A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION B
H. H EINICH
Mesures à valeurs dans un espace de Banach complètement réticulé
Annales de l’I. H. P., section B, tome 10, n
o3 (1974), p. 339-344
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Mesures à valeurs dans
unespace de Banach
complètement réticulé
H. HEINICH
Laboratoire du Calcul des Probabilités.
Université Paris 6e Ann. Inst. Henri Poincaré,
Vol. X, n° 3, 1974, p. 339 - 344.
Section B : Calcul des Probabilités et Statistique.
RÉSUMÉ. -
Après
avoir donnéquelques propriétés
d’un espace deBanach, G, complètement
réticulé « bienplongeable » (définition 4)
dans unC-espace
E(définition 2)
on montre le résultat suivant : unemesure,
,u, à valeurs dans G à densité dans E est à densité dans G si et seulement si elle est à variation o-finie(cf. [7] auquel
ce texte faitsuite).
Soit E un espace vectoriel
complètement
réticulé - c. r. - àtronqua-
ture dénombrable i. e. tel
qu’il
existe une crois-sante telle que Ve E
E +
on a Aen)
= e on dit que e n en ~ e.L’ensemble des mesures
positives
d’une tribu A à valeurs dans E est~ aussi un espace
complètement
réticulé. On établit aisément ladécomposi-
tion de
Lebesgue
d’une telle mesure : si P est uneprobabilité
sur Aalors
s’écrit d’une manièreunique
comme = pi+-,u2
avec ,u2 AenP
= 0tout n et pi 1 =
B / (~
n AenP).
DÉFINITION 1.
désigne
l’ensemble des mesures ~ :E +
telles que =(
n AenP).
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B - Vol. X, n° 3 - 1974.
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Citons comme
propriétés : MP
n’est pasfermé ; ~ MP ~ « P ;
p E
~~P
=>(,u - e"
AP) +
décroît vers 0.. Posons
Bn = ~ 0 e e" ~
etF~ l’espace
vectorielengendré
parB~.
DÉFINITION
2. - Un espace vectoriel métrisablecomplet
E est unC-espace
si :a)
E est c. r. àtronquature dénombrable {
en}.
b)
Sa distance vérifie0 e
e’ =>d(e, 0) d(e’, 0) ; d (e, 0)
=d( ~ e ~ , 0)
et d est concave sur
E +.
c)
Il existe unetopologie
normée surFn compatible
avec la structured’ordre,
telle que sa trace surchaque Bn
estéquivalente
à la trace de latopologie
de E et queB~
soit6(Fn, F~) compact - Fn
Banachcomplété
de
F n.
Sur un tel espace on
peut
définir un espaceL(E)
de variables aléatoires X de(Q, d, P)
dansE, intégrables ; complet
pour la distancePROPOSITION 3. - E étant un
C-espace
alorsDémonstration. Soit ,u E pour
chaque
n la mesurevectorielle enP qui prend
ses valeurs dansB~
ciFn
seprolonge
en uneapplication
faible-ment
compacte
deL~
dansFn
donc à densité. On montre que cette densitéXn appartient
p. s. àB~
etqu’ainsi X"
EL(E).
Il est clair queXn +
1 =Xn
p. s.et que les ensembles
A" _ ~ X"
= décroissent vers un ensemble Anégligeable
car DoncXn
croît p. s. commeconverge vers
~u(S2), X"
est deCauchy
dansL(E)
et parconséquent X" -->
X p. s. et dansL(E)
X est alors la densité de p.Réciproquement
si =AXdP
alors(p
nenP)(A)
=endP
etcomme X A en converge vers X dans
L(E)
on a bien la convergence de~u A vers p.
DÉFINITION 4. Un espace,
G,
deBanach,
c. r., àtronquature
dénom-brable {xn}
tel queKn ={
0 _ x soit faiblementcompact
pour Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B341
MESURES A VALEURS DANS UN ESPACE DE BANACH COMPLÈTEMENT RÉTICULÉ
tout n est dit « bien
plongeable
dans unC-espace
E » si : il existe uneinjec- tion j
continue de G dans E telle que= en ; j
héréditaire :et j isomorphisme
d’ordre :j(x) j( y)
~> x y.DÉFINITION 5. - Une
application j’
de G dansR
est m-continue si elle est continue pour les suites monotones convergentes.PROPOSITION 6. - Sous les conditions
précédentes
G est presque solide.Pour tout u E G’ il existe
u + application
s. c.i., m-continue,
deG +
dansR +
telle que, pour
chaque n,
sa restriction àK~
soit lapartie positive
de uet soit continue.
Démonstration. On remarque d’abord
que j
est bicontinue pour lestopologies
faibles deK~
surBm soit j *
son inverse. v = uo j *
est une formelinéaire sur
B~
et onpeut
définirv +
parv +(e)
=sup { v(e’)
pour 0 e’ e, Montrons que v est continue :Pour e;
-~ 0 dansB~
c E il existe0 e e;
tel quev + (e~}
ë, +v(eD
or
0)
-~ 0 doncd(e~ , 0) ~
0et e~
converge vers 0 dansB~
cF~
et- 0 c’est bien la continuité de
v +.
v + - (u ~ j *) + - u+ oj*
est clair car : .Montrons que
u +
est continue surKn : si x;
- 0 dansK" alors j(x;)
~ 0dans B et u
+j(x;)
- 0 c’est-à-dire queu +(x~)
-~ 0. Il aurait fallu mettreu"
pour
rappeler
que l’on se référait àK~
mais il clair que1 ~ = un+
et si est définie par
û +(x)
= limite / = limun (x
Axn) ;
alorsû +
est s. c. i. et on
peut,
sansambiguïté ù+ = u + .
