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LA CUISINIÈRE MARIÉE,

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

LA CUISINIÈRE MARIÉE,

FOLIK-

VAUDEVILLE

EN

UN

ACTE,

PAR

miVI. L.

COUAILHAC ET MARC--IVIICHEL,

REPRéSRNTéE POUR LA PREMIÈRE FOIS, A PARIS, SUR I,R THEAffRE DESJDÉLASSEMENTS-COMIOUES

J.R19 AVRIL18î5.

FËHSONNAGES. ACTEUHS.

BIBERLOT, cuiseurdebitum«^.''MM. Sagedieu.

MONSIEURPETITGRIS,ancien

fourreur Tourtois.

CÉLESTIN,garçon épicier...

.

d'Hernestat.

MONSIEUR CHICOREUX,her-

PERSONNAGES. ACTEURS.

boriste : M. Desplaces,

VICTOIRE, cuisinière, femme

deBiberlot.... M™^* Eléonore.

MADAME

PETITGRIS Rhéaf,.

AMANDA

Déliot.

Lascènesepasse à Paris, chezM.Petitgris.

Lethéâtre représenteunecuisine; entrée principaleau fond; deux portes à gauche; une porte à droite, au premier plan. Le deuxièmeplan estoccupépar lefourneau;buffet, table, chaises,vaisselle.

SCENE PREMIERE.

VICTOIRE,

puis

CÉLESTIN.

VICTOIRE, entrant par le fond avec

un

panier de prqvisions; ellejette

un

coup d'œil surlesdeuxportes latérales.

Ah

ben!

c'estbon... pasencorelevés hneufheures!.. .

ce que c'estque d'être rentiers!... (Dépo- santson panier. ) V'Iàtoujours mes provi- sions pour le gala de ce soir. (Se retour- nant.)

Ah

ça,estdonccegrand benêt de garçon épicier?est-cequ'il estrestédansl'es-

calier?(Appelant.) MonsieurCélestin! mon-

sieur Célestin!

CÉLESTIN, paraissant au fond; ilporte

un

paindesucre, un sac de café et desbo- caux. Mamzelle Victoire, votre féroce bour- geoisn'yest pas?...

VICTOIRE. Eh! non; monsieur et

madame

Petitgris sont encore dans leurs chambres.

(Célestin entre craintivement.) Voyons, dé- pêchez-vous, mettez tout ça sur cebuffet.

CÉLESTIN, se débarrassant de sesprovi- sions. Voilà.

Il regarde avec crainto(irrrièro lui.

(2)

iMV(;\S!N

THKAIKAI..

VICTOIRE. Ah ça, qu'aiez-vous donc à a-embler

comme

ça?

CÉLESTIN. C'estque cet ancien fourreur de la rue auxOursapour moi des procédés

sidésagréables!...

Airdu Charlatanisme.

Ce commerçant passa ses jours

A trafiquerdelà fourrure Depanthères detigresetd'ours, Monstres dontfrémit la nature!

Deces féroces animaux Cet ex-fourreuratrabilaire Contractalesinstinctsbrutaux, Etc'estenvivant dansleurs peaux Qu'il enaprislecaractère.

Et chaque fois qu'il

me

rencontre chez

lui, vlan!

{H

faitlegeste dedonner

un

coup

de'pied.)Toujours au

même

endroit... C'est

aupointqueje n'ai presqueplusd'agrément à m'asseoir.

VICTOIRE. Ah! dam, aussi, pourquoi que vous vous êtes avisé, v'iàquinzejours, delui

demander lamain de mademoiselleA manda?

CÉLESTIN, avec feu. Pourquoi, Victoire^, pourquoi?

VICTOIRE. Pas si fort donc... Si vous croyez qu'ilsvont vous donner leur nièce...

euxqui sont d'un ridicule sur l'article

ma-

riage^, aupointqu'ils ne veulent pas

même

queleur cuisinièreait

un

époux... M'enont-

ilsfaitdeces ciuestionsquandje suis entrée àleur service v'iàsix mois!... J'espère que vous n'avez ni amoureux ni prétendu... a ditmadame;encoremoinsdemari,mamzelle, a ajouté monsieur.

CÉLESTIN.

De

mari, mamzelle!... maiscet

homme-là est bête

comme

une autruche...

Mais puisque le tigre sommeille, faites-moi doncvoir Amanda, ôVictoire! faites-la-moi voir... n'importe dansciuel négligé du

ma-

tin...

.

VICTOIRE. La voir!...

CÉLESTIN. Pas plus... je ne la toucherai pas... jenelui parlerai pas, je ne veux c{ue lui remettre en mainspropres ce pouletten- dre etbrûlant.

VICTOIRE.

Un

billetrose!

CÉLESTIN. Sans adresseetsans signature,

comme

ceux que jelui lance tousles soirs

par la petite fenêtre du cabinet qui est au bout de cepetit corridor.

VICTOIRE. Ah! vouslui écrivez...

CÉLESTIN. Etelle

me

répond tousleslen- demains... parla

même

ouverture... sur un papiervert... couleur d'espérance..

.

VICTOIRE. Maisc'estpaspossible,mamzelle n'estpas ici.

