Pierre Lissy April 29, 2010
SoitK un corps de décomposition de Φn surQ. et ζ ∈K une racine n-ième primitive de 1. Soitpun nombre premier, ne divisant pasn. Alorsζp est encore une racine primitive de l'unité.
Considérons dorénavantf ∈Q[X](resp g) le polynôme minimal deζ(resp. ζp) surQ. Alorsf etgsont nécessairement des polynômes à coecients entiers. En eet, par le théorème de transfert de Gauss, l'anneauZ[X]est factoriel et on aΦn(X) =f1(X)α1. . . frαr avecfi∈Z[X]irréductible.
CommeΦn est unitaire, on peut supposer quitte à multiplier par -1 que les fi le sont aussi. Mais alorsζ est nécessairement racine de l'un de ses fi unitaire irréductible surZ, donc sur Q, et le polynôme minimal est cefi. De même pourg.
Montrons que f =g. Sinon, comme f etg sont irréductibles et distincts, le produit f gdivise Φn. Par ailleurs,comme g(ζp) = 0, ce signie quef diviseg(Xp)dansQ[x]. f h=g. Posons de la manière habituelleh=a/bh0 avecaetbpremiers entre eux eth0 à coecients entiers primitif (on prend sih=Pai/biXi, pourbun ppcm desbi, pouraun pgcd desaiet on simplie eventuellemetn la fraction obtenue). En passant au contenus, on aac(f)c(h0) =bc(g)et donc comme f etg sont unitaires ils sont primitifs et on obtienta=b, et donch=h0 ethest bien à coecients entiers.
On projette alors l'égalité dansFp: on note ¯g,¯h,f¯les polynômes correspondant et on utilise le morphisme de Frobenius qui dit que modulopon a ¯g(Xp) = (¯g(X))p. Donc ¯g(X)p = ¯f¯h. De plus, par propriété de la réduction modulop,Si l'on considère un facteur irréductibleϕdef¯, par le lemme d'Euclide on aϕ|¯g. Comme f g divise Φn sur Z, f¯g¯ divise P hi¯ n sur Fp, mais on sait que la réduction du polynôme cyclotomique correspond au polynôme cyclotomique dansFp. Donc ϕ2 divise Φn,Fp, mais dans un corps de décomposition ϕ a forcément une racine, on obtiendrait donc queΦn,Fp aurait une racine double dans un corps de décomposition, ce qui est impossible par propriété des polynômes cyclotomiques lorsque la caractéristiquep est premières àn. Ainsi, f =g.
On conclut de la manière suivante. Soitζ0 =ζm une racine primitive n-ième de l'unité, avec m tel que m et n sont premiers entre eux. On écrit m = pα11. . . pαrr. Aucun des pi ne divise n, donc d'après le point précédent, on a avec une récurrence assez immédiate queζ0 a le même polynôme minimal queζ, à savoirf. En eet, on récritm sous la formem0p1. Alors on a encore m0 et n premiers entre eux, donc ζm0 est une racine primitive n-ième de l'unité et par ce qu'on a fait précedemment les nombresζm0 et ζm ont même polynôme minimal. On amorce donc une récurrence sur P
pvp(m), qui est déjà initialitée et dont la transmission se fait comme indiquée au-dessus. Ainsi, f a au moinsϕ(n racines et divise un polynôem de degréϕ(n)qu iestΦn, donc nécessairementf = Φn et ce dernier est irréductible.
References
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