R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
Le contrôle de la qualité au Japon : extrait du rapport publié par l’Union des Scientifiques et Ingénieurs Japonais - Union of Japanese Scientists and Engineers (J.U.S.E.) - 1959
Revue de statistique appliquée, tome 9, n
o2 (1961), p. 5-25
<http://www.numdam.org/item?id=RSA_1961__9_2_5_0>
© Société française de statistique, 1961, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Revue de statistique appliquée » (http://www.
sfds.asso.fr/publicat/rsa.htm) implique l’accord avec les conditions générales d’uti- lisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou im- pression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou im- pression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
5
LE CONTROLE DE LA QUALITÉ AU JAPON (1)
(Extrait du rapport publié
parl’Union des Scientifiques
etIngénieurs Japonais - Union of Japanese Scientists and Engineers (J.U.S.E.) - 1959)
Traduit
del’Anglais
par R. RICHERMECe
rapport
a étéprésenté
par le groupe despécialistes
du contrôle dela
qualité
et diffusé par le Centre de Productivité duJapon (Janvier 1958),
dans le but de
présenter l’historique
et la situation actuelle du contrôle de laqualité
auJapon.
Bien que des centaines de firmespratiquent
actuelle-ment le contrôle de la
qualité,
cetteéquipe
nereprésente
pasobligatoire-
ment toutes les industries mais
permet
dedégager
lesgrandes lignes
de lasituation du contrôle de la
qualité
aujapon.
Dans le
passé,
laqualité
de laproduction japonaise
a souffert d’uneréputation
défavorable sur le marché mondial. C’estaprès
la deuxième guerre mondiale que l’idée et les méthodes du contrôle de laqualité s’imposèrent
dans les industries
japonaises.
C’est surtout au cours des dix dernières que le contrôlestatistique
de laqualité
apermis
aux industries de fournir desproduits
dequalité
à un moindreprix.
S’étendant peu à peu à tous les do- maines del’industrie,
lestechniques
du contrôlestatistique
de laqualité
sont devenues l’outil
indispensable
du contrôle degestion,
entraînant des ré- ductionsimportantes
des coûts deproduction.
Toutes les firmes ne sontcependant
pas unanimes à reconnaître l’intérêt des méthodes du contrôle de laqualité,
notammentparmi
lesentreprises
depetite importance.
On trou-vera
ci-après quelques exemples
del’application
du contrôle de laqualité
dans l’industrie. Deux
publications japonaises
sont consacrées à ces ques- tions :"Statistical Quality Control" (S. Q. C. ) publié
par l’Union desScien- tifiques
etIngénieurs Japonais (J. U. S. E. ), publication
mensuelleque para1t depuis 1950, "Standardization" publiée
par l’AssociationJaponaise
pour laNormalisation, publication
mensuelledepuis
1950.I -
HISTORIQUE
DU CONTROLE DE LAQUALITE
AU JAPON - Avant 1951.Le contrôle
Statistique
de laqualité
fut tout d’abord utilisé par Yasushi Ishida de laTokyo
Denki Co. dans lesapplications
au contrôle deslampes électriques.
D’autrepart
la Société pour l’Etude de la ScienceStatistique
(1) Dans cette étude, traduite de
l’Anglais,
on a utilisé le terme "contrôle de laqualité"
habituellement
employé
en France pour traduire"Quality
control". On verra par la suite que ce terme recouvre non seulement lesproblèmes
de contrôle et d’inspection des fabrications, mais aussil’emploi
des méthodes statistiques dans des problèmes variés de la gestion desentreprises.
Revue de Statistique Appliquée. 1961 - Vol. IX - N’ 2
6
fut fondée en Avril 1941. En 1942
l’ouvrage
de E. S. Pearson :"Mass
Pro-duction Control and Statistical
Method"
fut traduit en vue de savulgarisa-
tion. Pendant la guerre du
Pacifique
les statisticiens militaires firent des essaisd’application
du ContrôleStatistique
de laQualité
aux industries des accumulateurs et dans lestransports
aériens.Après
la guerre l’armée américaine stimulal’application
des méthodesdu contrôle de la
qualité. L’usage
des tables de contrôle de Shewhart mar- qua les véritables débuts du contrôle de laqualité (secteur
des télécommu-nications, 1948).
Dès lors de nombreuses réunions despécialistes
eurentlieu dans les différents centres
intéressé,s.
En Juillet 1949 entra envigueur
la loi de Normalisation
Industrielle,
officialisant la marqueJ. I. S. "Japanese
Industrial
Standard",
commegarantie
de laqualité
desproduits
livrés sur le mar-ché avec l’autorisation du Ministère du Commerce International et de l’Indus- trie.
L’emploi
du contrôle de laqualité
devintindispensable
pour obtenir l’autorisation del’emploi
de ce label. Cetteobligation
stimula les recherchessur les méthodes du contrôle de la
qualité.
A cetteépoque,
en accord aveccette
obligation,
laJapan
Standard Association(J. S. A. )
commençad’organi-
ser des réunions d’études.
(En
Juillet 1950 des cercles d’étudesorganisés
par le Docteur W. E.
