HAL Id: jpa-00206451
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Dépolarisation et “ quenching ” du niveau 6 3P1 du mercure lors de collisions avec des gaz étrangers
Jean-Pierre Barrat, D. Casalta, J.L. Cojan, J. Hamel
To cite this version:
Jean-Pierre Barrat, D. Casalta, J.L. Cojan, J. Hamel. Dépolarisation et “ quenching ” du niveau 6 3P1 du mercure lors de collisions avec des gaz étrangers. Journal de Physique, 1966, 27 (9-10), pp.608-618.
�10.1051/jphys:01966002709-10060800�. �jpa-00206451�
608.
DÉPOLARISATION
ET «QUENCHING »
DUNIVEAU 6 3P1 DU
MERCURELORS DE COLLISIONS AVEC DES GAZ ÉTRANGERS
Par J. P.
BARRAT,
Mlle D.CASALTA,
J. L. COJAN et J. HAMEL(1),
Résumé. 2014 En n’utilisant que la mesure du taux de
polarisation
de la lumière de réso-nance
optique
2 537Å,
les auteurs ont déterminé les sections efficaces pour ladépolarisation
et le
« quenching
» lors de collisions d’atomes de mercurealignés
dans le niveau 63P1
et dedivers gaz. Par des mesures
indépendantes
d’effetHanle,
ils ont déterminé les sommes des sections efficaces dedépolarisation (en
orientation ou enalignement)
et dequenching.
Lesrésultats des deux séries de mesures sont en bon accord entre eux et en accord raisonnable
avec les
prévisions théoriques.
Abstract.
2014By measuring only
thedegree
ofpolarisation
of 2 537Å optical
resonancelight,
the authors have determined the cross sections fordepolarization
andquenching
forcollisions between
aligned
mercury atoms in the6 3P1
state and various gases.They
havealso determined
by
Hanle effect measurements the sums of the cross sections fordepolari-
zation
(with aligned
or orientedatoms)
and forquenching.
Both measurementsgive
resultsin
good
agreement with each other, and in reasonable agreement with theoreticalpredictions.
PHYSIQUE 27,’SEPTEMBRE-OCTOBRE 1966, .
Introduction. -
Lorsque
des atomes d’une vapeurmonoatomique
sontportés
dans un niveauexcité,
on
observe,
enprésence
de gazétranger,
lesphéno-
mènes
appelés
«quenching
» etdépolarisation
durayonnement
de fluorescence réémis. De nombreuxauteurs ont étudié
qualitativement
etquantita-
tivement ces
effets,
enparticulier
dans le cas del’excitation d’atomes de mercure dans le niveau 6
3 PI
parabsorption
du rayonnement de résonance 2 537À
-~- 63P1) [1, 2, 3],
mais il est difficiled’interpréter simplement
les résultats des mesuresles
plus
anciennes. N’utilisant pasd’isotopes séparés,
les
expérimentateurs
excitaient en même temps, avec des intensités relatives souventincontrôlées,
la réso-nance
optique
des diverses composanteshyperfines
de la raie 2 537
A ;
or le taux depolarisation
et leseffets de
dépolarisation
varient de l’une à l’autre deces
composantes.
On ne tenait pas compte nonplus
en
général
du «quenching
»apparent
lié àl’élargis-
sement et au
déplacement
des raiesd’absorption optiques
enprésence
de gazétranger (effet Lorentz) [1]
ni del’allongement
de la durée de vieapparente
du niveau 63P,
lié àl’emprisonnement
du rayon- nement de résonanceoptique [4].
Les mesuresplus
récentes
[3]
neportent
engénéral
que sur les sections de chocd’élargissement
de raies de résonancemagné- tique
ou d’effet Hanle et nepermettent
pas d’atteindreséparément les, sections
de choc dedépo-
larisation
a2 ..
et de «quenching
»6Q.
Il nous a doncparu intéressant de
reprendre systématiquement
avec des moyens
modernes,
les mesures deaD
etcri (1)
Faculté des Sciences deCacn,
Laboratoire deSpectroscopie Atomique (Laboratoire
associé auC. N. R.
S.).
dans le cas du niveau
6 3Pi
du mercure et de con-trôler les résultats par des mesures
d’élargissement
des raies d’effet Hanle en
présence
de gazétranger, qui
donnentaD + ai.
