A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. A NDOYER
Sur les formules générales de la mécanique céleste
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 4, no2 (1890), p. K1-K35
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1890_1_4_2_K1_0>
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K.I SUR LES
FORMULES GÉNÉRALES DE LA MÉCANIQUE CÉLESTE,
PAR M. H. ANDOYER.
1. Nous nous proposons
d’exposer
dans cc travail une méthodepermet-
tant
d’obtenir,
pourreprésenter
le mouvement des corps célestes, des for-mules
purement trigonométriques,
nerenfermant,
parconséquent,
aucunterme
Ce n’est pas la
première
fois que l’onpoursuit
un semblablebut,
etparmi beaucoup
de travaux récents sur cesujet, qu’il
seraitimpossible
de rappe- ler tous, il faut citerspécialement
les recherches de M.Gyidén
et celles deM.
Lindstedt, reprises
etgénéralisées
par M. Tisserand dans unsur le
problème
des trois corps(Annales
dctolnc
XVIII,
S’il est
possible
de caractériser enquelques
mots les diverses méthodes suivies par ces éminentsgéomètres,
onpeut
dire que M.Gyldén
cherche ilobtenir,
par l’introduction des fonctionselliptiques,
unepremière approxi-
lnation
(remplaçant
celle fournie par le mouvementelliptique,
parexemple,
s’il
s’agit
du mouvement de translation desplanètes
ou de leurssatellites)
sur
laquelle puissent
segreffer
desapproximations
successives convergentes,tout en
permettant
d’éviter laprésence
du temps en dehors dessignes
et
cosinus; M.
Lindstedtemploie plus
directement la méthode desapproxi-
mations successives convenablement
modifiée ;
enlin M. Tisserands’appuie
sur la méthode bien connue de
Delaunay, généralisée
etadaptée
au pro- blème des trois corps. Tous cesprocédés
conduisent d’ailleurs aux mêmes résultats : Tisserand(1)
l’amontré,
dans un casparticulier,
pour les( 1 ) une équation différentielle du second ordre qui joue un rôle important dans la Mécanique céleste (Annales de la Faculté des ,Sciences cle Toulouse, t.
thodes de M.
Gyldén et de
M. Lindstedt(’ ).
Nepeut-on
pas se proposer alors d’arriver directement à ces résultats ens’appuyant
sur la m.éthode descoefficients
indéterminés, employée
parLaplace
dans sa Théoriede
laLa forme des
intégrales
à obtenir est, eneffet,
facile àprévoir;
leurscoefficients seront déterminés par des
équations qui
s’écriront pour ainsi direimmédiatement,
etqui
seront aisées à résoudre parapproximations
successives.
C’est
l’application
de ceprocédé
que nousdéveloppons
brièvement dansce
travail, qui
doit être considéré comme un commentaire des méthodes em-ployées
parLaplace
dans laMécanique céleste, principalement
dans laThéorie de la Lune et celle des Satellites de
Jupiter.
Bienentendu,
lesséries
purernent trigonométriques
obtenues nereprésentent
réellement lemouvement des corps célestes que si l’on admet leur convergence. C’est là
une difficulté inhérente au
problème,
et que nous laisserons decôté,
nousbornant à constater la
légitimité pratique
des résultatsobtenus,
au moinspour un certain
temps.
2. Nous nous
appuierons
presque constamment sur unprincipe
que sug-gèrent
la théorie connue deséquations
différentielles linéaires à coefficientspériodiques,
ainsi que les recherches de MM. Lindstedt et Poincaré sur uneéquation
différentielleparticulière
que l’on rencontre dans laMécanique
céleste
( 2 ).
Il suffit de sereporter
aux Mémoiresauxquels
nous faisons iciallusion,
pour constater que ceprincipe
est unesimple généralisation
desrésultats
qui
y sont contenus, et se convaincre que la seuleapplication
de laméthode
des coefficients indéterminés combinée avec celle desapproxima-
tions successives suffit à sa vérification.
Voici ce dont il
s’agit :
’Soit un
système d’équations
différentiellesf ~
=o, f2
= o, ... àplusieurs
inconnues x t, x?, ..., la variable
indépendante
étant t; lespremiers
mem-bres sont
développés
suivant lespuissances positives
des inconnues(suppo-
(1) Ajoutons que M. S. Newcomb arrive à des résultats du même ordre dans son impor-
tant Mémoire : On the general integrals of planetary motion (Smithsonian contribu.-
tions to Knowledge, t. XXI, 18;6).
