• Aucun résultat trouvé

Tabledesmati`eres PhysiqueStatistiqueExercicesdeTravauxDirig´es

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Tabledesmati`eres PhysiqueStatistiqueExercicesdeTravauxDirig´es"

Copied!
43
0
0

Texte intégral

(1)

Licence 3 et Magist` ere de physique

Physique Statistique

Exercices de Travaux Dirig´ es

4 avril 2018

Table des mati` eres

Formulaire 3

TD 1 : Marche al´ eatoire et th´ eor` eme de la limite centrale 5

1.1 Loi binomiale et marche al´ eatoire . . . . 5

TD 2 : Espace des phases et ergodicit´ e 8 2.1 Ergodicit´ e pour une bille dans un fluide . . . . 8

2.2 Th´ eor` eme H . . . . 9

2.3 Evolution dans l’espace des phases et th´ ´ eor` eme de Liouville . . . . 10

2.4 Chaos et ergodicit´ e . . . . 11

2.5 Oscillateur harmonique 1D . . . . 12

TD 3 : Densit´ es d’´ etats 13 3.1 Syst` emes ` a deux niveaux . . . . 13

3.2 Volume de l’hypersph` ere . . . . 13

3.3 Densit´ e d’´ etats semiclassique des particules libres . . . . 13

3.4 Densit´ e d’´ etats d’une particule libre relativiste . . . . 14

3.5 Oscillateurs harmoniques classiques et quantiques . . . . 14

3.A Annexe : R` egle semi-classique de sommation dans l’espace des phases . . . . 15

TD 4 : Postulat fondamental et ensemble microcanonique 16 4.1 Gaz parfait classique monoatomique – Formule de Sackur-Tetrode . . . . 16

4.2 Extensivit´ e et paradoxe de Gibbs . . . . 16

4.3 Cristal paramagn´ etique et temp´ eratures (absolues) n´ egatives . . . . 17

4.4 Les temp´ eratures (absolues) n´ egatives sont les plus chaudes ! . . . . 17

4.5 Contact thermique entre deux boˆıtes cubiques . . . . 18

4.6 Isothermes et isentropes d’un gaz parfait . . . . 19

(2)

TD 5 : Ensemble canonique (syst` emes en contact avec un thermostat) 21

5.1 Le cristal de spin 1/2 . . . . 21

5.2 Le gaz parfait monoatomique . . . . 21

5.3 Gaz parfait diatomique . . . . 22

5.4 Paramagn´ etisme de Langevin . . . . 23

5.5 Paramagn´ etisme de Brillouin (traitement quantique) . . . . 24

5.6 Gaz : parfaits, confin´ es, non parfaits, etc . . . . 25

5.7 Fonction de partition d’une particule dans une boˆıte – rˆ ole des conditions aux limites . . . . 26

5.8 Gaz de particules indiscernables dans un puits harmonique . . . . 27

5.A Annexe : R` egle semiclassique de sommation dans l’espace des phases . . . . 28

5.B Annexe : Moyenne canonique d’une quantit´ e physique . . . . 28

TD 6 : Thermodynamique des oscillateurs harmoniques 29 6.1 Vibration des corps solides . . . . 29

6.2 Thermodynamique du rayonnement ´ electromagn´ etique . . . . 31

6.3 Equilibre mati` ´ ere-rayonnement et ´ emission spontan´ ee . . . . 31

TD 8 : Ensemble grand-canonique – (syst` emes en contact avec un r´ eservoir de particules) 33 8.1 Gaz parfait . . . . 33

8.2 Adsorption d’un gaz ` a la surface d’un solide . . . . 33

8.3 Fluctuations de l’´ energie . . . . 34

8.4 Mod` ele d’Ising et gaz sur r´ eseau . . . . 35

8.5 Fluctuations de densit´ e dans un fluide – Compressibilit´ e . . . . 36

TD 9 : Statistiques quantiques (1) : Fermi-Dirac 38 9.1 Gaz de fermions libres . . . . 38

9.2 Paramagn´ etisme de Pauli . . . . 39

9.3 Semi-conducteur intrins` eque . . . . 39

9.4 Gaz de fermions relativistes . . . . 41

9.5 Etoile ` ´ a neutrons . . . . 41

TD 10 : Statistiques quantiques (2) : Bose-Einstein 42

10.1 Condensation de Bose-Einstein dans un pi` ege harmoniquse . . . . 42

(3)

Formulaire

Fonction Gamma d’Euler Γ(z)

def

=

Z ∞ 0

dt t z−1 e −t pour Re z > 0 (1)

Remarque : toutes les int´ egrales du type R ∞

0 dx x a e −Cx

b

peuvent s’exprimer ` a l’aide de la fonc- tion Γ.

La relation fonctionnelle (facile ` a d´ emontrer) :

Γ(z + 1) = z Γ(z) (2)

permet de prolonger analytiquement la fonction Γ ` a l’autre moiti´ e du plan complexe, Re z 6 0.

Valeurs particuli` eres : Γ(1) = 1 & Γ(1/2) = √

π d’o` u, par r´ ecurrence,

Γ(n + 1) = n! (3)

Γ(n + 1 2 ) =

√ π

2 n (2n − 1)!! (4)

o` u (2n − 1)!!

def

= 1 × 3 × 5 × · · · × (2n − 1) = (2n)!! (2n)! et (2n)!!

def

= 2 × 4 × · · · × (2n) = 2 n n!.

Int´ egrales gaussiennes Une int´ egrale, reli´ ee ` a Γ(1/2),

Z

R

dx e

12

ax

2

= r 2π

a (5)

Une int´ egrale, reli´ ee ` a Γ(3/2), Z

R

dx x 2 e

12

ax

2

= 1 a

r 2π

a (6)

Plus g´ en´ eralement

Z

R

+

dx x n e

12

ax

2

= 1 2

2 a

n+1

2

Γ

n + 1 2

(7) La transform´ ee de Fourier de la gaussienne :

Z

R

dx e

12

ax

2

+ikx = r 2π

a e

2a1

k

2

(8)

Fonction Beta d’Euler B(µ, ν) =

Z 1 0

dt t µ−1 (1 − t) ν−1 = 2 Z π/2

0

dθ sin 2µ−1 θ cos 2ν−1 θ = Γ(µ)Γ(ν)

Γ(µ + ν) (9)

Formule de Stirling Γ(z + 1) ' √

2πz z z e −z i.e ln Γ(z + 1) = z ln z − z + 1

2 ln(2πz) + O(1/z) (10)

qui sera en pratique souvent utilis´ ee pour calculer ln(n!) ' n ln n − n ou dn d ln(n!) ' ln n.

(4)

Formule du binˆ ome (x + y) N =

N

X

n=0

C N n x n y N −n o` u C N n ≡ N

n

def

= N !

n!(N − n)! (11) et sa g´ en´ eralisation

(x 1 + · · · + x M ) N = X

m1,···,mM

t.q. P

k

m

k

=N

N !

m 1 ! · · · m M ! x m 1

1

· · · x m M

M

(12)

Autres int´ egrales utiles

Z ∞ 0

dx x α−1

e x − 1 = Γ(α) ζ(α) o` u ζ(α) =

X

n=1

n −α (13)

est la fonction zeta d’Euler. On a ζ(2) = π 6

2

, ζ (3) ' 1.202, ζ(4) = π 90

4

, etc.

Z ∞ 0

dx x 4

sh 2 x = π 4

30 (14)

(on peut la d´ eduire de la relation pr´ ec´ edente pour α = 4).

(5)

TD 1 : Marche al´ eatoire et th´ eor` eme de la limite centrale

1.1 Loi binomiale et marche al´ eatoire

Nous ´ etudions le d´ eplacement d’un marcheur pouvant se mouvoir sur un axe : ` a chaque pas de temps il choisit d’aller soit ` a droite avec probabilit´ e p ∈ [0, 1], soit vers la gauche avec probabilit´ e q = 1 − p (cf. Fig. 1). Chaque pas est ind´ ependant du pr´ ec´ edent.

x q =1− p p

−2 −1 0

... +1 +2 ...

time

x

Figure 1 : Marcheur sur un axe. ` A droite : on a g´ en´ er´ e al´ eatoirement 20 marches sym´ etriques de 100 pas chacune.

A. Loi binomiale.

1/ Distribution.– Apr` es M pas, quelle est la probabilit´ e Π M (n) pour que le marcheur ait fait n pas ` a droite ? V´ erifier la normalisation.

