A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
C HARLES DE L A V ALLÉE P OUSSIN
Propriétés des fonctions harmoniques dans un domaine ouvert limité par des surfaces à courbure bornée
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 2
esérie, tome 2, n
o2 (1933), p. 167-197
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DANS UN DOMAINE OUVERT
LIMITÉ
PAR DES SURFACESÀ
COURBUREBORNÉE
par CHARLES DE LA VALLÉE POUSSIN
(Louvain).
~
1. -Propriétés
d’unpotentiel
de couche(1).
1. - Surfaces à courbure bornée. - Nous disons
qu’une
surface S est àcourbure bornée si elle admet un plan
tangent
enchaque point
et sil’angle
des normales en deux
points
infiniment voisinsQo
etQ
est un infinimentpetit
d’ordre au moins
égal
à la distanceQo Q
des deuxpoints.
Dans ce cas, la distance dupoint Q
auplan tangent
enQo
à la surface est un iufinimentpetit
du secondordre au moins par
rapport
à la distanceQo Q.
Deplus,
il est immédiat que la surface estquarrable.
Dans ce
Mémoire,
nous considérerons des domaines d’un nombrequelconque (mais limité)
deconnexions,
etqui
seronttoujours supposés
bornés par des surfaces(simples
oumultiples)
soumises aux conditionsprécédentes.
2. - Théorème 1. - Si une masse
positive
fl estrepartie
d’une manièrequelconque
sur une surface S à courbure bornée et que l’on mène une normale en unpoint
0 de cettesurface,
les actions exercées par cette massesur deux
points
P et P’ de masse 1placés
sur cette normale depart
etd’autre à la même distance du
point 0,
sontsymétriques,
à une dtfférenceprès
dont le module nepeut
surpasserl’expression
où k est une constante
qui
nedépend
que la surfaceS,
et oùu(P) désigne
le
potentiel
dû à la couche aupoint
P.Si la surface S est
plane,
les actions exercées par la couche sur les deux (1) Nous avons établi les propriétés correspondantes pour un potentiel de ligne dansnotre article : Utilisation de la méthode du balayage dans la théorie de la représentation conforme. Bull. de la Classe des Sciences de l’Ac. Royale de Belgique, 5e série, t. XVIII,
mars 1932. Un résumé succinct des résultats obtenus dans le présent Mémoire a paru dans les Comptes rendus de l’Ac. des Sciences de Paris, t. 195 (séance du 4 juillet 1932). Pour
le cas du plan, voir notre Note des Comptes rendus (du 11 juillet 1932).
points symétriques P
et P’ sont évidemmentsymétriques
aussi. Le casgénéral
se ramène au
précédent,
comme nous allons lemontrer,
parl’aplanissement
de la surface.
Menons en 0 le
plan tangent
à la surface.Projetons
les éléments d’aire dSsur ce
plan
avec les masses élémentairesdfl qu’ils portent.
Cette déformation altère l’action exercée par la couche sur lepoint P
de la normale en 0 dansune mesure
qu’il s’agit
de déterminer.Soient
du
la massepotentiante
en unpoint Q
de lasurfaae S,
etQ’
laprojection
dupoint Q
sur leplan tangent.
Prenons lepoint potentié
P commeorigine
de la variablecomplexe z
dans leplan POQ
etdésignons
par z et z’les vecteurs
PQ
etPQ’
de modules r et r’. Les actions exercées sur lepoint P
par la masse
dit sont,
selon quedit
est enQ
ou enQ’, symétriques (par rapport
à l’axe
réel)
des vecteursdu :
rz oudit:
r’z’. La différencegéométrique
des deuxactions a donc pour
module.
1 ... 1
Or on a
Observons que z et z’ sont de modules
supérieurs
à leurprojection
com-mune
OQ’
sur leplan tangent,
que z’-z a pour moduleQQ’
et que le module de r’-r est inférieur auprécédent.
Il vient doncoù k est une constante
qui
nedépend
que de la surface S. Eneffet, quand OQ’
tend vers
zéro,
lequotient (QQ’): (OQ’)2
est bornépuisque
la surface est àcourbure bornée
(n.° 1).
L’altération de l’action exercée sur P par le
déplacement
de la masse élémen-taire
dit
est donc inférieure en valeur absolue àkdlt: r,
et celle de Faction exercéepar la couche entière est alors inférieure à
Enfin la différence des actions exercées sur les deux
points
P et P’ est infé-rieure à la somme
géométrique
des différences d’action que le redressement de la couche détermine sur chacun d’eux. Elle est donc de module inférieur àRemarque. -
La démonstrationprécédente
supposeimplicitement
que les élé- ments de massedu
seprojettent séparément
sur leplan tangent
aupoint
0 etque le
segment OQ’
ne tende vers zéroqu’avec OQ.
