•' I
'
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE
PHARMACIE DE BORDEAUX
^INTISTÉE 1896-97 No 54
X
ESSAI CRITIQUE
i.i; réflexe cirai abdoiiial
(RÉFLEXE IDE ROSENBACH)
:§" 3•
1
tf
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenue publiquementle
15 Janvier 1897
PAR
Henri-Eugène-Paul-Xavier MAYER
Elève de l'Ecole principale du Service de santé de la Marine
NéàNogent-le-Rotrou(Eure-et-Loir)', le 4 juin1872.
Examinateurs de laThèse
MM. VERGELY, professeur.... Président.
DUPUY, professeur.... i
AUCHÉ, agrégé >Juges.
SABRAZÈS, agrégé 1
Le Candidat répondra auxquestions qui lui seront faites sur les diverses
parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE Y. CADORET
17 RUE MONTMÉJAN 17
1897
FACULTÉ
DEMÉDECINE
ET DE PHARMACIE DE BORDEAUXM.
MM.
Clinique interne.
PITRES Doyen.
PROFESSEURS :
| Professeurs honoraires.
MM. MM.
Physiologie JOLYET.
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ni. . , .DEMONS.
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j
LANELONGUEPathologie interne. ... DUPUY.
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section de médecine (Pathologie interneetMédecine légale).
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Pathologie externe DEN1JCE.
Accouchements s RIVIERE.
Chimie * DENIGES.
Le Secrétaire de la Faculté:LEMAIRE.
Pardélibération du 5 août1879, la Facultéaarrêtéqueles opinionsémises dansles Thèses qui lui sont présentées doivent être considérées comme propres àleurs auteurs, et qu'elle n'entend
leur donner ni approbationni improbation.
A Monsieur le Docteur PITRES Doyende la Faculté deMédecine de Bordeaux,
Professeurde Cliniquemédicale, Chevalier de la Légiond'honneur,
Membre correspondant de l'Académie de Médecine,
Membrecorrespondantde la Société deBiologie.
'
A mon Président de thèse
Monsieur le Docteur VERGELY
ProfesseurdePathologieetdeThérapeutiquegénérales à la Faculté de Médecine, Médecin des Hôpitaux,
Chevalier de laLégion d'honneur, Officierdel'Instruction publique,
Membrecorrespondant de l'Académiedemédecine.
Quecemaître nouspermettede lui témoi¬
gner ici toute notre reconnaissance pour sa bienveillanceànotreégard pendant le temps trop court oùnous avonsétésonélève, bien¬
veillance dont ilnousdonneaujourd'huiune nouvelle preuve, en nous faisant l'honneur d'accepter la présidencede notre thèse.
'
ESSAI CRITIQUE
sur
il REFLEXE mi»! ABDOMINAL
(RÉFLEXE DE ROSENBACII)
INTRODUCTION
L'étude des réflexes prend une place tous les jours grandis¬
sante dans lasymptomatologie et le diagnostic des maladies du système nerveux. C'est qu'en effet, depuis la plante des pieds, je dirai presque jusqu'à la racine des cheveux, nous pouvons
expérimentalement produireune série de mouvements réflexes, qui, par la connaissance de plus en plus certaine du circuit
nerveux parcouru par l'excitation périphérique pour venir se
reproduire sous forme de mouvement, nous permettent d'in¬
duire de l'intégrité anatomique ou de l'altéralion de ce circuit,
oudes parties avoisinantes.
Pour la moelle épinière en particulier, autant de nerfs rachi-
diens qui vont se dirigeant vers un point du corps, autant de
fds de communication entre ce point et un autre de la moelle, quiva être soncentre réflexe. C'est ainsiquela plante des pieds,
le pli de l'aine, la région pénienne, l'abdomen, l'épigastre, la
AJayer 1
peau des fesses,
la région lombaire, la région scapulaire sont
autantde lieux d'élection pour
l'excitation périphérique tendant
à produire un
réflexe
en cespoints. De même pour les réflexes
dits profonds :
réflexes patellaires, etc.
Mais parmitous ces
réflexes, les
unsont déjà conquis leurs
grades :
l'importance diagnostique du réflexe rotulien n'est plus
discutée; les réflexes
crémastériens, plantaires sont souvent con¬
sultés; d'autres au
contraire ont été jusqu'ici
unpeu méprisés,
quelques-uns
même à peine cités : Réflexe viril, Dr Onanof et
Hugh. Réflexe
lombaire, Gowers,
oJennings.
Au nombre de ces délaissés se
trouvait le réflexe abdominal,
qui
cependant avait attiré l'attention de quelques médecins
allemands, notamment de M.
0. Rosenbach. M. le professeur
Pitres eut la bonté de nous montrer
combien il
yavait d'études
neuves àfaire dans cette voie, et grâce à ses
encouragements et
surtout à l'obligeance avec
laquelle il
abien voulu nous guider
dans les recherches à faire et nous a
facilité l'accumulation des
matériaux, nous avons osé tenter
l'étude clinique de
ceréflexe.
