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Tous en grève le 27 septembre

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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ÉDITO

L ’ H E B D O M A D A I R E D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É SOMMAIRE

N° 710 27 AOÛT 2011

Le nouveau plan d’austérité annoncé par le Premier ministre le 24 août ne laisse planer aucun doute sur les conséquences subies par les salariés et retraités. En programmant de nouvelles économies pour 2011 et surtout 2012, en faisant de la réduction du déficit public la priorité, le gouvernement ne déroge pas à la logique de plans d’austérité imposés en Europe. Les effets en sont pourtant prévisibles, effectifs déjà dans plusieurs pays : effets sur la croissance, l’emploi, dégâts sociaux... Le débat démocratique réclamé par les organisations syndicales n’aura même pas été amorcé et ce sont les marchés financiers qui donnent le « la » des politiques.

Il était d’autant plus important que des forces s’élèvent pour contester ce qu’on veut présenter comme inéluctable, avancer d’autres orientations, organiser la riposte, c’est pourquoi la FSU a insisté dès avant l’été pour que l’intersyndicale interprofessionnelle se réunisse rapidement, s’exprime et présente un front uni.

La recherche de l’unité doit être entendue comme un atout pour entraîner le plus grand nombre et créer un puissant rapport de force ; l’attitude du gouvernement, son mépris des partenaires sociaux et de leur légitimité demande plus que jamais de surmonter les divisions ; pas à n’importe quel prix mais en dégageant des lignes de force communes.

SE FAIRE ENTENDRE

C ette rentrée a lieu au moment où la crise économique et financière s’aggrave, crise pour laquelle vont être demandés aux salariés de nouveaux sacrifices après ceux qu’ils ont déjà dû subir. Dans ce domaine, les fonctionnaires et donc les enseignants n’ont pas été épargnés : suppressions de postes entraînant l’aggravation des conditions de travail, perte de pouvoir d’achat avec le blocage de nos rémunérations, le tout avec une hiérarchie de plus en plus pesante et tatillonne.

À cette rentrée, le ministère de l’Éducation nationale lui-même prévoit plus de 80 000 élèves supplémentaires dans le second degré alors qu’il a supprimé 4 800 emplois d’enseignants.

Et c’est la même logique budgétaire qui est prévue pour l’année 2012.

Dans le même temps, les réformes contestées se mettent en place, approuvées pour certaines d’entre elles par d’autres organisations syndicales.

Dans ce contexte, se faire entendre et maintenir une pression forte sur le gouvernement restent des nécessités absolues... C’est le sens de l’appel à la grève pour le 27 septembre.

Par ailleurs, lors des élections professionnelles qui se dérouleront du 13 au 20 octobre prochain, chacun d’entre vous aura l’occasion de se faire entendre en choisissant

l’organisation syndicale qui porte les aspirations du personnel, leur conception du métier, bref l’organisation syndicale qui leur apparaît devoir être porte-parole de nos professions.

Le message est d’importance pour le gouvernement actuel, comme pour tous ceux qui aspirent à prendre sa place à l’occasion des élections politiques du printemps prochain.

En renforçant le SNES et la FSU, nous serons ensemble plus forts.

■ Frédérique Rolet, Roland Hubert, Daniel Robin, cosecrétaires généraux

Suite page 2

DÈS LA RENTRÉE...

En cahier central LE GUIDE PRATIQUE DE RENTRÉE P. I à IV

ACTION 1

RENTRÉE 2011

CETTE SEMAINE 3

LES ENJEUX DE LA RENTRÉE

ENJEUX 4-5

AUSTÉRITÉ

SYSTÈME ÉDUCATIF

ÉLECTIONS PROFESSIONNELLES

MÉTIERS-CARRIÈRES 6

ÉVALUATION

RECRUTEMENT

CO-PSY

SUR LE TERRAIN 7-8

INTERNATIONAL

CPE

CAHIER DE TEXTES NUMÉRIQUE

Tous en grève le 27 septembre

ENTRER DANS L’ACTION

(2)

DROITS ET LIBERTÉS

CHASSE AUX ÉTRANGERS

L’US N° 710 • 27/08/2011

2

Suite de la page 1

DÈS LA RENTRÉE

ENTRER DANS L’ACTION

Le communiqué du 18 août de l’intersyndicale interprofessionnelle en est un exemple ; au-delà des divergences d’analyse sur la nature et les origines de la crise, sur les modalités d’action, le signal est donné de l’intervention nécessaire des salariés. La FSU et le SNES interviendront pour que celle-ci soit d’ampleur.

Dans l’Éducation, dévastée par les suppressions de postes et les réformes Chatel, amener la quasi-totalité des fédérations à appeler à la grève le 27 septembre fut le fruit d’âpres discussions ; au-delà de la question budgétaire, la FSU a mis en avant le sens de la politique éducative du gouvernement. L’insistance mise sur l’instauration du socle commun, les discours sur la bivalence des professeurs en collège entrent dans la vision de

droite d’une scolarité limitée à 16 ans pour nombre de jeunes, ceux des classes populaires essentiellement, pendant du développement des élites. Les attaques contre les savoirs disciplinaires, le renforcement des pouvoirs des chefs d’établissement et l’accentuation de la déréglementation au nom d’une autonomie pervertie trouvent parfois un écho, voire beaucoup plus, dans certaines organisations ; sur la réforme du lycée comme sur l’école du socle, le SNES a souvent été seul à alerter et se battre. Certes, a posteriori, les échos de la profession ont infléchi certaines expressions et, le 27 septembre, le SNES entend bien mettre au cœur de la journée l’ensemble des préoccupations des personnels, organiser les luttes et débattre des suites.

Frédérique Rolet, cosecrétaire générale

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Un an après le discours de

Grenoble de Nicolas Sarkozy, les mesures contre les immigrés ont franchi une autre étape.

L

es Roms continuent d’être chassés et d’être per- çus non comme des personnes en grande pré- carité mais comme une menace. La mise en place de la dernière loi sur l’immigration provoque une recrudescence des arrestations, des expulsions : il n’est qu’à se rendre sur le site RESF pour se rendre compte de la gravité de la situation en recensant le nombre de pétitions qui appellent à la solidarité, à l’action, depuis le 1erjuillet. Et nous savons, hélas, que bien des cas sont ignorés.

Les déclarations fracassantes de M. Guéant se suc- cèdent. Le ministre se fait fort d’obtenir le titre de meilleur « chasseur d’immigrés ». Brice Hortefeux avait fixé à 28 000 l’objectif de reconduites à la frontière ; Guéant promet d’atteindre les 30 000 et déclare : « ce sera le meilleur résultat que nous aurons historiquement enregistré ». Et les préfets d’obtem- pérer : celui du Loir et Cher, dans une note de ser- vice, déplore que le département ne compte que 6 expulsions et fixe l’objectif à 35 pour l’année.

Pour Pierre Henry, directeur général de France Terre d’Asile, « cette annonce anticipe un durcissement des supplices kafkaïens de l’administration ».

« L’objectif du gouvernement est de réduire le flux d’immigration légale », a déclaré le ministre aux pré- fets réitérant sa volonté de diminuer de moitié le nombre de salariés étrangers. Au nom de la crise économique, des difficultés d’intégration des étran- gers et du danger de communautarisation. Une circulaire fixe de nouveaux critères draconiens pour délivrer des autorisations de travail aux étrangers, notamment pour les peu qualifiés ; Guéant et Ber- trand s’empressent d’indiquer qu’il s’agit de « pro- téger les migrants contre toutes les formes d’exploi- tation ».

Politique indigne et dangereuse sur le plan éco- nomique, toutes les études le montrent : le pays a besoin de la main-d’œuvre étrangère, indispen- sable à des secteurs clés de l’économie. La lutte des travailleurs sans papiers qui réclament leur régularisation et le respect des droits de tout sala- rié l’a bien montré.

Des militants sont restés actifs durant l’été, rem- portant un certain nombre de victoires. Mais cette politique indigne impose des mobilisations plus

décisives. ■Marylène Cahouet

Ardi est revenu !

