A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
É TIENNE G HYS
Feuilletages holomorphes de codimension un sur les espaces homogènes complexes
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 5, n
o3 (1996), p. 493-519
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1996_6_5_3_493_0>
© Université Paul Sabatier, 1996, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions).
Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitu- tive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
- 493 -
Feuilletages holomorphes de codimension
un surles espaces homogènes complexes(*)
ÉTIENNE GHYS(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. V, n° 3, 1996
RÉSUMÉ. - Nous donnons une description qualitative assez précise des feuilletages holomorphes de codimension 1 sur les espaces homogènes complexes compacts. Après avoir donné une classification complète dans le cas des variétés kählériennes compactes, nous abordons le cas général
en étudiant la position du feuilletage par rapport à la fibration de Tits.
ABSTRACT. - We give a rather precise description of the qualitative behaviour of holomorphic codimension 1 foliations on complex compact homogeneous spaces. First, we classify these foliations on Kâhler homo- geneous manifolds. Then, we deal with the general case by studying the
relative position of the foliation and the Tits fibration.
1. Introduction
L’étude des
propriétés qualitatives globales
desfeuilletages holomorphes
non
singuliers
et de codimension 1 sur les variétéscomplexes compactes
estassez peu
développée.
Dans cetravail,
nous proposons unedescription
assezprécise
de cesfeuilletages
sur les variétéshomogènes compactes. Puisque
cette classe de variétés est relativement
riche,
nousespérons
ainsi obtenirquelques
indications sur lecomportement
dufeuilletage holomorphe
decodimension 1 le
plus général.
Le
premier
cas à considérer est bien sûr celui d’un torecomplexe,
T = C~
/A, quotient
de C~ par un réseau A. Lespremiers exemples
de~ * ~ Reçu le 11 j anvier 1995
(1 ) Unité de Mathématiques Pures et Appliquées, U.M.R. 128 du C.N.R.S.
Ecole Normale Supérieure de Lyon, 46 allée d’Italie, F-69364 Lyon Cedex 07
(France)
E-mail : ghys@umpa.ens-lyon.fr
feuilletages holomorphes
de codimension 1 sur T sont linéaires. On considère lefeuilletage
de en par leshyperplans parallèles
à une directiondonnée, qui
passe évidemment au
quotient
sur T. On remarquera que cesfeuilletages
sont caractérisés par le fait
qu’ils
sont invariants par toutes les translations de T. Ils sont définis par une formeholomorphe (fermée)
et toutes leurs feuilles sont sans holonomie.Supposons
maintenantqu’il
existe une forme linéaire x : C~ --~ Cqui
envoie A sur un réseau~1~
de C. On note encore ~r laprojection correspondante
de T sur la courbeelliptique
C =C~/~1~ .
Soit u une fonctionméromorphe
non constante sur cette courbeelliptique
et w une formeholomorphe
sur T(qui
est donc fermée à coefficientsconstants).
La formeméromorphe
Q =dz)
+ west fermée et définit donc unfeuilletage holomorphe
en dehors du diviseur de sespôles, image réciproque
par ~r despôles
de u. Nous affirmons que cefeuilletage
seprolonge
en fait en unfeuilletage holomorphe
nonsingulier
sur le tore T tout entier. Si w s’annulesur les fibres de x, le
feuilletage
considéré est bien sûr celui défini par ces fibres.Sinon, quitte
à choisir convenablement les coordonnées ...,zn)
dans la forme
Q,
relevée à s’écrit :Au
voisinage
d’unpôle
ade u,
on écrit :avec 1~ >
1 et vholomorphe
avec 0. Lefeuilletage
a donc aussil’équation
locale : .qui
seprolonge
bien en une formeholomorphe
nonsingulière
en 2~1 = 0.Les
images réciproques
par ~r despôles
de u sont des feuillescompactes.
Les autres feuilles sont sans holonomie. Il
s’agit
d’une versioncomplexe
dutourbillonnement de Reeb. On remarquera que ces
exemples
sont invariantspar les translations par les éléments du noyau de x,
qui
est un sous-tore decodimension 1. Notons aussi
qu’une application
~r comme ci-dessus n’existe pas pour un réseaugénérique.
THÉORÈME
1.1. - Toutfeuilletage holomorphe
nonsingulier
et de codi-mension 1 sur un tore
complexe
est de l’un des deuxtypes précédents.
Rappelons qu’un
théorème de A. Borel et R. Remmert affirmequ’une
variété kählérienne
compacte homogène
est leproduit
d’une variétégéné-
ralisée de
drapeaux
D et d’un tore T(sect. 2).
Sur leproduit CP1
x Td’une droite
projective
et d’untore,
onpeut
faire une construction de tour- billonnementanalogue
à celle que nous venons de décrire. Notons xi et ~r2 lesprojections
sur lespremier
et second facteurs deQD l
x T. Si 1J est uneforme
holomorphe
non nulle sur T et si u est une formeméromorphe (i.e.
ra-tionnelle)
sur la forme ferméeméromorphe
+03C0*2 (u)
surCP1
x Tdéfinit un
feuilletage holomorphe
nonsingulier.
