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Etude des conditions économiques en Afrique,1967 : introduction et sommaire reproduit séparément à l' intention du conseil économique et social à sa quarante-cinquième session

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Texte intégral

(1)

NATIONS UNIES

CONSEIL

ECONOMIOUE ET SOCIAL

I COMMISSION EC(HOIGQ,UE POUR Lf A P R I Q

Distr.

SPECIALE

e/cn. u/409 13 mai 19^8

PRANGAIS

Original-:^

to?* nnr^-FTTOHS ECONOMI

IHTROKJCTIOH ET SOMMAIRE

(Roproduit separement a 1«intent ion du Conseil economique et social a sa cruarante-cinquieme session)

M68-424(A)

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. 14/409

INTTXDUCx'ION

Les progres realises oeu dornieres annses dans la con.;ptabilite du revenu national en Afrique ct I3extension do cette comptabilits ont permis d*aboutir a des ecti.- ';ions du produit inter!eur brut et des agregats corres- pondants de la comptabilj to* ^aticnoJe plus sures que celles dont on disposalt jusqu'ici. Les chiffres expv'ima:;t 1 'importance, 1'origins et la repartition du PIB de la region et des sous-regions, constituent en grande partie la base de 1'analyse qui fj.it 1'objct do la presents atude- En commencant au niveau d'agre^ation le plus elevc, ou psuu ramarquer qu'aux prix du marche de 1960, le PIB pour 1!ensemble de 1'Afriqve est paese de 34(5 milliards de

dollars des Etats-Unis en i960, a 43f 0 rrii'j: ic.rdo 01: 19^5? accusant un taux

de croissance annuel moyen d-; j?> pov::1 I00o En tenant conptc de 1'importance de la population et de son accrois^ement, ou prut ostimer quc le PIB reel en prix constants et par habitant s'sst ucoru "■. lv: tau>: annuel ds 1?5 pour 100, passant de 125 dollars d3s 3tata-Ur_ic en i960 ?,. 137 ?--- 1966.

En i960 et en J\ty661 la Repifolicnie end--^frioainc-^ figurait pour 6,5 pour 1 7

100 dans la population totalg de l'Afriquc, HJnt:.:e ces deux annees cependant, la contribution du 1TB de 1'Afrio-ue du ,-Tid au PIB total, est passee de 21,3 a 23,7 pour 100. II e~t dor.c evident que Vexclusion de 1'Afrique du Sud influerait ssnsiblom^ut jur le;'; v-:.7^e.\V- 0'» '■.-:.= '.a-u;: de croissance du PIB total et par habitant pour le resxe d^ 7 ?Al'riqna» En fait, lo PIB reel en prix constants pour 1(Afriqru; e-i voia de devcloppement s'est eleve de 3t4 pour 100 par an, passant de 27,4 mllir.vcLt; da dollars des Etats-Unis en i960

a 33j4 milliards en 19^5; Gb ^vgj cu r,jcroiLrRc;uo:i\, on valeur abjolue de 106

dollars des Etats-Uiiis en 19^0 a 112 dollars en '\')661 l'elavation annuelle correspondante par habitant otaii; de "1,0 pour 100, Co ta-ux de croissance par habitant a ete certainemenb parm Iog plus bas qu?on ait enregistre dans les principales regions du'monclc au coura de la poriode consideree^ en chiffres absolus, cette augmentation annuel13 raoyenne du PIB par habitant dans 1'Afrique

1_/ Etant donnee la difficulty de dsbrouiller statistiqueraent les chiffres du PIB,

/ l'Afrique du Sud comprend ici le Lesotho, le Botswana et le Souasiland,

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e/cm. 14/409

en voie de developpement a <HS de 1 dollar des Utats-Unis entre 1960 et

1966. Dans une psriode qui s'atend sur presque toute la Decennie pour le developpement, ces chiffres revelent une augmentation relativement faible des revenue moyens en Afrique, efc d'autanx plus decevante que les niveaux moyens de revenus qui decculent d'un PIB par habitant de 106 dollars des Etats-Unis sont aussi parmi les plus bas du monde. Dan^j ces conditions, il importe

evidemment de determiner d'une maniere aussi complete que possible les raisons de la lente croissance des revenus en Afrique; mais il convient de rappeler qu'une analyse exhaustive demanderai1: plus de temps, de ressources et de renseignements qu'il nfa ete possible d'en disposer pour cette etude.

