A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION B
C. G UILBART
Produits scalaires sur l’espace des mesures
Annales de l’I. H. P., section B, tome 15, n
o4 (1979), p. 333-354
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Produits scalaires
surl’espace des
mesuresC. GUILBART
Mathématiques, Université de Lille I, 59650 Villeneuve-d’Ascq Ann. Inst. Henri Poincaré,
Vol. XV, n° 4, 1979, p. 333-354
Section B : Calcul des Probabilités et Statistique.
SUMMARY. - We first prove that the
concept
of semi-scalarproduct
onthe space of all
signed
bounded measures isclosely
related to theconcept
ofreproductings
kernel on the basis space. Then wegive
a characterization for scalarproducts inducing
weaktopology
on the space of allpositives
measures.We
finally give
someexamples
of scalarproducts
and a Glivenko-Cantelli theorem.1. INTRODUCTION
Il est devenu
classique
d’utiliser la convergence faible des mesures encalcul des
probabilités
et enstatistique mathématique : ainsi, depuis Laplace,
de nombreux auteurs ont étudié cette convergence et ont
appliqué
les résul-tats obtenus à la résolution de
problèmes
très variés(comportement asympto- tique
des marchesaléatoires,
construction de test,etc.).
Une des difficultés de ce genre d’étude vient du fait que lesmétriques compatibles
avec latopo- logie
faible sont souvent peu maniable : c’est le cas de la distance de P.Levy
et Yu. V. Prokorov. En outre, ces distances ne sont pas
prolongeables
ennormes sur
l’espace
des mesures bornées àsignes;
et comme dans de nom-breuses méthodes d’estimations on utilise simultanément la
topologie
faibleet des «
projections »
sur des sous-espaces de dimensionsfinies,
il nousa semblé intéressant d’étudier les
produits
scalaires surl’espace
des mesuresbornées à
signe
et enparticulier
leproblème
de l’existence de normes hilber- tiennes dont la trace surl’espace
des mesurespositives
soit latopologie
faible.
Annales de l’Institut Henri Poincaré-Section B-Vol. XV, 0020-2347/1979/333-~ 5.00/
© Gauthier-Villars.
333
Tout d’abord nous
rappelons
et établissonsquelques propriétés
élémen-taires des espaces à noyaux
reproduisants.
Ensuite,
étant donné un espace mesurable Q et un noyaureproduisant
mesurable K défini sur Q x
Q,
nous définissons unpseudo-produit
scalaire( ., . ~K
surl’espace
des mesures bornées àsigne,
enplongeant (théo-
rème de
plongement)
dansl’espace
deHilbert HK
admettant K commenoyau
reproduisant.
Pour ce faire nous posons :et
([ . , . ]HK désignant
leproduit
scalaire surHK) puis
nous montrons que~ ~, v )~K
= Q v; ~c, v E~~,
cequi
entraîne enparticulier ( by ~ - K(x, y);
x, y E D. Nous montrons ensuite(théorème
de réinté-gration) qu’une
condition nécessaire et suffisante pourqu’un produit
sca-laire ~ . , . ~
seréintègre
est que
bro
soit un estimateur sans biais de la loi. Nous donnons à la suite unexemple simple
deproduit
scalaire ne seréintégrant
pas. Nous montrons enfin(théorème
decaractérisation)
que toutproduit scalaire ( ., . )
surpossédant
certainespropriétés
derégularités,
admet unereprésentation
de la
forme , v ) =
est linéaire et K= ( 03B4.,03B4. ).
Le résultat fondamental de
5) (théorème
de faiblecomparaison) peut
se résumer de lafaçon
suivante : si Q est un espacemétrique compact,
les pro- duits scalairesqui
induisent latopologie
faible sur(espace
des mesurespositives bornées)
sont ceuxqui
seréintègrent
et dont le noyau associéK(x, j~) = ~ c5x, 5y )
est continu. Nous montrons que ce résultat ne s’étend pas au cas localementcompact,
mais que, dès que Q estmétrique séparable
on
peut toujours
affirmer(théorème d’existence)
l’existence de noyauxqui
induisent la
topologie
faible sur maispratiquement jamais
sur~l~
tout entier
(théorème
definitude).
Nous montrons aussi(théorème
dupré- compactifié)
que bien souvent onpeut
choisir ces noyaux de tellefaçon
quesoit
précompact.
