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Lignes d’écoute, écoute en ligne

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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21/5/2015 Transposition no 6 : Lignes d’écoute, écoute en ligne

Transposition

Musique et Sciences Sociales

Appels à contributions

Transposition n o  6 : Lignes d’écoute, écoute en ligne

Appel à contribution

Transposition. Musique et sciences sociales

N° 6 (2016) : Lignes d’écoute, écoute en ligne

Coordination : Stéphan-Éloïse Gras et Peter Szendy

Depuis les années  1990, l’écoute a fait l’objet d’un intérêt croissant, que ce soit dans la perspective de son histoire sociale, de ses supports techniques ou de ses enjeux philosophiques. Un champ — qui n’a certes rien d’homogène et qui ne se laisse pas contenir sans reste au sein de ce qu’on appelle désormais les sound studies

— s’est constitué au fil de travaux comme ceux de James H. Johnson (Listening  in Paris, 1996), Peter Szendy (Écoute,  une  histoire  de  nos  oreilles, 2001), Jean-Luc Nancy (À  l’écoute,  2002), Jonathan Sterne (The  Audible  Past, 2003) et, plus récemment, Martin Kaltenecker (L’Oreille  divisée,  2010), Michael Bull (Sound Studies, 2013) ou Veit Erlmann (Reason and Resonance, 2014).

Il y a donc un renouveau de la question de l’écoute. Et cette attention récente portée à l’écoute dit sans doute quelque chose des mutations que traversent nos pratiques contemporaines de musicien∙ne∙s, musicologues, chercheur∙e∙s, scientifiques, artistes, mélomanes, internautes…, bref, de sujets écoutants en général.

C’est toutefois de manière plus spécifique que le sixième numéro de la revue

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21/5/2015 Transposition no 6 : Lignes d’écoute, écoute en ligne

http://transposition.revues.org/1142 2/3

Transposition entend relancer ce questionnement. En plaçant ce numéro sous le signe des lignes d’écoute, il s’agit en effet avant tout de se pencher sur un contexte qui invite à repenser l’écoute : à savoir celui du développement à grande échelle, dans la seconde moitié des années  2000, de l’écoute  en  ligne. Alors qu’elle a longtemps renvoyé à des comportements d’auditrices et d’auditeurs relativement marginaux sous la figure de l’amateur ou amatrice de musique « pirate » inquiétant l’ensemble de l’industrie musicale, l’écoute sur des plateformes numériques est aujourd’hui le moyen d’accès que privilégie un nombre croissant d’auditeurs et auditrices. Tout comme le disque ou la radio en leurs temps, le streaming serait-il devenu la forme contemporaine, ubiquitaire et totalisante, du « musée musical » ? Quoi qu’il en soit, la stabilisation des pratiques et des supports numériques d’écoute signale des enjeux autant technologiques et industriels qu’économiques, politiques ou culturels.

Au-delà du déplacement de la musique vers de nouveaux formats, ce numéro voudrait aussi interroger la nature et la portée des mutations sensibles de l’écoute.

Quels peuvent être les effets du numérique — entendu comme un vaste mouvement d’informatisation des objets musicaux en même temps qu’une socialisation à grande échelle de l’informatique — sur l’écoute et sur les corps écoutants ? L’enjeu, réside notamment dans le caractère prescriptif des formats et des opérations sur lesquels les plateformes comme Youtube, Spotify, Deezer ou Rdio reposent.