Nous avons à cette occasionvérifié que, y selon les
prévisions théoriques
d’Omont
[5]
et en accord avec les mesures deFaroux dans le cas de l’hélium
[6],
les sections de chocd’élargissement
des raies d’effet Hanle peuventêtre différentes selon que l’on porte les atomes de
mercure dans le niveau 6 en les
alignant
ou enles orientant.
I.
Rappel
de résultatsthéoriques.
- 1~ L’EFFETHANLE EXPRIMÉ A PARTIR DE LA MATRICE DEN-
SITÉ. - Nous nous limiterons au cas des
isotopes pairs (sans spin nucléaire)
du mercure. Le niveaufondamental
6 ISO
a un momentcinétique
J =0 ;
le niveau excité 6
3Pi
a un momentcinétique
J= 1 ;
l’écart
énergétique
de ses trois sous-niveaux Zeeman dans unchamp magnétique Ho
seradésigné
On excite les atomes avec la lumière issue d’une
source de
largeur spectrale supposée grande
devantla
probabilité
d’émissionspontanée
dans la tran-sition
6 3P1 --~ (T
=1/r
=1,18
Xdurée de vie du niveau 6
3P1 ~4J),
etpolarisée
avecun vecteur
électrique parallèle
au vecteur unitaire eo.Dans ces
conditions,
la matrice densité poqui repré-
sente
juste après
l’excitation un ensemble d’atomesqui
viennent d’êtreportés
dans l’état6 3P1
estdonnée par
[7] :
Les éléments de matrice de D entre l’état fonda-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01966002709-10060800
mental f
> et les sous-niveauxZeeman m
> de l’état excité sont[4]
(i, j, k,
vecteurs unitaires des axes decoordonnées ;
l’axe de
quantification
étantparallèle à k).
En l’absence d’interaction avec les molécules d’un gaz
étranger
et en l’absence de diffusionmultiple,
l’évolution dans le
temps
de la matrice pqui repré-
sente les atomes excités satisfait à
[7]
où je est l’hamiltonien
représentant
l’effet Zeeman dans l’état excité : JC = hmJ. ;
7~ estproportionnel
au flux lumineux excitateur. On trouve
qu’à
l’étatstationnaire,
la matrice densité a pour éléments :Le flux lumineux réémis avec un vecteur élec-
trique parallèle
au vecteur unitaire e est propor- tionnel à[4, 7, 8]
On retrouve de nombreux résultats connus :
a)
Si l’excitation estincohérente,
7t ou a+ ou 6_.p. est
diagonale,
ainsi que ps. Si parexemple
l’exci-tation est
polarisée (lumière
incidente se propa- geant suivantOx,
avec un vecteurélectrique
eoparallèle
àOz) (cf. fig. la)
le taux depolarisation
dela lumière de résonance
optique
réémise dans ladirection
Oy
est 100% (lumière
totalementpola-
risée avec e
parallèle
àOz).
b)
Si l’excitation est « cohérente»(il s’agit
bienentendu de cohérence
hertzienne) [9]
po n’est pasdiagonale
et les termes de cohérence dans ps et Ireprésentent
l’effet Hanle. Enparticulier
en exci-tation 6+
+
a- cohérente(lumière
incidente se pro-pageant
suivant Oxpolarisée rectiligne
avec eoparallèle
àOy) (cf. fig. 1b)
on trouve pour le flux réémis suivantOy
avec eparallèle
à Ox :C’est la forme
classique
dusignal
d’effet Hanle.c)
Dans les conditions d’excitation deb,
onn’introduit de la cohérence hertzienne
qu’entre
lessous-niveaux
+ 1
et - 1 de l’état6 ~jP~.
Pour enintroduire entre les trois sous-niveaux
(- 1, 0, 1)
il suffit
d’opérer
avec une lumière excitatricepola-
risée
elliptique qui
se propage suivantOx ;
enparti-
culier une excitation en lumière circulaire droite ou
FIG, i.
gauche
sepropageant
suivant Oxcorrespond
à :eo =
(k ~ (cf . fige ic).
On trouve pour les flux lumineux réémis suivant
Oy,
avec un vecteurélectrique parallèle
à Ox et Ozrespectivement :
Mais si l’on observe suivant
Oy
à travers unanalyseur
circulaire droit ougauche,
les flux reçussont :
Les termes en
(Or l(r2
+C02)
résultent des effets de cohérence entre les niveaux m et m’ avecm - m’ = +
1. Les atomes ont été orientés et nonseulement
alignés [5].