CÉLESTIN, Pas ici?.,

.

VICTOIRE. Le jour de votre demandeen

mariage, son oncleetsa tante l'ont ramenéeà sa pension.

CÉLESTIN. Allonsdonc!

VICTOIRE. 31ême qu'on doit l'allercher- cher aujourd'hui pour la fête de

madame

et pourlegranddîner.

CÉLESTIN. Etmesréponsesvertes?.. .

VICTOIRE, à elle-même. Est-ce que par hasardlabourgeoise...

PETiTGRis, appelantde sa cliàmhre. Nas- tasie!...

CÉLESTIN. LePetitgris!.. .

VICTOIRE. Filez\ite, ougarela botte...

CÉLESTIN.

Amanda

revient aujourd'hui...

Tenez , Victoire, remettez-lui

mon

billet 'rose.. . en mainspropres..

.

VICTOIRE, hésitant. Ah! mais...

CÉLESTIN, le lui faisant prendre. C'est pourlebon motif.

VICTOIRE, le mettant dans la poche de son tablier. Allons!...

CÉLESTIN. tltvoussavez notrepromesse.. .

Si notre mariagese fait... 500 francs pour vous surla dot.

VICTOIRE. Si je n'aijamaisquecetargent- la...

CÉLESTIN. Vous l'aurez, mamzelle Vic- toire.

PETITGRIS, de sa chambre. Nastasie!...

VICTOIRE, poussant Céleslin dehors. Eh!

vite!...

CÉLESTIN, reparaissant. Mainzellc Vic- toire, vousl'aurez.

VICTOIRE. C'estbon!... {Elletelfaitsor- tir.) Mamzelle... mamzelle... C'est qu'ils^le croient tous...

Elleprend son cabaset sortparla2<^portedegauche àl'instantPetitgris sortde sachambre.

SCENE lE

PETITGRIS

, puisM™«

PETITGRIS.

PETITGRIS, entrantetachevantde s'ar- ranger.Là!...voilà....MaisquefaitdoncNas- tasie?je gageraisquelacoquette.... {Voyant ouvrir la porte de sa femme.) Ah!... {Lui prenant la main.) Chère amie!

Ainde

Ma

maUresscetdema femme.

De tonépouxsincère, fliachère.

L'amour Tendrementtesouhaite

Tafête

^ En cejour!

D'un charmantprivilège Permets-luid'user...

Etsur ton front de neige Reçoissondouxbaiser.

(3)

LA

ClJlSIiMKUE

MARIEF.

3 Luioffraiit un bouquet de renoncules qu'il levait

cachéderrièrelui.

Daigne encoreaccepter ce légerhommage Quetusurpassespartafraîcheur.

j,mnpETiTGuis, souriant.

Unbouquet,cherbijou! [Aparl.)Quelalfreuxprésage Pour un mari dans sacouleur!

ENSEMBLE.

l'ETITGUIS.

De ton époux fidèle L'amour, Ence jour, Iciterenouvelle Sesserments

Constants!

Pour son Anastasic Brûlerà jamais, Oui,voilàdesa vie Lesplusdouxsouhaits.

^mc pKTiTGRlS, fi part.

Quandd'unépoux fidèle, L'amour, ^ Ence jour.

Ici merenouvelle Des serments

Constants, Ma noire perfidie M'inspire des regrets;

Le remords dansmavie Se glissepourjamais.

PETin.RJS, montrant le bouquet. Ilesl gentil, pas vrai?

M""' PETiTGRis. I^îoins quc toi, chéri. [A pnrt.) Pauvre Adolphe!... et moi qui ai eu l'imprudence de répondre aux mystérieux

billetsrosesqu'uninconnu.,. ingrate\[ue je suis!...

PETiïGRis, revenant. Mais ce n'estpas tout... Qui donc quiavaitenvie d'unejolie petitecampagne auxenvironsdeNogent?

i^ime pETiTGRis. Celledes Méliflu! tu as

terminé? *

PETiTGRis. Non!non,pas encore! iltient toujoursà 35... moije tiens à 30. Mordicus!

Mais tu sais... ces anciens bonnetiers sont sensibles à un bon dîner... Je les ai invités pourcesoir...entrelepoivre et la salade, je lesentreprends,je les entortille... jeles fas- cine... etaudessert... Stasie,je te faishom- mage delacharmantevilla etpeut-être aussi d'un neveu.

jyjme pETiTGRis.

Un

neveu?

PETJTGRis.

Un

mari pour

Amanda

, que

tuvas aller chercher à sa pension.

Un

job

petitmari.

jl-ne pETITGRIS. Quiça?

PETJTGRIS. Encore un de nos invités...

notreex-voisinde laruedesGravilliers.

M"""PETITGRIS. Timothée Chicoreux?

PETITGRIS. L'herboriste... j'ai le doux

espoir qu'assis à tableà côtédenotrenièce...

^jme pETiiGRis. Mais

Amanda

/cdéteste' PETITGRIS. Qu'est-ce queça prouve? ne te souviens-tu pasquelorsque je t'ai épou- sée... et cependant... depuis... {Soupirant gaillardement. )

Ah

!...Ainsitu vois qu'ilnous

jfaut un repas... mais...

un

repas diploma- tique... et jeveuxrecommanderà Victoire..