Deming
sous lesauspices
du J.U.S.E.provoquèrent
l’évolution des
méthodes).
Leproblème principal
fut de savoir si les cartes de contrôle de Shewhart étaientapplicables
aux industriesjaponaises (tables ZI.I. 3) ; après étude,
ces cartes furentadoptées,
elles sont encore actuelle- mentemployées
sous leur formeprimitive
ou modifiée.Période de
développement
1951 - 54.Pendant cette
période
les méthodes du contrôlestatistique
de laqualité
connurent un succès très
grand auprès
des industriespartiellement
ruinéespar la guerre. Actuellement
grâce
àd’importantes publications statistiques
et à de nombreuses
conférences,
ces méthodes sont connues par toutes les firmes. En 1951 leprix Deming
fut créé pourrécompenser
d’unepart
lesthéoriciens
spécialistes
du contrôlestatistique
de laqualité et,
d’autrepart,
les Comités degestion d’entreprise ayant
modernisé cesapplications (Prix
de
Performance).
De même en 1953 le Ministère du Commerce International et de l’Industrie fonda un ensemble de distinctions destinées aux usines ap-pliquant
le contrôle de laqualité. Malgré
des défectuositésd’organisation
etle caractère formel de la
normalisation,
ces méthodes se sont à cepoint répandues
auJapon
que c’estprobablement
le paysqui possède
leplus
fortpourcentage d’ingénieurs
initiés aux méthodesstatistiques.
Le succès des méthodesstatistiques
devint telqu’elles dépassèrent
le cadre du contrôle dela
qualité
et s’étendirent à d’autres domaines tel que celui del’organisation
en
général.
A cetteépoque,
le Docteur Juran(U.S.A.)
fut invité par leJ.U.S.E.
en vue d’une série de conférences destinées aux Cadres des indus-tries).
C’est aussi à cetteépoque
que furent faites lespremières
études demarché par
enquêtes.
Enoutre,
leJ.U.S.E.
fonda un groupe de recherches pourl’échantillonnage
des matériaux. Des résultatsspectaculaires permirent
l’amélioration duJapanese
Industrial Standard et deséchanges
commerciaux.Ce groupe continue actuellement ses activités.
Depuis 1955,
le contrôle de laqualité
est devenu unepart intégrante
du contrôle de Gestion.
Son activité s’étend à toutes les branches de l’activité des
entreprises : achats, ventes, fabrication, gestion
desentreprises.
Onpeut signaler
que le Ministère de la Défenseapplique
le MILQ
5923 C au contrôle de certaines fabrications.Revue de Stati que Appliquée. 1961 - Vol. IX - N’ 2
7
En
conclusion, l’adaptation
du contrôle de laqualité
segénéralise jusqu’aux petites entreprises
ets’adapte
à tous les stades des unités deproduction.
II - ENSEIGNEMENT DU CONTROLE DE LA
QUALITE -
On considère que
l’application
des méthodes du contrôle de laqualité
constitue une
révolution
dans laconception
du contrôle degestion.
Ungrand
effort d’éducation a été fait pour
adapter
la manière de penser desemployés
et des cadres. Cette formation a été
entreprise
à unegrande
échelledepuis
1949
(plus
de 38 000participants
aux cercles d’études en dehors des coursorganisés
dans le cadre desentreprises).
L’organisation
del’enseignement
du contrôle de laqualité
seprésente
de la manière suivante :
a)
cours et conférencesorganisés
par les CentresScientifiques (J.U.S.E.
etJ.S.A.).
Formation des cadres parstages.
b)
séries de cours accélérés(cinq
à sixjours
par moispendant
six
mois).
c)
dans lescollèges
et universités :enseignement
du contrôle de laqualité
aux élèvesingénieurs.
d)
dans lesentreprises : vulgarisation
par films etprojections . e)
séancesspéciales
pour les cadres de direction.f )
formationspéciale
des membres du"Japanese
Industrial Stan-dard"
et des membres desorganisations gouvernementales.
g)
conférences radiodiffusées destinées aux chefsd’entreprises.
Enfin, chaque années,
une conférencegénérale
réunit les techniciens s’intéressant à cesproblèmes ;
de nombreuxrapports techniques, près
d’unecentaine,
sontprésentés
àchaque
conférence.La Formation Professionnelle des
ingénieurs
statisticiens.1/
cours de base.Depuis 1949,
l’Union desIngénieurs
aorganisé
24 sessionsqui
ontréuni
près
de 2 500participants provenant
de 200entreprises
etreprésen-
tant la
majeure partie
des techniciens du contrôle dans l’industriejaponaise . Chaque
session dure sixmois,
avec une semaine de courschaque mois,
les
stagiaires
retournant à leursentreprises pendant
les autres semaines.Un
diplôme
est délivré à la fin dustage.
2/
séminaire sur lesplans d’expérience.
Destiné aux
diplômés
du cours debase,
ce séminairequi
a tenusept sessions,
a réuni 400participants provenant
d’une centained’entreprises.
