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“Les maladies n'existent vraiment que dans le monde des idées”*

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Academic year: 2022

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Correspondances en Onco-Urologie - Vol. VII - n° 2 - avril-mai-juin 2016 76

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É d i t o r i a l

“Les maladies n’existent vraiment que dans le monde des idées”*

La médecine vit depuis Mendel une révolution conceptuelle. Le gène et son expression ont supplanté les miasmes et la fatalité. Mais si, il y a 140 ans, le moine tchèque attendait plusieurs semaines avant d’analyser la forme et la couleur des petits pois qu’il croisait patiemment, la puissance de calcul des microprocesseurs permet aujourd’hui d’analyser en quelques heures les millions de données obtenues par séquençage ultra-rapide de milliers de gènes extraits de centaines de tumeurs. Ces outils nouveaux, nés du même besoin curieux qui animait Kary Mullis lorsqu’il a mis au point la PCR, fournissent des infor mations qui bouleversent notre regard sur la maladie − cancéreuse, puisque c’est le sujet qui nous intéresse ici.

La quantité d’informations, telle qu’elle nous échappe presque, rendait indispensable une mise au point.

Ce dossier va tenter d’en faire une synthèse modeste.

On y verra que des cancers qu’a priori rien ne rapproche (vessie et sein) présentent des profils génomiques extrêmement semblables ou que des tumeurs a priori

proches (vessie et voies excrétrices supérieures, tumeurs du rein) empruntent des voies moléculaires parfois bien différentes. On verra également l’importance grandissante à accorder aux altérations des processus de maintien de l’intégrité de l’ADN dans la compré- hension de l’oncogenèse. À ce titre, les cancers du rein constituent, une fois encore, un modèle remarquable.

On y lira enfin l’impact que ces nouvelles données peuvent avoir dans la prise en charge thérapeutique, dans celle par exemple des cancers de la prostate résistants à la castration.

Cette monographie est incomplète, tant il y aurait à dire et tant il reste encore à découvrir. Mais nous espérons que les informations réunies dans ce numéro vous aideront à mieux comprendre pour mieux traiter.

Avec la génomique, c’est bien l’idée que l’on se fait de la maladie cancéreuse qui est en train de changer.

Bonne lecture.

Dr Philippe Camparo Centre de pathologie, Amiens.

* Grmek Mirko D.

Les maladies à l’aube de la civilisation occidentale.

Payot : Paris, 1994.

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