2/ Expression des moments.– Exprimer le k` eme moment, i.e.

n k

, comme une somme (at- tention, le nombre de pas n est la variable al´ eatoire alors que M est un param` etre du probl` eme).

Savez-vous calculer cette somme ?

3/ Calcul des moments : fonction g´ en´ eratrice.– On introduit une fonction auxiliaire, appel´ ee “fonction g´ en´ eratrice”,

G M (s)

def

= hs n i , (15)

fonction de la variable (´ eventuellement complexe) s.

a ) Supposant connue la fonction G M (s), comment d´ eduire en principe les moments ?

b) Pour la loi binomiale Π M (n) d´ etermin´ ee pr´ ec´ edemment, calculer explicitement G M (s) ; d´ eduire hni et hn 2 i puis la variance Var(n)

def

= hn 2 i − hni 2 . Comparer les fluctuations ` a la valeur moyenne.

c) Facultatif : on introduit une autre d´ efinition pour la fonction g´ en´ eratrice : W M (β )

def

= ln G M (e −β ), o` u β est appel´ ee “variable conjugu´ ee ” (de la variable al´ eatoire). V´ erifier que le d´ eveloppement pour β → 0 est W M (β) = −β hni + (β 2 /2) Var(n) + · · · (ce qui donne la va- riance plus rapidement). On pourra essayer de justifier plus g´ en´ eralement ce d´ eveloppement en comparant les d´ efinitions de G M (s) et W M (β ).

4/ Limite M → ∞.– Dans cette question on analyse directement la distribution dans la limite M → ∞. En utilisant la formule de Stirling, d´ evelopper ln Π M (n) autour de son maximum n = n ∗ . Justifier que Π M (n) est approximativement gaussienne dans la limite M → ∞ (pr´ eciser une condition sur p). Tracer soigneusement l’allure de la distribution.

B. Marcheur.– On revient ` a l’´ etude du marcheur, dont la position sur l’axe est x. La longueur d’un pas est a.

1/ Exprimer x en fonction du nombre de sauts vers la droite n. D´ eduire les deux premiers

moments de x (en utilisant les r´ esultats du A).

(6)

2/ Vitesse de d´ erive.– Le marcheur attend un temps τ entre deux sauts. Exprimer la vitesse de d´ erive

V

def

= lim

t→∞

hxi t

t (16)

en fonction de a, τ et la probabilit´ e p ; hxi t est la moyenne au temps t = M τ .

3/ Constante de diffusion.– Afin de caract´ eriser l’´ etalement de la distribution du marcheur, on introduit la constante de diffusion

D

def

= lim

t→∞

x 2

t − hxi 2 t

2t (17)

Exprimer D en fonction des param` etres du probl` eme.

4/ Donner l’expression de la densit´ e de probabilit´ e P t (x) de la position du marcheur au temps t. V´ erifier la normalisation (dans le cas p = 1/2, on pourra discuter la relation pr´ ecise entre Π M (n) et P t (x)).

C. Distribution continue des sauts et universalit´ e.– On consid` ere un autre mod` ele de marche al´ eatoire : la position du marcheur n’est plus restreinte ` a un r´ eseau de points mais peut prendre une valeur dans R . ` A chaque intervalle de temps, il fait un saut distribu´ e avec la loi p(h).

1/ Justifier que la distribution de la position au temps t ob´ eit ` a la r´ ecurrence P t+τ (x) =

Z

dh p(h) P t (x − h) . (18)

On choisit maintenant une des deux m´ ethodes propos´ ees ci-dessous pour r´ esoudre cette

´

equation.

2/ M´ ethode 1 : pour la marche gaussienne sym´ etrique.– On consid` ere une loi gaussienne sym´ etrique p(h) = ( √

2π σ) −1 exp

−h 2 /(2σ 2 ) . En utilisant un r´ esultat connu sur la convolution des gaussiennes, d´ eduire P M τ (x). Donner l’expression de la constante de diffusion en fonction de τ et σ.

time

x

Figure 2 : 50 marches g´ en´ er´ ees ` a partir de 100 sauts distribu´ es par une loi gaussienne.

3/ M´ ethode 2 : pour le cas g´ en´ eral.– On ne fait pas d’hypoth` ese sp´ ecifique sur la loi p(h), uniquement suppos´ ee “´ etroite” (dont les premiers moments sont finis, hhi < ∞ et hh 2 i < ∞).

On consid` ere des “petits” intervalles de temps, τ → 0, et des “petits” pas (la largeur de p(h) tend vers z´ ero).

a ) Dans l’´ equation int´ egrale (18), d´ evelopper le membre de gauche au premier ordre, P t+τ (x) '

P t (x) + τ ∂ t P t (x), et la distribution dans l’int´ egrale au deuxi` eme ordre, P t (x − h) ' P t (x) −

h ∂ x P t (x) + h 2x 2 P t (x).

(7)

b) On suppose que les trois param` etres τ ∝ , hhi ∝ et hh 2 i ∝ tendent simultan´ ement vers z´ ero, proportionnellement au param` etre → 0 + . Montrer qu’on obtient une ´ equation aux d´ eriv´ ees partielles pour P t (x), qu’on ´ ecrira en termes de V et D.

c) Donner la solution de l’´ equation aux d´ eriv´ ees partielles (la m´ ethode de r´ esolution la plus simple est de fouri´ eriser en espace).

4/ Universalit´ e.– Justifier pourquoi les diff´ erents mod` eles de marcheurs conduisent tous ` a la mˆ eme loi universelle P t (x), dans la limite d’un grand nombre de pas.

D. Cas d-dimensionnel et application.

1/ On consid` ere un marcheur dans R d . ` A chaque pas il fait maintenant un saut δx ~ = h 1 ~ e 1 +· · ·+

h d ~ e d , o` u les h i sont d variables al´ eatoires ind´ ependantes, d´ ecrites par la mˆ eme loi sym´ etrique p(h). D´ eduire la distribution de la position du marcheur dans R d (on utilisera le r´ esultat du C pour d = 1).

2/ Exprimer h~ x 2 i, en fonction de la constante de diffusion d´ efinie plus haut dans le cas unidi- mensionnel (on devra donc consid´ erer hx i x j i pour i = j et i 6= j).

3/ Facultatif : Loi jointe versus loi marginale.– ~ x ∈ R 2 est distribu´ e par la loi gaussienne obtenue ` a la limite d’un grand nombre de sauts. Comment passer de la distribution jointe P t (x, y)

`

a la loi marginale Q t (r) de r = p

x 2 + y 2 ? Comparer le calcul de h~ x 2 i ` a partir de P t (x, y) et de Q t (r). Calculer la valeur moyenne hri puis la valeur typique r typ (pour laquelle Q t (r) est maximum). Tracer soigneusement Q t (r).

4/ Application : mol´ ecule dans un gaz.– Typiquement, dans un gaz ` a temp´ erature am-

biante, une mol´ ecule a une vitesse v ≈ 500 m/s et subit des chocs avec d’autres mol´ ecule tous

les τ ≈ 2 ns. Comparer la distance typique couverte entre deux chocs avec la distance typique ` a

la mol´ ecule la plus proche (pour p = 1 atm, T = 300 K).. Comparer le mouvement diffusif de la

mol´ ecule apr` es une seconde (nombre de chocs, distance typique finalement parcourue), avec le

mouvement balistique.

(8)

TD 2 : Espace des phases et ergodicit´ e

2.1 Ergodicit´ e pour une bille dans un fluide

Nous ´ etudions la relaxation vers l’´ equilibre dans le cadre d’un mod` ele jouet d´ ecrivant le mouve- ment d’une petite bille dans un fluide, soumise ` a une force de rappel ´ elastique. Il existe diff´ erentes techniques pour confiner une particule : soit on peut l’accrocher ` a une surface par un polym` ere (Fig. 3), ou on peut agir sur la particule avec un laser (si la particule est constitu´ ee d’un mat´ eriau di´ electrique).

x

Figure 3 : Bille accroch´ ee ` a une surface par un polym` ere exer¸ cant une force de rappel.

On se limite au cas unidimensionnel pour simplifier. Le mouvement de la particule est d´ ecrit par les ´ equations du mouvement de Newton

˙

x(t) = v(t) (19)

m v(t) = ˙ −γ v(t) − k x(t) + F(t) , (20) o` u k est le coefficient de rappel ´ elastique et γ un coefficient d´ ecrivant la friction dans le fluide.

