Analyse, s´eance 7 : exercices
LES SYST` EMES HYPERBOLIQUES
Objectifs
Nous ´etudions l’approximation num´erique de l’´equation hyperbolique pr´esent´ee en cours. Cet exemple nous permet de pr´esenter les principes de l’approximation des probl`emes conservatifs. Ensuite nous ´etudions les probl`emes pos´es par l’approximation d’un syst`eme conser vatif.
Approximation d’un probl` eme d’´ evolution
Mod`ele math´ematique : rappel
On reprend le probl`eme avec r = 0, et, pour ´eviter un conflit de notation, on remplace h(x) par η(x). Le probl`eme s’´ecrit abstraitement (avec xmin = 0,xmax =L, ˆu(x) =u0(x)) :
∂u
∂t =η(x)∂u
∂x u(x,0) = ˆu(x)
(1)
Comme nous l’avons vu en cours il ne faut pas poser de conditions aux limites. On cherche la solution entre 0 etT. Nous allons d´efinir une approximation de ce probl`eme par la m`ethode des diff´erences finies.
Discr´etisation Notation :
– On d´ecoupe l’intervalle [0, L] en N + 1 intervalles de pash= NL+1. – On choisit un pas de discr´etisation en temps τ.
– On pose xi =ih,ui(t) =u(xi, t).
Question 1
Dans cette question on suppose pour simplifier η(x) = C ≥ 0. Comme nous l’avons vu en cours,on peut dans ce cas poser une condition aux limites en x = L, u(L, t) = u0(t). Le
principe de la m´ethode des diff´erences finies est de calculer une approximation ui(t) de la valeur deu(x, t) au pointxi en rempla¸cant l’´equation exacte par une approximation par des diff´erences finies, il y a plusieurs choix naturels :
∂u
∂x = ui−ui−1
h
∂u
∂x = ui+1−ui h
∂u
∂x = ui+1−ui−1 2h
•Quel est l’avantage de la troisi`eme formule ? On en d´eduit trois sch´emas d’approximation : uk+1i −uki
τ =η uki −uki−1 h uk+1i −uki
τ =η uki+1−uki h uk+1i −uki
τ =η uki+1−uki−1 2h
• En examinant la d´ependance de la valeur en (ih,(k+ 1)τ) par rapport aux donn´ees ant´erieures montrer que le premier sch´ema est absurde.
• Montrer que les deux autres sch´emas, sch´ema de Lax etsch´ema centr´e, ne sont coh´erents que si les pas v´erifient la condition C.F.L. : τ ηh ≤1.
Sous cette condition montrer que le sch´ema de Lax est stable, c’est `a dire ici qu’une pertur- bation a un effet d´ecroissant.
• Quel est l’ordre de consistance de ces deux sch´emas ?
Comment peut-on modifier le troisi`eme sch´ema pour am´eliorer la consistance ? Question 2
Avec les mˆemes hypoth`eses que dans la question pr´ec´edente nous allons construire un sch´ema en contrˆolant mieux les approximations. On suppose v´erifi´ee la condition C.F.L : τ ηh ≤ 1.
On consid`ere la droite caract´eristique passant par le point (ih,(k+ 1)τ). Elle coupe la droite t=kτ en un pointGsitu´e entre les pointsA= (ih, kτ) etB= ((i+ 1)h, kτ). On d´efinit une valeur approch´ee uG de u au point G par interpolation lin´eaire entre les valeurs uki et uki+1. Comme les valeurs de u(x, t) sont constantes sur les caract´eristiques on d´efinituk+1i =uG.
• Construire le sch´ema. Quel sch´ema retrouve-t-on ?
• En utilisant la mˆeme id´ee retrouver le sch´ema dit deLax Friedrich uk+1i − u
k i−1+uki+1
2
τ =ηuki+1−uki−1 2h
Comment peut-on en suivant la mˆeme m´ethode construire un sch´ema plus pr´ecis ?
((i+1) h, k ττ)) ((i+1) h, k ττ))
((i − 1) h, k ττ))
(i h, (k+1) ττ))
X X X
X
G G A
A BB
Fig. 1 – Points de calcul et caract´eristiques Question 3
On reprend le casη(x) =a(ν−x), aveca >0, ν >0 et on supprime les conditions au bord.
On suppose que les pas v´erifient τ ηh ≤1.
• Reprendre la construction de la question pr´ec´edente pour obtenir un sch´ema pour cette
´equation.
• Reprendre la construction pour obtenir sch´ema pour l’´equation g´en´erale ´etudi´ee en cours avec σ= 0 et r 6= 0 ?
•Comment d´efinir un sch´ema pour l’´equation g´en´erale avecσ 6= 0 qui soit valable pour toutes les valeurs de σ?
Approximation de l’´ equation des ondes
Nous avons vu que l’´equation des ondes pouvaient se r´e´ecrire sous la forme d’un syst`eme hyperbolique. Une premi`ere id´ee pour construire une approximation de ce syst`eme est d’adap- ter les constructions pr´ec´edentes au cas d’un syst`eme hyperbolique en tenant compte des diff´erentes courbes caract´eristiques. Nous allons ici suivre la m´ethode directe des diff´erences finies et l’analyser `a l’aide des principes ´energ´etiques.
