R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
F. G OUBEAUD
Planification, analyse et contrôle de la qualité des fabrications à l’aide de calculateurs électroniques
Revue de statistique appliquée, tome 14, n
o3 (1966), p. 77-90
<
http://www.numdam.org/item?id=RSA_1966__14_3_77_0>
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77
PLANIFICATION, ANALYSE ET CONTROLE
DE LA QUALITÉ DES FABRICATIONS
A L’AIDE DE CALCULATEURS ÉLECTRONIQUES
F, GOUBEAUD
Société
LEITZ, Wetzlar,
R.F.A.Lors des
journées d’études
de Juin1965,
le Dr. Goubeauda
présenté
unintéressant exposé
desméthodes employées
auxEtablissements Leitz pour la
planification
et laréalisation
ducontrôle
de laqualité
ainsi que pourl’interprétation
ra-pide
de la masseconsidérable d’observations
recueillies dans les diversservices,
tant dupoint
de vuetechnique que
dupoint
de vue
économique.
Si les
méthodes très poussées,
ainsiutilisées
dans undomaine
particulier
de lamécanique
et del’optique
detrès grande précision
nepeuvent
sans doute pasêtre transposées
danstous les domaines
industriels,
lesidées générales qui
ontprésidé à
leur mise aupo i n t
son t certainement visibles pourtous.
L’exposé
du Dr.Goubeaudétait accompagné
de l aprojec-
t i on de
t rè s
nombreux documen t squ’il
ne nou s a pasété
pos- sible dereproduire intégralement,
nous nous en excusonsprès
de l’auteur et
près
de nos lecteurs.Le texte
ci-après
est unrésumé
aussifidèle
quepossi-
ble desidées générales présentées
parl’auteur, accompagné
de la
reproduct ion
dequelques
uns desschémas
et des docu - ments de travail illustrant cetexposé(1).
Mesdames, Messieurs,
Tous mes remerciements vont ici aux
personnalités qui
ont bienvoulu m’inviter à
traiter,
devant cetimportant auditoire,
desproblèmes
intéressant la
qualité.
Vous
ayant
ainsiindiqué l’objet
de ma venue àParis, je
souhaiteque ma conférence vous
apporte
lesprécisions techniques
que vous enattendez,
sans toutefois vous laisser le souvenir d’une réunionsimple-
ment
fatigante
par larigueur
de monexposé.
Ma tâche reste des
plus complexes
à cepoint
de vue. Les diffi-cultés de votre belle
langue
et le manque d’accoutumance à laparler
nesont pas faits pour la faciliter. Je me
permets
decompter
sur votreindulgence
etje
vouspromets
de faire de mon mieux.(1) Une série d’articles sur ces problèmes a été publiés par le Dr. Goubeaud dans
"Qualitats
Kontrolle"(Septembre
1963, Février à Juillet 1964).Revue de Statistique Appliquée 1966 - Vol. XIV - N’ 3
78
En matière
commerciale,
vous le savez, le client est roi. Cetimportant
personnage par définitionméfiant, exigeant,
est unpotentat.
Il
peut
en effetaugmenter
ou réduire unmarché, l’annuler,
ou le neu-traliser. Il vous demandera de lui
garantir
avant tout laqualité.
Ce dia-logue
seprésentera
sous deuxaspects :
dans lepremier,
vous lui déclarez que votreproduit
est dequalité
et il vous faitconfiance,
et dans le second vous êtes sûrs de votrequalité
et vous pouvezrépondre
à sademande.
Toute vente est conditionnée par les notions de
poids
et dequalité .
Le
poids
est unequestion
de stricte honnêteté et de normes. Laqualité aussi,
saufqu’elle
nepeut
être"débitée",
elle doit être entière et nesouffre aucun
partage.
Il serait vain de croirequ’une
telleperfection
dequalité puisse
être atteinte sans d’inévitables contrôles.Ces conditions de base étant
définies,
ilimporte
que :1/
Laqualité
de nombreuxproduits
soit révisée et que soientappli- quées
les méthodesadaptées
à l’obtention d’unequalité supérieure.
2/
Cette amélioration dequalité
soitliée,
dans saréalisation,
àune réduction substantielle des frais encourus pour l’atteindre.