Ardi Vrenezi, 16 ans, est ce jeune Kosovar, polyhandicapé, expulsé avec sa famille en mai 2010.

Après 14 mois de mobilisation en France, il vient de revenir avec sa famille et a commencé de recevoir les soins sans lesquels il risquait de mourir. Car pendant 14 mois, au Kosovo, son état n’avait cessé d’empirer. La mobilisation des associations, des médias, a été décisive. Mais si Ardi est soigné dans un endroit adapté, tout n’est pas résolu : outre les problèmes matériels, la question essentielle pour la famille est l’obtention de papiers pour pouvoir travailler et élever deux autres enfants, Édouard 12 ans et Mimoza 19 ans et assurer leurs études.

La vigilance s’impose !

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L’US N° 710 • 27/08/2011

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« Le courage, c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel. »

JEAN JAURÈS

C E T T E S E M A I N E

Comment se présente la rentrée 2011 ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus d’élèves et moins de postes…

On sait que l’augmentation des effectifs sera désormais importante et conti- nue pour les 15 ans qui viennent par la simple arrivée dans le second degré des élèves nés à partir de 2000, année à partir de laquelle on a enregistré une forte augmentation de la natalité. Poursuivre donc, comme le gouverne- ment le prévoit, la

politique de sup- pression massive des emplois d’en- seignants dans le second degré est suicidaire.

A u g m e n t a t i o n

des effectifs par classe, disparition d’options et de dédoublements, tentatives accentuées pour imposer des heures supplémentaires, difficultés accrues pour assurer le remplacement des professeurs absents, sont donc au menu de cette rentrée, également celle des réformes largement contestées qui s’ins- tallent dans nos établissements.

Dans ce contexte, les déclarations récentes de notre ministre, revenant de Fin- lande comme le Père Noël mais sans cadeau, sonnent comme de nouvelles provocations. Parler d’amé-

liorer la formation continue des enseignants alors que les crédits qui y sont destinés baissent chaque année et que la formation continue est quasi exclusivement propo- sée en dehors du temps de travail, il faut oser. Parler d’in- dividualisation des enseigne- ments sachant que cela passe par des effectifs de classe plus faibles, le développement de l’aide individualisée et le soutien scolaire alors qu’on supprime des postes, c’est de la « com’ » et ce n’est pas de la politique. Parler d’heures de concertation dans le service des enseignants finlan-

dais comme une idée qu’il faut importer alors qu’il y a de plus en plus d’heures supplémentaires, c’est nar-

guer les enseignants. Par contre, oublier de parler du niveau de rémunération des enseignants finlandais, par rapport à celui des enseignants français (30 % de plus avec un temps de travail inférieur*), c’est sans doute un problème de mémoire... Rentrée toujours plus difficile, propos provocateurs de notre ministre, malheureu- sement tout cela a un air de déjà-vu.

Quelles réformes vous paraissent les plus emblématiques de cette politique ? Cette rentrée voit la mise en place de nouvelles étapes de réformes tous azimuts : lycée, col- lège, éducation prioritaire, orientation scolaire et renvoi au local de la gestion de la pénurie des moyens sous couvert de développement de l’autonomie des établissements... Tout cela peut paraître, pour l’opinion publique, un peu disparate et sou- vent frappé « du coin du bon sens » : mieux aider les élèves, améliorer l’orientation, garantir un minimum à tous, pro- mouvoir le mérite et l’excellence, écarter les plus perturbateurs, valo- riser l’initiative indivi- duelle qui serait brimée par un excès de centra- lisme. En fait, toutes ces réformes sont cohérentes. Elles s’inscrivent dans le renoncement assumé d’amener l’ensemble d’une génération aux qualifications les plus élevées possible ; mais aussi dans la volonté de désengager au maximum l’État de la formation des plus fragiles, de ceux dont on décide qu’ils ne peuvent espérer plus que le socle et dont il faut créer les conditions de leur acceptation tacite de ce constat. La réduction des coûts de l’éducation au titre de celle de la dette publique, sert donc ainsi d’alibi à une transformation radicale des missions du second degré.

Une telle politique conduit à des pres- sions supplémen- taires sur les person- nels, aujourd’hui sur leurs conditions d’emploi et de tra- vail, demain sur les

modalités de leur évaluation. Et que dire de l’intention ministérielle déclarée de réduire les vacances d’été ? Plus de semaines de travail pour les personnels, toujours plus de classes à prendre en charge au cours de l’année pour des missions de plus en plus larges et qui minimisent

ce qui fait le cœur de nos métiers. À qui cela sera-t-il profitable ? Sûrement pas aux élèves, toujours plus nombreux dans les classes, sommés de choisir le plus vite possible leur « orien- tation », écartés pour nombre d’entre eux de véritables enseignements structurants et formateurs.

Le SNES est porteur d’un autre projet pour les per- sonnels et pour les élèves.

Un projet qui impose une véritable rupture avec la

politique budgétaire actuelle bien sûr, mais aussi avec l’aventurisme de la déréglementation, de l’accroissement de l’autonomie, miroir aux alouettes qui rime avec mise en concurrence, ségrégation, abandon de territoires... Un projet qui veut renouer avec le fil de la démocratisa- tion interrompue par 20 ans de fausses pistes : on alimente la nostalgie d’un âge d’or qui n’a jamais existé, ou on remet en cause avec démagogie la structuration disciplinaire du second degré. Un projet qui redonne sens à nos métiers, qui rende la parole aux professionnels de l’édu- cation, qui recrée l’envie d’apprendre pour tous et développe l’ambition de chacun.

Quels enjeux pour l’année à venir ?

Les mois prochains pourraient préparer l’avènement d’un nouveau type de société, consacrant le triomphe de l’individualisme, d’une concurrence débridée, la fin des solidarités. Ce scénario, bien ancré dans les têtes de nos élites libérales, largement amorcé par l’ère Sarkozy, ne demande qu’à devenir réalité. C’en serait fini de ce que portaient, à la Libération, les promoteurs de réformes progressistes : des services publics réduits à la portion congrue ; une fonction publique investie de missions d’in-

térêt général, démante- lée ; le droit à la santé, les transports, l’éducation, relèveraient des moyens de chacun.

Les Français, dans leur grande majorité, sont conscients de ces enjeux et, en dépit de la drama-

turgie organisée par le gouvernement autour de la question de la dette, ils aspirent à un changement.

Dans le même temps, ils ne font que partiellement confiance à la gauche pour changer de cap, proposer une autre politique économique et sociale. C’est pourquoi le mouvement syndical doit jouer pleinement sa carte et construire une large mobilisation. Tous les salariés en paieront sinon le prix.

L’Éducation est, à plusieurs titres, emblématique ; emblématique de l’idéologie gouverne- mentale, accumulant les suppressions de postes, théorisant l’inégalité des aptitudes et le tra- duisant par ses réformes ; emblématique aussi par la résistance des personnels, attachés à l’idée de démocratisation, luttant dans les établissements pour garder le sens de leurs métiers.

Quelles que soient les décep- tions, quel que soit le trop peu de visibilité des résultats obte- nus, les combats menés dans notre secteur, alimentant une dynamique syndicale, ont fait obstacle au rouleau compresseur libéral.

L’obstination de la FSU à rassembler a fini par payer : le 27 septembre verra l’ensemble du monde éducatif en action ; action précédée de diverses initiatives locales.

Cette journée de grève s’inscrit dans un contexte plus large de mobilisation interprofession- nelle et, en fonction des décisions de l’intersyndicale et des débats dans les établissements, le SNES aura à voir sous quelles formes et dans quel cadre il poursuit l’action. Les élections pro- fessionnelles d’octobre revêtiront, elles aussi, un caractère particulier en permettant aux per- sonnels de la Fonction

publique, et notam- ment de l’Éducation, de signifier par leur vote le choix d’un syn- dicalisme combatif, ancré sur les métiers, apte à incarner nos professions. Renforcer la légitimité du SNES et des syndicats nationaux de la FSU donnera des atouts au monde éducatif pour faire entendre à nos dirigeants sa voix et ses aspirations.

