K RAMP
Analise transcendante. Troisième mémoire sur les facultés numériques
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 3 (1812-1813), p. 325-344
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ANALISE TRANSCENDANTE.
Troisième mémoire
surles Facultés numériques. (*)
Par M. K R A M P , professeur , doyen de la faculté des
sciences de l’académie de
Strasbourg.
T.
DANS
leprécédent mémoire
nous avons évalué leproduit
des facteurs
continué jusqu’à l’infini ;
et nous l’avons trouvéégal
àen
faisant
, pourabréger , a r-I=f,
cequi donne I+f= a r.
Pour éviter les formes
fractionnaires ,
soita=hr ,
x=ry ; nous aurons ainsile
premier
membre étantprolongé
à l’infini.(*) Voyez les pages I et 114 de ce volume.
Tom. III.
45
326 FACULTÉS
3. Cette
expression
admet des réductions ultérieures.D’après
lethéorème
connu am+n|r=am|r(a+mr)n|r ,
on aura , dans le caspar-
ticulierde
a=I , r= 1ce
qui
donneen
conséquence 3
endésignant par
P leproduit
infiniqui
nousoccupe, nous aurons
3. Comme on a , par les formules connues,
on pourra encore écrire
Comme tous les facteurs du
produit
P ne renferment que lesquarrés
de y ,
il doit êtrepermis d’y remplacer +y
par -y, etrécipro-
quement ;
de sorte que lesexpressions
doivent être
identiquement
les mêmes. Elles le sonteffectivement ;
et , en
employant
les réductions que nous avonsenseignées,
l’unese transforme facilement dans l’autre.
4.
Le théorèmebinomial
estapplicable
aux factorielles(*).
On a(*)
Voyez l’Arithmétique
universelle de l’auteur.J. D. G.
NUMÉRIQUES.
Divisant la
première égalité
parAn|r ,
pour que lepremier
termede la série soit
égal
àl’unité,
et serappelant
queon la transformera en
et, en
appliquant
cette formule aux deuxexpressions de
P quenous venons de
trouver ;
savoir :elles deviendront
Ces deux séries sont effectivement
identiques
entreelles ,
sans que leurforme, très-peu favorable p
laisse entrevoir cette identité.328
FACULTÉS
5. Pour
remédier à
cetinconvenient ,
reprenons lepremier
déve-loppement
et faisons
A+nr-r=a ,
cequi
donneA=a-nr+r,
etA+B a+B-nr+r.
Oh aura ainsice
qui
donneC’est là le
premier
des huit théorèmesqu’on
trouve à la page 63 de mon Analise desréfractions.
Il ne m’a pas paru nécessaire d’enajouter
lesdémonstrations
,lesquelles
comme on vient devoir ,
seseraient réduites à
quelques développemens
de calculs fortsimples.
6.
Enfin , si ,
dans cette’expression,
on faita=h , B=-y ,
n=y et r=I , on trouvera
Cette
série, remarquable
par saforme ,
etqui
al’avantage précieux
de
pouvoir
être rendueconvergente
àvolonté,
dans tous les casne renferme que les
quarrés
de y, cequi
estexigé
par la naturedu
problème.
7.
Indépendamment
du calcul desfactorielles,
onpeut y parvenir
immédiatement de la manière
qui
suit. Faisonsen
posant
successivement y=I, 2,3 , 4,.... on
aura(Toù,
par un calcultrès-facile p
on déduit pourA, B, C,...
lesmêmes valeurs que nous venons d’obtenir.
8. En
multipliant
cette même série parI-y2 (h-I)2,
il doit enrésulter ce
qu’elle
devient en yremplaçant simplement
la lettre hpar h-I.
Pour faire cettemultiplication considérons
quey2 peut
être
remplace
ce
qui
suffit pour rendre auproduit
sa formeprimitive. Il deviendra
alors ,
avec cetteattention,
330
FACULTES
or,
ce
produit
seradonc,
eneffet,
conformément
à la nature duproblème.
9. Il suit des résultats que nous venons
d’obtenir , qu’en
faisanty
égal
à un nombre entierquelconque, positif
ounégatifs
leproduit
.P .,
continué àl’infini,
esttoujours
unequantité
entièrement ration-nelle, quel
que soit h(*).