La
qualité
ne s’obtient que par des voies normalisées telles que cellesqui
vont êtreexposées,
etqui
sont celles que nous utilisons. Ils’agit
là d’unproblème
concret sanspoints
communs avec des théoriesplus
ou moins abstraites.La fabrication doit être soumise à un contrôle
constant,
exercé selon deux conditionsessentielles, qui
sont :-
"Perfection
des moyens mis enoeuvre"
-
"Surveillance
d’une exécutionparfaite
desopérations".
Comme le déclare le
spécialiste
américain Riordan :"La régularité
du fini de laproduction appartient également
audomaine de la
qualité.
Aucuneusine,
aucuneentreprise,
aucun pays industriel ne saurait occuper un rang depremier plan
et le conserversans
disposer
des moyens nécessaires à lagarantie
et au maintien d’un2022
degré
constant dequalité
de sesfabrications"
L’application
de méthodes rationnelless’impose
tout naturellement.Si vous le
permettez,
et pourexpliquer
notammentl’application
d’une rationalisation des méthodes de
surfaçage, je
ne saurais mieuxfaire que de
prendre
pourexemple
les méthodes chères à vos instituts de beauté. Etendre unmaquillage
ou un vernis àongles
est chosefacile ,
mais il fautqu’ils tiennent,
sans s’altérer d’aucunefaçon.
Ce résultatn’est atteint
qu’au prix
d’une rationalisation des méthodes de fabrication autant que de celles del’application.
Cette rationalisation est effective etcomplète lorsque
leproduit possède
àpoids
ouquantité
déterminésune
qualité
déterminée etrégulièrement
maintenue obtenue aux frais les moins élevés.La rationalisation des efforts tendant à améliorer la
qualité,
n’estpas seulement un
problème
detemps,
dequantité
etd’application
decette
qualité
mais c’est aussi en dernier ressort unproblème
financier . Les frais encourus pour atteindre laqualité
recherchée doivent rester enrapport
avec la valeur commerciale de l’article ou duproduit
en ques- tion. Ils’agit
donc d’obtenir laperfection correspondant
au butassigné .
Revue de Statistique Appliquée 1966 - Vol. XIV - N’ 3
79
Il est nécessaire pour cela d’obtenir les données de la
qualité
d’unemanière
rapide, rationnelle,
commode et avec sûreté et depouvoir
lesutiliser en limitant autant que
possible
lestemps
morts.Le
contrôle,
l’estimation ou laplanification
de laqualité
des fa-brications par calculateurs
électroniques supposent
que cettequalité puisse
être définie et mesurée en valeurs
numériques pouvant
êtrereprises
etutilisées par les calculateurs.
Comment
pourrait-on
sans celacontrôler,
estimer ouplanifier
unequalité
desfabrications qui
nepourrait
êtreexprimée
par un nombre . Toute"qualité"
doitpouvoir
être déterminée par une valeur mesurée avecla
plus
hauteprécision possible,
etintégrée
normalement dans uneséquence
de contrôle.Quel
que soit leproduit
dont on veut réaliser et vanter les mérites dequalité,
il faut s’en tenir strictement auxpréceptes
énoncés par l’au- teurdéjà
cité :"Calculer
dans les méthodesd’organisation
tout cequi
esttangible
et réduire au maximum tout ce
qui
ne l’estpas",
laqualité
devant natu-rellement entrer dans une
proportion majoritaire
dans ces calculs. Maisquels
moyensemployer
pour yparvenir ?
En
bref,
il fautsavoir,
concevoir etpouvoir.
Il nous faut en
premier
lieu définir la notion dequalité.
Prenonssi vous le voulez
bien,
unexemple qui
nous est familier :Toute
opération
de contrôle suppose une norme deréférence, compte
tenu des besoins et des
goûts
de l’utilisateur.On me propose des baleines pour mon col de chemise. Il
s’agit
dechoisir celle que
je
considère dequalité
convenable ? Dans ce cas, ce serauniquement
la baleine dont les dimensions seront conformes à celles de mon col dechemise,
même si les autresplus
courtes ouplus longues
sont en or ou en diamant !
Mais si
je
n’ai aucun besoin de baleines pour tenir convenablementmon col de
chemise, je
les considèrerai comme étant sansqualité
ence
qui
me concerne.Cet
exemple
nous montre que lacapacité
d’unproduit
àl’emploi
estun facteur de
qualité.