.

jyj.nc

PETITGRIS. J'ai aussi à lui parler.

(Appelant.) Victoire... Victoire...

VICTOIRE, entrant par la 2*^ porte de gauche. Bonjour, monsieur... madame...

Bonne fête, madame.

Ellefaitla révérence.

^me PETITGRIS.Merci, mademoiselle.

VICTOIRE, àpari. Toujours mamzelle.

Elle semetà éplucher des légumes.

[yjme

PETITGRIS. Nous dircz-vous avecqui vousparliez ici tout àl'heurependantqueje m'habillais?

PETITGRIS. Je suppose que tu n'as pas d'amoureux... quetunecultives ni le

pom-

pierni lefantassin!

Air d'Arislippe.

Victoir',tuconnaislaconsigne

,

Tusaisquejene veuxici Ni pompier,ni troupe deligne, Nipetitcousin, ni mari:

Parcemoyen,vois-tu, j'espère Nejamaistrouverences lieux

Mon bordeaux tournantà l'eauclaire,

Mon bouillon privédesesyeux.

Quelleétait cette voix mâle avec qui tu dialoguais?

VICTOIRE.

îmonsieur, c'était legarçon épicier.

PETITGRIS. Le jeune Célestin?

Mine PETITGRIS. Ce petit drôle qui a osé nousdemanderlamaind'Amanda?..

.

PETITGRIS.

Ah

ça, mais, il veut donc que j'use mes bottes sur ses fonds de cu-

lotte?

VICTOIRE. Pardine! maisil fautbienqu'il apporte les provisions de chez son patron...

PETIIGRIS. Je vaisdéclarerà l'épicierque

s'il envoie de nouveau chez moi ce jeune intrigant, je lui retire

ma

pratique... ou j'achète à l'instant des bottes à triple se- melle...

En

voilà assez!...je n'ai pasletemps aujourd'huide

me

mettreencolère...Dis-rnoi.

tu astout ce qu'il faut?... il s'agitdetedis- tinguer, detesurpassertoi-même.

VICTOIRE. N'ayez pas peur, monsieur...

laissez-moifaire.

, PETITGRIS.

De

ton repas dépendent les destinéesde deux grandesaffairesqueje mi-

jotteavecleplusvif intérêt...Si, grâce à toi, je réussis... je suis capable...

ma

foi, oui, j'ensuiscapable...

VICTOIRE.

De

quoi, monsieur?

PETITGRIS. De t'accorder, htitredegrati- licalion, un li>rel de cent écus sur la caisse

d'épargne. ^

(4)

MAGASIN THEATRAL.

VICTOIRE. Centécus!

PETiTGRis. Etlà-dessus, Stasie, à lapen- siondeta nièce; moi,chez nosinvités, ettoi, Victoire, à tesfourneaux.

ENSEMBLE.

Air:

M. etm"*PETITGRIS.

Songeànousfaire,

Machère.

Un repas des plus Dodus.

Et penseà tarécompense.

Gagne bientescent écus.

VICTOIRE.

Je vaisvousfaire, J'espère,

Un repasdesplus Dodus.

Comptezd'avance Qu'en conscience Je gagn'railescent écus.

M. etillmePetitgris sortentparlefond.

SCÈNE m.

VICTOIRE,

seule, s'occupant de sondîner.

Cent écusd'uncôté... peut-être500francs del'autre... etpuis leséconomiesquejefais

chaque jour sur

mon

marché... Allons!

allons! laplacen'est pas mauvaise,jepourrai

me

refaireici... pourvuque

mon

paresseuxde marine viennepastrahir

mon

;.incognito'de demoiselle.

Oh

! il n'yapasdedanger...v'ià six mois qu'il est partien province pour le

pavage en bitume, et avant qu'ilait bitumé

lesquatre-vingt-six départements...

Vv\ » XAVVW\VW

W WW WWWW

VVW%XAVV»AAVWVWWX-X

W

VWV/WV»

SCÈNE

IV.

VICTOIRE, BIBERLOT.

BlBERLOT, paraissant au fond avec son parapluie et

un

pelitpaquet. MamzelleVic- toire, siousplaît?

VICTOIRE,seretournant.

Ah

!

mon

Dieu!

BIBERLOT, lareconnaissant.'

C

est elle!...

VICTOIRE. Biberlot!...

mon

mari!...

BIBERLOT.

En

propre personne... qui te rapporteun cœurbrûlant (montrant lepa- quet) et un déshabillé tout fraisachetéà la foiredeBrives-la-Gaillarde.

VICTOIRE, troubléeetdistraite.

Un

désha- billé... certainement... C'est bien aimable;

maisque viens-tufaireici, malheureux?

BIBERLOT. Je vienst'ouvrir mes bras... et te presser sur cecœur fidèle qui depuis six mois en éprouve lebesoin... part)

mé-

langédejalousie.

VICTOIRE.

Tomber

chez les gens

comme

une bombe... toiqui m'avaispromis danstes lettresderesteraumoinsun andehors...

BIBERLOT. Ah!voilà!...l'hommepropose...

etleguignondispose.

