A NNALES DE L ’ UNIVERSITÉ DE G RENOBLE
F. C HATELET
Sur l’arithmétique des courbes de genre un
Annales de l’université de Grenoble, tome 22 (1946), p. 153-165
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Sur
l’arithmétique des Courbes de genre
un(1)
par F. CHATELET
(Lyon).
Une des
questions
essentielles de la théorie des nombres est la recherche despoints
rationnels(c’est-à-dire
despoints
dont lescoordonnées sont des nombres
rationnels)
sur une courbe donnée à coefficients rationnels. Cettequestion
a étécomplètement
résoluepour toutes les courbes de genre o
grâce
aux travaux de Poincaré,Hilbert et
Hurwitz(~).
Ces auteurs ont ramené le casgénéral
descourbes de genre o au cas des
coniques qui
avait été traité aupara- vantpar Lagrange
et Gauss. Mais pour les courbes de genrepositi
on ne connaît encore dans cette voie que des résultats fort
incomplets.
Sans
prétendre
traiter ici le casgénéral
des courbes de genre un,je
vais exposer à ce
sujet
un résultatpartiel
inédit.On
peut décomposer
leproblème
despoints
rationnels sur unecourbe
(C)
de genre un en deuxproblèmes
successifs : unproblème
d’existence, reconnaître s’il existe sur
(C)
au moins unpoint
ration-nel ;
dans le cas où lepremier problème
se résout parl’affirmative,
un
problème
de détermination, trouver une méthodequi permette
d’obtenir effectivement tous ces
points.
Or il existe unecatégorie spéciale
de courbes de genre un pourlesquelles
leproblème
d’exis-tence est immédiatement résoluble : les
cubiques
de la forme nor-male de Weierstrass
Une telle courbe
possède
un seulpoint
à l’infini dont les coor-données
homogènes
0,1, o sont rationnelles etqui doit,
en consé-9
(1) Mémoire présenté à la séance de la section rhodanienne de la Société mathématique
de France tenue à Grenoble le rg mai 1946. Pour tout ce qui concerne la bibliographie de
ces questions, on peut consulter l’ouvrage de Th. SKOLEM : Diophantische Gleichlungen paru dans la collection des «Ergebnisse der Math... )) (Berlin, 1938).
quence, être considéré comme un
point
rationnel à l’infini. Il estclassique
d’utiliser lespropriétés
de ces courbes dans leproblème
dedétermination de la
façon
suivante.On sait
qu’une
courbe de genre unpeut
être ramenée par une transformation birationnelle de courbe à courbe ~ à la forme nor-male de Weierstrass.
(Ce qui
revient à dire que(C) peut
êtrerepré-
sentée
univoquement
par des fonctionselliptiques,
ces dernièrespouvant
êtreexprimées
en fonctions rationnelles d’uncouple
defonctions
pu
et~’u
deWeierstrass.)
Un résultat de PoincaréC) pré-
cise que, si on connaît sur
(C)
unpoint
rationnelsimple Mo,
il estpossible
de construire J, de manière que ses coefficients soientrationnels;
lacubique
de Weierstrass(W)
déduite de(C)
par R, a, àfortiori,
tous ses coefficients rationnels. Une tellecorrespondance
entre
(C)
et(W)
transforme lespoints
rationnels de(C)
en ceuxde
(W)
et inversement. De telle sorte que leproblème
de détermi- nation sur(C) peut
se ramener auproblème
de déterminationsur
(W).
Dans le cas où le
problème
d’existence sur(C)
ne se résout pasimmédiatement,
on nepeut
utiliser les résultatsprécédents.
J’ai puétablir néanmoins le théorème suivant dont on trouvera la démons- tration en annexe :
Théorème r - On
peut toujours
construire lacorrespondance
Wude manière que la
cubique
de Weierstrass(W)
déduite de(C)
par ~, ait tous sescoefficients rationnels,
ceux de J~, étant engénéral algé- briques.
La
correspondance Ji,
ne transformeplus
lespoints
rationnelssur
(C)
en ceux de(W).
Maisje
vais utiliser lacubique (W)
ainsiconstruite dans le
problème
d’existence sur(C)
et montrer que ceproblème
estéquivalent
à unproblème
concernant lespoints
ration-nels sur
(W).