Il faut dbnc conna3tre la relation commerciale de laqualité,
existant entre le client et laproduction.
Comment définir un contrôle de
qualité ?
Nous avons dans notre
entreprise décomposé
la notion dequalité ,
suivant les différents éléments contribuant à sa réalisation.
Nous n’avons retenu à cette occasion que les seuls critères de qua- lité
pouvant
êtreappliqués
à l’ensemble des fabrications.La
qualité
se détermine surtout par les défautsprésentés
par leproduit fabriqué
et par lesconséquences qui
en résultent pour l’usine et pour l’utilisateur.Ceci ne
règle
malheureusementqu’un
desaspects
duproblème ,
celui de la
"continuité"
de laqualité
des fabrications.La
qualité
doitcependant
être vue sous deuxangles.
Le second deceux-ci est le
"degré
dequalité"
déterminé par uncompromis
entre"le
vouloir et le
pouvoir"
du constructeur et la"demande"
de l’utilisateur .Revue de Statistique Appliquée 1966 - Vol. XIV - N 3
80
Comme nous le voyons, et comme tant d’autres
choses,
laqualité peut
avoir deuxvisages.
Si nous prenons une
cha3ne,
nous constatonsqu’elle
estrepré-
sentative de la notion de
régularité.
La solidité de cette chaîne serafonction
uniquement
de la résistance de chacun des maillonsqui
la cons- tituent.Que
laqualité
soitappliquée
à larégularité,
ou à lasolidité,
ellerésulte
toujours
d’une notion conductrice. Cette notion est déterminée parl’équilibre
réalisé entre deuxforces,
l’une étant fonction des besoins de l’utilisateur et l’autre étant la volonté et lacapacité
deproduction
du fabricant.
Figure
1 - Le champ de forces définissant la qualitéAvec la
chaîne,
nous avons unexemple
de réalisation de cette notion conductriceappliquée depuis
l’étudejusqu’à
la finition de la chaîne.Toute mise en route d’une fabrication et tout contrôle nécessitent la connaissance de valeurs de référence.
Il est évident que la notion de
qualité
doit d’abord êtrel’objet
d’une définitionprécise.
Comme le ditRiordan,
laqualité
consiste à fournir le meilleur pour uneapplication précise
duproduit.
Laqualité
c’est larégularité
dans le fini de laproduction.
Ellereprésente
uncapital
aumême titre
qu’une
valeur versée sur uncompte
enbanque.
Cecapital
de
qualité
est destinéuniquement
à satisfaire le client. On doit être sûrqu’il
réunit toutes lesexigences
formulées pour cettequalité.
La
"Dame Information"
toute vêtue en chiffres n’intéresse personne, pasplus
le client que les créateurs duproduit,
seule la réalité nue sus-cite l’intérêt
général,
celui du fabricant comme celui du client.Revue de Statistique Appliquée 1966 - Vol. XIV - N’ 3
81
Nous avons ici comme
exemple
letriangle
du Dr.Feigenbaum (figure 2),
relatif àl’intégration
de la notion dequalité.
Ils’applique
Figure
2 - Letriangle
de laqualité
du Dr.Feigenbaum
surtout à l’idée de l’orientation de la
qualité,
selon les besoinstechniques qui
lui sontimposés, qui
serontdifférents,
parexemple,
s’ils’agit
ducontrôle de constructions
nouvelles,
de celui de recette à l’entrée enusine ou de fournitures de sous-traitance. Nous aurons aussi des contrôles
en cours de fabrications et des contrôles
spéciaux
d’études et de recher- ches.Le
spécialiste
hollandaisSittig nous
montre(figure 3)
tous les pro-Figure
3 - Les quatresproblèmes
de la qualitéRevue de Statistique Appliquée 1966 - Vol. XIV - N’ 3
82
blèmes de
qualité
pour différentesproductions.
Il y aquatre
notions dequalité :
celle dufini,
celle de lafabrication,
celle de l’étude et celle duplanning.