Que M. le professeur
Pitres daigne accepter ici l'hommage
de notre profonde
reconnaissance
pourl'amabilité avec laquelle
nous avons toujours été
accueilli auprès de lui, depuis le jour
où nous avons eu l'avantage de
suivre
sessavantes leçons,
ainsi que tous nos
remerciments
pourle grand honneur qu'il
nous fait en présidant
aujourd'hui notre thèse inaugurale.
DIVISION DE CE TRAVAIL
Pour faciliter l'exposé, nous avons
divisé
cetravail en quatre
parties.
Dans le premier
chapitre,
nousfaisons l'historique et l'ana¬
lyse aussi
complète
quepossible de quelques publications déjà
parues sur ce
sujet.
Dans le second, nous étudions
le réflexe abdominal chez
l'homme sain.
Dans le troisième, nous donnons les
résultats de quelques
séries d'expériences que nous avons
faites, suivant l'occasion,
dans certaines maladies générales ou
spéciales à
unappareil
autre que le système nerveux.
Dans le quatrième, nous exposons nos
recherches cliniques
sur le réflexe abdominal dans les
maladies du système
nerveux,en les comparant aux
résultats obtenus jusqu'à présent.
Viennent enfinnos conclusions.
CHAPITRE PREMIER
HISTORIQUE
Les premiers documents publiés sur le réflexe abdominal
datent de 1876. Le D'' Ottomar Rosenbach, professeur à l'Uni¬
versité de Rreslau, parle bien des observations faites déjà par Jastrowitz àce sujet, mais lui le premier s'attacha à cetteétude
et publia en 1876, 1879 et 1892 trois mémoires qui constituent
à peu près toute la littérature médicale sur le reflexe abdomi¬
nal. Aussi, avons-nous cru devoirnous conformer àun usage et
à des droits déjà établis, en plaçant son nom en tête de cet
essai.
A côté de lui nous trouvons des communications de Mocli, Dinckler, Pitres, et aussi des travaux de physiologie générale
des réflexes de Byrom Bramwel et Gowers (traduit par Jen- nings) qui n'en intéressent pas moins en passant le réflexe
abdominal.
Nous plaçant maintenant purement au point de vue chrono¬
logique, nous trouvons en 1876 (Archiv. fïir Psychiatrie und Nervenkrankheiten) le premier travail de Rosenbach : Contribu¬
tion à la symptomatologie des hémiplégies cérébrales (1), dont
voici l'analyse :
Jastrowitz avait étudié lafaçon dont se comporte la muscu¬
lature du tronc dans les hémiplégies cérébrales, et avait voulu
en déduire unsymptôme. Rosenbach déclare que ce symptôme
estun réflexe qu'on peut provoquer à l'état normal, et qui, en
(1) Ottomar Rosenbach. Ein Beitrag zur symptomatologie cerebralerHœmiple- gien,Archiv. furPsychiatrie und Nervenkrankheiten, t.VI, 1876, p.845.
dehors de son importance pratique pour déceler le siège de
l'affection dans le cas sus cité, en a une bien plus grande dans
la théorie de l'abolition des réflexes dans les lésions latérales du cerveau.
Suitl'exposé des expériences de Rosenbachet de leurs résul¬
tats. Nous le reproduisons in extenso.
» C'estunfaitbien connu, qu'onpeutprovoquerla contraction
réflexe de la paroi abdominale par des contacts subits ou de simples effleurements. Les contractions ne se produisent que d'un seul côté sil'excitation de la peau ne dépasse pas la ligne
blanche. Les plus belles sontobtenues en promenant rapide¬
ment une tête cl'épingle sur une étendue plus ou moins grande
de la surface du ventre, et le plus souvent la direction à suivre importe peu. Tantôt une contraction énergique survient lors¬
qu'on décritsurla paroiabdominaleune ligne transversale,tan¬
tôt on en obtient une plus vive en suivant la ligne blanche, ou
en conduisant untrajet parallèle à cetteligne, ou encore entra¬
çant des lignes obliques sur le ventre, ou enfin en excitant la
peau perpendiculairement au canal inguinal. Parfois on n'ob¬
tient aucun résultat sur la paroi antérieure du ventre, tandis
que la contraction est très nette sur ses parties latérales. On peut même provoquer le phénomène en traversant perpendicu¬
lairement les derniers espaces intercostaux, ouen 'piquant légè¬
rementun point de l'abdomen : mais on nedoit jamais empiéter
sur la cuisseau-dessous du canal inguinal.
» On peut aussi essayer du contact d'objets froids, du dé à
coudre en particulier.