Cette condition esttoujours
réalisée si l’on considère une
portion
suffisammentpetite
a de la surface 8 auvoisinage
dupoint
0.Cependant
le théorème estgénéral, il
suppose seulement que les deuxpoints
P etP’ pris
sur la normale soientplus
voisins dupoint
0 que de tout autrepoint
de la surface. Eneffet,
la formules’applique
à fortiori à l’action exercée par la
portion
a de la coucheS;
et elles’applique
aussi à l’action exercée par la couche restant
~2013y,
mais enaugmentant
au besoinla valeur du coefficient
k,
car, vul’hypothèse
faite sur a, cette couche est à unedistance des
points
P et P’supérieure
à un minimumassignable
àpriori
et nepeut,
parconséquent,
exercer sur cespoints qu’une
action bornée.Donc, moyennant
une valeur convenable de
k,
la formules’applique
à la couche entière.3. - Théorème II. -
Supposons qu’une
masseposilive ft
soitrépartie
surune surface S à courbure bornée et
ayant
deux côtésdist~incts;
si l’actionqu’elle
exerce sur unpoint
P de masse 1 varie d’une manière uniformément continuequand
lepoint
P sedéplace
d’un côté de la surface etpeut
entoucher le
bord,
la même chose à lieuquand
lepoint
P sedéplace
del’autre côté de la surface: l’action varie aussi d’une manière uniformément continue.
Observons d’abord que si une masse
superficielle positive
exerce une actionbornée,
sonpotentiel
est borné à fortiori. Dans ce cas, lepotentiel u
dû à uneportion a
de la surface S tend uniformément vers zéro avec l’aire de o~.Il
n’y
a lieu à démonstration pour le théorème énoncé que si lepoint
P estinfiniment voisin de la
surface,
et il est alors situé sur la normale en unpoint
0de la surface infiniment voisin de P. Soit P’ le
point
de cette normalequi
estle
symétrique
de P relativement aupoint
0. Il faut montrer que l’action de la couche varie d’une manière continue sur P’ comme on le suppose sur Pquand
ces deux
points
sedéplacent
simultanément.Menons,
dupoint
0 commecentre,
unesphère
enfermant uneportion
a dela surface
S,
et soit S- 6 le reste de la surface. L’action exercée par S- 6 sur P et sur P’ varie d’une manière continuequand
cespoints
sedéplacent.
Il s’ensuitd’abord que l’action exercée sur P par o varie aussi d’une manière continue
(puisque
l’action totale estcontinue).
L’action exercée par a sur P’ estsymé- trique
de laprécédente,
à une différenceprès
inférieure àku(P) +ku(P’),
doncaussi
petite
que l’on veut avec a(car
lepotentiel u
dû à a tend uniformémentvers zéro avec
a).
Donc l’action exercée sur P’ par la masse entière est
continue,
à un infinimentpetit près assignable
àpriori;
donc elle est continue et elle l’est uniformément.4. - Corollaire. - Si le
potentiel engendré
par une couchesuperficielle positive, répandue
sur una su-rface S à conrburebornée,
admet des dérivéespremières
continues d’un côté de la surface(bord compris),
il en est demême de l’autre côté.
Ce théorème se ramène au
précédent puisque
l’action exercée par la massepotentiante s’exprime
par les dérivéespremières
dupotentiel.
5. - Théorème III. - Si une masse
positive
p estrépartie
sur une sur-face 8 à courbure
bornée,
et si lepotentiel
Uqu’elle engendre
admet desdérivées
premières
uniformément continues d’un côté de lasurface,
cettemasse est
répartie
sur S suivant unedensité 9 qui
est une fonction continuedu
point Q
de lasurface,
etqui s’expri1ne
par la formule de Poissondans
laquelle
les dérivées de U sontprises
aupoint Q
suivant les deux normales de sensopposés
à la surface.Enfermons une
portion
AS de lasurface, comprenant
lepoint Q,
à l’intérieur d’unepetite
surface ferméesimple
Z La masseAu portée
par AS et contenue dans Z se calcule parl’intégrale suivante,
faisant intervenir la dérivée normaleextérieure,
Comme,
en vertu du théorèmeprécédent,
les dérivées de U sont continuesjusque
sur le bordde S,
nous pouvonsaplatir
la surface ~ sur 45jusqu’à
cequelle
se confonde avec les deux bords de 45. Il vient alorsAppliquons
le théorème de la moyenne. Cetteintégrale
estégale
auproduit
de As par une valeur moyenne de la fonction à
intégrer.