THÉORÈME
1.2. - Soit M = D x T leproduit
d’une variétégénéralisée
de
drapeau~
et d’un torecomplexe.
Unfeuilletage holomorphe
nonsingulier
de codimension 1 sur M
peui
être de troistypes
: . leproduit
par D d’unfeuilletage holomorphe
deT ;
. si D est de la
forme D’
x leproduit
parD’
d’unfeuilletage
dex T construit par tourbillonnement comme décrit
plus haut;
;. si D est de la
forme D’
x leproduit
parD’
x T dufeuilletage
parpoints
de C~l.
Considérons maintenant les variétés
homogènes
de la formeG/F
où Gest un groupe de Lie
complexe
et r est un sous-groupe discretcocompact.
Ces variétés
compactes
sont exactement celles dont le fibrétangent
estholomorphiquement
trivial et elles ne sont kählériennes que si le groupe G est abélien(sect. 2).
Nous décrirons à la section 4 lesfeuilletages holomorphes
de codimension 1 sur cesvariétés,
mais nous nous contenterons dans cette introduction d’énoncer un résultatparticulier.
Si 1i est un sous-espace de
l’algèbre
deLie ~
deG,
il définit unchamp
deplans
sur G invariantpar translations à
droite, qui
passe donc auquotient
surG/r.
Nous dironsqu’un
telchamp
deplans
esthomogène
; il estintégrable
si et seulementsi 7~ est une
sous-algèbre.
Lesexemples
ainsi obtenuspeuvent
avoir unedynamique
assezcompliquée. Rappelons qu’on
ditqu’un
groupe de Lie estparfait
s’il coïncide avec sonpremier
groupe des commutateurs.PROPOSITION 1.3.- Soit G un groupe de Lie
complexe parfait
et F unsous-groupe discret
cocompact.
Toutchamp
deplans holomorphe
surG/I‘
est
homogène.
Une variété
homogène compacte complexe quelconque
fibre au-dessus d’une variétégénéralisée
dedrapeaux
avec des fibres de la formeG/F;
c’est la
fibration
de Tits que nousrappellerons
à la section 2. En étudiant laposition
d’unfeuilletage holomorphe
parrapport
à cette fibration eten utilisant la connaissance des
feuilletages
sur les variétés dedrapeaux
et les
G/F,
on obtient une bonnedescription
desfeuilletages
sur lesvariétés
homogènes quelconques.
Nous nous contenterons ici d’énoncerquelques propriétés
trèsgénérales. Rappelons qu’on
ditqu’un feuilletage
esttransversalement
projectif
s’ilpeut
être défini par des submersions locales dans la droiteprojective QD l
telles que leschangements
de cartes transverses soientprojectifs.
THÉORÈME
1.4. - Considérons unfeuilletage holomorphe
nonsingulier
et de codimension 1 sur une variété
complexe compacte homogène. Alors,
il n’existe
qu’un
nombrefini
defeuilles compactes
à moins que toutes lesfeuilles
ne soientcompactes.
Dans l’ouvert U desfeuilles
noncompactes,
lefeuilletage
est transversalementprojectif.
Les adhérences desfeuilles
dans Usont des sous-variétés
qui
sont toutes de codimension réelle0,
1 ou 2. Toutesles
feuilles compactes
sont adhérentes à toutes lesfeuilles
noncompactes.
Comme il est bien connu, les théories des
systèmes dynamiques
réelset
complexes
de dimension 1 sont trèsproches [13].
Onpeut
doncespérer
obtenir pour les
feuilletages holomorphes
de codimension 1 des résultatsanalogues
à ceux de la théorieclassique
desfeuilletages
de codimension réelle 1.Rappelons quelques-uns
de ces résultats. Pourplus
dedétails,
onpourra consulter
[5].
.Un ensemble minimal dans une variété feuilletée est un fermé non vide
qui
est réunion de feuilles et minimal pour cespropriétés.
Si la variétéambiante est
compacte,
un tel ensemble minimal existetoujours.
Un résultat fondamental de la théorie desfeuilletages
de codimension réelle 1 sur les variétéscompactes
est que la réunion des minimaux est fermée. D’autrepart,
si lefeuilletage
considéré est de classeC2,
tout ouvert saturé d’une variétécompacte
feuilletée de codimension réelle 1 contient des ensembles minimaux et leur réunion est un fermé(dans
l’ouvertconsidéré).
Cecipermet
de définirpar récurrence une suite de fermés
Mi dans
la variété ambiante :Mo
est laréunion des ensembles minimaux de la variété et
est
la réunion des minimaux de la restriction dufeuilletage
aucomplémentaire
deMi.