» Dans leshémiplégies d'origine cérébrale,onn'obtientaucun réflexe du côté malade, tandis que le réflexe se produit invaria¬
blement et promptement du côté sain. Quand l'affection est récente, l'absence du réflexe est constante;la maladiedate-t-elle
delongtemps, le réflexe réapparaît faiblement. Cependant,même
dans les affections lesplus anciennes, on peuttoujours constater
une différence au point de vue réflexe entre les deux côtés du ventre, les contractions du côté malade étant toujours plus fai¬
bles.
En passant, je
dois dire qu'à l'état normal j'ai souvent trouvé
le réflexe abdominalplusfaible à
droite.
Pour les autres maladies : sur 3 cas
de Tabès 2 fois le réflexe
était plus vif, 1
fois il était aboli.
Dans des cas de paralysie
essentielle chez des enfants, d'hy¬
drocéphalie, les
réflexes abdominaux étaient totalement abolis
des deux côtés.
Chez les individus sains, ou bien
chez
ceuxqui n'étaient pas
atteints de maladie nerveuse, sur un
grand nombre d'observa¬
tions, deuxfois seulement
le réflexe fut totalement supprimé .»
Vient ensuite une étude surles
muscles lisses et
unréflexe dit
mamelonnaire, puis dix
observations
queje résume ici :
1° H. C..., 75 ans, femme.
Hémorragie cérébrale gauche.
Hémiplégiedroite totale
depuis
un an.R. Abd. nul à droite, nor¬
malàgauche.
L'année suivante (1876), la
paralysie s'améliore. R. Abd., nul à
droite, trèsfaible à gauche.
2° F. S..., femmede 27 ans.
Embolie cérébrale droite.
Paralysie depuis six mois
(1874) du côté gauche. Guérison.
En septembre 1875,
nouvelle
attaque avecparalysie gauche com¬
plète.
R. Abd., nul àgauche, très net à
droite.
3°K. C..., femme de 69 ans.
Hémorragie cérébrale gauche.
Hémiplégiedroite complète
depuis dix jours.
R. Abd. aboli à droite, existe àgauche sur
les parties latérales.
4° X.., homme de 24 ans.
Hémorragie cérébrale droite après né¬
phrite interstitielle.
Hémiplégie totale gauche.
Début, 8jours. R. Abd., normalà
droite, nul à gauche.
5° F..., homme,66 ans. Hémorragie
cérébrale droite.
Début, 16 ans. Légère parésie gauche.
R. Abd. faible et semblable des deuxcôtés.
— 15 —
6° IL V..., garçon 7 ans 1/2.
Hémiplégie totale droite, suite de
typhus.
R. Abd. trèsfaible à droite, très vifà gauche.
7°II..., hommede 38 ans.
Hémorragie cérébrale droite, après né¬
phrite interstitielle.
Hémiplégie totale gauche. Coma.
Début 4 jours.
R. Abd. manqueà gauche, normalà
droite.
8° B..., homme de 52 ans.
Embolie probable à la suite d'insuffi¬
sancemitraie.
Hémiplégie totaledroite. Début 2
jours.
R. Abd. nul à droite, très netà gauche.
9° II. G..., 22ans. Hémorragie
cérébrale droite.
Deux ansaprès,parésie etatrophie
du bras gauche encore.
R. Abd. nulà gauche, très net à
droite.
10° R. C..., 64 ans. Encéphcdomalacie.
Hémiplégie droite. Début six
mois.
R. Abd. peu net àdroite, faible à
gauche.
Rosenbach conclut ainsi :
Il semble résulter de ces faits que, dans les
hémiplégies céré¬
brales récentes, les réflexes
abdominaux, mamelonnaires et cré-
mastériens manquent d'une
façon constante
surle côté paralysé.
De plus, le réflexe
abdominal semble, ainsi que l'indiquent
quelques-uns
des
casprécités, manquer très longtemps à la
suite des hémiplégies et ne
réapparaître qu'après un espace de
plusieursmois,
mais plus faible alors
quele réflexe du crémaster.
Enfinje veux mentionner encore que
chez le petit garçon de
l'observationYI, tousles réflexes
étaient abolis dans le sommeil.
Chez d'autres malades, le réflexe n'existe
point
nonplus
pen¬dant le sommeil.
Et pour montrerque
le symptôme ci-dessus décrit est bien un
un réflexe et non une excitation
musculaire analogue à la
con-traction du pectoral provoquée par de petits coups donnés avec le marteau à percuter, voici quelles sont mes raisons :
1° La nature de la contraction, qui est ici une rétraction vio¬
lente des muscles abdominaux, tandis que, dans les excitations
directes aumoyend'excitants mécaniques, unepartie seulement
de ces muscles se met en mouvement, celle précisément qui a été directement excitée.
2°L'action del'excitationmême,puisque des pointes d'aiguilles,
de légers frôlements des doigts produisentun ensemble de con¬
tractions remarquables.