(? ) LINDSTEDT, Beitrag zur Integration der Differentialgleichungen der Störungs-
theorie (Mémoires de l’Académie Impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, ;e série,
t. XXI). POINCARÉ, Sur une méthode de JI. Lindstedt (Bulletin astronomique, t. III, 1886).
sées
petites
parrapport
auxcoefficients)
et de leursdérivées,
et l’on faitl’hypothèse qu’ils
ne contiennent aucun termeindépendant
desinconnues;
les coefficients se
composent
departies
constantes et de sériestrigonomé- triques procédant
suivant les cosinus ou sinus des sommes desmultiples
dedivers
arguments 1~2 = n2 t +-1~,, ...;
n,, n2, ...,l"
...désignant
des constantes.De
plus,
on suppose quc leséquations
nechangent
pas, si l’onchange
lesigne
de t, et de1. 1~,,
, ..., en mêmetemps
que celui de certaines des incon-nues que nous
appellerons
â.,, ...; celles dont il est inutile dechanger
lesigne
serontreprésentées
par y, , y 3, ....Enfin, imaginant,
d’autrepart,
les coefficients ordonnés parrapport à
des
quantités
m" m2, ...petites
dupremier ordre,
on suppose que, dans l’une au moins deséquations,
le coefficient de lapremière puissance
d’unequelconque
desinconnues,
ainsi que d’unequelconque
de sesdérivées,
contienne une
partie
constante d’ordre Inférieur à l’ordre desparties pério- cliques
des coefficients de la mêmequantité
dans l’ensemble deséquations,
à moins que dans chacune des
équations
le coefficient de cettequantité
nesoit
purement périodique ;
d’ailleurs les coefficients étantsupposés généra-
lement d’ordre
zéro,
leursparties périodiques
sont au moins dupremier
ordre .
Ceci
posé,
si l’on réduit ceséquations
à former unsystème
linéaire à coef-ficients constants, en
supprimant
tous les termesqui
n’ont pas la formecorrespondant
à un telsystème,
onpourra
lesintégrer aisément;
entreautres
opérations,
il faudra formerl’équation caractéristique ;
les racinesdistinctes et non nulles de cette
équation (racines caractéristiques)
serontégales
et designe
contraire deux àdeux;
nous les supposeronsimaginaires
de la forme ±
g, ~/-
i, -~-g2~-
i, ....Alors la méthode des coefficients
indéterminée,
combinée aveccelle
desapproximations successives, permettra
de déterminer des valeurs de x"a.,, ..., vérifiant les
équations primitives
et de la forme suivante :p2, ...,
k" k?,
... sont des enticrspouvant prendre
toutes les valeurspossibles; d’ailleurs,
pour lasymétrie
desformules,
nous supposerons(et
nous conserverons cette
hypothèse
dans tous les casanalogues)
.Les
(â" (~?,
... sont des arguments de la forme ~, t +~" ~ .~ ~
+ ~.,, ...,n" W:n ... étant des constantes
arbitraires,
tandis que y" ~ .,, ... sont dcsconstantes déterminées
par la
suite même desapproximations,
et dont lespremières
valeursapprochécs
sont gt,’ g.,, ... ou,plus généralement,
,
~L,., i 1 L, -~-- ~l 2., 71. 2 -~- ... ~-- g., , ... ,
lcs A étant~ des entiers fixés
arbitrairement,
de lafaçon
laplus convenable,
suivant les cas.Si maintenant E2, ...
désignent
des constantcsarbitraires, petites
parrapport
aux coefficients deséquations (puisque
nous avons fait la mêmehypothèse
sur lesinconnues),
un coefficientquelconque Y~’~ ’~ ~ ’,
parexemple,
serade
la forme~~~~n~:~ ...yyn~,p:,...;~v>k:,...~~
ce dernier facteur étantune série ordonnée suivant les
puissances paires
des E, ct, parsuite, de
laforme
03A3 ~2q11 ~2q22 ... y(p1,p2,...;k1,k2,..)1(2q1,2q2,...)
