A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
F RANÇOIS C HATELET
Sur la réalité des courbes de genre Un
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 11 (1947), p. 75-92
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1947_4_11__75_0>
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SUR LA RÉALITÉ DES COURBES DE GENRE UN.
par
François CHATELET.
Les
problèmes
de réalitésur les
courbesalgébriques ont été étudiés
par Klein l’aide de
méthodes profondes qui utilisent
les "topologiques
des surfaces de Ri.emann.Mais,
dansles cas ks
"..:on
peut employer
des méthodesqui,
sansêtre essentiellement disti&ctes .:,=:
"de celles de
Klein,
ne fontappel
des,résultats plus élémentaires
d’algèbre
etd’analyse..Il m’a
semblé intéressant dedévelopper
cesdernières
en utilisant le
minimum
deconnaissances transcendantes,
mais ’1’"..lant les difficultés de
leur application.
’’ ’
.°
’ . ’ ..’ .° ..° ’"~ / ~
.., J’ai
étudié ailleurs les.pro;blèmes
de ré.alitécourbes unicursales (2);
j’ai
ainsi obtenu uneapplication simple
despropriétés des représentations
unicursales propres. Je
vais
étudier ici defaçon analogue
lesproblèmes ."
de réalité des courbes de genre un.
L’emploi
dela représentation de ces
courbes par les fonctions
elliptiques -(à
laplace des représentations
unicursales) rend
la méthodebeaucoup moins
.élémentaire".
cas des
courbes
unicursales.Mais l’étude des fonctions elliptiques est "
-
aujourd’hui
sicomplète qu’elle
permet dedévelopper l’étude de la réalité
"°"°.-°."
jusqu’aux applications
.. ’ " .,
"
."
’ ;..’:,., "
J’ai fait usage des notions
algébriques
abstraitesqui jouent un grand
rôle dans les théories
géométriques
récentesf correspondances
":
nelles entre 2courbes, produits de .telles correspondance
-:.
symboliques
entreelles,
groupe birationn.elsur une courbe,
... Lesproblèmes _. ’;, ’
étudiés,
ainsi que les résulta.ts obtenus restentpourtant de
l’intuition
géom.étrique classique. J’espère que cette application nouvelle
de ces notions abstraites à
des
théories bien connuessera utile
àceux q~
’~>....veulent s’initier aux relations entre les
différentes branches
des "°
"
matiques.
1. 2014 On
peut
définir les «courbes de genre M/ï »
deplusieurs façons
équivalentes :
id’après
lenombre
deleurs points multiples
nombre de fois convenable suivant le genre de
I.eur multiplicité) d’après "
’la nature
topologique
des surfaces de Riemannqui
leurcorrespondent
. , "d’après
lespropriétés
de leursséries linéair.es,
... Ontrouvera dans les
traités classiques
ladémonstration
del’équivalence entre ces définitions et
.. ,la suivante : 1 une courbe de genre un est une courbe
algébrique (C) .qui . ;
.peut être
représentée,
à l’aide defonctions elliptiques.
d’unparamètre u,
"
..
tout
point correspondant biunivoquement à la valeur
de udéfinie
aumodule
G6t~~n~891-S~~~
2. Revue Cours de-
scientifique, t. 85 (1947),~p. 709-15. _
’ ’
.... ~
76
près
despériodes (à l’exception
despoints multiples
de(C) qui peuvent correspondre
àplusieurs
valeurs deu).
Comme les fonctionselliptiques
demêmes
périodes peuvent
êtreexprimées
aumoyen
des fonctions deWeierstrass
Pu etV’u,
cette définitionpeut
se traduire enlangage géomé- trique :
une courbe de genre unest
une courbe(C) qui peut
être trans-formée,
par unecorrespondance birationnelle R
en unecubique (w) d’équation :
’
.
où p
et q
sont des constantescomplexes
telles que 4 +2’i q~ ~ 0.
Rappelons qu’une correspondance
birationnelle entre 2 courbes est définie par 2systèmes
de formules :et ..
~
où
F, G, f et g
sont des fonctionsrationnelles
àcoefficients complexes
telles que : .