3° La couche épaisse de graisse qui recouvre l'abdomen et
fait rejeter par suite toute hypothèse d'excitation directe des
muscles sous-jacents.
4° Un dernier fait enfin vient encore plaider en faveur du réflexe; c'est que ce dernier disparaît plusou moins vite suivant
les individus si l'on excite trop longtemps l'abdomen, et qu'un
certain temps de repos s'impose si l'on veut faire réapparaître
le phénomène.
Rosenbacli termine enfin ce premier travail en constatant : 1° que le réflexe patellaire est augmenté souvent du côté para¬
lysé alors que les réflexes cutanés ont disparu.
2° Que l'absence du réflexe abdominal ne suffit pas à lui seul
pour conclure à la paralysie des muscles abdominaux (trans¬
verse, grand oblique), mais quesi, enplus, dans les inspirations profondes et volontaires, le testicule ne remonte pas, on a là
la véritable preuve d'une paralysie des muscles abdominaux.
Le reste n'a plus trait aux réflexes abdominaux.
En 1878, dans les Deutsclies Archiv. fur Klin. mecl., Moeli
expose à son tour quelques observations sur le réflexe abdo¬
minal.
11 a essayé d'en obtenir des courbes : soit en introduisant des
ballons gonflés dans l'intestin parla voie anale et les mettant
en communication avecun manomètre dont l'aiguille enregis¬
trait les différences de pressions subies parle ballon aumoment
de la contraction abdominale, soit en cherchant à obtenir le
graphique des contractions de la paroi abdominale elle-même
— 17 -
parles moyens
ordinaires (polygraphe de Marey). Ces moyens,
conclut-il, peuvent rendre
appréciables de petites différences
dans les contractions, ou même des contractions non
percepti¬
bles à l'œil.
Dans un autre ordre d'idées, il chercha quelle
pouvait
êtrel'influence de l'excitation simultanée des nerfs
sensitifs
surle
réflexe abdominal. Dans un cas de neurite du plexus
brachial,
il trouva le réflexe anormalement augmenté parde
légères exci¬
tations d'une zone déterminée de la peau.
Par
l'expérimentation, la galvanisation le long de la colonne
vertébrale opéral'arrêt du
réflexe.
Moeliest d'avis, sur ce dernier point, que la
galvanisation,
qui amènele
plus souvent
uneaugmentation de l'activité réflexe,
agit en excitant les
nerfs sensitifs.
Le reste de la communication nous fait défaut.
Nous arrivons, en 1879, à l'époque ou
Rosenbach publie
sonsecond mémoire, le plus
considérable, intitulé
:Signification
diagnostique des
réflexes
etprincipalement des réflexes du ven¬
tre (1).
Récapitulant les résultats
antérieurs obtenus
parlui-même et
par Moeli, et
considérant
sesnouvelles observations, il
sedé¬
clare tout d'abord en droit d'affirmer que « le phénomène sus
mentionné (réflexe abdominal) est le
signe le plus sûr
pourétablir le siège du foyer dans les
hémiplégies cérébrales, et
ne perd un peu de sa valeur que parcequ'il peut, dans des
castrès rares il estvrai, faire défaut chezl'homme
sain. Mais, étant
donné le manque d'autres réflexes, cette
lacune n'entache
pasla valeur de ce réflexe, dit-il ».
Ne pas se hâter de conclure à
l'absence du réflexe, si
un pre¬mier frôlement avec le manche du marteau de percussion ne
produit pas lacontraction des
muscles de l'abdomen, déclare-t-
il, mais renouveler la manipulationen d'autres
places,
end'au¬
tres directions, frotter plus fortou plus
faiblement. Parfois, le
(1)0. Rosenbach,Diediagnostische Bedeutung derreflexe insberonderedes Bau-
chreflexes. CentralblattfurNerve?iheilkuncle) etc.VonErlenmeyer,9 mai1879.
mayer 2
frôlement ou les applications
froides donneront des résultats
peu précis dans la
partie inférieure du thorax
oubien
auvoisi¬
nage du pli inguinal.
Prendre
toutesles précautions alors,
nepas rechercher le réflexe
aussitôt après avoir découvert l'abdo¬
men, car il peut se produire un arrêt
psychique du réflexe chez
certains individus, mais attendre quelques instants;
bien éclai¬
rer enfin le champ de l'expérience.
Quelquefois
on aobservé
des réflexes croisés, des contractions des muscles de
la partie
saine en irritant les zones voisines de la moitié paralysée du
ventre.
Il n'ya pas rapport exact,
dit-il,
entrela force du réflexe ab¬
dominal et l'élasticité de la paroi; mais avec
des parois bien
tendues le réflexe doit existertoujours, et son absence chez
les
gensjeunes et à forte musculature comporte une preuve
diag¬
nostique plus certaine.