Les termesd’alignement
etd’orientation ont d’ailleurs été
séparés
dansl’expres-
sion de
I~
en fonction des éléments de matrice de p..La mesure de
permet d’étudier ces effets en éliminant les termes
usuels d’effet Hanle en
r2/(r2
+4~).
L’allure dela courbe
représentant I+
-- I- en fonction deHo
est celle d’une courbe de
dispersion.
20 EFFET DE LA DIFFUSION MULTIPLE. -
A. Omont
[10]
montre que l’effet de la diffusionmultiple s’exprime
d’une manièreparticulièrement simple
si ondéveloppe
la matrice densitérepré-
sentant les atomes excités suivant des matrices de base
qui
sont lescomposantes
de tenseurs irréduc- tibles :..
Dans les
expressions (7)
et(8) précédentes
on aen
particulier :
L’équation (3)
s’écrit en l’absence de diffusionmultiple
pour un hamiltonienreprésentant
unchamp magnétique Ho
=coly dirigé
selon Oz.On montre
[4, 10]
que l’effet de la diffusion mul-tiple (emprisonnement
de la lumière de résonanceoptique),
yquand
lapression
de vapeur de mercuren’est pas trop
élevée,
est deremplacer
dans leséqua-
tions
(11)
et(12)
la constanter,
inverse de la duréede vie du niveau
excité,
par trois constantesrk dépendant
seulement dek,
dont les valeurs sont :x est un
paramètre compris
entre 0 et1, qui repré-
sente
l’importance
del’emprisonnement ; x
estégal
à la
probabilité
moyenne pourqu’un photon
derésonance
optique
réémis par un atome à l’intérieur de la cellule de résonance soit réabsorbé par unautre atome.
Les constantes de temps
qui apparaissent
dans lescourbes d’effet Hanle
envisagées plus
haut :b),
courbe en forme
d’absorption r2~(r2 -~- 4CO2)
etc),
courbe en forme de
dispersion (ùf l(r2
+Cù2),
devien-nent donc
respectivement r 2
etrl
au lieu de r.Cet effet a été vérifié
expérimentalement [4, 11].
30 EFFET DES COLLISIONS. - Omoni
[5]
a montréque l’effet des collisions contre les molécules d’un gaz étranger était de
rajouter
au second membre deséquations (11)
des termes de la formeoù Zk est
mdépendant de q
etdépend
seulementde k. A
chaque Zk correspond
une section de chocsk
par la relation
N est le nombre de molécules de gaz
perturbateur
par unité de
volume ; R
est la constante des gazparfaits ;
T est latempérature absolue, M1
etM2
les masses moléculaires du mercure et du gaz pertur- bateur.
a)
Pour k =0, Pô
= 1 Tr oreprésente
lapopulation
totale du niveau6 ~jP~.
Le terme enZo représente
la diminution du nombre des atomesdans ce
niveau,
donc les collisions de «quenching
».Nous poserons dans la suite
Zo - (section
efficace de «quenching »).
b)
Pour k = 1 ou2, Zk > Zo
=Zg, puisque
toutecollision faisant
quitter
à l’atome de mercurequi
lasubit le niveau 6
3 PI,
détruit afortiori
la contri-bution de cet atome à la cohérence et à la
polari-
sation.
’
Nous poserons
Les
ZD
et6D
décrivent donc l’effet des chocsqui
détruisent la
polarisation
et la cohérencequi peut l’accompagner,
sans fairequitter
aux atomes leniveau 6
3 Pl.
et6D
sont les sections efficaces de destruction del’alignement
et de l’orientation res-pectivement ;
il en résultequ’en présence d’empri-
sonnement et de
collisions,
r doit êtreremplacé
dansles
expressions (6)
et(8) représentant
l’effet Hanlerespectivement
par :611 dans les termes en -i- 4w"-
qui
sont liés auxP22.
dans les termes en
rw/r2 +
w2qui
sont liés auxpl,7.
40 PRINCIPE DE LA MESURE DE
6Q
ET - Onpourrait envisager
de mesurerC12
en étudiant le flux lumineux total réémis par un nombre d’atomes demercure constant à excitation lumineuse
fixe,
en fonction de lapression
du gazétranger.
