A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. C HIPART
De l’influence que l’aimantation du milieu exerce sur les actions magnétiques
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 13 (1921), p. 117-161
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1921_3_13__117_0>
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DE L’INFLUENCE QUE L’AIMANTATION DU MILIEU EXERCE SUR LES ACTIONS MAGNÉTIQUES
PAR H. CHIPART.
, INTRODUCTION .
Lorsque des
conducteurs électrisés sontplongés
dans unliquide(‘),
leurs actions mutuellesapparentes
sont inversementproportionnelles
à la constantediélectrique ~
de ce
liquide.
Cette loiénoncée
par Maxwell(z), puis
par Helmholtz(’),
et que lephysicien Silow 1’)
a vérifié il y après de cinquante
ans, est uneconséquence
immé-diate du caractère
équipotentiel
des surfaces conductrices. Le théorème du flux d’inductionapprend
que l’inductiondiélectrique
estindépendante
de E, tandis que lechamp électrostatique
h et lepotentiel
internedu système
varienttous deux en raison
inverse
de e.Désignant
donc par etd6
les travaux des actionsmutuelles des conducteurs,
suivant que ces corps sedéplacent dans
le videou dans le
liquide diélectrique,
on conclut de cequi précède
la relation .Une loi d’actions mutuelles
présentant
un semblable caractère desimplicité
est-elle
applicable
à des aimantspermanents plongés
dans unliquide magnétique ~
(1)
Dans ce qui va suivre nous entendrons parliquide
un fluideincompressible,
illimitédans toutes les directions,
isotrope
ethomogène.
Nous supposerons deplus
que les quan- tités s et p. sontindépendantes
du champ.(i)
MAXWELL. Onphysicallines
of Force.(3)
HELMHOLTZ, Journal de Crelle, tome j2, p.(4)
Srl.ow, annales de Poggendorf,1875,
tome I56, p.389
à396,
« Uber die. Dielektrici- tatsconstanten der Flüssigkeiten ». Silow a comparé les déviations del’aiguille
d’un élec-tromètre dans l’air et dans l’huile de térébenthiné.
II8
A cette
question,
Boltzmann arépondu par l’aqirmative :
les actions mutuelles appa- rentes d’aimantspermanents seraient, d’après Boltzmann,
inversementproportion-
nelles à la
perméabilité ~,
duliquide
danslequel
ils sontplongés.
Le travail effectué par ces forces au cours d’undéplacement
élémentaire des aimants dans leliquide
serait donc "
Dans les idées de
Boltzmann,
idéesdont,
on retrouvel’origine
dans lespremiers
écrits de
Maxwell,
lechamp magnétique
total~;,
somme duchamp
créé par lesaimants,
et duchamp
créé par leliquide qui
les entoure, vérifieraitl’égalité
D’une manière
plus précise,
laplupart
des traités modernesC)
donnent commeloi élémentaire des actions
magnétiques
la formuleAjoutons,
et ceci est essentiel pour notreargumentation,
que lespartisans
de laloi de Boltzmann admettent en même
temps
la validité dusystème d’équations qui .
résume la théorie
classique
dumagnétisme fondée
parPoisson, précisée
et com-plétée
par lordKelvin,
Helmholtz et Kirchhoff. Lesobjections jadis
formulées contrecette théorie
n’ayant
pas résisté à unecritique approfondie,
lesphysiciens
sont au-jourd’hui
unanimes à reconnaître que cesystème d’équations
fournit unereprésen-
tation exacte des
phénomènes d’équilibre magnétique.
Si l’on se
rappelle
que la démonstration del’égalité
=I
est essentielle- ment subordonnée à l’existence de surfaceséquipotentielles
limitant les conduc- teurs, et si l’on observe quepareille propriété
n’estjamais
vérifiée pour un ensemble d’aimantspermanents,
on nepeut
se défendre d’un certainscepticisme
ausujet
de .la validité de la
règle
de Boltzmann. L’invraisemblance de cetterègle apparaît
d’unemanière
frappante
aupremier
coup d’oeiljeté
sur leséquations
del’équilibre
ma-’
gnétique :
: pour un aimant solénoïdal(2)
lechamp
total dérive d’unpotentiel
deBOLTZMANN,
Vorlesungen
über Maxwell’s Theorie der Electricität und des Lichtes,26 Partie
(éd. i8g3),
pageç18.
- Se reporterégalement
aux traités de Drude, Chwolson, Ollivier, L. Bloch.(2) C’est-à-dire un aimant dont l’aimantation J~ vérifie la condition
simple
couche astreint àvérifier,
sur la surface del’aimant,
la conditionclassique C)
Manifestement t le
champ magnétique, ~~~
_ ---gradient
ne saurait varier enraison inverse
de
comme le voudrait larègle
deBoltzmann.
