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Les apports de la cytogénétique chez le Porc
P. Popescu
To cite this version:
P. POPESCU
INRA Laboratoire de
Cytogénétique
78352Jouy-en-Josas
CedexApports
actuels
et
futurs des
marqueurs
génétiques
dans
l’amélioration
des
populations
animales
Les
apports
de la
cytogénétique
chez le
Porc
Résumé.
Les verratsay ant
conçu desportées
depetite
taille sont détectés au Centre de Traitement del’Information Général de
l’INRA (CTIG)
selon
unprocédé
dérivé du programme national de Gestiontechnique
destroupeaux
de truies. Les verratsqui engendrent
moins de 8porcelets
nés totaux enmoyenne par
portée,
sur au moins 6 mise bas sont considéréshypoprolifiques
et leurcaryotype
est examiné.Depuis
1979neuf
translocationsoriginales
ont été découvertes chez des verratshypoproli fiques.
(,’hez la
truie,
les translocations n’ont pasd’effet
sur l’intervallesevrage-oestrus
ni sur le taux d’ovulation. Par contre l’intervallesevrage-fécondation
estsignificativement
augmenté.
La réduction de la taille des
portées
des verratsporteurs
estprovoquée
par laformation
degamètes
àcaryotype
déséquilibré
qui fécondent
maisproduisent
desembryons
non viables.Les anomalies
chromosomiques peuvent
être utilisées commemarqueurs
dans les travaux decartographie génique
et pour le tri de chromosomes par lacytométrie
enflux.
Nous avons abordé la
cytogénétique
du Porc vers lemilieu des années soixante-dix. En
1979,
nous avonsdécrit pour la
première
fois enFrance,
unetransloca-tion
réciproque
chez un verratqui
engendrait
desportées
dont la taille était réduite de moitié etquali-fié pour cela
"hypoprolifique" (Popescu
etLegault
1979).
Dans cette brève mise au
point
nous nous propo-sons de décrire lesétapes
de la détection des verrats"hypoprolifiques",
de discuter les effets destransloca-tions sur les
performances
dereproduction
etd’évo-quer
quelques prolongements
vers des recherchesplus
avancées.1
/ La détection informatisée
des
verrats
"hypoprolifiques"
Les verratsayant
conçu desportées
de tailleanor-malement faible sont
repérés
périodiquement
auCentre de Traitement de l’Information Général de l’INRA (CTIG) selon un
procédé
relativementsimple
dérivé du programme national de Gestion
Technique
des
Troupeaux
de Truies (GTTT) décrit parLegault
etal (1971) et par
Dagorn
(1975). >.La
prospection s’applique
à l’ensemble deséle-vages soumis à ce programme et à toutes les
portées
dont le verrat
père
est correctement identifié. Lesverrats sont considérés comme
suspects
lorsqu’ils
ontengendré
moins de 8porcelets
nés totaux en moyennepar
portée
sur un effectif minimum de 6 mises bas.De
plus
les moyennescorrigées
pour l’effet del’âge
à la mise bas(Legault
et Owen 1976) sontégalement
fournies pour éviter une éventuelle confusion entre cet effet et celui du verrat.
Enfin,
comme l’illustre letableau
1,
les informations sontprésentées
enregard
de celles relatives aux verrats
contemporains
dumême
élevage.
En faisant
l’hypothèse
de normalité de ladistribu-tion de la taille de la
portée
à la naissance(moyenne
générale
X = 10,7 etécart-type
S =2,7)
et ensuppo-sant que les variations entre
troupeaux
sontnégli-geables,
onpeut
avoir un ordre degrandeur
de lapro-babilité d’obtenir un verrat ayant
engendré
moins de8
porcelets
parportées
en N mises bas(figure
1).Ainsi,
pour N =12,
il est normal de trouver un verrat"hypoprolifique"
sur 4167. Selon unsondage
récentengendré plus
de 5portées
(21 enmoyenne),
10d’entre eux se sont révélés
&dquo;hypoprolifiques&dquo;,
propor-tionqui dépasse
trèslargement
lesprévisions
théo-riques
etqui
laisse supposer l’existence dephéno-mènes
perturbateurs
de la distribution normale. Le même animalpeut apparaître
au cours deplu-sieurs
sondages
successifs.Ainsi,
sur l’ensemble del’année
1985,
54 cas de verratshypoprolifiques
concernant 36 animaux différents ont étéenregis-trés ; ils avaient conçu 13,7 portées en moyenne
contre
17,5
pour les 198 verratscontemporains
des mêmesélevages.
Le
système
derepérage
des verrats&dquo;hypoproli-fiques&dquo;
dans lesélevages
comporte certainesimper-fections
qui
méritent d’êtresoulignées :
- Le relevé de l’identification du
verrat
père
de laportée
n’étant pasindispensable
au calcul despara-mètres
techniques
du troupeau, il estgénéralement
considéré comme facultatif par les éleveurs de
l’étage
de
production.
Il en résulte queprès
de 60 % del’information
potentielle
est absente. En outre, 25 % environ des verrats n’ont pasproduit
le nombremini-mum de 6
portées.