Il s’ensuit encorequ’en
faisant yégal
à h
plus
ou moins un nombre entierquelconque ,
la valeur de lasérie , développement
deP,
est constamment zéro. Nous remarqueronsencore que,
lorsque
h est un nombre entierquelconque ,
cettesérie est
égale à Sin.y 03C0y, multiplié
parquelque
facteur entièrementrationnel ;
et que ,lorsque
y est un nombreentier, plus
lafraction
cette même série est
toujours
unmultiple
deCos.y.
(*) Pourvu
cependant que h
ne soitpoint
un nombre entiernégatif.
J. D. G.
10.
Effectivement , faisons ,
dans les théorèmesprécédens,
h =I;nous aurons , d’un côté
produit
que l’on sait êtreégal
aSin.y y,
et de l’autre la sérieOn
peut
aisément vérifier que cette séries’évanouit ,
eneffet,
pourtoutes les valeurs entières de y. Mais il
importe
de nous assurer,par un
exemple,
que cette série est effectivementapplicable
à toutesles valeurs fractionnaires de y ; de
plus,
nous devons montrer quela série est
convergente
à volonté.Cherchons ,
enconséquence , d’après
cette même
série,
le sinus del’angle
de66.°36’ , égal à 0,37 ;
ce
qui
donney=0,37 ;
etOn aura de
plus
et
par conséquent
332 FACULTÉS
Ainsi,
lelogarithme
duproduit
des facteurs deSin.66.°36’ , jusqu’au
facteur
I-y2 64 inclusivement, est 9.9697I55. Le produit
des autresfacteurs est
continué à
l’infini ; c’est-à-dire,
la serieen y faisant
y=0,37
eth=9;
or, en
posant
A
cette série se réduit à
et l’on a
Ainsi le
produit
de tous les facteursultérieurs
dela valeur
deSin.66°36’ est
0,9840367 ,
dont 1elogarithme 9.9930II3 , ajouté
aulogarithme déjà
trouvé9,9697I55 ,
donne9.9627268 ,
pour lelogarithme
deSin.66.°36’ ,
exact à deux unités décimales du dernier ordreprès.
II.
Faisant ,
dans la mêmesérie, h=I 2 ,
on aura , d’uncôté ,
le
produit
Tom. III. 46
334 y A CULTE S
que nous savons être
égal
àCos.y.
Del’autre,
nous aurons la sérielaquelle exprimera
aussiconsëquemrnent Cos.y ,
et seraeffective-
ment
applicable ,
dans tous les casparticuliers.
I2.
L’objet principal
que nous nous proposons dans ce mémoireet dans ceux
qui
lesuivront,
c’est dedécomposer
toute suite infinieproposée
en facteurs de l’une ou de l’autre des deux formes
dans les cas où cette
décomposition
est effectivementpossible.
Cescas sont
beaucoup plus fréquens qu’on
ne le supposeordinairement ;
les
problèmes
lesplus
difficiles et lesplus importans
demécanique
et
d’astronomie ,
inaccessibles aux méthodesordinaires
, conduisentfinalement a de
pareilles séries ,
et se trouvent ainsi réductibles ànos facultés
numériques.
Dans cette vue , nous nous proposerons lesproblèmes préliminaires qui
suivent :I3.
Essayons
de réduire leproduit
au
langage
desfactorielles ;
nous trouveronsAppliquant
le théorème binomial à la factorielle elle deviendraNUMÉRIQUES.
Pour
multiplier
cette série par y, remarquons queau
moyen
de cesréductions ,
on trouveraL’application
aux casparticuliers
del’exposant
n est facile.Comme
la
formule ,
finalementdéveloppée,
ne doit renfermer que lespuis-
sances
paires
de y, etqu’ainsi
les termesqui composent
le& coeffi- ciens despuissances impaires
doivent tous se détruiremutuellement,
il en résulte une suite de théorèmes
particuliers
que nous laissons à découvrir au lecteur.14.
Ilpeut importer
de connaitre lelogarithme
naturel de la fonctionOn trouve, par les formules connues,
336 FACULTÉS
Cette
expression
est réductible en série de la formedans
laquelle
on aB2 , B4 , B 6
... étant les Nombres de Bernoulli. Laconvergence
de ces sériesdépendant
de lagrandeur
du nombredésigné par h,
elles
peuvent
être considérées commeconvergentes
à volonté.15. Il a été
prouvé ,
en sonlieu,
que le théorème binomial estapplicable
aux factorielles. La fonctionadmet un théorème
parfaitement analogue.