* Source OCDE, Regards sur l’Éducation 2010.

Notre ministre, revenant de Finlande comme le Père

Noël mais sans cadeau...

RENTRÉE 2011 : QUELS ENJEUX ?

À la veille de la rentrée 2011, les cosecrétaires généraux du SNES exposent dans L’US les principaux enjeux de l’année scolaire qui s’annonce. Grands rendez-vous des élections professionnelles puis des échéances politiques, « réformes » du système éducatif, avenir de la fonction publique, mobilisations à venir dans l’Éducation nationale et l’interpro.

79 500 élèves en plus dans le second degré

par rapport à la rentrée précédente avec 4 800 suppressions d’emplois

d’enseignants. Pour bien prendre conscience de la situation, il faut se rappeler qu’à la rentrée 2007, s’il y a eu

6 100 suppressions d’emploi, il y avait 46 500 élèves en moins par rapport à la

rentrée 2006. Et comme si cela ne suffisait pas, les concours du CAPES du printemps dernier ont laissé 1 000 postes

non pourvus au concours, ce qui fait 1 000 enseignants attendus sur le terrain

qui ne seront pas présents.

L’obstination de la FSU à rassembler a fini par payer : le 27 septembre verra l’ensemble

du monde éducatif en action

Le SNES est porteur d’un autre projet pour les personnels et pour les élèves

Le renoncement assumé d’amener l’ensemble d’une génération aux qualifications les plus élevées possible

DANIELROBINprofesseur de mathématiques, enseigne au lycée Choiseul de Tours (Indre-et-Loire).

FRÉDÉRIQUEROLET

professeure de lettres classiques, enseigne au collège Lavoisier de Lambersart (Nord).

ROLANDHUBERTprofesseur de mathématiques, enseigne au lycée Sidoine Apollinaire de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Photographies : © Thierry Nectoux

(4)

74 milliards

d’euros

C’est le coût des

468 niches fiscales

recensées en 2010.

Cette somme est supérieure au produit de l’impôt sur le revenu payé en 2008 par les particuliers :

51,8 milliards d’euros

4,5

milliards

d’euros

C’est le coût de la défiscalisation des heures supplémentaires :

le manque à gagner est de

1,5 milliard d’euros

pour le fisc et,

3 milliards

pour compenser l’exonération des cotisations sociales.

12 milliards

d’euros

Plan d’austérité annoncé le 24 août.

0,2 milliard d’euros

Contribution des très hauts revenus à ce plan.

6 650

C’est le nombre d’emplois qu’envisage de supprimerle gouvernement dans le second degré, selon une récente dépêche AEF. Parmi ces 6 650 emplois, on comptabilise

5 550 postes d’enseignants

qui se rajoutent aux

4 800 postes

supprimés à cette rentrée.

L’US N° 710 • 24/08/2011

4

E N J E U X

AA...AUSTÉRITÉ SANS FRONTIÈRE

Comment la FSU analyse-t-elle la crise, sur ses origines et ses conséquences sociales en France et en Europe ?

Bernadette Groison : En répétant que la France vit au-dessus de ses moyens, le gou- vernement explique que la crise est due à des dépenses publiques excessives, mettant parti-

culièrement en cause services publics et fonction publique. C’est une façon d’occulter la réalité d’une crise structurelle qui se caractérise par un partage très inégalitaire des richesses, la domination de la finance, la recherche de rentes spéculatives et de profits à court terme, la spécula- tion sur les dettes souveraines.

Cette crise, débutée en 2008 avec l’éclatement de la bulle financière, se poursuit en l’absence de volonté politique de désarmer la finance ou de s’attaquer aux inégalités. Les politiques d’austérité ralentissent la croissance, baissent les recettes fiscales et aggravent la dette publique. La réduction des déficits publics aggrave la situation sociale (augmentation du chômage, creusement des inégalités, baisse du pouvoir d’achat...).

Quelles propositions de réformes ?

B. G. : La sortie de crise passe par un autre partage des richesses pro- duites. Aujourd’hui les efforts ne sont supportés que par les salariés. Il faut également chercher de nouvelles recettes fiscales du côté des hauts reve- nus, des grandes entreprises qui paient peu d’impôts, de l’exonération des cotisations sociales...

Une taxation des transactions financières est indispensable de même que le contrôle des marchés spéculatifs et des banques.

Il faut en finir avec les niches fiscales qui sont injustes et inefficaces et ouvrir une réflexion pour réformer la fiscalité dans le sens de la justice sociale.

Il faut agir sur l’emploi : l’État employeur devrait montrer l’exemple en renonçant à la règle du remplacement d’un départ en retraite sur deux dans la fonction publique et en créant les emplois nécessaires. Il faut relancer le pouvoir d’achat.

Il faut assurer les investissements productifs nécessaires pour l’avenir, particulièrement pour des secteurs comme l’Éducation, la Formation et la Recherche.

ll faut enfin avoir le courage politique d’affronter les causes structurelles, chercher de nouvelles recettes et oser les dépenses utiles sur le long terme...

Quelle analyse la FSU fait-elle des mesures d’austérité annoncées par F. Fillon ? Quelles mobilisations, notamment de l’Interpro ? B. G. : Avec le plan du 24 août, le gouvernement français opère une marche arrière sur les mesures qu’il avait pourtant mises en œuvre avec grand bruit : cadeaux fiscaux aux plus riches, défiscalisation des HS... Mais ce recul est très limité et masque de nouvelles mesures d’austérité, il est décalé par rapport aux enjeux profonds de la crise. Le mouvement syndical doit donc poser les termes réels du débat, notamment sur la réalité de la dette, et faire entendre les exigences des salariés, des chômeurs, des pré- caires et des jeunes.

La FSU s’y investira et invite les personnels à s’engager massivement dans les actions dès les prochaines semaines. L’intervention des salariés est en effet indispensable pour imposer d’autres choix économiques et financiers, garantissant davantage d’égalité, de justice sociale et de progrès pour tous.

Il est de la responsabilité de l’intersyndicale de créer les conditions de cet engagement. Elle poursuit sa réflexion en ce sens, et débattra prochaine- ment des actions unitaires à mettre en œuvre. La FSU y contribue active- ment.

Propos recueillis par Élizabeth Labaye L’US :Quelles sont les causes structu-

relles et la gravité de la crise actuelle ? Henri Sterdyniak : La crise de 2007-2010 a montré que la croissance dominée par la globalisation financière n’était pas sou- tenable. La mondialisation a permis la vic- toire du capital sur le travail, et donc la stagnation des salaires et des revenus sociaux, la croissance des profits et des revenus des plus riches. La demande était portée par des bulles immobilières et boursières, comme par la croissance de l’endettement des ménages. Des masses énormes de capitaux cherchaient une

forte rentabilité, rentabilité qui n’était obtenue que par des bulles boursières. Les marchés financiers se sont révélés avides, aveugles et instables.

Après la crise, il aurait fallu réorienter le modèle de crois- sance des pays développés. Les classes dirigeantes ont refusé de tirer les leçons de la crise, espérant pouvoir repartir comme avant.

Les pays ont dû soutenir la croissance par le creuse- ment des déficits publics. Puis, les classes dirigeantes ont voulu profiter des difficultés des finances publiques pour réduire massivement les dépenses publiques et sociales. Les marchés financiers ont exigé des politiques d’austérité qui pèsent sur la croissance. Mi-2011, la crois- sance ne repart pas dans les pays anglo-saxons, les classes populaires sont appauvries par la stagnation des salaires et la hausse du chômage, les classes moyennes par la chute de la Bourse et de l’immobilier. De plus, les marchés spéculent sur la faillite de certains pays de la zone euro et même sur l’éclatement de la zone. Cette spéculation fragilise les pays attaqués, les oblige à des politiques d’austérité insoutenables. Elle fragilise aussi les banques européennes, donc les États de la zone et risque d’être auto-réalisatrice.

L’US :Les réponses publiques apportées (UE, BCE, couple franco-allemand, « règle d’or ») vous parais- sent-elles pertinentes ?