Si des doutes
pouvaient
subsister àcet égard,
la résolution d’unproblème
élé-’ mentaire suffirait à les
dissiper.
Prenons le cas d’unellipsoïde
uniformément aimanté. Nous trouverons que le
champ
total créé à la .fois par’
l’aimantation
permanente Jox, Joz
del’ellipsoïde
et par l’aimantation induite dans leliquide,
estidentique
auchamp magnétique
créé par le mêmeellipsoïde portant
une aimantation uniformeJ">,
decomposantes
’
Dans ces formules x
= -I 403C0 représenta
le coefficient d’aimantation duliquide;
A, B, C
sont troisfonctions
de a,b,
c, que l’on rencontre dans l’étude duchamp.
’
newtonien créé par un
ellipsoïde homogène.
On a A+ B
+ C =47t.
Les vecteurs J.., et
Jo n’ayant
pasmême direction,
on vérifie aisémentqu’il
en estde même des
champs J{6
et Toute loi élémentaire rentrant dans letype
doit donc être
rejetée.
D’autres
objections
à la loi de Boltzmannpeuvent
être tirées del’étude,
soitthéorique,
soitexpérimentale,
des actions mutuelles de corpsmagnétiques.
La méthode à mettre en 0153uvre pour calculer ces actions a été
exposée
en I88I.par
Helmholtz (2).
Onapplique l’équation
du travail .représente
le vecteur « unilé »dirigé’
suivant la normale intérieure à la surface de l’aimant. La notation(:~ . B) désignera
leproduit
scalaire +AyB!;
+A.B.
desdeux
vecteurs A et B.
.Jo)
est donc la projection de l’aimantation Jo suivant la normale inté- rieure a la surface.(2)
HELMHOLTZ,Wissenchaftliche Abhandlungen,
tome l, p. 805.5f désignant
lepotentiel
interne. Pour lessystèmes
de solides et deliquides
on a lesformules
classiques :
,Dans ces
égalités
J =représente
l’aimantation induite. On convient de faire~ =1 i dans la
région occupée
par les aimantspermanents.
En
1902Duhem(’) publiait
une note intitulée Del’influence
que l’aimantation- du mitieu exerce sur les actions
magnétiques,
danslaquelle
il discute les deux lois fictivesqu’il
attribuerespectivement
à Maxwell et à Helmholtz.Combinant
l’une ou l’autre de ces lois avec leséquations
del’équilibre magnétique
et avecl’équation
du travail= il aboutit dans les deux cas à une contradiction. Ni l’une ni l’autre de. ces deux lois ne
peut
donc être retenue.’
L’analyse
de Duhem neparait
pas avoir attirél’attention
desphysiciens;
aussin’est-il pas hors de propos de
signaler qu’on
retrouve ses conclusions en faisantappel
aux travauxpubliés,
il y aplus
de soixante-dix ans, par EdmondBecquerel : d’après Boltzmann,
un aimantpermanent
ne devrait exercer aucune action sur uncorps non
magnétique,
mêmequand
ces deux solides se trouventplongés
dans unliquide polarisable.
Or ceci est formellementcontredit
par lesexpériences
d’EmondBecquerel :
unepetite sphère
nonmagnétique plongée
dans unliquide est repoussée
par l’aimant si le
liquide
estparamagnétique,
elle est attirée si leliquide
est diama-gnétique.
Le raisonnement tout à fait élémentaire que nous venons de donner nediffère pas, au
fond,
de celuiqu’on peut
lire dans la note de Duhem ; il prouve en mêmetemps
que toute loi rentrant dans letype
= estincompatible
avecla théorie
classique
dumagnétisme.
Ce
premier résultat,
de caractèrepurement négatif, auquel
Duhem s’étaitlimité,
est loin
d’épuiser
laquestion.
La loi de Boltzmann est décidémentinacceptable ;
mais que
peut-on
mettre à saplacer
Se limitant d’abord au casasymptotique
d’ai-rnants
permanents
trèséloignés,
ne serait-il paspossible
de comparer leurs actionsmutuelles apparentes
à celless’exerçant
entre d’autres aimantspermanents,
conve- nablementchoisis, qui
seraientplacés
dans le vide?Et,
dans le casgénéral
de corpsplacés
à distancefinie,
nepourrait-on
fairecorrespondre
ausystème
formé par les aimantspermanents
et leliquide qui
lesbaigne
unsystème
de solidesplacés
dans(1)
DUHEM, Mémoires de la Société des Sciencesphysiques
et nalurelles de Bordeaux, G° série,tome IL pages 52 à 60.