Chaque
séminaire sepoursuit pendant
8 mois avec 4 à 5jours
de confé-rences
chaque
mois.3/ enseignement
dans lesentreprises.
De nombreuses
entreprises
ontorganisé
leurenseignement
de forma-tion
statistique.
On en citera seulementquelques exemples.
- Shin-Etsu Chemical
Industry Co. (2
300personnes).
Revue de Statistique Appliquée. 1961 - Vol. IX - N’ 2
8
Cette
entreprise
a mis aupoint
en 1951 unplan
de 5 ans pour assurer la formation voulue à différents niveaux dans les divers domaines(contrôle, plans d’expérience,
rechercheopérationnelle).
-
Fuji-Photo
Film Co.(4
000personnes).
Les cours sont
organisés
à divers niveaux avecpossibilité
de promo- tion d’un niveau au suivant. En 1957l’organisation
a été la suivante :A - Introduction au contrôle
(24 conférences,
165participants) ;
B - Cartes de contrôle
(30 conférences,
33participants) ;
C - Méthodes
Statistiques (60 conférences,
53ingénieurs) ;
D - Plans
d’expérience (90 conférences,
33ingénieurs) ;
E -
Technique
dessondages (30 conférences,
52ingénieurs).
- Karvasaki Iron and Steel Co
(25
000personnes).
L’ensemble des cours est
organisé d’après
le schémagénéral ci-après:
Ouvriers
spécialisés
etConcepts généraux
du contrôle de laqualité.
No-personnel
de bureau tions dedistribution,
cartes de contrôle.Ingénieurs
Mêmesnotions, (études plus poussées)
Ingénieurs spécialisés Estimation,
tests designification, corrélations, Ingénieurs
spécialisés échantillonnage, plans d’expérience.
III - SITUATION GENERALE ACTUELLE DU CONTROLE DE LA
QUALITE
AU JAPON -
Le
développement
a étérapide
au cours des dixdernières années, cependant
les caractèresparticuliers
de l’industriejaponaise, qui
réunit à côté dequelques
trustspuissants
ungrand
nombre depetites entreprises,
le
tempérament japonais,
la nécessité de tenircompte
d’une certainephilo- sophie
des massesouvrières,
font que laconception
desapplications
du con-trôle de la
qualité
diffère sans doutequelque
peu desconceptions
occiden- tales.Il ne faut pas oublier
qu’il n’y
a que 70 ans que l’industrie moderne existe auJapon
et que de ce fait les critères dedésignation "d’ingénieurs"
ou de
"techniciens"
ne sont pas les mêmes que dans les pays où le déve-loppement tecnique
estplus
ancien.L’organisation scientifique
du travail était peu connue ou inexistante avant la guerre : le chocpsychologique provoqué
par la défaite a sans doute été un des éléments de l’immense succès destechniques
modernesprès
desjeunes ingénieurs qui
constituent lamajorité
des cadres de l’industriejapo-
naise décimée par la guerre.
Cependant
cet essor s’est trouvé freiné par certains caractères de l’industriejaponaise.
D’unepart
lamajorité
desentreprises japonaises
ontdes
productions
variées et en faiblesquantités.
Onpeut
noter les caractères suivants :a) chaque entreprise
n’a pas unetechnique spécialisée ; b)
lapolitique
de la direction est à courtterme ;
c)
les bases de l’économiejaponaise
sont peu solides et le mar-ché des
entreprises
esttrop petit ;
Revue de Statistique Appliquée. 1961 - Vol. IX - N’ 2
9
d)
les calculs deprix
de revient sont peuétudiés ;
e)
les services de vente ont unepolitique
un peuarchalque
et onttrop
d’influence sur les services de fabrication.D’autre
part,
leJapon
est un pays relativementpetit
et très pauvreen ressources industrielles
(fer, cuivre, pétrole, coton, laine) qui
doiventêtre
importées
de diversesorigines.
La variabilité en
qualité
de ces matériaux de base estgrande
et elleest cause de difficultés dans l’élaboration d’une
production homogène.
Il en résulte que dans certaines
entreprises,
le rôle essentiel du con-trôle de la
qualité
est d’assurer uneprotection
efficace contre cette hétéro- nélté des matières utilisées.Enfin,
les soucisd’équilibre
de la balance descomptes
extérieursobligent
àexporter
unepart
trèsimportante
desproduits
finis pour payer lesimportations
nécessaires à la vie industrielle d’un paysayant
une popu- lation ouvrièreimportante.
En
conséquence,
leJapon
estobligé
d’atteindre uneproduction
de hautequalité
àpartir
de matièrespremières
peu satisfaisantes.Un autre
objet
essentiel du contrôle de laqualité
est donc d’aider àatteindre cette
qualité
avec unprix
de revient peu élevé.Dans cette
optique,
on a pu constater que les sociétésqui
ont consi-déré le contrôle de la
qualité
de la manière laplus large
comme étant lecontrôle de la
gestion
del’entreprise
à l’échelon directiongénérale
en onttiré
beaucoup plus
deprofit
que cellesqui
l’ont réduit au service d’undépar-
tement
d’inspection
de la fabrication.Cependant,
trèsfréquemment,
les servicesd’achat,
deproduction,
devente,
sont assez autonomes et la Directiongénérale
n’est pas suffisamment efficace pour assurer leurcoordination,
aussi lapremière étape
del’organi-
sation du service de contrôle doit être
d’envisager
cette coordination.Relations du contrôle de
qualité
avec les autres services.1/
avec le service del’inspection.