On voit eneffet aisément que ce flux est
proportionnel
à :(formule
du type de Stern-Volmer[1])
mais en
pratique,
la raied’absorption
estélargie
etdéplacée
par laprésence
du gazétranger.
Il enrésulte que l’excitation
optique représentée par ?,
ne peut être corisidérée comme constante avec la
pression
du gazétranger
et varie dans un sens diffi-cilement
prévisible, qui dépend
enparticulier
de laforme et de la
largeur
de la raie émise par la sourcelumineuse excitatrice. Aussi avons nous
préféré
mesurer simultanément
ZQ
etZI
pourchaque
gazen mesurant le taux de
polarisation
de la lumière derésonance
optique,
en l’absence de tout effet decohérence. Dans le cas d’une excitation lumineuse
(lumière
se propageant suivantOx,
de vecteur élec-trique
eoparallèle
àOz)
on trouve que les flux lumi-neux réémis dans la direction
Oy,
avec vecteur élec-trique parallèle
à Oz et Oxrespectivement,
sontproportionnels
à :~ , dépend
de lapression
du gazétranger,
maiss’élimine si l’on mesure le taux de
polarisation :
zQ/r
etZ;¡r
sontproportionnels
à lapression
p du gazétranger
et aux sections de choc. On peut poser :d’où :
x peut être déterminé par une mesure de durée de cohérence
indépendante.
La courbequi représente 11P
en fonction de p permet la détermination deai
et Si
1 /P
estreprésentée,
aux erreursprès,
parune droite en fonction de p, on peut
prendre C2
= 0et la pente de la droite donne
al2.
Q
Si la courbure de
l’hyperbole représentative
de
11P
ne peut êtrenégligée,
la limite de1 /P quand
p --~ oo donne le rapport
al2fa2 ;
la pente de la tangente àl’hyperbole quand
p 2013~ 0 donne unecombinaison linéaire de
6Q
etcr;2.
On en déduitles deux
paramètres G2
etaD
aveclesquels
onreconstitue la courbe
théorique
donnant11P
enfonction de p, afin de la comparer avec la courbe
expérimentale.
REMARQUE :
Unprocédé identique pourrait
êtreutilisé pour mesurer
6Q
et6D,
mais il faudrait alors exciter en lumière a+ et observer les flux lumi-neux a+ et 6_
réémis,
donc exciter et observer dans la même direction. Les difficultéspratiques
d’unetelle mesure sont évidentes et nous ne l’avons pas tentée.
50 PRINCIPE DE LA MESURE DE
6Q
+al2
ET DE6Q
-~- - On excite en lumière a+ -~- a- + 7tcohérente,
parexemple
lumière circulaire se propa- geant selonOx,
et on observe la résonanceoptique
suivant
Oy.
a)
Avec unanalyseur
linéaire orienté selonOx,
onobserve en fonction du
champ magnétique
unsignal
d’effet
Hanle
de la forme1 + (2 1 Co /]Pl) 2
avecd’après (17) :
La
largeur
à mi-hauteur des courbes obtenues donner",
d’où6Q + al2.
b)
Avec unanalyseur circulaire,
on observe uneffet Hanle
qui
est la somme de deux termes(cf. c,).
On
sépare
donc le faisceau lumineux de résonanceoptique
à l’aide d’un diviseur de faisceauqui n’altère
pas sa
polarisation
et on recueille le flux lumineux danschaque
faisceau à l’aide d’unanalyseur
circu-laire droit pour
l’un, gauche
pour l’autre. La diffé-rence des
signaux
recueillis est alorsproportionnelle
à :
avec
d’après (17)
l’abscisse du maximum de la courbe obtenue en
fonction de
Ho
donneT",
d’oùa2 + 6D.
En
pratique, les procédés
de mesure effectifs dif- fèrent par certains détails de cesprocédés
deprin- cipe, ;
ils seront décrits en détailplus
loin(III,
2et
I I I, 3) .
II.
Dispositif expérimental
- 10 CELLULE DERÉSONANCE - GAZ ÉTRANGERS. - La cellule de réso-
nance est en silice
fondue, cubique,
de 3 cmd’arête,
une des faces étant étirée en
piège
à lumière etraccordée à un bâti de pompage. A l’aide d’une pompe à
palette
et d’une pompe à diffusiond’huile,
on peut faire dans le bâti un vide
poussé (de
l’ordrede
quelques
10-s mm demercure)
que l’on contrôleavec une
jauge
dePenning.