De telle sorte que l’ensemble duproblème
despoints
rationnels sur les courbes de genre un sera ramené à des
problèmes
concernant les seules
cubiques
de Weierstrass.Pour
cela, j’utilise
une méthodeanalogue
à cellequi
m’apermis,
dans ma thèse
(3),
degénéraliser
les résultats de Poincaré et Hilbert pour les courbes de genre o à certaines variétés unicursalesd’un
(2) H. POINCARÉ. Sur les propriétés arithmétiques des courbes algébriques. J. de math.,
5e série, t. 7 (1901), p. 161-233.
(3) Variations sur un thème de Poincaré, Annales scient. de l’École norm. sup., 3e série,
t. 61, 1944, p. 249-3oo.
espace à
plus
de 2 dimensions. Cette méthodeemprunte
des idéesdues à E. Galois et fait
appel
à la notion de groupe de Galois d’un corps de nombresalgébriques.
Je choisis un corps normal
(ou galoisien) qui
contienne tous lescoefficients de la
correspondance
81,. Jedésigne
par n ledegré
de cecorps et
je numérote,
dans un ordre d’ailleursquelconque,
de 1 à nles
éléments ci
du groupe de Galois G de k. De telle sortequ’un élément i
de ce groupepeut
être déterminé par son indice i. Jepuis remplacer
maintenant chacun des coefficients de a, par son transformé dans l’élément ci. Comme les coefficients de(C)
et ceuxde
(W)
sont tousrationnels, j’obtiens
encore unecorrespondance
birationnelle entre
(C)
et(W)
queje désigne
par i etque j’ap- pelle
ièmeconjuguée
de ~,. Leproduit
decorrespondances (~)
est alors une
correspondance
birationnelle entre(W)
et elle-mêmeà coefficients dans k.
J’appelle
encore ièmeconjuguée
d’unpoint
N à coordonnées dans k lepoint
N(’l dont les coordonnées sont les transforméesdans cri
decelles de N. Si M est un
point
rationnel sur(C),
la correspon- dance transforme cepoint
en unpoint
i~= IJI(M)
sur(W)
à coor-données
dans k ;
le ièmeconjugué
N(’) de N est lepoint ffi(O(M)
trans-formé de M dans a~‘~. Ainsi NW est un
point
sur W queje puis
déduire de N :
De
façon plus précise,
lesystème
de relations :où N est un
point
arbitraire sur(W)
à coordonnées dans k, estéqui-
valent au suivant
Ce dernier
exprime
que lepoint M -- a-(N)
sur(C)
à coor-données dans k est
identique
à tous cesconjugués,
donc est ration-nel. Ainsi le
problème d’équivalence
sur(C)
estéquivalent
à celuide l’existence d’une solution pour le système :
(4) Les produits de correspondances, ou plus généralement d’opérateurs, sont notés ici
dans l’ordre de gauche à droite.
J’ai bien ramené le
problème envisagé
à la résolution d’un sys- tèmed’équations
dont l’inconnue est unpoint
N sur(W).
Mais cepoint
n’est pas unpoint rationnel,
seulement unpoint
à coordonnées dans k. C’estpourquoi je précise
encore et transforme lesystème précédent.
Tout d’abord
je
remarque l’ensemble des ncorrespondances ~~l
n’est pas
quelconque,
mais que cescorrespondances
sont liées entreelles par des « relations de
compatibilité » analogues
à des relations du même nom obtenues dans ma thèse.Théorème -9. - La
correspondance ak
déterminée par leproduit
6,ç == c . 6i dans le groupe de Galois G se déduit des
correspondances ai
etaJ
par la relation decompatibilité
:II
~~k
--hi . a~~t>.
(La
démonstration se trouve enannexe.)
,
Je
précise
ensuite la forme de lacorrespondance t)i
à l’aide de la théorie des fonctionselliptiques.
En tant quecorrespondance
bira-tionnelle entre
(W)
etelle-même,
ellepeut
être définie par une relation entrel’argument elliptique
u d’unpoint
arbitraire N sur(W)
etl’argument elliptique
ui du transformé de N dansI)i.