-Dans certaines
entreprises,
le service de contrôle en cours est inclus dans ledépartement qui s’occupe
del’inspection
desproduits finis,
mais ilsemble que dans les
entreprises
où le contrôle en coursdépend
des servicestechniques
defabrication,
de meilleurs résultats ont été obtenus.2/
avec les servicestechniques
de fabrication.La liaison est en
général
trèsétroite ;
dans de nombreuses entre-prises,
le contrôle dequalité
est inclus dans un serviceappelé "engineering
control
department".
C’est très
généralement
le cas dans les industrieschimiques,
méca-niques
etmétallurgiques.
3/
avec le service des achats.L’hétérogénéité
des matièrespremières disponibles
sur le marchérend
indispensable
l’utilisation du contrôle de laqualité.
En raison de
l’importance
attribuée à cettefonction,
de nombreusesentreprises
ont associé leurs fournisseurs à la formationtechnique qu’ils
Revue de Statistique Appliquée. 1961 - Vol. IX - N’ 2
10
organisaient
pour leurpersonnel.
D’excellents résultats ont été ainsi obtenus dans les relations entre fournisseurs et services d’achat.4/
avec le service des ventes.Le service des ventes et le service des études de marché ont d’étroites liaisons avec le service de
gestion
de laqualité
en cequi
concerne l’étudedes besoins de la
clientèle,
le serviceaprès vente,
l’examen des réclama- tions des clients.Les efforts faits pour introduire les méthodes du contrôle de
gestion
dans le service des ventes ont été
largement
facilités par laprésence
deplus
enplus
nombreusesd’ingénieurs
ou despécialistes
technico-commerciaux dans ce service. Mais ces efforts sont encore insuffisants dans detrop
nom-breuses
entreprises.
5/
avec les services de laproduction
et desprix
de revient.Il arrive encore souvent que le niveau de la
qualité
est abaissé afin d’obtenir uneproduction plus importante
ou de réduire leprix
de revient.Les méthodes rationnelles du contrôle de
gestion
doiventpermettre
de dé-terminer un
optimum
entre ces deux contraintesmalgré
les difficultés dues à l’instabilité deplans prévisionnels
deproduction
établis pour de courtes durées(six
mois ou unan)
ettrop
souvent modifiés. Lescomptes d’exploi-
tation sont tellement variables dans le
temps qu’il
est difficile de réaliser correctement le contrôle desprix
de revient.6/
avec le service des fabrications.Le contrôle en cours de
fabrication,
à l’aide des cartes decontrôle,
s’estlargement développé
et tend à réduire les activités des services del’inspection
finale.Le service des fabrications est ainsi devenu le Centre de
promotion
duservice de contrôle.
Cependant,
des efforts restent à faire pour assurer l’effi- cacité de ce travail en obtenant des chefs d’atelier unecoopération
sin-cère et une adhésion totale des exécutants aux directives des services
spé-
cialisés.
La Normalisation.
Avant la guerre, dans la
plupart
des industriesjaponaises,
il n’existaitpas de normes industrielles
explicitement
formulées : elles se transmettaient oralement danschaque
industrie ouentreprise
et évoluaient suivant les in-dustries,
les études effectuées ça et là et laprécision
des machines em-ployées.
Deplus,
dans cedomaine,
lesresponsabilités
n’étaient pas claire- mentprécisées.
Par suite d’une insuffisante
compréhension
desconcepts
ducontrôle,
1les méthodes
statistiques
de contrôle furent souventappliquées
sans norma-lisation
préalable,
d’où des difficultés dansl’emploi
des cartes de contrôle.La loi de normalisation industrielle vint mettre fin à ces errements.
Cependant,
l’évolution futlente ;
- Il y avait peu
d’ingénieurs
formés à l’étude despécifications normalisées,
- Le
personnel
était habitué à faire son travail selon des habi-tudes et non conformément à des instructions
précises.
Les
premières
tentatives furent faites sans la coordination nécessaireRevue de Statistique Appliquée. 1961 - Vol. IX - N’ 2
11
et se heurtèrent d’ailleurs à la
conception qu’ingénieurs
et ouvriers avaientde leur liberté
d’organiser
leur travail suivant leuropinion personnelle,
lesnormes
publiées
n’étant pas observées.Peu à peu certaines
entreprises
créèrent des comités pour la promo- tion de lanormalisation ;
leproblème actuel,
auJapon,
consiste d’unepart
dans l’établissement d’un
système complet
de normeset,
d’autrepart,
enle rendant
officiel,
d’assurer son observation sur leplan
national.Si
l’apparence
formelle dusystème
de normalisationapparaît aujourd’hui satisfaisante,
son utilisation courante est encore loin d’être réalisée.Actuellement,
les nomenclatures des normes sont assez voisines de celles desEtats-Unis,
mais leur contenu diffère suivant les industries et aussi suivant lesentreprises.
