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Submitted on 1 Jan 1959
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Structure et pouvoir réflecteur des couches de silicium obtenues par évaporation sous vide
Sonja Robin-Kandare, H. Damany, L. Tertian
To cite this version:
Sonja Robin-Kandare, H. Damany, L. Tertian. Structure et pouvoir réflecteur des couches de silicium
obtenues par évaporation sous vide. J. Phys. Radium, 1959, 20 (4), pp.504-506. �10.1051/jphys-
rad:01959002004050400�. �jpa-00236086�
504.
LETTRES A LA RÉDACTION
STRUCTURE ET POUVOIR RÉFLECTEUR
DES COUCHES DE SILICIUM
OBTENUES PAR ÉVAPORATION SOUS VIDE
Par Mme Sonja ROBIN-KANDARE et M. H. DAMANY,
Laboratoire des Hautes Pressions, et Mme L. TERTIAN,
Laboratoire des Rayons X, C. N. R. S., Bellevue.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 20, AVRIL 1959, PAGE 504.
Le silicium présente dans l’ultra-violet lointain un très bon pouvoir réflecteur et il nous a paru nécessaire de compléter nos expériences préliminaires [1] par l’étude de couches préparées dans des conditions sensi- blement améliorées.
I. Préparation des couches.
-Toutes les couches ont été préparées dans un vide dynamique d’envi-
ron 3. 10-11 mm de mercure, créé par une pompe à diffusion d’huile de grand débit. Nous avons utilisé
trois méthodes d’évaporation thermique : a) Emploi
d’une gouttière de tantale chauffée par passage de
courant. b) .Emploi d’un creuset de graphite bombardé
par des électrons. c) Emploi d’un canon à électrons [2].
Les deux premières méthodes présentent de gros inconvénients. Pour a), le tantale est très fortement
attaqué par le silicium : il se forme un alliage qui pro- voque rapidement la rupture de la gouttière. De plus,
les couches ainsi préparées contiennent certainement des traces non négligeables de tantale. Pour b), le
silicium forme avec le graphite du carbure de silicium et le plus souvent la couche de carbure ne protège pas le graphite d’une attaque ultérieure : le creuset se
fendille et ne garde pas le silicium fondu. Aussi est-il difficile d’obtenir des couches épaisses par ce procédé.
La méthode c) nous a permis la préparation de
couches épaisses, bien adhérentes et très pures car, convenablement appliquée, elle élimine tout problème
de support. Le dispositif est le suivant : un morceau
d’un monocristal de silicium très pur repose sur un bloc de graphite, en bon contact thermique et élec- trique avec ce dernier. On bombarde la partie supé-
rieure du cristal avec ’un faisceau d’électrons fourni par un canon ; le silicium fond partiellement et c’est le
reste du cristal qui sert de creuset ; le bloc de graphite joue le rôle de volant- thermique et évite la fusion
totale du silicium (fig. 1).
Nous avons évaporé Si sur trois sortes de supports ;
verre, quartz cristallisé, corindon. Le dépôt se faisait
sur une face polie plan-optique, soigneusement nettoyée et dégraissée avant introduction dans la
cloche, puis soumise à un bombardement ionique de
20 minutes.
L’épaisseur de nos couches n’était pas rigoureu-
sement uniforme, car l’évaporation donne une symétrie
semi-circulaire sur une plaque de grandes dimensions ;
mais les plaquettes présentaient des dimensions assez faibles et la différence d’épaisseur n’était pas très sen- sible. Nous avions la possibilité d’améliorer l’uniformité
en faisant tourner la plaquette au-dessus de l’évapo-
rateur. L’épaisseur des différentes couches étudiées était comprise entre 3 000 et 15 000 A (mesurée par
interférométrie), les temps d’évaporation variaient de 40 à 90 minutes. Une évaporation aussi longue élève la
température du support jusqu’au voisinage de 100 °C.
Pour éviter cet effet, nous avons dans certains cas, fractionné l’évaporation : par exemple, évaporation pendant 10 minutes, puis arrêt pendant 20 minutes, etc.
Nous avons soumis nos couches à trois types de traitement thermique sous vide : I) chauffage pendant l’évaporation ; II) chauffage après l’évaporation sans
que la couche soit exposée à l’air ; III) chauffage sous
vide après exposition à l’air.
1 et II sont obtenus par contact du support avec un
ruban de tantale dont la température est indiquée par
un thermocouple’chromel-alumeI. Pour III, nous utili- sions un four constitué par un bloc d’acier dans lequel
est incorporé un enroulement de tungstène, et la tem- pérature est indiquée par un thermocouple chromel-
alumel fixé sur le bloc.
Les couches d’épaisseur non uniforme ont présenté
souvent une surface craquelée (fig. 2, A) ; ces craque-
lures, déjà amorcées avant chauffage, s’accentuant
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01959002004050400
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sous l’effet de celui-ci. Il semble que ce phénomène de
fracture n’intéresse que les couches de forte épaisseur
et soit lié à
.l’existence de tensions dans les couches [3].
Il n’affecte pas l’adhérence car il n’y a pas pelliculage ;
de plus après dissolution de la couche, on constate
que le quartz ou le verre sous-jacent est lui-même craqqelé sur une faible profondeur (fig. 2, B).
II. Structure des couches.
-On sait que les couches
évaporées sur support non chauffé sont amorphes.
Nous avons examiné, par diffraction électronique en réflexion, l’influence sur la structure des trois types de traitement thermique que nous venons de décrire.
Remarquons tout de suite que ce que l’on observe par cette méthode est la structure d’une tranche super- ficielle de quelques dizaines d’angstrôms seulement,
et que l’on n’obtient pas ainsi directement des rensei- gnements sur l’intérieur de la couche. Le traitemént
thermique I, effectué à plus de 600 oC donne des couches cristallisées, avec légère orientation des cris- tallites : axe [110] perpendiculaire au plan du support ; les couches présentaient alors sous certaines angles un aspect laiteux. Le traitement thermique II effectué
à 700 bC environ, donne un début très net de cristal- lisation et il est très vraisemblable qu’avec une tempé-
rature un peu plus élevée, on observerait une cristal- lisation complète. Par contre le traitement III, effectué
à différentes températures entre 720 et 780 o.C pendant
au moins deux heures, ne donne pas de cristallisation.
Nous avons alors porté la température à 970°C pendant
deux heures trente, toujours sans résultat ; on con re tate seulement une diminution de l’épaisseur par rééva-
poration. Ces dernières expériences semblent en con-
tradiction avec les résultats de différents auteurs [4], [5]
mais’ un nouvel examen par diffraction en- réllexion, après un décapage chimique qui enlève une partie.
importante de la couche, révèle que l’intérieur, de la couche est effectivement cristallisé. Remarquons que les auteurs cités examinaient ,par transmission des couches relativement minces et sans support.,
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