Mais les dérivées sontcontinues
et,
As tendant verszéro,
nous pouvons lesremplacer
par leurs limitesqui
sont leurs valeurs aupoint Q.
Il vientainsi,
par définition de la densité aupoint Q,
C’est la formule de POISSON
(2).
Elle prouve que la densité O est continueen même
temps
que les deux dérivées normales.6. - Théorèine IV. - Sous les mêmes
conditions,
la différence des deux dérivées normales de sensoppcsés
en 1lnpoint
0 de la surfacepoten-
(2) C’est POISSON qui a démontré le premier cette formule dans su généralité, mais la
démonstration n’est pas irréprochable (Mém. de l’Acad. des Sciences de Paris, 1911). La formule avait été pressentie antérieurement par COULOBIB (mêmes Mémoires, 1788).
liante
S,
estégale
au double de l’action normale exercée sur lepoint
0par la couche considérée à l’exclusion du
point
0.En
effet,
soit a un élément de la surface 8 contenant lepoint
0 et soit S-6le reste de la surface. Soient u le
potentiel
dû à a et U- u celui du reste. Les actions normales de sensopposés
dues à 6 sontégales,
à unequantité près qui
est infiniment petite avec a et u
(en
vertu du théorèmeI) ;
les actions normalesde même sens dues à S- 6 sont les mêmes de part et d’autre du
point
0. Lespremières
se retranchent et les secondess’ajoutent quand
on fait la différence des dérivées normales de sensopposés
aupoint
0. Donc le théorème se démontreen faisant tendre a vers zéro.
§
2. -Propriétés
de la couche provenant d’unbalayage (3).
7. - Définition du domaine D. - Il doit être entendu
(sauf
affirmationexpli-
cite du
contraire)
que le domaine D dont ils’agit
dans les théorèmes suivants est un domaine d’un seultenant,
d’un ordre fini deconnexion,
et dont la fron-tière est formée par une surface ou
plusieurs
surfacesséparées
à courburebornée
(n ° 1).
La frontière necomporte
donc niligne
nipoint exceptionnels.
8. - Densité de la couche provenant du
balayage
d’une masseponctuelle.
-Soit P un
point
intérieur au domaine D etportant
la masse 1. Lebalayage
dudomaine
répartit
cette masse sur la frontière suivant une couchequi
conserve, à l’extérieur et sur lafrontière,
lepotentiel
initial dupoint
P.Soit, après
lebalayage,
U lepotentiel
dû à cette couche. Celui-ci admet des dérivéespremières
continues à l’extérieur de
D ; donc,
en vertu du théorèmeIII,
la couche admetune
densité 9
déterminée par la formule de POISSON etqui
est une fonctioncontinue du
point Q
sur la surface.Cette densité est aussi une fonction continue du
point potentiant
P. Pour lemontrer,
enfermons P dans unesphère
fixe Z intérieure à D. Si l’on commencepar
balayer ~,
la densité de la couche est fonction continue de P enchaque point
sur la surfacesphérique.
Si ensuite onbalaye
le domaine D contenant cettecouche,
ilapparait
immédiatement que la densité de la coucherepartie
sur S variera d’une manière continue avec celle de
la
coucherépartie
sur lasurface
sphérique (4).
Si le
point
P tend vers unpoint Q
de la surfaceS,
la densitéaugmente
(3) Nous supposons connus les principes de la méthode du balayage tels que nous les
avons exposés dans notre Mémoire : Extension de la iîiétizode du balayage de Poincaré et principe de Dirichlet (Ann. de l’Institut H. Poincaré, 2, III, 1932, p. 169-232).
(4) Car chaque élément d’aire sur la sphère est assimilable à un point fixe dont la
masse éprouve des variations relatives infiniment petites.
indéfiniment au
point Q.
Il est essentiel d’établirl’expression asymptotique
decette densité.
Pour
cela, appliquons
le théorèmeI,
en considérant deuxpoints P
etP’,
situéssur la normale au
point Q
de la surface et quiviennent,
à lalimite,
coïncideravec ce
point.
Les deux dérivées normalesopposées,
mesurant les actions nor-males,
sontégales
entreelles,
à une différenceprès qui
nepeut
surpasser2ku(Q).
