• Aucun résultat trouvé

Origine, variations et perturbations de l'électricité atmosphérique

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Origine, variations et perturbations de l'électricité atmosphérique"

Copied!
5
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00240489

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00240489

Submitted on 1 Jan 1900

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Origine, variations et perturbations de l’électricité atmosphérique

Marcel Brillouin

To cite this version:

Marcel Brillouin. Origine, variations et perturbations de l’électricité atmosphérique. J. Phys. Theor.

Appl., 1900, 9 (1), pp.91-94. �10.1051/jphystap:01900009009101�. �jpa-00240489�

(2)

ments, j’indiquerai seulement

un

argument indirect qu’on peut tirer

des expériences de Quincke. Quand

on

transforme

une

couche

d’argent

en

iodure (et c’est ainsi que Quincke préparait

ses

lamelles d’iodure),

on

obtient

une

épaisseur d’iodure 4 fois plus épaisse envi-

ron

que celle d’argent. Les couches de passage de l’iodure devraient donc avoir

une

épaisseur très différente de celles de l’argent ;

or

les expériences de Quincke donnent la même. L’objection tombe donc, à

moins qu’on

ne

fasse des hypothèses bizarres dont il serait facile, d’ailleurs, de démontrer l’inanité.

Une dernière remarque avant de terminer : Il es t vraisemblable que la densité et l’indice de réfraction des couches de passage varient

avec

la profondeur avant d’atteindre les valeurs définitives qu’on

mesure

pour les corps pris

en

masse. Cependant,

au

degré de préci-

sion des

mesures

faites jusqu’ici,

ces

quantités apparaissent

comme

constantes. On peut dire,

en

tout cas, qu’elles varient très peu

avec

la

profondeur

ou

que, s’il y

a une

épaisseur de variation plus rapide,

elle n’intéresse qu’une très petite fraction de chaque couche de pas- sage.

Les couches de passage qui terminent

un

corps apparaissent ainsi

comme ayant

une

constitution très peu différente de celle de l’inté-

rieur, et il n’y

a

qu’un petit nombre de propriétés dont la variation

puisse être estimée avec

une

sensibilité suffisante pour qu’on réussisse

à mettre

ces

couches

en

évidence. Cela est

encore

plus vrai pour les liquides que pour les solides, comme il ressort des travaux de Reinold et Rucker.

ORIGINE, VARIATIONS ET PERTURBATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE ;

Par M. MARCEL BRILLOUIN.

i.

-

Hertz

a

découvert,

en

1887, que l’étincelle électrique éclate plus facilement sous l’action de la lumière ultra-violette que dans l’obscurité. En 1888, Wiedemann et Ebert ont montré que cette action s’exerce à la cathode (électrode négative), qu’elle

a un

maximum dans l’air

vers

la pression de 300 millimètres de mercure ;

d’après Arrhenius,

ce

maximum aurait lieu

vers

6 millimètres, et, d’après Stoletow, à

une

pression variable avec l’intensité du champ

électrique, à peu près proportionnellement.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01900009009101

(3)

92

L’étude attentive de cette action

a

montré que toute surface métallique chargée d’électricité négative perd cette électricité lors-

qu’elle est exposée

aux

radiations ultra-violettes, quelque faible que

soit la charge négative. L’action

sur

l’électricité positive est nulle.

MM. Righi et Stoletow ont même pu

se

servir de cette action pour

mesurer les différences de potentiel

au

contact.

2.

-

M. Buisson, qui

a

vérifié cette délicatesse d’action de la lumière ultra-violette,

a

exécuté à

ma

demande

une

série d’expé-

riences

sur

la glace, comparée

au

zinc. Un faisceau de lumière ultra-violette (arc électrique, aluminium) traverse

une

plaque de laiton perforée portée à

un

potentiel positif, et tombe

sur un

bloc de glace qui forme l’armature négative du condensateur. Ce bloc repose

sur

un

disque métallique à pied isolant

en

communication

avec un

élec- tromètre. Avant l’éclairement, le bloc de glace et l’électromètre sont

,

mis

en

communication

avec

le sol, puis cette communication est

supprimée. Dès qu’on éclaire, l’aiguille de l’électromètre

se

déplace et indique que le bloc de glace perd

son

électricité

négative

-

jusqu’à égalisation du potentiel de la glace et de la

lame de laiton.