Ils'asseoit.

VICTOIRE. Est-ce que tu comptes t'instal- 1er ici?

BIBERLOT. Je boirais bien une goutte de quelque chose,situenavais.

VICTOIRE. Hein!

BIBERLOT. Lesoleil...lapoussière... j'ai le gosierd'un sec!...

VICTOIRE, lui donnant une bouteille et

un

verre. Allons! voyons... rafraîchis-toi bienvite.

BIBERLOT, se versant.

A

labonne heure

,

àtasanté... (// hoit.)Tiens! ilest gentil!...

VICTOIRE. Dépêche-toidonc.

BIBERLOT.

Tu

veuxsavoirle pourquoide

mon

retourimprévu... voilà...

Tu

n'ignores pas. Victoire, qu'après avoir

consommé

ton fondsde cabaret delabarrière dela Chopi- nette,fautedeconsommateurs,etpendantque tu cherchais à rentrer en condition, j'étais partien qualité de cuiseur de bitume, avec

un

entrepreneur demesamis;cet

homme

ne seproposait rien moins quede doter la ville

deBrives-la-Gaillardedesbienfaitsdutrottoir enbitume... [S'interrompant.)Jemangerais bienune tranchede quelque chose, si tuen

avais.

VICTOIRE.

Ah

ça, est-ceque tucrois....

BIBERLOT. Cegredin de petitvin m'a ou- vertl'appétit... j'ail'estomacd'un creux!..

.

VICTOIRE. Ehben! ilestsans gêne. (Pre- nant

un

plat dansle buffet.) Tiens, voilàun restant de jambon... maisdépêche-toi... Si monsieur..

.

BIBERLOT. K'apaspeur. (// se sert.) Nous

v'iàdonc partis pourBrives-la-Gaillarde par celledelarueSaint-Honoré deGaillarde. Ar-

rivés à Brives, la première chose que nous voyons,c'estque nous ne voyonspaslemoin- dre vestige de trottoir... nous quivenions pourlesincrusterd'asphalte!...c'étaitvexant!

Cependant nous ne perdonspascourage, et après plusieurs semaines et plusieurs mois desolHcitations,depétitionsetderecomman-

dations, on finitpar nous confierunepetite placelarge

comme

lamain.. . etque les Bri-

vois... les gaillards!... ontlafatuitéd'appeler lagrandeplace!...Enfin! c'estbon!...etton jambonaussi.

VICTOIRE, impatientée.

Mon

petitBiber- lot,je t'en prie..

.

BIBERLOT. Jem'installedoncaumilieude cet emplacement avec

ma

marmite et

ma

cuillère à pot.. . etje

me

metsà cuisiner

ma

purée...queçavousrépandait un parfum de patchouli!... toute la ville s'est tenu le nez

(5)

LA CUISINIERE MARIEE.

pendant huit jours ethuit nuits... ça com- mençaitdéjàànepas mettre notre ragoûten bonne odeur auprès des Brivois... Enfin,le

huitièmejour, undimanche, jour defoire et derevue, nouslivrons auxautorités gaillar- doises laplaceparfaitementbitumée. Ilfaisait

un soleil des plus dardants; la garde natio- nale,bravantlesfeuxdecet astre, serange de frontsur notreasphalte, onexécutel'exercice

dufusil... très-bien...onpasseà lacharge en douze temps... parfait!... il nerestaitplus qu'à défiler devant le drapeau. Le colonel

commande

: «Parfileà gauche... arche!...»

Rien!personne ne bouge! cet officiersupé- rieur,étonné,récidivesonordre... «Pasaccé- léré... arche!...» Rien!... immobiles...

On

voyait biendesgenouxqui cherchaientàaller;

mais lespieds! bernique, collés... enracinés

comme

unealléedepeuphers.. .Notrefarceur de bitume,échaufl'éparunastredujour beau- coup trop crâne, s'était permis de retenir la milice gaillardoisepar laplante despieds. Il falluttouteslespioches du pays pour déra- ciner larevue... qui sans ce secoursserait restéependantplusieurs années...

Tu

com- prends qu'après cette aventure fantastique, notresystèmede pavagefutpour jamaisfoulé aux pieds par les Brivois-les-Gallardois...

.

Il fut question de nous assommer...

Mon

entrepreneur partitle soir

même

pour Car- pentras, avec l'intention d'yrenouveler des essais... etmoijeviens à Parisauprèsd'une épouse adorée... bien décidéà y couler mes jours età ne plus couler aucune espèce de bitume.

VICTOIRE. Rester ici!...maistun'> penses pas!

BIBERLOT.

Au

Contraire... j'yaibeaucoup pensé: l'étatde fondeur detrottoirm'embête horriblement... je ne peux pas mordreàla chose... sonodeur

me

faitéternuer...et loin detoi. Victoire, l'amour etlajalousiem'ins- pirentlesidées lesplus capitales... Victoire, je suis jaloux

comme

un dromadaire afri- cain... je suis jalouxde ton fruitier, deton charbonnier... et de ton porteur d'eau; je

me

ligure des choses désagréables pour un mari,je

me

figure...

VICTOIRE. Desbêtises.. .