Lathéorie des fonctions
elliptiques
nousapprend
que cette relation estde la forme ~:
III u~ === E~u + ci
où ci est une constante et où ~i est
l’une
despuissances
de - i siA et B sont différents de o, de
l’imaginaire principale
1 siA ~ o
etB == 0,
del’imaginaire
- J telle que J3 == i si A == o, etB =1= o.
Enfin la
correspondance ahi a
ses coefficientsdans k;
cequi exige
que E~ soit un nombre de
k,
ainsi que les coordonnées dupoint Ci
dont
l’argument elliptique
sur(W)
est ci.Il m’est commode
d’introduire,
à la manièreclassique,
la notionde somme entre
points
de(*W):
la somme de 2points N1
etN~
de(W)
est le
point
de(W)
dontl’argument elliptique
est la somme desarguments elliptiques
deN1
et deN2.
Le théorème d’addition des fonctionselliptiques
montre que les coordonnées de la sommeNi + N2
peuvent
êtreexprimées
rationnellement en fonction de celles deN
et de
N~.
Enparticulier
siNi
etN,
sont despoints
rationnels sur157
(W),
leur sommeilT1--f- N2
est unpoint
rationnel. La relation III est ainsiéquivalente
à la suivante :où Si
est une despuissances
de la transformationplane :
et où
Ci
est lepoint
de(W)
dontl’argument elliptique
estCi.
De telle sorte que le
système
1 est encoreéquivalent
au suivant :Enfin la relation de
compatibilité
II estéquivalente
à la suivante :qui
sedécompose
en l’ensemble des 2 relations :En utilisant la
première
des relationsIl’, je
montre alors :Théorème 3. - Il est
toujours possible
de construire lacubique (W)
et lacorrespondance &
de manière que chacune des correspon- dancese,,
soit lacorrespondance identique:
:(La
démonstration de ce théorème se trouve enannexe.)
Quand
cette condition estremplie, je
dis que lacorrespondance ~,
est
paire (~).
Lesystème
l’ sesimplifie
alors de lafaçon
suivante :Les relations de
compatibilité
Il’ se réduisent à la seule relation :En
ajoutant
les relations Il’qui correspondent
à une même valeur de i et aux différentes valeursde j, j’en
déduis encore :(~) Voir à ce sujet ma note aux Comptes Rendus : Points rationnels et classification des
cour°bes de genre un. Comptes Rendus Acad. Scien., t. Zo6 (1938), p. 1532.
n
où C
désigne
la somme C - 2;Cj
et oùnCi désigne,
à la manièrej~i
classique,
la somme de npoints identiques
àCi.
En vertu du théo-rème d’addition des fonctions
elliptiques,
les coordonnées dupoint nCi
sont des nombres dek,
comme celles dupoint Ci.
Ce
qui
montre que C vérifie lesystème :
IV
N(i> -- - nCi --- N, (i _-_
i, ...,n)
déduit du
système
1" enremplaçant chaque Ci
par -nCi.
Il estalors facile de ramener la résolution
complète
dusystème
IV à larecherche des
points
rationnels sur(W).
Il suffit de chercher la condition vérifiée par lepoint
P == N -C,
où N est une solutionquelconque
dusystème IV ;
elle s’obtient enremplaçant
N par C + P dans cesystème.
En tenantcompte
du fait que C vérifie ce mêmesystème IV,
la condition s’écrit :pc> ~
P, (i
-- i , .2, ...,n).
Ce
qui exprime
une condition nécessaire et suffisante pour que P soit unpoint rationnel,
de telle sorte que les solutions dusystème
IVsont les sommes C
+ P,
où P est unpoint
rationnel sur(W).
Or toute solution N du
système
1"engendre
une solution du sys- tèmeIV,
à savoir - nN. Cette dernière doit être de la forme C -t-P,
donc N est de la forme -C + p
et lesystème
1" est encoreéquiva-
lent au
système
suivant : nJ’ai bien ainsi ramené le
problème
d’existence sur(C)
à l’étuded’un
système d’équations
dont l’inconnue est unpoint
rationnel Psur
(W). Remarquons
quel’expression C n P ne désigne
pas un
point
sur(W)
mais n~points
distincts dont les coordonnées ne sont pas engénéral
dansk,
mais dans une extension dedegré
n2.(Les arguments elliptiques
de ces n2points
se déduisent de l’un d’eux par addition des différentsquotients
par n despériodes
depu.)