En ce sens, parler de lignes  d’écoute revient également à suggérer que lesdites plateformes, loin d’être de simples supports techniques, sont en train de construire ou de consolider des lignes de conduite auditives, c’est-à-dire un (ou des) régime(s) d’écoute. On cherchera à en retracer la généalogie en pouvant remonter bien en deçà de l’avènement de la diffusion numérique et du streaming proprement dits. L’étude des anciens salons ou de l’art de la conversation pourrait par exemple éclairer des phénomènes comme ceux de la recommandation automatisée en ligne (« X aime… » comme invitation à l’écoute) ou du chat. L’histoire des formats (telle que l’a entreprise Jonathan Sterne dans Mp3.  The  Meaning  of  a  Format), l’histoire des formes d’exposition et de diffusion de la musique (l’évolution de la programmation du concert, de la grille radiophonique ou de l’album discographique jusqu’à l’échange via bluetooth sur les téléphones portables en Afrique subsaharienne) ou l’histoire des genres musicaux associés aux médias audiovisuels (vidéo-clips, expériences interactives, etc.) semblent également susceptibles de constituer des mises en perspective fécondes pour comprendre les enjeux de l’écoute sur ces nouveaux supports.

Ainsi, l’ambition de ce numéro est de réinscrire dans une ou plusieurs lignées généalogiques ce qui arrive avec la massification des pratiques d’écoute sur des plateformes ou des supports mobiles. On pourrait se demander si, réinscrites dans le temps long de l’histoire, les expériences de l’écoute en ligne ne signalent pas l’émergence d’une culture musicale et de publics de la musique nouveaux. Au bout du compte, cette longue durée permet sans doute de comprendre, d’interroger et peut- être de déplacer les nouvelles lignes  de  partition  de l’écoute,  c’est-à-dire les répartitions et les frontières qui s’instaurent sous le signe apparemment neutre et neutralisant du «  partage  ». Certes, la constitution de playlists, la navigation dans d’immenses bases de données de sons ou le simple fait de «  liker  » sont autant de gestes qui appellent, plus que jamais, à échanger nos écoutes. Mais ne soulèvent-ils pas plus généralement la question du partage comme tel, dans le double sens de ce mot, à savoir la division autant que la mise en commun ?

Les lignes de partage dont il s’agit, en somme, ce sont celles de nos sensibilités, depuis les expériences d’écoute que configurent les médias numériques contemporains.

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21/5/2015 Transposition no 6 : Lignes d’écoute, écoute en ligne

Axes possibles pour une contribution :

— histoire sociale des supports et des genres musicaux (dispositifs d’écoute et dispositions musicales) ;

— histoire des sensibilités musicales ;

— théorie critique des musiques populaires et nouveaux supports ;

— sociologie du goût, de la culture musicale et de ses intermédiaires en régime numérique ;

— sociologie des individus touchés par ces nouvelles médiations de la musique

— épistémologie et/ou histoire des sound studies ;

— mutations de l’instrumentarium musical et histoire de la perception ;

— esthétique du son et de l’image numériques ;

— œuvres et expériences artistiques qui déjouent ou rejouent les régimes contemporains de l’expérience musicale.

Les propositions d’articles (en français ou en anglais), incluant une présentation de la méthodologie de recherche et des principaux résultats, devront être adressées

avant le  15  octobre  2015  à l’adresse suivante  :

transposition.submission@gmail.com. Les articles seront à rendre le 30  janvier 2016.

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21/5/2015 Transposition no 6: Listening lines, online listening

http://transposition.revues.org/1143 1/3

Transposition

Musique et Sciences Sociales

Calls for papers

Transposition n o  6: Listening lines, online listening

Call for papers

Transposition. Musique et sciences sociales

Issue 6 (2016): Listening lines, online listening

Coordination: Stéphan-Éloïse Gras et Peter Szendy

Since the 1990s, listening has been the subject of growing interest, in terms of not only its social history, but the related technical media and philosophical aspects.

Research such as that presented by James H. Johnson (Listening  in  Paris, 1996), Peter Szendy (Écoute,  une  histoire  de  nos  oreilles, 2001), Jean-Luc Nancy l’écoute, 2002), Jonathan Sterne (The Audible Past, 2003) and more recently, Martin Kaltenecker (L’Oreille  divisée, 2010), Michael Bull (Sound  Studies, 2013) and Veit Erlmann (Reason and Resonance, 2014) has given rise to a new field, although it is certainly not a homogenous field that can simply be contained in the category of

“sound studies”.