Parconséquent,
le programme dedétection ne
s’applique
effectivementqu’à
environ 30 % des verrats en service.- En raison de la
généralisation
de la &dquo;conduite enbandes&dquo; les saillies ont lieu d’une manière
groupée
(sur une
période
de 2 à 3jours),
la saillie étantgéné-ralement
répétée
deuxfois,
à 12 ou 24 heuresd’inter-valle.
Or,
il arrive assezfréquemment
que le verratayant effectué la
première
saillie se trouvantindispo-nible pour la seconde est
remplacé
par un autreani-mal, pratique qui
estparfaitement compatible
avecl’objectif
de l’éleveur del’étage
deproduction qui
est avant tout d’obtenir uneportée.
Dans lesélevages
oùplusieurs
verrats sont en service simultanément (casle
plus répandu)
il existe donc uneimprécision
surcertaines
paternités
d’autantplus
difficiles à décelerque
l’espace
réservé à l’idendification neprévoit
quel’encodage
d’un seul verrat. Cette situation estillus-trée par
l’histogramme
de lafigure
2correspondant
à la translocation 4/15. La translocation 4/15 estappa-rue récemment dans un troupeau où la
qualité
desenregistrements
apermis,
en collaboration avecl’éle-veur, de
distinguer
l’effet réel du verrat de l’effetapparent estimé par la GTTT
(figure
2). Dans ce casparticulier,
l’effet défavorable de la translocation setrouve sous-estimé de
0,95
porcelets
parportée.
Depuis
1979, neuf translocationsorginales
ont étédécouvertes en
France,
l’une d’entre elles ayant été observée 6 fois.2
/ Les
conséquences
des
translocations
réciproques
surla
reproduction
Chez la truie les translocations
réciproques
n’ontpas d’effet
significatif
sur l’intervallesevrage-oestrus
(Bonneau 1990) ni sur la taux d’ovulation
(figures
3 et4). En
revanche,
selon la mêmeétude,
laprésence
d’une translocation chez le mâle ou la femelle
augmen-te
significativement
l’intervallesevrage-fécondation
(figure 4).
La réduction de la taille de
portées (figure
5,
Bonneau et al 1991) des verratsporteurs
decaryotype
déséquilibré.
Eneffet,
un verratporteur
d’une translocation
produit
troistypes
degamètes :
normaux,
porteurs
de la translocationéquilibrés
(sans
perte
nigain
de matérielchromosomique)
etdéséquilibrés, auxquels
il manque du matérielchro-mosomique
ou, aucontraire,
il en existe en excès.Les
gamètes
normaux assurent lapersistance
d’animaux normaux dans lapopulation.
Lesgamètes
porteurs de la translocation à l’état
équilibré
trans-mettent l’anomalie d’unegénération
à l’autre. Lesgamètes déséquilibrés
fécondent,
ou sont fécondésnormalement,
maisproduisent
après
la fécondation desembryons
non viablesqui
sont éliminés avant oupendant
l’implantation.
Récemment,
Gustavsson asignalé
descaryotypes
déséquilibrés
par excès ou par défaut d’un segmentchromosomique,
chez desporcelets qui
devaientmou-rir
quelques
heuresaprès
lanaissance,
issus d’unverrat
porteur
de la translocation 14/15.Les
conséquences
économiques
d’une translocationportée
par un verratpeuvent varier suivant que
cedernier est en service chez un
sélectionneur,
unmul-tiplicateur
de cochettes ou de verrats terminaux ouenfin chez un
producteur
naisseur ounaisseur-engraisseur. Rappelons
que selon une estimation dePopescu
et Tixier (1984) cette incidencereprésentait
un manque à gagner de l’ordre de 48 000 FF chez un
naisseur-engraisseur.
La situation estplus
gravelorsque
le verrat est en service dans un centreSelon une simulation
appliquée
à un verrat utiliséen
IA,
lepréjudice économique
varie de 300 000 à 600 000 FF selonqu’il s’agit
d’un verrat de race pure oude croisement (Bonneau 1990).
3
/ Quelques prolongements
versdes
recherches
plus
avancées
Les anomalies
chromosomiques
peuvent avoir unrôle
positif
dans lacytogénétique
des animaux deferme. Elles
représentent,
eneffet,
un outilprécieux
pour les travaux de
cartographie génique,
étantutili-sées comme marqueurs. Un
premier exemple
pour lePorc a été l’utilisation de la translocation 3/7 pour la localisation du
système majeur
d’histocompatibilité
(SLA) (Geffrotin et al 1984).
Un autre domaine où les anomalies
chromoso-miques
peuvent
jouer
un rôlepositif
est le tri des chromosomes par la méthode decytométrie
en flux.En raison de la modification de leur
taille,
leschro-mosomes
impliqués
dans une translocationpeuvent
modifier le
profil
de fluorescence et faciliter ainsi leurtri. A
partir
d’un chromosome isolé engrand
nombrepar cette
technique
onpeut
constituer unebanque
d’ADN,
très utile pour des études debiologie
molécu-laire.Références
bibliographiques
Bonneau M., 1990. Translocations réciproques. Conséquences chez le porc domestique. Thèse de Diplôme de Recherche de l’Université PARIS XI.
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Legault C., Molénat M., Steier G., Texier C., Lickler G.,
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