Lesystème
1"exige
que l’un au moins de ces n2points
ait ses coor-données dans
k ;
deplus l’expression
dupremier
membre de 1"’d, . l ..’ . , d 1 d, ..
de +
P .désigne
lepoint
aemeconjugué
de la détermination de+ P
nqui
159
figure
au second membre et non d’unequelconque
des détermina-tions de cette
expression.
Enfin le fait que C -~--~ P vérifie le sys- tème IV ne suffitpas
pour que P vérifie lesystème I"’ ;
il entraîneseulement que P vérifie l’un des
systèmes
déduit dusystème
1" enremplaçant chaque Ci
par la somme de celui-ci et d’unpoint
de(W)
dont le
produit
par n est nul.(L’argument elliptique
de ce dernierpoint
est lequotient
par n d’unepériode
depu,
maispeut
ne pas être unepériode.)
J’ai ainsi démontré le :
Théorème h. - Pour
qu’il
existe sur(C)
unpoint
rationnel, ilfaut
et il
suffit qu’il
existe sur(W)
unpoint
rationnel P tel que: :10 Les coordonnées de l’un au moins P’ des
n2 points
C+ P
sontdans k
;n
20 P’
vérifie
lesystème
de relations: : -PI(i) -- Pl - ci, (i --
1, 2,..., n).
.Je
précise
encore que la connaissance d’une base de Mordell-Weilsur
(W) permettrait
de reconnaître s’il existe sur~W)
un telpoint
Pimpliqué par le
théorème4.
Onsait,
eneffet, lorsque
P estchoisi,
reconnaître s’il vérifie les conditions de ce théorème l~ : les coor- données du
point
P’sont solutions d’unsystème d’équations
à coeffi-cients dans k
qu’on
sait former àpartir
des coordonnées de P etqui
est de
plus équivalent
à une seuleéquation
ne contenantqu’une
inconnue ;
pourpouvoir
reconnaître si P vérifie les conditions du théorème 4, ils’agit
donc de reconnaître si cette dernièreéquation
est réductible dans k, s’il
figure
un facteur linéaire dans ladécompo-
sition et de former ce
facteur ;
toutes cesopérations peuvent
se fairepar la méthode
classique
dedécomposition.
d’unpolynome
en fac-teurs irréductibles dans un corps de nombres
algébriques.
Les diffi-cultés
d’application
du théorème 4proviennent
en fait de cequ’on
ne connaît pas les
points
rationnels P sur(W)
et que d’ailleurs cespoints
sont, engénéral,
en nombre infini.Or Mordell et Weil
e)
ont montréqu’il
existe surchaque cubique
de Weierstrass
(W)
à coefficients rationnels un ensemble fini depoints
rationnelsPl, P2,
...,P,.
tel que toutpoint
rationnel sur(W)
(6) L. J. MORDELL. On the rational solutions... Proc. Cambridge Philos. Soc., t. 21 (1922), p. 16g-i7i et A. WEIL. Sur un théorème de Mordell. Bull. Sci. math., 2e série,
t. 54 (ig3o), p. 182-igt.
peut
être mis sous la forme :où at, a2, ..., ar sont des entiers rationnels
positifs
ounégatifs.
L’ensemble
P1, P2,
...,P. est appelé
une base de Mordell- Weil sur(W)
etpermet
d’obtenir tous lespoints
rationnels sur(W)
par desopérations
rationnelles(en
nombreinfini).
Le théorème de Mordell- Weil ne résout pascomplètement
leproblème
de détermination sur(W),
car il ne donne pas de méthode pour déterminer effectivementune base de Mordell-Weil sur
(W).