F (t) est une force qui mod´ elise l’effet des fluctuations dans le fluide (en particulier, elle est nulle en moyenne hF (t)i = 0).

On peut identifier (au moins) deux ´ echelles de temps caract´ eristiques : la p´ eriode associ´ ee au rappel, T = 2π p

m/k et τ relax = m/γ qui caract´ erise la relaxation de la vitesse. On ´ etudie le r´ egime sur-amorti, τ relax T (i.e. la limite de forte friction γ et faible rappel k).

A. Relaxation de la vitesse.– Sur les temps courts, on peut n´ egliger l’effet du rappel, i.e.

faire k = 0 dans l’´ eq. (20). On discr´ etise l’´ equation d’´ evolution de la vitesse : posons V n ≡ v(nτ ), o` u τ est une ´ echelle arbitraire (non physique), petite, τ τ relax .

1/ Montrer que V n+1 = λ V n + ξ n et exprimer λ et ξ n en termes des grandeurs introduites plus haut.

2/ A quelle condition physique est-il l´ ` egitime de supposer que les forces F (nτ ) aux diff´ erents temps sont d´ ecorr´ el´ ees, hF (nτ) F(mτ)i ∝ δ n,m ?

En sus de supposer que tous les forces F (nτ) sont des variables ind´ ependantes, on les postule identiquement distribu´ ees par une loi gaussienne, de variance

F (nτ ) 2

= σ 2 /τ . 3/ Montrer que

V n = λ n V 0 +

n−1

X

k=0

λ k ξ n−k−1 (21)

En supposant que V 0 est une variable al´ eatoire ind´ ependante des ξ n , d´ eduire la variance de V n . Donner la distribution de V n dans le cas o` u V 0 est une variable gaussienne. En supposant τ τ relax = m/γ, justifier que la distribution de la vitesse v(nτ) ≡ V n devient ind´ ependante des conditions initiales dans la limite n = t/τ → ∞ (justifier que la condition pr´ ecise est t τ relax ).

On dit que v(t) atteint sa distribution stationnaire.

(9)

4/ Relation fluctuation-dissipation (Einstein).– On d´ emontrera dans la suite du cours que l’´ energie cin´ etique moyenne est reli´ ee ` a la temp´ erature par hE c i = (1/2)k B T o` u k B est la constante de Boltzmann. D´ eduire une relation entre la friction γ, l’amplitude σ des fluctuations de la force et la temp´ erature.

5/ Donner la loi marginale de la vitesse P eq (v) lorsque l’´ equilibre est atteint (en fonction de T ).

B. Relaxation de la position.– Dans la limite τ relax T , on peut justifier que le terme d’acc´ el´ eration de l’´ equation de Newton peut ˆ etre n´ eglig´ e :

0 ' −γ x(t) ˙ − k x(t) + F (t) . (22) Sans calcul suppl´ ementaire, discuter les propri´ et´ es statistiques de x(t) ` a “grand” temps. Montrer que la distribution d’´ equilibre de la position est

P e eq (x) ∝ e −E

p

(x)/(k

B

T ) , (23)

o` u E p est l’´ energie potentielle. En admettant que la position et la vitesse sont ind´ ependantes, donner la distribution d’´ equilibre dans l’espace des phases, not´ ee ρ eq (x, p).

2.2 Th´ eor` eme H

Etudier la relaxation vers l’´ ´ equilibre requiert un mod` ele d´ ecrivant l’´ evolution temporelle de la probabilit´ e. Nous consid´ erons l’´ equation (classique) de la diffusion

t f t (x) = D∂ x 2 f t (x) (24)

(d´ ecrivant par example la densit´ e d’un colorant dans un fluide). Pour simplifier nous consid´ erons la situation unidimensionnelle et supposons que la particule est confin´ ee dans une boˆıte x ∈ [0, L].

1/ Montrer que les conditions aux limites ∂ x f | x=0 = ∂ x f| x=L = 0 (r´ efl´ echissantes) conservent la probabilit´ e dans la boˆıte, R L

0 dx f t (x) = cste.

Suivant Boltzmann, nous introduisons la quantit´ e H

def

=

Z L 0

dx f t (x) ln f t (x) (25)

2/ Comparer la valeur de H pour les deux distributions suivantes f eq (x) = 1

L et f (x) =

( 2

L pour x ∈ [0, L/2]

0 pour x ∈ [L/2, L] (26)

3/ Montrer que

dH

dt 6 0 (27)

et que l’´ egalit´ e est r´ ealis´ ee pour f = f eq .

(10)

2.3 Evolution dans l’espace des phases et th´ ´ eor` eme de Liouville

Nous discutons diverses propri´ et´ es de l’´ evolution temporelle de la distribution dans l’espace des phases pour un syst` eme conservatif. Pour simplifier, nous consid´ erons la situation unidimen- sionnelle (l’extension au cas multi-dimensionnel et/ou ` a plusieurs particules, ne pose aucune difficult´ e) : une particule dont la dynamique est d´ ecrite par la fonction de Hamilton H(q, p).

dA. Th´ eor` eme de Liouville.— Nous montrons dans un premier temps que l’´ evolution temporelle conserve la mesure dans l’espace des phases. L’´ evolution temporelle gouvern´ ee par les ´ equations de Hamilton, i.e. la trajectoire physique (Q(t), P (t)) dans l’espace des phases est une solution des ´ equations diff´ erentielles coupl´ ees

Q(t) = ˙ ∂H

∂p (Q(t), P (t)) et P ˙ (t) = − ∂H

∂q (Q(t), P (t)) . (28) L’´ evolution pendant un temps infinit´ esimal δt mappe le point (q i , p i ) sur le point (q f , p f ), via la transformation (non lin´ eaire en g´ en´ eral) :

q f ' q i + δt ∂H

∂p (q i , p i ) (29)

p f ' p i − δt ∂H

∂q (q i , p i ) (30)

Montrer que le volume infinit´ esimal dq i dp i est transform´ e en un volume ´ egal dq f dp f (` a l’ordre δt 1 ).

p

q

Figure 4 : Trois trajectoires d’un petit volume de l’espace des phases sont repr´ esent´ ees : l’´ evolution temporelle conserve la mesure dqdp.

B. ´ Equation de Liouville.— On introduit la densit´ e de probabilit´ e ρ t (q, p) dans l’espace des phases, i.e.

Proba{(Q(t), P (t)) ∈ volume dqdp autour de (q, p)} = ρ t (q, p) dqdp . (31) 1/ Pour trouver l’´ equation d’´ evolution de la densit´ e. Soit une fonction test ϕ(q, p), on consid` ere

hϕ(Q(t), P (t))i = Z

dqdp ρ t (q, p) ϕ(q, p) (32)

o` u la moyenne est prise sur les trajectoires physiques (Q(t), P (t)). Consid´ erer la d´ eriv´ ee ∂ t hϕ(Q(t), P (t))i et d´ eduire l’´ equation d’´ evolution de ρ t (q, p).

Facultatif : on pourra retrouver le r´ esultat plus directement en utilisant la repr´ esentation ρ t (q, p) = hδ (q − Q(t)) δ (p − P (t))i.

2/ Montrer que l’´ equation d’´ evolution peut s’´ ecrire comme

∂t ρ t (q, p) = {H , ρ t } o` u {A , B}

def

= ∂A(q, p)

∂q

∂B(q, p)

∂p − ∂B(q, p)

∂q

∂A(q, p)

∂p (33)

(11)

est le crochet de Poisson des deux observables.

3/ a) ´ Ecrire explicitement l’´ equation de Liouville pour H = p 2 /(2m) + V (q).

b) ´ Evolution libre. R´ esoudre l’´ equation de Liouville pour l’´ evolution libre pour une condition initiale de la forme ρ 0 (x, p) = f(q) g(p).

Indication : on pourra commencer par consid´ erer le cas ρ 0 (x, p) = δ(q − q 0 ) δ(p − p 0 ).

C. Mesures d’´ equilibre.

1/ Justifier que la forme

ρ eq (q, p) = Φ(H(q, p)) (34)

est une solution stationnaire possible, o` u Φ(ξ) est une fonction arbitraire.

