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Submitted on 1 Jan 1909
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Sur les relations entre le magnétisme et la torsion
Jules Pellet
To cite this version:
Jules Pellet. Sur les relations entre le magnétisme et la torsion. J. Phys. Theor. Appl., 1909, 8 (1),
pp.110-117. �10.1051/jphystap:019090080011001�. �jpa-00241435�
110
VI. Les principaux résultats de cette étude sont expliqués par la théorie de l’ionisation par chocs des molécules de l’intervalle
explosif.
’Novembre 1908.
SUR LES RELATIONS ENTRE LE MAGNÉTISME ET LA TORSION (1);
Par M. JULES PELLET.
1
Wertheim et Matteucci ont étudié les premiers l’influence de la torsion sur les barreaux de fer doux aimantés. Plus tard, en 1858, Wiedemann étendit leurs recherches aux barreaux d’acier et découvrit t l’influence de l’aimantation sur les barreaux tordus. J’ai été amené récemment à reprendre l’étude expérimentale de ces phénomènes, et j’ai p~~ mettre en évidence quelques particularités du nickel et des
aciers au nickel.
Matteucci (2) a découvert qu’il se produisait des courants induits
dans un barreau aimanté longitudinalement et soumis, à la torsion.
Il n’avait opéré que sur le fer, et plus tard Fleeming Jenkin et Ewing (3) ont montré qu’il avait indiqué inexactement le sens de ces
courants. En réalité, si l’on tord dans le sens d’une vis des fils de fer aimantés les courants d’induction obtenus sont dirigés dans ces fils
du pôle nord au pôle sud. Avec un dispositif à peu près semblable,
mais plus précis, j’ai pu constater que des fils de nickel donnaient lieu aux mêmes phénomènes ; mais, dans les mêmes conditions, les courants obtenus sont toujours en sens contraire de ceux que donne le fer, et ils sont légèrement plus intenses.
Avec quatre échantillons d’aciers au nickel dus à M. Guillaume et dont les teneurs en nickel variaient entre 23 et ~~~ 0/0, j’ai obtenu
dans tous les cas des courants de même sens que ceux dus au fer.
Le physicien allemand Braun (1) a découvert en 1889 qu’une spi-
( 1) Travail fait au Laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Mont-
pellier.
(2) de Chimie et de Physique, t. LIIJ, 18J~, p. 3~~.
(3) Fleming JE-.B-kiN et cle Phys., 2e série, t. 1, p. 333 ; 1882.
(4) BRAUN, J. de t. IX, 1,N90; et H’¿eden7,l1nnS Annalen, t. XXXYetXXXYIlT, 1889.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019090080011001
rale de nickel dont les extrémités sont reliées aux bornes d’un gal-
vanomètre produit, lorsqu’on l’étire, un courant instantané dans un
certain sens ; si on la laisse revenir sur elle-même on obtient un
courant en sens contraire. Deux spirales de même longueur faites
avec le même fil, mais enroulées en sens contraire, donnent dans chaque cas des courants de sens opposé. Il a donné à ces cou-
rants le nom de courants de ’B7ieùemann eut l’idée
d’expliquer la production de ces courants en admettant que le fil de nickel était toujours plus ou moins aimanté et que l’action méca-
nique qu’on lui faisait subir modifiait cette aimantation. Il assimilait cette action mécanique à une torsion; en réalité on sait que l’allon-
gement d’une telle spirale équivaut plutôt à une flexion. Quoi qu’il
en soit, j’ai pu constater les mêmes phénomènes sur le fer et les
aciers au nickel, mais avec moins d’intensité. L’opinion de Wiede-
mann est encore confirmée par ce fait que l’aimantation préalable
dans un sens ou dans l’autre de la spirale augmente ou diminue
l’intensité des courants obtenus et que de plus ces phénomènes dis paraissent totalement lorsque l’on recuit soigneusement la spirale,
ce qui détruit son magnétisme (1).
Enfin j’ai repris les expériences par lesquelles Wiedemann a
montré, en 1860, qu’un fil de fer parcouru par un courant et tordu
reçoit une aimantation longitudinale dont le sens dépend à la fois
du sens dans lequel a circulé le courant et du sens de la torsion.