Rosenbach déclare ensuite que le
principal but de cette
communication est d'attirerl'attention desescollègues sur l'im¬
portance du réflexe
abdominal, dans le diagnostic différentiel
de l'hystérie etdes
hémianestliésies
etaffections cérébrales, dues
à une compression partielle ou
universelle du
cerveau.« Si mes observations sont peu nombreuses,
dit-il, elles sont
très probantes. La question
nécessiterait
unlong travail, j'avan¬
cerai avecréserve mes conclusions et si elles ne sevérifientpas
toujours,elles auront
cependant
unecertaine valeur théorique
».Voici maintenant le résumé de son argumentation :
trois
symptômes différents
s'appliquent plus particulièrement à
l'heure actuelle à l'hystérie et la font distinguer
des lésions
organiques :
l'hémianesthésie, le
manquede troubles trophi-
ques etde paralysie
faciale. Cependant, dans les affections
orga¬niques,quoique la
paralysie faciale
manquerarement, les
symp¬tômes d'hystérie peuvent tellement occuper
la première place,
qu'à la longue seulement on
découvre la lésion organique.1
Ex. : Le cas deCharcot, où, après avoir
diagnostiqué l'hystérie,
on trouve plus tard une sclérose
de la face; mais ici,
sansrien
décider, Rosenbach pense que
l'inaction fonctionnelle prolongée
peut conduire au même
résultat.
Dans les liémianesthésies hystériques, le réflexe
abdominal
existerait toujours et
déciderait le diagnotic (Ex.
: casde
Strumpell), tandis que
dans les affections organiques il man¬
querait du côté
hémiplégié. C'est ainsi
que sur100 cas d'hémi¬
plégie organique, une
seule fois
onaurait trouvé le réflexe abdo¬
minal plus fort du côté
paralysé, et cela, dans
uncas où
l'hémiplégie était très peu
accusée. Et
ceréflexe existerait tou¬
jours dans le cas
d'hystérie, alors môme
queles réflexes con-
jonctivaux, de la muqueusenasale, etc. ont disparu.
Pour le prouver voici
deux observations
que nousrésumons :
1° Chez unjeune homme sain se déclare, sans ictus
apoplectique,
une anesthésie du côté droit avec faiblesse musculaire. Pas designes
de paralysie; serrement delà main un peu
plus faible à droite; les
pieds se remuent bien, la marche etlastation
debout sont normales.
Mais il existe une notable diminution de lasensibilité, à la tempéra¬
ture, au contact, àla piqûre, etc. Les autressens sont
conservés.
Riend'anormal àl'investigation dumiroir optique.
Les réflexes de laconjonctive, du nez, de l'oreille sont
diminués,
ceuxdu ventre etdu crémastermoindres également adroite.Bientôt
apparaît une paralysie faciale quand le
malade rit
etmême
aurepos, paralysie des muscles innervéspar le facial.Là, pas de doute, c'était bien une affection
organique due à
unfoyerde ramollissement cérébral, l'hystérie
devait être écartée,
vulaparalysie, la liberté de l'intelligence; de plus
le réflexe confirmait
cette opinion.
L'hémiplégie devint complètedu côté droit.
Après 10 mois survint unecertaine amélioration. Les
symptômes
sontalors unehémianeshésie à droite, paralysie dufacial droit, de
lamain droite. Le malade traîne la jambe. Les réflexes sont dimi¬
nués à droite, ceux du ventre et du crémaster manquent
complète¬
ment.
Puis surviennent des troubles trophiques de la main droite, sans contracture; diminution dela température de cette main et
troubles
trophiques des ongles.
Ce cas, au début, avait beaucoup
d'analogie
avec uneaffec¬
tion fonctionnelle, et, sans les troubles
trophiques de la main,
il en serait encore de même à l'état actuel.
2° Une jeune fille de 15 ans, non encore
réglée,
est, au retourd'une visite, subitement saisie de crampes affectant toute
la moitié
droite du corps, y compris la face, et l'obligeant à une
rotation de
la tête.
Au3°jour, on constateun certain degré
d'hébétude; la malade
ne profère que des sons inarticulés.Rien d'anormal
auxpupilles et
dansla façon de tenir la tête. Sensibilité cutanée
normale
surle
côté gauche. Les extrémités droites sont
paralysées. Pas de paralysie
sensible dela face, maisune certaine mollesse des muscles àdroite.
Réflexes abdominaux très prononcésdesdeux côtés, lesautres sont
semblables des deux côtés. Urines normales.
Onpouvait croire à une lésion anatomique
du
cerveau ouà
unecommotion cérébrale; mais, dansle premiercas, le réflexe abdomi¬
nal eût été modifié d'un côté.
Ehbien ! par l'usage de la brosse électrique, la
guérison instanta¬
née se produisit. Une rechute, qui eut lieu un quart
d'heure après,
futguérie et définitivement en quelques
heures.