2/ Les choix Φ(ξ) = Ω −1 E δ(ξ − E) et Φ(ξ) = Z β −1 e −βξ correspondent respectivement aux en- sembles microcanonique et canonique. Donner l’expression g´ en´ erale de la constante de normali- sation dans chacun des cas.

3/ Calculer explicitement de Ω E et Z β dans le cas de l’oscillateur harmonique, i.e. pour H(q, p) = p 2 /(2m) + (1/2)mω 2 q 2 .

2.4 Chaos et ergodicit´ e

On consid` ere un oscillateur quartique bidimensionnel

H(x, y, p x , p y ) = p 2 x + p 2 y + V (x, y) avec V (x, y) = x 4 + 2λ x 2 y 2 + y 4 (35) o` u le param` etre sans dimension est λ > −1 afin qu’il y ait toujours confinement.

1/ Un syst` eme dynamique avec D degr´ es de libert´ e (ici D = 2) est dit int´ egrable au sens de Liouville s’il est possible de trouver D constantes du mouvement ind´ ependantes. 1 Justifier que l’oscillateur quartique (35) est int´ egrable pour λ = 0.

Sections de Poincar´ e : pour repr´ esenter la dynamique du syst` eme, qui ´ evolue dans un espace des phases de di- mension 4, il est plus commode de proc´ eder par

section de Poincar´ e

, i.e. de repr´ esenter les intersections de la trajectoire avec une vari´ et´ e de plus basse dimension, par exemple une surface bidimensionnelle, afin de visualiser la trace de la trajectoire, comme sur la figure ci-contre.

section de Poincaré

H(q,p)=E

Lorsqu’un syst` eme est int´ egrable, une trajectoire se trouve ` a l’intersection de D vari´ et´ es de dimensions 2D − 1. L’intersection avec le plan de la section de Poincar´ e est une ligne. 2 En revanche, en l’absence de constante du mouvement autre que l’´ energie, la trajectoire se trouve seulement contrainte ` a se trouver sur la vari´ et´ e de dimension 2D − 1 = 3 d´ efinie par H(~ r, ~ p) = E et explore une surface de la section de la section de Poincar´ e.

1

Deux constantes du mouvement C

1

et C

2

(des fonctions des variables dynamiques) sont ind´ ependantes si leurs crochets de Poisson sont nuls, {C

1

, C

2

} = 0.

2

Lorsqu’un syst` eme est int´ egrable, il existe une transformation canonique des 2D variables initiales vers D

couples de variables

action-angle

n

, I

n

) avec n = 1, · · · , D. L’hamiltonien ne d´ epend plus que des D variables

d’action H(· · · ) = ˜ H (I

1

, · · · , I

D

) et les ´ equations pour les variables d’angles sont d´ ecoupl´ ees : ˙ θ

n

= ∂ H/∂I ˜

n

=

ω

n

(I

1

, · · · , I

D

), d’o` u θ

n

(t) = ω

n

t + θ

n

(0). La trajectoire ´ evolue sur un

tore invariant

, dont une section de

Poincar´ e est une ligne ferm´ ee.

(12)

2/ On a ´ etudi´ e la dynamique de l’oscillateur quartique num´ eriquement. Sur la figure sont repr´ esent´ ees diff´ erentes trajectoires dans une section de Poincar´ e pour diff´ erentes valeurs de λ.

Commenter la figure.

Figure 5 : ` A gauche : Sections de Poincar´ e y = 0 pour diff´ erentes valeurs du param` etre λ (dans le plan (x, p x )). Chaque couleur correspond ` a une trajectoire diff´ erente. A droite : ` Trajectoire dans l’espace physique (x, y) pour λ = 0 et λ = −0.8. (Figures de Nicolas Pavloff, LPTMS).

2.5 Oscillateur harmonique 1D

Un oscillateur harmonique classique unidimensionnel a pour hamiltonien : H(x, p) = p 2

2m + 1

2 mω 2 x 2 (36)

o` u m est la masse de la particule et ω la pulsation de l’oscillateur.

A. M´ ecanique classique.– Nous analysons l’oscillateur dans l’esprit de la m´ ecanique classique.

1/ V´ erifier que les ´ equations de Hamilton pour ce syst` eme sont les ´ equations du mouvement attendues. R´ esoudre ces ´ equations pour les donn´ ees initiales :

x(t = 0) = x 0 et p(t = 0) = 0 (37)

2/ D´ efinir l’espace des phases du syst` eme. Esquisser sa trajectoire. Quelle est l’´ energie E de l’oscillateur pour cette trajectoire ?

3/ Calculer la fraction de temps pendant laquelle la particule a une position comprise entre x et x + dx. On ´ ecrira le r´ esultat sous la forme w(x) dx et l’on interpr` etera w(x) comme la densit´ e de probabilit´ e de position.

B. Physique statistique.– On va retrouver le r´ esultat pr´ ec´ edent par une m´ ethode compl` etement diff´ erente. On consid` ere que l’´ energie de la particule est connue seulement de mani` ere approch´ ee et se situe entre E et E + dE.

1/ Dessiner dans l’espace des phases la surface o` u se situent les ´ etats accessibles du syst` eme.

2/ On suppose que tous les micro-´ etats accessibles (d´ efinis ` a la question pr´ ec´ edente) sont

´

equiprobables. Calculer alors la probabilit´ e pour que l’oscillateur se trouve en un point d’abscisse

comprise entre x et x + dx.

(13)

TD 3 : Densit´ es d’´ etats

3.1 Syst` emes ` a deux niveaux

Un syst` eme ` a deux niveaux est caract´ eris´ e par deux ´ etats, not´ es | +i et | − i, d’´ energies ε ± = ±ε 0 o` u ε 0 est une ´ echelle microscopique. Un exemple de syst` eme ` a deux niveaux est un spin 1/2 soumis ` a un champ magn´ etique.

On consid` ere N syst` emes ` a deux niveaux identiques et ind´ ependants (par exemple N spins 1/2 sur les nœuds d’un cristal). On note ε (i) σ l’´ energie du i` eme syst` eme, avec σ = + ou −, et E = P N

i=1 ε (i) σ

i

l’´ energie totale.

1/ Spectre des ´ energies : D´ ecrire les micro´ etats du syst` eme. Si l’on ´ ecrit E = M ε 0 , comment varie l’entier M ?

2/ Si l’´ energie est fix´ ee, donner le nombre N ± de sous syst` emes dans l’´ etat | ± i. D´ eduire la d´ eg´ en´ erescence g M du niveau E M = M ε 0 . Relier g M ` a la densit´ e d’´ etats ρ(E M ).

3/ On analyse la limite N 1. Donner une approximation de ln g M en utilisant la formule de Stirling et en supposant que N ± 1. Tracer ln g M en fonction de l’´ energie E M . Montrer que pour E N ε 0 , la densit´ e d’´ etats est gaussienne

ρ(E) ' ρ(0) e −E

2

/(2N ε

20

) . (38) Comparer la largeur de cette fonction ` a la largeur du spectre. Quel est le nombre total d’´ etats ? D´ eduire la valeur de la constante ρ(0).

Facultatif : En utilisant la formule ln N ! = N ln N − N + 1 2 ln(2πN ) + O(N −1 ), retrouver la valeur de ρ(0) par un calcul direct.

3.2 Volume de l’hypersph` ere

L’hypersph` ere de rayon R dans R D est le domaine d´ efini par x 2 1 + x 2 2 + · · · + x 2 D 6 R 2 . Calculer l’int´ egrale R

R

D

d D ~ x e −~ x

2

de deux mani` eres : (i ) en utilisant la s´ eparabilit´ e, (ii) en utilisant l’invariance par rotation de l’int´ egrande pour faire apparaˆıtre la surface de l’hypersph` ere S D (R).

D´ eduire que le volume de l’hypersph` ere est donn´ e par

V D (R) = V D R D o` u V D = π D/2

Γ( D 2 + 1) (39)

est le volume de la sph` ere de rayon unit´ e (consid´ erer les cas D = 1, 2 et 3).

3.3 Densit´ e d’´ etats semiclassique des particules libres

On consid` ere un gaz de N atomes libres dans une boˆıte cubique de volume V = L 3 . L’hamiltonien des atomes est

H =

N

X

i=1

~ p i 2

2m . (40)

1/ Atomes discernables.– Montrer que le nombre Φ disc (E) de micro´ etats d’´ energies 6 E est : Φ disc (E) = 1

Γ( 3N 2 + 1) E

ε 0 3N/2

o` u ε 0

def

= 2π ~ 2

mL 2 (41)

(14)

A.N. : Calculer ε 0 (en J puis en eV) pour des atomes d’H´ elium dans une boˆıte de taille L = 1 m.

