole de la France qu'il engageait devant le monde entier. Il y a quelques jours, Paul Reynaud, s'adressant à l'Amérique, disait : 'Nous lutterons jusqu'au bout. Si la France entière est envahie, nous lutterons en Afrique du Nord, nous lutterons dans notre Empire, nous

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lutterons jusque dans nos possessions d'Amérique.' Avant-hier, refusant de renier la parole de la France, Paul Reynaud devait se retirer, vaincu par le clan de l'abandon. Un gouvernement français, constitué par un vieillard, au passé pourtant glorieux, a

accepté le reniement de la parole de la France. Officiers, sous- officiers, caporaux et brigadiers, soldats de France, accepterez- vous de remettre vos armes à un adversaire venu à la curée et qui n'a pas osé vous attaquer ? Accepterez-vous que notre dra- peau soit absent sur le front d'Addis-Abeba ? Je suis sûr de votre réponse. J'ai déclaré hier au gouverneur de la colonie, en présence du consul d'Angleterre, que, si l'Empire britannique poursuivait la lutte, je la continuerais à ses côtés."

Le 19, il reçoit un télégramme du général de Gaulle le féli-

citant chaleureusement de son attitude. Toutes les troupes, à l'ex- ception d'une partie des aviateurs, le suivent d'abord avec enthou- siasme, mais dès que l'armistice du 26 juin avec l'Italie est connu à Djibouti les défections commencent à se manifester. »

Dans la nuit du 1e r au 2 août, le général Legentilhomme que Weygand a fait remplacer par le général Germain, est contraint de s'évader de Djibouti. I l est mis à la tête des forces qui prennent une part brillante à la campagne d'Erythrée. E t puisque je parle de cette Corne de l'Afrique où j ' a i passé à la tête des Français libres presque deux années de mon existence, je voudrais rendre hommage à cette phalange héroïque d'avia- teurs qui, sous les ordres du capitaine Dodelier, ont constitué l'escadrille d'Aden et qui sont, presque tous, tombés au combat.

Pour Dodelier, dont l'influence sur ses camarades était très grande, l'armistice avait constitué une telle honte qu'il pensait qu'il fallait donner sa vie en holocauste pour racheter cette défaillance de ceux qui avaient mené les destins de la patrie.

L a mort héroïque des aviateurs d'Aden était devenue légendaire dans toute l'Afrique orientale. Boissieu rend hommage à l'un d'eux: «Parmi tous ces héros des F.A.F.L., la figure la plus marquante était peut-être celle d'un aviateur venu de la Légion étrangère, le lieutenant de Maismont. Abattu au-dessus d'Addis- Abeba, fait prisonnier, il fut délivré par l'avance anglaise. » Libéré, Maismont était venu à mes côtés. Je fus heureux d'avoir sous mes ordres un homme de cette qualité. Voyant à quel point il était encore sous l'emprise de l'exemple donné par Dodelier, je tâchais de le garder comme officier d'ordonnance auprès de

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moi. Mais la campagne d'Ethiopie était presque terminée. Il allait avec une sorte d'ardeur mystique vers cette mort au combat. Je ne pus l'empêcher de rejoindre la Légion, puis le groupe « Lor- raine » où i l trouva une fin héroïque en 1944.

Il est un autre point sur lequel Boissieu apporte d'impor- tantes précisions : « Lorsque l'on examine, écrit Boissieu, les arguments de cette fameuse querelle entre Jean Moulin et Frenay, au sujet du C.N.R., et les accusations de Frenay vis-à-vis de Jean Moulin d'avoir été un "communiste déguisé", on peut constater ceci : certes, Jean Moulin avait confié des rôles importants à Meunier, à Chambeyron, à Manhès, qui furent plus tard inscrits au parti communiste, mais cela fait trois de ses collaborateurs seulement sur une cinquantaine. En contrepartie, qui était chargé de sa sécurité ? Qui assumait son secrétariat particulier ? Qui assurait ses liaisons ?... Aucun communiste ; bien mieux, son secrétaire particulier était Daniel Cordier qui provenait de l'Action française. Les allégations de Frenay ne tiennent pas un seul instant pour qui connaissait le préfet Jean Moulin avant la guerre.

