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Statistiques quantiques (1) : Fermi-Dirac 38

9.1 Gaz de fermions libres

On consid`ere un gaz d’´electrons “libres” (c’est-`a-dire sans interaction mutuelle), plac´e dans une enceinte de volume V (gaz parfait de fermions pouvant repr´esenter les ´electrons de conduction dans un m´etal par exemple).

1/ Rappeler l’expression de la densit´e d’´etats ρ(ε) d’une des particules du gaz. Quel est le nombre moyen de particules dans un ´etat dont l’´energie estε?

2/En d´eduire l’´equation (implicite) permettant de calculer le potentiel chimiqueµpuis l’´energie totale du gaz. On pourra introduire les int´egrales de Fermi :

Iν(α) =

Z +∞

0

xνdx

exp(x−α) + 1

3/ On se place `a temp´erature nulle (gaz de Fermi d´eg´en´er´e). Calculer le potentiel chimique (´energie de Fermi) du gaz, son ´energie. Comparer le comportement de µ(T) pour un GP de fermions `a temp´erature nulle et celui d’un GP classique. Application num´erique : pour le Cuivre on a n ' 1029 ´electrons de conduction par m3. Calculer l’´energie de Fermi EF et l’ordre de grandeur de la vitesse d’un ´electron `a T = 0 K.

Figure 12 : Capacit´e calorifique du potassium (W.H. Lien et N.E. Phillips, Phys. Rev. 133, A1370 (1964)) dans un diagramme C/T en fonction deT2. La partie lin´eaire de la d´ependance de C selonT correspond `a une masse effective ´electroniquem = 1,25m. Savez-vous d’o`u vient le terme cubique ?

4/ On se place maintenant `a temp´erature faible mais non nulle. Calculer le potentiel chimique du gaz, puis son ´energie. En d´eduire la capacit´e calorifique `a basse temp´erature. Commenter. On utilisera les approximations au second ordre en 1/α:

I1 2(α) = 2 3α 3/2 1 + π 2 8α2 + O(α4) , I3 2(α) = 2 5α 5/2 1 +5π 2 8α2 + O(α4) .

9.2 Paramagn´etisme de Pauli

On consid`ere un gaz parfait d’´electrons plong´e dans un champ magn´etique uniforme et constant

~

B =B~uz. On notem~ le moment magn´etique d’un ´electron et on rappelle quem~ =geµBS/~ ~o`u µB = qe~

2me <0 est le magn´eton de Bohr etge'2 pour un ´electron libre.

1/ Montrer que la densit´e d’´etats en ´energieρ±(ε) des ´electrons de spin “up” et “down” (Sz =

±~/2) est

ρ±(ε) = 1

2ρ(εmB) avec ε>±mB ,

o`u m=|geµB/2|etρ(E) est la densit´e d’´etats en ´energie calcul´ee dans l’exercice 1.

2/ a. Calculer le nombre d’´electrons de spin “up” (resp. “down”) `a temp´erature nulle. D´eduire le niveau de FermiεF.

b. Donner la valeur du magn´eton de BohrµB en eV/Tesla. Justifier la validit´e de l’approximation

mB εF(B = 0).

c. Montrer en particulier que, dans cette limite, εF est ind´ependant deB.

3/ En d´eduire que l’aimantationM `a temp´erature nulle se met sous la forme

M = 3

2Nm×

mB

εF .

Comparer avec le r´esultat ´equivalent pour des particules discernables, expliquer en particulier l’origine de l’´enorme r´eduction de l’aimantation.

4/ Ecrire (formellement) les expressions de´ pour T quelconque puis celle de l’aimantation

M. Discuter le comportement de M si T → ∞ (plus pr´esis´ement T TF). Montrer que dans cette limite le potentiel chimique µest donn´e par

exp{β µ}= 4(β εF)

3/2

3π ch(βmB) ,

et que l’aimantation s’´ecrit M =Nmth(βmB) comme on s’y attend (cf. exercices 5.5 et ??). Il est `a noter que dans cette question, le spin des ´electrons est trait´e quantiquement (on n’a pas fait d’hypoth`ese sur les valeurs relatives de kBT etmB), mais le principe de Pauli n’est pas pris en compte (T TF).

9.3 Semi-conducteur intrins`eque

Le spectre des ´energies individuelles d’un cristal est constitu´e d’un ensemble de bandes s´epar´ees de gaps (th´eorie des bandes de Bloch).11 Dans certains cristaux, le remplissage des ´etats indi-viduels est tel que la derni`ere bande est compl`etement occup´ee (bande de valence) alors que la bande suivante reste vide (bande de conduction) : de tels cristaux sont appel´es desisolants car la conduction ´electrique n’est possible que lorsque des ´electrons de valence sont promus dans la bande de conduction, Eg au dessus, sous l’effet des fluctuations thermiques. Si le gap Eg n’est pas trop grand (n’exc`ede pas 1 eV) on parle de semi-conducteur car la conduction ´electrique devient (mod´er´ement) efficace `a temp´erature ambiante.

Si l’on s’int´eresse `a la physique de basse ´energie du semiconducteur, `a cause de la structure de la distribution de Fermi-Dirac, seuls les ´etats du haut de la bande pleine (valence) et du bas

11

cf. cours de m´ecanique quantique (par exemple : chapitre 6 de C. Texier,M´ecanique quantique, Dunod, 2011) ou de physique du solide.

de la bande vide suivante (conduction) entrent en jeu. Nous mod´elisons le spectre des ´energies comme deux bandes semi-infinies :

ε~cond k =Eg+~ 2~k2 2m∗ e et ε~val k =−~ 2~k2 2mt

o`u les courbures font intervenir les masses effectives mt et me (qui d´ependent du r´eseau cristallin). E metal E quantiques etats etats quantiques occupee vide isolant E k BV BC Eg

Figure13 :Le spectre des ´energies d’un cristal est un continuum d’´etats avec des gaps. La nature m´etallique ou isolante est d´etermin´ee par le remplissage de ce spectre d’´energies individuelles par les ´electrons.