H. S. : Les autorités européennes se refusent de remettre en cause leurs stratégies d’avant-crise, qui se sont pour- tant révélées contre-productives. Celles-ci limitaient la coordination des politiques économiques à un contrôle du respect de normes arbitraires de finances publiques.

Elles cherchaient à imposer des réformes structurelles basées sur la libéralisation financière, la dérégulation des marchés des biens, la remise en cause du droit du tra- vail, la réduction des dépenses publiques. Elles ont été incapables d’impulser une stratégie de croissance.

La solidarité avec les pays du Sud de la zone Euro a été tar- dive, limitée et ambiguë. L’aide a été conditionné à la mise en œuvre de plans d’austérité, qui représentent plus de 10 % de leur PIB, et à leur mise sous la tutelle du FMI. Ces plans les ont plongés dans la dépression économique, de sorte que les marchés n’ont pas été rassurés.

La Commission a réclamé que tous les pays s’engagent dans des plans d’austérité, alors même que l’Europe

n’est pas sortie de la récession, au risque de condamner la zone euro à une longue période de dépression et de chômage de masse. Elle n’a pas de stratégie de sortie de crise.

La Commission veut renforcer le Pacte de Stabilité et de Croissance, qui imposerait aux pays de pratiquer des politiques bud- gétaires restrictives indépendamment de la situation économique. Elle veut obliger les pays à introduire une contrainte d’équi- libre des finances publiques dans leur Constitution : c’est le contraire de la « règle d’or » au sens de la théorie économique, qui autorise, au contraire, les pays à avoir des déficits publics égaux, en moyenne, au montant des investisse- ments publics. Sous l’impulsion du couple franco-alle- mand, l’UE demande à tous les pays de faire pression sur leurs salaires et leurs dépenses sociales, au nom de la

« compétitivité ». Enfin, la Commission veut pouvoir infli- ger des sanctions automatiques aux pays déficitaires en oubliant la responsabilité des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, les pays nordiques, qui plongent l’Europe dans la dépression en bridant leurs salaires, leur demande intérieure et en accumulant des excédents.

L’US :Quelles seraient les réformes à mener pour sur- monter cette crise et prévenir la suivante ?

H. S. : L’Europe doit collectivement prendre un tournant vers un autre modèle de croissance solidaire, social et éco- logique :

– les dettes publiques doivent être collectivement garan- ties par la BCE et les États membres. Elles ne doivent pas être soumises à l’arbitraire des marchés financiers ; – il ne faut pas chercher à rassurer les marchés finan- ciers, mais à briser leur domination. Les banques ne doi- vent pas y spéculer, ne doivent pas prêter aux spécula- teurs. Il faut interdire certaines pratiques dangereuses comme les ventes à découvert, les CDS nus, la spéculation automatique à haute fréquence. Il faut taxer les transac- tions financières et interdire les rémunérations exorbi- tantes. Il faut réduire les exigences de rentabilité des marchés ;

– il faut recréer des systèmes bancaires publics ou mutua- listes. Des banques de développement durables doi- vent recueillir l’épargne des Européens pour financer les vastes programmes d’investissement nécessaires pour le tournant écologique : économies d’énergie, énergies renouvelables, rénovation urbaine, transport collectif, industries vertes ;

– la coordination des politiques économiques doit viser le plein-emploi, et non le niveau des déficits publics. Elle ne doit pas organiser la compétition entre pays mais leur solidarité ;

– l’Europe doit se donner de grands objectifs sociaux en termes de revenu minimum, de salaire minimum, de taux de pauvreté. Il faut développer l’emploi public et les services publics (éducation, santé, culture) et refuser leur privatisation.

©DR

Crise financière des États, menaces sur le système financier, plans d’austérité en chaîne, la crise alimente les débats précipitant des réponses en urgence qui ne s’attaquent pas au fond des problèmes. Elle est instrumentalisée par le Président de la République pour tenter d’imposer sa « règle d’or ». Et pourtant, il existe d’autres réponses à cette crise majeure. Entretiens.

« Il n’y a qu’une seule façon de tuer le capitalisme : des impôts, des impôts et toujours plus d’impôts »

KARL MARX

ENTRETIEN AVEC HENRI STERDYNIAK

Économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), coauteur du « Manifeste des économistes atterrés ».

QUESTIONS À

BERNADETTE GROISON

Secrétaire générale de la FSU

©DR

(5)

Rennes

À situation exceptionnelle, mobilisation exceptionnelle. Le collège Kerdurand de Riantec (56) doit accueillir à la rentrée cinquante élèves de plus que prévu par une Inspection académique acharnée depuis des mois à

méconnaître l’engouement des familles pour le service public. Sans réponse de leur administration, les personnels ont pris à témoin l’opinion en rendant publics les messages adressés à l’IA, jusqu’au 12 juillet. Reprise des actions avant la prérentrée.

L’US N° 710 • 24/08/2011

5

« Le mot résister doit toujours se conjuguer au présent »

LUCIE AUBRAC

E N J E U X

VOTES AUX CT,AUX CCP ET AUX CAP

ÉLECTIONS PROFESSIONNELLES SYSTÈME ÉDUCATIF

A

u 1ernovembre, les CTP céderont la place aux Comités Techniques (CT).

Les nouveaux CT ne seront plus composés de façon paritaire (moitié de représentants des per- sonnels et moitié de représentants de l’admi- nistration), d’où la disparition du « P » de Paritaire.

Élection à deux niveaux :

• au niveau national : le Comité Technique Minis- tériel (quinze sièges) ;

• dans chaque académie : le Comité Technique Académique (dix sièges).

Les Comités Techniques Départementaux ne seront pas élus, mais désignés (dix sièges) sur la base des résultats du département au Comité Technique Académique.

De nouvelles compétences

Les compétences des CT sont notablement élar- gies. Selon leur niveau, ils sont consultés sur :

• l’organisation et le fonctionnement des admi- nistrations, établissements ou services ;

• la gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences ;

• les règles statutaires et indiciaires ;

• les évolutions technologiques ;

• la politique indemnitaire ;

• la formation et le développement des compé- tences et qualifications ;

• l’insertion professionnelle ;

• l’égalité professionnelle, la parité et la lutte contre les discriminations.

Ils sont informés des incidences sur la gestion des emplois des principales décisions à caractère budgétaire.

Un fonctionnement qui évolue

La suppression de la composition paritaire des CT s’accompagne d’une modification importante dans le fonctionnement des CT : ils émettront désormais un avis sur les textes qui leur sont soumis, par un vote des seuls représentants des personnels. Et, innovation importante, en cas de rejet unanime d’un projet par les élus syndi- caux, celui-ci devra faire l’objet d’un réexamen et d’une nouvelle délibération.

Jacques Lacroix

COMITÉS TECHNIQUES

RÉGRESSIONS

L

es personnels titulaires d’enseigne- ment, d’éducation, d’orientation voteront pour élire leurs représen- tants dans les Commissions Admi- nistratives Paritaires au niveau national et, dans le second degré, au niveau académique.

Les personnels non titulaires (contractuels, AED, administratifs, sociaux et de santé) voteront pour élire leurs représentants dans les Commissions Consultatives Paritaires académiques.

Le nombre de sièges à pourvoir varie selon les corps et les spécificités.

Les dernières élections équivalentes ont eu lieu en décembre 2008.

L’ensemble des personnels du ministère de l’Éducation natio- nale, titulaires, non-titulaires et stagiaires voteront – et cela est une nouveauté – pour élire leurs représentants dans les Comités Techniques, au niveau national (Comité Technique Ministériel) et au niveau de chaque académie (Comité Tech- nique Académique).

La durée de l’ensemble des mandats des repré- sentants des personnels passe de trois à quatre ans.

A

llier la défense des intérêts individuels et collectifs, garantir l’application des règles communes, intervenir et assurer la transpa- rence dans leur élaboration... : les CAP et les CCP sont des instances indispensables pour les personnels.

Pour les personnels titulaires : les Commissions Administratives Paritaires

Pour la plupart des personnels, elles existent à deux niveaux : ministériel (CAPN) et acadé- mique (CAPA).