Nous pouvons donc
écrire,
en éliminant la dérivée normale intérieure de la for- mule dePOISSON,
Cette formule ne contient
plus
que la dérivée sur la normale extérieure àD,
et l’on a
Désignons
par r la distancePQ
dupoint P (porteur
de la massebalayée)
au
point Q
de lasurface S,
et par çl’angle
de ce rayonPQ
avec la normaleextérieure à la surface. Nous avons
par
conséquent,
D’après
le théorèmeprécédent,
laquantité 2a$
mesure l’action normale exercéesur le
point Q
par la coucherépartie
sur la surface Sentière,
à l’exclusion d’une aire infinimentpetite
contenant lepoint Q.
9. - Théorème. -
Supposons
que lepoint
Pqui porte
l’unité de masseà
balayer,
tende normalement vers unpoint Q
de la surface S(c’est-à-dire
en suivant la normale en ce
point).
De P comme sommet, menons un cône de révolution autour de la normalePQ
dontl’angle
solide au sommet aitune valeur fixe
y2a.
Ce cône limitera autour depoint Q
uneportion
infiniment
petite
a de S. Je dis que la masseportée
par 6après
le ba-layage
a pour limite. y : 2;7.La masse
portée
par a a pourvaleur, d’après
la formuleprécédente,
Mais,
endésignant
pardy l’angle
solide souslequel
du est vu dupoint P,
on aIl suffit donc de montrer que,
quand
P tend versQ, l’intégrale
de $du tendvers zéro. C’est la
conséquence
du théorème de la moyenne. On a, eneffet,
Or,
dans lecône,
r a pour limite0 ;
et la bornesupérieure de 99
à la limiteest
2,
car c’est l’inclinaison de lagénératrice
dn cône sur son axe. Donc cette dernièreexpression
tend vers 0 avec r.10. - Corollaire. - Il résulte du théorème
précédent
que si l’onassigne
aucône un
angle
solide y suffisammen voisin de2~,
la masseportée
à la limite~ par l’aire a
interceptée
par le cône sera aussi voisine que l’on veut del’unité,
tandis que celle
portée
par le reste de la surface frontière S sera rendue aussipetite
que l’on voudra.11. - Flemme
(5).
- Soit r unesphère
intérieure au domaine D et tan-gente
à la surface S au seulpoint Q. Supposons
que D renferme une certaine massepositive, également
contenue tout entière dans I’. Nous pouvonsrépartir
cette masse sur S par lebalayage
deD,
ou sur lasphère par le balayage
de r. Je dis que, aupoint
de contactQ,
la densité de la coucherépartie
sur S estplus grande
que celle de la coucherépartie
surla
sphère.
,Soit l~’’ une
sphère concentrique
à F et dont le rayon surpasse d’un infini- mentpetit
celui de r. Cettesphère
I’’ coupe la surface S suivant uneligne
fermée infiniment
petite
entourant lepoint Q.
Cetteligne limite,
sur les sur- faces S et r’respectivement,
des aires infinimentpetites
a et à’ dont lerapport
tend vers l’unité. "
Le
balayage
du domaine Dpeut
se faire en deux fois. Onbalaye
d’abordle domaine Dh’ commun à D et à
1-’’,
ce qui amène une certaine masse p sur 6;on
balaye
ensuite la domaineD,
cequi
amène une massesupplémentaire
sur 6.Donc le
balayage
de D amène sur a une masse >/~.Le
balayage
de lasphère
F’peut
aussi se faire en deux fois. Onbalaye
d’abord le domaine
DF’,
comme dans le casprécédent,
cequi
amène sur 6 lamême masse Il; on
balaye
ensuite F’ cequi
n’amène sur 6’qu’une partie
seule-ment de la masse ,u
portée
par a. Donc lebalayage
de h’ amène sur a’ unemasse
,u.
Ainsi le
balayage
de D amène sur a une masseplus grande
que celle que(5) J’ai indiqué la proposition analogue pour le plan dans mon Mémoire cité du Bull.
Acad. R. des Sciences de Belgique (en note, p. 394).
le
balayage
de l-’’ amène sur u’. Passons à lalimite;
les aires infinimentpetites
aet u’ deviennent
égales,
de sorte que la densité sur a estplus grande
que cellesur
a’,
et la densité aupoint Q
estplus grande
sur S que sur la surfacesphé- rique
r limite de 1-’’.On connaît
l’expression analytique
de la densité de la coucheprovenant
dubalayage
de lasphère
et cette densité ne peutjamais
s’annuler. Le lemmepré-
cédent conduit ainsi au théorème suivant :
12. - Théorème. - La densité de la couche
provenant
d’unbalayage
demasses
positives
ne s’annule en aucunpoint
de S.Soit
Q
unpoint
de la frontière S. Menons la mêmesphère
r que dans le lemmeprécédent.