BIBERLOT, avec force. Pourquoiquetu as reniéle

nom

deton époux?... Pourquoique VOUS vous êtes parée du titre fallacieux de demoiselle?

VICTOIRE. Maisje te l'ai écrit dix fois:

parce que mes bourgeois ne veulent pas d'une cuisinièremariée.

BIBERLOT. Età cause?

VICTOIRE. Sous prétexte qu'un mari de cuisinièrenuit toujours aux provisions de la

maison.

BinERJ.OT, labouchepleine.Quelpréjugé!

VICTOIRE. Mais lu

me

fais perdre

mon

temps... j'aiun granddîner àfaire...

même

que Monsieurm'a promis cent écuss'ilest content de

mon

dîner!

BIBERLOT. Cent écus!...

comme

ça m'i- rait... moiqui n'aique ça d'économies!

Iltiredesapochedeuxéchantillons d'asphalte.

VICTOIRE. Qu'est-ce que ça?

BIBERLOT.Meséchantillonsdepavé...deux fragments de la grand'place de Brives-la- Gaillarde. (// les donne à Victoire, qui les pose sur la table où sont les provisions.) Centécus!...

VICTOIRE. Et deplus, mamzelleAmanda.. .

lanièce des bourgeois.. .

BIBERLOT.

Eh

ben?

VICTOIRE. Elle doit

me

donner500 francs sursa dot, aprèsson mariage.

BIBERLOT.

En

touthuit cents...

VICTOIRE. Justedequoi racheter une pe-

titeguinguette horsbarrière.

BIBERLOT.

Nom

d'un trottoir, ça m'irait bien mieux quele bitume.

VICTOIRE. Mais si lebourgeois tetrouve

ici... il

me

metàlaporte.

BIBERLOT. Sapristi !jefile...

En

tout huit cents! Je vas

me

logerengarnichezla mère Durand.

VICTOIRE. C'est ça, etdemain enallantau marché!...

BIBERLOT. Convenu.

VICTOIRE , prêtant Voreille.

Ah

!

mon

Dieu!

BIBERLOT. Hein!...

VICTOIRE.

On

monte l'escalier...

BIBERLOT. Fichtre!

VICTOIRE. Les bourgeois... nous

sommes

perdus.. .

BIBERLOT. Fourre-moi quelquepart.

VICTOIRE, àlaporte

du

fond.

On

appro- che... vite... vite... dans

ma

chambre.

Ellelui indique laS*-' porteducôté gauclie.

BIBERLOT. Par OÙ?... parlà... suffit.

Ilentre parméprise danslachambredeM™*" Pelitgris:

VICTOIRE. Ciel! quefait-il! danslacham- brede

madame

!

Elleveutaller àlui, mais entendantentrer,elle s'ar- rêtetremblante.

vvvvvvvvvvv\'v'vvvvvv\vvv\'vwww\'vw\'wvxvvvv\vv\vwv*w\'*v*^

SCÈNE V.

VICTOIRE, CÉLESTIN, BIBEWLOT

caché.

I

CÉLESTIN,

au

fond, toussant.

Hem

!

I

VICTOIRE, se retournant et avec colère.

I

Célestin?... ah! quelediablele patafiole!...

I CÉLESTIN, discrètement. Est-elle arrivée? VICTOIRE,arec colère. Qu'est- cequevous venezcherclie

mandez?

ICI ({u'est-ce que yous de-

(6)

MA(;ASI\ THÉATllAL

eÉLESTiN. JevtMiais savoirsi..

.

VICTOIRE. Laissez-moi tranquille par- lez!... Maispartez donc!

Ellele faitpeuàpeureculer jusqu'à la portedufond, BiiîERLOT, entrouvrant la porte de la chambre.

À

part. Qu'est-cequ'il y a?

CÉLESTIN, ahuri, à rictoiie.

Oh

! mais!

ohî mais! oh! mais!

RIBERLOT, l'apercevant, àpart.

Un

cri- quet... en manchesdeveste.

CÉLESTIN. Je ne vousaijamaisvue

comme

ça, Victoire...

VICTOIRE, le faisant reculer. C'est pos- sible,.

.

CÉLESTIN. Vousquice matin encore étiez douce pour moi ....

comme

unetartinede raisiné.

VICTOIRE,

même

jeu. Ça se peut... mais danscemoment..

.

BIBERLOT, d part. Jela gC'ne...

CÉLESTIN. Vousqui connaissez

mon

amour

etqui compatissiez car vous ycompatis-

siez... ôVictoire!...

VICTOIRE. Je nedis pas non...

BIBERLOT, levant son parapluieetprêtà s'élancer sur Célestin. Ah! saprrrr!

VICTOIRE, rapercevant. Ciel!...

Elle court àla portedelacliamlireet larefermevive- mentsur Biberlot.

CÉLESTIN, qui était arrivé en reculant jus(iue sur lepasdelaporte dufond, reçoit par derrière

un

coup depied de Petit gris qui arrive.

Oh

! {Le couplefait rentreren scène, il ditsansse retourner:)C'est lePe-

titgris!...

VICTOIREeffrayée. Le bourgeois!...