1 ° si on
remplace
X et Y par F et G dansl’équation
de la secondecourbe,
on obtient une
équation
en x et yéquivalente
àl’équation
de lapremière,
et de même pour x
et, y
dansl’équation
de lapremière courbe;
2° les 2
systèmes précédents
sontéquivalents
sur les courbes trans-formées,
c’est-à-direlorsque X,
Y et x, y vérifientrespectivement
leséquations
decescourb’es.
Ces relations déterminent une
correspondance biunivoque
entre lespoints d’e
ces 2courbes,
sauf pour un nombre fini depoints
dont les coordonnées annulent à la fois le numérateur et le dénominateur d’une des fonctions F,G, f
ou g,points
dont le transformé n’est pas déterminé par ces formules.C’est cette définition du genre que nous utiliserons dans la
suite;
elle nouspermettra
de ramener l’étude des courbes de genre un à celle descubiques (w).
Aussi nous commencerons parrappeler
lespropriétés
lesplus simples
de ces dernières courbes(3 ) .
.. La
cubique (.w) :
’ ’ ,n’est pas de
genre 0,
c’est-à-dire n’admet pas dereprésentation
unicursalepropre, mais admet la
représentation
par fonctionselliptiques :
-où pu et
~’u
sont les fonctions de Weierstrass d’invariantsg2 = --~ 4
pet g~ = - 4 q. Sur une telle
courbe,
onpeut appeler
sommèMi
+1~I2
de2
points Ml
etM2,
lepoint
de(w)
} dontl’argument elliptique
u est la .3. On trouvera la démonstration de ces propriétés dans les traités concernant les fonctions elliptiques, ou plus simplement dans les « Leçons sur les théories générales
de l’Analyse » de R. Baire, tome II, p. 281 et suivantes,
(Gauthiers-Villars,
1908).somme des
arguments Ui
deM1
etu2 de M2 au module près des périodes.
Les, coordonnées de la somme,
peuvent être calculées par
desopérations
rationnelles sur
les., coordonnées
des 2termes
fonctions de
Weierstrass).
Cette notion
peut
aussiêtre - définie de façpn, géométrique par _’
2 conditions :
la
sommeMi + M2 + M3
estsi les
3points Mi, Mz
etMg
sontalignés,
tepoint « nul »
l’infini
(unique)
sur. cettecourbe..,
Onmontre
les
régies
decalcul élémentaires de l’addition ordinaire : associativité,
commutativité,
existence d’unopposé unique pour
’.’
"
La formule
symbolique :
ou la formule
équivalente :
" ’ . ,.
, ~~ - ’ ; .. _ ‘ ,~ _:. ,,
où A est un
point
fixe- de(:w)
et où a estson argument elliptique, définit
une
correspondance birationnelle
entre lespoints
M et de(?). Nous l’appelons translation
A sur(w) d’amplitude
A.translations sur (w)
forment un groupe
multiplicatif (au sens du produit ou succession
v y’
correspondances) isomorphe
ad groupe,additif de leurs amplitudes A. Ce
qui permet
deremplacer
toute relationmultiplicative -
entretranslations
sur
(w)
par une relationadditive
entre leurs’amplitudes.
D’autre
part,
on montre que tescorrespondances birationnelles J
.sur
qui
laissent invariant lepoint nu!
sontles:- homologies du plan
définies par un
système de
formules ::~
. ,’
:
. ~.
~ - ~ : ‘:
- . °_ ."ou
paria
formuleéquivalente :
’ ’:où À
peut prendre
l’une desvaleurs suivante$
en nombre fini:
: "...
i’ .""
i , ~ )"
+1 1
ou - 1 ,
dans tous les cas, -.’
..
’
.’ "
" ~ ’ :. .+ i ou -
ï,
mais seulementsi q
= 0(i désigne l’imaginaire principale),
+ j, +A - j
Ou2014~, mais seulement
sip=0 (j désigne
uneracine
~ ....= ; .
cubique imaginaire
de.. ’ . -
.../ _ _ ..
’
. ,, ; .
’ ,
Ces
correspondances
3forment
un groupecyclique
d’ordre2,
4ou § ’ ,.,’°
:suivant que p
et q
sont tous deux~0,
ouque p=0, ou que g~=0 Ce *
+groupe est
isomorphe
au groupemultiplicatif
descoefficients
À de ces =,correspondances;
cequi
permet deremplacer
touterelation multiplicative
....entre de telles
correspondances
par une relationmultiplicative ent:re, ,les...:
.; ~ ..scalaires À
correspondants.