Nous établissons une méthode
générale
pour construire de tels noyaux,nous donnons des
exemples
trèssimples lorsque
Q = et le lemme demajoration
des normesproduits
montre toute la commodité de cesproduits
scalaires
lorsque
l’on doit travailler sur des espacesproduits.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
PRODUITS SCALAIRES SUR L’ESPACE DES MESURES 335
Nous terminons avec le « théorème de Glivenko-Cantelli »
qui
nousdonne une bonne
majoration
de la vitesse de convergence de la loiempirique
vers la loi
théorique.
2.
ÉTUDE
HILBERTIENNEDans la
première partie
de cetarticle,
nous allons utiliser la théorie des noyauxreproduisants;
théoriequi
a été introduite en 1943 par N.Aronsjazn
dans
[1],
a étécomplétée
dans[2]
etlargement
utiliséedepuis
dans[7], [10], [5], [4], [6]... (dans [12],
l’auteur aapprofondi
les résultats de[1]
et[2]).
Soit Q un espace
abstrait,
d’éléments x, y, z, ... Une fonction réelle Ksur Q x Q est dite un noyau
reproduisant
siK(x, y)
=K(y, x) (symétrie)
et si
dxi,
ai ER,
1 i J :à xj)
0(semi-définie posi- tive).
Un espace
d’applications
réelles sur Q d’élémentsf,
g, ... est dit de Hil- bert à noyaureproduisant K,
s’il contient toutesles fy
=K(., y),
s’il est deHilbert pour un
produit
scalaire(/, g)
et si( f, K(., y))
=f(y) (K
est repro-duisant).
THÉORÈME 1.2. - Si H est K
reproduisant;
K estsymétrique semi-défini positif,
etHo,
espaceengendré
par les combinaisons linéairesfinies
deK(., y)
est dense dans H.
Réciproquement,
à tout noyaureproduisant
K onpeut faire correspondre
un HilbertK-reproduisant, fermeture
pourde
Ho (nous
considérerons que cet espaceK-reproduisant
estunique
et lenoterons
HK,
la non-unicité venantuniquement
du choix arbitraire d’unrepré-
sentant dans les
différentes
classesd’équivalence) . Enfin,
si K estborné,
la Ktopologie
estplus fine
que la norme de la convergenceuniforme.
Preuve. Si H est K
reproduisant,
K estunique, symétrique
et semi-défini
positif.
Si(K(., y), f ) -
0 pour tout y deQ,
ona f
=0 ; (K(., y),
y EQ)
est donc total dans
H ;
en d’autres termes,Ho
est dense dans H.Réciproque.
Si K est un noyaureproduisant, Ho
est unpréhilbertien ayant
lapropriété
dereproduction... (voir [l],
p.143-146).
Comme f (y) 1 ~ ( f, K(., y)) ~ 1 Il y)1~2 (inégalité
deSchwartz)
une suiteconvergente
dansHK
convergesimplement,
uniformé-ment si K est borné..
Vol. XV, n° 4-1979. 14
PROPOSITION 2.2.
H,
Hilbert defonctions réelles,
estreproduisant
si etseulement si
Vy
Eo, f EH; f ~ , f( y)
est continue de H dans R(poser K(., y)
= gydéfinie
parf (y) _ ( f, gy),
Vf
EH).
THÉORÈME DE SÉPARABILITÉ 3.2.
H,
HilbertK-reproduisant borné,
estséparable
si et seulement s’il existe une suite defonctions (,f’L)
telle quea
(série
convergentsimplement
sur Q xQ ) ;
alors lesfi
sont bornées et laconvergence est
uniforme
en x pour tout yfixé (dite
par la suite convergencesimple uniforme) .
Preuve. - Dans le cas H
séparable,
onprend ( fi)
base orthonormale00
de
H;
alors( fi, K( . , y) = fi(y),
de sorte queK( . , z) _ , f~( y) f~( . ),
~ i = i
série
convergente
dans H et doncsimplement
uniformémentpuisque
K estborné.
Les fi
sont alors bornéespar K ~) ~.
Réciproque. Soit ~ la
forme linéaire surHo
définie parprolongement
linéaire de
~~(K( . , y)~
=fi(y). Majorons
sa norme :(somme
finie de sériesconvergentes,
onpeut
donc intervertir lessommations)
d’où
~ étant
de norme moindre que1,
elle estreprésentable
par un élément deH;
la formulereproduisante
dit alors quec’est f;.
