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distension des parois abdominales. Il est encore un fait digne

de remarque, c'est que la lésion d'un hémisphère cérébral

diminue ou abolit les réflexes superficiels dans le côté opposé

du corps (le côté paralysé). Ce fait a été étudié par Rosenbach

en ce qui concerne le réflexe abdominal.

C'est un faittrès difficile à expliquer, parce que les réflexes

sont augmentés si la lésion qui diminue le pouvoir volontaire

n'est pas localisée dans le cerveau et se trouve dans la partie supérieure de la moelle. Il est probable, conclut-il, que chez l'homme, dans les tubercules quadrijumeaux ou la couche opti¬

que, se trouve un centre de contrôle des réflexes.

Si nous admettons que ce centre modérateur est lui-même

sous l'influence des centres moteurs les plusvélevés, ce qui est probable, tous les phénomènes deviennent intelligibles. Les

centres moteurscontiennent normalement lecentre modérateur; si le centre moteur ou les fibres conduisant des centres mo¬

teurs au centre modérateur sont lésés, ce centre n'estplus con¬

tenu et retient alors les réflexes superficiels du côté paralysé.

Mais une lésion dans la moelle interromptnon seulement le tra¬

jet volontaire, maisencore celuiparlequel le centre modérateur

influence les réflexes superficielset ces dernierssontainsiaccrus dans les parties paralysées. L'effet d'une lésion cérébrale n'em¬

pêche passérieusement l'usage de cesréflexes comme indication

de lésions spinales et il nous ofîre l'indication additionnelle importante de l'existence d'une lésion organique du cerveau.

Du résumé précédent de tous les travauxparus sur le réflexe abdominal, nous pouvons tirer les grandes lignes suivantes :

Il existe un réflexe abdominal chez l'hommesain, du moins

àdes exceptions très rares près.

Ce réflexe disparait dans les hémiplégies cérébrales du côté hémiplégié.

Onpeut se servir sûrement de ce symptôme pour différen¬

cier les hémianesthésies d'origine fonctionnelle ou d'origine or¬

ganique. Fait contesté.

Dans le sommeil naturel ou les narcoses quelconques, le

réflexe estabsent.

L'absence du réflexe abdominal des deux côtés, jointe à la

ir

I

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rétractation des pupilles et à l'altération d'autres réflexes, indi¬

que une lésion diffuse ducerveau.

Les réflexes abdominaux sont plus vifs dans le tabès.

Nous allons maintenant mettre en regard de ces résultats nos recherches personnelles.

CHAPITRE II

ÉTUDE DU RÉFLEXE ABDOMINAL CHEZ L'HOMME SAIN

Rosenbach, dans un de ses mémoires, dit que chez l'homme

sain ou non atteint d'affections nerveuses, le réflexe abdominal

existe toujours, sauf de très rares exceptions. Il y a

dans

cette proposition un manque de

précision qui tient

au

fait de mettre

sur le môme rang que les gens sains, aupoint devue du réflexe abdominal, les malades atteints d'une affection non nerveuse.

Nous allons nous occuper de ces derniers, justementau

chapitre

suivant.

Maintenant, le réflexe abdominal existe-t-il? Oui, son exis¬

tence a été suffisamment démontrée dans les pag'es qui précè¬

dent et nous n'y reviendrons pas.

Existe-t-iltoujours chez l'homme sain? Nous l'avons recher¬

ché dans 50 cas.

Voici nos résultats :

Le réflexe abdominal recherché dans la portionsupérieure de

l'abdomen a été trouvé :

14 fois fortement marqué.

25 fois un peu moins.

9fois un peu faible.

2 fois non appréciable àla vue.

Recherché dans la portion inférieure de l'abdomen,

c'est-à-dire plutôt dans la région des aines, il a été trouvé :

11 fois bien marqué.

18 fois un peu moins marqué.

11 fois faiblement marqué.

10fois non appréciable àlavue.

4-— 30

Dons ces résultats, il faut faire remarquer que, si le réflexe

abdominal manque 10 fois dans la partie inférieure de l'abdo¬

men, deux foisseulement celte absence coïncida aveclemanque \ de réflexe à la partie supérieure de l'abdomen. Donc, dans

2 cas sur 50, le réflexe abdominal manqua totalement.

Interprétons ces résultats.

Doit-on conclure que chez l'homme sain le réflexe abdominal

manque quelquefois? Nous ne le croyons pas. Le prouver en

présence de ces faits, nous ne le pouvons pas; mais après les

nombreux essais que nous avons faitstantsur le malade que sur l'homme sain, nous avons acquis la conviction que le réflexe

abdominal est souvent fugitif et très léger chez certaines per¬

sonnes, alors que quelque temps après on peut, à un moment plus favorable, obtenir une contraction plus nette. Et nous ne

sommespas le seul de cet avis, carRosenbach, lui-même, admet qu'en découvrant brusquement l'abdomen du sujet, on peut ne pas trouver le réflexetoutd'abord. Byrom-Bramwel parle d'idio-syncrasics, auxquelles il faut attribuer quelquefois l'absence de

réflexe cutané.

En présence de ces chiffres, nous conclurons donc que la plupart du temps, chez l'homme sain, on trouve le réflexe

abdominal surfout dans la partie supérieure de l'abdomen et

que quelquefois, très rarement cependant, le réflexe peutman¬

quer au momentde l'expérience, mais qu'alors il faut reprendre

celle-ci àdes intervalles dilférents avant de conclure àl'absence I du réflexe abdominal chez le sujet donné.

