HAL Id: jpa-00206592
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Désintégrations non leptoniques des hypérons
C. Itzykson
To cite this version:
C. Itzykson. Désintégrations non leptoniques des hypérons. Journal de Physique, 1967, 28 (10),
pp.845-856. �10.1051/jphys:019670028010084500�. �jpa-00206592�
MISE AU POINT
DÉSINTÉGRATIONS
NONLEPTONIQUES
DESHYPÉRONS
Par C.
ITZYKSON,
Service de Physique Théorique, Centre d’Études Nucléaires de Saclay, B.P. n° 2, 9I-Gif-sur-Yvette.
Résumé. 2014 On passe en revue les
applications
del’algèbre
des courants auxdésintégrations
non
leptoniques
deshypérons
en les confrontant auxplus
récents résultatsexpérimentaux.
Abstract. 2014 We review the
applications
of currentalgebra
tonon-leptonic hyperon decay.
The theoretical
predictions
are thencompared
with the most recentexperimental
data.I.
Description phénoménologique.
- Les modesnon
leptoniques representent
le mecanisme de d6sin-t6gration
leplus frequent
deshyperons.
Les reactions observees sont dutype :
ou Y et Y’ sont deux
baryons
de l’octet desymetrie
unitaire
auquel appartiennent
les nucleons. Nousomettons ici les
desintegrations
de laparticule Q-,
dudecuplet
desresonances,
dont les modes SIT et 1,.K-ont des taux encore mal connus. On n’observe que des transitions ou
1’etrangete
nechange
que d’une unite(AS
=1)
et dont la liste est la suivante :Chaque
mode estrepresente
par unsymbole Yii,
ou Yi
d6signe l’hyperon
initial avec sacharge et j repère
lacharge
du meson II 6mis. Les taux de d6sin-t6gration
sont tous du meme ordre degrandeur,
environ
10101s,
et sont donnes dans Ie tableau Iqui
inclut les resultats
expérimentaux
lesplus
r6cents[1].
La
parite
n’est pas conserv6e au cours de ces d6sin-t6grations
faibles et 1’6tatfinal,
d6crit dans Iesyst6me
propre de
1’hyperon initial,
est unesuperposition
d’ondes S et P.
D6signant
par les memessymboles S
et P lesampli-
tudes de
désintégration
dans chacune de ces ondesrespectivement, l’amplitude
totale pour l’unequel-
conque des reactions
(1) prend
la forme :où Xi et x sont
desspineurs
a deuxcomposantes qui
decrivent 1’6tat de
polarisation
deshyp6rons
initial etfinal mesure par
rapport
a une direction fixe Oz. On supposequ’on
s’estplace
dans lerepère
ou laparticule
TABLEAU I
R6sultats
exp6rimentaux
sur lesdésintégrations
nonleptoniques
deshyp6rons.
Pour lesdésintégrations
E+ --> P + 1-10, on aindiqu6
entreparentheses
les valeurs de S et Pqui correspondent
a oc = 1. Les donnees ont etecompl6t6es
pour le A par les valeurs cit6es dans l’article deJ.
S. Bell,fcole d’At6
des Houches, Gordon et Breach, New York(1965).
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019670028010084500
qui
sed6sint6gre
est au repos;p’ designe
la directiondans
laquelle
est emis lebaryon
final. Nous noteronsp’
lagrandeur
de sonimpulsion,
m sa masse, enfin Msera la masse de
I’hyp6ron
initial. Dans cesconditions,
le taux de reaction r s’ecrit :
Il est usuel de caracteriser chacune des reactions
(1)
par trois
param6tres
reelscx, P
et y,qui
sont d6finiscomme suit :
Ces trois
param6tres
sont relies defaçon simple
a desquantites
directement accessiblesexperimentalement.
Ainsi la distribution
angulaire, normalisee,
dubaryon
emis par un
hyperon
depolarisation
9(0 EP 5 1)
le
long
de 1’axe Oz est donnee par :Dans cette
expression
0 mesure1’angle
entre la direc-tion d’6mission du
baryon
et 1’axe des z. Le para- m6tre aposs6de
une autreinterpretation,
il est eneffet aussi
6gal
a l’hélicité moyenne dubaryon
finallorsque
labaryon
initial est nonpolaris6.
Revenantau cas ou ce dernier est
polaris6,
leparam6tre P
estrelie a la
polarisation
transversale dubaryon
final dansla direction Oz A
p’, notee y’
sur lafigure 1, laquelle
est
6gale
a :Pour que cette
polarisation
soit diff6rente dezero,
ilfaut une difference de
phase
entre ondes S et P. Elleprovient
enpartie
de la difference entre lesd6pha- sages S et
P dans l’interaction entre meson II etbaryon
final a
1’energie correspondant
a ladésintégration.