De même on trouve que a, commeopérateur
surHo,
une norme moindre queK(x, ..~) 1 ~ 2,
t
et la série du théorème est
convergente
dans H.Les f~ engendrent
donc lesK( . , y),
et de ce fait sont totales dans H..3.
MESURABILITÉS
On suppose K borné et strictement
positif
sur ladiagonale,
dans toutela suite de ce travail.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
337
PRODUITS SCALAIRES SUR L’ESPACE DES MESURES
HK
étantfermeture,
pour une normeplus
fine quel’uniforme,
desK(., y)
on
peut
énoncer :Si Q a une structure mesurable et si
Vy
EQ, K(., y)
estmesurable, HK
estcomposé
de mesurables.Si Q est
topologique,
sichaque point
admet une base dénombrable devoisinages
et si pourtout y
deQ, K(., y)
estcontinu, HK
estcomposé
decontinues. Même chose pour la continuité uniforme.
Si K est continu et Q
séparable, HK
estséparable (( yn)
étantdense,
lesK( . , Yn)
sont K-denses dans lesK(., y) qui
sont totales dansHK) ;
le déve-loppement
du théorème deséparabilité
est alorscomposé
de continues(resp.
uniformémentcontinues).
Laréciproque
de cette dernière affirmationest vraie dans le cas
séparable (convergence simple uniforme).
Enfin dans le cas
abstrait,
siHK
estséparable
et si(K(., y), y
EQ) sépare
les
points,
onpeut
munir Q d’unetopologie
métrisableséparable
ren-dant K uniformément continu
(prendre
la structure uniforme rendantuniformément continues
4. MESURES
Désormais,
Q est muni d’une structure mesurable. Onappelle ~~
l’espace
des mesuressignées bornées, ~~~
les mesurespositives bornées,
les
probabilités, Jlo
les combinaisons linéaires finies de mesures deDirac
~x, ~~o.
Un
(pseudo)-produit
scalaire surAn
estnoté (...)
et l’on pose~ ~y i - K(x, y).
LEMME 1.4. - Si K est mesurable
borné, l’application
linéaire de(~~o, ~ . , . ~)
sur(Ho, (.,. )HK) définie
par~(~y)
=K(., y)
est une isométrieentre ces deux espaces.
THÉORÈME DE PLONGEMENT 2.4. - On peut alors
prolonger 03C6
en uneappli-
cation linéaire de dans
HK
par =K( . , y)d,u(y) ;
on note alors(,u, v)K
lepseudo-produit
scalairedéfini
sur~~~
par(,u, v)K
=(~(~c),
Preuve. Pour ,u
fixée,
la formelinéaire ~ ~
définie surHo
parprolon-
gement
=K(y, x)di.c(y)
est continue(en effet,
K étantVol. XV, n~ 4-1979.
borné,
il existe une constante b > 0 telle queon a alors
elle se
prolonge
donc en une forme linéaire continue surHK
toutentier ;
il existe donc un élément h deHK
tel que Vx EQ,
appartient
donc àRemarques.
Pour ce(pseudo)-produit scalaire, M0
est dense dans - On a(,u, v)K
=Kd
@ v(en effet,
pour fixée dans on a :d’où v ~
Kd
Q v et v ~(v, /l)K
sont deux formes linéaires continues sur(~~1~, ( . , . )K) qui
coïncident sur elles sont doncégales).
( . , . .)K sépare
les mesures de Dirac dès queK(., x)
=K(., z)
~ x = z;il
sépare
les mesures dès que K= cilAi
8) où(ci)
est une série~=1 i
convergente
de termes strictementpositifs, (Ai) engendre
la tribu de Q(de
même en
remplaçant
lesAi
pardes fi
continues bien choisies dans le castopologique).
- Si
(., .)~
est nondégénéré, §
est une isométrie et(~~~, (.,. )K) peut
être considéré comme un sous-espace deHK.
LEMME 3.4. - Soient
(Q, f!J)
un espacemesurable,
K un noyaureproduisant
B ~ B mesurable borné et
T1 : (Q,
~(M03A9, (.,. )K).
Alors :0 Tl
est bornée etfaiblement
mesurable.~
Si( . , . )K
estséparable, Tl
est mesurable.~
Si ~ est la tribu borélienne d’unetopologie (où
toutpoint
admet unebase dénombrable de
voisinages )
rendant Kcontinu, Ti
est continu.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
339 PRODUITS SCALAIRES SUR L’ESPACE DES MESURES
0
Si deplus
cettetopologie
est d-métrisable et K - dQ d-uniformément
continu, Tl
estuniformément
continu.Preuve.