Pourl’exposer ,
avecclarté , désignons
parA , B , C , D,.... respectivement
les facteursy2 , y2 - I , y2-4 , y2-9 ,
... ; et parN , O , P , Q , ....
les facteursy2-n2, y2-(n+I)2, y2-(n+2)2 , y2-(n+3)2,...., de manière
qu’on
ait
(*) Yoyex
lesprécédens
mémoires.Proposons-nous
ensuite dedévelopper
leproduit ABCD...
enune série de la forme
NOPQ....+aNOP+....+bNO....+cN....
+d....
+....;
on voit que les coefficiensa , b ,
c ,d,....
doiventnécessairement être
fonctions ,
tant de nque
du. nombre des fac- teurs duproduit
ABCD.... On voit deplus
que, si le nombre de ces facteurs estfini ,
celui des termes de la sériequ’on
demandele sera de même. Voici les formules
générales qui
contiennent la solution duproblème ;
on trouvePour un facteur : Pour deux facteurs Pour trois facteurs :
Pour
quatre
facteursPour
cinq
facteurs :et ainsi des autres.
16. La loi de ces séries est manifeste. En
exposant
la méthodequi m’y
aconduit , j’en
aurai donné la démonstration.Supposons
donc que, de
ABCDE,
on veuille passer à ABCDEF. On a trouvéABCDE=NOPQR+aNOPQ+bNOP+cNO+dN+e.
Les coefficiens
numériques
sont desimples produits
de facteursdécroissans , depuis n+4
et n, etmultipliés
par les coefficiens de lacinquième puissance
du binôme. Il faudramultiplier
tous lestermes de cette
expression
parF=y2-25.
On remarquera que338
FACULTÉS
On
multipliera
par la dernière de ces valeurs de F leproduit NOPQR;
par l’avant-dernière leproduit NOPQ ,
et ainsi des autres.Le
produit
demandéprendra
ainsi la forme d’une série telle queABCDEF=NOPQRS+a’NOPQR+b’NOPQ+c’NOP+d’NO+e’N+f’ ,
dans
lequel
on aurace
qui
donneraEt ainsi des autres.
17. Pour
approcher
du but que nous nous proposons ,essayons
de’ transformer la sérieen un autre série de cette forme
En
désignant
l’une et l’autre séries parFy ,
on auraet l’on trouvera
facilement, d’après cela ,
résultats dont la loi est manifeste.
18. La détermination des
fonctions Fo , Fi , F2 ,....
oudépend,
engénéral,
de la sommation de la sériemais il y a des cas très-nombreux où la valeur de cette série
est
connue pour toutes les valeurs entières de y ; et ,
dans
ce cas , la transformationqui
nous occupe ici ne sauraitprésenter
de difficulté.I9. En
particulier,
si cette série est nulle pour toutes les valeurs entièresde y,
les valeurs des coefficiensb’ , c’, d’
y.... se rédui-ront à leur dernier terme. Tel est le cas de
340 FACULTÉS
on a alors
et il en résulte
série
qui
est ce que devient la sériegénérale (6),
dans le cas deh=I ;
elle sera doncégale
auproduit
infini20. Appliquons
encore nosrègles générales
a ladécomposition
enfacteurs de la série
au cas que cette
décomposition
soitpossible.
On aura ici F0=+Iet il en sera de’ même de toutes les fonctions
paires F2 , F4 ,....;
tandis
qu’au
contraire les fonctionsimpaires Fi , F3, F5,.... seront égales
a-I. On trouvera,d’après
celaComparant
ces valeurs(6)
aux coefficie-nson verra
qu’elles coïncident,
dans lasupposition de h =;.
La sérieproposée
sera doncégale
auproduit
infini20. La dernière
application
que nous venons de faire de notreméthode laisse
suffisaniment apercevoir
le caractèredistinctif
des séries de la formea+
décomposables
en unproduit infini,
tel queOn voit en effet que les coefficiens a,
b,
c,.... étantdonnés ,
il faut d’abordcalculer ,
par leur moyen, les coefficiensa’ , b’ , c’,...,
de la sérieet tant que , par une détermination convenable
de h ,
on pourra faire coïncider avec eux les coefficiensgénéraux
on sera certain que la
décomposition
estpossible ,
et on connaîtratout ce
qui
est nécessaire pour l’effectuer.2I. Mais il
importe
de remarquerqu’il
y a une infinité de casoù la
décomposition
esttrès-possible,
sans que sapossibilité
semanifeste par les caractères que nous venons
d’indiquer.