, q" q2, ... étant des entierspositifs
ounuls. Ces coefficients ne
dépendent
que des coefficients deséquations,
etsont eux-mêmes ordonnés par rapport aux
quantités
11l2, .... Aucunterme des inconnucs ne pouvant d’ailleurs être
indépendant
des constantesE2’ ...,
d’après
la formesupposée
auxéquations,
on voit que les coeffi- cients tels nuls.Ajoutons
encore que lesquantités
gt, ~> ... sont de la même forme que les
quantités
onpeut
~29~ ...
b 1 ~2~1~2~=,...), ....Enfin,
danschaque
casparticulier,
onprécisera,
de lafaçon qui
sera laplus convenable,
lasignification
des con-stantes E2, ..., en
remarquant
que l’onpeut
choisir pour E, l’unquel-
conque des coefficients ou ainsi des autres
(exception
faite naturellement pour ceux de ces coefficientsqui
seraientnécessairement
nuls,
ou d’undegré supérieur
aupremier
par rapport auxconstantes E2’
...).
En
terminant,
il n’est pas inutile d’insister sur ce que nousentendons,
endisant que les formules ainsi trouvées pour les inconnues vérifient les
équa-
tions. Cela veut dire que l’on
peut
pousser assez loin le calcul de ces for-mules, qui
sont des sériesprocédant
suivant lespuissances
desquantités
, m:,, ..., ~,,, ..., pour que,
après
substitution dans lespremiers
rnemhresdes
équations,
les résidus soicnt d’un ordre aussi élevé que l’on voudra parrapport
à ces mêmesquantités,
considérées commepetites
dupremier
ordre.Il va sans dire que ce
principe peut
tomber endéfaut,
si les circonstancessont telles que les
approximations
successives soientdivergentes;
mais alorsdcs solutions de la forme
précédente
sontimpossibles.
3. Nous allons maintenant examiner
séparément
lesproblèmes principaux
que l’on rencontre dans la recherche du mouvement du
Soleil,
desplanètes
et de leurs
satellites, supposés
solides et soustraits à toute influence exté- rieure. Il seraitplus général
d’embrasser ceproblème
tout d’un coup, etl’onn’y
rencontreraitguère plus
de difficultés : il estpréférable,
pour lasimplicité
et la facilité de
l’exposition,
de lediviser,
ainsiqu’on
lc faitd’habitude,
enun certain nombre de
problèmes particuliers,
et de s’aider de la solution deces
problèmes
pourcompléter
ensuite celle de laquestion générale.
Ce sontles
principaux
de cesproblèmes particuliers
que nous nous proposons de passer en revue.Le
premier qui
s’offre est la recherche du mouvement relatif autour duSoleil, supposé
réduit à son centre degravité (toute
la masse étant concen-trée en ce
point),
des centres degravité
des huitgrands systèmes planétaires (les
masses de cessystèmes
étant de mêmesupposées
concentrées en cespoints),
sous l’action du Soleil et sous leur actionréciproque.
Poursimpli-
fier le
langage,
nous dirons le Soleil ou lesplanètes,
enparlant
despoints
que nous venons de définir.
Mo
sera la masse duSoleil ;
..., ...,Mg
seront les masses desplanètes Mercure, Vénus,
... ,Neptune (en
réalité dessystèmes planétaires correspondants); désignera
lepoint
de masse Nousrapporterons
les coordonnées des
planètes
à trois axesrectangulaires
de directionsfixes, passant
par( l~Zo ) : ( Ma ) x,
leplan
des xy étant leplan
del’écliptique
moyen de parexemple,
et l’axe des x étantdirigé
versl’équinoxe
deprintemps
moyencorrespondant.
Si sont les coordon-nées de nous ferons
étant le rayon vecteur, la
longitude
et le sinus de la latitudede
(M,).
°En
désignant
par f le coefficientd’attraction,
leséquations
relatives à(M,)
seront
La
première équation
a été écrite sous la formequi
nous servira dans lapratique;
tantqu’il s’agira,
aucontraire, d’exposer
lathéorie,
nous la sup- poseronsdifférentiée,
afin de fairedisparaître
lesigne f qui
yfigure.
L’observation nous
apprend
quechaque planète (Mi)
tourne autourdu Soleil dans le sens
direct,
avec une vitesseangulaire
moyenne con-stante nl, et que si l’on définit une nouvelle constante ai par la relation
ni ai = f (Me
~~Mi),
la distance de(11’Ii)
au Soleil restetoujours
voisinede ai.