<»\V\A*V\VWX.W\\v\ VAWX.W\\VWVV»V\1

SCENE VL

VICTOIRE

,

FETIÏGRIS

j^ortant un ho- mard,

CÉLESTIN.

PETiTGRis, s'arrêtant à la porte, avec une colère railleuse, àCélestin. Encoreici?

toujoursici?...

CÉLESTIN. Respectable bourgeois...

PETiTCRis. Pasunmot, jeunebrigand. {À Victoire.) C'est gentil!... c'est fringant!...

VICTOIRE. Mais, monsieur c'et-y

ma

faute si ce...

PETITCRIS, sévèrement. Taisez-vous... et

|)renezce homard.

Victoire va poser lehomardsurlatable.

PETITCRIS, barrant lepassageà Célestin qui cherchait à s'es(/utuer. Ettoi,scélérat...

noncontentd'avoir osé persécuter

ma

nièce d'un amourinsolite et intempestif... tu viens

ravagerleccpur de

ma

cuisinière.

CÈLESIIN. Mais,ancien fourreur.. .

PETITCRIS. Etunjour de grandrepas en- core!...

Ilmarchevers Célestin qui recule

CÉLESTtN. MonsieurPetitgris!...

PETiTGRrs,

même

jeu. Tais-toi,Lovelace...

Faublas... Casanova... Décampe.

CÉLESTIN. Jem'en vais... ehben,jem'en

vais.. .

PETITCRIS,

même

jeu. Tourne-jnoilesta- lons.

CÉLESTIN, efjrayé. Jamais!... jamais!...

Il estarrivéen reculant jusqu'à laportedufond; ilse lieurte avecMmePetitgris qui arriveavecAmanda.

<VVV»\'V\'VV\V-l>..'V\\VViVVrvVV\\V«V\VV^\A^\VV\WV\V« /WV \\V\W\V

SCÈNE

YII.

Les

mêmes

, M"'«

PETITGRIS

,

AMANDA.

^me PETITGRIS , poussant Célestin. Le maladroit!

CÉLESTIN, rejetéenscène etreconnaissant

madame

Petitgris. Ah! fichtre!...

VICTOIRE , à part.

Madame

! je suis morte!...

CÉLESTIN. Amanda!...

AMANDA, à elle-même. Célestin!...

lyjme PETITGRIS, reconnaissant Célestin.

Maisque vois-je!... comment!

PETITGRIS. J'étaisentrain deluimontrer

lechemin... etje...

Ilveutallerverslui,Amandapasse entre eux.

AMANDA. Bonjour,

mon

oncle...

mon

bon

peiit oncle. [Bas à Célestin.) Sauvez-vous.

PETITGRIS. Bonjour,

mon

enfant,bonjour.

{Voulant allerdCélestin.) Maislaisse-moi.. .

amInda. Vousne m'embrassezpas?

PETITGRIS. Si fait... sifait... je... {L'em- brassant.) Tiens! tiens!... {Célestinpendant

cetempsbaise la

main

d'A

manda

: Petitgris s'enaperçoit, éloigne

Amanda,

etdonne ^^n,

coup depiedd Célestin.) A\\\ gredin!...

CÉLESTIN. Touché c'est égal j'em- porte quinzehectogrammes de bonheur.

Ilse sauve.

V\W\XVV»-V-»VVWV\'\'WVW«.VVX'WVVWV*VWWVWVVVVV*V\»W*V»*\v»

SCÈNE

VIII.

Lesmêmes, moins

CÉLESTIN.

j^ime pEMTGRis, Petitinsolent!

PETITGRIS. Pohsson!

amanda. Oh!

mon

oncle!

PETITGRIS.

En

voilà assez;jen'ai pas le

temps aujourd'hui de

me

mettre en colère;

mais, ventre d'ours! s'ila l'audace! en voilà assez.

VICTOIRE, dpart. Je dois être vert-chou.

îyin.c PETITCRIS, dson mari.

Tu

asvu nos

invités?...

PETiTcius. Oui, oui, ils seront ici dans

(7)

LA

CUÏSINIEIIK

MARIKE.

une lieure... (À Amanda.) LesiVIéliflu.^. lu sais,etpuismademoiselleChicoreux... etson frère Timothée Chicoreux. (Appuyant.) ïimothée y sera... (Lui tapant légèrement sur lebras.) Sois gentilleaveclui.

AMANDA. Moi?avec ce grandvilainlaid?.. .

PETiTGRis,secontenant. Hein?...Enfin,je n'aipas letemps Mes enfants, occupez- vous des crèmes, des liors-d'œuvre, dudes- sert; donnez un petitcoup de main à Vic- toireen vous amusant.

lyimc pETiTGRis. Oui, cliéri... letempsde quitternoschapeaux etnos crispins..

.

Elle se dirigevers sachambre.

VICTOIRE, se plaçant devantla porte de lachambre. Madame!

M'"" PETiTGRis.

Eh

bien?

VICTOIRE, balbutiant. Si... si vousalliez fairi3 mipetittour de promenade avec

mon-

sieur etmamzelle... legrandair... ça...çaou- vre l'appétit... et.

PETiTGRis. Elle nous envoie promenerr!