A ce sujet, je rapporterai ici, en tant que témoignage, une conversation avec le général de Gaulle, à Colombey en 1951, au moment des querelles sur la Communauté européenne de défense. A cette époque, Frenay, archi-intégrationniste, prenait parti publiquement et sévèrement contre le général de Gaulle ; celui-ci m'a dit alors : "Frenay ne me pardonnera jamais de ne pas lui avoir confié le commandement de l'armée secrète et de lui avoir préféré le général Delestraint. Mais comment vou- liez-vous que des officiers généraux résistants, en pleine posses- sion de leurs moyens, obéissent à un modeste capitaine, fût-il breveté d'état-major ? Tous les capitaines n'ont pas le rayonne- ment et les capacités de commandement d'un Leclerc ou d'un Kœnig. Frenay s'oppose à moi dans cette affaire de la C.D.E.

comme il s'opposait à moi à Londres sur la présence des partis politiques dans le C.N.R. J'affirme que sans les partis politiques dans cet organisme l'ambiance eût été bien pire lors de la Libé- ration. Le seul moyen d'éviter la guerre civile était d'intégrer les communistes dans notre organisation et pour cela il fallait jouer le jeu avec eux. C'est ce qu'a remarquablement compris Jean Moulin. D'autre part, à mon échelon, je considérais que, pour une fois où Ton pouvait faire l'union des forces de gauche

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dans un but national afin de sauver la Patrie, il fallait tenter cette chance malgré les risques que cela comportait, risques que j'avais parfaitement saisis malgré tout ce que raconte Frenay."

Ayant pris cette conversation en note, je suis sûr des termes employés. »

Boissieu rappelle la lettre que le général de Gaulle écrivait à Laure Moulin, en 1947 : « Jean Moulin, votre héroïque frère, était par excellence mon bon compagnon et mon ami. C'est parce que nous avions l'un en l'autre, et en toute connaissance de cause, une confiance entière que je l'avais choisi et désigné pour agir et parler en mon nom et au nom du gouvernement dont il était membre sur notre territoire non encore libéré. C'est pour la même raison qu'il avait, de toute sa foi, accepté de le faire.

Nos entretiens et nos travaux communs à Londres, comme les rapports qu'il m'adressait de France et les instructions que je lui envoyais jusqu'au jour même où l'ennemi l'a saisi pour le torturer et l'abattre ont été l'expression éclatante de cet accord et de cette confiance.

C'est dire quel mépris méritent les contorsions calomnieuses de ceux qui, aujourd'hui, voudraient exploiter à leur profit de partisans ou d'arrivistes, contre nos Compagnons et moi-même, la pure gloire de Jean Moulin. »

Je m'étais promis de ne plus alimenter ces vieilles polémi- ques. Mais j ' a i pu constater récemment comment les jeunes histo- riens étaient désarmés devant la masse de documents qui s'accu- mule sur cette histoire qui remonte à si peu d'années. Je reviens donc une nouvelle fois sur tout cela en saisissant l'occasion que m'offrent les importants souvenirs d'Alain de Boissieu.

M

on ami Philippe Kolb, qui est un véritable béné- dictin de l'œuvre proustienne, m'envoie le v me tome de la correspondance de Marcel Proust. Celle-ci devient de plus en plus intéressante à mesure que l'on voit se mettre en place les différents pions qui vont jouer leur partie dans sa grande œuvre à la recherche du temps perdu. Je retrouve dans cette correspondance certains des personnages que j ' a i connus plus âgés et dont je conserve affectueusement le souvenir.

Cela me donne l'occasion de les faire revivre un instant.

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Proust fait écho à cette autre tempête dans un verre d'eau qu'avait soulevée Marcelle Tinayre, qu'un ministre de l'Instruc- tion publique avait décorée de la Légion d'honneur. Le Figaro du 6 janvier 1908 avait donné la liste, non encore officielle, des croix du ministère de l'Instruction publique où figurait le nom de Mme Tinayre. L a romancière eut l'imprudence de laisser publier par le Temps du 8 janvier une lettre au directeur où elle dit : « C'est vrai, je suis décorée. Ce n'est pas ma faute...