L’action

sur

le bloc de glace

sec au

sortir d’un mélange réfrigé-

rant est très intense (de l’ordre du dixième

au

vingtième de celle

sur

le zinc).

-

Dès qne la surface du bloc

commence

à fondre, l’action

de la lumière ultra-violette diminue beaucoup ; enfin lorsque l’eau de

fusion

couvre

toute la surface éclairée du bloc, la perte d’électricité

négative devient négligeable.

Tels sont les résultats obtenus

au

Laboratoire de Physique de

l’Ecole Normale par M. Buisson.

La glace est très sensible aux radiations ultra-violettes; l’eau y est

insensible.

3.

-

Rapprochés de l’influence

non

douteuse de l’abaissement de

pression

sur

cette action, et de l’absorption de la lumière ultra- violette du soleil par l’atmosphère, ces résultats transforment

mon

hypothèse

sur

l’origine de l’électricité atmosphérique

en une

théorie expérimentale digne d’être publiée.

S’il existe à

un

moment quelconque dans l’atmosphère

un

champ

électrique, les aiguilles de glace des cirrus s’électriseront par

influence positivement à

un

bout, négativement à l’autre. S’il arrive

qne l’extrémité négative des aiguilles de glace reçoive des radia-

tions solaires ultra-violettes, les aiguilles de glace ainsi éclairées

(4)

perdront toute leur charge négative et resteront électrisées positive-

ment.

L’état neuli-e

ou

négatif des cirrus est instable; tout cirrus éclairé par le soleil devient positif.

4.

-

1/expérience

a

d’ailleurs montré que l’air ainsi éclairé reste isolant (contrairement à ce qui arrive pour les rayons Rôntgen).

Dans les expériences de laboratoire, où le conducteur positif est peu distant du conducteur négatif, le transport de l’électricité par

mou-

vement de l’air est rapide ; dans l’atmosphère, il

en sera

autrement.

L’électricité négative perdue par les aiguilles de glace est déposée

dans l’air environnant (hypothèse). L’ensemble du nuage apparaît

eomme

positifs, lorsque les aiguilles

se

séparent de l’air environnant.

L’état neutre de l’air est instable. L’air qui traverse

une

région de

formation de cirrus éclairés est négatif. L’air neutre dans lequel

s’est évaporé

un

cirrus positif est devenu positif.

Dans la formation des cirrus par mélange (t), les mouvement-s

indépendants de

masses

d’air voisines, les

unes

nuageuses, les autres limpides, sont fréquents. L"air négatif

se

séparera alors du

cirrus positif. Si la

masse

d’air négative descend, et si, toujours négative (car l’électricité

ne

peut disparaître), elle atteint le sol cul-

tivé, les innombrables pointes d’herbes

ou

de feuilles rendront facile l’échange d’électricité entre le sol et l’air. Le sol continental est chargé négativement par l’échange

avec

l’air.

A la surface des mers, rien de semblable

ne se

produit : l’air reste négatii ; il

se

charge de vapeur ; mais, quand, par détente, cette vapeur se condense

en

fines gouttelettes, celles-ci

comme

des pointes

fines empruntent à l’air

sa

charge. Les cumulus de détente des

régions océaniques sont négatifs.

Au niveau du sol, aucune action directe des radiations ultra-violettes

ne

se fait sentir, parce que ces radiations n’y parviennent presque pas, et parce que l’eau n’y est pas sensible.

5.

-

Il paraît inutile d’insister

sur

les caractères de la variation diurne, et

sur

la complication que le transport de l’air électrisé peut

lui donner.