. e vide,
etqui posséderaient
à la fois de l’aimantationpermanente
et de l’aimanta- tion induite? On saitque
de tels corpsmagnétiques
ont étéenvisagés par lord
Kel-vin
(’), puis
par H.Poincaré.C).
Je me propose de faire connaître ici les résultats que
j’ai obtenus,
dans cet ordred’idées,
en utilisant les indicationsqui
m’ont été aimablement fournies par M. Liénard. Je commencerai parexposer l’ingénieuse
méthodeimaginée
par nardpour’résoudre
leproblème
des aimantssphériques
etje développerai
lesgéné-
ralisations que
j’ai
successivement obtenues. Les casasymptotiques
serapportant
aux
aiguilles
aimantées et aux feuilletsmagnétiques
méritent d’êtresignalés :
con-trairemenl aux amrmations de
Drude (3), reproduites
dans de nombreuxtraités,
unfeuillet se
comporte toujours
comme un courant linéaire.Qu’il s’agisse
desystèmes
de feuillets ou de
systèmes
de courantslinéaires,
lechamp magnétique
total est,dans l’un ou l’autre cas,
indépendant
t de tandis que les actions mutuelles sontproportionnelles
à ~,. Ainsi se trouvegénéralisée
la célèbreproposition d’Ampère
sur l’identité entre courants linéaires et feuillets
magnétiques.
(’)
Lord KELVIN, Reprinto, f
papers on Electrotalics andMagnetism,
page 548. « InductiveSusceptibility
of a Polar Magnet »(étude
faite en1872).
(f)
H. POINCARÉ, Électricité etOptique,
p.397.
«Énergie électro-cinétique
eténergie
élas-,tique
d’unchamp magnétique ». _
’(3)
DRUDE,Physik
des Aethers.I. -
Deux sphères uniformément aimantées placées
àgrande distance (1) ~
Énoncé
duproblème :
Deuxsphères, occupant
les volumesU’,
U" limités par les.surfaces
S’, S",
sontplongées
dans unliquide polarisable(~).
Ce sont deux aimants "permanents,
uniformémentaimantés,
dont la distance des centres(R=0’0")
esttrès
grande
encomparaison
des rayons des deuxsphères.
Dans un but desi 111plifi-- cation,
nous supposeronsprovisoirement
que lesaimantations Jo’, J~"
des deuxsphères
sontparallèles
à laligne
des centres.Pour maintenir ces deux solides en
équilibre
nous leurappliquerons
certainesforces extérieures.
Changeons
le sens de ces vecteurs, nous obtiendrons les actions.mutuelles
apparentes
des deux aimantsplongés
dans leliquide.
Au cours d’un
déplacement,élémentaire
des deuxaimants,
le travail des forces extérieures estégal
à la variation corrélative dupotentiel interne ~
dusystème :
Transformons
l’expression analytique de 5f.
Si l’on convient de poser en toutpoint
duliquide,
l’inductionmagnétique B
_H +
403C0Jvérifie,
dans tout l’es-pace,
l’égalité
.. D’ailleurs le
produit
scalaire~~, . r ~ )
du vecteursolénoïdal ~
et du vecteur la- mellaire vérifie l’identité .l’intégrale
étant étendue à toutl’espace.
On a doncl’équation
du travail(’)
Comme je l’ai signale dans l’Introduction, cette étude est duc à M. Liénard.(2)
On supposera que le liquidemagnétique
est illimité et que son coefficient d’aiman- tation x estindépendant
de l’intensité du champmagnétique.
Dans cette dernière
formule,
le vecteur~L~ représente
lechamp
totalcréé,
à lafois,
par les aimantationspermanentes Jo’, Jo"
des deuxsolides,
et par l’aimantation induite dans leliquide.
Pour calculer les actions mutuelles des deux aimants nous allons résoudre suc-
cessivement les deux
problèmes
suivants :i" ° Déterminer
l’expression asymptotique
duchamp
total~~~; lorsque
R = 0’0"- est très
grand ..-
2°
Déterminer l’expression asymptotique
dupotentiel
interne. Cepotentiel J
estune fonction de
R, qui admet,
pour R suffisammentgrand,
ledéveloppement
en .série ’ .
’
Nous
négligerons,
dans le calcul deJ,
lespuissances
de- supérieures
à( 2014) .