, ... ",
. ’/
. "Enfin on montre que le
groupe birationnel
sur(w) l’ensemble ;. ~
’des correspondances birationnelles sur
(w)
est le produitdirect
dugroupe
, ..des
correspondances
3 et du groupe destranslations. C’est-à-dire
que toute - . ,correspondance birationnelle
sur(w) peut
être mise d’une manièreunique
.
sous,_
la forme d’unproduit :
" ~ ...ou
peut
être définie defaçon univoque
par une relation de la forme :’
où À ne
peut prendre
que l’une des2,
4 ou 6 valeursprécitées.
Ceci
permet
deremplacer
toute relationmultiplicative
entre corres-pondances
sur(w)
par 2 relations : une relation additive entrepoints
.de
(w)
et une relationmultiplicative
entre scalaires. Pour écrirefacilement
_ ces
relations,
il noua sera commode dans la suite depouvoir
modifier l’ordredes produits
decorrespondances
de manière àgrouper ensemble,
d’unepart
lestranslations,
d’autrepartîtes homologies 3 .
Pourcela,
nousutiliserons la
formule permutation (4) :
.. ,, - ,-, , .
cette formule est
équivalente à
la relation entrearguments elliptiques:
’
Si -on considère maintenant 2
cubiques (w)
et(w’) différentes,
ilpeut
. ne pas exister decorrespondance
birationnellequi
transforme(w)
en(w").
La
condition
nécessaire et suffisantepour qu’il
existe unetelle,
corres-pondance
-~- ou pourqu’il
y ait unecorrespondance biunivoque
entre lesarguments elliptiques
despoints
de ces 2 courbes - est que les coefficients de(w)
et de(w’)’
vérifient la relation : ’ ..Si cette condition est
réalisée,
il existe au moins un nombre(nombre complexe arbitraire)
tel que :°
Les formules : .. ’ ’ .
. définissent alors une
correspondance
birationnelleparticulière 1
entre’
(w)
et(w’)
- àlaquelle correspond
la transformation desarguments :
Ces
homologies if
forment un groupeisomorphe
au groupe,multiplicatif
de leurs coefficients À. Ce
qui permet
deremplacer
toute relation multi-plicative
entrehomologies 1
par unerelation multiplicative
entrescalaires À. Celles des
homologies 1 qui
conservent unecubique
(w) sontprécisemment
lescorrespondances
3déjà
définies. Le groupe deshomo- logies 1
et le groupe des translations. sur(w)
n’ont doncen
commun que’
4. Les produits de correspondances sont écrits dans ce travail dans le sens de gauche
’
à droite : le produit S’ 3 signifie qu’il faut d’abord effectuer la correspondance ~ ’ .
sur l’objet à transformer, puis la correspondance ~ sur le résultat ainsi obtenu.
... ,
o .- -
,.
,
- -
... : .. -: .: ,, - .... >~ , ,_« ; ,-:
l’élément
unité;,
.. onpeut encore . remplacer toute relation
entre
correspondances birationnelles de (w) en (w’) par une relation
additive
entre points
de.(w)
et’ûne" relation multiplicative entre sealaires.
Pour écrire
facilement ces relations, .On utilisera la formule de permutation
qui
est encore -vraie:É ". T
_ . , ’ ...’l/
. i ’" _
1"/ "/... ’ :
= ::l1 é" "/* Ùj ):=.. I’
il y
a lieu de remarquer.que dans cette formule A est une translation
sur
(
w)
, .mais
queG
gt (A) ..esi
une translation ..§ùé ..là éùbiq.ù’§"- transformée.
de (w) par .
Ces
propriétés permettent
d’établir.uri’ lemne sur .,res, courbes de genre
un
qui
nousservira fréquemment
dans la suite :Lemne.
Si
une
courbe(C)
estde-
genre ùn.(c’est-à-dire ’sl l/1;.
d’une
cubique (wi)
par unecorrespondance birationnelle R), il existe une
infinité
decubique (.w) dont elle peut être déduite’ /11 ’.’");;."°:Il°’
birationnelles.
Les
’ CUbiqUes. ( w ) sont
cellesqui
sontdéfinies .par" ies :,"
..? . ’ ..’/"
forme:
. - ~ . ’l
.. -- : ., .. ,. _ ,_:. , ~ . " " : ] "°i"i_ .t ,
-.._
j’
’ " " .