S’y rajoutent
6ventuellement les effets d’une violation de l’invariance par renversement du sens dutemps
dans lesd6sint6grations
faibles nonleptoniques.
Lavaleur attendue
pour P
est de toutefaçon
tres faible.On ne
dispose
a cesujet
que de tr6s peu d’indicationseXpérimentales.
Nous serons donc amenés à supposer que les ondes S et P sont relativement r6elles.Le
parametre
y traduit lui aussi une correlationentre les
polarisations
initiale et finale. Pluspr6cis6-
ment, la
polarisation
deI’hyp6ron
final dans leplan
form6 par la
polarisation
initiale et la direction d’6mis-FIG. 1. - Choix des axes
pour
rep6rer
ladesintegration
Y - Y’ + II.sion,
etperpendiculairement
a cette derni6re(direc-
tion x’ sur la
figure 1), prend
la forme :Les valeurs de
cx, P
et yqui
sont connues sont rassem-bl6es dans Ie tableau I
[1, 2].
FaisantI’hypoth6se
que S et P sont relativement reels comme ons’y
attendapproximativement,
on a aussiporte
leurs valeursqu’on
d6duit de(2)
et(3).
Une
r6gle
de selectionparticuli6re, empirique
pourl’instant,
mais bien v6rifi6e par lesdésintégrations
nonleptoniques,
doit etre mentionnee. 11s’agit
de lar6gle
AI =1/2.
Lespin isotopique total, qui
n’estpas conserve par les interactions
faibles, change
d’unedemi-unite entre 1’6tat initial et 1’6tat
final,
ouplus pr6cis6ment l’op6rateur
de transition secomporte
comme un
isospineur
par rotation dans1’espace
isoto-pique.
Parapplication
du th6or6me deWigner- Eckart,
on en d6duit les relationssuivantes,
valablessimultan6ment pour les
amplitudes
d’onde S et P :En
comparant (7)
aux resultats donnes dans le tableauI,
on obtient six nombresqui
sont tous compa-tibles avec zero dans la limite des erreurs
exp6rimen-
tales.
Le but de cet article est de montrer comment cer-
taines
propri6t6s generales,
r6cemment reconnues, desinteractions
faibles,
permettentd’apporter
une amorced’interpretation
a laplupart
des faits observes. On cherchera aussi aindiquer
clairement lesquestions qui
seposent
encore.Le
plan
de1’expose
est le suivant : dans la deuxi6mesection,
nous passons brievement en revue lesproprietes generales
des interactions faibles et leshypotheses
couramment admises sur la structure et les
r6gles
decommutation des courants faibles. Parmi ces
hypo- thèses,
il fautsouligner
cellequi
a trait a la relationentre la
divergence
du courant axial et lechamp interpolant
du mesonII, d6sign6e
sous lesigle
CADDPpour courant axial a
divergence
dominee par lepion.
La troisi6me section est consacree a
1’application
deces id6es au cas des
désintégrations
nonleptoniques
des
hyperons
dans le cadre de la m6thode dessingula-
rit6s les
plus proches qui
serarappel6e
a ce propos.Enfin,
dans la derni6resection,
on discute les resultats obtenus. On fait aussiquelques
commentaires sur lesrapports possibles
entredesintegrations
nonlepto- niques
deshyp6rons
et des mesons K.II.
Propriétés gdndrales
des interactions nonlepto- niques.
- Les interactions faiblesleptoniques
et semi-leptoniques
sont apresent
tres biencomprises,
toutau moins a faibles
transferts,
dans le cadre d’un cou-plage
courant-courant dutype
V - A. Les courants vecteurshadroniques
sont des combinaisons lin6aires descomposantes V)(x)
du courant despin
unitaire[3].
Pour les transitions sans
changement d’etrangete (AS
=0),
ils’agit
d’une combinaison descomposantes
d’indices i =1, 2 ;
pour les transitionschangeant 1’etrangete (AS =1)
d’une combinaison de celles d’indices 4 et 5. Le courantélectromagnétique
hadro-nique
est, luiaussi,
une combinaison de deux compo-santes du courant de
spin
unitaire :Chaque composante represente
un courant conservedans le cadre de
l’ind6pendance
decharge (valable
a 10-2
pr6s)
pour lescomposantes 1, 2,
3 et8,
et dansle cadre de la
symetrie
unitaire(valable
environa 10-1
pr6s)
pour les autrescomposantes.
Les courants axiaux sont aussi des combinaisons des
composantes
d’un octetd’operateurs A)(x) ,
les combi-naisons intervenant 6tant les memes que dans le cas
des courants vecteurs.