Faisons donc ri==
ai ( I
+ vi =Ni + î~~
où ni t + ai, ~i étant une constante. Leséquations
deviennentLes
prcmiers
membres de ceséquations (la première
étantsupposée
dif-férentiée,
ainsi que nous l’avonsdit) peuvent
être aisémentdéveloppés
sui-vant les
puissances
des inconnues( qui
sontpetites
parrapport
aux coeffi-cients)
et de leursdérivées,
en se servant dudéveloppement
des fonctionsperturbatrices Ri~
que nous donneronsplus
loin.Alors,
comme lesparties périodiques
des coefficients nedépendent
que des différences desarguments Ni
deux àdeux ,
que la troisièmeéquation
ne contient aucun terme indé-pendant des si
ou de leursdérivées,
etqu’enfin
leséquations
nechangent
pas en
changeant
lessignes de t,
desNi
et en même temps desÀi,
on aper-çoit
aisément que l’onpeut déterminer,
par la méthode des coefficients indéterminés combinée avec celle desapproximations successives,
et sansintroduction de nouvelles constantes arbitraires, des valeurs de Pi et
~i qui,
avec
l’hypothèse
si = o, vérifient leséquations,
etdépendent
des constantesarbitraires lli
et Ei.Appelons p~
et~~
cesvaleurs;
elles seront de la formelèse
étantdes
entiersquelconques,
mais vérifiant la relation’ p
= 0, enraison de la forme des
parties périodiques
des coefficients.On obtiendra aisément les coefficients ordonnés par
rapport
aux massesperturbatrices
..., et l’on voit immédiatement que lapartie principale
de ou
~ipi~p=,...’
est de l’ordre duproduit l~~y~’I~r...,
où~T~~,
...désignent
les masses, autres queM~,
telles que les indicescorrespondants
pj, pr, ... soient non nuls.
Quant
à~’l’~~~~...’,
c’est un coefficient dupremier
ordre.
.
Revenons maintenant à nos
équations,
dont nous n’avons quc des solu- tionsincomplètes,
etfaisons-y
la substitutionDéveloppons
alors lespremiers
membres commeprécédemment.
Il estclair
qu’ils
ne renfermentplus
aucun termeindépendant
desinconnues,
niaucun terme ne
dépendant
quedes (leurs
dérivées noncomprises), puis-
que,
d’après
cequi précède, 03C1"i
= o;Ai
= const., si = o, sont des valeurs des inconnues vérifiant nos nouvelleséquations.
On voit alors que l’on
peut appliquer
à ce nouveausystème
leprincipe
énoncé
plus
haut. Notons seulement que lesparties périodiques
des coeffi- cients nedépendent
que des différences desarguments Ni
deux àdeux,
etque les
équations
nechangent
pas si l’onchange
lessignes de t,
desNi,
eten même temps des
~~~
et des si. Si alors nous réduisons lesystème
à la formelinéaire à coefficients constants, on voit immédiatement
qu’il
se subdiviseen deux : Fun
qui
icorrespond
aux Si, etqui
donne des racines caractéris-tiques
ne différant de + ni~I
- T que dequantités
dupremier
ordre(’ );
l’autre, qui correspond
auxp~
etÀ’;,
dont les racinescaractéristiques
nonnulles ne diffèrent aussi de + ni
~I -
I que dequantités
dupremier
ordre.Gomme, d’ailleurs,
àchaque
racinecaractéristique correspondent
deux nou-velles constantes
arbitraires,
et que nous avonsdéjà
comme constantes lesni et les El, on voit
qu’en procédant
comme il a étéexpliqué
on obtiendrades solutions renfermant le nombre total de constantes arbitraires néces-
saire. ’
Remarquons
encore que les deuxpremières équations
ne renferment que des termes dedegré pair
parrapport
aux Si, tandis que la troisième ne ren- ferme que des termes dedegré impair
parrapport
aux mêmesquantités.
Envertu de cette remarque et de ce que nous avons dit
plus haut,
on voit que les arguments, introduits parl’intégration, pourront
se partager en deux groupes :l’un, G1, G’.,,
...,correspondant
auxp;
et~’i l’autre, H’" H,
...,correspondant
aux si ; et tels que si l’on pose, comme nous devons lefaire,
~
r’ soitpair
dans lesarguments
des deuxpremières formules,
etimpair
dans ceux de la troisième.