I°
Expression asymptotique
duchamp
total. - Démontronsqu’un degré d’ap-
.proximation
admis lechamp
total~(~ peut
être considéré comme créé par deux aimantssphériques U’, U",
uniformément aimantésparallèlement
à la direction 0’D’’.Rapportons
lessphères
à unsystème
d’axestrirectangles Oxyz,
Ox étant pa- rallèle à 0’0". Nous nous proposons d’établir la formuleasymptotique
avec
’ Nous vérifierons que les constantes,
provisoirement indéterminées, J/
etJ,"
peu- vent être choisies de tellefaçon
que lacomposante
normale de l’inductionmagné- tique
soit continue à la traversée des surfaces S’et S". Les autres conditions del’équilibre magnétique
sont manifestement vérifiées.. A cet
-effet, désignons
par v le vecteur unitédirigé
suivant la normale extérieure à la surfaceS’,
et par~~i’
et les valeurs duchamp
en deuxpoints
intérieuret extérieur infiniment voisins d’un
point
deS’,
valeursqui
vérifient lesconditions classiques C)
(1)
La notation[A.. B] représentera
leproduit
vectoriel des deux vecteurs A et B.La continuité de la
composante
normale del’induction B s’exprime
parl’égalité
Il faut
remplacer
dans(3) ù16"
par leurs valeurs tirées de(1).
Onad’abord
De
même,
dansl’hypothèse
admise(R
trèsgrand),
lechamp ~" peut
être assi-milé,
en toutpoint
de larégion U’’,
à unchamp
uniforme : c’est lechamp
créé par le doubletU"Jo" placé
en0" ;
il estégal
àEnfin
(v .
est donné par lapremière
deségalités (2).
L’élimination de
(v . ~(’,e’)
entre(2)
et(3)
fournit la conditionet, comme les vecteurs
~~~i’, ~~, Jo’, J/
sont tous lesquatre parallèles
à0’0",
cette-condition
équivaut
à .Remplaçant
enfin dans(4’)
leschamps ~~;i’
et par leursvaleurs,
nous obte-nons
l’équation
de continuité(5’)
relative à la surface S’et
pareillement
pour S"Ce sont, au
degré d’approximation admis,
leséquations du problème;
elles dé-terminent les deux inconnues
J,’
etJ/.
Faisons ce calcul ennégligeant
lespuissances
cle - supérieures
à(I R)3.
A cet effet, dansI R3 U1’J1’
etI R3 U1"J1", remplaçons J,’
et
J," par les
valeurs depremière approximation
obtenues en faisant dansles formules
(5’)
et(5"),
c’est-à-direet nous
obtenons,
endésignant
par et les momentsmagnétiques U’ Jo’
etdes deux
aimants,
lesvaleurs
cherchées(6)
des constantesJ,’
etJ~" ;
,Ces formules
(6) fournissent,
audegré d’approximation admis,
la solution duproblème
del’équilibre magnétique. Remplaçant J/
etJ,"
par ces valeurs dans leségali tés ( i ),
on concluera lechamp total 36
.a°
Expression asymptotiqne
dapotentiel ~ f.
- Calculons leproduit
scalaire(Jo’ . ~) qui figure
dansl’expression
de En toutpoint
de larégion
U’ on a,asymptotiquement,
ou,
d’après (6),
d’où résulte
l’égalité
On a
pareillement
En
définitive,
dansl’hypothèse
où etL:1b"
sontparallèles
à0’0", l’expression asymptotique
de F se réduit à’
ou
~1Q désignant
lepotentiel
interne dusystème
des deuxaimants placés
dans le vide.Ce résultat suffit pour
calculer,
dans ce casparticulier,
les actions mutuellesde S’
et
S". Raisonnons sur S" : par raison desymétrie,
les forces extérieures servantà immobiliser la
sphère
S" sont réductibles à une résultante(Xe",
o,o) passant
par0" ;
etl’équation
du travail donneL’action
apparente
de S’ sur S" est uneforce, X" _ - Xe, qui
varieproportion-
nellement à
Ce résultat
peut’être généralisé.
Au lieu de supposerJo’
etJo" parallèles
à laligne
des centres, laissons arbitraires les directions de ces deux vecteurs.
L’analyse qu’on
vient de donner reste
applicable :
on vérifie que lechamp total,
créé par les deuxsphères
uniformément aimantées et par leliquide qui
lesbaigne,
est assimilable auchamp magnétique
créé par deux aimantations uniformesJ,’
etportées par
lesdeux
sphères.
Bien que les vecteursJ/, J/
necoïncident,
ni engrandeur
ni en di- .rection,
avec les vecteursJo’, Jo",
lepotentiel
interne dusystème (aimants
+liquide)
n’en vérifie pas moins
l’égalité
donnéeplus haut(~) :
J0
serapportant
aux deux aimantsplacés
dans le vide.’