2/ Atomes indiscernables.– Les atomes identiques sont indiscernables. Donner Φ indisc (E) puis simplifier l’expression ` a l’aide de la formule de Stirling. D´ eduire la densit´ e d’´ etats correspondante.

3.4 Densit´ e d’´ etats d’une particule libre relativiste

1/ Rappel du cas non relativiste.– Donner la densit´ e d’´ etats pour une particule libre non relativiste, ε ~ k = ~ 2 ~ k 2 /(2m) (cf. exercice pr´ ec´ edent).

2/ Cas ultrarelativiste.– Calculer la densit´ e d’´ etats pour une particule ultrarelativiste, ε ~ k =

~ || ~ k|| c.

Indication : Utiliser la repr´ esentation ρ(ε) = P

~ k δ(ε − ε ~ k ).

3/ Cas relativiste.– ( Facultatif ) ` A l’aide de la formule semiclassique, calculer la densit´ e d’´ etats pour une particule massive, ε ~ k =

q

( ~ ~ kc) 2 + m 2 c 4 . Retrouver les deux comportements limites correspondant aux deux cas pr´ ec´ edents.

3.5 Oscillateurs harmoniques classiques et quantiques

On consid` ere un syst` eme constitu´ e de N oscillateurs harmoniques ` a une dimension, ind´ ependants et identiques. Le hamiltonien du syst` eme est :

H =

N

X

i=1

p 2 i 2m + 1

2 mω 2 q i 2

. (42)

1/ Traitement semi-classique.– On suppose que ces oscillateurs sont classiques.

a/ On d´ esigne par V(E ) le volume occup´ e par les ´ etats d’´ energie 6 E dans l’espace des phases (dont on pr´ ecisera la dimension). Exprimer V(E) au moyen de la constante V 2N , volume de

“l’hypersph` ere” de rayon 1 (exercice 3.2).

b/ En faisant l’hypoth` ese semi-classique qu’un ´ etat quantique occupe une cellule de volume h N de l’espace des phases, calculer le nombre d’´ etats quantiques d’energie inf´ erieure ` a E (soit Φ(E)), puis la densit´ e d’´ etats quantique ρ(E).

2/ Traitement quantique.– On suppose maintenant que les N oscillateurs sont quantiques.

On sait que les niveaux d’´ energie de chaque oscillateur sont non d´ eg´ en´ er´ es et de la forme : ε n = (n + 1/2) ~ ω avec n ∈ N .

a/ Calculer le nombre d’´ etats accessibles au syst` eme lorsque son ´ energie vaut E.

Indications : pour calculer le nombre de fa¸ cons diff´ erentes de choisir N nombres entiers positifs ou nuls (n 1 , n 2 , n 3 ...n N ) de telle sorte que leur somme P N

i=1 n i soit ´ egale ` a un entier donn´ e M , on peut utiliser la m´ ethode suivante : une “fa¸ con” est repr´ esent´ ee par un sch´ ema o` u l’on fait figurer n 1 boules, puis une barre, puis n 2 boules, puis une barre, etc... Il y a en tout M boules et N − 1 barres. Les permutations de boules ou de barres entre elles ne comptent pas. Seules comptent les diff´ erentes mani` eres de r´ epartir les M boules, ou de mani` ere ´ equivalente, de placer les N − 1 barres.

c/ Calculer la densit´ e d’´ etats quantique du syst` eme. Montrer que, dans la limite E N ~ ω, on

retrouve le r´ esultat semi-classique obtenu ` a la question (2).

(15)

Annexe 3.A : R` egle semi-classique de sommation dans l’espace des phases Lorsque les degr´ es de libert´ e du syst` eme peuvent ˆ etre d´ ecrits en termes classiques, il est tr` es efficace d’appliquer la r` egle semiclassique : c’est le cas pour les degr´ es de libert´ e de translation d’un atome, mais pas pour un spin 1/2 qui n’a pas d’´ equivalent classique.

Pour un syst` eme ` a D degr´ es de libert´ e, l’espace des phases des vecteurs (q 1 , · · · , q D , p 1 , · · · , p D ) est de dimension 2D. La correspondance pr´ ecise classique → quan- tique pour le comptage des micro´ etats est assur´ ee en consid´ erant qu’un ´ etat quantique occupe un volume h D dans l’espace des phases classique.

Densit´ e d’´ etats int´ egr´ ee.– Soit H({q i , p i }) l’hamiltonien d´ ecrivant la dynamique du syst` eme. Notons Φ(E) le nombre de micro´ etats dont l’´ energie est inf´ erieure ` a E. Dans la limite semiclassique (spectre des ´ energies tr` es dense) on a

Φ(E) = 1 h D

Z

H({q

i

,p

i

})6E D

Y

i=1

dq i dp i ≡ Z D

Y

i=1

dq i dp i

h θ H (E − H({q i , p i })) (43) o` u θ H (x) est la fonction de Heaviside.

Densit´ e d’´ etats.– La densit´ e d’´ etats est donn´ ee par

ρ(E) = Φ 0 (E) (44)

i.e. ρ(E)dE repr´ esente le nombre d’´ etats quantiques dont les ´ energies sont dans l’intervalle [E, E + dE[.

Particules identiques.– Si le syst` eme contient N particules identiques (par exemple pour un gaz parfait de N atomes), donc indiscernables, les micro´ etats diff´ erant par permutation des coordonn´ ees des atomes sont ´ equivalents. On doit ajouter un facteur 1/N ! :

Φ indisc (E) = 1

N ! Φ disc (E) (45)

Notons que cette r` egle simple n’est qu’une approximation valable dans le r´ egime classique.

Un traitement plus pr´ ecis du postulat de sym´ etrisation de la m´ ecanique quantique sera

expos´ e plus en d´ etail ` a la fin du cours.

(16)

TD 4 : Postulat fondamental et ensemble microcanonique

4.1 Gaz parfait classique monoatomique – Formule de Sackur-Tetrode

On consid` ere un gaz parfait de N atomes confin´ es dans une boˆıte de volume V , que nous traitons dans le cadre de la m´ ecanique classique.

1/ Rappeler l’expression de la densit´ e d’´ etats int´ egr´ ee Φ(E) pour le gaz monoatomique (cf. TD pr´ ec´ edent) ou la recalculer rapidement.

2/ Rappeler la d´ efinition de l’entropie microcanonique S . Justifier que, dans une certaine limite, on peut utiliser l’expression

S ' k B ln Φ(E)

(46) D´ eduire la formule de Sackur-Tetrode (1912)

S (E, V, N ) = N k B ln e 5/2 V N

mE 3π ~ 2 N

3/2 !

(47)

3/ Montrer qu’on peut ´ ecrire l’entropie sous la forme S = 3N k B ln c∆x∆p/h

o` u ∆x est une longueur, ∆p une impulsion et c une constante sans dimension. Interpr´ eter cette forme.

4/ Calculer la temp´ erature microcanonique T puis la pression microcanonique p . D´ eduire une expression de l’entropie en fonction de la densit´ e moyenne n = N/V et de la longueur thermique de de Broglie Λ T

def

= p

2π~ 2 /(mk B T ). Discuter la validit´ e de (47).

A.N. : On consid` ere un gaz d’H´ elium dans les conditions normales de temp´ erature et de pression.

Calculer ∆x, ∆p puis ∆x∆p/h. Calculer ´ egalement la longueur Λ T . Donner la valeur de l’entropie par atome S /N k B .

4.2 Extensivit´ e et paradoxe de Gibbs

Nous clarifions le rˆ ole de l’indiscernabilit´ e dans le calcul de l’entropie du gaz parfait classique.

1/ Extensivit´ e.– Rappeler la propri´ et´ e d’extensivit´ e attendue pour l’entropie S (E, V, N ), en g´ en´ eral.