Les revenus par habitant de l'Afrique en voie de developpement, d'un pays developpe de richesse moyenne tel que le Royaume-Uni ou la France, et d'un pays developpe tres riche comme les Stats-Unis, la Suede ou le Canada, peuvent Stre estimes asses exactement a 100, 1500, et 3000 dollars des Etats- Unis respectiveraent; et l'cn peut faire une premiore nesure de l'amplitude du problerae politique de 1'Afrique que souleve ce contraste, en calculant le temps qu'il faudrait aux revenus africains pour atteindre les niveaux actuels des pays developpes s'ils devaient continuer a s'accrottre annuellement de 1 pour 100. II ressort de ces calculs que l'Afrique en voie de developpement atteindrait les niveaux actuels de -evenus des pays daveloppes de richesse moyenne au bout de 273 ans, et ceux des paj^s tres riches au bout de 343 ans.

De plus, si les revenus de ces momes pays d-velopp.^s devaient aussi s'accroitre de 1 pour 100 par an pendant lea periodes consideroes, et malgre une Constance du rapport entre les revonus africain- 3+ c^uz do3 pays riches, les differences en valeur absolue augmenteraient considerablement. Par exemple, en 1966, la difference approximative entre les revenus moyens en Afrique d'une part, et les

revenus moyens en Europe occidentale et en Amerique du Nord d'autre part, etait respectivement de 1400 et 2900 dollars des Etats-Unis. Sur la base

de ces considerations et de ces calculs, les chiffres correspondants pour cette difference seraient de 21 000 et 43 500 dollars des Stats-Unis au bout de 273 ans; et encore deux fois plus grands au bout de 343 ans.

L'immensite du probleme africain n'apparatt pas seulement au regard des

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niveaux de revsnus actuels des pays d;veloppes. En effet, si on otablit la comparaison avec les niveaux de revenus par habitant des pays aujourd'hui deve- loppes enregistres pendant la periode qui a precede leur industrialisation, les resultats obtenus soulignent plutSt cm'ils ne roduisent la difficulty de la tache. Si l'on considere que la p:*riode pro-industrielle peut etre assimilce a la derniere decennie au cours de laquelle 60 pour 100 de la population active etait employee dans 1'agriculture au cours des docennies correspondantes pour les divers pays aujourd'hui developpcs, les revenus moyens atteignaient proba-

blement 300 dollars des Ktats-Unis au moins aux prix de 1960, Si le niveau

vise pour les revenus africains etait abaisso a. ce chiffre et si leur accrois-

sement annuel se maintenait au taux de 1 pour 100, il faudrait encore 110 ans pour atteindre cet objectif-, Autrement dit, si 1'on peut considcrer que le

"deoollage" aboutissant a une croissance oconomique soutenue correspond a un certain niveau de revenu par habitantt l^fricrue en voie de doveloppernent ne serait pas pre"te au "d^collage" avant plus dfun siecle-',

2/

II y a dvidemment -ono grande part de conjecture dans toutes ces idees

qui semblent un peu absurdes a certains egards. II n'est pas facile d*ima- giner un monde dans lequel les revenus moyens de certains pays, aux prix de 1960 par exenTple, se situent entre 22 500 et 90 000 dollars des Etats-Unisf tandis que les revenus d'autres pays s1Schelonnent entre 1^00 et 3000 dollars

seulement. II n'est pas vraiment admissible non plus de faire des previsions

portant sur la prochaine periode d'un a trois siecles, surtout quand ces pre

visions sont etablies dans le cadre d'une etude economique annuelle. Les considerations et les calculs sur lescruels elles se fondent sont loin d'etre

inutiles cependant. Us revelent tout au moins que si les tendances actuelles

se maintenaient, l'Afrique en voie de developpement ne pourrait esperer rat-

trapper le retard oconomique qui la separe des pays riches du monde au bout

d'un delai quelconque estirne raisonnablemento 311e ne pourrait me"me pas

esperer reduire ce retard; tout au plus pourrait-elle envisager de s'adapter

Le chiffre de 300 dollars des Htats-Unis est une estimation approximative fondee sur des faits et arguments presentes par Simon Kuznets. Pour une

etude plus complete du probleme, voir son traite : "Economic Grovith and Structure", New York, 1965t chapitre 5-

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a une situation dans laquelle ce retard augmenterait progressivement. Done ces reflexions et conclusions peuvent servir aussi a souligner les nscessites d'ordre tres general qu'implique une strategie du developpement de l'Afrique.