~
Soit e une forme linéaire continue sur(~~n, (.,. )K) ;
il existealors une suite
(~cn)
de telle que Vcv Eo,
-~ Comme(~w~
= e o b est mesurable.Q
et~
découlent du fait que :THÉORÈME DE RÉINTÉGRATION 4.4. Soient
(S2, ~)
un espace mesurableet ~ . , . ~
unproduit
scalaire suroù ~ bx,
est ~ CxQ ~-mesurableet borné. Pour
que ~ . , . ~
seréintègre
il faut et
ilsuffit
queTl :
cv --~ soit un estimateur sans biais d’ordre( 1 )
dela loi.
Preuve. Condition nécessaire. Si l’on pose
K(x, y) - ~ ~x,
on aalors (.,.)=(., .)~ ; comme (
p,by ) = ( ~x,
pourtout v de
~~o on a ~ ~c, v ~ - v ) ~~o
étant dense dans( . , . )K) (donc
dans(M03A9, .,.>)),
pour toute formelinéaire (.,.)-
continue,
e, il existe une suite(vn)
deM0
telle que Vv E v, ~e(v) ;
on a alors
fixée) Jo (
v"(théorème
de convergence
dominée)
et~~,, v,, ) d~(cv) - ~ ~u, v" ~ ;
d’oùCondition
suffisante.
-Tl
étant un estimateur sans biais de laloi,
lethéorème de Fubini et la définition de
l’intégrale
de Pettis nouspermettent
alors d’écrire :Vol. XV, n~ 4-1979.
Remarque.
Si K est un noyaureproduisant ~
Q~-mesurable, borné,
non
dégénéré i. e. : Kd
Q ,u = 0 ~ ,u =0 ,
et si l’onmunit M03A9
de( . , . )K, T1 :
cv ~~~,
est un estimateur sans biais d’ordre 1 de la loi.Remarque.
Toutproduit
scalaire sur ne seréintègre
pas ; nous allons donner unexemple
deproduit
scalaireséparable
sur~o i]
] ne seréintégrant
pas, etoù ( bx,
est continu et borné.EXEMPLE 5.4. - Si l’on note
(resp. ~~ld)
l’ensemble des mesuresdiffuses
(resp. discrètes)
sur[o, 1],
on aAtd (somme directe) [en effet,
toute mesure sur[0, 1]
sedécompose
d’unefaçon unique
en la somme d’une mesure diffuse et d’une mesure
discrète].
D’après
le théorème d’existence(3.5) (que
nous démontrerons par lasuite)
onpeut
exhiber un noyaureproduisant
Kborné,
continu et nondégénéré ( B / i.
e. :1 Kdp
=0 ~ ,u
=0 / B
sur[0, 1].
Si l’on note h la
projection parallèle
à si l’on pose( ., . )
est nondégénéré
et l’on a :0 ~ 2(~x,
=2K(x, y)
est continu et borné.0 ~ . , . ~
estséparable [en effet,
si l’onnote (
p, v~o
=(h(,~),
est dense dans
(~2 ~, ~ . , . ~o) ; {~~o, ~ . , . ~o)
étantséparable, (~~~, ~ . , . ~o) l’est;
et comme( . , . )K)
estséparable, (~~~, ~ . , . ~) l’est].
~ ~ . , . ~
ne seréintègre
pas[en effet,
si po est non nulle et diffuse on a :~ ~o i - (~o~
0 et@ ~~o
n’est pas dense dans(~~~, ~ . , . ~). [En effet,
si po est non nulle et diffuse et s’il existe une suite(vn)
deconvergent
vers ~uopour ( . , . ),
on a vn tend vers po pour
( . , . )~ qui
est moins finque (.,.).
Cequi
nousconduit à :
qui
estimpossible].
0 Tl :
cc~ -~ n’est pas un estimateur sans biais de la loi[on
peut conclure directement à l’aide du théorème deréintégration.
Mais onpeut
aussi le constater directement.Supposons qu’il
soit sansbiais;
on a alorsAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
PRODUITS SCALAIRES SUR L’ESPACE DES MESURES 341
pour po diffuse non nulle :
~x, -
et en utilisantla définition de
l’intégrale
de Pettisqui
estcontradictoire,
dès que 0.Il n’existe donc pas d’estimateurs sans biais de la loi pour ce
produit
scalaire.