2/ “Atomes discernables”.– A la fin du XIX ` e , il n’y avait pas de justification pour introduire le facteur 1/N ! li´ e ` a l’indiscernabilit´ e des atomes dans le calcul de la densit´ e d’´ etats int´ egr´ ee.

a/ Donner l’expression de la densit´ e d’´ etats int´ egr´ ee Φ disc (E) si les atomes ´ etaient discernables (on utilisera le r´ esultat de l’exercice 3.3 ou l’exercice pr´ ec´ edent). D´ eduire l’expression de l’en- tropie microcanonique correspondante S disc .

b/ Paradoxe de Gibbs.– On consid` ere deux gaz identiques occupant deux volumes ´ egaux s´ epar´ es par une paroi. Justifier que lorsqu’on enl` eve la paroi, l’entropie du syst` eme varie de

∆S melange = S disc (2E, 2V, 2N ) − 2S disc (E, V, N ) (48) et calculer cette variation. Pourquoi ce r´ esultat est-il paradoxal ?

3/ Indiscernabilit´ e.– Comparer S disc (E, V, N ) avec la formule de Sackur-T´ etrode et discuter

l’extensivit´ e dans les deux cas. V´ erifier que, si la variation d’entropie est calcul´ ee avec S indisc

(Sackur-Tetrode), on a ∆S melange = 0.

(17)

4.3 Cristal paramagn´ etique et temp´ eratures (absolues) n´ egatives

Consid´ erons un syst` eme form´ e de N spins 1/2 fix´ es aux nœuds d’un r´ eseau cristallin et plac´ es dans un champ magn´ etique uniforme B ~ = B ~ u z . Chaque spin porte un moment magn´ etique

~

m = γ ~ S, o` u γ est le facteur gyromagn´ etique. On suppose que les ´ energies d’interaction entre spins sont n´ egligeables devant l’´ energie de couplage entre les moments magn´ etiques de spin et le champ ext´ erieur.

On note ε ± = ∓ε B les ´ energies des deux ´ etats quantique pour un spin, o` u ε B = γ ~ B/2. Dans le cristal, on note N + , resp. N − , le nombre de moments align´ es selon B ~ , resp. oppos´ es ` a B. ~ 1/ Etablir les expressions de ´ N + et N − en fonction de N , ε B et de l’´ energie totale E du syst` eme.

2/ Calculer le nombre d’´ etats accessibles Ω(E, N, B) si l’´ energie du syst` eme isol´ e est fix´ ee.

Doit-on tenir compte de l’indiscernabilit´ e ?

3/ D´ eduire l’entropie microcanonique S du syst` eme lorsque N + 1 et N − 1. Repr´ esenter S en fonction de l’´ energie E.

4/ Calculer la temp´ erature microcanonique T du syst` eme en fonction de l’´ energie, et discuter son signe. Tracer T en fonction de E. D´ ecrire l’´ etat du syst` eme lorsque E → E min et E → E max

et discuter le signe de T dans les deux cas.

Figure 6 : Un enregistrement typique de l’inversion de l’aimantation nucl´ eaire. L’aimanta- tion de l’´ echantillon est test´ ee toutes les 30 secondes par une exp´ erience de RMN. Les bandes verticales sur le relev´ e correspondent ` a un intervalle de 1 minute. Sur la gauche un signal caract´ eristique de l’´ etat d’´ equilibre normal (T ≈ 300 K), suivi d’une aimantation invers´ ee (T ≈ −350K), qui se d´ esexcite via un signal nul (avec donc un passage de T = −∞ ` a T = ∞) vers l’´ etat d’´ equilibre initial. La figure est tir´ ee de l’article : E. M. Purcell and R. V. Pound, Physical Review 81,

A nuclear spin system at negative temperature

, p. 279 (1951).

4.4 Les temp´ eratures (absolues) n´ egatives sont les plus chaudes !

Dans l’exercice pr´ ec´ edent, nous avons obtenu la temp´ erature microcanonique pour les spins nucl´ eaires d’un cristal, que nous noterons T mag (E) (elle est associ´ ee ` a l’´ energie magn´ etique).

Des inversions de population correspondant ` a des temp´ eratures n´ egatives ont ´ et´ e observ´ ees dans

un cristal de fluorure de lithium. Dans ce syst` eme, le temps de relaxation pour l’interaction

mutuelle entre les spins nucl´ eaires (τ 1 ∼ 10 −5 s) est tr` es court devant le temps de relaxation

pour l’interaction entre les spins et le r´ eseau (τ 2 ∼ 5 mn). On peut donc rapidement arriver (sur

une ´ echelle τ 1 ) ` a un ´ equilibre thermodynamique du syst` eme de spins nucl´ eaires avant que ce

syst` eme ne se thermalise avec les vibrations du r´ eseau. L’exp´ erience consiste alors ` a placer le

(18)

cristal dans un champ magn´ etique et ` a renverser tr` es brutalement celui-ci. On est alors, pendant un temps de l’ordre de τ 2 dans un ´ etat de temp´ erature n´ egative (cf. figure 6).

L’exercice vise ` a d´ ecrire les ´ echanges thermiques avec les degr´ es de libert´ e de vibrations du cristal. Pour cela on mod´ elise l’´ energie de vibration comme celle de 3N oscillateurs harmoniques identiques et ind´ ependants (mod` ele d’Einstein) :

H vib =

3N

X

i=1

p 2 i 2m + 1

2 mω 2 q 2 i

(49) Les oscillateurs peuvent ˆ etre consid´ er´ es discernables car ils sont associ´ es aux vibrations des atomes (indiscernables) “attach´ es” aux nœuds (discernables) du r´ eseau. On les traitera classi- quement.

1/ Calculer le nombre de micro´ etats accessibles pour l’´ energie de vibration Φ vib (E). D´ eduire l’entropie S vib et la temp´ erature T vib correspondantes.

2/ Discuter le contact thermique entre les spins nucl´ eaires et les vibrations des atomes du cristal.

En comparant les deux situations o` u la temp´ erature magn´ etique initiale T mag (i) est soit > 0 soit

< 0, justifier que les temp´ eratures n´ egatives sont plus chaudes que les temp´ eratures positives.

4.5 Contact thermique entre deux boˆıtes cubiques

On consid` ere un syst` eme ferm´ e compos´ e de deux boˆıtes cubiques identiques de cˆ ot´ e L. Les

´

energies des niveaux les plus bas d’une boˆıte cubiques (avec conditions de Dirichlet) et leur d´ eg´ en´ erescence sont rappel´ ees dans le tableau en fin d’exercice. On notera I et II ces deux boˆıtes que l’on met en contact l’une avec l’autre. Le syst` eme total est suppos´ e ˆ etre entour´ e d’une paroi adiabatique.

1. ` a l’instant initial t = 0, chaque boˆıte contient une particule mais leur ´ energie est diff´ erente : E I = 12 ε 0 et E II = 18 ε 0 o` u ε 0

def

= 8mL h

22

.

Calculer le nombre de micro-´ etats accessibles au syst` eme I, au syst` eme II et au syst` eme total.

2. La paroi qui s´ epare les deux boˆıtes permet les ´ echanges de chaleur. Le syst` eme total ´ etant hors d’´ equilibre, il va ´ evoluer vers un ´ etat d’´ equilibre.

Quelle quantit´ e est conserv´ ee durant cette transformation ?

Quelles sont les ´ energies possibles E I et E II pour les syst` emes I et II ? Quels sont les micro-´ etats accessibles au syst` eme ? Combien y en a-t-il ? Dans quel sens le nombre de micro-´ etats a-t-il vari´ e et de combien ? 3. On suppose maintenant que le syst` eme a atteint son ´ etat d’´ equilibre.

Quelle est la probabilit´ e d’obtenir un micro-´ etat donn´ e ?

Quelle est la probabilit´ e pour que le syst` eme I ait l’´ energie 6 ε 0 , 9 ε 0 , 15 ε 0 ? Tracer la distribution en ´ energie des syst` emes I et II ` a l’´ equilibre.

Donner leur ´ energie la plus probable.

4. Refaites l’exercice en consid´ erant que chaque boˆıte contient deux particules discernables.

5. Refaites l’exercice en consid´ erant que chaque boˆıte contient deux particules indiscernables

(qui sont des fermions de spin z´ ero).