1/ Donner un encadrement rapide de l’´energie de Fermi εF.

2/ Ecrire les densit´´ es d’´etats associ´ees aux ´etats de la BC, ρcond(ε), et aux ´etats de la BV,

ρval(ε).

3/ Donner l’expression du nombre moyen d’´electrons : s´eparer les contributions des ´electrons de valence et des ´electrons de conductionN(T) =Nval(T) +Ncond(T). Montrer que le nombre d’´electrons de valence peut s’´ecrire sous la forme

Nval(T) =Nval(0)− Z 0 dε ρval(−ε)nt(ε;T, µ) | {z } Nt

Donner l’expression de nt(ε;T, µ) (´etablir la relation avec le facteur d’occupation pour les ´

electrons). Justifier que nt mesure un nombre moyen de trous (desanti-´electrons).

4/ Anti-´electrons.–La notion de trou permet de ne consid´erer que desparticules(´electrons ou trous) d’´energies positives : en introduisant la notationρt(ε)≡ρval(−ε), donner les expres-sions g´en´erales du nombre d’´electrons Ne Ncond(T) et du nombre de trous Nt Nval(0)−

Nval(T).

5/ Siβµ1 et β(Eg−µ)1, d´eterminer explicitementNe etNt.

6/ Dans un conducteur intrins`eque (sans impuret´es donneurs ou accepteurs), la neutralit´e ´

electrique impose que Ne = Nt. En d´eduire la densit´e n = Ne/V des porteurs de charges dans la BC puis le potentiel chimique µ(T). Dans les conditions de temp´erature consid´er´ees (approximations du 5), o`u se situeµ(T) pr´ecis´ement ?

7/ Applications num´eriques : On donne pour le Silicium : Eg ' 1.12eV, me '1.13me et

mt '0.55me et pour le Germanium :Eg '0.67eV, me '0.55me etmt '0.29me. On se place `

a T = 300K. Calculer le potentiel chimiqueµ(T) puis npour chacun des mat´eriaux. Comparer

nSi et nGe entre eux et `a la densit´e d’´electrons libres dans le Cuivre par exemple. V´erifier que les approximations du 5 sont bien justifi´ees.

9.4 Gaz de fermions relativistes

On consid`ere un gaz de fermions de spin 1/2 relativistes, d’´energie ε~p = p~p2c2+m2c4, et totalement d´eg´en´er´e (T = 0 K).

1/ Evaluer le moment de Fermi´ pF du gaz sous l’approximation semi-classique (cf. TD2). Quel est le domaine de validit´e de cette expression ? Retrouver l’´energie de Fermi εF dans le cas non relativiste et dans le cas ultrarelativiste.

2/Calculer l’´energie du gaz dans le cas relativiste. Quelle est la limite dans le cas non relativiste (pF mc) et dans le cas ultrarelativiste ? On rappelle :

Z X 0 x2p1 +x2 dx= 1 8 n X(2X2+ 1)p1 +X2−ln(X+p1 +X2) o = X3 3 +X105 +... X1 X4 4 +X42 +... X1

3/ D´eterminer la pression du gaz, puis d´eterminer l’´equation d’´etat dans le cas ultrarelativiste et dans le cas non relativiste.

9.5 Etoile `´ a neutrons

Une ´etoile `a neutrons est le r´esidu du ph´enom`ene de supernova, effondrement du cœur de Fer d’une ´etoile massive ayant ´epuis´e tout son carburant nucl´eaire. Si l’´etoile initiale n’est pas trop massive, l’effondrement s’arrˆete quand la pression du gaz de neutrons form´es par cap-tures ´electroniques peut compenser l’attraction gravitationnelle. On consid`ere donc une ´etoile `a neutrons, ´etoile de masseM '1.4M, o`uM '2×1030kg est la masse du soleil, et de rayon de l’ordre de 10km. La temp´erature de l’´etoile est au plus de l’ordre de 108 K `a l’´equilibre. On supposera tout d’abord que l’´etoile est effectivement constitu´ee exclusivement de neutrons. On rappelle : masse d’un neutron '940 MeV/c2, masse d’un ´electron ' 0.5 MeV/c2 et ~c '200 MeV.fm.

1/ Calculer le nombre de neutronsN dans l’´etoile.

2/ En utilisant les r´esultats de l’exercice pr´ec´edent, d´eduire que l’on peut consid´erer le gaz de neutrons comme un gaz de Fermi non relativiste et compl`etement d´eg´en´er´e.

3/Calculer l’´energie puis le grand potentiel de l’´etoile. En d´eduire la pression du gaz de neutrons.

4/Le neutron est en fait une particule instable qui se d´esint`egre selon la r´eaction n→p+e+ ¯νe. Cette r´eaction est exothermique et lib`ere environ 0.8 MeV.

-a- Si tous les neutrons ´etaient d´esint´egr´es, on aurait donc un gaz deN´electrons dans l’´etoile. Quelle serait alors l’´energie de Fermi de ce gaz et l’´energie moyenne par ´electron ?

-b- En d´eduire que tous les neutrons ne peuvent pas se d´esint´egrer.

-c- ´Evaluer le nombre maximal d’´electrons pr´esents dans l’´etoile `a neutrons et en d´eduire le taux de d´esint´egration des neutrons. Conclusion ?

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