On peut soutenir que les variations du revenu par habitant constituent la mei-Heure mesure de 1"expansion economique. II est evident que 1'augmentation en valeur absolue du revenu par habitant dans une periode donnee depend de 1'im portance du revenu initial et de son taux d'accroissement; il est evident aussi que l'Afrique en voie de developpement a oouffert ces dernieres annees de la conjonction la moins souhaitable de ces deux elements, a savoir que les revenue comme les taux d'accroissement ont ete extremement faibles. II en resulte que la pauvrete et les conditions difficiles qui ont caracterise une grand©

partie du continent au commencement de la derniere decennie se sont a. peine amelibrees les annoes suivantes; tandis qu'ailleurs, des taux d1accroissement sieves appliques a des revenus eux-meraes elevSs n'ont fait qu'accentuer le contraste des conditions propres_a 1'Afrique et des autres situations plus privilogiees. II apparait done nettement que ce qu'il faut a l'Afrique, e'est un accroissement rapide du revenu qui se maintiendrait pendant deux ou trois decennies; il s'agirait a la fois d'une amelioration des conditions de vie de la generation actuelle des peuples africains et de 1'assurance pour les gene rations futures, mais relativoment proches, d'nn niveau de vie a peu pres comparable a celui dont lDeneficient actuell.ement les regions riches du rnonde.

Les avantages d'une augmentation notable et immediate du taux d'accrois- sement du revenu par habitant sont evidents ., en un sens; ils peuvent §tre illustres par la remarque suivante : contrairement aux 110 annees estimees plus haut, le temps nscessaire pour que les revenus par habitant atteignent en Afrique le niveau de 300 dollars des Etats-Unis aux prix de i960 serait inferieur a 40 ans avec un accroissement annuel continu de 3 pour 100, et

inferieur a 30 ans avec un aocroicnemerfc n_--nuel de -]. pour 100,Dans un autre sens, les avantages de cet accroissement rapide et immediat doivent Stre clairement demontresj car dans une periode donnee, les niveaux de revenus peuvent attein- dre le mSme chiffre. final soit par une croissance lente puis rapide, soit par une croissance rapide puis lente. Ainsi, par exemple, 30 ans d'accrois- sement a un taux annuel de 3 pour 100, suivis par 30 ans d'accroissement a

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1 pour 100., eleveraient un revena initial au m§me niveau a la fin do la periode de 60 ans si on intervertissait l'ordre des taux d'accroissement.

On peut done penser que du point de vue des principee, il importe peu qu'un accroissement eleve soit suivi d'un accrcissement faible ou reciproquement.

Dans les pays peu developpes, cependant, on peut avoir deux raisons de prs- ferer d'abord un accroissement rapide, s'il est possible. La premiere est simplement qu'il attenuerait l'etat do pauvrete existant- la seconde, qu'il ameliorerait ipso facto les perspectives d'accroissemenb. En Afrique, une augmentation annuelle de 3 pour 100 du revenu par habitant au cours des 30 prochaines annees aurait plus de chances d'entrainer, grace a des inarches plus etendus, de meilleures possibility de specialisation et des taux

d'epargne plus sieves, un taux d'accroisseraent annuel do 2 pour 100 au cours des 30 annses suivantes, gu'une augir.entation annuelle de 1 pour 100 pendant la premiere periode laquelle devrait etre suivie d'un accroissement de 4 pour 100, pool* d..-oeiadre les ratae:i niveaux de revenue apres 60 ans.

Pour elaborer une politique future il faudrait commencer par connaitre la situation actueBe, et par consecraent etudier a nouveau plus en detail le lent accroissement des revenus qui ont ete enregistres en Africrue entre 1960 et 1966. II est important de rappelsr a ost egard crue le i-evenu par habitant pour 1'Africrue en voie de developr>cr.c:,--u cab un rapport -lobal; et que los modifications de ce rapport sont une consequence direote des diverses forces qui interviennent. Pour eimdisr les f&oteura qui determinent le revenu par habitant dans 1'Afrique en voie de dsveloppement, on rappellera egalement qufils comprennent les variations de revenu et ds population des pays consti- tuant I'Afrique en voie de developpement, autant que les modifications dans les differents secteurs de 1'activitS economique. II faudra done analyser ces facteurs d'abord en fonction des .pays, puis en fonction des formes de l'activite economique qui interviennent dans le PIBO