Voilà deux exemples dans
lesquels le réflexe abdominal s'est
comporté d'une façon
typique; il peut donc éclairer le diagnos¬
tic différentiel entre les affections fonctionnelles et
organiques
du cerveau, soit dit avec une
certaine
réserve.Rosenbach étudie ensuite le réflexe abdominal dans
les
cas de perte deconnaissance à la suite des lésions diffuses du cer¬
veau, afin d'éclairer par
lui le diagnostic
surla nature et le
mode de propagation
de
cesaffections,
commeaussi
surles
modifications de la circulationlocale dans les hémisphères.
Toutcl'abord, dans le sommeil naturel, le
réflexe abdominal
disparaîtraitpetit à petit suivant l'intensité du sommeil, de
même
qu'apparaîtraient
enmême temps l'insensibilité de la
cor¬néeet la contractionde lapupille.Pour obtenir le
réflexe abdo¬
minal, il faudrait un
certain degré de réveil.
Il en serait de môme dans les
sommeils artificiels dus
auchloroforme, àla morphine, à
l'hydrate de chloral. Les phéno¬
mènes se passent
dans le môme ordre
:disparition du réflexe
du ventre,du réflexe
conjonctival et des autres réflexes cutanés,
rétraction de la pupille,
puis anesthésie complète.
Il y a, dit
Rosenbach,
unegrande analogie entre ces phéno¬
mènes et ceux qui se passent
dans les
casde perte de connais¬
sance (sommeilou
coma)
avec ousans délire, dus à des com¬
pressions
cérébrales, à des méningites, hématomes entre les
méninges et la boite
crânienne,
grossestumeurs, certain degré
d'urémie, foyers
d'hémorragie
oude ramollissement. Toutefois,
la ressemblance n'est que
superficielle. Ainsi, dans certains cas
de sommeil oude coma, les réflexes sont, en
tout
ou enpartie,
éteints ou diminués sur les deux
moitiés du
corps ;dans d'au¬
tres, au contraire,
l'altération des réflexes
neporte que sur une
partie de
celle-ci. Dans le premier de ces deux cas, une réappari¬
tion partielle
des réflexes d'un côté coïncide avec l'amélioration
de la paralysie
de
cecôté, l'amélioration se faisant seulement
plus
tard dans l'autre moitié du corps.
En précisant
davantage
:1° De petites
hémorragies et de petits ramollissements céré¬
brauxoccasionnentdel'hémiplégie,une
diminution partielle plus
ou moinsconsidérable desréflexescutanés
dans la région paraly¬
sée et même dans la région voisine
(réflexes de l'abdomen, du
crémaster, du mamelon, des
muscles de la
peau,de la conjonc¬
tive, du nez, de
l'oreille). Le réflexe du ventre est toujours
atteint, tandis que le réflexe
patellaire est souvent augmenté et
accompagné du
phénomène du pied. La connaissance peut res¬
terintacte ou être perduepour
arriver
aucomale plus profond.
2° Plus le foyer est grand,
plus la paralysie du réflexe et le »
coma sont accentués. Lorsque le foyer gagne
le deuxième
hémisphère, l'arrêt
du réflexe
alieu des deux côtés ; le réflexe
respiratoire
s'alourdit, les pupilles sont, ou rétractées, ou l'une
très rétractée et l'autre très large;
dans quelques
cas assezrares, le réflexe
patellaire est constaté quoique faible sur la par¬
tie du corps primitivement
paralysée.
3° et <4° Les hématomes entre les méninges et le crâne, les méningites, tuberculeuses ou purulentes, les tumeurs du cer¬
veauprovoquent les mêmes résultats que les foyers considéra¬
bles d'hémorragie.
5° Si, dans la suite, dans les maladies des enveloppes ducer¬
veau, les réflexes et surtout celui de l'abdomen réapparaisseut,
c'est que la paralysie disparaît. Alors, réapparaît aussi le réflexe patellaire. Enfin, on peut faire encore la remarque suivante :
si le réflexe abdominal existe, le réflexe patellaire existe aussi
du même côté. Si, dans une paralysie, le réflexe abdominal réapparaît, le réflexe patellaire, d'abord plus vif, diminue d'in¬
tensité et, en même temps, disparait le phénomène du pied qui l'accompagnait alors.
Suit une longue dissertation sur la valeur de la dilatation des pupilles ou de leurresserrement dans les cas de narcose, et sur les lésions anatomo-pathologiques du cerveau dans les affec¬
tions sus citées et leurs rapports avecle coma, avec la connais¬
sance et lacirculation cérébrale; leur classification enfin et le pronostic.