Un robinet permet d’isoler le bâti des pompes, et
un autre permet de le mettre en communication avec une goutte de mercure naturel que l’on a distillé sous
vide
poussé.
Lors des mesures, latempérature
de la goutte de mercure est maintenue à - 25 ~C environ à l’aide d’undispositif réfrigérant
à effetPeltier,
afin que les effets de
l’emprisonnement
restentfaibles. Un gaz
étranger
peut être introduit dans le bâti à l’aide d’une microfuite. Sapression
est con-trôlée avec une
jauge
de Piraniqui
est étalonnéepour
chaque
gaz à la fin des séries de mesures parcomparaison
avec unejauge
de MacLéod.20 CHAMP MAGNÉTIQUE. - La composante hori- zontale du
champ
terrestre estcompensée
à l’aidede deux bobines de 9 cm de diamètre
placées
autourde la cellule en
position
de Helmholtz. Lechamp
directeur
principal Ho
estvertical,
il est fourni par deux bobines de 28 cm de diamètre enposition
deHelmholtz,
alimentées par une alimentation stabi- lisée à transistors(Fontaine
type3050).
L’uniformité duchamp
ainsi obtenue dans le volume de lacellule,
de l’ordre de 5 X
10-4,
est suffisante pour desmesures de
largeur
de courbe d’effetHanle,
dont laprécision
nedépasse
pas 1%.
On détermine lechamp
en valeur relative en mesurant avec un poten- tiomètre AOIP
type
P12,
la d. d. p. créée par lecourant
magnétisant
aux bornes d’une résistancemaintenue à 0 °C. On a étalonné le
champ
en utili-sant la résonance
magnétique
du niveau6 3P1
dont le facteur de Landé est connu
[11].
3~ EXCITATION OPTIQUE
(cf. fig. 2).
- On utiliseFIG. 2.
du mercure naturel dans la cellule de résonance
optique
et l’on désire ne pas exciteroptiquement
lesisotopes impairs.
On utilise donc une source excitée pardécharge
hautefréquence,
contenant del’argon
sous une
pression
dequelques
millimètres de mercure et du mercure2o2Hg
presque pur. La structurehyperfine
de la raie 2 537A [12]
étantgrande
devant la
largeur Doppler
descomposantes
on n’excitera ainsi que les atomes2’12Hg
dans la cellule de résonance.Toutefois;
la source contient un trèsfaible
pourcentage
de199Hg
et201 Hg.
On élimineleur excitation dans la cellule en
interposant
sur letrajet
du faisceau un filtre constitué par une cuve C"à faces
parallèles
de 1 cmd’épaisseur,
contenant unéchantillon de mercure enrichi en
199Hg.
Ce filtreabsorbe les composantes
hyperfines
desisotopes impairs,
sauf la composante b de201Hg [12]. I,’expé-
rience montre que le résidu d’excitation des
isotopes impairs
est très peuimportant
et peut êtrenégligé.
Le taux de
polarisation
de la lumière de résonanceoptique
en excitation 7t atteint en effet 95%
etl’écart à la valeur
théorique
100%
peut être attribuéà la diffusion
multiple
et àl’imperfection
despola-
riseurs.
Pour
polariser
lerayonnement
excitateur onutilise des films
polariseurs
U. V.(Kâseman type
W62).
Le taux depolarisation
de la lumièrequi
atraversé un film W 62 n’est que de 80
% environ,
aussi doit-on en superposer trois pour obtenir une
lumière suffisamment
polarisée
dans les mesures detaux de
polarisation
en excitation 77. Le caractèreimparfait
de lapolarisation
nécessite des corrections(cf. plus
loinII1.1).
Pour les mesures d’effetHanle,
la
qualité
de lapolarisation
de la lumière excitatriceest moins
importante.
On utilise deuxpolariseurs
W 62 que l’on fait suivre d’une lame cristalline dont les
lignes
neutres sont à 45° duchamp Ho
et duvecteur
électrique
transmis par lepolariseur.
Lalame n’étant pas exactement quart d’onde pour 2 537
A
le calcul devra en tenir compte(cf. plus
loin
111.3).
4~ DÉTECTION
(cf. fig. 2).