Services d’élaboration des normes dans les
entreprises.
La situation est très variable : dans
quelques entreprises
il existe unesection de normalisation
qui
assure la coordination des normes et leur trans- mission aux différents services.Dans d’autres cas, les normes sont établies
séparément
par les ser- vices de fabrication pour les normestechniques
et par les servicesd’inspec-
tion pour les normes de contrôle.
De nombreuses
entreprises
ontéprouvé
des difficultés dans la promo- tion du contrôle dequalité
en raison de ce manque de coordination.Technique s Statistiques.
Le souci d’assurer la formation
statistique
desingénieurs
et des cadress’est
développé
trèsrapidement après
la fin de la seconde guerremondiale,
tant dans les universités que dans les
entreprises.
Les
points principaux
surlesquels
aporté
dès le début cette formation sont essentiellement les suivants :a)
l’étudegraphique
etnumérique
de distributionstatistiques
obser-vées et
l’emploi
des cartes de contrôle tellesqu’elles
avaient étépréconisées
par Shewart.
b) l’usage systématique
de la méthodegraphique
dansl’étude
desproblèmes
liés à la distribution binomiale("Binomial probability paper"
deMosteller et
Tukey).
c) l’emploi
desplans d’expérience
factoriels.d)
les méthodesd’échantillonnage
et leurapplication
à l’étude desmatières
premières.
En ce
qui
concernel’usage
des cartes decontrôle,
uneenquête
faiteen 1955
près
de 81entreprises
a donné les résultats suivants :Revue de Statistique Apptiquée. 1961 - Vol. IX - N’ 2
12
Nombre moyen de cartes de contrôle utilisées par
entreprise.
Il ne faut
cependant
pas se leurrer sur l’efficacité de cetemploi
descartes de
contrôle ; trop
souvent par suite de l’insuffisance depersonnel
réellement
compétent,
de l’absence de normesrationnelles,
des insuffisances desprocédés d’échantillonnage
ou de mesure, oud’analyse
destechniques
defabrication,
les cartes de contrôles n’ontqu’une
valeur assez faible.Il arrive assez souvent
qu’elles
sontsimplement
utilisées commegraphiques descriptifs
de cequi
existe sans que l’action rationnelle soit en-treprise lorsqu’un point
sort deslimites.
On
peut
certes direqu’un
telgraphique
a un effetpsychologique
inté-ressant en rendant sensible aux ouvriers le
concept
devariabilité, mais,
d’autrepart,
une tellefaçon
de fairerisque
de conduire à une certaine in- différence àl’égard
duproblème
fondamental de la recherche des causessystématiques.
L’analyse
des corrélations et l’étude desrégressions
sontlargement
utilisées dans l’industrie. La corrélation
multiple
est assez peuemployée
enraison des calculs
qu’elle implique,
elle est deplus
enplus remplacée
par desplans d’expériences
considérés comme moinssujets
à erreur de calcul.Un
procédé ingénieux d’analyse
de variance utilisant des cartesperfo-
rées avec tri manuel a été récemment mis au
point
par G.Taguchi (S. Q. C .
Vol. 8 - Février
1957).
Plus utilisés dans l’industrie que dans
l’agriculture
lesplans
en carrélatin ou
gréco-latin
etplus généralement
lesplans factoriels,
sontlargement employés.
Ainsi
qu’il
adéjà
étésignalé plus haut,
uneimportance
touteparticu-
lière a été accordée à l’étude des méthodes de
sondage appliquées
aux ma-tières
premières.
A cet
effet,
l’Union desIngénieurs Japonais (J. U. S. E. )
a créé en 1951un Comité d’Etudes des Méthodes de
Sondage ("Sampling
ResearchCommittee")
qui
se subdivise en divers groupes de travail(minerais
defer,
minerais nonferreux, charbons,
sel... et étudesthéoriques).
Trente-deux
entreprises participent
aux travaux de cetorganisme qui
groupe 105 chercheurs et
qui
apublié
de nombreuses étudesméthodologiques .
Revue de Statistique Appliquée. 1961 - Vol. IX - N’ 2
13
Il y a lieu de noter aussi le
développement
auJapon
del’application
peu
fréquente
enFrance,
des méthodesstatistiques
à des études sensorielles(goût, parfum, couleur) ;
on trouve dans lerapport japonais
lesexemples
suivants :
- étude
par la
méthode de Scheffé dugoût
de 7 variétés de mar-garine
par 840dégustateurs
en vue de déterminer laqualité qu’il
convenaitde commercialiser
(Asahi
DinkaC").
- étude auditive de la tonalité de
disques
demusique
en fonctiondes facteurs
techniques :
matériauutilisé,
conditions de réalisation indus- trielle...(Tokyo Shibaura
ElectricCO).
Pour un matériaudonné,
cette étudea mis en évidence l’influence de la
pression
utilisée sur la tonalité.De nombreux tests non
paramétriques
sont utilisés par le"Sensory
testsubcommittee of J.