M""' PETiTGRis. Cette fdleaquelque chose d'égarédansla physionomie.

PETiTGRis.C'estcescélérat... sijamais!.. .

en voilà assez.. .

vrcTOiRE, voulant prendre lechapeauet lecrispin des mains de

madame

Petitgris.

Eh

ben,donnez,madame,donnez...jevais.. .

M'"*" PETITGRIS.

Ah

!maisà la fm!

Ellel'arepousseetpassepourentrerdanssachambre.

VICTOIRE, poussant

un

cri.

Ah

!

madame

!

madame

!

madame

!

Elle se laissetomber sur unechaise.

PETITGRIS, lasoutenant.

Eh

bien, quoF?

Victoire!

AMANDA. Elle setrouve

mal

j^ine

PETITGRIS, sarrêtant. Conçoit-on rien..

.

PETITGRIS, frappant dans lesmains de Victoire. Malheureuse! maistu n'enas pasle droit..

.

jyjme

PETITGRIS.

Mon

flacon!{Ellecherche danssespoches.)

Ah

! sur

ma

toilette..

.

VICTOIRE, selevantvivementets'efforçant deseremettre. Non, merci... c'est passé...

v'ià quec'estpassé.

]yjnie

pETiTGRis, Itt regardant fixcmcnt.

Victoire! il y aquelque choselà-dessous.

PETITGRIS,montrant la porte à gauch<\

Ou

plutôtil ya quelque choselà-dedans M""^PETITGRIS. Chez-moi!

PETITGRIS. Ça serait fort... (i Victoire.) Répondez!...

VICTOIRE.

Eh

ben, monsieur eh ben, oui... il ya... ilya..

.

petit(;ris. Quelqu'unî

M"'" PETITGRIS. Ciel!

PETITGRIS. Danslachambrede Stasie!...

j^mePETITGRIS, àpart. L'inconnuauxbil- letspeut-être.

.

PETITGRIS. Etce quelqu'un,c'est..

VICTOIRE. C'est,., c'est...

PETITGRIS.

Un homme

?

WVVWVWWWI

SCENE IX.

Les MÊMES,

BIBERLOT

en cuisinière.

RIBERLOT, sortant de lachambre de

ma- dame

l'etiigris; il est en costume de cuisi- nière. Votre servante...quiestbien lavôtre, monsieur, madame, mademoiselle...

Ilfait larévérence.

VICTOIRE, àpart. C'estlui!

j^me PETITGRIS, à part.

Une

femme! je respire..

.

PETITGRIS,s?i/pe/(it7. Quelleest cettejeune étrangère?

VICTOIRE, embarrassée. Monsieur..c'est.. .

BIBERLOT. Gertrude Catherine Perpétue Barbottin , amie de pension de made- moiselle Victoire et venant, avec votre permission , monsieur,

madame,

mademoi-

selle... lui offrirun petitcoupdemain pour votrefestin dece soir... sij'enétaiscapable, monsieur, madame, mademoiselle...

PETITGRIS.

Comment

donc!... mais cer- tainement pasvrai, Stasie? c'était pour

ça... {Regardant Victoire.) Elle est encore toute tremblante.

VICTOIRE, à part. A-t-ilun front!...

BIBERLOT. Pauvre chatte!, c'estsisimple,

sitimide,si innocent! {Bas à Victoire.)Scé- lérate!...

^me PETITGRIS. Mais, mademoiselle,

que

que faisiez-vousdans

ma

chambre?

BIBERLOT. Faites excuse,, madame... his toirededesserrer un peu

mon

corset,quand

je

me

metsà l'ouvrage.. .

PETITGRIS. Sans doute... sans doute...

Ah

ça, je n'aipas besoinde vous demander.. .

BIBERLOT. GertrudeCatherine Perj)étue.. .

PETITGRIS. Perpétue... je choisis Per- pétue... ce

nom me

paraît très-doux à arti- culer... Je n'aipas besoinde vous demander, jeunePerpétue, si vous avez servi dans de.;

maisonsun peu...

BIBERLOT. Je m'en flatte, monsieur... je m'enflatte!Victoirepeut vousle dire... dans ce

moment

ici, telleque vous

me

voyez... je sorsd'une place... d'une grande place... ou

j'ai fait une cuisine

comme

jamais vou-j n'en avezmangé... sansvousoffenser.

PETITGRIS. Vrai?

BIBERLOT. Victoirevousle dira...

VICTOIRE, àpart.Jecrois bien... sapurco aubitume.

PETITGRIS. Jesuis sûr que votre dernier maître étaitau moins..

.

BIBERLOT.

Une

grande

dame

polonaise..^

lacomtesse de Bitumiski...

PETITGR5S.

Une

comtesse!

(8)

MAGASIN THEATRAL.

lîiRERLOT. Polonaise.. .

PETiTGRis. Polonaise. {À sa femme.) Je suisdeplusen plusravi, Stasie... nousallons avoir un banquet deBalthazar... etbien cer- tainement nos deux grandesaffaires...Allons

,

Victoire, conduiston amieà tesfourneaux,et piquez-vous d'une noble émulation... et si je suiscontentdevous...

ma

foi... oui!