D’ailleurs,
en vertu de la forme des coefficientspériodiques
deséquations,
on a~ /?
= o.Les arguments
G~, Ht peuvent
être misrespectivement
sous la forme( 1 ) Remarquons, une fois pour toutes, que le mot ordre se rapportera toujours am masses perturbatrices, tandis que le mot degné s’appliquera aux constantes (telles que plus haut
;i, S2, ...) introduites par l’intégration.
(ni -
- ~i,(ni -
+ ~i -31,
les ~~, ~i étant des constantesarbitraires,
et lesIL~
desquantités
dupremier
ordre. Si alors nous fai-sons
Gi
=gi t
+ 03C9i,Hi
=hit
+i,
on pourra substituer ces nouveaux argu-ments aux
précédents,
et écrire1)ans ces arguments on aura évidemment la relation + q
+ r)
= o,en vertu de la relation
~~
= oqui
existait dans les formulesprécédentes.
D’ailleurs,
dans les deuxpremières formules,
on at’oujours Ir pair
et im-pair
dans la troisième.Cette substitution est d’autant
plus avantageuse,
que les valeurs des racinescaractéristiques correspondant
auxéquations
réduites à la formelinéaire à coefficients constants doivent
subir,
comme nous le verronsplus tard,
des corrections dupremier
ordre(bien
que leprincipe
ne tombe pasen
défaut),
et que, parsuite,
les diversesquantités gi
sontinséparables
lesunes des autres, et
qu’il
en est de même des diversesquantités hi.
Si maintenant nous considérons les valeurs de pi,
~i,
nous voyons quenous pourrons les mettre aussi sous la forme
formules
auxquelles
il convient dejoindre
et sur
lesquelles
on doit faire les mêmes remarques queci-dessus,
ausujet
des arguments
qui
yfigurent.
Nous sommes donc finalement en droit
d’appliquer
la méthode des coef- ficients indéterminés combinée avec celle desapproximations
successives à la recherche dequantités
pi,hi,
si, ayant la formeprécédente,
et vérifiantles
équations
fondamentales(A).
Les séries que l’on obtient ainsi ne sontpeut-être
pas convergentes, mais elles sont réellement ordonnées suivant lespuissances positives
depetites quantités,
et certainement utilisablespendant
une certaine
période
detemps,
les erreurs dues à leuremploi
tombant au-dessous de celles que
peuvent
nous révéler les observations.La forme des coefficients
peut
d’ailleurs être facilement fixée ens’ap-
puyant
sur cequi
a été ditplus
haut et enjetant
unsimple
coup d’oeil sur leséquations
que nous allons écrire maintenant : on y remarquera, en par-ticulier,
que dans leséquations
relatives à les termesindépendants
desmasses
perturbatrices
nedépendent
que des coordonnées de et aussi que les massesperturbatrices
nepeuvent
s’introduire en dénominateur dans les coefficients inconnus des coordonnées de(Mi),
que si ces coeffi- cientscorrespondent
à des arguments danslesquels
le coefficient dutemps
est du
premier
ordreou
ne diffère de ni que d’unequantité
dupremier ordre,
ou bien encore si ces coefficientsdépendent
d’autres coefficients tels que ceux dont nous venons deparler.
Cela
étant,
nous pouvonsprendre
pour les constantes arbitraires les coefficients desGi )
dans P3[(Mg)
est laTerre],
ainsi que les coef- ficients desHi )
dans s3 ; soient ~2, ..., ~ ~ , r~2, ... ces deux groupes de constantes.Alors,
on se convainc aisémentqu’un
coefficient tel quep~~
-~~’ ’~~’’ ) sera de la formeM -,
... étant les masses autres que telles que les indices correspon- dants p j, p J~, ... soient nonnuls,
et~2,
... étant des entierspositifs
ounuls ;
les nouveaux coefficients pi nedépendent plus
des constantes Ei, et ils sont ordonnés parrapport
aux massesperturbatrices,
leursparties prin- cipales
étant d’ordre zéro. Il en est de même pour les coefficients deÀi
etde si .
Cette
règle
estgénérale,
mais certains coefficientspeuvent
être nuls oud’un ordre
supérieur
à celuiindiqué. Ainsi, ~i~ôï::~~...;o,...E
~ sera dupremier
ordre.