.Les feuilles de
Mi sont
dites de hauteur i + 1.Enfin,
on dit que lefeuilletage
est dehauteur
i si toutes ses feuilles sont dehauteur
i. Ilexiste des
feuilletages
de classe Coo sur des variétéscompactes qui
sont dehauteur infinie mais ce
phénomène
ne seproduit
pas pour lesfeuilletages
analytiques
réels.On
peut
se demander s’il existe une théorie similaire pour lesfeuilletages holomorphes
de codimension 1. Les résultats de cet article vont dans cette directionpuisqu’ils signifient
essentiellement que lesfeuilletages
condidé-rés sont de hauteur 0 ou 1.
Certes,
certainsfeuilletages holomorphes
ontun
comportement plus compliqué
que celui que nous rencontrons ici. Parexemple,
parsuspension
de groupeskleinéens,
on obtient desfeuilletages holomorphes
de codimension 1(sur
des variétés nonhomogènes) qui
pos- sèdent des feuillesexceptionnelles,
c’est-à-dire dont l’adhérence rencontreune transversale sur un ensemble de Cantor. Nous ne connaissons cepen- dant aucun
exemple
defeuilletage holomorphe
de codimension 1 sur unevariété
compacte
dont la réunion des minimaux ne soit pasfermée,
ni mêmed’exemple
dont la hauteur soit strictementsupérieure
à 1... Comme moti-vation
supplémentaire
pour cesquestions,
on remarqueral’analogie
avec ladécomposition
ensemblelimite/domaine
de discontinuité pour les groupes kleinéens ou ladécomposition
ensemble deJulia/ensemble
de Fatou pour les fractions rationnelles. On pourra aussi consulter[8]
pour certaines pro-priétés générales
desfeuilletages algébriques.
Cet article est
organisé
de lafaçon
suivante. La section 2 contientquelques rappels classiques
sur lagéométrie
des variétéscomplexes homogènes.
Lethéorème décrivant les
feuilletages
des tores est démontré à la section 3. Lecas des variétés kählériennes est traité à la section 4. Les sections 5 et 6 sont consacrées aux espaces
homogènes
dutype G/F
avec r discret.Enfin,
le cas
général
est décrit à la section 7 danslaquelle
nous détaillonsquelques exemples concrets,
tels que les variétés deHopf.
2.
Rappels
sur les variétéshomogènes compactes complexes
Pour une
description
des variétéshomogènes complexes
et unebibliogra- phie,
le lecteur pourra consulter~û~ .
Commençons
parrappeler
un fait extrêmementgénéral
degéométrie analytique,
dû à A. Blanchard.PROPOSITION 2.1 . - Soit 03A6 : X ~ Y une
application holomorphe
propre entre deux variétésholomorphes.
Soit par ailleurs G un groupetopologique
connexe
agissant
sur X parbiholomorphismes. Alors,
l’action de Gpermute
lescomposantes
connexes desfibres
de 03A6.Démonstration. - Soit y E Y et K une
composante
de03A6-1(y).
Soit Uun
voisinage de y biholomorphe
à un ouvert de Soit g E G suffisammentproche
de l’identité pour quel’image 9
Ii de Ii par g soit contenue dans~-1 (U).
Alors~(g ~ ~i )
est un ensembleanalytique compact
contenu dansL~,
donc réduit à un
point
par leprincipe
du maximum. Cecisignifie précisément
que
l’image
de Ii par g est contenue dans une fibre de ~. Par connexité deG,
on établit la mêmepropriété
pour tous les éléments deG,
c’est-à-dire laproposition.
DCOROLLAIRE 2.2.- Soit
G/H
une variétécomplexe compacte
homo-gène, quotient
d’un groupe de Liecomplexe
connexe G par un sous-groupe de Liecomplexe fermé
H. Soit: G/H
--~ Y uneapplication holomorphe
vers
une
variétéholomorphe
Y. Alors il existe unsous-groupe complexe fermé
~ contenant H et uneapplication holomorphe ~~
: -~ Y ~elsque :
~ ~ ==
~’
o ~r où ~rdésigne
laprojection
deG/H
sur ;. les
fibres
de~~
sontfinies.
Démonstration. . - En
appliquant
laproposition
2.1 àl’application ~,
onvoit que l’action
(transitive)
de G surl’espace homogène G/H permute
lescomposantes
connexes des fibres de ~. Soit H le sous-groupe de G stabilisant lacomposante
connexe de la fibre contenant lepoint
base deG/H. L’espace homogène G/H
estl’espace
descomposantes
connexes des fibres de ~ de sorte que le corollaire résulte du faitqu’une
fibre n’aqu’un
nombre fini decomposantes.
DLa manière la
plus simple
de décrire une variétécompacte homogène
estd’utiliser la fibration de Tits.
THÉORÈME
2.3(Tits).