Si cettesphère
contient des massespositives,
la densité aupoint Q
de la couche provenant dubalayage
de D estplus grande
que la densitésau même
point
de la couchesphérique provenant
dubalayage
der,
cequi
prouve le théorème.
’
Si toutes les masse sont extérieures à
~’,
on se donne unesphère
1" inté-rieure à r et l’on commence par faire le
balayage
du domaineD-r’,
cequi
amène une certaine masse sur
I’’,
donc à l’intérieur der,
cequi
ramène aucas
précédent.
,1~. - Théorème. - On
peut
concevoir que le domaine D varie et soit borné par une surface Squi
se déforme d’une manièrecontinue,
en restantà courbure
bornée,
et dont leplan tangent
sedéplace
d’une manière con-tinue. Dans ces
conditions,
si l’onbalaye
les mêmes masses fixestoujours
intéi-ieqti,-es au domaine
D,
la densité de la coucherépartie
sur S par lebalayage
varie d’une manière continue avec lepoint
considéré sur la surface.Soit So une situation
particulière
de S pourlaquelle
la densité estdésignée
par po. Quand S tend vers
So,
ladensité o
doit tendre vers oo, car, dans le cascontraire,
onpourrait
obtenir une densité limite différente de po et leprincipe
d’unicité du
balayage
serait mis en défaut.§
3. -Propriétés
des fonctionsharmoniques
définies dans un domaine ouvert D par uneintégrale
deStieltjes
sur la frontière(6).
14. - Définition à
priori
d’une fonctionharmonique U(P)
par uneintégrale
de
Stieltjes.
- Soit D un domaine limite par une surface fermée(simple
oumultiple) S,
satisfaisant aux mêmes conditions queprécédemment.
Localisons(6) Signalons un important Mémoire de M. N. GUNTHER : Sur les intégrales de Stieltjes
et leurs applications xM.c de la physique mathématique. Travaux de l’Institut et leurs applications aux problèmes de la physique 1nathérnatique. Travaux de l’Institut
physico-mathématique Stekloff, 1, 1932. Une partie du Mémoire est consacré aux solutions
l’unité de masse en un
point
intérieur P etbalayons
le domaine. La masseainsi amenée sur une
portion
a de la frontière S est une fonctionharmonique
du
point
P. Cette fonctionP)
de P et aadmet,
en toutpoint Q
de la sur-face,
une dérivée parrapport
àqui
est la densitée( Q, P)
de la couche en cepoint.
Cette dérivée est existante etcontinue,
en vertu des démonstrationsprécé- dentes,
et elle est aussi une fonctionharmonique
dupoint
P dans le domaine D.Soit une fonction bornée et additive d’aire a sur la surface S. Sa défi- nition s’étend d’elle-même aux ensembles
superficiels e
sur la surface S(’).
Dé-signons
par dF la valeur de F sur un élément d’aire ds et formonsl’intégrale
de
STIELTJES,
étendue à lasurface S,
Cette
intégrale
définit une fonction dupoint P qui
estharmonique,
en mêmetemps
que p dans le domaine ouvert D.Nous nous proposons de chercher comment se
comporte U(P) quand
lepoint
P tend vers unpoint Qo
de la frontière du domaine D. L’existence d’une limite pourU(P)
est liée à celle de la dérivée de la fonction d’ensemble F et il est utile derappeller
d’abord la définition de cette dérivée.15. - Dérivée. Dérivée
symétrique (1).
- La dérivée d’une fonction d’ensemblesuperficiel
en unpoint Q
de la surface S surlaquelle
on définit lesensembles,
est la
limite, supposée existante,
duquotient F(e) : me quand
on considère unesuite
rég2cliére
d’ensembles e dont les mesures me tendent vers zéro.Pour définir la condition de de la suite des ensembles e en un
point Q
de lasurface,
nous menons leplan tangent
aupoint Q
et nous ap-pelons
a’ leplus petit
cercle de centreQ
dans ceplan qui
contient laprojection
de l’ensemble e. Pour que la suite soit
régulière,
il faut que lequotient
desmesures me : reste
supérieur
à un nombre fixe pour tous les ensembles e de la famille.Nous dirons que la dérivée de F au
point Q
existe au sensccbsolu,
ouquelle qu’en
soit ladéfinition,
si sa valeur est déterminée etunique quelle
que soit la suiterégulière
d’ensembles e servant à la définir._ La dérivée
symétrique
est cellequi
se définit en choisissant comme familledu problème de DIRICHLET généralisé. Les hypothèses et les méthodes s’écartent beaucoup des nôtres, mais le rôle de la fonction d’ensemble est parfaitement indiqué.