Question 4
Soit uune solution du probl`eme des cordes vibrantes (u(x, t) est la position d’un point xau tempst ),avec une position initiale connue et sans vitesse initiale :
∂2u
∂t2 =c2∂2u
∂x2
u(x,0) =u0(x) ∀x∈[0, L]
∂u
∂t(x,0) = 0 ∀x∈[0, L]
u(0, t) = ∂u
∂x(L, t) = 0 ∀t∈[0, T]
(2)
Ce sont les ´equations d’une moiti´e de corde, de longueur 2L si le probl`eme est sym´etrique, c’est peu naturel, mais c’est ici plus simple pour la suite. Notre objectif ici est de pr´esenter l’approximation num´erique d’un syst`eme hyperbolique.Voir le polycopi´e pour une m´ethode plus naturelle en ce qui concerne l’´equations des cordes vibrantes o`u l’on conserve la position u comme inconnue.
•Montrer que, si on pose v= ∂u∂t etw=c∂u∂x, le couple (v, w) est solution du probl`eme :
∂v
∂t =c∂w
∂x
∂w
∂t =c∂v
∂x
v(x,0) = 0 ∀x∈[0, L]
w(x,0) =cdu0
dx (x) ∀x∈[0, L]
v(0, t) =w(L, t) = 0 ∀t∈[0, T]
(3)
On retrouve la positionu `a partir de la connaissance dew par une int´egration.
•D´emontrer la propri´et´e deconservation de l’´energie totale pour le syst`eme (3) :
L
Z
0
(v2+w2)dx=C (4)
La conservation de l’´energie garantit que la solution est stable vis `a vis d’une perturbation des donn´ees.
Question 5
On d´ecoupe l’intervalle [0, L] enN + 1 intervalles de longueurh= N+11 . On pose : vj(t) =v(jh, t), wj(t) =w(jh, t)
V(t) = (v1,· · ·, vj,· · ·, vN+1)t
W(t) = (w0,· · ·, wj,· · ·, wN)t
On construit une semi-dicr´etisation en espace de l’´equation (3) en utilisant la m´ethode des diff´erences finies ; on calcule une approximation en rempla¸cant dans l’equation (3) les d´eriv´ees exactes par leur approximation par diff´erences finies :
dvj(t)
∂t =c wj(t)−wj−1(t)
h j= 1,· · ·, N + 1 dwj(t)
∂t =cvj+1(t)−vj(t)
h j= 0,· · ·, N v0(t) = 0, wN+1(t) = 0
wj(0) = du0
dx (jh) vj(0) = 0 duj
∂t (0) = 0
(5)
• En d´eduire que le couple (V(t),W(t)) est solution d’un syst`eme diff´erentiel :
dV
dt =M W dW
dt =−MtV V(0) = 0 W(0) =W0
(6)
o`uMest une matrice que l’on pr´ecisera etW0 = (dudx0(h), ...,dudx0(N h))test le vecteur associ´e aux positions initiales.
Noter que nous avons discr´etis´e l’op´erateur ∂x∂ de deux fa¸cons diff´erentes, pour obtenir une matrice antisym´etrique. Ce qui apparaˆıt comme une subtilit´e ici, mais apparaˆıtrait de fa¸con naturelle si nous avions utilis´e une formulation variationnelle.
Question 6
On introduit des notations globales : X=
µ V W
¶
, X0 = µ 0
W0
¶
, A=
µ 0 M
−Mt 0
¶
(7) ce qui permet de r´e´ecrire le syst`eme sous la forme :
dX
dt =A X X(0) =X0
(8)
o`u la matrice A est antisym´etrique.
• V´erifier que ce syst`eme est bien conservatif comme le probl`eme initial :
<X(t),X(t)>=C
Noter l’importance d’avoir obtenu une matrice antisym´etrique. On discr´etise par rapport au temps le syst`eme diff´erentiel (8) avec le pas de tempsτ et les points de discr´etisationtk =kτ; on utilise l’approximation au premier ordre :
dX
dt ≈ Xk+1−Xk
τ (9)
A l’aide de cette approximation, on construit les sch´emas de r´ecurrence suivants : – sch´ema explicite d’Euler :
Xk+1 =Xk+τA Xk (10) – sch´ema implicite d’Euler :
Xk+1 =Xk+τA Xk+1 (11) – m´ethode du trap`eze:
Xk+1 =Xk+ τ
2A(Xk+1+Xk) (12)
L’initialisation des sch´emas est faite avecX0.
• Quels sont les ´eventuels probl`eme de mise en oeuvre ?
• Quel est le sch´ema le plus pr´ecis ? Question 7
On pose kUk=p
<U|U>. Si on perturbe la condition initiale, la perturbationδUk qui en r´esulte v´erifie les sch´emas. On dit que le sch´ema est stable ou instable selon que kδUkkreste born´e ou explose.
•Montrer quekδUkkest croissant pour le sch´ema explicite (calculer< δUk|δUk>), d´ecroissant pour le sch´ema implicite (calculer < δUk+1|δUk+1 >), constant pour le sch´ema des trap`ezes (montrer que la matrice de l’it´eration (I− τ2A)−1(I+ τ2A) est orthogonale).
S.L