Dans le cadre de la theorie de
Cabibbo,
le couranthadronique total, couple
au courantleptonique,
s’ecrit
[4] :
L’angle 0, qui apparait
dans cetteexpression
estappele angle
de Cabibbo. Lespropri6t6s
detaillees desdesintegrations leptoniques
deduites de1’expres-
sion
(8)
du courant faiblehadronique
sont remar-quablement
en accord avec les donn6esexpéri-
mentales
[5].
Les courants axiaux ne sont pas conserves. En d’au-
tres termes, les
divergences av-A4(x)
ne sont pas nullesmais
jouissent
d’unepropriete remarquable.
Leurselements de
matrice,
calcul6s a faible transfert(t N 0),
peuvent etre
approximes
par la contribution dupole
associe au meson II pour les
composantes
i =1, 2, 3,
et avec une bien
plus grande incertitude,
par celle dupole
associe au meson K pour les autrescomposantes.
Le residu du
pole
estproportionnel
au carr6 de lamasse du meson scalaire. Cette
hypoth6se qui
concr6-tise la notion de courant axial
partiellement
conservea pour
consequence
directe larelation
deGoldberger
et Treiman et ses
generalisations [6, 7].
Gell-Mann a
postule
un autre type depropri6t6s
pour les courants vecteurs et axiaux introduits ci-des-
sus
[8].
Ce sont desr6gles
de commutation a tempsegaux
entrecomposantes
des courants, que nous ecrirons sous la forme :Les
quantit6s hjk
sont les constantes de structure du groupeSU(3).
Il fautpeut-etre rajouter
au secondmembre des
equations (9)
des termes faisant intervenir les derivees des distributions 8(termes
deSchwinger);
il est inutile de discuter ce
point
ici. Ces relationsimpliquent
deshypotheses
tres fortes. Enfait,
elles nesont souvent utilisees
qu’après
unesimple
ou doubleintegration,
c’est-a-dire sous la forme de relationsalgébriques
entrecharges
associees aux courants.Les deux
premi6res relations, int6gr6es
unefois,
nefont que traduire les
propri6t6s generales, dej a cit6es,
des courants
faibles,
a savoir que les courants vecteurssont associes aux transformations de la
sym6trie
uni-taire et que les courants axiaux forment un octet
d’operateurs.
La troisi6me relation est en revanche vraimentnouvelle,
elle a 6t6 brillamment confirmee par Iesucces
de la formule de Adler etWeisberger [9].
L’interprétation
des interactions faibles nonlepto- niques
necessite l’introductiond’hypoth6ses supple-
mentaires. Comme a
1’ordinaire,
nous supposons les elements de matrice de transition calcul6s aupremier
ordre en fonction de 1’hamiltonien faible
changeant 1’6tranget6.
Nous supposons que ce dernier est l’int6-grale
d’unoperateur
local3Kw(x) qui
satisfait lar6gle
de commutation :
Ceci constitue une
generalisation
au senslarge
de lasym6trie
V - A des interactions faibles. Cette relation est v6rifi6e dans Ie cadre de mod6lessimples [10].
Nousserons ulterieurement amenes a introduire d’autres
hypotheses plus restrictives,
mais nous voulons toutd’abord
exploiter
lespropri6t6s
tresgenerales
traduitespar
(10).
III. Formalisme des
désintégrations
nonleptoniques
et limites de bassednergie.
-L’amplitude
de d6sint6-gration
faiblehyp6ron P
demoment p - hyperon
ade moment
p’
+ mesonITi,
que nous ecrironsAlp,
a la forme
g6n6rale suivante,
dict6e par l’invariance relativiste :ou ui et My sont les
spineurs
caract6risant lesbaryons
initial et final. Les
amplitudes
A et B sontsimplement
reli6es aux
amplitudes S
et P introduites dans lapremiere
section. Dans Ierepère
ouI’hyp6ron
initialest au repos,
1’expression
ci-dessusprend
en effet laforme :
L’6nergie
E’ dubaryon
finals’exprime
en fonctiondes masses,03BC
d6signant
la masse du meson II :De sorte que la relation entre S et P d’une
part,
A et B d’autrepart
est la suivante :Nous nous proposons d’6valuer les
quantites
A et B.L’application
deI’alg6bre
des courants a ceprobl6me
a
deja
eteenvisagee
par divers auteurs[11].
Lam6thode utilisee consiste a relier Ie processus
qui
nousint6resse a la transition faible
cc --* P
dans unchamp
axial exterieur au
premier ordre,
en utilisant1’hypo-
these CADDP. On peut alors faire
appel
auxr6gles
de commutation
(10) qui
nous donnent une informa-tion sur la structure de 1’hamiltonien faible. Comme dans la
plupart
desapplications
deI’alg6bre
descourants, les resultats ainsi obtenus ne sont valables
qu’en
unpoint
nonphysique correspondant
a 1’annu-lation du
quadrivecteur impulsion-énergie
du m6-son II. Il faut alors aborder Ie d6licat
probleme
de1’extrapolation
entre cepoint
et laregion physique.