_ _ ,
.’, .
’ , , :"’’-’ .. ,_ ’"
où À est une constante
complexe
#0°.et’ oà° pi:-et
qjdésignent les coeffi-
cients de
(w1 )
.Les
correspondances R associéçs
.à(w ) sont ...-
....;.=..)F
’
:
)... :
°’-=" ’./
..où L est Ia
correspondance définie
pa,r les formules._
. ,
r
.
‘
_ w
.
,
,
, _,.
et ou une
translation
sur(w1) d’amplitude A arbitraire. (Il est à
remarquer
que lacubique (w) est déterminée
par .plusieurs valeurs diffé-
rentes
de 03BB,
en nombreSïiL)
"
. -
.J
:.:, " ", ’...
’
...’ ’ . ~
.." ’
~" ’,.~/
Démonstration.
La
correspondance :
:, ~-
,
’:, . ’..~.,’~,
admet,
en tant quecorrespondance birationnelle,
un inverse ’ ’:."
qui
est aussi unecorrespondance birationnelle. S’il existe une correspon-
dance birationnelle :
le
produite.
défini et est une correspondant v~
.
~.
,
~ ; _‘- ~
L
D’après les
propriétés rappelées,
l’existenced’une. telle correspondance exige
que
(w)
soit de 1.a formeindiquée.
Onpeut
donc mettre l’équation de (w)sous cette
forme,
déterminer l’une des valeurspossibles
pour À et formerl’homologie 1 correspondante.
L’inverse ~^’ est alors unecorrespondance
;birationnelle. : .
-
’ ~ °
.
’
donc le
produite *.
~.~,~‘’
est défini et est unecorrespondance
birationnellesur
(u~i). D’après
lespropriétés rappelées,
ceproduit
doit être de laforme J. ~A donc ~ est de la forme : .
Mais les
produits
de la forme ~. ~ sont leshomologies 1 correspondant
, aux
différentes
valeurs de Àqui définissent
la mêmecubique (w) ;
donc~ est bien de la forme
indiquée.
2. - Avant d’aborder l’étude des courbes de genre un, il convient de
se poser une
question préliminaire :
comment reconnaître si une courbe(C),
.donnée par une
équation algébrique,
à coefficientscomplexes :
est de genre un
et,
s’il en estainsi,
comment déterminer unecorrespondance birationnelle R qui
transforme(C)
en unecubique (w) ?
Onpeut employer,.-
°
ta
méthode classique
desadjointes passant
par lespoints .multiples
de la’
courbe
qu’on
trouvera dans les traités degéométrie algébrique.
Onpeut
aussiemployer
une méthodeanalogue
à celle que M.Lebesgue employait
.dans ses cours au
Collège
de France pour les courbes unicursales et quej’ai exposée
ailleurs(5).
Cette seconde méthode al’avantage
de n’utiliser que desopérations algébriques
sur les coefficients de la courbe donnée et d’éviter la « résolution dessingularités »
dans le cas despoints multiples
’
d’ordres
supérieurs
à 2. Mais elle est notablementplus délicate
pour les courbes de genre un que pour les courbes unicursales. Aussi nous nel’exposerons
pas ici pour .ne pas alourdirl’exposé.
’
On constate par l’une ou l’autre de ces méthodes que la recherche de
(w)
et de ~exige
engénéral
l’introduction de nombrescomplexes,
même si les coefficients de
(C)
sont tous réels. On peut ainsi obtenir unecorrespondance 3l
à coefficientscomplexes
transformant lacubique (w)
à coefficientscomplexes
en la courbe(C)
à coefficients réels. Il nous faut .. donc étudier les
propriétés
de réalité des courbes(C)
déduites d’unecubique (w)
à coefficientscomplexes par
unecorrespondance
biration- ,nelle ~
à coefficientscomplexes.
Mais une telle courbepeut
n’admettreaucune
équation
à coefficientsréels;
il se pose donc d’abord laquestion :
.à
qu’elle
condition la courbe(C)
déduite de’(w)
par la’corr.esp.ondance
~, pe~ut
elle
êtredéf inie
par uneéquation
àcoefficients
réels ?Pour cela nous utiliserons les
propriétés
desimaginaires conjuguées.