Soit M =G/H
une variétéhomogène
com-plexe compacte
connexe. Il existe un sous-groupe de Liecomplexe fermé
Hde
G,
contenantH,
tel que lesfibres
de laprojection
naturelle deG/H
surG/H
soient des espaceshomogènes
de laforme N/I‘
où N est un groupe de Liecomplexe
connexe et r un sous-groupe discretcocompact.
Deplus,
lavariété
G/H
estalgébrique projective.
Démonstration. - Soit
Ho
lacomposante
neutre de H et H le normali- sateur deHo,
contenant évidemment H. Soit Ad : G -Aut(Ç)
lareprésen-
tation
adjointe
de G dans sonalgèbre
de Lie~.
Le sous-groupe .I~ estl’image réciproque
par Ad du sous-groupe deAut(Ç) qui préserve
lasous-algébre
de Lie
1-l0. L’espace homogène G/H
s’identifie à l’orbite deHo
sous l’actionde
Ad(G)
dans lagrassmannienne
des sous-espacesde Ç ;
c’est donc unevariété
projective. Enfin,
les fibresde
laprojection
deG/H
surG/H sont
des espaces
homogènes
de la formefI / H. Puisque Ho
est normal dansH,
on
peut
aussi décrire ces fibres comme c’est-à-dire sousla forme annoncée
puisque
r =H/Ho
est un sous-groupe discret deLa base D =
G/H
de la fibration de Tits est une variété dedrapeaux généralisée.
C’est bien sûr un espacehomogène
sous l’action deG,
maisl’action du radical R de G
possède
unpoint
fixe par le théorème depoint
fixe de Borel
et, puisque R
est normal dansG,
l’action de R est en faittriviale. Autrement
dit,
Dpeut
aussi s’écrire sous la formeS/P
où S est ungroupe
semi-simple complexe.
En utilisant à nouveau le théorème deBorel,
on voit que P contient un sous-groupe résoluble maximal de
G ;
on dit que P est un sous-groupeparabolique.
La fibre
AT /r
de la fibration de Tits estholomorphiquement parallélisable.
Le résultat suivant est bien connu.
THÉORÈME
2.4(Wang).2014
Soit F un sous-groupe discretcocompact
d’ungroupe de Lie
complexe
connexe N. La variétéN/r
est kählérienne(si et)
seulement si N est abélien.
Démonstration. . - Toute forme linéaire sur
l’algèbre
de Lie de N donneune 1-forme différentielle
holomorphe
invariante à droite sur N et donc une1-forme
holomorphe
surN/r.
Si cette variété est kählérienne etcompacte,
toutes les formes
holomorphes
sont fermées. Une 1-forme invariante à droitesur N est fermée si et seulement si elle s’annule sur les crochets de
champs
invariants à droite. Il en résulte bien que si
N /r
est kählérienne le groupe N est abélien. 0Enfin,
nous utiliserons le résultat suivant que nous avonsdéjà
mentionné.THÉORÈME
2.5(Borel-Remmert).-
Toute variété kählérienne com-pacte homogène
est leproduit
direct d’un torecomplexe
et d’une variétéde
drapeaux.
Démonstration
(esquisse).
- La fibration de Tits et laproposition
2.4montrent
qu’une
telle variété fibre au-dessus d’une variété dedrapeaux
avecune fibre
qui
est un torecomplexe.
Ils’agit
dedémontrer
que cette fibrationest triviale. Pour
cela,
on utilisel’application
d’Albanese.Rappelons
que si M est une variété kählériennecompacte, l’intégration
des 1-formesholomorphes (fermées)
définit uneapplication holomorphe
de AI à valeursdans le tore
complexe, quotient
du groupe decohomologie H1 C)
parle réseau des classes entières. Dans le cas
qui
nousintéresse, l’application produit
del’application
d’Albanese et de la fibration de Tits envoie la variétésur le
produit
d’une variété dedrapeaux
et d’un tore. On s’assurequ’il s’agit
d’un
biholomorphisme. D
3.
Feuilletages holomorphes
sur les toresDans cette
section,
nous démontrons le théorème1.1, première étape
dansnotre
description
desfeuilletages
des variétéshomogènes générales.
Dans lasuite de cet
article,
tous lesfeuilletages
sont nonsinguliers.
Nous commençons par une
conséquence
facile de 2.2. Soit T un torecomplexe, quotient
de C~n par un réseau A.PROPOSITION 3.1. - Soit ~ un
c~amp d’hyperplans holomorphe
sur T.Alors,
il existe un sous-tore de T non trivialformé
de translationsqui préservent
P.Démonstration. . - Le fibré
tangent
à T est bien sûr trivialisé holomor-phiquement
de sorteque P correspond
à uneapplication holomorphe 03A6
de T vers
l’espace
deshyperplans
de c’est-à-dire versl’espace projec-
tif Les fibres
génériques
de ~ sont donc de dimensionsupérieure
ou
égale
à 1.D’après
le corollaire2.2,
cetteapplication ~
transite à tra-vers un
quotient
non trivial de Tqui
est encore un espacehomogène
d’ungroupe
abélien,
c’est-à-dire un torequotient.