Composées en nombre égal de représentants de l’administration et de représentants du per- sonnel, leur existence a été réaffirmée en 1983.

Au fil des années, grâce en particulier à l’action du SNES et de ses élus, les CAP ont vu leurs compétences et leur rôle s’étendre pour deve- nir des lieux de revendications pour l’ensemble des personnels. Pour le SNES, elles sont la garantie d’une gestion collective des person- nels et un outil de défense individuelle et col- lective, de contrôle des décisions prises par l’administration : promotion, titularisation,

changement de grade, révision de note admi- nistrative...

Tous les personnels titulaires ont vu un jour leur situation étudiée au cours d’une CAP.

Pour les personnels non titulaires : les Commissions Consultatives Paritaires

La gestion des non-titulaires ne relève pas des CAP. En 2008 le ministère a décidé de la création de commissions consultatives paritaires pour l’ensemble des agents non titulaires. Le SNES l’avait longtemps réclamé.

Leurs attributions sont cependant encore trop restrictives.

LE SNES REVENDIQUE

que les CCP soient un véritable lieu de dialogue social sur les conditions de travail et d’emploi des agents non titulaires. Outre les questions liées aux sanctions disciplinaires, nous réclamons que les compétences des CCP soient étendues aux recrutements, aux affectations, aux ques- tions relatives aux rémunérations, aux demandes de congés formation...

CAP ET CCP

Du 13 au 20 octobre auront lieu les élections professionnelles.

QUELS SCRUTINS ?

Dans le collège comme au lycée, les conditions de la rentrée vont confirmer les orientations de la politique éducative gouvernementale.

E

n imposant sa réforme du lycée général et technologique, le gouvernement s’est donné un outil permettant de réduire le nombre de postes de fonctionnaires et d’enseignants en particulier. De même, en permettant le déve- loppement de l’apprentissage dès la quinzième année, il manœuvre pour une remise en cause du collège pour tous, qui permettra elle aussi la suppression de postes. Il faut continuer à com- battre ces orientations : obtenir les moyens qui permettront au plus grand nombre de réussir, et renouer avec un véritable élan de démocra- tisation. Le SNES s’y emploiera.

COLLÈGE

Au collège, les personnels sont confrontés à une forte dégradation de leurs conditions de travail, aux injonctions incessantes qui alourdissent leur charge de travail et dénaturent leurs métiers, à l’assouplissement de la carte scolaire qui ren- force la polarisation des établissements...

Sans moyens, ils sont soumis par les contrats d’objectifs à une obligation de résultats qui per- vertit la notion même d’évaluation. En témoigne la mascarade constatée à la session 2011 du DNB avec le LPC et l’épreuve d’histoire des arts, l’expérience montrant que la course « à la case validée » esquivait les vraies questions relatives aux apprentissages et que le LPC ne garantissait pas des acquis communs à tous les élèves.

Le ministère avance vers les « écoles du socle commun » avec l’accompagnement personna- lisé en Sixième pouvant être dispensé par des professeurs des écoles, la polyvalence des PLC imposée à travers le développement de l’EIST en Sixième et Cinquième...

À la rentrée 2011, il faut donc se mobiliser avec les parents d’élèves pour le retrait du LPC, contre la bivalence, pour un collège ancré au second degré avec les moyens humains et matériels de son fonctionnement pour la réussite de tous les élèves.

LYCÉE GÉNÉRAL ET TECHNOLOGIQUE

La réforme du lycée devait être l’occasion d’un rééquilibrage entre les séries, c’est loin d’être le cas. Le SNES exige un bilan des effets de la

réforme en Seconde, incluant les flux vers les classes de Première, les taux de redoublement, les réorientations vers d’autres voies, la satis- faction des vœux des familles...

L’autonomie mise en place, et notamment l’uti- lisation des heures laissées à l’initiative des éta- blissements, augmente encore les inégalités entre les lycées. Il faut un contrôle strict de ces moyens et toutes les disciplines doivent pouvoir les utili- ser en fonction des impératifs pédagogiques. Le statut des enseignants doit être respecté : les pressions sur les heures de première chaire doivent cesser, toutes les classes de Première et de Terminale donnent droit aux bonifications dans le cadre de la réglementation.

La mise en œuvre de certains programmes (par exemple en HG et SES), tout comme les incerti- tudes sur le renouvellement de certains manuels posent de réels problèmes. Des interventions dès la prérentrée sont nécessaires à ce niveau.

VOIE TECHNOLOGIQUE

L’objectif ministériel d’augmenter les effectifs dans les séries STI et STL, à l’occasion de la réforme, ne sera pas atteint : ils sont en dimi- nution dans la majorité des académies. Au-delà de la dénaturation complète de ces formations, et de la suppression des spécificités qui ont pourtant contribué à la réussite des jeunes, ces séries vont souffrir d’un manque d’attractivité.

Les enseignants vivent très mal cette réforme imposée qui bafoue tout ce qui a été construit dans les formations industrielles depuis des décennies. Il est encore temps pour le ministre de changer d’orientation.

Les séries STG et ST2S ne sont pas touchées par la réforme mise en œuvre en Première à cette rentrée (ce sera pour 2012). Néanmoins, les conséquences de la mise en œuvre de la réforme à la rentrée 2010 en classe de Seconde risquent d’être dramatiques. Le ministère indique par ailleurs avoir lancé une réflexion sur les séries hôtellerie et TMD non encore tou- chées par la réforme.

Monique Daune, Valérie Sipahimalani, Thierry Reygades

©Clément Martin ©Agnès Verdurant

Même PISA

ne sauve pas le privé

On peut lire sur le site de l’OCDE des propos intéressants sur les analyses de l’enquête PISA concernant l’enseignement privé : « les élèves scolarisés dans le public et issus d’un milieu socio-économique équivalent à celui des élèves du privé ont tendance à enregistrer des performances de même niveau », « les pays comptant de nombreuses écoles privées ne réussissent pas mieux ». Ce document indique que si les élèves du privé ont de meilleurs résultats, c’est que l’essentiel de cet écart peut « être attribué à la capacité du secteur privé d’attirer à lui les élèves de milieux socio-économiques élevés ». Fermez le ban.

Aix-Marseille

Début juin, dans un courrier adressé aux établissements, le Conseil général des Bouches-du-Rhône annonçait la fermeture de deux collèges pour la rentrée 2012 en invoquant le nombre de places vacantes dans les collèges voisins. Les collègues furent foudroyés par cette annonce et surpris de la démarche. Avec la section départementale du SNES, ils ont organisé l’action (pétitions avec les parents, banderoles devant le collège, rencontres à l’IA et au CG). L’issue est positive : les collèges Coin-Joli à Marseille et Les Prêcheurs à Aix ne fermeront pas.

Dans un communiqué du 12/07/2011, le CG13 y renonce.

La fermeture du collège Coin-Joli est suspendue sine die, la sectorisation sera même revue pour développer la mixité sociale déjà engagée. Le collège des Prêcheurs est jugé vétuste et inadapté aux actions pédagogiques, mais sa fermeture n’interviendra qu’en 2014 à la livraison du collège de Luynes (quartier sud d’Aix-en-Provence).

C’est une belle victoire à mettre à l’actif de l’action collective, le S2 s’en félicite.

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Le ministère a la volonté de modifier radicalement les modalités d’évaluation des enseignants en supprimant la double évaluation. Il continue de vouloir faire du chef d’établissement l’unique évaluateur des personnels enseignants.

L’US N° 710 • 27/08/2011

6

Retraités : renforçons le SNES

Les événements de cet été, tant en matière économique et financière que dans les péripéties de la vie politique, en France et ailleurs, montrent une fois de plus l’importance du mouvement social et d’un syndicalisme fort.

Les adhérents du SNES, qui en cette rentrée scolaire ont fait valoir leurs droits à pension, ceux qui sont déjà retraités le savent : ils ont contribué collectivement à forger des revendications, à les porter dans l’action, ils ont élaboré et assumé les valeurs qui les fondent.

Le combat pour la solidarité et la démocratie ne cesse pas avec l’activité professionnelle et l’outil syndical garde sa pertinence et son efficacité.