En définitive: les actions mutuelles de deux
aimants sphériques, uniformément
ai-mantés, plongés
dans unliquide
deperméabilité , sont proportionnelles
à p(3 2 + I)2
;résultat en
complet
désaccord avec larègle
deBoltzmann, qui
lesconsidère
commeinversement
proportionnelles
à p .Elle est vérifiée par tous les
liquides diamagnétiques
connus. Les actions mu-tuelles sont donc diminuées
quand
leliquide
estparamagnétique, augmentées quand
il estdiamagnétique.
,(’ j Cette
égalité
est un cas particulier de celle démontréeau §
II pour deuxellipsoïdes
uniformément aimantés.
§
II. -Deux ellipsoïdes uniformément aimantés placés
àgrande distance.
Homologue
d’un aimantpermanent. - Supposons
que leliquide
nebaigne qu’un
seul aimant
permanent
U. Si l’ondésigne
parJ~
l’aimantationpermanente portée
par U et par J l’aimantation induite dans le
liquide,
lechamp magnétique total (?== 2014 grad ~)
est unchamp
newtonien dû aux masses :et
v et v’
désignent
les vecteurs « unité »)) dirigés
suivant.les normales extérieure et in-térieure. ’
’
On a les formules
classiques :
Les
charges Podd
et Gdw _(a~
+qui
suffisent à définirle champ
total~~i~,
ont une somme
égale
à zéro. Cechamp ~(; peut
être considéré commeproduit
par >un certain aimant
permanent
VU)occupant
même volume U que l’aimant considéré.C’est cet aimant que nous
appellerons l’homologue
de l’aimanl U .Le
problème
consistant àdéterminer
l’aimantation J.., de l’aimanthomologue
estindéterminé,
car les seules conditions que doit vérifier J,~, sont :Le choix entre ces diverses solutions est indifférent dans
qui
nous occupe;il suffira de dire que l’aimant
homologue
est caractérisé par l’ensemble descharges Po dG)
et(Jo +
Comme nous n’avons en vue que l’étude des actions
mutuelles,
l’indétermination duproblème
est encoreplus grande qu’il
ne résulte des considérationsprécédentes,
car de telles actions ne
dépendent que
des valeursprises
par lechamp magnétique
à l’extérieur des aimants.
’
Homologue
d’unellipsoïde
aimanté. - Soit l’eltipsoïde
portant
l’aimantation uniformeJo..’
Continuant
àdésigner
par = i + laperméabilité
duliquide qui baigne
cet
aimant, je
dis que l’un de seshomologues porte
une aimantation uniforme Ja.dont les
composantes
sontDans ces
formules,
lesquantités A, B,
Creprésentent
les trois constantes de Poisson relatives àl’ellipsoïde,
c’est-à-dire les trois constantesqui figurent
dansl’identité .
vérifiée en tout
point (x,
y,z)
del’ellipsoïde
U. Ces trois constantes sont liées par la relationqui
est uneconséquence
de l’identité de PoissonPour établir les formules
(y) reportons-nous
auxéquations
duchamp magnétique
créé par l’aimant
U"" à
savoir :’
-
.
Exprimons
que cechamp 36
estidentique
auchamp
total. A ceteffet,
nous assu-jettirons
les trois constantes àvérifier,
sur la surface S del’ellipsoïde,
l’équation
de continuité ’Les autres conditions sont manifestement satisfaites.
Nous avons d’abord
et, d’autre
part,
la formulefournit t les
égalités
Commençons
par éliminer(v . ~~e)
entre(8)
et(9);
nous obtenons lacondition,
àvérifier en tout
point
deS,
,D’ailleurs,
leschamps
vectorielsJo,
J~ étant tous troisuniformes,
ceci en- traînel’égalité vectorielle
De là
découlent,
en tenantcompte
de(10),
les relations(7 )
écritesplus
haut.En
définitive,
lechamp
total estidentique
auchamp
créé par unellipsoïde
por-;tant l’aimantation uniforme cet
ellipsoïde
est unhomologue
de U.Actions mutuelles de deux
ellipsoïdes.