Comme la masse du meson 11 est
petite
parrapport
aux masses des
hyp6rons
ainsi que celles des diversesparticules intermédiaires,
on estpartiellement justifi6
a supposer que les variations de
l’amplitude
sontdomin6es par celles des contributions
apport6es
par lessingularites
lesplus proches.
C’est ce que nous allons faire dans cequi
suit.Nous introduisons la transformee de Fourier du
produit
retarde d’un courantaxial,
d’indice despin isotopique j,
et de la densite d’hamiltonienfaible,
dont on consid6re 1’element de matrice entre deux etats a unbaryon d’impulsions respectives p’
etp,
et dont le
spin isotopique
et1’hypercharge
sontreperes
par les indices unitaires a
et P (les
deuxbaryons
sontmembres du meme
octet).
Cetteexpression
est lasuivante :
Le
produit
retarde de deuxop6rateurs
dechamp est d6fini par :
L’amplitude
T’ donnee par la formule(13)
estintuitivement reliee a la transition faible
hyp6ron P
-->
hyperon
a aupremier
ordre dans unchamp
axialexterieur
auquel
est transferee uneimpulsion q’.
Leprocessus
correspondant
estrepresente
sur lafigure
2.FIG. 2. -
Amplitude
de transition faiblehyperon p
-hyperon a
dans unchamp
axial ext6rieur. On a tent6 derepresenter
par des « ronds de fumee » ladissipation d’isospin
etd’6tranget6
due a lapresence
de 1’hamilto-nien faible.
Cette relation n’est
cependant
pas sansambiguïté;
on sait
cependant
que T etl’amplitude physique
associee ont les memes
singularites.
On s’int6resse enfait a
1’amplitude
de transitionhyp6ron P -* hyp6ron
x+ meson fli.
Puisque
ladivergence
du courant axialest dominee par la contribution du
pion,
ils’agit
doncde faire
apparaitre
cettedivergence.
Ceci estpossible
si on contracte les deux membres de
(13)
avec l’im-pulsion q’.
La transformée deFourier,
intervenant dans1’expression
deT,
6tant entendue au sens desdistributions,
nous pouvons effectuer au second mem-bre une
integration
parparties, qui
donne :avec :
° ’
D’apr6s
sadefinition,
L est une fonctionr6guli6re
de
q’,
le commutateurayant
poursupport l’origine
dans la variable x en raison de la
localite,
cequi
entraine que L est au
plus
unpolynome
dans lescomposantes
duquadrivecteur q’.
Lessingularites
enq’
qui apparaissent
dans T et dans t doivent donc secompenser dans Ie
premier
membre de(14).
Lessingularites proches
de laregion physique
du processus dedésintégration
sont donnees par l’unitarit6g6n6ra- lis6e,
suivant lesprescriptions
habituelles de la «polo- logie
». Parmi cessingularites,
nousdistinguerons
toutd’abord le
pole
dans la variableq’2,
du au meson II(a q’2 = [12).
Plusloin,
nousenvisagerons
lepole
dansla variable s
= (p’ + q’)2, pole qui
est associe auxetats intermédiaires a un
baryon.
Nous pouvonsd6composer
chacune desamplitudes
T et t en isolantle terme
singulier.
Ainsi pourT,
on ecrit :ou
RIJ.
n’aplus
lepole
enquestion.
On voitapparaitre
comme residu du
pole F amplitude
Mqui
nousint6resse. La constante de
couplage fn
entre meson IIet courant axial est d6finie par :
En vertu de la relation de
Goldberger
et Treiman[7],
on sait que cette constante est en fait
egale
a :ou
K (o)
est le facteur de formepion
nucleon a trans-fert
nul,
mNdesigne
la masse dunucl6on, g
la constantede
couplage
II-nucleon etGAIGV
la constante de renor-malisation du courant axial dans la
désintégration
duneutron. On d6duit de la relation
(17) 1’egalite :
De
façon analogue,
on evalue alors la contribution dupion
al’amplitude t qui
donne lieu a ladecomposition :
Ainsi,
combinant les relations(14), (16)
et(20),
nousobtenons :
L’amplitude
de reactionJldr3
que nous cherchons aanalyser apparait
dans1’6quation (21)
sur la couchede masse
( p2
=M2, p’2
=m2, q’2
=p- 2),
mais pas necessairement sur la couched’energie,
en d’autrestermes on n’a pas
suppose 1’6galit6 p’
+q’
=p.