C’estprécisément
l’énoncé de laproposition qu’il
fallait démontrer. 0Soit maintenant 0 un
feuilletage holomorphe
de codimentsion 1 sur T.Notons
Ti
lacomposante
neutre du sous-groupe de T formé des translationsqui préservent
0. Nous savons queTl
est non trivial et nous allons utiliserl’intégrabilité
de 0 pour montrer queTi
est en fait de dimensionsupérieure
ou
égale
à n - 1. On note C lequotient
de T parTl
et 7r : : T - C laprojection canonique.
PROPOSITION 3.2. - Si :F est transverse au~
fibres
de x, alorsTl
=T,
c’est-à-dire que F est un
feuilletage
linéaire de T.Démonstration.
. i
La trace de F sur une fibre est unchamp
deplans
invariant par les translations de c’est-à-dire unfeuilletage
linéairede
Ti.
Si unfeuilletage
est transverse aux fibrescompactes
d’unefibration,
toutes les traces sur ces fibres sont
isotopes (par
uneisotopie
de classeC°° ) (voir aussi § 5.4). Puisque
deuxfeuilletages
linéaires de codimensioncomplexe
1 sur T nepeuvent
êtreC°°-isotopes
que s’ilscoïncident,
il enrésulte que la trace de F sur
~r-1 (x)
^_~Tl
est unfeuilletage
linéaire deTl indépendant
de x. Onpeut
donc trouver unchamp
de vecteursholomorphe
X sur
T, tangent
aux fibres de x,qui
est transverse à 0. Soit 0 la 1-formeholomorphe
nulle sur ~’ et telle queS2(X)
= 1. Cette formeholomorphe
est nécessairement à coefficients
constants,
c’est-à-dire ~’ est unfeuilletage
linéaire. 0
LEMME 3.3.- Si une
fibre
de ~r n’est pas transverse à0,
elle estcontenue dans une
feuille
de 0.Démonstration. -
Puisque
~’ est invariant par les translations deTl,
une fibre non transverse en un certain
point
est non transversepartout,
c’est-à-dire estpartout tangente
à F. 0PROPOSITION 3.4. - Il existe au moins une
fibre
transverse à F.Démonstration. . - Dans le cas
contraire,
toutes les fibres seraient conte-nues dans une feuille de
0,
c’est-à-direque F
seraitl’image réciproque
parx d’un certain
feuilletage 0’
de C. Enappliquant
laproposition
3.1 à~’~,
on obtiendrait un sous-tore de T contenant strictement
Tl
etpréservant F,
contredisant ainsi la définition de 0Nous allons maintenant étudier le cas où l’ensemble £ des
points
x deC tels que n’est pas transverse à ~’ est un ensemble
analytique
nonvide et différent de T tout entier.
LEMME 3.5. -
~r-1 (~)
est une réunionfinie
defeuilles compactes
de ~’.Démonstration. - Si x E C n’est pas dans
~,
la trace de ~’ surTi
est unfeuilletage
invariant par translations deTi ;
c’est doncun
feuilletage
linéaire deTi.
Par unargument
que nous avonsdéjà utilisé,
ce
feuilletage
linéaire nedépend
pas de x(on
remarquera queT B ~
estconnexe).
Il existe donc unchamp
de vecteursholomorphe
X surT, tangent
à
Ti
et transverse surB E).
Soit Q la 1-formeméromorphe
surT
qui
est nulle sur lefeuilletage
etqui
est telle que = 1. Comme les translations deTi préservent F,
la dérivée de Lie =ix
dS2 +diX03A9
est nulle.
Puisque H(X)
=1,
c’est que Q est fermée. 0LEMME 3.9. - Les sous-tores
T1
etTl
coïncident.Démonstration. - Soit Y un
champ
de vecteursholomorphe
sur T. Lespôles
de la fonctionméromorphe S2(Y)
sont dans~r-1 (~).
Il en résulte queQ(Y)
estholomorphe
sur toutes les fibresT{
avec x dansC’
différent des ai
(i
=1, ... , h),
donc constante. Celasignifie
que S2 et donc 0 sont invariantes par toutes les translations deT{
et donc queT1
=Le théorème 1.1 est maintenant facile. Nous venons de voir que pour tout
champ
de vecteursholomorphe
Y surT,
la fonctionS2(Y)
est constante surles fibres de x, c’est-à-dire
qu’elle provient
d’une fonctionméromorphe
surla courbe
elliptique
C. Choisissons les coordonnées(zl,
...,zn)
dans Cn detelle sorte que
Ti
soit laprojection de {0}
x La formeH,
relevée dansen ,
s’écrit sous la forme :La forme 0 étant
fermée,
les fonctions a2, ..., an se réduisent à des constantes. Nous avons bien montré que lefeuilletage 0
est défini par une formeméromorphe
Q dutype ~r*~u
où u est une fonctionméromorphe
sur C et 1J est une forme
holomorphe
sur T. C’estprécisément
l’énoncé duthéorème 1.1.