’
Suivant un
langage
commode et courant, nousappellerons ~
êtregéomé-
trique conjugué. »
d’un êtregéométrique ~ (point, courbe,
correspondance,5. Revue Scientifique (article cité à la note 2). ~ ’
...),
l’êtregéométrique 8
obtenu enremplaçant dans
les formulesnition de 8 toutes les constantes par les nombres
imaginaires conjugués ’°""’
sans
changer
les variables éventuelles.D’après
lespropriétés classiques du
calcul des
imaginaires,
lacorrespondance R (imaginaire conjuguée de R) "
transforme la
cubique (w) (imaginaire conjuguée
de en la courbe(C) B
(imaginaire conjuguée
de (C). Deplus, pour.
que(C) puisse être définie , J .
par une
équation
à coefficientsréels,
il faut et il suffitque (6) soit
con- .’’
fondue avec
(C).
En combinant les
propriétés précédentes,
onobtient une
condition’-;:
nécessaire et suffisante pour que
(C) puisse
êtredéfinie par une équation
-à coefficients réels : la courbe déduite dé
(w) doit être identique à
la courbe déduite de
(w) par.
Le lemne duparagraphe
1permet encore
...j~
. de
transformer
cettecondition
en l’ensemble des 2 suivantes : .. _ ..."’. 1" les
coefficients
pet q
de(u~)
vérifient les relations : , - °°~
,’ ,
"...°E
’ ’
2° la
correspondance
estidentique
à. unproduit
de laforme :
..~ = t.. , .
où le coefficient À
de ~
vérifieles
relations : .’
. ’ ..
"
~ -.; "
..
.. On-
peut
reconnaître effectivement si ces dernièresconditions
.. ’vérifiées : : la condition 1
exige
unsimple
calculnumérique sur
tes .. " -;ficients p et q; on
peut
alors déterminer les valeurs de À(en nombre fini)
. °°
.
vérifiant les relations
imposées ;
; on considère ensuite les coordonnées de A- ~ ....comme des indéterminées et on forme le
produit
enfonction
de ’° ’.’ °.ces coordonnées
indéterminées;
; en identifiant lescoefficients de ce produit
avec ceux de R on obtient un
système
derelations entre
lescoordonnées
._ =j~
indéterminées;
la condition 2exige
que cesystème
ait unesolution (et
- ..°’une
seule)
pour une des valeurspossibles
de À. Leproblème posé se
’ °
.".--
trouve ainsirésolu;
nous allons encore montrer que; si lacourbe. (C)
": .q’;
.admet une
équation
à coefficientsréels,
on peutsimplifier sa définition par
""..
le théorème : .
,
.. :...,, ... "’
..
’ "_
,..’. ’’ . ~ " . - -* ’ -.. ’ " ’" ’
Théorème I. ’ .. °. °’ ’ ,’ .. = -
Une
courbe
de genre un àcoefficients
réelspeul
êtredéduite d’une cubique (w) :
à
coefficients réels,
par unecorrespondance birationnelle
Râ; coefficients
complexes,
telleqûte
leproduit .
~,-’ soit une translation sur~tv .~
’Démonstration.
~
-
-
Si .une courbe
(C)
degenre un,
à coefficientsréels,
est définie par unecubique
et unecorrespondance ~
à coefficientscomplexes,
lescoefficients p~ et qi de
(wl)
vérifient la relation t .Il en
résulte
l’existence d’un nombre fini de nombrescomplexes
A tels que :De
plus,
pour l’un de ces nom,bres À, lacorrespondance
vérifie une . identité de la forme : . ’’ ’
où 1
estl’homologie du plan
définie par lesrelations
’: .et où A est un
point
convenablement choisi sur(wl )
..° Or les
règles
de calcul desimaginaires
montrent que, si une relation entre ’êtresgéométriques
estvérifiée,
il en est de même dela
relation obtenue enremplaçant
chacunde
ces êtres par sonimaginaire conjugué.
’
On déduit ainsi de la
relation (1) :
:En
comparant (1)
et(l’),
on obtient encore :ce
qui exige
que leproduit :
.soit
la .correspondançe identique
sur(wi) (puisque
lacorrespondance ~,,
admet un
inverse).