Thus, there is a renewed curiosity about listening, and the recent attention it has garnered might say something about the major changes permeating our contemporary practices as musicians, musicologists, researchers, scientists, artists, music lovers and Internet users, or in other words, the practices of listening subjects in general.

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21/5/2015 Transposition no 6: Listening lines, online listening

Possible areas to explore for a contribution:

But what we would like to elicit with this sixth issue of Transposition is a more specific approach to these reflections. In making listening  lines the theme of this Issue, the idea is essentially to examine a context that prompts a rethinking of listening, that is, the massive development of online listening in the second half of the 2000s. Long thought of as a fairly marginal behaviour by music 'pirates' and a threat to the music industry, listening on digital platforms is now the preferred means of accessing music for a rising number of listeners. Like CDs and radio in their time, has streaming become the ubiquitous and totalising contemporary form of a 'musical museum'? In any case, the stabilisation of digital listening practices and media undoubtedly raises new issues in terms of the technological, industrial, economic, political and cultural impact.

Beyond the shifting of music to new formats, this Issue of our review seeks to explore the nature and scope of the significant changes in the ways we listen to music. What effects might have the digital age — the vast movement involving not only the computerisation of musical objects but the massive socialisation of digital technologies — on listening and listening  bodies? At the crux of the matter is the prescriptive nature of the formats and operations on which platforms such as YouTube, Spotify, Deezer and Rdio are based.

In this sense, talking about listening lines also suggests that these platforms are far from mere technical systems; they are in fact creating or solidifying guidelines to listening, that is, (a) certain regime(s) of listening. In trying to identify their origins, we can trace the genealogy back well before the advent of digital distribution and streaming as such. Studying the salons or the art of conversation might, for example, provide insight into elements such as online automated recommendation systems ('X likes…' as an invitation to listening) and chatting. The history of formats (such as that explored by Jonathan Sterne in Mp3. The Meaning of a Format), the history of forms of musical presentation and distribution (evolution from concert and radio programming and discography albums to bluetooth via mobile phones in sub- Saharan Africa) and the history of audiovisual media (video clips, interactive experiences, etc.) also seem to be fertile grounds for the exploration of how these new media are affecting listening.

What this Issue seeks to do is to contextualise what is happening with the massification of digital listening on platforms and mobile devices within one or more genealogical lineages. The question we might ask is whether online listening experiences, once placed in the broad scope of history, indicate the emergence of a new musical culture and new audiences. In the end, this long time span surely allows us to understand, examine and perhaps shift the new partition lines of listening, i.e., the divides and borders that appear even within the supposedly neutral and neutralising framework of 'sharing'. Making playlists, browsing vast sound databases and the simple act of 'liking' are all ways in which we are called, more than ever before, to share our listening. But in a broader sense, do they not also raise the question of distributing in the double sense of the French word partage, meaning both dividing up and pooling?

In essence, these partition  lines are dictated by the very distributions of our musical sensibilities and our listening experiences configured by contemporary digital media.

— the social history of music media and genres (listening devices and the presentation of music);

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21/5/2015 Transposition no 6: Listening lines, online listening

http://transposition.revues.org/1143 3/3

— the history of musical sensibilities;

— critical theory of popular music and new media;

— the sociology of musical tastes and culture and their mediations in the digital sphere;

— the sociology of audiences reached by these new musical mediations;

— epistemology and/or the history of sound studies;

— transformations of the musical instrumentarium and the history of perception;

— the aesthetics of sound and digital imaging;

— artistic works and experiences that undermine or replay the contemporary regimes of musical experience.

Proposals for papers (in French or English), to include a presentation of the research methodology and key findings, should be sent before  October  15th 2015  to the following address: transposition.submission@gmail.com. The deadline for accepted papers is January 30th 2016.

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