• Aucun résultat trouvé

La presse post-virus face à son avenir

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "La presse post-virus face à son avenir"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

Article

Reference

La presse post-virus face à son avenir

AMEZ-DROZ, Philippe René

Abstract

Crise de la presse écrite confrontée à l'effondrement des recettes publicitaires dans le contexte du coronavirus. L'absence d'une aide urgente de 80 millions de francs par la Confédération rappelle la primauté donnée en Suisse à l'autorégulation des médias.

AMEZ-DROZ, Philippe René. La presse post-virus face à son avenir. La Tribune de Genève , 2020

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:135601

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

1 / 1

(2)

Date: 16.04.2020

Tribune de Genève 1204 Genève 022/ 322 40 00 https://www.tdg.ch/

Genre de média: Médias imprimés Type de média: Presse journ./hebd.

Tirage: 31'282

Parution: 6x/semaine N° de thème: 377.116

Ordre: 1094772 Page: 2

Surface: 23'277 mm²

Référence: 76948769

ARGUS DATA INSIGHTS® Schweiz AG | Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich T +41 44 388 82 00 | E mail@argusdatainsights.ch | www.argusdatainsights.ch

Coupure Page: 1/1

La presse post-virus face à son avenir

Planète Réseaux

Dr Philippe

Amez-Droz*

Si, à l'instar du président Macron en France lors de son allocution du 13 avril, de nombreux respon- sables politiques saluent l'impor- tance des médias et des journa- listes en cette période de confi- nement et d'interrogations sur l'avenir, force est de constater

que le Conseil fédéral n'a pas ré- pondu aux attentes de l'industrie

de la presse écrite en refusant de débloquer 80 millions de francs d'aide, essentiellement indirecte.

Cette (in)décision met en exergue un fait observé depuis des décennies dans l'ensemble des pays industrialisés avec la disruption numérique: l'érosion lente mais continue des dé- penses publicitaires dans les mé-

dias dits traditionnels. Elles se sont élevées en Suisse en 2019 à 7,3 milliards dont 1,5 milliard de francs pour l'ensemble de la ca- tégorie Presse contre 1,7 milliard

en 2018, soit un recul de 10%.

Mais c'est bien le segment de la presse d'information quoti-

dienne, dont les audiences nu- mériques ont bondi avec la crise

du coronavirus, qui subit l'im- pact le plus fort de la fuite des annonceurs vers les sites spécia- lisés et les réseaux sociaux.

En 2018, la presse d'information quotidienne subissait un recul de près de 12% de ses recettes publi- citaires, totalisant quelque 610 millions de francs. Les diffu- seurs télévisuels (SSR et télévi- sions régionales), qui ont capté 766 millions de francs d'espaces publicitaires, sont également confrontés à une baisse de leurs revenus.

Dans nos recherches sur la crise de la demande publicitaire, nous relevions que le modèle écono- mique biface, basé sur le double financement lecteurs abonnés et annonceurs, était mis en péril par les changements d'usage mais aussi par le modèle de fi- nancement des moteurs de re- cherche et des réseaux sociaux basé sur la monétisation du trafic et des données personnelles.

L'effondrement des recettes pu- blicitaires dans le segment de la

presse d'information en raison du coronavirus, soit plus de 400 mil- lions de francs selon une projec- tion des éditeurs, souligne aussi la difficulté à monétiser les au- diences numériques et à rempla- cer le modèle historique de double financement que l'histo- rien des médias Patrick Eveno qualifie de «consubstantialité originelle».

«Le refus d'une aide urgente revient

à admettre que l'autorégulation des médias

reste la norme»

Le refus d'une aide urgente à la presse d'information, le 7 avril dernier, revient ainsi à admettre que l'autorégulation des médias reste la norme en Suisse. Rien de surprenant si l'on considère que notre pays compte encore un nombre élevé de titres en compa- raison européenne. Comme il est à parier que l'effondrement des recettes publicitaires ne pourra être compensé après la sortie de crise, la solution qui se dessine est une concentration accélérée avec des disparitions de titres et des ré- dactions encore contraintes à des réductions de coûts.

Thierry Mauron, président de l'as- sociation romande Médias Suisses, pouvait légitimement s'inquiéter en présentant les ré- sultats d'une enquête effectuée auprès de ses membres. Parmi les réponses obtenues, 60% des jour- naux imprimés affirmaient avoir perdu 50% de leurs revenus pu- blicitaires à fin mars. Et tous les titres consultés avaient introduit le chômage partiel.

L'absence d'une aide urgente de la Confédération sera-t-elle re- considérée par le parlement? Rien n'est moins sûr. Sombre tableau en perspective que l'après-coro- navirus pour les médias helvétiques...

* Chargé de cours au Media- lab, Université de Genève

Planète Réseaux

Dr Philippe

Amez-Droz*

Références

Documents relatifs

Comme nous regroupons différents programmes de l'école, le projet a un très gros apport social, notamment pour les élèves de classe d'accueil.» Il indique que l'équipe de

4.Relationship Equity et Brand Social Media : Soutenir la presse de proximité via tous les organes officiels en ligne (engagement) + utiliser les réseaux sociaux pour recommander

Un sous-comité, lui, s'est penché sur l'avenir du hockey féminin. Comment initier plus de jeunes Québécoises au hockey ? À travers l'école ? Comment les convaincre de

Mais il a fallu attendre la fin du point de presse du gouvernement pour que le directeur national de la Santé publique, le Dr Luc Boileau, précise que tous les niveaux du

L'établissement du secteur Hull, dont la capacité est de 745 élèves, mais en accueille pour l'instant que le tiers en attendant que son bassin de fréquentation plus officiel

Considérez ce qui suit : Google traite, estime-t-on, des dizaines de milliers (j'ai lu 7o 000) de deman- des de recherche à la seconde. Je vous laisse calculer ce que cela fait

L'interview porte sur l'avenir de la presse papier dans le contexte de la digitalisation du marché des médias en Suisse.. AMEZ-DROZ,

Le passeport vaccinal ne sera pas obligatoire pour les lieux de culte (funérailles, cérémonies, mariages), mais un maximum de 50 personnes est demandé dans ces cas-ci..