Pour se faire une opinion certaine sur cette question, il fau¬

drait,au moyen d'aiguilles thermo-électriques, voir si ce réflexe

que nous n'avons pas apprécié à la vue ne s'est pas cependant

manifesté sous forme d'une contraction plus faible cependant;

mais,nous plaçant au point de vue clinique dans cet essai, point

de vue essentiellement pratique avant tout, nous ne pouvons

recourir à ces extrêmes et mettrons donc simplement le prati- p cien en garde, afin qu'il agisse avec toute la rigueur possible

avant d'étayer son diagnostic sur l'absence du réflexe abdomi¬

nal.

- 31 -2" Comment provoquer ceréflexe?

Trois moyens pratiques sont à notre

disposition

:

le frôle¬

ment, la piqûre et le froid.

Il est difficile de donnerla palme àl'un de ces trois procédés,

car bien souvent, alors que le premier et le second ont

échoué,

on est tout surpris de voirréussir le troisième.

Qu'il nous soit cependantpermis de repousser un peu ce

der¬

nier; outre qu'on n'a pas toujours à sa portée

le dé vanté

par Rosenbach, nous avons très souvent eu des insuccès par ce moyen, alors que les deux autres

procédés

nous

donnaient des

réflexes exquis. Nous le placerons au rang

des

moyens

de

con¬

trôle.

Quantaufrôlement et à la piqûre, outre la facilité de leur emploi, ils se marient pour donner

des résultats dont l'un vient

soutenir ou renforcer l'autre.

Le frôlement se feraaumoyend'unobjet mousse quelconque,

crayon, manche de couteau, fourchette, etc.,

qu'on

promènera

aussi légèrement que possible à la surface du ventre et

dans

toutes les directions, carencore se font sentir les différences

individuelles. Si l'on n'a point réussi, on pourra user d'une pression plus forte.

Si l'insuccès persiste, on pourra recourir àla piqûre faite un peu partout, plus ou moins légère, mais en ayant

soin d'empê¬

cherla vue du malade de se porter sur le champ opératoire,

car alors, à l'approche de la pointe acérée, on se voit en pré¬

sence de réflexes psychiques qui n'ont plus rien du réflexe abdo¬

minal recherché.

Le réflexe étant provoqué, commentenqualifierons-nous l'in¬

tensité? Il est évident quelà, comme dans tous les casde réflexes

cutanés,nousn'avonspasdemesurequipuissenous servir d'éta¬

lon et que les différences individuelles sont trop

considérables

pour qu'on puisse comparer les résultats àune échelle donnée.

Aussi,pourqualifier le réflexe abdominal de vif, normal,

affaibli,

devrons-nous surtoutfaire appelàcetact qu'obtient lepraticien

àla suite de nombreuses observations et il faudra moins nous attacher à la contraction absolue que nous aurons sous les yeux

qu'à cette même contraction par rapport à l'âge, au degré de

tension ou de flaccidité des parois, à leur minceur ou àleur adiposité, qui sont autant de facteurs qui modifient l'aspect

extérieur duréflexe, sans que pour cela, sauf peut-être pour le

cas de la vieillesse, les centres nerveux soient atteints.

Le qualificatif employé sera donc relatif et non absolu; la précision mathématique y perdra peut-être, mais les sciences

d'observation ne sontpoint des sciences mathématiques.

Faisons maintenant uneétudetopographique du réflexe abdo¬

minal.

Nous reportant à notre petite expérience personnelle, nous

avons été frappé de voir que l'ombilic étaitun véritable centre d'attraction du réflexe abdominal. L'excitation autour de ce

pointmanque rarement son effet. Puis viennent, par ordre de succès, les excitations longitudinales parallèles à la ligne blan¬

che, cellesperpendiculaires à l'arcade de Fallope, puis, enfin,

celles portées dans toutes les directions, même sur les côtés de l'abdomen en se rapprochant de la masse sacro-lombaire.

En effet, le champ du réflexe de l'abdomen comprend toute

la paroi antéro-latérale de l'abdomen, depuis le rebord des

fausses côtes en haut, le pubis et la crête iliaque en bas, jus¬

qu'aux masses sacro-lombaires en arrière. Ces masses font par¬

tied'unautregroupe de réflexes, dénommés réflexes lombaires.

Les muscles dont la contraction entre en jeu pour le réflexe

abdominal sont le grand droit de l'abdomen, le transverse, le grand et le petit oblique.

Au point de vue nerveux et physiologique,notre inexpérience

nous a empêché de nous livrer, quant àprésent, à des études

aussi savantes et demandant une connaissance profonde de la technique des laboratoires de physiologie, aussi nous

bornons-nous à enregistrer les résultats indiqués par Dinkler,

Byrom-Bramwel et Gowers, et qui concordent parfaitement entre eux.

D'après cesauteurs, le réflexe abdominal serait du domaine des 8e, 9°, 10e, 11e et 12epaires de nerf dorsaux etseproduirait dans

le segment de la moelle dorsale où aboutissent cesnerfs. Sur ce pointnous n'insisterons pas, car nous ne sommes pas à même

de discuter cette question, mais nous sommes

amené à

nous

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