Nous trouvons en
"0"
desproduits
naturels. Ceux-cin’exigent qu’une qualité
normale deproduit
fini En"A"
nous avons des matières pre-mières,
le charbon et lesminerais,
parexemple,
dont laqualité
doitêtre
supérieure
dans lacatégorie
desproduits
finis ets’intégrer
dansle
triangle
aux contrôles de recette à l’entrée en usine."B"
est consa-cré aux
produits semi-finis,
pourlesquels
il est surtoutquestion
de laqualité
de fabrication. Les Hollandais ladésignent
sous le terme de"Prozessbeheertschung"
c’est-à-dire"la
maltrise de la méthode de fabri-cation".
Ces donnéess’intègrent
dans letriangle
avec les contrôles ef- fectués en cours de fabrication. Larégion "C"
est réservée auxproduits finis,
unLEICA,
uneautomobile,
unappareil radio,
etc.. parexemple ,
pour
lesquels
interviendra surtout la notion dequalité
des bureauxd’étude,
et dont la
qualité
viendra s’inscrire dans letriangle
avec laqualité
des études.La
région "D"
s’adresse enfinparticulièrement
auxgrandes
réali-sations,
celle d’un centre commercial parexemple.
Ceproblème
estd’une
grande importance
etappartient
à la notion de laqualité
duplan- ning.
Il trouvera donc saplace
dans letriangle
avec les résultats des recherches.Nous devons assurer le maintien de la valeur
qualitati fe
df s pro- duits si nous voulons que nossystèmes
decontrôle,
et lesrenseignements qu’ils
nousfournissent,
confirment leurparfait
état.Assurer une
qualité
de fabrication c’est intervenir sur lesquatre aspects
duproblème
dequalité,
cette action n’étant réalisablequ’à
l’aidedes
opérations
de contrôle. Les"méthodes"
àappliquer
s’adresseront auplanning,
aux contrôles destolérances, qui correspondront
sur lamaquette
à l’étude de l’orientation des gammes deproduction
et des fraisengagés.
Toutes ces méthodes aboutiront à un contrôle final de la
qualité prévu
par unplan
de contrôle de l’ensemble de lafabrication,
et auplan
de contrôle des
gabarits
etoutillages
decontrôle,
ainsiqu’à
un état resfrais
engagés
pour la réalisation de laqualité.
L’exploitation numérique
de tous ces éléments crée lapossibilité
de
planifier,
de contrôler et d’estimerrapidement
en cours de fabrica- tion la"régularité
de laqualité".
Pour
l’analyse
et l’observation de cettequalité,
nous avons défini desquestions-tests
avec coefficientd’appréciation,
les huitquestions
étantprésentées
avec des coefficients situés entre 1 et 5.Ces
questions portent
sur :1 /
La localisation dudéfaut,
la facilité ou la difficulté de son iden- tification.2/
La mesure danslaquelle
le défaut a pu sereproduire
au coursde
l’opération
de fabrication.3/
Le défaut entra3ne-t-il unréusinage : réusinage
ou rebut ?4/
La réaction du client pourl’appréciation
de ce défaut.(Une
maison de machine à coudre avait un marché enAfrique qui
s’était
brusquement
arrêté : elle aenvoyé
unspécialiste
pour savoir deRevue de Statistiaue Appliquée 1966 - Vol. XIV - N 3
83
quoi
ils’agissait.
Toutsimplement,
lamaison, qui auparavant
fixait ses machines à coudre au fond de la caisse au moyen des deuxvis,
les fixaituniquement depuis
certaintemps
par une seule vis et cette visunique,
setrouvant au milieu de la
caisse, gênait
lesporteurs,
car cette vis ap-puyait
sur leurtête).
5/
Lepourcentage
derépétition
de ce défaut dans leslivraisons , ayant
donné lieu à réclamation.6/
Les frais deréusinage,
ou frais deréusinage
consécutifs aurebut et au
remplacement.
7/
Laperte
sèche par rebut.8/ L’impossibilité
de livrer par suite du défaut.Les chiffres caractérisant la
qualité
doivent être considérés commeaussi
importants
que les résultats d’informations financières.L’estimation des défauts est très
importante
pour la commande dechaque
élément dequalité.
On doit savoir non seulement la valeur finan-cière,
il faut aussi conna3tre la diminution de laqualité
par les défauts . Pourpermettre
un calculplus rapide
de la valeur desdéfauts,
nousutilisons un cercle à calcul
permettant
de déterminer le critère final du défautd’après
laformule :
x étant le coefficient
pondérateur
d’une desquestions (figure 4).