Le théorème suivant caractérise les
produits
scalaires sur oùest dense
dans M03A9 (Ce
théorème nes’applique
donc pas àl’exemple (5.C.I)).
THÉORÈME DE CARACTÉRISATION 6.4.
(S~, ~)
étant un espacemesurable;
si.,.>
est unpseudo-produit
scalaire sur borné sur tel queM0
estdense dans et
K(x, y) _ ~ ~x,
estborné;
il existe uneapplication
linéaire lr
unique
deLK = ~(,~) - K( . ,
~c~
dansHK
telle
que ~
,u,v ~ -
Preuve. ,u étant un élément de il existe une suite
(vn)
deM0
conver-gent
vers ~c dans(~~~, ~ . , . )) ;
et commela suite
(~{vn))
est une suite deCauchy
deHK;
il existe donc un élémentf unique
deHK
tel que(~(vn) HK f );
si l’on poseh(~(,u))
=f,
h est linéairede
LK
dansHK,
et comme Vv EIl h(~(v)) Il
Hic= (
v, v~1~2,
on a :5. RELATIONS ENTRE PRODUITS SCALAIRES ET TOPOLOGIE FAIBLE
(Q, d)
étant un espacemétrique,
si l’on munitl’espace, Cb,
des fonctions réelles continues bornées de la norme de laconvergente uniforme; Cb
estun espace de Banach et est un sous-espace du dual
topologique, C;,
de Cb.
DÉFINITION. - On
appelle topologie faible (ou
encoreétroite)
de(que
l’on note~ d)
la trace(sur
de latopologie
affaiblieCb).
Vol. XV, n° 4-1979.
NOTATIONS. - Nous écrirons
indifféremment
=>,u)
oufl)
pour dire que tend faiblement vers J1.Remarque.
La trace surM03A9
de latopologie
forte deCb
n’est autreque la norme en variation totale.
En effet
V J1
E on aMaintenant comme il existe
(1 )
A tel queIl ~var
=1Acd
etcomme ,u est
régulière (SZ
estmétrique)
on a :Il
~[[
Nous nous
placerons
désormais dans le cas où(Q, d)
estséparable.
THÉORÈME DE FAIBLE COMPARAISON 1.5. Soient
(SZ, d)
un espacemétrique séparable et ~ . , . ~
unpseudo-produit
scalaire surSi ~ bx,
estbornée,
on peut énoncer :1 )
Pourque .,.>
soit moinsfin
que latopologie faible
surM+03A9
ilfaut
et il
suffit que ~ . , . ~
seréintègre
etque ~ bx,
soit d Q d-continu.2) Si .,.> vérifie 1),
il existe une suite(fi) uniformément
bornée deCb,
telle que03B4y> = ,. .h( x ).h(
convergence étantsimple uniforme).
3)
Si deplus ~ . , . ~
est nondégénéré,
pour tout compact A deQ,
est totale dans
Ub(A) et ~ . , . ~
a pour trace sur latopologie faible.
(Ub(A)
étant l’ensemble desfonctions réelles,
bornées etuniformément
conti-nues sur
A).
Preuve.
1 ) a)
Conditionnécessaire : ~ . , . ~
étant moins fin surque Fd on a (x"
~ X, yn ~y) ~ « 03B4xn, 03B4yn> ~ 03B4x, 03B4y i) bx,
estcontinu. étant un élément de il existe
( n)
CP0
telle que ,un ~([ Il] p. 44).
AlorsFinalement , >
=et ( . , . )
seréintègre puisque
deuxpseudo-produits
scalaires ayant même norme sur sontégaux.
(1) Voir [9], page 99.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
PRODUITS SCALAIRES SUR L’ESPACE DES MESURES 343
b)
Conditionsuffisante.
- CommeK(x, y) - ~ ~x,
on a,
03BD>
=Kd
p v avec K continu et borné. D’où si(,un
n -~ o0,u)
dansSupposons
maintenant que)
dansM+03A9 ; si
= 0 on an(03A9)~0
et
Kd n ~ n 0 ;
si~ 0,
on aqui implique
2) ~ d)
étantséparable, (9 n, (.,. )K)
l’est et de ce fait(.,. )K) l’est; 2)
découle alorsdirectement
du théorème deséparabilité (2.2) (puisque HK
estséparable).
3)
En vertu de2),
il existe une suite( f;)
deCb
telle queA étant
compact
dansQ,
le théorèmeclassique
de Dini nous permet d’affir-mer que la convergence de cette série est uniforme sur la
diagonale
deA x A et
l’inégalité
de Schwartz nous permet d’écrire que la convergence00
de la série est uniforme sur A x A.