- Cespréliminaires établis,
passons à .l’étude des actions de deuxellipsoïdes,
aimantésuniformément,
etplongés,
àgrande
distance l’un de
l’autre,
dans léliquide
~.. Nousdésignerons
parU’,
U" lesrégions occupées
par ces deuxellipsoïdes,
et parS’,.S"
les surfacesqui
les limitent. Nous 1es supposerons orientés d’une manièrequelconque
dansl’espace. Rapportons
lesystème
aux trois axesprincipaux 0’xyz
del’ellipsoïde U’,
dont nousdésignerons
par A’, B’, C’,
les constantes de Poisson. Nous déterminerons successivement lesexpressions asymptotiques
duchamp
total et dupotentiel
interne(1).
I°
Expression asymptotique
duchamp
total. -H peut
être considéré cornme dû à deux aimantations uniformesJ1’ et J1" portées
par U’ etU",
ces aimantationsn’ayant
pas en
général
mêmes directions queJo’
etJ/.
°
.
(’)
Pour ce calcul j’ai utilisé l’étude faite par M. Liénard dans le cas particulier où 0’0"est axe
principal
pour chacun desellipsoïdes
et où les airnantations Jo’, Jo" sontdirigés
. suivant des axes
principaux parallèles.
Pour établir ce résultat on vérifiera
qu’on peut
déterminer les vecteurs auxi- liairesJ,’
etJ~"
de telle sorte que lechamp
satisfasse à
l’équation
de continuité de(v. ~~)
sur les surfaces S’ et S".La condition relative.à S’ s’écrit
On a d’ailleurs
d’où l’on
conclut,
commeprécédemment,
la relationUtilisant la formule
~~~x
= - on obtient finalementl’égalité
, et deux
égalités analogues
pour et,
Quant
auxégalités
concernantU",
on les déduirait desprécédentes
par permu-.tations, après
avoirrapporté
lesystème
aux axesprincipaux
de U".Résolvons ces six
équations : H"
étantcomparable
àI R3
en toutpoint
deU’,
onobtient en
première approximation (R = oo) :
J’", désignant
l’aimantation del’homologue
deU’ ;
etpareillement
De lâ
résulte,
pourla région U’,
en negardant que
les termes en ,~~"", désignant
lechamp magnétique
créé parl’homologue
de U".Remplaçant H" par H"03C9
dans leséquations (I2)
nous obtenons la formuleasymp-
totique
. Le
problème
del’équilibre magnétique
est résolu. On remarquera quel’aiman-
tation auxiliaire
J’,
diffère de l’aimantationJ’., homologue
de Pareillement lechamp
total n’est paségal
à la somme deschamps
créés par les aimants homolo- gues, car on a, pour larégion
U’ parexemple :
ou, en tenant
compte
de(13) :
Ce sont les coefïicients
2014’20142014 qui
donnent à la loi des actionsmutuelles
sa forme touteparticulière.
2°
Expression asymptotique
dcipotentiel
- Nousappliquerons,
commela
formule:
Calculons le
produit
scalaireLes formules
(14)
donnent :ou
On a
pareillemen t
Portant ces valeurs dans
l’expression
deF,
nous aboutissons à la formule :3,,, = - - É Ô+j« (.J,,, , àf(1,,,)lc3 représentant
lepotentiel
interne dusystème
des deuxaimants
homologues.
D’où ce théorème : :
’
Les actions mutuelles de deux
ellipsoïdes uniformément aimantés, plongés
àgrande
distance dans un
liquide
deperméabilité
p, sontfois plus grandes
que celles s’exer-çant
entre leurshomologues placés
dans le vide.La même
analyse
s’étend manifestement à un nombrequelconque d’ellipsoïdes.
APPLICATIONS. I.
Sphères uniformément
aimantées. - Pour lasphère,
les trois.constantes
A, B,
C sontégales
entreelles,
et parconséquent égales
à403C0 3.
La for--mule : _
entraîne
l’égalité
vectorielleLes actions mutuelles de deux
sphères
sont doncmultipliées
par p( 201420142014 ~ ~
C’est le résultat annoncé
au §
I. --2P. + 1
II.
Aiguilles
aimantées. Feuillelsmagnétiques.
- Nousconsidérerons l’aiguille
aimantée comme cas limite d’un
ellipsoïde
uniformément aimanté suivant l’axe 2a , cet axe conservant unelongueur
invariable tandis que les deux autres(2b
et2c~~
tendent vers zéro. De même nous considérerons le feuillet
magnétique
comme caslimite d’un
ellipsoïde
uniformément aimanté suivant l’axe 2a, dont lalongueur
tend vers zéro tandis que les axes 26 et 2c restent invariables.
Cherchons ce que deviennent les
quantités A, B,
Clorsque
l’une au moins des.trois
longueurs
a,b,
c tend vers zéro. A cet effetreportons-nous
à l’identitéqui définit A, B,
C :Elle
apprend
queAa, Bb,
Cc sont leschamps
newtoniens aux trois sommets de- ’l’ellipsoïde homogène,
dedensité?