Enfin,
les éçi(et
de même leshi)
auront une formeanalogue
les nouveaux coefficients ainsi
introduits
étant ordonnés parrapport
auxmasses
perturbatrices,
et leursparties principales
étant dupremier
ordre.4.
Développons
actuellement lespremiers
membres deséquations (A)
en séries
trigonométriques procédant
suivant les cosinus ou sinus des ar-guments qui figurent
dans les valeurs de pi,hi,
si, valeurs que nous suppo-sons connues, à
l’exception
des coefficientsqui
sont à déterminer. Enéga-
lant ensuite à
zéro,
dans chacun de cespremiers membres,
le coefficient du cosinus ou du sinus d’un mêmeargument,
nous obtiendrons une séried’équations qui,
résolues par la méthode desapproximations successives,
ynous fourniront les valeurs des coefficients
inconnus,
et aussi desquantités
gi et
~L~.
Pour
abréger l’écriture,
nousremplacerons
l’ensemble d’indices(p,,,p2, ...; q" q2,
... ; r"~~2, ...)
par le seul indice(p),
toutes les foisqu’aucune ambiguïté
n’enrésultera;
si l’un desindices,
Pi parexemple,
abesoin d’être
désigné plus particulièrement,
les autres restantindéterminés,
nous écrirons pour
remplacer
l’ensemble d’indices.L’argument
p~Ni
serarepré-
senté en
abrégé
par~V~p’;
le coefficient dutemps,
dans cet argument, seradésigné
... + q, g, + ... +r, h,
+ ....Soit alors
si l’on suppose, ainsi que
nous l’avonsdit,
que c~p~~ ..., s~p~= -s~-p~,
...,on pourra écrire
les nouvelles séries étant soumises à la même
condition,
que nous supposonstoujours remplie,
et lesigne ~
s’étendant à toutes les combinaisons des in- dices( p )
et( p’).
Il nous est facile maintenant d’effectuer le
développement proposé.
Bor-nons-nous d’abord aux
parties
despremiers
membresindépendantes
desforces
perturbatrices.
Lapremière
deséquations (A)
nous donne(à
uneconstante
près qu’il
est inutiled’écrire,
à cause de la constante additivecontenue dans de sorte que l’on ne devra pas, dans cette
équation,
se
préoccuper
de cequi correspond
àl’hypothèse V(p)
=o),
Arrivons maintenant au
développement
desexpressions qui dépendent
des fonctions
perturbatrices Rij.
Rij peut
aisément sedévelopper
en sérietrigonométrique procédant
sui-vant les cosinus des
multiples
de( vi
-v~ ~;
les coefficients sont eux-mêmes des séries ordonnées suivant lespuissances de si
et Sj, avec cette remarque que tous les termes sont dedegré pair
parrapport
à l’ensemble de ces deuxquantités, qui figurent
d’ailleurssymétriquement
dans cesséries;
quantaux coefficients de ces
séries,
ce sont dés fonctions de riet rj
faciles à cal-culer. Nous pouvons donc écrire, en
désignant
par [1w un entierquel-
conque, .
où les ~~>, ... ne
dépendent
que de ri et ry.Faisons ri == ai, r, = aj; les v1 , ... deviendront des fonctions
A,
... deai et aj.
Faisons,
en outre,nous pourrons écrire
ri a2i ~Rij ~rj
aura undéveloppement
toutpareil,
sauf ueF G H
...ceront
A, B, C,
..., enposant
De même
pour £
; cettefois,
les lettresL N
...remplacent A, l~
1
> > > > p
C,
..., enposant
Enfin,
enremplaçant
encoreB~ C~
... parQ~ t~
...~ etposant
on aura
(en
se bornant aux termes du secondordre très
faciles àcompléter
d’aillcurs)
Introduisons maintenant dans ces fonctions les valeurs de p;,
Ài, si,
,~;,î~~,
sous la forme que nous leur avonsdonnée,
et nous aurons finalement( 1 ) Le signe ( » ) indique que l’indice est le même que celui du facteur correspondant de
la première ligne. -
Le
développement de ri a2j d Ri’
est le même avec les lettresF, G, H,
...; i celuide )
idRi’
est le même avec les lettresL, NI, N, ....
Quant
audéveloppement de I2
, il se déduit de celui de’-z Rij
de lafaçon suivante,
que l’onjustifie
immédiatement enremarquant
que est la diflérentielle de
Rij
obtenue en ne faisant varier queles
coordonnées de soit ce K~~~ ...