Nouspouvons traduire cela en disant
qu’un
«spurion »
associe a la densite d’hamiltonien
emporte spin
isoto-pique
etetrangete
mais aussi uneimpulsion :
L’amplitude
dedésintégration physique apparait
ainsi comme -46 evaluee a la
limite q
= 0.La conservation
approchee
du courant axial tra-duite par la dominance du
pole
du meson II dans leselements de matrice de la
divergence
du courant axialnous conduit a
negliger
r dans lesequations (20)
et(21).
Cettehypoth6se
est ordinairementjustifi6e
enremarquant que seuls des etats de masse tres 6lev6e contribuent a r et que, de
surplus,
aucune resonanceayant
les memes nombresquantiques
que le meson II n’a ete observeejusqu’a
desenergies
de l’ordre du GeV. Aussi est-on fonde anegliger
toute autre contri- bution que celle dupion
pour des valeurs faibles de la variableq’2.
Les
poles
associes aux etats intermediaires a unbaryon apparaissent
dans M et dans R. Comme nousle montrerons
explicitement plus loin, moyennant
certaineshypotheses,
ils ne contribuentqu’a
l’onde P.Si nous nous limitons pour l’instant a
l’onde S,
lesamplitudes
-4X et R sont des fonctionsr6guli6res
aq’
= 0. Nous pouvons dans ce cas 61iminer R de la relation(21)
en passant a la limiteq’
= 0 :Le suffixe S
indique
que nous nous limitons a lapartie
onde S
(correspondant
aF amplitude
violant la conser-vation de la
parite)
des deux membres.Utilisant la definition de L
(15)
et laregle
decommutation
(10),
nous pouvons recrire le membre de droite de1’equation (22)
sous la forme :ou
Q,’ d6signe
lacomposante j
del’operateur spin isotopique :
-
ceci en vertu de l’identification entre le courant vec- teur et le courant conserve de
spin isotopique. L’ope-
rateur
Q! agissant
sur les etats aet P
les transforme donc en des 6tats du mememultiplet
despin isotopique,
et nous pouvons recrire la relation
(22) :
Sous cette
forme,
la limite des ondes Sh q’
= 0 s’ex-prime
donc en fonction des elements de matrice de 1’hamiltonien faible entre deux etats debaryons
del’octet. Comme nous calculons des
ondes S,
c’est lapartie
conservant laparite
deJEw qui
intervient dans1’expression (23).
Si nous la notons-yf(w+),
onpeut supprimer
le suffixe S etremplacer HW
par-V’W(’).
Discutons d’abord les
désintégrations
du A et du E.Utilisant les
proprietes d’isospin
desparticules,
nousobtenons ainsi :
Les
consequences
de lar6gle
AI =1/2 (7 a)
et(7 c)
se trouvent ainsi
automatiquement
satisfaites pour 1’onde S a la limiteq’
= 0. Seule lapartie
AI =1/2
de 1’hamiltonien faible contribue en definitive aux
éléments de matrice trouves. Les
amplitudes physiques
telles
qu’elles apparaissent
sur Ie tableau I sont cepen- dant diff6rentes des limites d6finiesA q’
= 0. Il nousfaut donc a
present
6valuer la variation desamplitudes
entre Ie
point
nonphysique q’
= 0 et celui de d6sin-t6gration qui,
dans les notations introduitesci-dessus, correspond a q
= 0. Dans la m6thode dessingularites
les
plus proches,
on supposejustement
que ces varia- tions sont essentiellement dues aux contributions pro-venant des
singularites
lesplus
voisines de laregion d’extrapolation.
Dans Ie cas desondes S,
ilpourrait s’agir
d’unpole
provenant d’un 6tat intermediaire aun
baryon
despin 1/2
et deparite oppos6e
a celledes
hyp6rons
de l’octet[12].
On connaitpr6cis6ment
une resonance etroite
Y;
a 1 405 MeV. Ses contribu- tions al’amplitude
dedésintégration
du A et du Esont
cependant
nulles par Iejeu
der6gles
de selection des interactions fortes. Nous avons ecarte ici lapossibi-
lit6 de contributions a l’onde S
provenant
despoles
associes aux
baryons
de l’octet. Ceci reclame un motde
justification.
Eneffet,
cela revient a supposer que les elements de matrice de 1’hamiltonien faible entredeux etats de l’octet se reduisent a ceux de
--Ylw+),
ensorte que les termes de
pole
enquestion
ne violent pas la conservation de laparit6.
Cettehypoth6se
d6riv6cdu mod6le ou 1’hamiltonien faible est de la forme courant-courant sera discut6e
plus
en detail dans la suite.Enfin,
onpeut
remarquer que les 6tats intermé- diaires despin plus
eleve(> 3/2)
ne sauraient contri-buer ni
a q
= 0 ni aq’
=0,
l’invariance de Lorentzimposant
descouplages
derivatifsqui
s’annulent a ceslimites.