U. S. E.
" dans ces études.La recherche
opérationnelle
a commencé à sedévelopper
auJapon
vers1950,
et la SociétéJaponaise
de RechercheOpérationnelle
a été créé en 1957après
les groupes de. rechercheopérationnelle
de l’industrie minière(1954)
et de l’industrie
mécanique (1957).
Les méthodes les
plus
utilisées auJapon jusqu’alors
sont la program- mation linéaire et la méthode de Monte Carlo.Les
techniques d’inspection
et de contrôle.Autrefois,
onpensait
auJapon qu’il
fallait effectuerl’inspection
à 100%
des
produits
finis. L’introduction du contrôlestatistique
a peu à peu modifié cet étatd’esprit.
Cependant,
il subsiste des difficultés en raison des habitudes commer-ciales,
de la structure défavorable en cequi
concerne les matièrespremiè-
res, mais aussi parce que la
politique
de la direction desentreprises,
ence
qui
concerne lagarantie
de laqualité,
est mal définie.Il y a lieu de
distinguer
troisgrandes catégories d’applications
ou decontrôle :
-
inspection
des fournitures achetées àl’extérieur,
- contrôle en cours de
fabrication,
-
inspection
desproduits
finis.Dans le
premier
cas, il estd’usage
que leproducteur garantisse
sesproduits,
le contrôle seprésentant
comme une vérification et aussi comme un moyen d’inciter le fournisseur àappliquer
les méthodes du contrôle suréchantillon.
Dans le second et le troisième cas, on utilise soit le contrôle sur
échantillon,
soitl’inspection
totale.Cette dernière est encore très
fréquemment employée :
des machines ont été étudiées pour réaliser un contrôleautomatique
etappliquées
en par- ticulier dans l’industrieélectrique (tests
des résistances pour desdispositifs
de shunt à haut
voltage... )
Cependant,
leplus fréquemment,
laplupart
desinspections
à 100%
sont faites à l’aide de calibres : souvent la connaissance insuffisante de la notion de
"lot acceptable"
en contrôlestatistique
incite lesingénieurs
à neconsidérer comme vraiment sûr que le
procédé
del’inspection
à 100%.
Revue de Statistique Appliquée. 1961 - Vol. IX - N’ 2
Les
acheteurs, d’ailleurs,
ne sont vraiment satisfaits quelorsqu’on
leur
garantit
que cetteinspection
a été effectuée.Cependant, malgré l’inspec-
tion
totale,
il subsiste souvent despièces
défectueuses en un nombre aussiimportant
que dans le cas del’inspection
paréchantillonnage.
Un autre
problème
se pose ausujet
du refus des lots à find’inspec-
tion par
échantillonnage.
Les relations commerciales sont tellesqu’il
estdifficile en mettant en cause de telles méthodes de refuser une telle livrai-
son. On
préfère
souvent faire uneinspection
totale et ne refuser que lespièces
défectueuses.L’Inspection
sur échantillon.Cette méthode est
employée
assezfréquemment
dans les industries où la normalisation est avancée. Desplans d’échantillonnage
sont ainsi établisdans les services de
réception
desTélégraphes
etTéléphones.
Cependant,
il subsiste desproblèmes
et on entend dire que si le con- trôlestatistique
est utilisé pour le contrôle en cours, il n’est pas nécessai- rementavantageux
pour le contrôle final.On estime souvent
qu’il
n’est paséconomique
d’utiliser un échantillonprélevé
au hasard sur tout le lot etqu’il
estpréférable
d’utiliser unsondage
à deux ou trois
degrés
d’où des difficultés dans le calcul des courbes d’effi- cacité.IV - ROLE DU
"JAPANESE
INDUSTRIAL STANDARD(J.I.S.)"
DANS L’EVO- LUTION DU CONTROLE DE LAQUALITE -
La normalisation industrielle semble avoir
pris
naissance en 1915 avecles
spécifications prévues
par les servicesgouvernementaux
pour la fabrica- tion detuyaux
pour les canalisations d’eau.C’est en 1921 que le Comité d’Unification et de
spécification
des pro- duits Industriels futcréé,
pour devenir en 1945 le Comité de la normalisa- tion industriellepuis,
en194 9,
la loi de normalisation industrielle fut pro-mulguée
et définit la mission du"Japanese
IndustrialStandard", qui
délivreun label de
qualité
sévèrement contrôlé par les servicesgouvernementaux.
C’est le
gouvernement qui, après
examen duproblème
par leJ. I. S. ,
décide si tel ou tel article ou
produit
manufacturépeut
êtrepris
en considé-ration pour l’attribution éventuelle du label J. I. S.
Pour les
producteurs qui
en font lademande,
les services officielsexaminent les
équipements techniques
deproduction
etd’inspection,
les mé-thodes de contrôle et
donnent -l’autorisation
d’utiliser le label J. I. S. si les conditions sontremplies.
En mars
1957,
larépartition
des labels délivrés partype
d’industrie était la suivante :Revue de Statistique Appliquée. 1961 - Vol. IX - N’ 2
15
L’octroi de l’autorisation tient
compte
des méthodes de contrôle et dudegré
d’évolution du contrôlestatistique
dansl’entreprise.