Le dispositif que j’ai employé était semblable à l’un de ceux que Wiedemann a employés. Les fils étaient soigneusement recuits et
maintenus pendant l’expérience perpendiculairement an méridien magnétique. L’aimantation était indiquée par la méthode balistique.
Les fils de nickel que j’ai étudiés s’aimantent dans les mêmes conditions en sens inverse des fils de fer étudiés par Wiedemann ;
c’est-à-dire que le fil étant pincé à l’une de ses extrémités par un
étau fixe et étant tordu à l’autre au moyen d’un étau mobile, si le
courant parcourt le fil de l’étau mobile à l’étau fixe et si l’on tord le
premier dans le sens contraire à celui du mouvement des aiguilles
d’une montre, le fil prend à l’étau mobile un Si l’on ren-
verse soit le sens du courant, soit le sens de la torsion, la polarité
obtenue est elle-même renversée. Quoique les déviations indiquées
(1) Peut-être aussi pourrait-on faire intervenir les plénomènes de la réponse
électrique, découverts par Bose (Response ln lhe L¡cing and l1Ü1l Lioiog, Calculla,
1902; et J. de Phys., 4" série, t. J, p. WI ;
112
par le galvanomètre employée n’aient jamais dépassé 8 millimètres
sur l’échelle graduée à 1 mètre, il semble que l’intensité de l’aiman- tation obtenue croisse avec l’intensité du courant qui parcourt le fil,
mais seulement jasqu’à une certaine limite au delà de laquelle elle
reste constante. Avec les fils d’acier au nickel l’aimantation obtenue
a toujours été de même sens que dans le fer, mais elle est moins intense.
Les expériences de Matteucci, citées plus haut, montrent que la torsion d’un fil aimanté longitudinalement donne naissance à des courants instantanés dans le fil même.
De même, si l’on aimante d’abord transversalement un fil en le faisant parcourir par un courant, si l’on interrompt ce courant, qu’on relie les extrémités du fil aux deux bornes d’un galvanomètre,
la torsion du fil provoquera la formation de courants instantanés.
Le sens de ces courants est toujours celui du courant qui a parcouru
~
le fil.
’
II
,
J’ai étudié ensuite l’influence de l’aimantation sur des fils qui ont
subi une torsion assez considérable pour conserver, après cessation
du couple de torsion, une torsion permanente appréciable. Ce phé-
nomène a été découvert par Wiedemann ( ~ ), en 1858.
Le fil à étudier était fixé verticalement par son extrémité supé-
rieure à l’intérieur d’une bobine magnétisante qui permettait d’obte-
nir un champ maximum de 250 gauss. Il avait une longueur d’environ
53 centimètres et était tendu à son extrémité inférieure libre par une
sphère en plomb dont le poids était d’environ ’1 kilogramme. Les
torsions étaient lues par la méthode optique sur une échelle graduée placée à 1 mètre (2).
Wiedemann avait constaté dans ces conditions qu’un fil de fer ou
d’acier possédant de la torsion permanente était partiellement dé-
tordu par l’aimantation, et cela quel que soit le sens de celle-ci.
Pour un fil d’acier au nickel à 26 0/0 de nickel dont les torsions permanentes varièrent de quelques degrés à 1900 dans les deux sens,
(1) MTIEDEMAXN, Die von dei’ Elecl1’icitiit, 2e éd., t. 11I, 1895, p. T67 à 812.
(2) Dans toutes ces expériences ainsi que celles qui suivront, les fils avaient été
soigneusement recuits pendant plusieurs heures à une température supérieure
à 800°.
les détorsions obtenues furent extrêmement faibles. Cependant j’ai
pu constater que, pour une torsion permanente fixe, la détorsion croit avec l’intensité du champ magnétique jusqu’à un maximum qui a atteint 2mm ,3 pour un champ de 150 gauss environ. La petitesse
des effets observés est d’accord avec les travaux de Xagaoka et
Ilonda (’ ) qui ont établi qu’aux environs de la proportion 23 0 0 les alliages acier-nickel sont très peu mag nétiques.