La discussion
qui precede
montrequ’on
ne s’attendpas a de fortes variations des
amplitudes
d’onde Spour le A et E entre
q’
= 0 et q = 0. Nous pouvons de ce fait en conclure que la relation de commuta- tion(10)
entrainepratiquement
lesconsequences
dela
r6gle
AI= 1 J2
pour les ondes S dans les d6sint6-grations
nonleptoniques
du A et duE,
et ceciquelles
que soient les
propri6t6s
de transformation de 1’hamil- tonien faible. Il est assezremarquable
que la seulehypoth6se
sur la structure de 1’hamiltonienqui
nousconduise a cette conclusion soit celle
qui generalise
la
symetrie
V - A des interactions faibles.Considerons maintenant les
d6sint6grations
enonde S du E. Nous allons voir dans ce cas
surgir quelques
difficultes. Commepr6c6demment, l’applica-
tion de la formule
(23)
conduit auxexpressions :
Rappelons
que nous avons utilise la convention que leschamps qui, agissant
sur levide,
creent les 6tatsII+,
rIO et II- sont
respectivement
les combinaisons :Les limites
h q’
= 0 des troisamplitudes
de d6sin-t6gration
en onde S des E ne sont donc fonctions que de deuxparametres.
Par61imination,
on obtient ainsi la relation :Cette
egalite
dif’ere par lesigne
del’amplitude 1+ +
de la relation
qu’entraine
lar6gle
AI =1/2 (7 b).
En
fait, l’onde
SZ+ + est trouvee nulleexperimentale-
ment. On
pourrait
ainsiimaginer
que la verification de lar6gle
AI==1/2
ne soitqu’un
« accident » du al’annulation de cette
amplitude.
On se convaincais6ment d’ailleurs que la
r6gle
AI==1/2
entraine :Cependant,
si - comme nous allons Ie faire dans un instant - onajoute
unehypothèse qui
entraine la validite de lar8gle
AI =1/2,
on voit quel’algèbre
des courants conduit a lim
1++ = 0,
cequi
seraitq, --->
parfaitement
en accord avec les donneesexp6rimen-
tales si ne se
posait point
leprobl6me
de1’extrapola-
tion. Dans le cas
present,
eneffet,1’etat
intermediaireY;(1405)
peut modifier les valeurs deJls
entre lespoints q’
= 0 et q = 0. Il convient enprincipe d’ajouter
a1’amplitude -4Ks(q’
=0)
les variations duFIG. 3. -
Diagramme representant
la contribution duYo (1405)
aux ondes S I:+ + et E--.terme de
pole correspondant
audiagramme
de lafigure
3. Ces contributions s’ecrivent :ou
hNYo designe
1’element de matrice de 1’hamiltonienfaible :
et gy. EII est la constance de
couplage
du vertexYa EII :
Pour un transfert
6gal
a03BC2,
onpeut
relier cetteconstante au taux de
desintegration Y§ -
Xlfl :E et k
designant 1’energie
etl’impulsion
du I dans Iecentre de masse du
Y;.
Les modes LTI sont les seulsmodes de
desintegration
duYo(1405)
et l’onpeut
donc tirer de(29)
la valeur de gy: EII, connaissant lalargeur (35 MeV)
de la resonance[1] :
Bien
entendu, Yo ayant
unisospin nul,
lapresence
destermes
(28)
ne modifie pas les conclusions propres alaregle AI = 1 f2.
Supposons
d’abordnegligeables
les correctionsapportees
par lapresence
duY*(1405)
enpassant de q’
= 0( «
limite de basseenergie »)
a la valeurphysique.
Dans cesconditions,
nous voyons que les ondes S sont toutes d6termin6es en fonction des 616-ments de matrice de 1’hamiltonien faible entre deux
etats neutres du meme
multiplet
desbaryons.
Nousecrivons :
Quatre quantites
scalairesCrxf3
sont alorsrequises
pourdeterminer les ondes
S;
ellescorrespondent
aux transi-tions
A ---+ N,
E+ --->P, EO -->-
N et E° - A. Pour relierces
quantités,
on est amene a faire unehypoth6se
surle caract6re tensoriel de
yeJ+> (0)
dans les transforma- tions deSU(3).
C’est-a-dire que,ayant relegue
lesdinerences de masses au rang d’effet
cinematique
externe brisant la
sym6trie,
on va calculer lesquanti-
tes
Cap
a memetransfert,
enpratique 0,
comme si lesbaryons
de 1’octet avaient tous la meme masse.L’hypoth6se
laplus simple
pour rendrecompte
de lar6gle
AI= 1 J2
est de supposer que la densite d’hamil- tonien faiblel#Kw(0)
se transforme comme un membre d’un octetd’operateurs.