î~l~=’ ... s1~3’
... cos un. terme dej
danslequel
on met en évidence l’indice , et les coefficients de pi,03BBi,
si; la fonctionI a2i (dRij)
renfermera un termecorrespondant,
obtenuen
multipliant
leprécédent
par le facteurQuant
audéveloppement
de-~
l 6~ ce sera(limité
aux termes du secondordre)
Les
premiers
membres deséquations
fondamentales(A)
se trouventainsi
développés
et mis sous la. Les
équations
que l’on obtient enégalant
à zéro les di-vers coefficients
Aip’
nous fourniront les valeurs de tous les coefficients in-connus
qui figurent
dans lesexpressions
des pi, si, ainsi que des quan- tités gi,hi.
L’étude de ces
équations
feral’objet
d’un travail ultérieur.5. Il
peut
êtreavantageux
dereprésenter
les coordonnées(Mi)
sous laforme
qui
convient au mouvementelliptique
où ai, o,,
ii, ’~i
sont des constantes dont lasignification
est bien connueet où (7,
désigne
lalongitude
moyenne Vit +~i, ~i
étant une constante, etvi étant liée à ai par la relation = +Ces mêmes coordonnées
continueront,
ainsi que leurs dérivées pre-mières,
às’exprimer
comme dans le mouvementelliptique,
si l’on détermine ai, ûi, ei, ?i, de lafaçon
bien connue que nous allonsrappeler.
Supprimons,
pour uninstant,
l’indice( L ),
et faisonsles
équations qui
déterminent x, o-~fi, 1,
p, q seront3
R étant
exprimée
à l’aide des cr,h, 1, p , q et v
étant pour et2 ~/ f ( MQ + 1VI).
D’autre
part,
ces mêmesquantités
a, cr,h, l, p, q peuvent
être facilementexprimées
à l’aide de r, v, s et de leurs dérivéesr’, v’,
s’. On trouved’abord
Puis,
enposant
nous aurons
et,
grâce
à ces dernièresformules,
onexprimera
aisément sinn i cos n( v
-~),
et
sinn i sin n (v 2014 03C8)
en fonction entière de P etQ.
Posant encore
nous aurons
et,
grâce
à ces dernièresformules,
onexprimera
aisément en cos n(v 2014 03C6) et en fonction entière de H et L.Enfin une formule connue permet
d’exprimer
en voici lespremiers
termes
Par l’examen de ces formules et leur
comparaison
avec cellesqui
four-nissent les
coordonnées,
on voit que nous pouvons poserles arguments étant les mêmes que ceux
qui figurent
dans pi etX,.
Nous aurons ensuite
les étant les mêmes
arguments
queprécédemment.
En outrehip’
=De
même, enfin,
les étant les mêmes
arguments
que ceuxqui figurent
dans si. En outre,= .
D’ailleurs,
d’unefaçon générale,
les coefficientsqui figurent
dans cesformules seront,
quant
à laforme,
soumis aux mêmes loisgénérales
que les coefficients des argumentscorrespondants
dans pi,hi,
si.Mais, plus particulièrement,
leséquations (B)
nous montrent, par leurforme,
que danshi, i, pi, qi
les seuls termes d’ordre zérocorrespondront
aux
arguments
de la forme V(P) = --Ni + 1 (qkGk
+ la con-dition
~ (q
+r)
== 1 étanttoujours remplie,
et enremarquant
que, danshi
etli, ~r
estpair,
etimpair
au contrairedans pi
et qi.Si l’on veut
intégrer
leséquations (B) indépendamment
deséquations (A),
cequi
pourra se faire d’unefaçon
tout à fait semblable à celle quenous avons
exposée plus haut,
on pourraprendre
comme constantes arbi- traires les coefficients des cosinus ou sinus desangles Gk
ouH,n
dans lesvaleurs de
ja3, l3,
p3, q3, parexemple.
Tout ce que nous avons dit ausujet
de la forme des coefficients subsistera en substituant ces constantes à celles
précédemment adoptées.
Les
équations
nous montrent encore que dans ai et 03C3i les termes d’ordre zéro nepeuvent correspondre qu’aux arguments
VIP) que nousappellerons
à
longue période,
c’est-à-dire tels que le coefficientkp
dutemps
dans cesarguments
soit dupremier ordre;
cesarguments
seront parconséquent
de la forme + avec
( ~
+r)
= o et~ ~° pair.