- La cellule estplacée
dans une boîte noircie intérieurement
percée
de deuxfenêtres,
l’une pour l’excitation et l’autre très voi- sine de la face d’entrée de la cellule de résonance pour la détection. La face de sortie de la cellule estplacée
aufoyer
d’une lentille en silice fondueLl.
Les faisceaux
parallèles
obtenus traversent unprisme
de WollastonW, puis
une lentille en silicefondue
L2.
Leprisme
W divise le faisceau en deux faisceaux ayantrespectivement
un vecteur élec-trique
horizontal(parallèle
àOx)
et vertical(paral-
lèle à
Oz).
Les deux faisceaux sontrenvoyés
surdeux
photomultiplicateurs
PM 1 et PM 2 à l’aidede deux
prismes
à réflexion totale en silice fonduePl
et
P2.
Undispositif
permet d’introduire devant leprisme
de Wollaston une lame cristalline afin de transformer enanalyseurs
circulaires ouelliptiques
les deux
analyseurs
linéairesqu’il
constitue. Lescourants
photoélectriques
sont mesurés à l’aide de latension
qu’ils
créent aux bornes d’une résistance decharge,
mesurée elle-même avec un multimesureurLemousy
type ERIC. Dans le cas où l’on veut sous-traire les tensions
obtenues,
on utilise un voltmètredifférentiel à haute
impédance
d’entrée BEC type 98 A.III. Mesures et résultats. 2013 1~ MESURE DES TAUX DE POLARISATION. - Les courants
photoélectriques il
eti2
reçus par les deuxphotomultiplicateurs
enl’absence de lame cristalline sur le
trajet
du faisceaude détection sont
proportionnels
aux flux lumi-neux
Ix
etIx
de résonanceoptique polarisés
avec unvecteur
électrique parallèle
à Ox et Ozrespecti- vement : il
=k1 Ix, i2
=k2 Ix.
Mais les coeffi-cients
k1
etk2
sont différents en raison des sensi- bilités différentes des deuxphotomultiplicateurs
etdes
dissymétries
inévitables entre les deux faisceauxséparés
par le Wollaston.Aussi pour mesurer P =
(Ix
- -f-Iz)
onopère
de lafaçon
suivante. Onmesure il et i2 puis
on
interpose
devant leWollaston,
sans rien modifierautrement à la
géométrie
du montage, une lame demi-onde pour 2 537A,
dont leslignes
neutressont à 45° de Ox et Oz.
Après
traversée de cettelame,
les flux lumineuxI,,
etIx
sont devenustin
et
tIx (t
= coefficient de transmission de lalame)
mais leurs vecteurs
électriques
sont devenusparal-
lèles à Oz et Ox
respectivement.
Lesphotomulti- plicateurs
1 et 2 mesurent alors :L’expression théorique
de P donnéeplus haut (1.4)
suppose que la lumière incidente est
parfaitement polarisée.
En raison del’imperfection
despolariseurs
utilisés pour
l’excitation,
les flux lumineux incidentspolarisés parallèlement
à Oz etOy
sontrespecti-
vement
proportionnels
à Àet y
avec y « À. Ontrouve alors pour
l’expression théorique
de P :x est déterminé avec la même
géométrie
par desmesures d’effet Hanle
quand
p = 0. On trouve que l’effet résiduel del’emprisonnement
estfaible,
maisnon
nul, lorsque
la goutte de mercure est à - 25 °C.Il est difficile
d’opérer
à unetempérature
inférieureà - 25 °C avec le
dispositif réfrigérant employé ;
d’ailleurs les
signaux
de résonanceoptique
devien-draient alors très
petits
et les mesures difficiles. Ona trouvé x =
0,03.
sation maximum que l’on obtiendrait en l’absence de diffusion
multiple
et de collisionsdépolarisantes.
L’extrapolation
de la courbe donnant P en fonctionde la
pression
de vapeur de mercurequand
celle-citend vers zéro donne
Po
=0,97.
On trouve alors :
Si la courbe
représentant 1 IP
en fonction de pest une droite aux erreurs
d’expérience près,
c’estque l’on peut
prendre
dans la limite de ces erreursal
= 0. La pente de cette droite donne alorscrl’2.