Mais pour enrevenirauréflexeabdominal, Rosenbach conclut
ainsi :
Les hypothèses suivantes pourraient être présentées co mmc
résultat de mes observations :
1° Lorsque les réflexes du ventre manquent d'un côté, il y a
toujoursaffection locale de la moitié opposéeducerveau (hémor¬
ragie, ramollissement, hématome restreint);
2° Dans le cas d'affection cérébrale, si les réflexes de l'abdo¬
men manquent des deux côtés chez unindividu dont les parois
abdominales sont tendues, cela avec présence ou absence de connaissance, si en plus les pupilles sont rétractées etles autres
g
réflexes lésés, onpeutporterle diagnostic de maladie diffuse du
cerveau (méningite, compression);
3° Lorsqu'après constatation de l'absence des deux côtés du
réflexe du ventre, ce dernier recommence à se montrer d'un côté, c'est d'un pronostic favorable, carcela indiqueune décom¬
pression du cerveau ou une décroissance locale ou générale des
lésions;
4° La disparition
du réflexe abdominal encore existant chez
deshémiplégiques
dans le
comaest d'un pronostic très défavo¬
rable, car cela
indique des désordres dans la circulation du côté
primitivement intact;
5° Quand, le coma
ayant disparu, le réflexe abdominal est
partiellement
absent près du côté paralysé du corps, c'est un
véritable symptôme
d'attaque, c'est-à-dire de désordres des
zones motrices du cerveau
dans
unepartie plus ou moins
grande.
Pourterminer, Roscnbach
cite
encorequelques exemples :
Celui d'un homme,entre autres,
qui,
sousle
coupd'une com¬
motion cérébrale avec coma,
présentait tous les signes d'une
hémiplégie, et
dont la réapparition du réflexe abdominal accom¬
pagna le retour
à la connaissance et à la santé ensuite.
De même dansun casde
méningite cérébro-spinale, en même
temps que
la connaissance, réapparut le réflexe abdominal.
Même façon de se
comporter du réflexe dans un cas qui avait
toutes les apparences
d'une compression diffuse du cerveau.
Tel est, résumé exactement,
le texte de la deuxième commu¬
nication de Rosenbach, en ce
qu'elle
concernele réflexe abdo¬
minal.
Nous en arrivons à sa troisième
communication, qui date de
1892 et est intitulée : Sîir la
symptomatologie du tabès (1).
Démontrant combien il est utile
chez les malades qui, à la
suitede marches forcées,
stations debout, refroidissement des
extrémitésinférieures, excès
sexuels, etc., ont de la fatigue des
jambes,
combien, dis-je, il est utile de diagnostiquer précoce
mentle tabès, Rosenbach
attire l'attention de
sescollègues sur
l'accroissementétrange duréflexe
abdominal chez les tabétiques.
Actuellement onn'a pas demesure
absolue
pourjauger la force
de ce réflexe; mais
l'expérience personnelle suffit à se faire un
jugement sur cette
question. Plus fort chez les enfants, il est
plus
faible chez les
personnesâgées. Chez les jeunes gens, la
peau du
ventre bien tendue vous le laisse percevoir mainte et
(1)ZurSymptomatologiederTabès
(Centralblatt,
vonErlenmeyer, 1892).
mainte fois; chez lespersonnes âgées, au bout de deux ou trois fois, on est obligé de faire un temps de repos. De même chez
les personnes àparois duventre lâches(femmes multipares, etc.),
le réflexe est moins net et limité àcertaines zones, au lieu de se manifester par une forte contraction de toute la musculature antérieure de l'abdomen.
D'après de nombreuses expériences, Rosenbach affirme que chez les tabétiques adultes les réflexes abdominaux sont plus
vifs. « Dans toute une suite de cas, dit-il, où la conduite du réflexepatellaire enl'absence detout autre symptôme tabétique
seule pouvait faire penser au tabès, j'ai pu, grâce au réflexe abdominal, obtenir un diagnostic sûr et, après une longue suite
de cas, avoir une confirmation de ma thèse. »Le réflexe duven¬
tre est donc en antagonisme avec le réflexe patellaire : chez les hémiplégiques où le réflexe patellaire est exagéré, le réflexe
abdominal estabsent; inversement ici, à une absence de réflexe
patellaire, correspond un renforcement du réflexe abdominal.
La même année(1892) paraissait également une communica¬
tionsurle réflexeabdominal, publiéeparM. Dinkleretintitulée : De la localisation et de l'arrêt clinique du réflexe abdominal.
En voici le résumé fait par Môbius.
Dinkler remarqua dans la clinique d'Erb un malade atteint decancer de la colonne vertébrale chez lequel le réflexe droitet
supérieur du ventre manquait isolément.
Ses recherches anatomiquesfaites à l'autopsie et ses observa¬
tions sur ce malade le conduisirent aux conclusions suivantes :
1°Chez les gens sains, par une exploration appropriée (cha¬
touillement àl'épigastre, aumésogastre, àl'hypogastre et même
parfois dans la région du pli inguinal et de lapartie supérieure
de la cuisse), onpeut provoquer de chaque côté du ventre plu¬
sieurs mouvements réflexes, ordinairement trois, nettement
séparés, le supérieur, le moyen et l'inférieur.