Budget et loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2012, sous prétexte d’équilibre des finances publiques menacent le pouvoir d’achat, la protection sociale, les services publics et l’Éducation nationale de nouvelles dégradations.

Dans l’action dès septembre, et d’abord en renouvelant notre adhésion.

« Libérer l’École, c’est achever la plus belle conquête de la Révolution française »

PAUL BERT

M É T I E R S , C A R R I È R E S

DÉRIVES INACCEPTABLES

DÉTACHEMENT

GLISSEMENT CONFIRMÉ

MISSIONS DES CO-PSY ET DCIO

P

ar ailleurs, il s’exonère d’une véritable véri- fication de l’aptitude à enseigner une disci- pline des personnels en détachement.

LE DÉTACHEMENT...

Le détachement dans la fonction publique est une position statutaire qui permet à un fonctionnaire d’exercer dans un autre corps que le sien dans la fonction publique, à deux conditions : les corps appartiennent à la même catégorie et sont de niveau comparable, soit en terme de condition de recrutement, soit par la nature de leurs missions.

Un tel dispositif permet alors une mobilité à l’in- térieur de la fonction publique.

... DANS LE SECOND DEGRÉ

L’accès aux corps enseignants dans le second degré par voie de détachement est soumis à la détention des titres et diplômes requis aux concours externes. Sur ces critères, le ministre a, depuis deux ans, promu des PE et des PLP

dans le corps des agrégés, faisant fi de toute équivalence de grilles indiciaires qui auraient dû les orienter vers le corps des certifiés. De telles pratiques s’apparentent à une promotion interne déguisée, d’autant que l’inspection est totalement dessaisie de tout avis tant pendant la période de détachement (entre 2 et 5 ans) qu’au moment de l’intégration.

Facteur aggravant, le nombre de postes offerts aux concours internes des corps enseignants est en chute libre, alors même que c’est la voie de promotion interne prévue dans les statuts. Si le ministre souhaite faire du corps des agrégés le corps de référence du second degré, inté- grer l’ensemble des certifiés dans le corps des agrégés et ne plus recruter que des agrégés, le SNES n’y voit aucun inconvénient. Mais uti- liser le détachement comme voie de promo- tion pour quelques-uns est inacceptable.

Xavier Marand, intercat@snes.edu

ÉVALUATION

LE MINISTRE S’ENTÊTE

E

n consultant les organisations syndicales pen- dant les vacances sans toutefois divulguer ses projets, le ministère montre sa volonté d’avancer rapidement sur ce dossier en évitant au maxi- mum toute publicité pendant la période des élec- tions professionnelles.

Malgré une consultation ministérielle biaisée tant pour la non-objectivité des questions que pour le panel consulté (cf. L’US 707 d’avril

dernier), et dont les résultats mon- trent que les personnels sont atta- chés à la double évaluation, le ministère veut renforcer les pro- cessus d’individualisation de notre carrière sous la responsabilité prin- cipale du chef d’établissement.

Ainsi, soit le chef d’établissement aurait une action déterminante dans l’évaluation de notre activité essentielle (l’enseignement) sans avoir aucune légitimité, car aucune compétence reconnue dans ce domaine, soit il n’y aurait plus d’évaluation pédagogique sur l’activité en classe en tant que

telle et notre évaluation ne se ferait que sur des activités ou des engagements extérieurs à la classe. Quel que soit le cadre retenu, cela annon- cerait un changement profond de notre métier.

Cette modification de l’évaluation s’inscrit dans la logique d’autonomie de l’établissement qui est en fait celle du chef d’établissement, et nie le travail réel des enseignants et de l’intérêt des élèves, en reposant sur le leurre qu’une évaluation « de

proximité » permettrait d’être plus juste.

CONSERVER LA DOUBLE ÉVALUATION

Pour le SNES, il ne pourra pas y avoir de négo- ciation possible dans un cadre où le chef d’éta- blissement serait le seul évaluateur.

Le SNES reste attaché au principe de la double notation, garante de la prépondérance de l’en- seignement de notre discipline dans notre métier et donc dans l’évaluation. La double évalua- tion du chef d’établissement et de l’IPR reste un garde-fou face aux dérives managériales du gouvernement.

Pour nous, les questions essentielles lors d’une négo- ciation doivent porter sur ce qui est évalué (la partie péda- gogique doit être prépondé- rante) et qui doit l’évaluer (l’IPR, avec de nouveaux objec- tifs, doit y prendre une part essentielle). Des critères clairs et justes doivent être définis.

Il s’agit en effet davantage de chercher ensemble ce qui s’avère efficace pour les apprentissages et non de proclamer ni de promouvoir un

« mérite » individuel à la tête du client.

Il est encore temps de répondre à l’enquête lancée par le SNES : http://www.snes.edu/

-Evaluation-des-personnels,4740-.html

Erick Staëlen, Xavier Marand intercat@snes.edu

En détachant des fonctionnaires sur des critères de diplôme sans tenir compte des espaces indiciaires des corps de départ et d’arrivée et sans recueillir l’avis des corps d’inspection, le ministère contourne de fait les concours.

Attendu depuis six mois, le décret redéfinissant les missions des CO-Psy et des directeurs de CIO vient d’être publié.

L

es actions du SNES l’an dernier avaient per- mis d’aboutir en juin 2010 à des formula- tions qui reconnaissaient explicitement la qualification de psychologue des personnels, leur rôle dans le suivi et l’observation continue des élèves et la contribution à leur réussite scolaire. Toutefois, le texte maintenait une priorité d’intervention pour le service d’orien- tation tout au long de la vie et dans le cadre du service dématérialisé qui contenait en germe des risques de glissement des mis- sions. Après le vote en CTPM (Comité tech- nique paritaire mixte), le Conseil d’État apporte d’autres modifications : le décret sup- prime la référence explicite à la qualification de psychologue et la mention de la forma- tion initiale comme délimitant le public prio- ritaire des CO-Psy et DCIO. Si c’est confirmé, il faut s’attendre à des pressions de plus en plus fortes pour que les activités des CO-Psy se décentrent vers le public adulte. Combien de

temps restera-t-il pour le travail dans les éta- blissements ?

Pendant ce temps, les procédures de labelli- sation des organismes qui entreraient dans le

« service d’orientation tout au long de la vie » s’accélèrent. Par le biais de conventions locales, le MEN espère redéfinir en profondeur les mis- sions, les conditions d’exercice et les pratiques des CO-Psy, ce qu’il n’a pu réussir jusqu’alors.

Parallèlement, les fermetures de CIO se mul- tiplient. Pas moins de 18 en juin et juillet ! C’est le service public de l’EN, notre concep- tion de l’orientation et du métier de CO-Psy qui sont en jeu dans cette opération. Il faut exi- ger que nos missions restent prioritairement celles de psychologues, centrées sur la for- mation initiale, et tout mettre en œuvre pour s’opposer aux fermetures de CIO et à la mise en place de conventions locales. La grève du 27 septembre en sera une première étape.

Catherine Remermier

RECRUTEMENTS 2011

LOIN D’ÊTRE AU COMPLET !

Depuis plusieurs années, le SNES alerte sur les conséquences de la très forte baisse du nombre de postes aux concours.

L

a politique de non-remplacement d’un fonc- tionnaire sur deux partant à la retraite a des effets directs sur la qualité du service public d’édu- cation. Elle a aussi des effets indirects sur l’at- tractivité de nos métiers et, par conséquent, sur le nombre de candidats présents lors des épreuves.

VERS UNE CRISE DE RECRUTEMENT

Par rapport à la session 2002, le nombre de postes ouverts en 2011 aux concours externes a reculé de 51 %, tandis que le nombre de candidats présents a chuté de 70 %. La sanction est donc tombée cette année : 976 postes offerts aux concours externes n’ont pas été pourvus par décision des jurys, soucieux de préserver l’image de concours très sélectifs.

Anticipant, le SNES avait proposé dès janvier au ministre des solutions pour assurer tous les recrutements. Des dispositions statutaires exis- tent, permettant de compenser en augmen- tant le nombre de recrutements par la voie interne, ou en proposant aux admissibles à l’agrégation d’être recrutés en tant que certifiés.

