• Aucun résultat trouvé

(1)Théorème de Müntz Lemme 1 (Déterminants de Gram, [Goua, p

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "(1)Théorème de Müntz Lemme 1 (Déterminants de Gram, [Goua, p"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

Théorème de Müntz

Lemme 1 (Déterminants de Gram, [Goua, p. 263]). Soit E un espace préhilbertien et x1, . . . , xn n vecteurs de E. On appelle matrice de Gram de (x1, . . . , xn) la matrice (hxi, xji)16i,j6n, et déterminant de Gram le déterminant de cette matrice, noté G(x1, . . . , xn). C’est une matrice hermitienne positive, qui est définie si et seulement si(x1, . . . , xn)forme une famille libre. Dans ce cas, en notantV = Vecthx1, . . . , xni,

∀x∈E, d(x, V)2= G(x1, . . . , xn, x) G(x1, . . . , xn) .

Lemme 2 (Déterminants de Cauchy, [Goua, p. 143]). Soienta1, . . . , an, b1, . . . , bn ∈K tels que pour tous16 i, j6n,ai+bj 6= 0. Alors

1 a1+b1

1

a1+b2 · · · a1+b1 n

1 a2+b1

1

a2+b2 · · · a2+b1 n

... ... ...

1 an+b1

1

an+b2 · · · an+b1 n

= Q

16i<j6n

(aj−ai)(bj−bi)

Q

16i,j6n

(ai+bj) .

Théorème 3 (de Müntz, [Goub, p. 291]). Soit(un)n∈N une suite réelle strictement croissante telle queu0= 0 et limun = +∞. Alors E:= Vecthx7→xunin∈N est dense dans C:=C([0,1],R)pour k · k si et seulement si Σu1

n+1 est divergente.

Preuve. Nous noterons pour tout t ∈ R+, ft: x 7→ xt sur [0,1]. On munit C du produit scalaire hf, gi = R1

0 f(x)g(x)dx et on notek · k2 la norme euclidienne associée. On pose aussi En := Vecthfuii06i6n pour tout n∈N.

Étape 1. Soientt∈R+etn∈N. Calculons la distanced(ft, En) := inf{kf−ftk2|f ∈En}. La suite(ui)06i6n

étant injective, la famille (fu0, fu1, . . . , fun)est libre, et d’après le lemme 1:

d(ft, En)2= G(fu0, . . . , fun, ft) G(fu0, . . . , fun) .

Comme hfa, fbi = a+b+11 pour tous a, b ∈ R+, ces déterminants sont des déterminants de Cauchy, et d’après le lemme 2,

G(fu0, . . . , fun) = Q

06i<j6n

(ui−uj)2

Q

06i,j6n

(ui+uj+ 1) >0,

et G(fu0, . . . , fun, ft) =

Q

06i<j6n

(ui−uj)2 · Q

06i6n

(ui−t)2 (2t+ 1) · Q

06i,j6n

(ui+uj+ 1) · Q

06i6n

(ui+t+ 1)2 >0.

D’où

d(ft, En) = 1

√2t+ 1

n

Y

i=0

ui−t ui+t+ 1

.

Étape 2. Soitt∈R+ tel queun6=t pour toutn∈N. Montrons qued(ft, E) = 0si et seulement siΣu1

n+1 est divergente. D’abordd(ft, E) = lim↓d(ft, En), donc d’après ce qui précèded(ft, E) = 0si et seulement si

n

Y

i=0

ui−t ui+t+ 1

−−−−−→n→+∞ 0,

ce qui équivaut à la divergence vers −∞de la sérieΣ log|uunn+t+1t |. Orun> t pournassez grand et

log

Å un−t un+t+ 1

ã

= log Å

1− 2t+ 1 un+t+ 1

ã

n→+∞∼ −2t+ 1 un

<0,

donc d’après le théorème de comparaison cela équivaut aussi à la divergence (vers +∞) deΣu1

n+1. Étape 3. Condition nécessaire. Supposons que E est dense dans (C,k · k). Comme k · k est plus fine que

k · k2, E est aussi dense dans (C,k · k2). En particulier si l’on choisit t ∈ R+ tel que un 6= t pour tout n∈N, alorsd(ft, E) = 0, etΣu1

n+1 est divergente d’après l’étape 2.

benjamin.dadoun@ens-cachan.fr – v20140910 1/2

(2)

Théorème de Müntz

Étape 4. Condition suffisante. Supposons Σu1

n+1 divergente. D’après le théorème de Weierstraß il suffit de montrer quep∈E pour toute fonction polynomialep: [0,1]→R. Soitε >0. Soitun:=un−1 pour tout n∈N. Commeun →+∞il existeN ∈Ntel queun >0pour toutn>N. Soit doncE := Vecthfunin>N. Comme 0 < un 6un, Σn>N 1

un est aussi divergente. Grâce à l’étape 2, on en déduit que d(fk, E) = 0 pour tout k ∈N, puis que E est dense dans (C,k · k2)en vertu du théorème de Weierstraß polynomial (k · kétant plus fine quek · k2). Il existe doncg∈E tel quekp−gk26ε. Soienthla primitive degsur [0,1]telle queh(0) =p(0)et q=h−p. Alors h∈E (noter queu0 = 0), et pour tout x∈[0,1], d’après l’inégalité de Cauchy–Schwarz,

|q(x)|=

Z x

0

q(t)dt

6√ x

ÅZ x

0

q(t)2dt ã1/2

6kqk2=kg−pk26ε,

donckqk=kh−pk6ε. D’oùE est dense dans(C,k · k).

Remarque 4. Le résultat est encore vrai sous l’hypothèse plus faible :limun>1.

Références. [Goub, p. 291] [Goua]

152 Déterminant. Exemples et applications.

203 Utilisation de la notion de compacité.

230 Séries de nombres réels ou complexes. Comportement des restes ou des sommes partielles des séries numé- riques. Exemples.

[Goua] XavierGourdon : Algèbre. 2ème édition.

[Goub] XavierGourdon : Analyse. 2ème édition.

benjamin.dadoun@ens-cachan.fr – v20140910 2/2

Références

Documents relatifs

Michael Roberts a énoncé dans les Nouvelles An- nales (voir cahier de mars 1864, p. i3o,, question 694) un théorème sur un déterminant numérique, théorème qui a été démontré

contiendra dans son intérieur tous les côtés du polygone spiral qui suivent fcc, car il serait circonscrit à ce polygone si on lui supposait tous ses côtés égaux à i c , or à

[r]

Le plus petit reste quadratique premier impair.. Soit p un nombre premier

[r]

Si une série converge, alors toute série obtenue par regroupement de termes consécutifs converge aussi vers la même limite.. Pour une série à termes positifs, toute série obtenue

En montrant que x k ∈ V pour tout entier k, on aura le résultat par théorème d’approximation

[r]