Si la courbe
représentant 1/.P
en fonction de pprésente
une courbure nonnégligeable,
on pose :614
.La courbe
représentative
de cetteexpression
enfonction de est une droite dont l’ordonnée à
l’origine
donne et la pente une combinaison linéaire deai
et92
Comme0,3~/(1 2013~c) ~ 0,01
lestermes
qui
contiennent ce coefficient sont en fait destermes correctifs
petits,
etl’imprécision
de la mesurede ce coefficients n’affecte que très peu la
précision
des résultats. Les
figures 3,
4 et 5représentent
lesFIG. 3
droites obtenues dans les deux cas
(ai
~ 0 et0)
pour les divers gazétrangers
étudiés. Les sections de choc obtenues sont donnéesplues
loin(tableau I,
colonnes 1 et2).
2o MESURES DE
6Q + d2.
- Oninterpose
sur letrajet
du faisceau lumineuxexcitateur, après
lespolariseurs rectilignes,
une lame cristalline dont leslignes
neutres font unangle
de 450 avecOy
et Oz.La lame dont nous
disposons
n’est pas exactement quart d’onde pour 2 537A,
mais introduit undépha-
sage 2oc voisin de
7r/2
entre les vibrationsqui
latraversent
parallèlement
auxlignes
neutres. II enrésulte que eo =
(sin oc)
k+
i(cos oc) j (lumière
incidente
elliptique
d’axes sin a et cos ce,parallèles
Fic. 4.
FIG. 5.
à Oz
et Oy respectivement).
Onn’interpose
pas de lame cristalline devant leprisme
de Wollaston à la détection. Lesignal
reçu par l’un desphotomulti-
plicateurs
est alors constant. Celui quereçoit
l’autre615
dépend
duchamp magnétique
selon une loi enA -~- +
4c~).
On oppose les deuxsignaux
reçus et on
agit
sur les tensions d’alimentation desphotomultiplicateurs
de manière à annuler leur diffé-rence pour m
grand.
On trace alors la courbeexpéri-
mentale de la différence des deux
signaux
en fonc-tion de
Ho,
de la forme+ 4(ù2)
et on déduit r"pour les conditions de la mesure. La mesure pour p = 0 donne la valeur du
paramètre x
de diffusionmultiple.
Les mesures pourp ~
0 permettent detracer les courbes
représentant
T" en fonction de p.Ce sont des droites pour
chaque
gaz, dont la pente donne6Q
-t-gl2.
Lafigure
6représente
un ensembleFIG. 6.
de courbes d’effet Hanle pour
l’oxygène (toutes
lescourbes du réseau ont été ramenées à la même
amplitude)
et lesfigures
7 et 8représentent
lesdroites obtenues pour les divers gaz. Les valeurs obtenues pour
ai +a]2
sontportées
dans lacolonne 3 du tableau 1.
3° MESURES DE
C2
+a~2.
- Onopère
commeci-dessus,
mais eninterposant
sur le faisceau de détection devant le Wollaston une lame cristalline dont leslignes
neutres font unangle
de 45~ avec Oxet Oz. Si la lame était exactement quart d’onde pour 2 537
Á,
on obtiendraitl’équivalent
de deuxanalyseurs
circulaires devant les deuxphotomulti- plicateurs.
Mais la lame n’est pas exactement quartFIG. 7.
Fig 8.
d’onde et introduit un
déphasage
2a’ voisin deentre les vibrations
qui
la traversentparallèlement
àses
lignes
neutres. On détecte sur lesphotomulti-
plicateurs
la lumière de fluorescencequi
a un vecteursélectrique parallèle
à :Les flux lumineux
correspondants
sont :Les termes en cos oc’ sin «’ sont les seuls inté-
ressants. Avec les notations d’Omont
[5]
ilsdépen-
dent de Ce sont des fonctions
impaires
.
co/r"
de w ,
proportionnelles
à i+ (w’/I’ ) + (Cù Ir’) 2. . Les autres
termes sont des fonctions
paires
de w. Onajuste
lestensions d’alimentation des
photomultiplicateurs
detelle sorte que le
signal d’opposition
de leurs deuxcourants soit aussi voisin que
possible
d’une fonctionimpaire
de Cù. Il estpratiquement impossible
d’éli-miner entièrement les termes
qui
sont fonctionspaires
de w ; on achève de les éliminer en traçant la courbeexpérimentale qui représente
lesignal d’opposition quand
w varie de - oo à+
oo, et enla
décomposant
en une somme de deuxfonctions,
l’une
paire,
l’autreimpaire.