;= i
Si
( fi/A)
n’est pas totale dansCb(A),
onpeut exhiber g
dansCb(A) - (Sp(( fi))
étantl’adhérence
uniforme deSp(( fi)) enveloppe
vectorielle de la suite
( fi)) ;
il existe alors(corollaire
du théorème de Hahn-Banach)
une forme linéairecontinue, F,
nulle sur et non nulle en g.Le théorème de Riesz nous permet d’affirmer
qu’il existe p
E telle queF( f )
= alors si pour tout B de on pose,u(B) _ Jl(A
n et l’ona ~c ~
0 = 0qui
est contraireà ~ . , . ~
nondégénéré. ( fi/A)
étant totale dansCb(A)
latopologie
tracede ( . , . )
sur est latopologie
faible.Supposons
maintenant(,un) u ~ ,u ~
étant totale dansCb(A),
il existe une combinaison linéaireho des
telle queVol. XV, n° 4-1979.
on a alors h0/A 1 2
lA’
et())
n~var) estbornée;
on a donc
Si
=0,
on aRemarque.
- Si l’on se supposeplacé
dans les conditions de l’asser- tion(3)
avec enplus
Qcompact,
onpeut
énoncer :.
et ( ., . )
ont mêmetopologie
trace sur.
!F d
estplus
fineque ( . , . )
tout entier. Eneffet,
si ~,(,un)
estcompact pour Fd,
donc bornépour Fd (prop. 3,
p.6, chap. III, § 2,
n° 3 de[3]),
donc borné pour latopologie
forte(prop. (1),
p.
86, chap. IV, § 3,
n° 3 de[3]),
et de ce fait borné pour la norme de la variation totale. Cequi
nouspermet
de conclurepuisque fi Q , fi
converge
uniformément) [Cette
remarque est vraie pour Q noncompact].
. Q étant
compact,
on aC; = (théorème
deRiesz) ;
toute boule envariation
Il
est alorscompacte pour Fd (prop. 1,
p.112, chap. IV,
§ 5,
n° 2 de[3]) puisque ~~ = Il
latopologie de ( . , . )
étant moinsfine
que Fd
etséparée,
lui est doncégale
sur cette boule(qui
est donccompacte pour (.,.)).
. étant fermé dans la
boule ~~ ~
1 est aussicompact.
.
{~~~ , ~ . , . ~)
estcomplet.
Eneffet,
si(fln)
est deCauchy
dans(~’~~ , ~ . , . ~),
estbornée;
est donc incluse dans une boule en variationqui
estcompacte
dans(~~n, ~ ., . ~);
cequi
nous permet de conclure.. Par contre dès que
~2~
est de dimensioninfinie, {~~, ~ . , . ~)
n’estpas
complet ;
eneffet,
il l’est pour~; qui
est strictementplus
fine
(remarque 2,
p.111, chap. IV, § 5,
n° 1 de[3]) que
doncque (.,.).
Le théorème ci-dessous montre
qu’en général
il est inutile de chercherun
produit
scalaire dont latopologie
associée se confonde avec latopologie
faible sur tout entier. Par contre dès que l’on se limite à
~~~
le « théo-rème d’existence ))
(démontré
un peuplus loin)
résoutpositivement
cettequestion.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
345 PRODUITS SCALAIRES SUR L’ESPACE DES MESURES
THÉORÈME DE FINITUDE 2.5.
- (Q, d)
étant un espacemétrique séparable;
une condition nécessaire et
suffisante
pourqu’il
existe un noyaureproduisant
Kdont la
topologie
associée seconfonde
avec latopologie faible
sur toutentier est que SZ soit de cardinal
fini.
Preuve. - La condition nécessaire découle directement du fait que
est métrisable si et seulement si Q est de cardinal fini.
La condition suffisante est immédiate.
Remarque. (SZ, d)
étantséparable,
si K est continu et si K= f~ Q fi
1
(la
convergence étantuniforme), ~ d
estplus
fine que( . , . )K
sur toutentier.
Remarque.