Les autres échantillons étudiés, à 35,5 0;’0, 3~,!~ 0,’0, et 44 0,’0 de
nickel ont donné des détorsions plus considérables, du même ordre que celles que j’ai obtenues avec l’acier pur (9 millimètres au
maximum sur l’échelle divisée). Ces alliages se comportent donc en
général comme l’acier; toutefois je n’ai pas pu constater sur eux les particularités très remarquables que Wiedmann a signalées en
soumettant d’abord à une détorsion préalable et partielle les fils
d’acier ayant une torsion permanente. Je renverrai pour l’étude de
ces particularités qui constituent une des analog ies les plus frap-
pantes entre l’aimantation et la torsion, à l’ouvrage même de
Wiedemann (loc. cit.).
Certains échantillons de nickel du commerce probablement très impurs présentent soit une détorsion, soit au contraire une torsion
suivant le sens de l’aimantation. Ceci indiquerait que certains al-
liages présenteraient dans ces phénomènes une allure anormale et
mériteraient par suite d’être étudiés plus complètement.
Enfin Wiedemann a montré qu’un fil de fer ou d’acier sus- pendu librement à l’intérieur d’une bobine magnétisante et parcouru par un courant se tordait dans un sens qui dépend à la fois de celui de l’aimantation et de celui dans lequel circule le courant lungitu-
dinal.
J’ai repris ces expériences avec le dispositif précédent. Il suffit de faire plonger la tige d’acier terminant vers le bas la sphère en plomb, dans un bain de mercure pour amener le courant dans le fil.
Le sens de la torsion dépend à la fois du sens de l’aimantation et du
sens dans lequel le courant parcourt le fil.
Pour un fil de (el’, comme l’a montré BYiedemann, lorsque le pôle
nord se trouve à rextrén1ité supérieure du fil et que celui-ci est par-
couru par un courant descendant, l’extrémité libre du fil vue d’en haut se tord dans le sens du mouvement des aiguilles d’une montre.
(1) NAGAOKA et C. R., t. CXXXIN’, p. 536-;j3~.
J. de Phys., 4e série, t. -111. ,Fén’ier 1909.)
-s
114
En renversant le sens de l’un quelconque des courants le sens de la
torsion est aussi renversé ; on ne change rien en changeant à la fois
le sens des deux courants. La torsion obtenue est plus grande lors- qu’on ferme d’abord le circuit du fil que lorsque l’on ferme d’abord le circuit magnétisant. La déférence atteint jusqu’à 2 millimètres.
Ce fait 11 ’a été expliqué encore par aucune théorie.
Knott (t) a indiqué le premier la forme du cycle obtenu en laissant
fixe l’un des courants et en faisant varier l’autre entre deux valeurs
égales et de signe contraire. La se rapporte à un fil de fer de 0--,21 1 de diamètre. Le champ magnétisant constant est de 15 gauss.
La forme de ces cycles rappelle donc celles des cycles d’hystérésis
d’aimantation.
~
FIG.
,Il n’en est plus de même lorsque c’est le courant longitudinal qui
est fixe et le courant magnétisant qui est variable, contrairement à
ce qu’a annoncé Knott et conformément aux résultats trouvés par M. Jouaust (2). Dans ce cas, lorsque le champ magnétisant croît, la
torsion croit, atteint un maximum qui a toujours lieu aux environs
de 30 gauss et décroît ensuite ; elle finit par s’annuler et change de
sens pour une valeur du champ mag nétique voisine de 200 gauss.
La fig. 2 se rapporte au til de fer précédent; l’inversion a été obtenue pour un champ d’environ 165 gauss.
Le même fil étudié avec un courant longitudinal constant de Oa,~
ne présente l’inversion que pour un champ voisin de 250 gauss.
(1) Transactions Royal Society o f Edinbu7’g, t. XXXII. p. I93; t. XXXB’.
p. 3î7 ; 1899.
Il. JouAcsr, tEclail’age éleetl’igue, t. 1903; 1>.
"
.
Le point d’inversion s éloigne à mesure que l’intensité de ce cou- rant augmente.