La formule depermutation rappelée
auparagraphe
1permet d’écrire- cé
produit :
, ,Nous avons
rappelé
que lescorrespondances
sur(Wl)
semettent
defaçon
°’unique
sous la. forme J. donc ceproduit
est lacorrespondance
’identique
°sur(wi)
si et seulement si : ..La première
relation (entrehomologies)
estd’ailleurs équivalente
à larelation entre scalaires :
puisque
le groupe deshomologies 1
estisomorphe
au groupemultiplicatif
de leurs coefficients À.
’ ~
.
°
. .- . Considérons alors la
cubique (w)
définie par la relation ~:a~, ..
ou, :
"
Cette
cubique
estbien
de genreun, puisque :
~ .. D’ailleurs
(w)
se déduit de(wi)
parFhomologie plane
nondégénérée ~i
.= , ..~.définie par
les
relations :~
~ ~ w . ,
ou . , ~.. .
’
_’
. Or la relation
(2)
et lesrelations
entre pi, qi, pi, q1 et À montrent que :"
"
Donc les coefficients de
(w)
sont réels dans tous les cas.. v ,.>D’autre
part (C) peut aussi
être déduite de.(w)
par lacorrespondance birationnelle :
Calculons le
produit :
.. " .ou,
d’après
la relation(1) : ’
’ " - ’ :ou encore,
d’après
la formule depermutation :
~ ~ .. ,Or, d’après
la relation(2) :
‘
. ,
’
ce
qui
montre que leproduit :
,’
,
est
la correspondance identique
sur(w).
Donc leproduit
~. ~-’ * est unesur
(w).
’ ’3. - Abordons maintenant le
problème
essentiel : reconnaître s’il existe despoints
réels sur unecourbe (C)
de un donnée.Si la courbe
(C)
n’admet pasd’équation
àcoefficients réels,
lespoints
reéls de(C)
fontpartie
de son intersection avec sonimaginaire conju- guée (C) ;
or cette intersection est formée d’un nombre fini de.points qu’on peut
obtenir effectivement et dont onpeut
reconnaitre si certains sont réels.Nous considèrerons alors seulement le cas où
(C)
admet uneéquation
à coefficients
réels. D’après
le théorème1,
onpeut
supposer que(C)
est définie par unecubique (w)
à coefficients réels et unecorrespondance birationnelle ~
telle que : .~
où A est un
point
convenablement choisi sur(w). Remarquons
que la. relation
précédente
et la relationimaginaire conjuguée :
’
entraînent
que leproduit :
°
est la
correspondance identique
sur(w),
donc encore que :Cette dernière relation
exprime
que lespoints imaginaires conjugués
A et A sont
opposés
sur(m),
c’est-à-direalignés
avec lepoint
« nul »sur cette courbe
qui
est lepoint
à l’infini dans la direction deOy;
comme(w)
estsymétrique
parrapport
àor,
cette conditionexprime
encore~~te
ces
points
sontsymétriques
parrapport
à Ox. , -~ Onpeut
aussi utiliser lefait que Pu est une fonction
paire
et V’u une fonctionimpaire
de u. -Il en résulte que A et A ont une abscisse commune, donc
réelle,
et des ordon-nées opposées, imaginaires
pures. Il nous sera commode dans la suite d’associer aupoint
A lepoint
A’ réelqui
s’en déduit parl’homologie :
il est situé sur la
cubique (w’) :
: .’ Nous allons chercher les
points
réels de (C) en cherchant leursimages
sur
(t~).
Il y a lieu de remarquer que certainspoints
de (C)échappent
àcette méthode : ceux dont le transformé dans R-1 n’est pas déterminé -
ou
qui
admettentplusieurs paramètres elliptiques
- c’est-à-dire lespoints multiples.
Mais onpeut
obtenir directement cespoints, qui
sont ennombre fini, par des
opérations algébriques
et reconnaître si certains d’entre eux sont réels. Nous chercherons donc seulement lespoints
réelssimplels
sur (C) en démontrant le théorème : .’
’
Théorème 2...
Si 4 p.3 + 27 q2 > 0,
la
courbe (C) contient despoints réels simples;
si 4 p3"+
27q2 0,
la courbe (C) contient ou nondes points réels simples
suiva.nt que le
point
réel A’ associé à la constante A ,de latranslation
est situé sur la branche
infinie
ou sur labranche fermée’
de lacubique (w’).
’Démonstration.
’ .’