Si j'ai pu mériter cette distinction très flatteuse, vous savez bien que je n'ai rien fait pour l'obtenir... Je ne porterai pas ce joli ruban et cette jolie croix, parce que je ne pourrai plus aller en tramway ou dans le métro sans susciter la curiosité de mes voi- sins. "Tiens, penseraient-ils, voilà une femme qui a dû être reli- gieuse ou soigner des pestiférés... Elle est bien jeune, tout de même, pour avoir été cantinière en 1870 !" Alors, non, non> ça me gênerait. » Le Figaro du 13 janvier publia, en page 3, un dessin de Forain, figurant une religieuse, sous le titre Celles qui n'écrivent pas. L e même journal annonce le lendemain 14, en première page : « Les croix des beaux-arts sont celles que nous avons déjà fait connaître, — sauf une, dont il était facile de prévoir l'échec après tout le bruit qu'elle a si malencontreusement causé ces jours-ci. La croix de Mme Marcelle Tinayre ne figurera pas, en effet, dans la promotion. » O n a bien oublié le nom et l'œuvre de Marcelle Tinayre dont les enfants étaient mes amis et qui était encore, au temps de ma jeunesse, considérée comme une des meilleures romancières de l'époque. Sa Maison du péché, qui dépeint avec force la lutte entre le puritanisme et l'amour dans la vieille maison qui avait jadis abrité d'anciennes passions, avait eu un immense succès, très mérité.

Quand j ' a i connu Marcelle Tinayre et que j'allais dans son bel appartement de la rue de Lille qui donnait sur les calmes jardins du faubourg Saint-Germain, cet incident était déjà oublié.

On ne se rappelait que le mot de Mme Strauss qui avait dit, avec son esprit plein de malice : « La poitrine des femmes n'est pas faite pour l'honneur. »

Cela posé, i l faut rappeler que Marcelle Tinayre a été l'un des pionniers — avec beaucoup de nuances et de féminité — de l'effort des femmes vers une fallacieuse égalité.

Je rencontrai chez Marcelle Tinayre Lucie Delarue-Mardrus, autre jeune femme émancipée qui avait sa place dans cette pre-

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mière vague du féminisme ; le cher abbé Mugnier, aux aguets des êtres sur le point de se laisser aller au péché et qu'il voulait secourir ; Hélène Vacaresco, encore émue d'avoir failli épouser l'héritier du trône de Roumanie et qui se grisait de vers mélo- dieux en attendant de devenir l'un des meilleurs orateurs de la Société des Nations. Bien d'autres encore qui sont entrés dans le royaume des ombres.

Le jour de la mort de Marcel Proust, Mme de Pierrebourg m'avait invité à assister à la première de la Judith d'Henri Bern- stein, admirablement jouée par Mme Simone. Et comme je disais avec un certain détachement : « Tiens, Marcel Proust est mort », je vis les traits de mes deux voisines, Mme de Pierrebourg et sa fille Mme de Lauris, tendus par un véritable chagrin. « Pauvre Marcel ! dirent-elles. Voici qu'il était arrivé à cette grande noto- riété littéraire qu'il a tant désirée et la mort l'empêche de recueillir les fruits de son immense travail. » Une lettre de Marcel Proust à Mme de Pierrebourg est destinée à la remercier de lui avoir envoyé son dernier roman, Ciel rouge, publié sous son nom de plume de Claude Ferval. C'est avec un peu d'amusement qu'on lit ce que Marcel Proust lui écrit : « Vous êtes romancier, vous ! Si je pouvais créer comme vous des êtres et des situations, comme je serais heureux ! »

Hélas ! Claude Ferval est bien oubliée tandis que l'œuvre de Proust s'installe pour toujours au premier rang.

Proust continue : « En lisant ce livre torturant et beau, je pensais, car vous faites beaucoup penser, et je me disais, ce que je me suis souvent dit, que peut-être cette exaltation du sentiment maternel, que vous avez, eut peut-être, pour notre bonheur, un certain retentissement dans une œuvre entre toutes admirée, celle de M. Hervieu. Mme de La Fayette disait : "M. de La Roche- foucauld m'a donné de l'esprit mais j'ai réformé son cœur."