(7) Voir la note (8).
(8) Nous admettons ici les définitions et les propriétés des fonctions d’ensemble exposées
dans notre ouvrage de la Collection Intégrales de Lebesgue, fonctions d’ensemble, classes de Baire (Paris, 1916). Nous nous sommes bornés, dans cet ouvrage, à la considération des ensembles plans, mais l’extension aux ensembles sur une surface courbe est immédiate.
régulière
d’ensembles e une famille d’aires uqui
seprojettent
suivant des cercles a’de centre
Q
sur leplan tangent
à la surface en cepoint.
Quand les dérivées n’existent pas au
point Q,
la fonction F admet des nombresdérivés,
finis ouinfinis,
etqui
sont lesplus petite
etplus grande
limites desquotients
considérés.Il y a lieu d’observer les
propriétés
suivantes :1°)
Si une fonctionpositive
admet une dérivéesymétrique
nulle en unpoint,
cette dérivée est encore nulle au sens
absolu,
c’est-à-direquelle qu’en
soit ladéfinition. Ceci est immédiat.
2°)
Si une fonction designe
variable admet une dérivée nulle au sensabsolu,
sa variation totale(qui
est une fonctionpositive d’ensemble)
admet aussiune dérivée nulle au même
point (au
sensabsolu).
Il
n’y
a que cette dernièrepropriété
à démontrer. Considérons la famille des aires uqui
sert à définir la dérivéesymétrique.
L’aire a se compose de deuxensembles e’ et e" sur chacun
desquels
la fonction F nechange
pas designe.
Soit - un nombre
positif donné,
aussipetit qu’on
veut. On a, parhypothèse,
dès que (j est assez
petit, puisque
la dérivée estsupposée nulle,
Mais l’un au moins des deux
ensembles e’, e",
parexemple e’,
estrégulier ;
et l’on a
aussi,
dès que me’ est assezpetit,
On tire de la
comparaison
de ces relations1 F(e")
etLe
premier
membre est la variation totale de F sur u. Donc cette variation totale a sa dérivéesymétrique
nulle aupoint Q et,
parconséquent,
aussi sadérivée au sens
absolu, puisque
cette fonction estpositive.
16. - Lemme. - Considérons sur la surface S un
point particulier Qo
etun
point
P s~itué sur la normale à la surface en cepoint.
Soit ai uneportion
de la surface Squi
seprojette
sur leplan tangent
suivant uncercle de centre
Qo.
Formonsl’intégrale
deStieltjes
où r est la distance du
point
P à l’élément dS de la surface ai surlequel
Fprend
la valeur dF. Je dis que si F est continue aupoint Qo
et admeten ce
point
une dérivéesymétrique bornée,
cetteintégrale peut
être rendueaussi
petit
que l’on veut avec ai,quelle
que soit laposition
dupoint
Psur la normale au
point Qo.
,On dit que la fonction I’ est continue en un
point
si sa valeur tend verszéro sur tout ensemble contenant ce
point
et dont le diamètre tend vers zéro.Il est donc immédiat que si une fonction d’ensemble est continue en un
point,
sa variation totale l’est aussi.
Passons à la démonstration du lemme énoncé.
Menons le
plan tangent
aupoint Qo. Désignons
parQ
lepoint
de la surface Squi
fixe laposition
de l’élémentdS,
de sorte que rdésigne
la distancePQ.
Soit
Q’
laprojection
dupoint Q
sur leplan tangent
etdésignons par r’
ladistance
PQ’.
La différenceest bornée
quelle
que soit laposition
dupoint P
sur lanormale,
car r et r’sont >
Qo Q’ qui
est leurprojection
commune sur leplan tangent,
tandisque r’ -r ~ 1
est
Q Q’ qui
est un infinimentpetit
du second ordre parrapport
àQo Q’ quand
ces deux
segments
tendent vers zéro.Nous pouvons donc
remplacer
r par r’ dansl’intégrale
sanschanger
sonordre de
grandeur,
car l’altérationqui
en résulte pourl’intégrale
est de l’ordrede la variation totale de F sur ai, donc aussi
petite
que l’on veut avec 6,,puisque
F et sa variation totale sont continues aupoint Qo
parhypothèse.
Considérons donc
l’intégrale
Le lieu des
points
duplan tangent garde
une même valeurdonnée,
estune circonférence bornant un cercle a’ de centre
Qo. Désignons
par la valeurde F dans l’aire a dont a’ est la
projection,
par ro’ et ri" les valeurs extrêmes de r’ dansa’; l’intégrale précédente
se met sous la formeC’est une
intégrale simple
deSTIELTJES,
danslaquelle
r’ est la variable indé-pendante (continue
etcroissante),
et où0(r)
est à variation bornée. Le facteur 1 : r’est une fonction
continue,
cequi
autorisel’intégration
parparties ;
et, par cetteopération, l’intégrale
se transforme dansl’expression
Mais le dérivée
symétrique
de 0 estsupposée
bornée aupoint Qo.