Pour
qu’un point
M de(C)
soitréel,
il faut et il suffitqu’il
soitidentique
à son
imaginaire conjugué. Puisque
M estsimple,
il a uneimage unique
Nsur
(w)
(transformé de M dansR-1)
et. leconjugué M
de M est letrans-
formé de N dans 3l. La condition
nécessaire
et suffisante pourque M
soitréel
peut
donc s’écrire .:1
.
ou encore,
d’après
la relation(1 ) :
..
au enfin :
,Si u
désigne l’argument elliptique
de N et a celui deA,
cette relation estéquivalente
àl’égalité :
.au module
près
despériodes.
Or u - u est un nombreimaginaire
pur, .puisque
le nombreimaginaire conjugué
u - u est sonopposé.
Inversement, ,tout nombre
imaginaire
pur bi est de laforme :
.Une condition nécessaire et suffisante pour
qu’il
existe despoints
réelssur
(C)
est donc quel’argument elliptique
a de A soit un nombre.imagi-
.naire pur
au moduleprès
despériodes.
Commel’argument elliptique
de A’ a_ est
égal
àa’ = a ,
cette condition est encoreéquivalente
à celle quel’argument elliptique
de ’A’ sur(w’)
soit un nombre réel.On est ainsi
ramené ,à
unproblème classique
en théorie des fonctionselliptiques; reconnaître
siun ..point réel
A’ sur unecubique (u~’)
à coeffi-cients réels admet un
argument elliptique
réel (au moduleprès
des ,périodes ) .
La théorie des fonctionselliptiques
montrequ’il
fautdistinguer
2 cas suivant le
signe de
laquantité
4p’3
+ 27.q’’2 =
4 pB + 27q2 :"
, . 1" si4.pa + 27 ,~Z
> 0, lespériodes principales .
2~ et 2~’ de(w’ )
sont/ imaginaires conjuguées;
lapartie
réelle de cette courbe estcomposée
seule branche formée par lespoints
dontl’argument elliptique
estréel
(au
moduleprès
despériodes) ;
~
’
.
~
.
’
2° si
4 p3 + 27 q2 0,
lespériodes principales
de(w’)
sont, l’une2r~~~
réelle,
l’autre 2w’imaginaire
pure;. lapartie
réelle de(w’)
estcomposée
d’une brancheinfinie
formée par lespoints
dontl’argument elliptique
estréel et d’une branche fermée formée par les
points
dontl’argument ellip- tique
est la somme de lademi-période 03C9’
et d’un nombre réel(au
moduleprès
°
des
périodes ) .
’
~
’
’
’
Ce
qui
démontre le théorème."
4. - Nous allons encore
compléter
les résultatsprécédents
enrépar-
"
tissant les courbes de genre un en classes de
courbes qui
se déduisent lesunes d.es autres
par
descorrespondances
birationnelles à coefficients réels., Démontrons d’abord’ le théorème : .
Théorème 3. , ,
"
Si
4 pa’
+ 27q2 > 0,
la courbe(C) peut
être déduite de lacubique (w)
,par une
correspondance
birationnelle àcoe f f icients
réels.’
Démonstration.
°
.
Nous
avons vuque,
dans ce cas, il existe sur (w) despoints qui
vérifient la relation
symbolique (4).
Choisissons l’un d’entre eux que nousappelons
B et formons leproduit
~,* =~,;
ceproduit
est encoreune correspondance
birationnelle entre(w)
et(C).
Deplus,
la relation(1)
montre
: ,’
Or le
produit
~ , ~, est la translation sur(w) d’amplitude
B + A et. cette
amplitude
est encoreégale
à Bpuisque
B vérifie la relation(4).
Donc :Ce
qui
montre que les’ coefficients de 5K* sont réels et démontre le théorème.Une
correspondance
birationnelle à coefficients réels entre 2 courbestransforme
lespoints
réelssimples
de l’une en lespoints réels. simples
de l’autre. Si4ps+27~0 ~
si A’ est sur la branche fermée de(C)
ne contient pas depoint
réelsimple, d’après
le théorème2;
donc il nepeut
être déduitpar
unecorrespondance
birationnelle à coeffiicients réels de(w) qui
contient despoints
réelssimples.
Nous allonspréciser
ce.résultat :
~
’
Théorème 4. , ...