Bienentendu,
on se limite iciaux transitions faibles
ordinaires,
c’est-a-dire conser- vant CP. Dans Ie calcul desondes S,
seule intervient lapartie £J(O)
ayant P = +1,
donc C =+
1. Cetop6rateur
neutrechangeant 1’6tranget6
d’une unite etpair
par C est donc la sixi6me composante de 1’octet dans les notations de Gell-Mann[3].
Les elements de matrice entrebaryons
du meme octetdependent
seule-ment de deux elements de matrice r6duits correspon- dant aux
couplages
F et D que nous noterons s et p.En d’autres termes :
ou
Ba d6signe
la matrice 3x3 decrivant 1’6tat (x dans1’espace
unitaire. Un calcul 616mentaire fournit alors :On obtient ainsi 1’ensemble des ondes S en fonction des deux
param6tres
6 et p enreportant
ces valeurs dans lesexpressions (24), (25)
et(26).
Ceci s’ecrit :On peut alors rechercher si une valeur
particuli6re
durapport p/a permet
de retrouver lesquantités experi-
mentales donnees dans le tableau I. Le meilleur accord
est obtenu pour
p/a
= -0,35.
Les valeurs obtenuessont donnees sur le tableau II.
Cependant,
les resultatssont assez peu sensibles a la valeur exacte de
p/a
dansune
large plage.
De toutefaçon,
il ne faut pas cher- cher avecI’alg6bre
des courants un accord a mieuxde 10 a 20
%
environ. Nous repoussons a la section suivante la discussion de la valeur ainsi obtenue pourp J6.
On a vu que le
Y*(1405) apporterait
une contribu-tion aux ondes S des
désintégrations
du Iqui
estdonnee par
1’6quation (28).
Mais leshypotheses
quenous avons
faites j usqu’ici
conduisent aA (Z + +)
= 0.N6gligeant
les variations des facteurs de forme entre 0et
03BC2,
onpeut
se servir de la limiteexperimentale
surA(Z++),
tr6s voisine dez6ro,
pour mettre une limitesur
hNy..
L’incertitude
experimentale
met surA(Z++)
unelimite de l’ordre de 2 X 10-9 d’ou l’on d6duirait :
Cette valeur est a comparer avec la valeur moyenne de
V’w+ (0)
entre deux 6tats de l’octetqui
est de l’ordrede
quelque
10-8 mN. Il est de fait que l’on neposs6de
pas d’estimation
theorique
dehNy.,
mais la limiteobtenue
parait
extremement faible et il ne faut pas sedissimuler
qu’il
y a la unequestion qui
demeure sansreponse
satisfaisante. Nous allons supposercependant
dans la suite que les contributions
(28)
sontn6gli- geables.
Il nous faut aborder maintenant la determination des ondes P et introduire a ce propos la derni6re des
hypotheses
sur la structure de 1’hamiltonien faible.Dans le modele ou 1’hamiltonien faible est de la forme courant-courant et ou on en extrait la
partie qui
setransforme comme un octet, le
couplage
des deuxcourants est
symetrique (couplage D)
et lacomposante
de3Kw qui change 1’etrangete
est lacomposante
6.Ces elements de matrice entre
baryons
du meme octetne peuvent alors etre que des scalaires et non des
pseudo-scalaires
en raison de l’invariance par CP[13].
En d’autres termes, dans la limite de la
sym6trie
uni-taire ou l’on
neglige
ladependance
dans les momentsexternes :
Si on
adopte
cetteegalite
etqu’on
sereporte
au r6sul-tat fourni par
1’algebre
des courants, on voit que lesquantites BjaB (correspondant
aux ondesP)
doivents’annuler dans la
limite q’
= 0. Il suffit pour cela dereprendre
le raisonnementqui
conduit a1’6qua-
tion
(22)
en se d6barrassant du suffixe S.On est en droit d’6mettre des reserves sur le resultat ainsi obtenu si on observe que les
singularites proches, qui
dans Ie cas actuel sont essentiellement lespoles
dusaux 6tats interm6diaires de
baryons, peuvent,
dans la limite ou les masses sontd6g6n6r6es,
conduire a desexpressions
sanssignification
des lorsque q’
--->- 0.Dans un travail
precedent [11],
nous avions obvi6 cette difficult6 ensoustrayant
auprealable
ces termesde
l’amplitude
considérée. Uneapproche legerement
diff6rente consiste a
garder
les massesphysiques
et autiliser pour le
couplage
fort despions
auxbaryons
lecouplage pseudo-vecteur :
au lieu du
couplage pseudo-scalaire
habituellement consid6r6. La formeadoptee
est choisie de tellefaçon
que les g pj s’identifient aux constantes de
couplage
traditionnelles. On observe de
plus
que Iecouplage pseudo-vecteur
s’annuleh q’
= 0. De cefait,
lestermes de Born ne contribuent pas a cette limite et
selon la m6thode des
singularites proches
on s’attenda ce
qu’ils
dominent la variation des ondes P entreq’
= 0et q
= 0. En d’autres termes, pour Ie calcul desamplitudes B,
il suffit de retenir les termes de Bornqui s’expriment
a leur tour en fonction des elements de matrice dedg’(W+)(0)
entre 6tats de 1’octet( fig. 4).