Dominique
Cerveau m’aindiqué
une autre démonstration du théo- rème 1.1qui
reposecependant
sur les mêmes idées.4.
Feuilletages
sur les variétés kählériennesDans cette
section,
nous démontrons le théorème 1.2 décrivant les feuille-tages holomorphes
de codimension 1 sur les variétés kählérienneshomogènes
compactes.
Commençons
par étudier le cas d’une variété dedrapeaux.
THÉORÈME
4.1. - Soit D une variété dedrapeaux.
S’il existe unfeuil- letage holomorphe
sur D de codimension1,
alors Dpeut
sedécomposer
enun
produit D’
xCP1
et lefeuilletage
est lefeuilleiage produit.
Nous utiliserons trois lemmes.
LEMME 4.2. -
~
La
première
classe de Chern dufibré
normal à unfeuil-
letage holomorphe
d’une variété dedrapeaux
D nepeut
être triviale.Démonstration. - On remarque d’abord que les variétés de
drapeaux
sont
simplement
connexes de sorte que leurcohomologie
à coefficients entiers est sans torsion. Enparticulier,
l’annulation d’une classe de Chern rationnelle entraîne l’annulation de la classe entière. Parailleurs, puisque
le
premier
groupe decohomologie
de la variétéalgébrique projective
D estnul,
les fibrés en droites sur D sont caractérisés par leurpremière
classe deChern entière. Si cette classe était
nulle,
lefeuilletage
serait défini par une 1-formeholomorphe
nonsingulière
sur D. Ceci estimpossible
car iln’y
apas de 1-forme
holomorphe
non nulle sur D(toujours
car lepremier
groupe decohomologie
estnul). 0
LEMME 4.3. - Le carré de la
première
classe de Chern d’unfeuilletage holomorphe
de codimension 1 est nul dans lacohomologie
àcoefficients
rationnels.
Démonstration. - C’est un
exemple
élémentaired’application
du théo-rème d’annulation de
Bott,
dans le cas desfeuilletages holomorphes [1].
0LEMME 4.4. - Soit D une variété de
drapeaux. Supposons qu’il
existeune classe non nulle c de
H2(D; Q)
dont le carré est nul. Alors D estun
produit D’
xC~1
et c est unmultiple (de l’image
dansH2(D; ~)~
dugénérateur
dec~).
Démonstration. -
Écrivons
D sous la formeG/P
où G est un groupesemi-simple complexe
et P est un sous-groupeparabolique,
c’est-à-dire contenant un sous-groupe de Borel B(sous-groupe
résolublemaximal).
Rappelons
que laprojection
deG/B
surG/P
induit uneinjection
encohomologie, surjective
au niveau du second groupe decohomologie (c’est
un
exemple
dusplitting principle ~2~).
Lacohomologie
deG/B
à coefficients dans C est facile à décrire(voir
parexemple [4]) :
soit 1-l unesous-algèbre
deCartan de
l’algèbre
deLie ~
de G et W le groupe deWeyl agissant
sur ?~.Alors l’anneau de
cohomologie H* (G/B C)
est lequotient
del’algèbre
despolynômes
sur H par l’idéalengendré
par lespolynômes symétriques,
c’est-à-dire invariants par W. Dans cette
description,
les classes decohomologie correspondant
aux éléments du dual de 1-l sont dedegré
2.Revenant au
lemme,
onpeut
doncenvisager
la classe c comme uneforme linéaire sur 1-l dont le carré est une forme
quadratique
invariantepar le groupe de
Weyl. Supposons d’abord Ç simple.
Comme il est bienconnu, le groupe de
Weyl préserve
alors(à
une constanteprès)
uneunique
forme
quadratique :
la forme deKilling (qui
est nondégénérée).
Celle-cine
peut
être le carré d’une forme linéaire que si 1i est de dimension1,
c’est-à-dire si G est(localement) isomorphe
àSL(2, C). Lorsque l’algèbre Ç
n’est que
semi-simple,
les formesquadratiques
invariantes par W sont les combinaisons linéaires des formes deKilling
des facteurssimples.
Une telleforme
quadratique
nepeut
être un carré que si elleprovient
d’un facteursimple (localement) isomorphe
àSL(2, C). À conjugaison près,
le seul sous-groupe
parabolique
deSL(2, C)
est le sous-groupe des matricestriangulaires supérieures, correspondant
à la variété desdrapeaux Ainsi,
D s’écritcomme un
produit D’
xCJ1D l
et c est unmultiple
de la classe fondamentale du second facteur. DLa preuve du théorème 4.1 est maintenant facile. Considérons en effet
un
feuilletage
Fholomorphe
de codimension 1 sur une variété dedrapeaux
D. Il résulte des lemmes
précédents
que D s’écritD’
xQDI
et ils’agit
demontrer que les
D’
x~*~
sont contenus dans les feuilles. Le fibré normal à ~’est donc
isomorphe
à unmultiple
del’image réciproque
du fibrécanonique
au-dessus de
QD l.