Pour la
planification
de laqualité,
le critère àenvisager
pour l’estimation d’un défaut estdéjà défini,avant
ledémarrage
desfabrications,
par lesplans
utilisés en usine.Le
plan
de contrôleporte également
surl’application
du contrôle et sur les moyens de mesure à mettre en oeuvre. Nous utilisons unerègle
à calcul
spéciale
définissant pour leplanning
de fabrication le critère à accorder à un défaut sur la base de 6questions-tests (figure 5).
Ces six
questions-tests
sont :1/
Précision du travail des études2/
Précision fonctionnelle3/
Nature de la fabrication(usinage
manuel ou machinespéciale, etc. )
4/
Conditions de livraison de lapièce (un
ouplusieurs
fournis-seurs,
etc... )
5/
Conditions demontage
de lapièce (fabrication
ensérie,
fabri-cation par
pièce, etc... )
6/
Conditionsd’usinage
de la matièrepremière.
L’exploitation
desréponses
auxquestions
ci-dessus donne sur larègle
à calcul une somme résultant de l’addition de 5 critères différents . Cette sommecorrespond
sur le revers de larègle
aux éléments de cal-cul suivants :
1/
Lacatégorie
attribuée par calcul au défaut(degré d’appréciation
du
défaut).
Revue de Statistique Appliquée 1966 - Vol. XIV - N’ 3
84
Figure
4 - Cercle à calcul pour la détermination de lagravité
des défauts2/
La gamme de contrôle àadopter
pour les machines ou pour les contrôles effectués auposte d’usinage.
3/
Leplanning
de contrôle parsondages (%
desopérations
de con-trôle)
lors des derniers contrôles.La définition du critère attribué au défaut
(degré d’appréciation)
enfabrication est
indispensable,
notamment pourl’appréciation
et le contrôlede la
qualité
de fabrication à l’aide de caoculateursnumériques ;
ce cri-tère de défaut
agit
comme un"isotope radioactif",
montrant avec l’examende
qualité
lespoints
déficients des travauxd’usinage,
en vue de leur éli-mination,
par des directivesappropriées
données par l’usine.Dans ce
but,
le critère dequalité
sera calculé par lessystèmes électroniques,
selon la formule :N étant la
quantité
livréep
"
le nombre des défauts
Qf
" le facteur dequalité (degré d’appréciation
dudéfaut)
cor -respondant
à lacatégorie
du défaut.Revue de Statistique Appliquée 1966 - Vol. XIV - N’ 3
85
Figure
5 -Règle
à calcul pour le contrôlePour le
"facteur
de laqualité"
la classification est la suivante :Supposons
que sur millepièces
cent sontmauvaises,
elles serontcomptées
Ce
"facteur
dequalité"
utilisé par lecalculateur,
devient pour lejugement
du rendement un élément aussiimportant qu’un rapport
deprix
de revient en reflétant les résultats financiers.
Les données
pourront
êtrecomplétées
pourchaque
gamme de fabri- cation par lesrenseignements
suivants :-
Qualité
del’ouvrier,
du grouped’ouvriers,
-
"
du service de
fabrication,
-
"
de
l’organisation
del’usine,
-
"
du
produit,
del’appareil,
de lapièce primaire,
-
"
de la
machine-outil,
-
"
de la méthode de
fabrication,
-
Fréquence d’apparition
dudéfaut,
- Frais par
rapport
audegré d’appréciation
dudéfaut,
- Frais occasionnés par le
défaut,
classés par commande et parproduit,
par service et par usine.Revue de Statistique Appliquée 1966 - Vol. XIV - N’ 3
86
Tous ces
renseignements
serviront de base aux travaux de compa- raison des fraisthéoriques
et des frais réelsengagés
pourl’appareil,
la
pièce,
lacommande,
etc....C’est à cette occasion que la
pleine
efficacité dessystèmes
élec-troniques
de calculnumériques
sera mise en relief.Les données ainsi établies
pourront
être tirées de tout cet ensem- ble de calcul enappliquant
un programme de calcul etd’analyse
destinéà en extraire le nombre identifiant la
qualité,
avec toutes les informa-tions
accessoires,
auprofit
des serviceschargés
de la surveillance et de l’orientation de laqualité
des fabrications.Ceci demande néanmoins une
"gamme
dequalité"
établie commeune "gamme technique
defabrication"
et faisantapparaltre,
dans sesvaleurs de
référence,
la notion essentielle du"potentiel"
en tant que"capital
dequalité"
pour :- les hommes
- les machines
- les matières
premières
- les
méthodes.