L’influence

sur

les orages est évidente ; le même coup de vent donne de la pluie et des averses la nuit, des orages à la fin du jour, lorsque l’action solaire

a

électrisé les cirrus, et que la convection

a

(1) Venls et Nuages,M. BRILLOUIN (Ann. du Buo. cent;’. 1nét., 1898).

(5)

94

éloigné l’air négatif. La lenteur de cette convection explique égale-

ment les deux

ou

trois journées de temps à apparence orageuse, qui précèdent ordinairement le véritable orage dans

nos

climats.

Dans les régions

ou

les saisons, l’air est à peu près calme,

comme à la limite du cône d’ombre circumpolaire de la saison froide,

le cirrus électrisé positivement dans toute

sa

masse pendant le jour,

reste environné de l’air négatif. Dès la nuit venue, l’état stable

change; entre l’air négatif et les aiguilles de glace positives, des

effluves s’étendent,, dans toute l’épaisseur du nuage. Cette explica-

tion cadre parfaitement

avec

toutes les particularités des

aurores

polaires; elle convient aussi pour les nuages lumineux observés

quelquefois dans

nos

régions, et pour les lueurs diffuses des soirs

d’été, dites éclairs de chaleur.

6.

-

Enfin le mécanisme de l’action des taches solaires devient très simple. Toute variation d’éclat ultra-violet du soleil

a une

action immédiate

sur

les

aurores

polaires, et l’électricité atmosphérique,

là où existent des cirrus,

sur

les orages,

une

action qui peut être

retardée de quelques jours, les cumulus sous-jacents

aux

cirrus étaient neutres

ou

à peu près. La nécessité des cirrus

préexistants

ou en

formation, et des cumulus, localise l’action des radiations d’une manière variable avec l’ensemble des circonstances

météorolog-iques.

L’importance des troubles provoqués est sans relation avec l’im- portance visuelle des facules, mais dépend exclusivement de l’inten- sité de la partie ultra-violette transmicsible à travers l’atmosphère.

A ce titre, les facules et surtout les taches observées à l’oeil

nu ne

sont que des indices défectueux, et il est grandement à désirer que les observations de M. Deslandres soient régulièrement organisées

et publiées.

7.

-

D’autres actions, la pulvérisation des gouttelettes d’eau tom-

bant

sur un

obstacle, ont été indiquées depuis quelques années

comme jouant

un

rôle dans la production de l’électricité atmosphé- rique. Je crois qu’elles

ne

jouaient qu’un rôle secondaire et pertur- bateur, et que le rôle fondamental est celui que j’invoque.

L’électricité atmosphérique est entretenue par l’action des radia- tions soZai7°es ultra-violettes

sur

les aiguilles de glace des cirrus; elle

est due â la même cause, le champ initial nécessaire s’étccnt produit

inévitablement dans les déplacements relatifs des hautes régions

atmosphériques par rzz~~o~°~

au

globe teprestre aimanté.

Références

Documents relatifs

Les trois questions les plus importantes sont : 1° la stabilité compatible avec la plus grande capacité des réseaux interconnectés ; 2° l'augmentation de la puissance de rupture des

— Mode spécial de démarrage avec échelons de vitesse constants pour moteur série à courant continu sous tension constante.. Délia Riccia dans sa communication à la

Les différences de potentiel relevées é t a n t portees en ordonnées et les lames correspondantes en abscisses, on obtient la courbe de potentiel au collecteur qui, dans le cas

entre lames en charge dans l'liypolhfese d'une chute de tensión nulle a u x baláis... Signification de la

[r]

— Description de quelques dispositifs automatiques. Supposons maintenant que l'interrupteur de démarrage k se trouve dans sa position de démarrage. La vitesse s'accélérant et

L a position des différents organes indiqués sur le schéma est celle d u repos de l'éleclrode ; dans cet état, le .courant qui produit l'arc électrique correspond à la

BABBHXION, Directeur de l'Institut Elcclroleahhique de Grenoble, en collaboration