2° Parmi ces réflexes, lemoyen et l'inférieur sontdu domaine des 10°, 11e et 12epaires desnerfsintercostaux; le supérieur est
restreint au domaine de la 93 paire des nerfs intercostaux. La
participation de la 8e paire estproblématique.
3° Le trajet du réflexe se fait à travers la corne postérieure;
la destruction de cette dernière, ou celle d'une zone étroite du cordon du Burdach ou du cordon latéral amènela disparitiondu
réflexe abdominal.
4° Dans les lésions transversales de la partie inférieure de la
moelle tlioracique, suivant la situation du foyer dans l'un ou l'autre des segments appartenant aux quatre nerfs dorsaux inférieurs, onvoit s'éteindre les réflexes abdominaux, supérieur
moyen, inférieur ou même les trois*
Dans leshémiplégies cérébrales, le réflexe abdominalmanque ordinairement du côté paralysé.
Voilà les principales études cliniques qui aient été faites en
Allemagne sur le réflexe abdominal.
Mais déjà, avant la publication du troisième mémoire de Rosenbach, M. le professeur Pitres, de Bordeaux, dans ses
Leçons cliniques sur l'hystérie, protestaitcontre la trop grande
valeur accordée au réflexe abdominal comme symptôme diffé¬
rentiel entre les affections organiques et les affections fonction¬
nelles, et s'exprimait ainsi :
« Cheztous nosautres malades, les réflexes auchatouillement
sont abolis dans les parties anesthésiques de lapeau; il convient pourtant de faire quelques réserves au sujet du réflexe abdomi¬
nal décrit par M. Rosenbach. D'après cet observateur, l'excita¬
tion superficielle de la peau des parties latérales de l'abdomen déterminerait, àl'état normal,unecontractionbrusque des mus¬
cles sous-jacents. Ce réflexe serait aboli dans certains cas de
lésions cérébrales, mais dans l'hystérie, il serait toujours con¬
servé sans atténuation, même dans les cas où il y aurait anes- thésie de la peau.
» Formuléeen ces termesabsolus, la loi de M. Rosenbach n'est
pas à l'abri de toute critique. Il est certain toutefois que le
réflexe abdominal n'est pas enrapport aussi direct avecla sen¬
sibilité cutanée que les autres réflexes auchatouillement, que le
réflexe plantaire en particulier.
» Notre malade va nous en fournir la preuve. Chez elle, la
peau de la moitié droite du ventre est complètement anesthésiée
— 26 —
et cependantles muscles du ventre se
contractent si l'on vient à
passerlégèrementle doigt sur
la région de l'hypochondre droit.
Le réflexe est beaucoup plus énergique
quand l'excitation est
portée sur le côté gauche del'abdomen, mais il n'est
pastotale¬
ment aboli à droite, malgrél'anesthésie complète et
totale de la
peau de ce côté.
»J'aivud'autreshystériqueshémianesthésiques chez
lesquelles
le réflexe abdominal éfait aboli des deux côtés. Il n'y a doncpas lieu d'attribuer àce symptôme la valeur
diagnostique
que sem¬blaientdevoir lui donner les recherches de Rosenbacli ».
Pour être complet, nous devons citer encore
les
travauxde
deux physiologistes,
Byrom-Bramwel
etGowers, qui,
pour nepas s'adresser au réflexe
abdominal
enparticulier, n'intéres¬
sentpas moins largement son étude.
Ces deux physiologistes, cherchant les segments
médullaires
où viennent se réfléchir les excitations venues de zones déter¬
minées du corps, assignentl'uncommel'autre, comme
domaine
du réflexe abdominal, les zones médullaires d'où émergent les 8e, 9", 10e, 11e et 12e paires de nerfsdorsaux.
De plus lepremier,
Byrom-Bramwel
met engarde contre l'ab¬
sencede certains réflexes : « L'absenced'unacte réflexe,dansun segment,neprouvepasnécessairement,
dit-il,
quele segment soit
malade ; caril arrive parfois que les réflexes manquent
totale¬
ment, par suite d'une
idiosyncrasie spéciale,
etchez les indi¬
vidus en parfaite santé, il est
difficile
ouimpossible de démon¬
trer l'existence des réflexes fessiers, épigastriques, intersca- pulaires ».
Gowers, à son tour, insiste dans le mêmesens:
la
présencede
ces réflexes cutanés, dit-il, est une preuve que le trajet à tra¬
vers la moelle n'est pas gravement interrompu,
mais
nous ne pouvons pasdéduire uniquement de leur absence
que cetrajet
est lésé. L'excitabilité réflexe de la moelle varie beaucoup chez
lesdifférentsindividus; plus grandedans les premières
périodes
de la vie, elle est souvent diminuée chez les
vieillards. Le
réflexe abdominal est aussi diminué par le relâchement ou la
distension des parois