Le théorème de faiblecomparaison
nepeut
êtreamélioré ; (S2, d)
étantséparable et ( . , . )
étant unproduit
scalaire(non dégénéré)
vérifiant l’assertion
(1)
du théorème de faiblecomparaison,
latopologie
trace
de ( ., . )
surpeut
être strictement moins fine que Il suffit pour cela deprendre
Q =R,
de choisir(pour
touti E N*)
une suitefi,~
de fonctions
continues,
bornées par1,
nullessur ] -
oo, -(i
+ +1, + ~[,
telle que la suite des restrictions( fi, J/[ - i,
+i])
soit totale dansCb( [ - i,
+i])
et de poser K =03A31 2i+jfi,j ~ fi,j; (fi,j, (i,j) ~ N* N*)
étant totale dans l’ensemble des fonctions continues à
support compact, (., .)K
est nondégénéré
et vérifie l’assertion1)
du théorème de faiblecomparaison;
etpourtant (bn)
est une suite tendant vers zéro pour( . , . )K
alors
qu’elle
ne converge pas vers 0 pour lamétrique
de Prokorov.Remarque. (SZ, d)
étantséparable si ( . , . )
a pour trace surM~
(resp. ~~), ~ . , . ~
est nondégénéré
dès que Q s’écrit comme une réunion dénombrable decompact.
Remarque.
Si K = Qfi
la convergence étant uniforme en(x, y),
~ d
estplus
fine que(.,. )K
a r tout entier.COROLLAIRE 3.5.
(SZ, d)
étantséparable;
si K est trn noyaureproduisant borné, B(d)-mesurable
et siHK
estséparable,
l’ensemble des combi- naisons convexes de mesures de Dirac est dense dans(.,. )K).
Preuve. L’ensemble des combinaisons convexes de mesures de Dirac étant dense dans
(~n,
laproposition
ci-dessus nouspermet
de conclure..Vol. XV, n° 4-1979.
THÉORÈME D’EXISTENCE 4.5. - Si
(Q, d)
estséparable,
il existe un noyaureproduisant, K,
nondégénéré i.
e. :Kd
Q = 0 ~ ,u =0
tel que latopologie
trace de( . , . )K
sur soit latopologie faible.
Preuve. Il existe alors une
métrique
d’ totalement bornée(2) équiva-
lente à
d; l’espace
desapplications réelles, bornées,
d’-uniformément conti-nues muni de la norme de convergence uniforme
(relative
àd’)
étantsépa- rable,
il existe une suite bornée par 1 et totale dans l’ensemble de ces00
applications ; si
l’on pose K= ~ Q .h ., (...)K
est moins fin sur1=1
que la
topologie
faible(théorème
de faiblecomparaison).
Maintenant si /ln dans on a par linéarité et limite uniforme :J fd n
~fd,u
pour toute
application f
d’ -uniformément continue etbornée ;
le théorème deBillingsley (3)
nouspermet
alors de conclure pour on passe alors de à comme dans le théorème de faiblecomparaison. Enfin,
si(p,
=0,
on a(
=0,
Vi EN’~ qui
estéquivalent
à, f’d,u
=0,
b’, f ’
d’-uniformémentcontinue ),
d’où ,u = 0..Remarque.
est alorsplus
fine que( . , )K
sur tout entier.K étant d
continu,
si(xn)
est dense dans(Q, d),
est totale dans(~~52~ (., . ~ )K)-
Remarque. (SZ, d)
étantséparable ;
siS21
est un borélien de SZ tel queQ
(resp. 01
estcompact, Qi
est convexe et Q est deHilbert),
et si( . , . )
est unproduit
scalaire sur dont latopologie
sur estffd;
(
admetffd
pour trace surRemarque. (~, d)
étantséparable,
A et B deux boréliens de~, ~ . , . ~A et ~ . , . ~ B
deuxproduits
scalaires sur et si pour tout fl, v E(S21 -
A uB)
onpose ( ,u, v ~ - ~ iA +
onpeut
énoncer :
1) ~ . , . ~
est unproduit
scalaire sur2)
Si A n B= 03C6
etsi ( ., . >A (resp. .,.>B)
estplus
finque Fd
surM+A
(resp.
est de mêmepour (...)
sur3)
Sid(A, B)
> 0 etsi ( ., . )~ (resp. ~ . , . ~ B)
admet pour tracesur
M+A (resp. M+B); .,.> admet Fd
pour trace sur(2) d’ totalement bornée est identique à (0, d’) précompact.