VICTOIRE. Quoi, monsieur?

PETiTGRis. Je portelagratification à 500

francs.

RiRERLOT,àpar?.500francs !(£raM^.)Vous

me

verrezaufeu... papa.

Illuitape surleventre.

VICTOIRE,legrondant.

Eh

ben?

PETiTGRis. oh! (Riant.)

Ah!

ah!... elle est très-gaie...j'aimeça.

Illui pincelementon, M'"*" PETITGRIS, sévèrement. Adolphe!...

PETiTGRis.

oh

! pardon... Nastasie... oh!

pardon!...

BIRERLOT, à Victoire.

Mon

petitchou.. .

auriez-vousuntabherde cuisine?

VICTOIRE. Voilà.

Elleluidonneletablier qu'elle avait quitté pour sor- tir,etdanslapoche duquelest la lettredeCélestin.

PETiTGRis. Perpétue, jevous confieparti- culièrement notre canard aux olives... vous connaissezle...

BIRERLOT. Le canard aux olives... c'est

mon

fort... la comtesse deBitumiskienman-

geaittouslesjours.

PETiTGRis.

Ah

! elleaimait le...eh bien, vous nousaccommoderezcelaàlapolonaise..

.

hein!(A safemme.)Queleffetça vafaire!.. .

BIRERLOT. Rien deplusfacile.

PETiTGRis.

Eh

!

comment

vous y prenez- vous?

BIBERLOT. Pourlecanard auxolives?

PETiTGRis.

A

lapolonaise.. .

BIBERLOT.

A

la polonaise?

PETITGRIS. Oui.

BIBERLOT. Vousvoulcz lesavoir?

PETITGRIS. Çam'obhgera beaucoup.

RiBERLOT.Voilà cc quec'cst... vous prenez

lecanard.

VICTOIRE, àpart. Ilvabarbotter...

RIBERLOT. D'abord etpourcommencer..

.

VICTOIRE, le soufflant. Plumez, videz,

flambez, etretroussez vos cannetons.

BIBERLOT, répétant. Plumez,videz, flam- bez, etretroussez vos caleçons.

PETITGRIS. Mes caleçons!

BIBERLOT. Si vous enportez.

VICTOIRE, soufflant. Cannetons...jeunes canards.

BIBERLOT. Jeune canard... caleçon..

.

PETITGRIS. Retrousser mes caleçons pour faire uncanard aux ohves?

VICTOIRE,èas. Imbécile!

BIBERLOT,a/mn. Imbé... {Se rcpren' J.) Hein!

PETITGRIS. Ha! ha! ha!j'y suis...

BIBERLOT, bas à Victoire.Ilacompris.

PETITGRIS. C'est-à-dire ceux de la vo-

laille... de caleçons!...

comme

qui dirait la culotte, lecroupion de cetoiseau de basse- cour.

BIBERLOT. Pardine!

PETITGRIS. Ah! vous appelez ça caleçon aujourd'hui...jenesavaispas; pardon,je ne savais pas... etaprès?..

.

BIBERLOT. Après?

VICTOIRE, soufflant. Faitesun roux.

RIBERLOT. Faites la roue.

VICTOIRE,bas.

Un

roux!

BIBERLOT. Laroue...

Eh

! oui... laroue.. .

dans... dans... votrecasserolle.. .

PETITGRIS. Hein!!!

BIBERLOT. Pour toumer, tourner, tour- ner..

.

Ilfait legestede tournerunesauce.

PETITGRIS, comprenant.

Ah

!

RIRERLOT, impafî'enfe. Ah! aprèstout...

vousgoûterez

mon

ragoûtquandilsera con- fectionné.

PETITGRIS. C'est juste... d'ailleurs nous n'avons pasle temps. {Regardantàsa

mon-

tre.)

Une

heure, diable!chaud! chaud! mes enfants,à l'œuvre... Amanda,ettoi,Stasie,le dessertvous regarde... moijedescends à la cave. Victoire, prenez le rat.

VICTOIRE. Oui, monsieur.

PETITGRIS.

Ah

! Perpétue, jevousrecom-

mande

particuUèrement.

ma

crème au cho-

colat.

BIBERLOT. c'est

mou

fort.

PETITGRIS. Et surtout... surtout ce ho- mard quej'aiachetéchez Chevet.

BIBERLOT.

oh

! lebelhomard!

PETITGRIS. Vous m'aiTangercz ça un

peu... là, vous savez...

BIBERLOT. Suffit,c'est cucorc

mon

fort.

PETITGRIS. Et uneautre fois,quandnous aurons le temps, vous

me

montrerezlama- nière de retrousser les caleçons et de faire laroue.

jyjnu

PETITGRIS,sévèrement. Mais,Adolphe!

PETITGRIS. Dans une casserole, bibiche, oh! dans unecasserole..

.

M""' PETITGRIS, à part. Cette cuisinière m'estsuspecte.

Air: Vaudeville descheminsdefer.

PETITGRIS.

Quepourlerepas tout s'apprête, C'estvraimentundenosgrandsjours, EtjeVeuxque de cette fête

AuMarais l'on parle toujours.

BIBERLOT.

Ce que jesais faireen cuisine,

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