Celasignifie
que pour toutpoint x
de la restriction dufeuilletage
~’ àD’
x~~~)
est définie par une formeholomorphe.
Puisqu’une
telle forme s’annule évidemment surD’
x~y~
pour tout y, lefeuilletage
~’ coïncide bien avec lefeuilletage produit,
comme annoncé.Nous abordons maintenant la preuve du théorème 1.2
qui
décrit lesfeuilletages holomorphes
~’ sur les variétés dutype
D x T où D est une variété dedrapeaux
et T un torecomplexe.
Nous suivrons une méthode trèsproche
de celle que nous venons d’utiliser. Soit c lapremière
classe deChern du fibré normal à 0.
LEMME 4.5. - Deux cas sont
possibles
:. c est
l’image réciproque
d’une classe deH2(T; ~)
par laprojection
deDxT
sur T
;. c est
l’image réciproque
d’unmultiple
de la classefondamentale
de CP1dans une
décomposition
enproduit D’
xCP1
x T.Démonstration. -
Puisque
lepremier
groupe decohomologie
de D estnul,
la formule de Ilünneth montre que cpeut
s’écrire de manièreunique
comme une somme CI -~- c2 où ci est une classe
qui provient
deH2 (D; ~ )
etc2 de
H2(T;il).
Le lemme 4.3 montre que les classesci, c2,
cic2 sont nullesdans
H4(D
xT ; Z).
Il en résulte que ci ou c2 est nulle. Si ci estnulle,
lelemme 4.4 montre que c2
provient
d’un facteur DNous
analysons
maintenant chacun de ces deux cas suivants.LEMME 4.6.- Si la classe c est
l’image réciproque
d ’une classe deH2(T; T )
par laprojection
de D x T surT,
alors lefeuilletage
0 estl’image réciproque
d’unfeuilletage holomorphe
de T par laprojection
de DxT surT.Démonstration. . - La classe de Chern du fibré normal au
feuilletage
estl’image réciproque
d’une classe entière du tore T.L’image réciproque
dufibré normal dans le revêtement universel D x C~n est alors un fibré en droites de classe de Chern triviale et donc un fibré
holomorphiquement
trivial(car
~ )
=0).
Autrementdit,
le relevé de 0 à ce revêtement est défini parune forme
holomorphe qui,
comme nous l’avonsdéjà remarqué plusieurs fois,
est nécessairement nulle en restriction aux D
x ~ x ~ .
Celasignifie
que 0 esttangent
à ces D x{.r}
et doncqu’il
estl’image réciproque
d’unfeuilletage
de T. D
LEMME 4.7. -
Supposons
que c soitl’image réciproque
d’unmultiple
dela classe
fondamentale
deCP1
dans unedécomposition
enproduit
D =D’
xQDI
x T. Alors 0 estl’image réciproque
d’unfeuilleiage
de~ 1
xT,
invariant par les translations par T
agissant
sur D x T.Démonstration. - Il
s’agit
d’abord de montrer que lesD’
x~*~
x~*~
sont contenus dans les feuilles. Soit x un
point
deQD l.
Le fibré normal à0,
relevé à. D x Cn et restreint àD’
x(C~ 1 B ~ ~ ~)
x en esttrivial,
de sorteque le même
argument
queprécédemment
montre bienque 0
estl’image réciproque
d’unfeuilletage
deQD l
x T par laprojection
deD’
x x T surx T. On
peut
donc supposer queD’
est trivial(i.e.
réduit à unpoint).
La restriction du fibré
tangent
deCP1
x T à{j?}
x T est un fibréholomorphiquement
trivial de rang n + 1 et lefeuilletage
Fpermet
donc de définir uneapplication holomorphe ~x
de~ x ~
x T vers lagrassmannienne
des
hyperplans
dans c’est-à-dire vers un espaceprojectif
Le fibrenormal à
0,
restreintà ~ ~ ~
xT,
estl’image réciproque
du fibrétautologique
sur par
l’application holomorphe ~x ;
il a donc une classe de Chernnon nulle à moins que
~~
ne soit constant.Puisque l’hypothèse
du lemmeentraîne évidemment que cette classe de Chern est
nulle,
on en déduit que toutes cesapplications ~~
sontconstantes,
c’est-à-dire que F est invariant par les translations de T surQD l
x T. DLa fin de la preuve du théorème 1.2 est maintenant facile. Si l’on
dispose
d’un
feuilletage
0 sur T invariant par les translations parT,
il suffit deprocéder
comme nous l’avons fait pour étudier le cas des tores. Si ~’ n’est pasun
feuilletage produit
dont les feuilles sont les{.r}
xT,
alors il est transverse à tous les tores~x~
x T sauf un nombre fini d’entre eux. Les traces sur cestores transverses
(identifiés
àT)
sont toutes le mêmefeuilletage
linéaire. Enchoisissant convenablement des coordonnées
(zi ,
...,zn )
dans enet (
dansC U le
feuilletage
est donc défini par une formeméromorphe
S2de la forme :
où u est
méromorphe. Puisque 0
est invariant partranslation,
la fonc-tion u ne
dépend
en fait que de(,
c’est-à-dire queu(~) d~
est une formeméromorphe (i.e. rationnelle)
sur Nous avons bien obtenu ladescrip-
tion donnée dans le théorème 1.2.