Vous n'aviez besoin de personne pour vous donner de l'esprit, et bien plus que de l'esprit. M. Hervieu n'a pu recevoir que de sa propre mère cette sensibilité qu'on sent innée chez lui et qui est si profonde sous la froideur superficielle comme un cyclamen ardent sous une fine neige. Mais il est peut-être permis de penser (que) la fréquentation, le doux et constant commerce d'esprit avec une femme de votre sensibilité a pu donner dans son œuvre une place plus grande à un ordre de sentiments sur lesquels vous appeliez inévitablement son attention. Si — si indirectement que ce soit —

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vous avez une part obscure de responsabilité dans l'idée même de ce chef-d'œuvre immortel, la Course du flambeau, soyez-en bénie par la littérature française, par la littérature universelle

Baronne de Pierrebourg

qui compte peu d'œuvres aussi profondes et aussi parfaites. » E t évoquant une soirée en compagnie de sa destinataire et de Paul

Hervieu : « Dans ce décor même, devant cet arc de triomphe

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dont vous avez parlé avec une maîtrise triomphante, pouvais-je oublier la fenêtre aimée, les beaux yeux qui s'ouvrent sur lui, la douce soirée que je passais là, tandis que vous le regardiez dans l'après-midi finissant et que s'ébauchaient sans doute dans l'in- conscient de vos rêveries les belles phrases que nous lisons aujourd'hui. » E n effet, Hervieu habitait de l'autre côté de l'ave-

Paul Hervieu au cours d'une répétition à la Comédie-Française, entouré de Mme Bartet, MM. Claretie et Jules Truffier, par Yves Marevery

nue du Bois tout près de Mme de Pierrebourg. Après la mort d'Hervieu, Mme de Pierrebourg a continué à habiter cette maison proche de l'arc de triomphe où elle régnait sur le salon littéraire le plus brillant de ces années lointaines. Quelques années après la mort de Paul Hervieu, elle publia un livre de vers qui s'inti- tulait, je crois, la Trace de ses pas, sans nom d'auteur et destiné

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Anna de Noailles

à être remis à quelques amis choisis. Je fus très flatté d'en rece- voir un exemplaire. On ne peut imaginer peine plus profonde et chantée avec plus de sincérité et de tendresse désespérée. Mme de Pierrebourg était la grand-mère de Bertrand de L a Salle qui avait, lui aussi, un certain talent littéraire et qui est mort trop jeune

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après une vie assez malheureuse. J'aimais beaucoup cet ami fin et sensible. Sa mère avait été mariée avec un des amis de Proust, Louis de L a Salle, qui faisait partie du petit groupe des habitués du café Weber, où i l y eut aussi ce grand poète que fut Toulet.

Louis de L a Salle, dans son Elégie, s'adresse à la femme qui l'a quittée :

« Votre fils près de vous jouera sur la pelouse, Où vous-même avez jadis fait vos premiers pas, Vous ne songerez plus que vous fûtes l'épouse

D'un homme malheureux et que vous n'aimiez pas. » Mme de L a Salle, après s'être séparée de son mari, épousa un autre ami de Proust, Georges de Lauris, lui aussi féru de la chose littéraire et qui écrivit un assez bon roman sur une jeune fille du monde qui — ô scandale ! — s'émancipe. Il faut lire cette agréable fiction pour mesurer la révolution qu'ont subie nos mœurs depuis ces lointaines années.

Je retrouve l'atmosphère de ces salons de l'avenue du Bois.

Je vois encore l'arrivée si gracieuse d'Anna de Noailles, accom- pagnée de sa sœur Chimay, accueillie par un murmure d'admira- tion expectative, car elle se lançait sans attendre un instant dans le flot de la conversation et le dominait par ses traits acérés, ses trouvailles cocasses, son éloquence impérieuse. Mais ce n'est pas chez Mme de Pierrebourg, c'est chez Paul Morand, devant le petit jardin dallé en bordure du Champ-de-Mars, qu'elle me raconta sa première vision de Venise, en voyage de noces. C'était avant l'ère des canots à vapeur. Elle était déjà grisée par le balancement de la gondole qui l'amenait à l'hôtel Daniéli, à travers le Grand Canal, au milieu des palais dont les fenêtres s'éclairaient l'une après l'autre. Ils montent à leur chambre. Ils courent à la fenêtre et voici qu'elle voit une grande gondole s'en aller vers la lagune, chargée de musiciens et de chanteurs qui font résonner une mélodie ancienne sur la transparence des eaux : « C'était trop de beauté, me dit-elle. Je ne pouvais en supporter davantage. Je demandai à Mathieu de fermer les volets de la chambre et je me jetai sur mon lit, en reprenant ma lecture : le Colonel Chabert / »

On me pardonnera de m'attarder au souvenir que j ' a i conservé des aînés qui accueillirent avec tant de bonne grâce le jeune homme que j'étais.