Montrons que
u +
est m-continue.Soit {
croissante vers y dansG + :
- Si
u +( y)
+ oo alorsu +( y)
G +u(x)
pour un x :0 ~
x yor x n y" ~ x et si n
grand
on a :donc
Vol. X, n° 3 - 1974.
342 H. HEINICH
- Si
u +( y) _
+ 00 on aurait de mêmeu(x) >-
M etu(x
Ayn) >_
M - eet
u + ( Yn) >-
M - a.Remarques.
- Le convexe fermé~ (u + 1) engendre
un sous-1
espace
Go
solide et dense dans G.Go
considéré comme un Banach avec sa normejauge
montrequ’il
existe un Banach solide et une
injection
de ce Banach dans G dontl’image
est
partout
dense.Si pour tout x E
G + l’ensemble {0 y x ~
est faiblementcompact
alors G est solide.COROLLAIRE 7. Sous les conditions
précédentes
il existe uneapplica-
tion p de
E +
-R +, croissante,
s. c.i.,
m-continue telle que sa restriction àchaque Bn
soit continue et pour tout x e G « on a : »DÉFINITION 8. G est
m-complet
si toute suitemonotone (
crois-sante ce
G +
telle que sup + oo tout u EG +
converge faible-n
ment dans G - donc
fortement,
doncmajorée .
Tout espace c. r. faible-ment
£-complet
estm-complet,
enparticulier
si G estséquentiellement
faiblement
complet.
COROLLAIRE 9. Si de
plus
G estm-complet
alorsp(e)
+ oo ~e E j(Go).
Démonstrations. Corollaire 7. Pour uEG’ posons
pû(e)= u+(j*(e
npi
est une fonction continue croissante en e EE+
et sa restriction àB"
est linéaire. La fonction limpû(e)
est croissante surE+,
n
s. c.
i.,
et sa restriction àchaque Bn
est encorecontinue,
deplus
on apu( j(x))
= u+ (x)
pour tout x E G. Montrons que pu est m-continue : soite~
croissant vers e dans E+,
si + oo pour n assezgrand
il vientG +
pû(e)
et 2~ +pû(e; )
donc 2~ + c’est bienque
pu(e;)
~pu(e),
preuveanalogue
si + oo. Soit Jpartie
finie de la boule unité de G’ posonspJ(e)
= suppu(e)
et p = lim pJl’application
p~
ueJ J
de E + - R + vérifie les conditions du corollaire.
Corollaire 9. Pour une suite croissante
{ gn ~
ce G + non convergente il existe u E G’ tel que sup u+(gn) _
+ oo donc lim + oo et sin n
e
E j(Go)
la suite gn =j*(e
nen)
n’est pas convergente donc + o0et
p(e) =
+ oo .Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
MESURES A VALEURS DANS UN ESPACE DE BANACH COMPLÈTEMENT RÉTICULÉ 343
DÉFINITION 10. - La variation d’une mesure
positive
à valeursdans G est la mesure =
+03BF
.PROPOSITION 11.
2014 Soit
une mesurepositive
à valeurs dans G espace de Banach bienplongeable
dans unC-espace
E et admettant une densitéX,
dansE,
parrapport
à uneprobabilité
P alorsDémon.stration. Si ~p est une v. a.
étagée
de(Q, ~, P)
dansB"
alorspar
conséquent
siXn
EL(E)
etXn
ciB~
p. s. on a encoreEn
particulier
siX"
est la densité AenP,
on a vu que X dansL(E)
donc
pu
croît vers pour tout u etde même
puX"
croît versp~X
doncf
croît vers et .d’où :
et comme
Px
= P oX -
est une mesure de Radon surX(Q)
c E on obtientCOROLLAIRE 12. est à variation 7-finie et G
m-complet alors
està densité dans
Go.
Vol. X, n° 3 - 1974.
344 H. HEINICH
En effet
Xn
= X est mesurable dansBn
cF~
d’où :X"
est faiblementmesurable dans
Kn
ci G - en écrivant encoreXn pour j*
oX"
- doncfortement mesurable - G Banach - et par
conséquent
il en est de même de Xqui prend
p. s. ses valeurs dansGo
car p o X + oo p. p. corollaire 9.Remarque.
Les résultats s’étendent au cas d’un espacecomplètement
réticulé muni d’une
topologie
localement convexeséparée
et bienplon- geable
-proposition
1 1 - Enparticulier
le corollaire 12 demeure pourun espace de Fréchet solide.
Exemple.
- Soit(Q, ~, P)
un espace deprobabilité complet
une suite croissante telle que Q =
uAn- L’espace
G =.91; P; (AJ)
est bien
plongeable
dans leC-espace
E =d, P).
BIBLIOGRAPHIE
[1] H. HEINICH, Intégration dans certains espaces de Riesz à distance concave. Ann.
Inst. Henri Poincaré, vol. X, n° 2, 1974.
(Manuscrit reçu le 5 février 1974)
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B