pour en
tirer,
par différence entre le"théorique"
et le"réel",
le niveauexistant de la
qualité,
et alerter les serviceschargés
d’intervenir à cesujet.
Figure
6 - Les éléments de laqualité
Le
"rapport
de contrôle dequalité",
classé selon le facteur dequalité, permet
d’obtenirautomatiquement
une vue d’ensemble et des conclusions propres àdiriger
l’orientation de laqualité.
Il sera
important
deprévoir
sur la carteperforée l’impression
Revue de Statistique Appliquée 1966 - Vol. XIV - N’ 3
87
préalable
d’un nombre maximum decaractéristiques
de définition de laqualité,
pour éviter detrop longs
travaux d’écriture pour lereport
des contrôles dequalité
en usine. Les indications relatives auxprix
de revienten seront exclues.
Un domaine
spécial d’application
de cessystèmes
estreprésenté
parl’analyse
des défauts et la constitution d’un codeapproprié
aveclequel
les
systèmes électroniques
établirontfacilement,
par classement et calcul de toutes lesinformations,
unesynthèse
despoints
faibles del’organi-
sation en usine.
L’analyse
des résultats du contrôle dequalité
donne une sélectiondes
défauts,
utile aux mesures àprendre
pour leurélimination, et
donnela
réponse
auxquestions :
dequoi s’agit-il, où, quand, pourquoi,
com- ment... ?On ne
peut
passupprimer
tous lesdéfauts
à lafois,
maisayant
établi leur
degré
depriorité,
ilspeuvent
être éliminés successivementd’après
leur rangd’importance.
L’établissement et
l’exploitation
descaractéristiques
de laqualité
sont
reproduits
sous une formeéclatée,
ces donnéesayant
la mêmeentrée,
mais serépercutant
dans trois groupes différents d’informations(Trèfle
de laQualité, figure 7).
Figure
7 - Le trèfle de laqualité.
Etablissement etexploitation
des caractéris- tiques de laqualité.
Revue de Statistique Appliquée 1966 - Vol. XIV - N’ 3
88
Les critères de
qualité
sontfournis,
à lapassation
de lacommande ,
par le bureaud’étude,
l’ordonnancement et le lancement des fabrications et le contrôle dequalité.
La carte
perforée après
passage en usine contient toutes les infor- mations relatives à laqualité
et esttransmise,
pourexploitation,
au ser-vice utilisateur des cartes
perforées.
Le classement et
l’exploitation
de ces cartes s’effectuent selon les programmes établis à cet effet.Le
plus important
est d’abord"l’analyse
dequalité" (partie supé-
rieure du
trèfle)
pour baserl’exploitation
des cartes suivant lepotentiel
de
qualité,
deshommes,
desmachines,
des matièrespremières
et des méthodes.Les conclusions en sont fixées sous la forme d’un
"rapport
de con-trôle de
qualité"
telqu’il
estreproduit
dans lapartie
droite du trèfle .L’analyse
des frais entraînés par les défauts(retouches
ourebuts),
s’effectue comme le montre la
partie gauche
du trèfle.La carte de contrôle de
qualité comporte
en outre le nombre despièces
refoulées pour rebut ouréusinage,
les numéros des commandes et des lots de fabrication.Les cartes ainsi
préparées
sont ensuitecomplétées
par l’indica- tion des frais de salaires et de matièrespremières.
Ces cartes de
frais, mélangées
avec la carte de contrôle de qua- litécomportant
les indications desquantités donneront,
parorigine (codi-
fication des
défauts), quantité
etfrais,
lesdépenses
résultant des rebutsou des
réusinages.
Si l’on y
ajoute
la carte des salaires defabrication,
le calcul de révision desprix
sera immédiat.Les frais de service
après-vente peuvent également
être calculésavec ces cartes
perforées
s’ilspeuvent
être ventilés par commande ou parappareil.