(3) Voir [11] par exemple.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
347
PRODUITS SCALAIRES SUR L’ESPACE DES MESURES
Remarque. (S2, d)
étantséparable,
localementcompact
et dénombrable àl’infini ;
si est totale dans l’ensemble des fonctions continues àsupport
__,
compact
et si K = 1 +fi
estborné, ( . , )K
admetFd
pour tracesur
THÉORÈME DE PRÉCOMPACITÉ 4.5. - Si SZ est un espace
métrique sépa- rable,
telqu’il
existe unemétrique équivalente
d rendant S2précompact
etborélien de son
complété;
on peut exhiber un noyaureproduisant
K tel que :1 )
a pour trace sur latopologie faible, 2)
estprécompact.
Preuve. Soient une suite uniformément
bornée,
totale dansd)
et
(ai)
une série strictementpositive
etconvergente.
Si l’on pose1)
découle directement de la démonstration du théorème d’existence.2)
Lecomplété (Q, J)
de(Q, ~)
estcompact, (/~)
est totale dans00 ,
et si l’on pose
K
==03A303B1ifi~fi,
!=1Il ~K
a pour trace sur latopologie
faible.(~, ~)
étantcompact, (~, ~ Il ~)
l’est. Maintenant si pour tout(~ B)
e x on pose/~(B)
=jM(B
nQ), l’application
est une isométrie de
P~
sur est doncprécompact..
Remarque.
Il suffit en vertu de la démonstration du théorème depré- compacité
deregarder
la démonstration du théorème de construction(ci-dessous)
pours’apercevoir
que lesproduits
scalaires exhibés sur Rn(dans
leparagraphe suivant)
sont tels que estprécompact.
6. CONSTRUCTION
Nous allons nous limiter à donner des
produits
scalaires sur(où
A c R(resp.
A ci dont latopologie
trace sur~~A
estégale
à(resp.
moins fineque) ~j.
Vol. XV, n° 4-1979.
THÉORÈME DE CONSTRUCTION 1.6. -
03C8
étant unhoméomorphisme
de Rsur
]
-a,~[ (avec
a,~ + si est une suite strictementpositive
et si(resp : K(x, y) = 03A3.03B1n(p)e-p(n)03C8(x)e-p(n)03C8(x)) roù
est une suite croissante de N telle que n EN*), (resp :
n EN*))
soit totale dansUb([- (4)]
estborné,
leproduit
scalaire(., .)K
a pourtopologie
trace,sur la
topologie faible.
Preuve. - Les deux démonstrations étant
identiques,
nous établironsuniquement
celle relative aupremier
noyau. R étant muni de lamétrique d(x, y) _ ~ ~r(x) - 1
estprécompact (puisque ~
est une isométrie de(R, d)
sur(~(R), ~ ] 1)).
Si l’on pose = est totale dansdonc dans g étant d uniformément
continue,
g o est uniformément continue sur il existe donc~,1,
..., ...,tels que
u
E(dans (R, d));
est donc totale dansUb(R, d);
si dans on a par linéarité et limite uniforme(~f~Ub(R, d), fd n ~ fd ) ; d’où (~f~Cb(R), fd n ~ fd ) (théo-
rème de
Billingsley (5));
le théorème de faiblecomparaison
nous permet alors d’affirmerque Fd
et( . , . )K
ont même trace et l’on passe deà comme à la fin du théorème de faible
comparaison. (., .)~
estbien sûr
dégénéré. ®
Remarque.
- Si la convergence des séries(ci-dessus)
estuniforme,
latopologie
faible estplus
fine que(., .)~
sur tout entier. En faisantvarier §
et(an)
dans le théorème ci-dessus on obtient les noyaux suivants :(4) On peut, par exemple, prendre (p(n) = n) ou (p(0) = 0 et p(n)= 2n + 1, n é N).
Maintenant si l’on remplace « » par « aç + y/(x) » il suffit (en vertu du théorème de
Müntz,
p. 22, de [8]) de prendre pour (p(n)) une suite croissante telle que p(0) = 0 et~i P(n)
diverge.n > o
(5) Voir [11] (par exemple).
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
349
PRODUITS SCALAIRES SUR L’ESPACE DES MESURES
Lorsque
Q est borné dansR,
onpeut prendre
pour noyauK(x, y)
= ...,(voir [6 bis],
p.93).
PROPOSITION 2.6. Si l’on pose
K(x, y)
=e 2
~x y~2, Kdp
Q x ~c est unproduit
scalaire sur~~R
dont la trace sur~~R
est moinsfine
que latopologie faible,
et dont la trace sur~Â
est, pour toutcompact A,
latopologie faible.
Preuve. ~c étant un élément de si
on a :
Vol. XV, n° 4-1979.