LE MINISTRE RESTE SOURD

Le ministre a refusé ces possibilités. Il devra en assumer les conséquences, car ce sont seulement 5 621 stagiaires qui ont été affectés dans le second degré. Dans certaines disciplines telles que les mathématiques, on sait déjà qu’il faudra recourir au recrutement de contractuels. Belle ironie du sort pour les candidats à qui on a refusé l’admission, car les jurys jugeaient leur niveau insuffisant, et qui seront recrutés comme contractuels à la rentrée ! Dès que les résultats des concours sont tombés, le SNES a mis en ligne une pétition demandant à ce que tous les recrutements soient assurés, ainsi qu’un forum de discussion. Au début des années 2000, le SNES avait obtenu l’ouverture de listes complémentaires au mois de novembre. Il est encore possible de contraindre le ministre à recruter à hauteur du nombre de postes ouverts. Ce sera également l’enjeu des mobilisations de ce début d’année.

Emmanuel Mercier 1. www.snes.edu/petitions/?petition=22

©DR ©Daniel Maunoury

Besançon

Le ministre et le recteur voudraient faire croire que les suppressions de postes supplémentaires permettront rentrée réussie et bonnes conditions d’étude et de travail.

La section académique du SNES-FSU a décidé de lancer une opération vérité sous forme de « carte témoignage » à leur destination. Elle appelle l’ensemble des collègues à remplir dès la rentrée cette carte envoyée en nombre dans les établissements. Les cartes complétées seront ensuite remises au recteur et le bilan sera diffusé à la presse.

Classes préparatoires (CPGE)

Une réunion de concertation s’est tenue au ministère de l’Enseignement supérieur le 7 juillet dernier, il était temps. Le SNES y a vigoureusement porté la parole des collègues qui s’inquiètent de l’évolution des CPGE après la réforme des lycées et de décisions rectorales

concernant la carte scolaire des prépas. Les réponses sont plus qu’inquiétantes, la gestion des flux sous-tendue par la rentabilité se substitue à l’approche pédagogique. Les professeurs, représentés par le SNES et les associations, ont fait valoir leur désaccord, le ministère s’est engagé à poursuivre la concertation (www.snes.edu/Commission- de-suivi-sur-les-CPGE.html).

Pour s’inscrire à la liste de diffusion des professeurs de CPGE syndiqués, envoyer un courriel à prepas@snes.edu

(7)

L’US N° 710 • 27/08/2011

7

« Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. »

AIMÉ CÉSAIRE

S U R L E T E R R A I N

DÉJÀ SUR LE PONT

CPE

L

undi 22 août, l’ambiance est encore estivale. Les activités ludiques et festives ponctuent les journées, la reprise, dite poétique- ment « R–1 » (une semaine avant la rentrée des élèves pour les CPE) est encore loin, et pourtant, indice de fin de vacances, les mails reçus ce matin m’indiquent l’ouverture du lycée, et la reprise d’une activité dans « la ruche ».

Je me sens bizarrement moins en vacances et ne peux m’empêcher de consulter mes mails professionnels :

« Reste-t-il de la place en classe estuaire ? » : « Non ». « Quels sont les critères retenus pour y entrer ? » : « Multiples ».

Ils sont affreusement multiples en réalité. J’ai gardé un souvenir ému de la constitution des classes de Seconde en juillet. Un vrai casse-tête, compte tenu du nombre (multiple) d’enseignements d’exploration à assembler selon des critères... multiples !

Et voilà, je viens malgré moi d’entrer de plain-pied dans l’organisation de prérentrée.

Lundi 29 août : début de la semaine de prérentrée, c’est le galop d’essai avant le jour J tant redouté des élèves.

Dans une semaine tout sera différent, la ruche bour- donnera des 2 000 élèves de retour de vacances. Mais là tout est encore calme, chacun va pouvoir reprendre ses marques et préparer l’accueil des nouveaux lycéens, les retrouvailles avec les anciens, les nouveaux assistants d’éducation vont s’intégrer dans le ballet de la prépara- tion des dossiers de rentrée. L’équipe de vie scolaire va reprendre ses marques.

Pour moi, pas de stress majeur cette année, puisque je reviens au lycée pour la deuxième année consécutive, ce qui en tant que TZR est une chance précieuse.

Ainsi cette année n’entendrai-je pas ces sempiternelles questions :

– « Et sinon t’as déjà été CPE ? » – « Euh oui... je suis TZR ... » – « Ah... et donc t’es pas titulaire ? »

– « Ben si en fait, je suis TZR, ça veut dire que... »

Le sous-titre étant : « Seras-tu à la hauteur ? » et fait géné- ralement douloureusement écho à ma propre inquiétude sur ma capacité d’adaptation à un nouvel environne- ment, collègues, élèves, priorités...

Mais là, je reprends agréablement les choses où je les ai laissées début juillet (« S+1 », une semaine après la sor- tie des élèves), et cette absence d’inquiétude concer- nant mon sort me laisse tout loisir de m’interroger sur les conditions de rentrée qui ont fait l’objet de polémiques en 2010. Les choses s’amélioreront-elles en 2012 ? Je crains que non, des classes trop chargées qui ne per- mettront pas toujours aux équipes de réaliser un suivi individualisé de qualité notamment pour les plus en dif- ficultés.

Vendredi 1erseptembre, c’est la grand-messe, journée dite de prérentrée. Moment privilégié. L’ambiance mi-retour de vacances mi-solennel, les anecdotes de vacances vont côtoyer les statistiques de réussite au bac.

Lundi 5 septembre, le Grand Jour arrive enfin avec sa cohorte d’élèves. L’année commence vraiment, l’aspect de mon métier que je préfère aussi. J’appelle solennel- lement « mes » élèves de Seconde dans la cour, et là les vacances me semblent déjà tellement loin... J’aurai en charge le suivi de quinze classes !...

SYNDICALISME INTERNATIONAL

PARTOUT DES MOBILISATIONS

Réuni au Cap du 22 au 26 juillet, le congrès de l’Internationale de l’Éducation a exprimé sa totale solidarité avec les travailleurs, en particulier avec ceux du secteur de l’éducation et leurs syndicats.

Nadia Ben Smain, CPE en Loire-Atlantique, témoigne de sa prérentrée professionnelle.

EUROMANIFESTATION, 17 SEPTEMBRE, WROCLAW (POLOGNE)

À l’appel de la CES et avec les deux confédérations syndicales polonaises, OPZZ et Solidarnosc, la manifestation marquera une nouvelle fois la forte opposition des syndicats européens aux plans d’austérité et aux attaques contre les droits syndicaux et la négociation collective. « Oui à la solidarité européenne », « Oui à l’emploi et aux droits des travailleurs, non à l’austérité ».

ITALIE

Nouveau plan d’austérité adopté à la mi-juillet par le Parlement dont les mesures sont soi-disant destinées à réduire le déficit public : gel des salaires des fonctionnaires, projet à l’horizon 2016 d’augmenter l’âge de départ à la retraite des femmes à 65 ans, fusion de provinces et de communes et

disparition de 50 000 postes d’élus, lancement d’un plan de privatisation en 2013. Face au cynisme du gouvernement Berlusconi, la CGIL (Confédération générale du travail, 7,5 millions d’adhérents) a lancé un appel à la grève générale pour le 6 septembre.

ESPAGNE

Un été marqué par la poursuite des mobilisations sociales avec le mouvement des indignés dont la lutte « contre la dictature des marchés et la corruption politique » a pris la forme de manifestations et rassemblements à la Puerta Del Sol à Madrid. Ce mouvement social ne faiblit pas avec une journée de manifestation internationale programmée le 15 octobreà l’appel de la plateforme

« Démocratie réelle maintenant ».

GRÈCE

La politique d’austérité draconienne rime avec une baisse des salaires soit trois mois de salaire en moins par an, et une diminution du montant des pensions.