Pour les fils de nickel, la torsion a lieu e Il
inverse dic fer. Pour un courant longitudinal constant et un champ
4
magnétisant croissant, la torsion croît très rapidement et décroit
FIG. 2.
,ensuite, mais beaucoup plus lentement que pour le fer. Aucun auteur .n’a pu constater d’inversion.
Les tils d’acier ctit nickel, ont été étudiés d’abord par Nagaoka et
Honda. M. Jouaust (loc. cil.) a indiqué le premier la forme des cycles obtenus en laissant le courant longitudinal fixe et en l’aisant
varier le champ magnétisant.
FIG. 3.
Le fil à 26 0 0 de nickel ne m5a pas donné plus de 3 milUmètres
de déviation. Avec le fil à :~ 5 ,~) 0;1 () de nickel 1 ’/~~~~. :f les résultats oint
été plus notables que pour le fer dans les mêmes conditions. Le sens
de la torsion pour ces alliages est (la
Les cycles relatifs aux ac0153rs-nickel ressemblent beaucoup à ceux
du fer. Ils présentent toujours deux points doubles obtenus pour des
116
champs faibles; le maximum de torsion se trouve sur la branche de courbe correspondant aux champs magnétiques décroissants.
M. Jouaust a d’ailleurs observé que la forme de ces cycles varie avec
la manière dont on les décrit. J’ai obtenu ceux qui sont reproduits ici t
en partant d’un champ de i5 gauss environ et en procédant d’abord
par champs croissants. Le circuit du fil était toujours fermé le pre- mier.
.
Fml. 4.
Les et 5 se rapportent aux fils à 39,4 et 44 0/0 de nickel.
En résumé, ces expériences montrent que, si l’on produit sur un f l deux quelconques des trois torsion, criman-
Tm. G.
talion longitudinale, aimantat’ion transversale, le troisième s’ensuit Aucune des théories proposées par Wiedemanii, lord Kelvin,
Maxwell pour expliquer ces relations ne parvientàle faire complète-
ment. Cependant dans un ordre d’idées peu différent, 1’1. Perrin(’)
(1) Comptes Rendus, 6 juillet 1908.
a fait intervenir récemment les phénomènes d’osmose électrique qui
se passent à la surface externe des fils plus ou moins modifiés et plongés dans un électrolyte. Peut-on admettre que les phénomènes
d’ionisation aient lieu même dans l’air ? Cela peut paraître soulever
des difficultés; mais on pourrait peut-être trouver làl’idée directrice
qui a fait défaut jusqu’ici dans l’étude des phénomènes que je viens
de décrire.
APPAREIL POUR LA RÉCEPTION DES SIGNAUX HORAIRES RADIOTÉLÉGRAPHIQUES
A BORD DES BATIMENTS ;
Par MM. C. TISSOT et FÉLIX PELLIN.
Dans les expériences qui ont été exécutées par l’un de nous, en
décembre 1907, pour rechercher le degré d’approximation qu’on pouvait obtenir dans la détermination de l’état absolu d’un chrono- mètre par l’observation de signaux horaires radiotélégraphiques
émis par le poste de la tour Eiffel, nous avons employé avec succès
un modèle simplifié de récepteur électrolytique que nous avons pré-
senté au Bureau des Longitudes dans sa séance du 22 janvier 1908.
A la suite de ces expériences, nous avons été amenés à apporter à
ce modèle quelques perfectionnements de détails susceptibles d’en
rendre l’usage plus commode pour les bâtiments de commerce.
Une première simplification résulte du fait qu’il s’agitlen l’espèce)
de recevoir non toute une gamme de longueur d’ondes différente,
mais des ondes de longueur parfaitement déterminée et toujours la
même (nous avons supposé, en principe, que ce sont des ondes émises par la tour Eiffel).
Le dispositif d’accord a donc été simplement établi de manière à
permettre d’accorder sur la longueur d’onde de la tour, soit 1800 mètres environ, une antenne à branche horizontale (à un seul,
ou à deux conducteurs parallèles), d’une longueur totale de 50 à
100 mètres, c’est-à-dire telle qu’on pourra toujours l’obtenir aisé-
ment sur les différents bâtiments.
,