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L

'école vénitienne du x v me siècle est assez mal repré- sentée au Louvre. Il y a heureusement deux excep- tions : la splendide série des fêtes vénitiennes de Guardi dont le chatoiement et l'éclat sont dignes de l'atmosphère triomphale qui transfigure certains soirs Venise. Et puis Giandomenico Tie- polo !... Celui-ci était déjà représenté au Louvre plus brillam- ment que son père Giambattista, dont nous ne possédons aucune grande décoration (à part l'arrivée d'Henri III à Venise au musée Jacquemart-André). Mais les deux tableaux de mascarade donnés par les L a Myre de Villers ont un éclat et un brio qui font du fils l'égal du père. Celui-ci avait pourtant montré dans sa décoration de la villa Valmarana à Vicence, pour dépeindre la tristesse d'Achille, une très nette supériorité sur les décorations plus superficielles dont Giandomenico avait orné la Foresteria.

Dans ce concours posthume, le fils rejoint le père grâce au geste d'une grande générosité de la comtesse de Bismarck. Ai-je été indiscret vis-à-vis de cette amie de longue date dont la beauté et la grâce offrent l'une des plus saisissantes images du Paris d'avant et d'après-guerre, quand, admirant chez elle deux magnifiques peintures, je lui dis que leur place était au Louvre ? Renonçant à son usufruit, elle les y fait entrer. Et l'on peut maintenant y admirer VEIiézer et Rébecca et le Christ et la Femme adultère auxquels leur grâce hautaine, la beauté des visa- ges, la splendeur des étoffes assignent une place à part dans l'œuvre du maître. Nous serions bien ingrats si nous ne disions pas notre reconnaissance à Mme de Bismarck.

L

a sage maison du Palais-Royal, le Conseil constitu- tionnel, où j ' a i passé neuf des années les plus inté- ressantes de ma vie, connaît tout à coup les pleins feux de l'actua- lité. Elle a déjà subi d'étranges menaces ; des membres impor- tants du parti socialiste lui ont indiqué quels devraient être ses jugements et lui ont fait entrevoir de terribles lendemains si le Conseil n'obtempérait pas. Je connais trop bien l'atmosphère de cette maison pour penser qu'elle pourrait être impressionnée par cette autre « tempête dans un verre d'eau ». C'est en toute séré- nité et dans le seul souci d'être fidèle à sa mission que le Conseil constitutionnel statue et prononce d'irrévocables arrêts.

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J'ai été fort étonné de lire dans un journal du soir un article intitulé : « Le Conseil constitutionnel en question ? » M . le Doyen Jacques Robert, que j ' a i connu mieux inspiré, y déclare que le Conseil constitutionnel n'est pas un organe politique, mais une juridiction. D'après lui, soutenir la thèse du Conseil, organe politique, serait méconnaître le principe même de la démocratie, puisque le Conseil est constitué par des membres non élus. (Rap- pelons pourtant que ces membres ne sont désignés que par des élus — et quels élus !) M . Robert ajoute que tout organisme qui dispose d'un pouvoir de décision suprême doit en supporter la responsabilité. Mais je sais par expérience qu'il n'y a pas que des responsabilités concrètes. Sur le plan moral ou psychologi- que, la responsabilité encourue ne constitue pas un moindre fardeau.

Après neuf années d'expérience je conclus qu'il est vain de se demander si le Conseil constitutionnel est un organe juridique ou un organe politique. Il doit être, i l ne peut être que l'un et l'autre à la fois.

Quant à l'objection qui consiste à dire qu'il n'est pas composé de membres élus, c'est faire bon marché de l'esprit que j'ai vu s'instaurer tout naturellement entre les membres de cette assemblée et qui les incite dans les décisions fondamentales à n'être guidés que par le souci d'être fidèles à la mission qui leur a été confiée.

Il en a été ainsi dès le début de ce haut organisme. Mais cela a été bien plus encore quand l'élection du président de la République au suffrage universel est venue, en renforçant les pouvoirs du chef de l'Etat, montrer à quel point était nécessaire l'exercice d'une sorte de contrepoids. Si le Conseil constitutionnel ne constituait pas ce contrepoids vis-à-vis de l'exécutif, où donc serait-il ? Qui en remplirait la fonction, l'Assemblée nationale ayant toujours le dernier mot vis-à-vis du Sénat ? Certes, son rôle ne s'applique que dans la limite des textes qu'il a à apprécier.

Mais, cela étant donné, son jugement doit prendre en compte les éléments politiques qui peuvent asseoir sa décision.