5.
Feuilletages holomorphes
surG/r
Soit r un sous-groupe discret
cocompact
du groupe de Liecomplexe
connexe G et M =
G/r
la variétéquotient.
Les translations à droite de Gpermettent
de trivialiser le fibrétangent
à G et donc le fibrétangent
à M.Soit P un
champ
deplans holomorphe
sur M(de
dimensionquelconque).
Ceci définit une
application holomorphe ~
de M vers unegrassmannienne
Y et
on peut appliquer
le corollaire 2.2 : il existe unsous-groupe complexe
fermé H contenant r et une
application holomorphe ~ :
:G/H --~
Y telsque :
~ ~ =
c~~
o ~r où ~rdésigne
laprojection
deG/r
surG/H ;
;. les fibres de
~~
sont finies.On remarquera que H n’est pas nécessairement connexe.
LEMME 5.1.- Le sous-groupe H est
distingué
et contient lepremier
groupe dérivé de G.
L’espace homogène
est un torecomplexe.
Démonstration. -
Puisque
les fibres de03A6’
sontfinies,
la variétéG / ÎÍ
estprojective,
donc kählérienne. Le théorème de Borel-Remmert 2.5 montre queG/H
est leproduit
d’une variété dedrapeaux D
et d’un tore T. Nousaffirmons
qu’en
faitG /H
est un tore.Rappelons
un théorème de D.Montgomery [12].
SoitHo
un sous-groupe fermé d’un groupe de Lie G. SiHo possède
un nombre fini decomposantes
connexes et si le
quotient G/Ho supporte
une mesure finie invariante parG,
alors l’action de G transite à travers un groupe
compact.
Plusprécisément,
il existe un
morphisme surjectif
de G sur un groupecompact
dont le noyau est contenu dansHo.
Revenons à notre situation.
Puisque
D est une variété dedrapeaux,
onpeut
écrire D =S/P
où S est un groupesemi-simple complexe, quotient
deG,
et P est un sous-groupeparabolique
connexe.Rappelons qu’un
groupe de Liequi possède
un sous-groupe discretcocompact
est nécessairementunimodulaire,
c’est-à-dire que sa mesure de Haar est bi-invariante. L’action de G surG/r préserve
donc une mesure finie.L’image
directe de cettemesure par
projection
sur D est une mesure finie G-invariante et donc S-invariante.D’après
le théorème deMontgomery,
l’action de S sur Dtransite à travers un groupe
compact, quotient
de S. Un groupe semi-simple complexe
n’a pas dequotient compact
non trivial de sorte que D est nécessairement réduit à unpoint.
Nous avons bien montré queG/H
est un tore
complexe.
L’action de G sur ce tore est nécessairement par translations de sortequ’il
existe unmorphisme
de G sur un groupe abélien dont le noyau est H. Enparticulier,
H estdistingué
et contient lepremier
groupe dérivé de G. D
La
proposition
1.3 est facile : si le groupe G estparfait,
le lemmeprécédent
montreque ~
est uneapplication constante,
c’est-à-dire quelorsque
l’on relève lechamp
deplans P
àG,
on obtient unchamp
deplans
constant par
rapport
auparallélisme,
c’est-à-dire invariant à droite. C’estprécisément
le contenu de laproposition
1.3.Nous supposerons maintenant que P est un
champ d’hyperplans
inté-grable,
c’est-à-dire unfeuilletage holomorphe
de codimension 1.Toujours
sous
l’hypothèse
que G estparfait,
on obtient donc que les feuilles de 0 sont les orbites d’un sous-groupe F de codimension 1 dansG, agissant
par translations àgauche
surl’espace homogène G/r. Rappelons
que l’un despremiers
résultats de S. Lie estprécisément
la classification des sous-groupes fermés F de codimension 1 des groupes de LieG,
c’est-à-dire desgéométries
de dimension 1. Trois cas sont
possibles [9] :
:1.
géométrie
de translation : il existe unesurjection ~
de G sur C et unsous-groupe discret de C dont
l’image réciproque
par a est le sous-groupe F.