Leur calcul s’effectue aisement et nous donne au
point
FIG. 4. -
Diagrammes
de Born donnant les ondes P.Les etats interm6diaires y, et Y! sont aussi membres de l’octet.
physique 1’expression
suivantequi
ob6it alors évidem- ment a larègle
AI =1/2 :
En
plus
des elements de matrice de 1’hamiltonien faibledeja
introduits(33),
il nous faut aussi ceuxcorrespondant
aux transitions E - Xl ais6ment obte-nus a 1’aide de la formule
(32).
Latrop
faible diff6-rence de masse entre E et E interdit les
d6sint6gra-
tions E - 211. De
plus,1’evaluation
de la formule(37)
r6clame la connaissance de certaines constantes de
couplage
despions
auxbaryons gi a p qui
ne sont pasencore mesurees. Nous les
prendrons
donc69ales
auxvaleurs
predites
par lasym6trie unitaire,
caract6ris6es par unparametre
oc(1) qui,
en terme descouplages
Fet
D,
s’ecrit (x =FIF +
D. Dans cesconditions,
lesdifférentes ondes P
prennent
la formesuivante, g
d6si-gnant la constante de
couplage
n-nucleon :Les formules
(34)
et(38)
constituent donc une tenta-tive pour
parametrer
lesdésintégrations
nonlepto- niques
deshyperons
en fonction de deuxquantites
6et p, cx 6tant
pris egal
a0,35 [14]
et g tel queg2/4TI
=14,7.
A titred’indication,
nous avons faitfigurer
sur le tableau II les valeurs des ondes P corres-TABLEAU II
Ondes S et P
theoriques
pour la valeur duparametre P/a
= 0,35qui
rendcompte
le mieuxpossible
des ondes S.Pour le calcul des ondes P, le
rapport F/F
+ D des interac- tions fortes estpris 6gal
a 0,35. L’onde SAo- a servi de normalisation.pondant
a la valeurp/(T
= --0,35 qui
rend Ie mieuxcompte
des ondes S. On observe que les ondes P sontbeaucoup trop petites.
Encons6quence,
onpeut
rechercher au contraire a obtenir Ie meilleurajuste-
ment pour les ondes S et P a la fois. Ceci nous donne
pia
= -0,65
assez different de la valeurpr6c6dente.
Cependant,
1’accord n’est pas excellent(tableau III),
et en
particulier,
les resultats en cequi
concerne les Ssont peu
encourageants.
Eneffet,
le modele est tel que lerapport SfP(Xl+°)
estindependant
des para-(1)
Le lecteur ne confondra pas cette constante des interactions fortes avec lesparamètres d’asymetrie
desdésintégrations.
Les deux notations sont traditionnelles.TABLEAU III
Ondes S et P
th6oriques
avecp/a
= - 0,65.metres 6 et p et de l’ordre de -
2,
tandis que la valeurexperimentale
est voisine de -1. Ceci a pour effet de distordre letriangle
des E etempeche
en fait unbon accord d’ensemble. Pour la valeur choisie de
p/a = - 0,65,
1’erreur d’ensemble est de 1’ordre de 30%,
bien que dans Ie cas du Z+ + ils’agisse
d’unfacteur de l’ordre de 2.
Cependant,
l’incertitude th6o-rique
sur les ondes P 6tant assezgrande,
onpeut
neanmoins considererqu’on dispose
a ce stade d’unepremi6re approximation.
IV. Discussion. - Dans cette
section,
nous voulonsrevenir sur les
hypotheses
et les m6thodes de la sectionpr6c6dente
pourpr6ciser
certainspoints.
En outre, nous voudrions examiner lapossibilite
d’une universalite desdesintegrations
nonleptoniques.
Dans ce
qui precede,
nous avons vu que pour les ondes SI’alg6bre
des courants entrainait aupoint q’
= 0 lar6gle
AI==1/2
pour lesdésintégrations du A et du E, ainsi que la relation -B/-2 Z + 0
=Z - -
+Xl $ + .
Nous avons choisi
d’imposer
laregle
AI= 1/2
enfaisant