Dans la gamme de
qualité figure
le"capital
dequalité"
déterminéavant la livraison au
client,
aupoint
de vue valeur"théorique"
et"réelle" ,
des
hommes,
desmachines,
des matièrespremières
et des méthodes examinés etcorrigés
par les services de contrôle dequalité.
La gamme est définie par ses facteurs dequalité (écarts),
par l’étendue de la qua- lité(régulation ), analysés
par les calculateursélectroniques,
toutes cesinformations classées et
répertoriées
étant transmises aux services dont la fonction et la mission ont pourobjet
la rectification(facteur
de cor-rection)
des conditionsthéoriques
dequalité (depuis
la Directiongénérale jusqu’au
bureaud’études).
C’est ainsi que
l’analyse
par calculateursélectroniques
conduit à l’automatisation duréglage
de la gamme dequalité.
Pour aboutir à ce
résultat, l’analyse
par calculélectronique
n’estcependant
pas suffisante à elle seule.L’usine et ses services
responsables
de laqualité
doivent être enoutre
pleinement
d’accord entre eux aupoint
de vue del’implantation
d’un tel
système.
Il faut créer un
cycle
de fabrication soumis dans sa forme auxlois de
l’analyse
par calculateursélectroniques,
lesystème électronique
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Revue de Statistique Appliquée 1966 - Vol. XIV - N’ 3
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ne devant pas être forcé au contraire de se
plier
auxexigences
ducycle
de fabrication.
Il faut être
parfaitement
conscient de cequi précède
avant d’aborderla
planification, l’analyse
et le contrôle de laqualité
parsystèmes
decalcul
électronique.
Pour obtenir toutes les informations utiles on doit
emprunter
un circuit d’information. Ainsiqu’on
le voit(figure 8),
on passe tout d’abord par laplanification
de laqualité
et ensuite par la réalisation et la pro- duction. Cettefigure
montre le schémad’organisation
de notre usine.Ce circuit d’information doit être
complet depuis
leprojet
en pas- sant par lemodèle,
lamaquette,
la sériezéro, jusqu’à
la réalisation définitive de laqualité.
Il doit contenir toutes les remarques faites en cours de
production
et
reportées
sur les cartesperforées.
Ces remarques seront ensuitecommuniquées
aux différents services.La documentation recueillie
permet
de comparer deuxlignes
deproduction
tant aupoint
de vuequalité
moyennequ’au point
de vue dis-persion
des résultats.Elle
permet
aussi de contrôler le travail dechaque
machine et dechaque
ouvrier et elle fournit les éléments du calcul d’unsystème
deprimes
dequalité
basées sur le nombre depièces parfaites
fournies dans letemps imparti
etpouvant
donner lieu soit à uneaugmentation,
soità une réduction de salaire.
Les résultats obtenus en matière de
qualité
sont affichés dans tous les services(pourcentages
deréusinages
ou derebuts,
nombres de défauts parcatégories
et parimportance,
....),
lesgraphiques permettant
deconstater toute modification de la
qualité
dansl’étude,
leplanning
oul’exécution de la fabrication.
En
définitive,
le contrôle par ordinateursélectroniques
vise à assu -rer la coordination de tous les services en vue d’une rationalisation ef- ficace dans une
production
dequalité
constante. Ilenregistre
et obtientdes
renseignements
s’étendant sur toute l’échelle des gammes de fabri- cations.Ce
système permet l’intégration
de tous les résultats des contrôles dequalité préalablement enregistrés
sur cartesperforées.
Le
planning, l’analyse
et le contrôle de laqualité
à l’aide desys-
tèmesélectroniques permettent
d’éviter à uneentreprise
toute mésaven-ture du genre de celle que connût un
jour
une mère avec son enfant : L’enfantpassait
etrepassait
en vélo devant la fenêtre d’où la mère leregardait.
Aupremier
passage il dit à sa mère :"Regarde
mamancomme
je
me tiens bien sans lesmains", puis
au second"regarde,
maman, maintenant sans les
pieds"
et ce fut à la troisièmereprise
que le gosse dit à samère,
enpleurant "maman,
cette fois sans les dents ! !"
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