Or si les conditions du
théorème 4
sont vérifiées par lepoint :
elles le sont aussi par tout
point qui
s’en déduit enajoutant
aux dif-férents ai
desmultiples quelconques
de n. Car cela revient àajouter
à P un
produit nQ
d’unpoint rationnel Q
par n, cequi
ne modifiepas les conditions du théorème 4. Mais
parmi
ces différentspoints,
il en existe un
qui appartient
à l’ensemble fini des n2points :
pour
lesquels :
Pour reconnaître si les conditions du théorème
4
sont vérifiées par l’un despoints
rationnels sur(W),
il suffit donc de reconnaître si elles sont vérifiées par l’un des n2points précédents.
La connais-sance d’une base de Mordell-Weil sur
(W) permettrait
de former cesn2
points
et, parsuite,
de reconnaître si l’un d’eux vérifie ces con-ditions,
par un nombre finid’opérations rationnelles,
donc de résoudre effectivement leproblème
d’existence sur(C).
Ainsi les
problèmes
d’existence et de détermination sur les courbes de genre un à coefficients rationnels sont ramenés à la seule déter- mination des bases de Mordell-Weil sur lescubiques
de Weierstrass.ANNEXE.
Démonstration du théorème r .
Il est
toujours possible
de construire sur(C)
unpoint simple Mo
à coordonnées
algébriques.
Parexemple
enprenant
l’intersection de(C)
et d’une droite à coefficients rationnels nepassant
par aucunpoint multiple
de(C),
il est facile d’éviter lespoints multiples
puisqu’ils
sont en nombre fini. Jedésigne par k
un corps normal contenant les coordonnées deMo
et par n sondegré.
Commeprécé-
demment
ie
numérote de T à n les éléments du groupe de Galois G de k. La construction de Poincarépermet d’obtenir,
àpartir
deMo,
une
correspondance
birationnelle~1
entre(C)
et unecubique
deWeierstrass
(W1)
tels que les coefficients de~,1
et ceux de(W1)
soient des nombres de k.
Je construis la ième
conjuguée
de lacorrespondance 6lf ;
elle trans-orme
(C)
en la ièmeconjuguée (WJ(i)
de(WJ.
C’est dire que si(WJ
est définie parl’équation :
(vVJ(i) peut
être définie parl’équation :
Mais le
produit
descorrespondances J~’L i ~ . i,iz>
définit une correspon- dance birationnelle entre(W1)
et(W,)(i).
Or la théorie des fonctionselliptiques
montre que l’existence d’unecorrespondance
entre ces2
cubiques
entraînel’égalité
de leurs modules :Le nombre de k: :
est par suite
égal
à chacun de ses nconjugués ; d’après
un résultatclassique
de la théorie deGalois,
il en résulte que m est rationnel.Il est alors facile de trouver 2 nombres rationnels A et B tels que
En effet toutes les solutions de cette
équation diophantienne
sont lescouples
de nombres :où ), est un nombre rationnel arbitraire. Je choisis l’une de ces solu- tions et
je
forme lacubique (W) :
La théorie des fonctions
elliptiques
montre quel’égalité:
suffit pour que
(W) puisse
se déduire de(W1)
par une transforma- tionhomographique ~
duplan qui
détermine unecorrespondance
birationnelle entre
(WJ
et(W).
Le
produit
decorrespondances ffi-t.;ae
-- . est alors une corres-pondance
birationnelle à coefficients dans ~ entre(C)
et lacubique
de Weierstrass
(W)
à coefficients-rationnels ;
cequi
démontre lethéorème i.
Démonstration du théor°ème -9.
Il suffit de
reprendre
la définition de lacorrespondance t’~~,t :
:et de transformer son
expression
de lafaçon
suivante :Puisque
71, -- c~. . 61, leproduit :
est encore
égal
à :De telle sorte que :
Démonstration du théoèmee 3.
Je suppose avoir construit par la méthode du théorème i une
correspondance ~, qui
ne vérifiepeut-être
pas le théorème 3. Je vais en déduire unecorrespondance paire
R’ entre(C)
et unecubique
de Weierstrass
(W’)
à coefficientsrationnels,
engénéral
différentede
(W).