= 1.Or,
lechamp
newtonien tendantvers
zéroen même que le volume
U,
la condition lim U = o entraîne les trois relations :D’autre
part,
dans les deux casconsidérés,
les deuxcomposantes Joy
etJoN
sontnulles;
et par suite il en est de mêmede J..y
et J~"~ . De là résultent lesconséquences
suivantes : ’
Pour
l’aiguille
aimantée(a
o, b = o, c =o)
la constante A estmille,
et l’on aL’homologue
del’aiguille
aimantéeposséde
un momentmagnétique
=*".
.Pour
le feuillet magnétique (a===o, co)
les constantes B et C sontnulles,
et par suite A est
égal
à 4~. On aL’homologue
du feuilletmagnétique possède
un moment - .’ Nous obtenons par
conséquent
ces troislois,
dont lapremière
seule est d’accordavec la
règle
de Boltzmann : :10 Les actions mutuelles
(apparentes)
de deuxaiguilles
aimantéesplongées
dansun
liquide magnétique
sont inversementproportionnelles
à laperméabilité
p .de celiquide.
2° Les actions mutuelles de deux
feuillets
sontproportionnelles
à .3n L’action d’un
feuillet
sun uneaiguille
aimantée estindépendante
de p.L’égalité
J..,== J0
est encore vérifiéelorsque
deux désaxes ont unelongueur finie,
pourvu que l’aimantation
Jo
soit contenue dans leurplan.
Uneplaque
aimantéedans son
plan
secomporte
comme uneaiguille
aimantée.L’analyse qui
vien t de fournir ces résultats suppose les aimantsplacés
àgrande
distance. Nous établirons
plus
loin que les trois loisprécédentes
restent valableslorsque
lesaiguilles
et feuillets sontplacés
à distance finie. -III. -
Supposant
maintenant a,b,
cfinis,
proposons-nous dediscuter
les actions mutuelles de deuxellipsoïdes uniformément aimantés
suivant leurs axes a’ et a".. Ces actions seront
proportionnelles
à( - xA’) ( - xA"),
ou, dansl’hypothèse
x trèspetit,
à i +(A’
+ A" -403C0)x.
Pour
qu’elles
soientindépendantes
du milieu il faut et il suffit que A’ et A" véri-fient la relation .
Avec deux
ellipsoïdes
de révolution semblables, aimantés suivant l’axe de lution a, on trouve que lerapport ~~
des axes est le nombre, inférieur àl’unité, qui
satisfait àl’équation :
La racine de cette
équation
esta b
= . x =o,JJOBb ....
Pour a b l’effet d’un milieu
paramagnétique
cet de diminuer les actionsmutuelles;
c’est le cas dedeux aiguilles
aimantées..
Pour
a b
oc les actions mutuelles sontaugmentées;
c’est le cas de deuxfeuillets
magnétiques.
~
§
III. -Deux aimants permanents quelconques placés
àgrande distance.
Dans l’étude des actions mutuelles d’aimants
permanents quelconques
nouspouvons, sans restreindre la
généralité
desrésultats,
nous borner aux aimants solénoïdaux(condition : divergence Jo
=o).
L1 lont aimant onpeut
en effet fairecorrespondre
un aimant solénoïdalqui
lui soitéquivalent,
c’est-à-dire un aimantproduisant
t le mêmechamp magnétique
dansl’espace
extérieur: et on nechange
pas les actions mutuelles d’aimants
lorsqu’on remplace ces corps
par des aimantséquivalents.
Moment
magnétique
del’homologue
d’un élément solénoïdal.- Soit~o =~-(v’. Jo)
la densité
superficielle qui
caractérise 1’aimant solénoïdal.Lorsque
ce corps est seulplongé
dans leliquide
lechamp
total dérive d’unpotentiel
desimple
couchey,
z)
astreint à vérifier la conditionCe
potentiel peut
recruedésigne
la densitésuperficielle qui
caractérise l’aimanthomologue.
Le moment
magnétique
d’un aimantquelconque,
défini par son aimantation y, z) est le vecteur.
.
Des transformations connues donnent la formule
qui
seréduit, lorsque
l’aimant est sotcnoïdal, àPareillement
on aura pour t’aimanthomologue,
caractérisé par la densité super-ficielle 03C303C9,
Proposons-nous
de transformer cetteexpression :
De
(1 5)
et(16)
on déduitla nouvelle
expression
deTransformons
l’intégrale /
nous écrirons d’abord::x.