~
Si
~4 p~a + 27q~
0, les courbes (C)qui correspondent
auxpoints
A’de la branche
infinie
de (w’)peuvent
être d’éduites de (w) par des corres-pondances
birationnelles’ àcoefficients
réels et cellesqui .correspondent
aux
points
A’ de la branchefermée de
(w’)peuvent
être déduites de l’une d’entre elles(Cl)
par descorrespondances
birationnelles àcoeffiéients
réels. ’ ’ .
Démonstration, .
La démonstration dû théorème 3 reste valable pour les courbes
(C) qui correspondent
auxpoints
A’ de la branche infinie de(w’ ) puisqu’il existe,
dans ce cas, despoints
de(w)
vérifiant la relation(4).
Cequi
démontre lapremière partie
du théorème.Considérons maintenant 2. courbes
(Ci)
et(C) correspondant
à 2points A’~ et
A’ de la branche fermée de(w’ ) .
La différence A’- A’1
est °.un
point
de la branche infinie de(w’ ) ,
car sonargument elliptique
estréel.
(C’est
la différence de 2 nombres de la forme : w’ + un nombreréel,
aumodule
près
despériodes.) Donc ,il
existe sur(w)
despoints qui vérifient
"la relation: ~ ’ ’
Choisissons
l’un
d’entre eux B et formons le produit : ’’
.
’ ’
c’est une
correspondance
birationnelle entre(Ci)
et(C).
Deplus,
la . -relation
(1)
montre que : : .Mais le
produit
Sa. ‘~~ est une translation sur(H?) d’amplitude
.~~- B
qui
estégale
à B, puisque .B vérifie la relation(5).
. Donc : .Ce
qui
montre que lacorrespondance
*â
sescoefficients
réels et démontre.le
théorème.
’~
:
’
, ,
,
Il reste encore
à
savoir s’il existe effectivement des courbes de genre°
un
sanspoint
réelsimple
et à construire desmodèles,
detelles
courbes. ...On obtient de telles courbes notamment dans l’étude de la réduction
des
~
intégrales elliptiques (~).
On est en effet conduit àremarauer
ouen’a pas de
butions
réelles siR4
est unpolynome
du 4degré
constam-ment
positif,
c’est-à-dire dont les 4 racines sont toutesimaginaires
et dont, le coefficient de x4 est
positif (un
telpolynome R4
neçonduit
pas à uneintégrale elliptique
dans lechamp réel).
Une des méthodes de réduction‘
des
intégrales elliptiques
permet encore d’associer desquartiques
de la formeprécédente
à toutecubique (w)
telleque 4 p3
’+ 27 q~ > 0.On
est eneffet conduit à considérer la courbe définie par la
représentation elliptique :
.où a est une
constante;
cettecourbe
admetl’équation :
... - .
,
6. Voir Baire, loc. cit., pp. 330-34.
"
~ ,’ .
,
»
"
.
Il suffit de
changer
X en iX, Y en iY et a en =- a pour obtenir une courbede la forme voulue : .
On choisit a de manière que va soit réel et que
V’a
soitimaginaire pur,
donc que le
point
Ad’argument elliptique
a sur(w)
vérifie la relation(3).
Cette courbe
(CA)
admet lareprésentation elliptique :
Il en résulte que
(Cc A) peut
être déduite de(w)
par lacorrespondance
birationnelle .
où « et
f3 désignent
les coordonnées ,dupoint
de (w )d’argument elliptique
a..
Or,
enremplaçant
u par u + a = u - a(puisque
Avérifie
la relation(3)
et en. utilisant des formules
classiques en
théorie des fonctionsellip- tiques (7),
on obtient lareprésentation :
,qui
autre que lareprésentation imaginaire conjuguée
de lareprésen-
tation
primitive.
Il en résulte que : -donc
(CA)
est associée à lacubique
(w) et aupoint A
sur(w)
au sens du théorème 1.Il suffit
alors de choisir ’A de manière que A’ soit sur la . branche fermée de(w’)
pour obtenir une courbe de genre un sanspoint
°
. réel associé à
(w).
"Si on
désigne,
suivant l’habitude par el, e2, e,3 les3
racines (toutes réelles) de l’équation :rangées
dans un ordre tel que : ...le
point
- e2, 0 est sur la branche fermée de~w’ ) .
On peut donc choisir~a = e2,
0;
; la cou.rbe(CE2) correspondante
est laquartique :
7. Voir Baire, loc. cit., p. 309, formule (7). , .