Je crois avoir été fidèle à la mission qui m'a été confiée quand, au cours de ma présidence, une légère atteinte à la liberté d'association devait appeler, de la part du Conseil, une réaction résolument négative.

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C'est pour motiver cette décision qui a abouti à la suppres- sion d'un texte adopté par le gouvernement et les deux assem- blées que le Conseil a pu faire entrer dans sa jurisprudence le préambule de la Constitution se référant à celui de la Constitu- tion de 1946 complété par la Déclaration des droits de l'homme de 1789.

Ce n'est pas sans un peu d'étonnement que je vois ceux mêmes qui insistaient sur le caractère sacré de ces textes les estimer maintenant démodés et propres à être accommodés au goût du jour.

Je ne crois pas pouvoir les suivre sur ce terrain. L'appro- bation donnée par l'opinion à la novation introduite dans notre jurisprudence montre à quel point la Déclaration des droits de l'homme présente pour la nation un caractère intangible et sacré.

Le Conseil, bien que, dès l'origine, il ait constitué un orga- nisme régulateur entre les pouvoirs, ne peut se substituer à l'exécutif et au législatif quant au bien-fondé des mesures qui lui sont soumises. Mais, tout en fondant son jugement sur des éléments juridiques, i l ne peut pas s'abstenir entièrement du contexte politique qui a donné naissance au texte même sur lequel il doit formuler son opinion.

C'est ainsi qu'il remplira le rôle d'élément d'équilibre vis-à- vis de l'exécutif, qu'il doit jouer avec la modération et l'objec- tivité qu'appelle le caractère irrévocable de ses décisions.

P

auvres communistes ! Obligés de changer de politique en catastrophe, ralliés au dernier moment à la can- didature socialiste à la présidence en voyant qu'elle avait le vent en poupe, les voici maintenant contraints par les événements de Pologne d'afficher au grand jour leur tiédeur vis-à-vis des libertés syndicales.

Les autres syndicats font entendre certes de véhémentes protestations. Mais ils ne protestent que contre les effets. Ils se gardent bien de protester contre les causes.

Que s'est-il passé en Pologne ? A quoi est dû le triomphe d'un syndicalisme libre renaissant dans ce vieux pays agricole, dans ce jeune pays industriel ? C'est que l'application des théo- ries marxistes, l'instauration du socialisme d'Etat en Pologne a eu pour conséquence la corruption au sommet, la raréfaction des

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denrées à la base, l'impossibilité pour tous et notamment pour les classes laborieuses de gagner de quoi se procurer une nourri- ture satisfaisante.

C'est à cela qu'aboutit l'expérience dont certains voudraient jeter les fondements en France. L a terrible leçon de choses que recèlent les événements de Pologne va-t-elle ouvrir les yeux de ceux qui avaient voté socialiste, et qui voient de plus en plus ce que signifierait un changement de société ?

Mais, par-delà la politique, ce qui donnait à l'immense manifestation des Invalides sa résonance, c'était la persistance de cette intimité de cinq siècles entre la France et la malheu- reuse Pologne, soulevées par une commune aspiration à la liberté. C'est pourquoi les coups de feu de Katowicz et de Gdansk retentissent en nous si profondément. L e vieux cantique polonais vient aux lèvres :

« Puer delicatissime,

Patriam, Patriam défende. »

(Enfant d'une délicatesse infinie — la patrie, la patrie défends-là !)

Il faut tout faire pour aider la Pologne grâce à l'action l'un monde démocratique uni et résolu. Il ne faut plus que les rolonais se disent douloureusement comme en 1830: «Le ciel est trop haut et la France trop loin. »

Par contre, ceux qui, comme moi-même, d'accord avec le général de Gaulle, ont toujours pensé que la coupure de l'Europe la mettait en danger de mort et qu'une coopération avec la Russie était nécessaire à l'équilibre mondial, constatent avec douleur que le parti de la méfiance semble l'emporter en U.R.S.S. sur les éléments raisonnables qui font confiance à la volonté de paix de l'Occident. Si ce déséquilibre se confirme, si l'inévitable tendance d'une dictature sur le pied de guerre et armée jusqu'aux dents n'est pas tenue en main et compensée par l'action de diri- geants ayant le sens de leur responsabilité, c'est à la plus terrible des impasses que nous irons.

G A S T O N P A L E W S K I de l'Institut

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