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Submitted on 1 Jan 1900
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Origine, variations et perturbations de l’électricité atmosphérique
Marcel Brillouin
To cite this version:
Marcel Brillouin. Origine, variations et perturbations de l’électricité atmosphérique. J. Phys. Theor.
Appl., 1900, 9 (1), pp.91-94. �10.1051/jphystap:01900009009101�. �jpa-00240489�
ments, j’indiquerai seulement
unargument indirect qu’on peut tirer
des expériences de Quincke. Quand
ontransforme
unecouche
d’argent
eniodure (et c’est ainsi que Quincke préparait
seslamelles d’iodure),
onobtient
uneépaisseur d’iodure 4 fois plus épaisse envi-
ron
que celle d’argent. Les couches de passage de l’iodure devraient donc avoir
uneépaisseur très différente de celles de l’argent ;
orles expériences de Quincke donnent la même. L’objection tombe donc, à
moins qu’on
nefasse des hypothèses bizarres dont il serait facile, d’ailleurs, de démontrer l’inanité.
Une dernière remarque avant de terminer : Il es t vraisemblable que la densité et l’indice de réfraction des couches de passage varient
avec
la profondeur avant d’atteindre les valeurs définitives qu’on
mesure
pour les corps pris
enmasse. Cependant,
audegré de préci-
sion des
mesuresfaites jusqu’ici,
cesquantités apparaissent
commeconstantes. On peut dire,
entout cas, qu’elles varient très peu
avecla
profondeur
ouque, s’il y
a uneépaisseur de variation plus rapide,
elle n’intéresse qu’une très petite fraction de chaque couche de pas- sage.
Les couches de passage qui terminent
uncorps apparaissent ainsi
comme ayant
uneconstitution très peu différente de celle de l’inté-
rieur, et il n’y
aqu’un petit nombre de propriétés dont la variation
puisse être estimée avec
unesensibilité suffisante pour qu’on réussisse
à mettre
cescouches
enévidence. Cela est
encoreplus vrai pour les liquides que pour les solides, comme il ressort des travaux de Reinold et Rucker.
ORIGINE, VARIATIONS ET PERTURBATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE ;
Par M. MARCEL BRILLOUIN.
i.
-Hertz
adécouvert,
en1887, que l’étincelle électrique éclate plus facilement sous l’action de la lumière ultra-violette que dans l’obscurité. En 1888, Wiedemann et Ebert ont montré que cette action s’exerce à la cathode (électrode négative), qu’elle
a unmaximum dans l’air
versla pression de 300 millimètres de mercure ;
d’après Arrhenius,
cemaximum aurait lieu
vers6 millimètres, et, d’après Stoletow, à
unepression variable avec l’intensité du champ
électrique, à peu près proportionnellement.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01900009009101
92
L’étude attentive de cette action
amontré que toute surface métallique chargée d’électricité négative perd cette électricité lors-
qu’elle est exposée
auxradiations ultra-violettes, quelque faible que
soit la charge négative. L’action
surl’électricité positive est nulle.
MM. Righi et Stoletow ont même pu
seservir de cette action pour
mesurer les différences de potentiel
aucontact.
2.
-M. Buisson, qui
avérifié cette délicatesse d’action de la lumière ultra-violette,
aexécuté à
mademande
unesérie d’expé-
riences
surla glace, comparée
auzinc. Un faisceau de lumière ultra-violette (arc électrique, aluminium) traverse
uneplaque de laiton perforée portée à
unpotentiel positif, et tombe
sur unbloc de glace qui forme l’armature négative du condensateur. Ce bloc repose
surun
disque métallique à pied isolant
encommunication
avec unélec- tromètre. Avant l’éclairement, le bloc de glace et l’électromètre sont
,
mis
encommunication
avecle sol, puis cette communication est
supprimée. Dès qu’on éclaire, l’aiguille de l’électromètre
sedéplace et indique que le bloc de glace perd
sonélectricité
négative
-jusqu’à égalisation du potentiel de la glace et de la
lame de laiton.
’L’action
surle bloc de glace
sec ausortir d’un mélange réfrigé-
rant est très intense (de l’ordre du dixième
auvingtième de celle
surle zinc).
-Dès qne la surface du bloc
commenceà fondre, l’action
de la lumière ultra-violette diminue beaucoup ; enfin lorsque l’eau de
fusion
couvretoute la surface éclairée du bloc, la perte d’électricité
négative devient négligeable.
Tels sont les résultats obtenus
auLaboratoire de Physique de
l’Ecole Normale par M. Buisson.
La glace est très sensible aux radiations ultra-violettes; l’eau y est
insensible.
3.
-Rapprochés de l’influence
nondouteuse de l’abaissement de
pression
surcette action, et de l’absorption de la lumière ultra- violette du soleil par l’atmosphère, ces résultats transforment
monhypothèse
surl’origine de l’électricité atmosphérique
en unethéorie expérimentale digne d’être publiée.
S’il existe à
unmoment quelconque dans l’atmosphère
unchamp
électrique, les aiguilles de glace des cirrus s’électriseront par
influence positivement à
unbout, négativement à l’autre. S’il arrive
qne l’extrémité négative des aiguilles de glace reçoive des radia-
tions solaires ultra-violettes, les aiguilles de glace ainsi éclairées
perdront toute leur charge négative et resteront électrisées positive-
ment.
L’état neuli-e
ounégatif des cirrus est instable; tout cirrus éclairé par le soleil devient positif.
4.
-1/expérience
ad’ailleurs montré que l’air ainsi éclairé reste isolant (contrairement à ce qui arrive pour les rayons Rôntgen).
Dans les expériences de laboratoire, où le conducteur positif est peu distant du conducteur négatif, le transport de l’électricité par
mou-vement de l’air est rapide ; dans l’atmosphère, il
en seraautrement.
L’électricité négative perdue par les aiguilles de glace est déposée
dans l’air environnant (hypothèse). L’ensemble du nuage apparaît
eomme
positifs, lorsque les aiguilles
seséparent de l’air environnant.
L’état neutre de l’air est instable. L’air qui traverse
unerégion de
formation de cirrus éclairés est négatif. L’air neutre dans lequel
s’est évaporé
uncirrus positif est devenu positif.
Dans la formation des cirrus par mélange (t), les mouvement-s
indépendants de
massesd’air voisines, les
unesnuageuses, les autres limpides, sont fréquents. L"air négatif
seséparera alors du
cirrus positif. Si la
massed’air négative descend, et si, toujours négative (car l’électricité
nepeut disparaître), elle atteint le sol cul-
tivé, les innombrables pointes d’herbes
oude feuilles rendront facile l’échange d’électricité entre le sol et l’air. Le sol continental est chargé négativement par l’échange
avecl’air.
A la surface des mers, rien de semblable
ne seproduit : l’air reste négatii ; il
secharge de vapeur ; mais, quand, par détente, cette vapeur se condense
enfines gouttelettes, celles-ci
commedes pointes
fines empruntent à l’air
sacharge. Les cumulus de détente des
régions océaniques sont négatifs.
Au niveau du sol, aucune action directe des radiations ultra-violettes
ne