Ceci à conduit les
entreprises
à faireappel
deplus
enplus
au Bureau deTechnologie
et de Science Industrielle pourorganiser
leur service decontrôle.
Des groupes communs de recherches
(normalisation
etcontrôle)
ont étéformés dans
diverses
industries(outillage, bicyclettes, ciments,... ) qui
bé- néficient alors del’appui
du Ministre de l’Industrie et du Commerce.Le
"Japanese
IndustrialStandard"
apublié
en 1954-1955-1956 une série de normes relatives au contrôlestatistique :
Z 9021 - 1954 - Les méthodes des cartes de
contrôle,
Z 9004 - 1955 - Contrôles par variables
(échantillonnage simple,
écart-type inconnu),
Z 8101 - 1956 - Glossaire des termes utilisés dans le contrôle de qua-
lité,
Z 9001 - 1956 -
Règles générales
du contrôle suréchantillon, Z(9002 -
1956 - Contrôle parattributs,
(9002 -
Z 9003 - 1957 - Contrôle par variables
(échantillonnage simple,
écart-type connu).
Le
contrôle
dequalité
dans les services d’achat desorganismes
gou- vernementaux et des servicespublics.
Les services
publics
constituent le groupe d’achat leplus important.
Leur méthode de vérification de la
qualité
nous donne unexemple
intéressant d’utilisation du contrôle de laqualité.
Dans le
passé,
les fournisseurs sous contrat devaient certifier que tous les articles étaientacceptables. Actuellement,
le terme"lot acceptable"
estinterprété
aupoint
de vuestatistique.
On ne demandeplus
unequalité
ir-réprochable,
mais unequalité statistiquement acceptable.
Avec cette nouvelle
optique,
les méthodesd’inspection
ont été modifiéeset les
règlements
administratifsadaptés.
Onespère
que cesystème
segéné-
ralisera et que la sélection des fournisseurs s’effectuera par le
jeu
de lalibre concurrence. Par
ailleurs,
les servicespublics qui
ontadopté
ces mé-thodes ont constaté la baisse de leur coût de
contrôle.
Sansqu’il
y eut uneobligation formelle,
les fournisseurs ont été amenés à utiliser le contrôlestatistique.
L’actiongouvernementale
dansl’emploi
de cesméthodes, jointe
à la loi de normalisation industrielle a été efficace pour la
promotion
du contrôle de laqualité
dans lesentreprises privées.
Unexemple typique
estfourni par le Service des
Télégraphes
etTéléphones.
Ce service est une
entreprise publique qui
a lemonopole
des instal-lations avec environ 2 500 000
appareils
installés.Le service
d’inspection
desachats, qui porte
sur tous les achats néces-sàires
techniques
ouautres,
examine environ 50 000 contrats par an ; le coût du contrôle en 1956ayant
été d’environ0, 25 %
du montant des achats.A
partir
de1949, l’inspection totale, trop coûteuse,
a étéremplacée :
Revue de Statistique Appliquée. 1961 - Vol. IX - N’ 2
16
1/
parl’adoption
d’unpourcentage
limite(W.Q.L)
depièces
défectueuses au-delàduquel
le lot tout entier estrefusé.
2/
par une sélection des fournisseurs basée sur laqualité
des livrai-sons
précédentes.
3/
parl’adoption
del’inspection
suréchantillonnage.
Finalement,
le MIL 105 A futadopté. L’emploi
des tables futsystéma- tiquement
mis enpratique
àpartir
de 1955. Cette méthodepermit
de déter-miner des critères de sélection des fournisseurs.
L’amélioration de la
qualité
d’unepart,
la baisse duprix
des articles achetés due à la réduction du coût ducontrôle,
d’autrepart, justifièrent
sonemploi.
Les améliorationsportèrent
ensuite sur la réduction des dimensions del’échantillon.
Les machines et instruments de contrôle étaient fournis par les fabricants. Menéesparallèlement,
des études sur le contrôle en coursde fabrication
permirent
d’assurer laqualité.
Les
procédés
utilisés ont été ensuite modifiés parl’application
du con-trôle
statistique
de laqualité
à l’entretien des tableaux de connexion. Ainsi le nombre des pannes diminua d’unefaçon remarquable
de 1955 à1957. L’ap- plication
desplans d’expérience
eut lieu en1954.
Actuellement laplupart
desrapports publiés
par l’Institut de Recherche sont fondés sur leurapplication .
Un centre
d’enseignement (200
heures de cours pour une durée d’uneannée)
a été créé en 1954 et a assuré en 4 années la formationstatistique
de400 personnes travaillant dans les services de recherche ou
d’inspection.
D’autres services
publics,
les chemins de ferjaponais,
lemonopole
d’Etat sur le tabac et le
sel,
ontadopté
les méthodes du contrôlestatistique.
Ils
possèdent
en commun un comité de recherchesqui
coordonne lesapplica-
tions du contrôle
statistique.