(19)

une particule deg´ en.

dans une boˆıte du niveau

3 0 3 = 1 2 + 1 2 + 1 2 1 6 0 6 = 1 2 + 1 2 + 2 2 3 9 0 9 = 1 2 + 2 2 + 2 2 3 11 0 11 = 1 2 + 1 2 + 3 2 3 12 0 12 = 2 2 + 2 2 + 2 2 1 14 0 14 = 1 2 + 2 2 + 3 2 6 17 0 17 = 2 2 + 2 2 + 3 2 3 18 0 18 = 1 2 + 1 2 + 4 2 3 19 0 19 = 1 2 + 3 2 + 3 2 3 21 0 21 = 1 2 + 2 2 + 4 2 6 22 0 22 = 2 2 + 3 2 + 3 2 3 24 0 24 = 2 2 + 2 2 + 4 2 3 26 0 26 = 1 2 + 3 2 + 4 2 6 27 0 27 = 1 2 + 1 2 + 5 2

27 = 3 2 + 3 2 + 3 2 4 29 0 29 = 2 2 + 3 2 + 4 2 6 30 0 30 = 1 2 + 2 2 + 5 2 6

deux particules deg´ en.(*) deg´ en.(**) dans une boˆıte du niveau du niveau

6 0 1 imposs.

9 0 6 3

12 0 15 6

14 0 6 3

15 0 20 10

17 0 30 15

18 0 15 6

20 0 60 30

21 0 12 6

22 0 15 9

23 0 60 30

24 0 31 15

25 0 60 30

(*) deux particules discernables de mˆ eme masse.

(**) deux fermions identiques de spin 0.

4.6 Isothermes et isentropes d’un gaz parfait

Nous consid´ erons un gaz parfait isol´ e de N particules en dimension d. L’hypoth` ese centrale est que l’´ energie E des particules a pour origine l’´ energie cin´ etique de translation, d´ ecrite par le relation de dispersion

~ p ∝ ||~ p|| α ⇒ E ∝

N

X

i=1

||~ p i || α (50) Le probl` eme montre qu’` a partir de ces hypoth` eses assez faibles, la physique statistique permet de pr´ edire quelques propri´ et´ es int´ eressantes du gaz.

1/ Dilatations.– Rappeler comment l’impulsion est quantifi´ ee dans une boˆıte cubique de vo- lume V = L d . En d´ eduire comment l’´ energie du gaz (isol´ e) est modifi´ ee, E → E 0 , lors d’une dilatation V → V 0 = λV .

2/ Entropie.– Si l’on effectue une dilatation de mani` ere adiabatique, l’entropie du gaz reste inchang´ ee (la transformation apporte du travail au gaz mais pas de chaleur, i.e. les occupa- tions des ´ etats restent inchang´ ees bien que leurs caract´ eristiques soient modifi´ ees) : S (E, V ) → S (E 0 , V 0 ) = S (E, V ).

a/ D´ eduire que l’entropie du gaz peut s’´ ecrire sous la forme :

S (E, V ) = f (E V η ) (51)

o` u f (x) est une fonction que l’on ne cherchera pas ` a d´ eterminer ici. η est un exposant dont on donnera l’expression en fonction de d et α.

b/ R´ eintroduire N dans (51) afin de satisfaire les propri´ et´ es d’extensivit´ e.

(20)

3/ Pression et temp´ erature.– D´ eduire des expressions pour la temp´ erature T et la pression p microcanoniques. Montrer que le produit p V est proportionnel ` a l’´ energie.

4/ Gaz parfait classique.– Pour un gaz parfait classique on a ∂T ∂V

= 0.

a/ En d´ eduire l’expression de f (x). Quelle relation existe-t-il entre temp´ erature et ´ energie ? b/ On peut encore pr´ eciser la forme de la fonction : rappeler comment le nombre de micro´ etats accessibles d´ epend du volume dans un gaz parfait classique. Cons´ equence sur l’entropie micro- canonique ?

c/ Isothermes et isentropes.– Donner la relation liant p et V lors d’une transformation isotherme (` a T =cste), puis d’une transformation isentropique (` a S =cste). D´ eduire la valeur du coefficient γ = C p /C V (on rappelle que l’isentrope a pour ´ equation p V γ =cste). Dans le cas d = 3 et α = 2, que vaut ce coefficient ?

5/ Gaz parfait de fermions.– Nous consid´ erons maintenant le cas d’un gaz d´ eg´ en´ er´ e de fermions, pour lequel :

f (x) ' a 0

p b 0 x − 1 i.e. S (E, V ) ' a 0 N s

b 0

E N

V N

η

− 1 (52) o` u a 0 et b 0 sont deux param` etres qui d´ ependent des d´ etails microscopiques. Notons que cette expression n’est valable que pour b 0 x −1 1, lorsque l’´ energie est proche de sa valeur minimale.

a/ Isotherme.– Calculer la temp´ erature microcanonique. En d´ eduire la relation entre p et V pour V → 0 lorsque T =cste. Comparer au cas classique.

b/ Isentrope.– Donner la relation liant p et V lorsque S =cste. Comparer au cas classique.

Comment expliquer l’origine de ce r´ esultat ?

6/ Gaz parfait de bosons condens´ es.– Nous analysons maintenant le cas d’un ensemble de bosons identiques. Si d > α le ph´ enom` ene de condensation de Bose-Einstein apparaˆıt sous la temp´ erature T B ∼ (N/V ) α/d : une fraction macroscopique d’atomes se “condensent” dans l’´ etat fondamental. Dans ce cas (T 6 T B ) :

f (x) = c 0 x

d+αd

i.e. S (E, V ) = c 0 N E

N V

N

η

d+αd

(53) Donner l’´ equation de l’isotherme pour T 6 T B .

Remarque : on trouvera un corrig´ e du probl` eme au chapitre 5 de : C. Texier & G. Roux, Physique

statistique, Dunod, 2017.

(21)

TD 5 : Ensemble canonique

(syst` emes en contact avec un thermostat)

5.1 Le cristal de spin 1/2

On reprend (rapidement) l’´ etude du cristal de N spins 1/2 identiques plac´ es aux nœuds d’un r´ eseau cristallin (TD 4). Chaque spin peut se trouver dans deux ´ etats quantiques | ± i, d’´ energie ε ± = ∓ε B , o` u ε B = γ ~ B/2 ≡ m 0 B. Nous supposons les interactions entre spins n´ egligeables, ce qui permet de les supposer ind´ ependants. Le cristal est en contact avec un thermostat qui fixe sa temp´ erature ` a T .

1/ Quels sont les micro´ etats pour un spin ? Et pour le cristal ? Justifier que la fonction de partition canonique du cristal est simplement reli´ ee ` a celle d’un spin : Z cristal = (z spin ) N . Quelle est la probabilit´ e p ± pour qu’un spin se trouve dans l’´ etat quantique | ± i ? Tracer ces deux probabilit´ es en fonction de T et interpr´ eter.

2/ Calculer explicitement Z cristal puis d´ eduire l’´ energie magn´ etique moyenne du cristal E c en fonction de T . Comparer au calcul microcanonique de T en fonction de E (Exercice 4.3).

3/ Donner l’aimantation moyenne du cristal M(T, B) (sans calcul suppl´ ementaire) et la tracer en fonction de B. Interpr´ eter.

5.2 Le gaz parfait monoatomique

On reprend l’analyse de la thermodynamique du gaz parfait monoatomique (exercice 4.1), dans le cadre de l’ensemble canonique. Le gaz de N atomes est contenu dans un volume V et maintenu

`

a temp´ erature T . On traite le probl` eme classiquement.

1/ En utilisant la r` egle semiclassique de sommation dans l’espace des phases (cf. annexe), mon- trer que la fonction de partition canonique du gaz est de la forme

Z = 1

N ! (z atome ) N ∼ e N z atome N

N

(54) et exprimer z atome en fonction de la longueur thermique Λ T

def

= p

2π~ 2 /(mk B T ).

A.N. : Calculer Λ T pour des atomes d’H´ elium ` a temp´ erature ambiante.

2/ D´ eduire l’´ energie libre du gaz ` a la limite thermodynamique. On ´ ecrira le r´ esultat pour rendre explicite les propri´ et´ es d’extensivit´ e.

3/ Calculer l’´ energie moyenne du gaz, puis la capacit´ e calorifique dont on rappelle la d´ efinition : C V

def

= ∂E c (T, V, N )

∂T ( i.e. C V = ∂E ∂T

V,N dans les (horribles) notations de la thermo ) (55) D´ eterminer les fluctuations de l’´ energie du syst` eme Var(E)

def

= E 2 c − E c 2

(rappeler le lien avec C V ). Comparer les fluctuations ` a la valeur moyenne.

4/ Calculer la pression canonique p c . Commenter.