Flexibilité du travail et privatisation des services publics sont toujours à l’ordre du jour ; pour le syndicat OLME du second degré, cela se traduit

inévitablement par une augmentation du chômage, plus d’injustices, d’inégalités et de pauvreté. Selon Thémis Kotsifakis, secrétaire général d’OLME « il faudrait une coordination de tous les syndicats en Europe et des initiatives communes ».

ROYAUME-UNI

Les violents affrontements à Londres, à Birmingham, Manchester et Bristol se situent dans un contexte où le gouvernement Cameron a fait de sa politique de réduction des dépenses publiques, en particulier des coupes drastiques dans les budgets sociaux, un véritable dogme.

ISRAËL

Le mouvement social conteste les choix économiques du gouvernement Netanyahou en dénonçant la vie chère, les prix de l’immobilier, la faiblesse du niveau des salaires et le coût des crèches privées. « Le peuple veut la justice sociale », un des slogans dans les manifestations à Tel Aviv. Et la question

palestinienne à travers les fonds attribués à la sécurité et à la colonisation continue à ne pas être abordée de front.

CHILI

Le mouvement chilien pour une « université gratuite » a pris une ampleur inédite lors de la manifestation citoyenne du 22 aoûtdernier pour soutenir l’Éducation publique dans un pays où elle a été largement privatisée et pour exiger un referendum sur cette question. Ce mouvement connaît un nouvel élargissement avec la grève nationale des 24 et 25 aoûtlancée par la CUT

(Confédération unitaire des travailleurs) qui appelle à lutter pour l’égalité. Le peuple chilien proteste contre la décision du Président actuel d’amplifier les politiques libérales mises en place par le dictateur Pinochet, notamment dans le secteur de l’Éducation, avec pour conséquence première un accroissement considérable des inégalités.

Tunisie

L’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a organisé une manifestation le 15 août à Tunis. Les manifestants ont exprimé des revendications à caractère social et politique exigeant notamment le départ du gouvernement de transition. Ils demandent des comptes aux symboles de la corruption, notamment par une restitution des avoirs du peuple, spoliés par la famille du Président déchu, la réforme de la Justice et l’emploi aux chômeurs. Les manifestants ont dénoncé la hausse des prix et appelé au respect des principes de la révolution. Les forces de l’ordre ont répliqué par des jets de grenades lacrymogènes et l’intervention des brigades anti-émeutes.

Palestine

En septembre, l’Assemblée générale de l’ONU doit se prononcer sur la reconnaissance de l’État palestinien dans ses frontières de 1967. Les dirigeants de la France, de l’Espagne, de l’Allemagne, du Royaume- Uni, la Haute Représentante de l’UE et tous les États membres de l’ONU devraient soutenir cette demande.

Pétition Association France Palestine Solidarité : www.france-palestine.org

Égypte

En juillet, l’armée a encore utilisé la force contre les manifestants de la place Tahrir.

Cette armée, qui s’était pourtant portée garante de la révolution, tente par tous les moyens d’étouffer toutes les demandes de réformes politiques et sociales.

Maroc

Le week-end dernier, le Maroc célébrait le 58eanniversaire de la Révolution du roi et du peuple, renouvelant « le pacte qui unit le souverain à ses administrés ». Au même moment, des milliers d’autres Marocains battaient le macadam dans plusieurs grandes villes du royaume pour exiger davantage de réformes politiques et sociales : ce sont les militants du Mouvement du 20 février (M20).

Syrie

Bachard El Assad continue la répression contre les manifestants. 2 000 Syriens seraient morts depuis le début de la contestation. À Genève, le 23 août, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a adopté une résolution dans la ligne des recommandations formulées par le Haut Commissariat aux droits de l’Homme dans son rapport sur les violations commises par le régime syrien. Il appelle le régime syrien à mettre un terme immédiatement à la répression brutale à laquelle il se livre. Il crée en particulier une commission internationale indépendante chargée d’enquêter sur les crimes commis, dont certains pourraient constituer des crimes contre l’humanité, et appelle à ce que les auteurs de ces crimes soient poursuivis. Il appelle le régime syrien à respecter la liberté de la presse et à laisser un libre accès aux équipes et au matériel humanitaire.

Du côté des révolutions arabes

F

ace à la multiplication des plans d’austérité en Europe, la mobilisation syndicale doit être beaucoup plus forte. C’est le sens de la résolution d’urgence présentée à l’initiative d’OLME (Grèce), de la FENPROF (Portugal) et du SNES. Le texte souligne la responsabilité du mouvement syn- dical à s’engager dans des actions beaucoup plus concrètes contre les politiques néolibé- rales, en faisant mieux connaître les solutions alternatives en matière de politiques écono- miques, fiscales et sociales. Ainsi, le congrès

« appelle une réponse syndicale forte à la fois de la part du CSEE (Comité syndical européen de l’édu- cation) et de la CES au Parlement, au Conseil, à la Commission et à la Banque centrale européenne.

Une réponse qui s’oppose au caractère “inévitable”

de l’austérité : des programmes alternatifs d’in- vestissement et de développement générant la croissance et l’emploi durables et, par conséquent, l’apport de revenus et d’impôts – une condition pour résoudre la dette et les problèmes de déficit.

Une réponse qui défende l’emploi, de meilleurs salaires et de meilleures retraites, une protection sociale universelle, une distribution plus équitable de la richesse, l’éducation publique et d’autres droits sociaux fondamentaux. Les citoyen(ne)s ne devraient pas subir les conséquences d’une dette dont ils ne sont pas responsables. »

Dès cette rentrée, le SNES agira pour la mise en œuvre de cette résolution par ses initiateurs et ceux qui l’ont soutenue en coordination avec le CSEE, l’IE et la CES.

Odile Cordelier, Roger Ferrari

©DR

©David Buimovitch-AFP

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L’Université Syndicaliste no710 du 27 août 2011, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU) 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13. Tél. : 01 40 63 29 00 – Directeur de la publication : Roland Hubert (roland.hubert@snes.edu) – Rédacteur en chef: Matthieu Leiritz. Régie publicitaire: Com d’habitude publicité, Clotilde Poitevin, tél.: 05 55 24 14 03, contact@comdhabitude.fr – Publicité: GMF (p.2), ATHÉNA (p. 8), Récylum (p.8), Union des Autonomes (p.8). Compogravure: C.A.G., Paris – Imprimerie: SIEP, Bois-Le-Roi (77) – Abonnements: 1) Personnels de l’Éducation nationale: France: 30€; étranger et DOM-TOM: 44€. 2) Autres:

France 42€; étranger et DOM-TOM : 56€– N° CP 0113 S 06386 – ISSN no0751-5839. Dépôt légal à parution – Joint à ce numéro : Courrier de S1 n° 1, 4 pages Syndicalisation, Lettre de relance cotisation, fascicule format A5 « AED » de 36 pages, fascicule format A5 « Non-titulaires » de 36 pages.

BALISER LE TERRAIN

CAHIER DE TEXTES NUMÉRIQUE (CTN)

D

éjà utilisé dans certains établissements, il est généralisé à cette rentrée et remplace le cahier de textes papier.

Les personnels doivent être consultés (choix et financement, besoins en équipement), et une for- mation peut être demandée. Une charte utilisa- teurs doit être rédigée et validée en CA (des exemples sont disponibles sur le site du SNES).

Les personnels ne sont pas concernés par une telle charte.

Le CTN n’est pas un document public. Il faut exiger un débat et de la transparence : qui a accès à quoi ?

Pour le SNES il est hors de question qu’il devienne un outil de « flicage » des personnels.

Attention aux éventuelles pièces jointes. En l’ab- sence de précisions réglementaires concernant les droits d’auteur et la propriété intellectuelle, le SNES conseille de renseigner le CTN au minimum : som- maire du cours, travail donné, nom du fichier dis- ponible sur le réseau pédagogique si besoin.

Pour plus d’informations, consulter la partie TICE du site du SNES : www.snes.edu/Cahier-de-texte- numerique-ENT.html

Sandrine Charrier

S U R L E T E R R A I N

Circulaire parue au BO n° 32 du 9 septembre 2010

©Thierry Nectoux

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