~3,
Ydésignant
lesangles
que fait la normale ex térieu re avec les axes de coor-données.
Introduisons à
présent
unpotentiel
desimple
couche y,~)
défini par la condition(~ ~’), qui
doit être vérifiée en toutpoint
de la surface S,nous obtenons la suite
d’égalités
De là résultent les
composantes
du moment~11~", :
Dans ces formules les fonctions
g(x,
y,z)
eth(x,
y,=)
sont deuxpotentiels
desimple
couche définis par les conditions(1 ~"~
et(I ~"’) analogues
à(1 7’) :
f(x,
y,z), g(x,
y,:,), h(x,
y,z)
sont manifestement les troiscomposantes
d’un,champ
vectoriel invariablement lié au solide S, c’est-à-direindépendant
du choix,
des axes de référence. Dans le cas
particulier
del’ellipsoïde x2 a2 + y2 b2 + z2 c2 -
1 ===o,on vérifiera aisément que ce
champ
vectoriel a pourcomposantes
.formules
qui
deviennent pour larégion
intérieure àl’ellipsoïde
Actions mutuelles de deux aimants solénoïdaux. - Soient deux tels aimants
plongés,
àgrande
distance l’un del’autre,
dans leliquide
. Nous les caractérise-rons par les densités
superficielles ~~’
et~o". Appliquant
la méthode donnéeau § I,
nous déterminerons les
expressions asymptotiques
duchamp magnétique
total etdu
potentiel
interne : : ,1°
Expression asymptotique
duchamp
total. - Cechamp
dérive d’unpotentiel
newtonien de
simple
couche’C(JC,
y,z)
astreint à vérifier les deux conditions :Opérons
parapproximations
successives :Soit
V’(x,
y,z)
lepotentiel
desimple
couche étendue sur la surfaceS,
et astreintà vérifier la condition ..
Soit de même
V"(,r,
y,z)
lepotentiel
vérifiant sur S" la condiliooÉcrivons V(x,
y,z)
== V’ + V" + v, et formons les debx conditions quedoit
vérifier le termecomplémentaire
v ; ce sont, en tenantcompte
des deuxégalités précédentes :
Opérons
surv(x,
y,~)
comme nous venons de le faire écrivonsv’ et v"
désignant
deuxpotentiels
desimple
coucherespectivement définis
par l’une des deux conditions :~
Les deux sommes
(V’ + V")
et(v’
+v") représentent
les deuxpremiers.
termesd’un
développement
ensérie, qui
satisfait formellement aux conditionsimposées
à
00,
et dont nous étudierons la convergence anparagraphe
suivant.Remarquons
que V’ et
V" représentent précisément
lespotentiels V’03C9
etV"03C9
deschamps
créés par les?omologues
de U’ et U". Dansl’expression asymptotique
que nous nous propo-sons d’évaluer le reste w n’intervient pas; et nons pouvons nous limiter à la for- mule
Calculons
(1)
dans larégion
L~’ : v° estnégligeable;
d’autrepart
est assimi- lable à unchamp uniforme,
et l’on a, a une constante additiveprès,
Quant
aupotentiel v’(x,
y,z)
il vérifiel’équation
dont la solution est, en se
reportant
aux troiséquations (~ ~r~~
En
définitive,
dans larégion U~
lepotentiel T(.~
y,~)
a pourexpression
asymp-totique
Le
champ
total n’est doncpas égal
à la sommegéométrique
deschamps
et créés par les
homologues
de U’ etU";
mais on a, dans larégion U’,
et deux
expressions analogues
pour~/~;t~
et ’Appliquons
ces formules àl’ellipsoïde :
nous retrouvons, en nousreportant
aux formules( r g), l’égalité ( I l~)
écriteplus
haut: -2° Expression
asymptotique
dupotentiel
inlenne. -Commençons
par transformerl’expression
de F utilisée dans les denBparagraphes précédents.
Dans la formuleremplaçons H
par -grad
etintégrons
parparties;
nous obtenons la successiond’égalités:
, ’Tenant
compte
des relationsnous aboutissons à-la formule de Helrn holtz
(’)
Pour des aimants solénoïdanx
(Pu
=o)
lepotentiel
interne se réduit à :C’est la formule dont nous allons faire usage :
remplaçant V
par sa valeur asymp-~otique (~o),
nous obtenons~
et
pareillement
De là nous déduisons
l’expression asymptotique
dupotentiel
interne(’)
HELMHOLTZ(Wissenchaftliche Abhandlungen,
page80I)
a donnél’expression équiva-
lente .
On passe de cette dernière formule à celle du texte en