Donc0(r),
qui
estégale
àF(a),
est de l’ordre degrandeur de a,
donc aussi de a’ et deÂ2@
en
appelant Â
le rayon de u. Onpeut
doncassigner
une constante k telle que l’onait,
pourAinsi
l’expression précédente
est de module moindre queoù
Ài
est le rayon du cercle7/ projection
de ai. Mais ~ : r’ a pourmaximum À : r1’,
et la borne trouvée est inférieure à
Elle est aussi
petite
que l’on veut avecÂl,
donc avec ai, cequi
prouve laproposition.
Nous allons avoir à
appliquer
ce lemme dans le casplus particulier
où ladérivée de F est nulle au sens absolu.
17. - Théorème. - Soit P un
point
situé sur la normale en n,npoint Q,,
de la frontière S. Si le
point
P tend versQo,
la fonctionharmonique
tend vers la dérivée
F’(Qo)
de la fonctionF,
pourvu que cette dérivée existeau sens absolu et soit finie au
point Qo.
La démonstration de ce théorème se ramène au cas où la fonction F est
posi-
tive et où sa dérivée est nulle au
point Qo.
En
effet,
enremplaçant
la fonctionF(6)
par la fonction onest ramené au cas où la dérivée au sens absolu s’annule au
point Qo.
Mais si la dérivée de F s’annule au sens
absolu,
celle de sa variation totales’annule de même
(n.° 15, 2°).
D’ailleurs si la fonctionharmonique U1 (P) qu’on
obtient en
remplaçant
dansl’intégrale F
par sa variationtotale,
tend vers zéroquand
P converge versQo,
la même conclusions’impose
à fortiori pourU(P).
Nous admettrons donc que F est une fonction
positive
dont la dérivée s’annuleau
point Qo et
il suffit de démontrer queU(P)
tend vers zéroquand
lepoint P
tend normalement vers
Qo.
Nous conserverons les notations de la démonstration
précédente.
Nous circons-crivons,
autour dupoint Qo,
unepetite portion
ai de la surface S dont laprojection
sur le
plan tangent
est un cercle de centreQo.
Quand lepoint
P tand versQo,
la limite de
U(P)
est la même que celle de la fonctionet cela
quelque petite
que soit la surface fixe ai, car ladensité
tend unifor- mément vers zéro sur laportion négligée
de la surface S(n.° 10).
Il suffit donc de démontrer queu(P) peut
être rendu aussipetit
que l’on veut avec ai, laposition
dupoint P
restant arbitraire sur la normale. Faisons cette démonstration.Remplaçons
~O dansl’intégrale précédente
parl’expression asymptotique
trouvéeprécédemment (n.° 8)
Dans cette
formule, r
est le rayonPQ
mené aupoint Q qui
décrit la surface ai;99 est
l’angle
de ce rayon avec la normale aupoint Q.
Le termecomplémentaire e
est de l’ordre de 1 : r au
plus quand
1~ tend vers zéro.En faisant cette substitution dans
l’intégrale,
nous pouvonsnégliger ~ qui
est de l’ordre de 1 : r. En
effet,
dF étantsupposé positif (comme
on l’aexpliqué plus haut), l’intégrale
de ~dF est du même ordre que celle dedF: r,
donc(en
vertu du lemme
précédent)
aussipetite
que l’on veut avec ai.Il reste encore à démontrer que
l’intégrale
est aussi
petite
que l’on veut avec (Ji.La démonstration est
analogue
à celle du lemmeprécédent,
dont nous repre-nons encore une fois les notations. Soit
Q’ la projection
deQ
sur leplan tangent.
Désignons par r’
le rayonPQ’
et parqq’
son inclinaison sur la normale aupoint Q.
Observons que la différence
est de l’ordre de 1: r
(où
de 1 :r’,
car r et r’ sont du mêmeordre).
Nous savons,en
effet,
est borné(n.° 16).
D’autrepart, l’angle
ne surpasser r
pas
l’angle
des deux rayons r et r’(qui
est de l’ordre deQ Q’: r).
Cetangle
estdonc de l’ordre
de r,
carQ Q’
est du second ordre parrapport
àQo Q qui
est r.Cette différence
peut
donc êtrenégligée
au même titreque e,
et par consé-quent,
onpeut remplacer cos cp : r2
par coscp’:
r’2 dansl’intégrale.