D’autres
organismes
tels que laPolice,
le Ministère de laConstruction,
utilisent dans l’achat de leur matériel les
techniques
de contrôle par échantil-lonnage.
Ces deuxorganismes
ont bénéficié desexpériences
faites au servicedes
Télégraphes
etTéléphones
et c’est l’Institut de Recherche de cette cor-poration qui procéda
pour lapremière
fois à la vérification del’équipement
radio de la Police.
L’application
des méthodes du contrôle de laqualité
àl’équipement
mi-litaire des Forces Armées
Japonaises
sedéveloppa
à la suite de l’Aide amé- ricaine au moment de la Guerre deCorée.
Les méthodes de contrôle utilisées par l’armée américaine(MIL. Q
5923C)
nes’appliquent
pas exactement auJapon
dont le volume d’achat estplus faible. L’application
du MIL 105 A segénéralise.
Problèmes d’Avenir de
l’Inspection
dans lesOrganisations gouverr1ementales
et les services
publics.
Ce sont essentiellement les suivants :
1 /
Unification et normalisation desspécifications
desproduits
achetés .2/
Orientation del’application
du contrôle de laqualité
versl’inspec-
tion en cours de fabrication afin de réduire
l’inspection
au moment de l’achat.A mesure que les influences
politiques diminueront,
les contrats d’achat dugouvernement
ne serontsignés qu’avec
lesentreprises appliquant
le con- trôle en cours de fabrication.L’application
de ce critèrepermettra
une meil-leure
répartition
desadjudications.
Revue de Statique Appliquée. 1961 - Vol. IX - N’ 2
17
3/ Développement
des services du contrôle dequalité
dans lesorgani-
sations
gouvernementales
afin derépondre
aux nécessités de contrôle de pro- duits exclusivement achetés par lesorganisations
enquantité
variables sui- vant lesbesoins. (réajustement périodique
desplans d’échantillonnage).
4/
Etudes de fiabilité(1) (par exemple
durées de vie de certains ma- tériels decommunication,
ou au contraire valeur d’utilisation immédiate pour desproduits
dontl’emploi comporte
la destruction :fusées... ).
V - LE CONTROLE
STATISTIQUE
DANS DIFFERENTES INDUSTRIES JA- PONAISES -1/
Lesindustries
de la Constructionélectrique.
Dès avant la seconde guerre
mondiale,
le contrôlestatistique
était ap-pliqué
au contrôle deslampes électriques.
Après
la guerre, sous l’influenceaméricaine,
etcompte-tenu
du rôlemoteur
joué
ultérieurement par le service desTélégraphes
etTéléphones ,
on a constaté un
développement rapide particulièrement
en cequi
concerneles tubes
électroniques,
lesappareils
de radio et detélévision,
lesappareils électro-ménagers.
Le contrôle utilise de nombreuses
cartes,
mais elles sont insuffisantes dansl’analyse plus complexe
des tubesélectroniques
oùl’application
desplans d’expérience (utilisation
desplans
factoriels2 ", 3")
estplus
efficace. Les études de durée de vie sont très élaborées car, dans ce domaine le contrôle estdestructif,
les tests suréchantillonnage
sontindispensables.
Les dif-ficultés subsistent dans l’estimation de durée de vie de
populations
dont laproduction
est continue. Dans le domaine du grosappareillage (générateurs -
transformateurs et
moteurs)
les méthodes du contrôle de laqualité
ont dûêtre
modifiées.
Eneffet,
dans cetteproduction
où le nombre desproduits
finis est
faible,
on nepeut
pas utiliser les méthodesapplicables
à la pro- duction de masse. Le contrôle de laqualité
se fait sur lesprojets
de fabri-cation par
analyse
desopérations élémentaires.
Les méthodes sontadaptées
suivant la chaîne de
fabrication.
Dans les fabrications engrande série, l’ap- plication
des méthodes du Master ControlSystem
de la General Electric(U. S. A. )
apermis
une réduction d’environ 50%
du nombre desdéfectueux.
Une réduction
appréciable
des heures de travail et uneaugmentation
des du-rées de vie de
l’appareillage
ont été obtenues par utilisation de cartesspé-
ciales de contrôle
appelées "Diagrammes P.D." (Position Dimension).
Dans l’industrie des
appareils électriques
d’utilisationdomestique,
lecontrôle des
parties mécaniques (montage, qualité
descontacts)
estplus
éla- boré que celui desparties électriques.
Les contrôles de fabricationportent
sur le
matriçage,
lepoinçonnage
despièces
et sur le traitement des sur-faces.
Les tolérancesd’ajustement
sont contrôlées par le fractionnement desmontages
et étude parpaires
depièces ajustées.
Dans ce domaine de
produits
de consommationcourante,
les études de marché parenquêtes auprès
des consommateurs sur lesgoûts,
utilisent les méthodesstatistiques
pour orienter les formes desmodèles.
Les
appareils
de radio et detélévision, posent
les mêmesproblèmes
(1)
Ce vocable nouveauparaît
avoir étéadopté
enfrançais
comme traduction du mot an-glais "reliability".
Revue do Statistique Appliquée. 1961 - Vol. IX - N° 2