Nous avons admis
implicitement, malgré
la forme de la seconde deséqua-
tions
( B ),
que cri ne contenait pas de termes d’ordre
négatif;
sansquoi
nosapproxi-
mations successives deviendraient manifestement
divergentes,
et nous nepourrions
trouver des solutions de la forme que nous nous sommes pro-posée.
’Cette
hypothèse
estlégitime;
eneffet,
la fonction 2~Ri ~03C3j
=expri-
mée en fonction des el, d, ... ne contient que des termes
périodiques
oùfigure
cri. Si donc on ysubstitue,
à laplace
des el, o-, ..., leursparties
d’ordre zéro
qui,
dans notrehypothèse,
ont la formeindiquée précédem-
ment, cette fonction ne contiendra encore que des termes
périodiques
dansles arguments
desquels figurera Ni.
Nous en concluonsqu’en
réalité 03B1i necontient aucun terme
périodique
d’ordrezéro; 03BDi
=03B1i3 2f(M0
+Mi)
n’encontiendra pas
davantage,
et par suite n’introduira pasdans cri
de termesd’ordre
négatif.
,Que
ai ne contienne pas de termes àlongue période
d’ordrezéro,
c’est lethéorème de l’invariabilité des
grands
axes, limité à lapremière puissance
des masses.
Une remarque
analogue
doit être faite à propos del’intégration
deséqua- ~
tions
(A).
Il suffit de les examiner un instant pour voirqu’a priori
lafonction (dRi)
semble devoir introduiredans hi
des termes d’ordrenéga-
tif. Il n’en est rien
cependant,
et pour la même raison queprécédemment.
En
effet, d’après
leprincipe
même de la méthode de la variation des con-stantes, la définition de
(dRi),
et lafaçon
dont tfigure
dans les formules dumouvement
elliptique,
on adRi
--- vi dt. Le raisonnement faitplus
haut
s’applique
alors sansmodification,
et montrequ’il n’y
a pas de termes àlongue période
dupremier ordre
dans( dRi ).
Voici encore
quelques
formulesqui
nous servirontplus
loin. Soient[en supprimant
l’indice(i)],
~o, ... les ensembles de termes àlongue période qui figurent
dans a, v, 0", ..., ycompris
pour Cio et vo lesparties
constantes de a et v, et pour 03C30 les deux termes nt + ~. Substituons dans
R,
à la
place
des différents a, (T, ...qui y
entrent, les ao, ~~, ...correspondants,
et
soit Ro
la fonction ainsi obtenue.Appelons,
d’autrepart,
a" v" o’~ ...les
parties
dupremier
ordre des différences a - v - vo, ~ - ...(
différencesqui
ne renferment que des termespériodiques
et non àlongue période),
nous aurons,d’après
leséquations (B),
à des termesprès
du se-cond
ordre,
les doubles crochets
indiquant
que lesquantités qui
y sont renfermées doi-vent être réduites à leurs termes
périodiques,
et non àlongue période.
D’ailleurs,
aupremier
ordreprès,
Cto = a, vo = n; parsuite,
à des termes ,près
du second ordreet comme, à la même
approximation,
on voit que l’on
peut
écrire lepremier
terme de ~1 sous la forme sui-vante
6. Le théorème de l’invariabilité des
grands
axessubsiste, lorsque
l’onporte l’approximation jusqu’à
la secondepuissance
des masses. Nous allons démontrer le théorèmequi
luicorrespond
dans notrethéorie,
c’est-à-dire que nous allons faire voir que ai ne contient pas de termes àlongue période
d’ordre un. Nous montrerons, à cet
effet, que
la fonction dR‘ ne contientpas de termes à
longue période
d’ordre deux. La fonction(dRi) )
- ui du;jouit
d’ailleurs de la mêmepropriété;
les deux démonstrations sont tout à faitanalogues;
nous nous contenterons de donner celle relative à cette der- nière fonction vi Elle seracalquée
sur la démonstration ordinai rc du théorème de Poisson(TIssERAND, Mécanique céleste,
t.I).
Remarquons
d’abord que tout ce que nous avonsdit jusqu’ici s’applique
aussi bien
(quelle
que soit d’ailleurs la méthodeemployée)
au cas où l’onadopterait
lesystème
de coordonnées suivant :avec pi