Cettedécomposition
estunique
et la fonctionpaire
a un maximumpetit
devant celui de la fonction
impaire.
On peut vérifier que la forme de la fonctionpaire
est celle d’une courbe de Lorentz delargeur
1,"(h"
ayant d’ailleurs étédéjà mesuré).
On vérifie enfin que la fonctionimpaire
a bien la formeprévue ; la:distance
de sesmaxima permet de déterminer r’. Pour
chaque
gaz, la pente de la droitereprésentant
r’ en fonction de p permet de déterminer-~- al2.
Lafigure
9repré-
sente un ensemble de courbes d’effet Hanle pour diverses
pressions d’argon
et lesfigures
10 et 11représentent
les droites obtenues pour les divers gaz.Les résultats pour
aô
+6D2
sont donnés au tableau I(colonne ~~).
4° RÉSULTATS. - Nous avons mesuré les sections de choc
6Q, aD
etdD2,
pour les gaz rares,l’azote, l’hydrogène, l’oxygène, l’oxyde
de carbone et le gazcarbonique.
Les résultats sont donnés par le tableau I. Tant que lapression
du gazétranger est
assez faible pour que le «
quenching
», s’ilexiste,
etla
dépolarisation,
restentfaibles,
lerapport signal
sur bruit est bon
(de
l’ordre de100) ;
ilpeut
auxplus
fortespressions
descendrejusqu’à
20. Lamesure des taux de
polarisation
se fait avec uneerreur de l’ordre de
quelques
pour cent. L’erreursur les mesures de 1" et ru ne devrait pas
FIG. 9.
dépasser
2%
aux faiblespressions
3 à 4%
auxplus
fortes,
La jauge
de Pirani étant étalonnée pourchaque
gaz, l’erreur sur lespressions
neprovient guère
que des erreurs de lecture et ne doit pasdépasser
2 à 3%.
Nous pensons dans ces conditions que la marge d’erreur maximum sur les sections de choc est de 5 à 10%
selon les cas. On vérifie d’ail- leurs que les sommes des valeurs deaQ
etaD
mesu-rées par l’intermédiaire du taux de
polarisation
coïn-cide bien dans les limites d’erreur avec leur somme
mesurée directement par l’effet Hanle.
Lorsque
nousadmettons
aà
= 0 celasignifie
que la courbe don-nant
1 /P
en fonction de p est en accord avec1
A2.
On a donné à titre decomparaison
lesrésultats obtenus par Brossel
r3]
pour6Q -~- 6D qui
617 TABLEAU 1
N. B. - Toutes les valeurs sont en
A2.
sont en
général
en bon accord avec les nôtres. Enfinnos résultats sur l’hélium sont en bon accord avec
les déterminations récentes de Faroux
[6].
5~ COMPARAISON AVEC LES PRÉVISIONS THÉO- RIQUES. - Les
prévisions théoriques
lesplus
récentes sont celles de
Byron
etFoley [13]
et cellesd’Omont
[5].
Elles ne concernent que le cas des gazrares. Il est malheureusement difficile de les con-
trôler
quantitativement.
Unecomparaison
détailléenécessite en effet l’évaluation de r2 ~, moyenne du carré de la distance au noyau d’un électron
optique
dans l’atome de mercure et dans celui dugaz rare. Les auteurs cités utilisent des fonctions d’onde de Slater
[14J,
mais il nous semble que les rayonsatomiques
moyens donnés par ces fonctionssont sensiblement trop
grands,
surtout pour le mer-cure et les gaz rares de numéro
atomique
élevé(Kr
etXe).
FIG. 11.
Il est moins direct de comparer des rapports de sections de choc avec les
prévisions théoriques,
maisles r2 > peuvent alors être éliminés. A ce
point
de vue, on s’attend bien à trouver 0 pour les gaz rares, et Omont
prévoit
un rapport de l’ordre de1,1,
la valeurprécise dépendant
des appro- ximations laites pour les collisions à très faible para- mètred’impact.
Les résultatsexpérimentaux
vontde
1,04
à1,28 (tableau II,
colonne1),
et l’accordavec la théorie est donc satisfaisant. Il l’est beau- coup moins si l’on compare
6D
pour le niveau6 3P,
du mercure avec les valeurs
6D
donnés par Tittel[15]
pour le niveau 6
3p2 (tableau II,
colonne2). L’expé-
40