Cela alieu 3 lorsque
la sérieproposée
est leproduit
de deux ou d’unplus grand
nombre de
produits
infinis de la formedans
lesquels
la valeur de hvarie,
d’unproduit
à l’autre. Pourfrayer
le chemin
qui
conduit à cetterecherche ,
vraimentintéressante ,
propo-sons-nous le
problème qui suit ;
22.
Essayons
demultiplier
entre elles les deux sériesil est
toujours possible (8)
de réduire leurproduit
à la forme de chacuned’elles;
enreprésentant
donc ceproduit
parles
suppositions particulières de y=0,
I , 2 ,3, 4,....,
donnerontTom. III.
47
342 FACULTES
La suite nous fournira l’occasion de continuer ces valeurs à volonté.
23.
Appliquons
ces résultatsgénéraux
au cas des sériesqui
résultentdu
développement
des deuxexpressions
On a
’Il sera
possible
de donner auproduit
de ces deux séries la formeet les
coefficiens A, B, C,....
auront laforme, très-remarquable
que voici ;
24.
Le théorème que nous venonsd’exposer
esttrès-vrai,
engénéral.
Toutefois nous ne saurions dissimulerqu’en l’appliquant à
certains cas
particuliers , qui paraissent
en faire uneexception
for-melle,
ons’exposerait à
une suite de conclusions extrêmement para- doxales.Supposons
d’abordh+m=I ;
cettesupposition
rend nulstous les coefficiens
A, B, C,....,
etparait conséquemment
réduireà l’unité le
produit
toutes les fois que
h+m=I ,
cequi permettrait
deremplacer
rapar I-h. Cela est
très-vrai ,
tantque h
est unnombre
entier.On a alors
et il est très-clair
qu’en
divisant lepremier produit
parle
secondet le
quatrième
par letroisième,
les deuxquoticns
seront idcnti-qnement les mêmes. Mais sera-t-il
permis
d’étendre cethéorème,
très-évident pour des nombres
en tiers,
à des valeurs fractionnaires de h et de m ?Supposons
l’un et l’autreégaux
à urtderni,
on aurad’où il résulterait que le
quarré
du cosinus de toutangle quelconque,
et par
conséquent
ce cosinus lui-même estégal
à l’unité.25.
Supposons,
en secondlieu ,
h = I , m = i , nous auronsainsi la
formule , appliquée à
ce casparticulier ,
devrait donnerpour
produit . Cependant ,
comme dans ce même cas , on ah+m-I=
i les coefficiensA , B , C , D,
.... deviennent respec- tivementI , I 4, I 9 , I I6,....,
la sériequi
doitreprésenter
leproduit
devient
identique
avec cellequi exprimerait chacun
des facteurs.On aurait donc ainsi
Sin.y=y ; proposition qui
n’est admissibleque dans le cas d’un
angle
infinimelatpetit,
etqui
est étroitement liée avec celle du n.°précédent Cos.y=
i.26. Ces conclusions
paradoxales
n’ôtent rien à lavérité ,
et même à lagénéralité
du théorème. Il faudraapprendre
la manière de s’enservir
, et sur-toutdistinguer
les eas danslesquels
ilprésentera
les restrictions que les conditions
particulières
duproblème
rendentindispensable ment
nécessaires. En laissant à nos lecteurs le soinprovisoire
de déchiffrer cesénigmes ,
nous devonsprévenir quelles
344
SINUS
ET COSINUSseront
l’objet
du mémoiresuivant,
et que nousespérons
d’en donnerune solution satisfaisante et
complète.
FONCTIONS CIRCULAIRES.
Développemens ,
enséries , des sinus
etcosinus suivant l’arc,
etde l’arc suivant
salangente ;
Par M. G E R G O N N E.
J.
LE
sinus d’un arc variant designe
avec cet arc ,sans varier
degrandeur absolue;
on est autorisé à supposeret
conséquemment
Si l’on substitue ces valeurs dans
l’équation
les deux membres de
l’équation
résultante seront divisiblespar(x-y),
et, en exécutant la
division,
il viendraSI,
dans cette dernièreéquation,
on fait y=x, elle se réduira àon aura donc aussi
substituant les valeurs de Cos.x et
Cosy ,
données par ces deuxéquations,
ainsi que celle deSin.I 2(x-y),
donnée parl’équation (3),
dans l’éauation
les deux
membres
del’équation
résumante serontdivisibles par(x-y),
et, en exécutant la