5/ Calculer l’entropie canonique S c . Comparer ` a la formule de Sackur-Tetrode.

6/ Calculer le potentiel chimique canonique µ c .

(22)

7/ Validit´ e du traitement semiclassique : En examinant S c , identifier le r´ egime de validit´ e du calcul semiclassique. D´ efinir une ´ echelle de densit´ e (fonction de T ) au dessus de laquelle l’ana- lyse pr´ esente n’est plus valable. De mani` ere ´ equivalente, identifier une ´ echelle de temp´ erature T ∗

(fonction de n), en dessous de laquelle le calcul classique n’est pas justifi´ e. Que vaut le potentiel chimique au seuil de validit´ e ?

5.3 Gaz parfait diatomique

On ´ etudie la thermodynamique d’un gaz de mol´ ecules diatomiques. Outre l’int´ erˆ et physique

´

evident de l’exercice, il va nous permettre d’illustrer deux points importants :

• La factorisation de la fonction de partition canonique pour les probl` emes s´ eparables (d´ ecoupl´ es).

• Le gel quantique de certains degr´ es de libert´ e ` a basse temp´ erature.

Chaque mol´ ecule (deux atomes, i.e. 6 degr´ es de libert´ e) poss` ede trois degr´ es de libert´ e de translation, deux degr´ es de libert´ e de rotation et un degr´ e de libert´ e de vibration. On introduit P ~ l’impulsion totale, ~ ` le moment orbital caract´ erisant la rotation de la mol´ ecule, et (r, p r ), un couple de variables canoniquement conjugu´ ees d´ ecrivant la vibration de la mol´ ecule (coordonn´ ees relatives). Au voisinage de l’´ etat d’´ equilibre pour la liaison, r ∼ r ∗ , l’hamiltonien d’une mol´ ecule est de la forme :

H ' P ~ 2 2M +

~ ` 2 2I + p 2 r

2m r

+ 1

2 m r ω 2 (r − r ∗ ) 2 − E liaison . (56)

(K)

rot T vib

0 5 10

1 2 3

50 100 500 1000 5000

experiment theory

T C V /Nk B

T

Figure 7 : Capacit´ e calorifique d’un gaz d’hydrog` ene HD (deut´ erium-hydrog` ene). T rot

def

=

~ 2 /2k B I et T vib

def

= ~ω/k B . Donn´ ees tir´ ees de : R. Balian,

From microscopic to macrosco- pic I

.

1/ Donner les spectres (quantiques) des ´ energies de translation, de rotation et de vibration.

Montrer que la fonction de partition pour une mol´ ecule peut se factoriser comme :

z = z trans z rot z vib e βE

liaison

. (57)

Donner l’expression explicite des fonctions de partition (sous forme de sommes). Rappeler com- ment la fonction de partition du gaz s’exprime en fonction de z dans l’approximation de Maxwell- Boltzmann.

2/ R´ egime classique de haute temp´ erature.

(23)

a ) Calculer la fonction de partition canonique du gaz Z dans l’approximation semiclassique (~ → 0), lorsque tous les degr´ es de libert´ e sont trait´ es classiquement (soit en rempla¸ cant les sommes sur les nombres quantiques par des int´ egrales, soit en repartant de la r` egle semiclassique).

Discuter le r´ egime de validit´ e du r´ esultat (condition(s) sur T ).

b) D´ eduire l’´ energie moyenne, puis la capacit´ e calorifique du gaz dans cette limite. Comparer aux donn´ ees exp´ erimentales (Fig. 7).

3/ Gel quantique.— Aux plus basses temp´ eratures les diff´ erents degr´ es de libert´ e ne peuvent pas toujours ˆ etre trait´ es classiquement.

a ) Que devient l’´ energie moyenne de vibration dans la limite k B T ~ ω ? Mˆ eme question pour l’´ energie moyenne de rotation lorque k B T ~ 2 /I .

b) En repartant des expressions des fonctions de partitions z rot et z vib , donner une approximation des ´ energies moyennes de rotation et de vibration pour T → 0.

c) D´ eduire l’allure de la capacit´ e calorifique du gaz en fonction de la temp´ erature (on admettra que ~ 2 /I ~ ω). Commenter la figure.

5.4 Paramagn´ etisme de Langevin

On se propose de d´ eterminer l’´ equation d’´ etat d’une substance paramagn´ etique, i.e. la relation existant entre le moment magn´ etique total M ~ de la substance, sa temp´ erature T et l’induction magn´ etique B ~ dans laquelle le solide est plong´ e. On consid` ere N atomes ind´ ependants, fix´ es aux nœuds d’un r´ eseau cristallin, poss´ edant chacun un moment magn´ etique m ~ de module constant, que nous allons traiter, dans ce premier exercice, comme un vecteur classique.

Consid´ erons un atome en particulier. En l’absence de champ, son moment magn´ etique peut s’orienter dans une direction quelconque, rep´ er´ ee par ses angles θ et ϕ. En pr´ esence du champ magn´ etique B ~ dirig´ e suivant Oz, le moment magn´ etique acquiert une ´ energie :

H mag = −~ m · B ~ = −m 0 B cos θ , (58) o` u m 0 = ||~ m||. En assimilant le moment magn´ etique ` a un bˆ aton rigide de moment d’inertie I, sa dynamique est r´ egie par l’hamiltonien 3

H = 1

2 I p 2 θ + p 2 ϕ sin 2 θ

!

+ H mag . (59)

1. Calculer la fonction de partition canonique associ´ ee ` a H. On ´ ecrira le r´ esultat sous la forme z = z cin z mag o` u z mag = 1 pour B = 0. Montrer que z cin = Vol/e Λ 2 T o` u Λ e T est une longueur thermique et Vol un volume accessible. Exprimer z mag en fonction de x = βm 0 B.

2. Donner l’expression de la densit´ e de probabilit´ e w(θ, ϕ) pour que le moment pointe dans la direction (θ, ϕ). V´ erifier la normalisation. Tracer l’allure de w(θ, ϕ) en fonction de θ.

3. Calculer le moment magn´ etique moyen par atome, m z c . On appellera aimantation du milieu la quantit´ e M = N m z c [on pourra utiliser l’annexe, i.e. consid´ erer ∂z/∂B].

4. Discuter le comportement de l’aimantation du milieu paramagn´ etique en fonction du champ B et de la temp´ erature. Retrouver ` a haute temp´ erature la loi de Curie : M ∝ B/T

3

On retrouve facilement ce r´ esultat en consid´ erant un pendule de longueur l et de masse m : dans ce cas I = ml

2

et l’´ energie cin´ etique s’´ ecrit H

cin

=

I2

[ ˙ θ

2

+ ˙ ϕ

2

sin

2

θ]. Alors p

θ

= ∂H

cin

/∂ θ ˙ = I θ ˙ et p

ϕ

= ∂H

cin

/∂ ϕ ˙ = I ϕ ˙ sin

2

θ.

Références

Documents relatifs

o` u eq_diff est l’´equation diff´erentielle (ou la s´equence d’´equations diff´erentielles), cond_ini est la condition initiale (ou la s´equence de s´equence initiales) et

Notre objectif est de mesurer la temp´ erature au moyen de la sonde interne au microcontrˆ oleur Atmega32U4, et de transmettre cette mesure pour un affichage ` a l’´ ecran, id´

Pour appliquer ce th´ eor` eme, il faut d’abord v´ erifier que (u i ) i∈I est une famille sommable de complexes, c’est-` a-dire que (|u i |) i∈I est une famille sommable de r´

Documents de cours et polycopiés : Les documents de cours destinés à être reproduits par le service édition de l’ENSTA et distribués aux élèves doivent être fournis

` A cet effet, on utilise le lemme des sous-sous-suites suivant (qui se d´emontre ais´ement en raisonnant par l’absurde), et qui parfois de bien pr´ecieux services :.. Lemme

G´ en´ erateur de vapeur : il y a un ´ echange thermique de l’eau du mod´ erateur qui transf` ere sa chaleur ` a l’eau d’un circuit de refroidissement secondaire qui est

Pour mieux comprendre la v´eritable nature (g´eom´etrique) du d´eterminant, la pr´esentation faite en deuxi`eme ann´ee privil´egiera le point de vue g´eom´etrique : d´eterminants

Dans la pr´esente communica- tion, l’´etude est men´ee, par simulations num´eriques, en consid´erant une sollicitation thermique de type temp´erature impos´ee afin de