La
correspondance
~V queje
vais construire sera unproduit
ÉR/:==
~, . Q,
où ~ est unehomographie
de la forme :dont le coefficient A est un nombre
algébrique différent
de o queje
vais déterminer. On sait
que ~
transforme(W)
en unecubique
deWeierstrass
(W’) ;
la théorie des fonctionselliptiques
montre d’ail-leurs que si 2
cubiques
de Weierstrass se déduisentl’une
de l’autre par unecorrespondance birationnelle,
il existe une infinité de tellescorrespondances
dont une au moinspeut
être déterminée par unehomographie plane
de la formeprécédente.
-Il est d’abord
nécessaire,
pour ladémonstration,
que Bi,’ trans- forme(C),
doncque ;ae
transforme(W)
en unecubique (W’)
à coeffi-cients rationnels. Or les coefficients de
(W)
sont :A’
-- A~,1~,
B’ -- Bas.La condition est donc
que ).2
soit rationnel siA ~ o, B =/-- o,
que ?~~soit rationnel si
A o, B = o, que ).6
soit rationnel si A = o,B =1= o.
Si cette condition est
réalisée,
leproduit :
~’t7i
=r ’ 1 . JL’~L) ~ 1 . ~IL 1 . cD (i) ~Q~i) - ~-1(Ir.
(f(i)est une
correspondance
birationnelle entre(W)
et elle-même. Jepuis
alorsexprimer a
eti
suivant des formulesanalogues
àIII’ ;
j’obtiens
ainsi :On sait d’ailleurs que les
homographies
de la forme L transforment la notion de somme sur(W)
en la notion de somme sur(~T’) ;
cequi permet
encore d’écrire la relationprécédente :
J’en déduis notamment:
V
et-(f-l - l(Ji
((’(i)y ’i - , .
ei.
£(i).Or les
correspondances ~l
sontdes
casparticuliers
deshomogra- phies
~, casparticuliers
pourlesquels
le coefficient ), est l’un des nombres --~- i, - i,-)-1, I,
--~- J, - J, --i-J2,
_ Jz. Je remarque deplus
que leproduit
deshomographies :
est une
homographie
de la même forme déterminée par le coefficient),i),2. (En particulier
ceproduit
estcommutatif.)
Jedésigne par e~
etei les coefficients des
homographies
et0i’
La relation V entre164
correspondances
est ainsiéquivalente
à la relation entre scalaires :D’autre
part
la relation decompatibilité :
est
équivalente
à la relation entre scalaires :En
additionnant
entreelles,
les relations ainsi obtenues et correspondant
à une même valeur de i et aux différentes valeurs dej, l’obtiens:
où E
désigne
la somme Afortiori, j’en
déduis :- 1 i
où a est un entier rationnel
quelconque.
Comme ei estégal
à i pouroc === 2 si
A~o, B=,Éo,
pourx=/ si A =1= 0, B===o,
pour oc === 6 siA = o, B =~ o,
cette dernière relation montre que lapuissance correspondante
de E est un nombre rationnel. Donc si E est diffé-rent de 0,
j’obtiens,
en choisissant~, -- E,
unecorrespondance A qui
transforme(C)
en unecubique
de Weierstrass(W/)
à coefficients rationnels et pourlaquelle ;
Ainsi les
correspondances
sont toutesidentiques
â l’unité et lacorrespondance
il’ estpaire
ainsi queje
l’avais annoncé.Lorsque
E estégal
à o, le raisonnementprécédent
ne convientplus
car il conduit à unehomographie ~ dégénérée qui
ne définitpas une
correspondance
birationnelle. Mais il estpossible
de tournercette difficulté de la
façon
suivante.J’appelle
A la somme :où 0 est un nombre arbitraire de ~. Des relations de
compatibilité
entre e~,
je
déduis que :De telle sorte que A vérifie les mêmes relations que E et que le rai-
sonnement
précédent
est encore valable enremplaçant E par
A. Oril existe certainement des valeurs de A différentes de o. En
effet, je
choisis pour 0 un nombre
primitif
de k etje
forme les n sommes :Le
système
de scalairesA, ~2,
...,An
se déduit dusystème
de sca-laires el e~, ..., e" par une substitution linéaire dont le déterminant n’est autre que le discriminant de@. Comme ce discriminant est dif- férent de o par suite du choix de 0 et que tous les e, sont différents de o, l’un au moins de