Désignons
enfin parg" l’angle
durayon r’
avec la normale aupoint Qo.
Ladifférence est de l’ordre de la variation de direction de la normale entre
Qo
et
Q,
donc de l’ordre dusegment Qo Q r.
Ainsi la différence entre cos99’:
r’2et cos
p": r’2
estnégligeable,
pour la même raison que les différencesprécédentes
Finalement,
nous sommes conduits à considérerl’intégrale
dans
laquelle
r’désigne
le rayonPQ’,
etg"
son inclinaison sur la normale auplan tangent
enQo.
Désignons,
de nouveau, par a’ les cercles duplan tangent
bornés par les circonférences de centreQo
surlesquelles
r’garde
une valeur constante. Soit a laportion
de l’aire Squi
seprojette
sur a’. PosonsIl
vient,
enintégrant
parparties
et endésignant
par ro’ etri’
les valeurs extrêmes de r’ dans6’,
Mais,
Epositif
étantdonné,
onpeut prendre
ai assezpetit
pour que0(r)
soit er’2 . Alors
l’expression précédente (dans laquelle
toutes lesquantités
sontpositives)
devient inférieure àEn
effet,
cette dernièreintégrale
mesurel’angle
souslequel
lesegment Qa Q’
d’une
tangente
est vu dupoint P,
et cetangle
est2.
La dernièreexpression
est aussi
petite
que l’on veut avec E, donc avec o, cequi
achève la démonstration.18. - Extension du théorème
précédent.
- Le théorèmeprécédent
subsistequand
lepoint
P tend vers lepoint Qo
de la frontière sans être astreintà demeurer sur la
normale,
pourvu que la distance dupoint
P à la surfacefrontière S ne soit pas infiniment
petite
parrapport
à sa distance à cettenormale. Dans ce cas encore,
U(P)
aura pour limiteF’(Qo)
si cette dérivéeexiste au sens absolu et est finie au
point Qo.
Il est
plus
commode de modifier les notations de cet énoncé pour faire la démonstration. Nousdésignerons
par P1 lepoint qui
tendobliquement
versQo
et par P la
projection
de Pi sur la normale aupoint Qo,
defaçon
que cepoint P
varie comme dans la démonstration
précédente.
Nous
désignerons,
commeprécédemment,
par r le rayonPQ,
mais nousappel-
lerons r1 le rayon
P1 Q
menéau
mêmepoint
de la surface. Soit cp1l’angle
durayon r1 avec la normale au
point Qi
et soit ai l’élément de surface considéré dans la démonstrationprécédente.
Nous avons à démontrer que, dF étant sup-posé positif
etF’( Qo) nul, l’intégrale
peut
être rendue aussipetite
que l’on veut avec ai sous la conditionimposée
àla
position
dupoint
P.Remarquons d’abord que, en vertu de cette
condition,
lequotient
r : r1 estborné. On a, en
effet,
- - ~ ~d’où
Or PPi : ri est borné par
hypothèse,
car r1(distance
à lasurface)
nepeut
êtreinfiniment
petite
parrapport
à PP1(distance
aupoint Pi).
Cette remarque nouspermet
de modifier successivement la forme del’intégrale
considérée.D’abord nous pouvons
remplacer
çi(inclinaison
de ri sur la normale aupoint Q)
par l’inclinaison de ri sur la normale aupoint Qo.
Eneffet,
ladifférence est de l’ordre de r au
plus,
et l’altérationqui
en résulte pour l’inté-grale
considérée est de l’ordre dedonc de l’ordre de
l’intégrale
de dF: r(supposé positif),
yintégrale
que nous pouvonsnégliger 16).
Nous sommes ramenés à considérerl’intégrale
Soit
cp’
l’inclinaison du rayon r sur la normaleQoP.
Enprojetant
letriangle
sur cette
normale,
nous avonsd’où
Notre
intégrale
est donc du même ordre degrandeur
queMais,
danscelle-ci,
nous pouvons encoreremplacer
l’inclinaison~/
de r surla normale en
Qo
par celle g sur la normale enQ,
car l’erreur ainsi commisesur cette
intégrale
est de l’ordre del’intégrale
de dF: ret,
parconséquent, négli- geable. Finalement,
nous retrouvonsl’intégrale qui
a faitl’objet
de la démons- tration du théorèmeprécédent
et le nouveau théorème est démontré.Remarque. -
La conditionimposée
aupoint
P dans l’énoncé duthéorème,
Annali della Scuola Sup. - Pisa. 13