Pour donner , a l'ochelle du pays, une mesure des observations qui ont ete faites jusqu'ici sur le niveau et les variations du PIB global par habi tant, les tableaux 1 et 2 indiquent la rep.-.-tition des pays d*apres le pro- duit par habitant aux prix de 1960, et le taux d'accroissement de ce produit entre i960 et 1966. On peut constater dans le tableau 1 qu'en 1966, plus

ix --

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de 62 pour 100 de la population de 1=Afr.qu, en voio de developpe.ent etait localise dans 21 pays ayant un PIB par habitant inferior a 100 dollars Le produit par habitant dans 5 de ees pays etait infarieur a 50 dollars ' et ,1 ae. .situait entre 50 et 75 dollars dans 9 autres pays. En outre, 32 pour 100 de la population resident dans 13 pays dont le produit par habi tant se situait e*e 100 et i99 dollars; ct 6 autres pays abritaient 5 Pour 100 de la population, ave, des niveaus do produit par habitant se axtuant entre 200 et 299 dollars. Bans deu. wa Eeulement> le Gabon (35O

dollars) et la Libye (73O dollars), le produit par habitant depassait nette- ,en 300 dollars; et la population do oes deu* pays r.unis represents moins de pour 100 par rapport a la population totale de I'Afrique en voie de doveloppeaent. Ces faits prouvent .ue la .ajorite des pays d'Afri^ue et la Plus grande partie de sa population ont des revenus tr.s insuffisants, .uels

que soient les criteres consid-res -t m,P 1« bia.reo, ^t que les remarques prsosdentes sur les mveaux de x-«venu ^, uiuil Uno poi-tae g-nsrale.

En gros, les indication du tabieau 2 «pliquent da,s une oertaine mesure lenteur de 1-acoroissen.ont global du PIB par habitant entre !960 et 1966-

en bref, le resultat global ->3r.t s'att^tucr -u fait m,o i "-^—uor ^u fait qu.e le nomore et le poids - • '

imtal des pays ayant un rythme de oroissance tres lent etaieni mn,.=riPur, au

nombre et au poids oo^espon^n-;. _ -^ qvd fls d,vel&^pont ^ ^ Plus preciB^ent, le Produ,, p.ir taMt>lnt a ^^ entpe ^ ^ ^

16 pay5 dont Lense^e repr^encait 30 pou, 100 du PIB total en 196O- et de

19o6 de

oes deu, ann.es.

.Afr1Tue sn voio do development, a bai.sd dans 1'interv.lle de

.es. ,-aut,, Partj 23 pou. 100 de la populatiQn de ^ ^

8

p de la populatiQn de ^ ^

Usaxent dans 8 pays qui _icnt folirni 1g pour 1QQ ^ ^ ^ ^ ^ ^

Pays, es .odifioations du produi, Par habitant au oours de la periods etaient

favorables mals n-ont pas sum 1 61

favorables mals n-ont pas sum 1 61eveT les ux dacor3i

. 42 Pour 100 du

™T ^r« . 42 Pour 100 du

PIB de 196O et 48 pour 100 de la population de 1965, le produit par habitant

a augmente annuelle.ent M,U3 pour 100 entre 196O et ^66; et dans les pays res ants du tableau, a ?eine Plus de 6 pour 100 de la population to

tale de 1966 ont benefit as taux d^croisse.ent du produit par habitant

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S/CN.14/409'

superieurs a 3 pour 100 par an, ameliorant ainsi sa contribution au PIB

total de 1960, qui etait de 9 pour 100o On peut surtout conclure du tableau 2 qu'il faudrait ameliorer le renderaent des 24 pays qui ont enregistre des taux d'accroissement inferieurs a 1 pour 100 entre i960 et 1966. Cette necessite ne doit pas e"tre soulignee seulement a cause de I1importance relative de ces pays en ce qui concerne la population et le produit totaux, mais en raison des taux d'accroissement deja sieves enregistres dans la plupart des autres pays de cette region, il serait difficile de concevoir autrement une augmen tation sensible des revenus moyens dans I1ensemble de l'Afrique en voie de developpement-%

L*estimation des revenus de ces pays entre i960 et 1966 souleve neces- sairement la question de savoir si les resultats decevants de cette periode etaient dus, au moins en partie, a des conditions particulieres et non ende- miquesj en faitt on a quelque raison de penser a lfinfluence de facteurs acci- dentels. Par exemple, l'Algerie et la Republique democratique du Congo reunies representaient en i960 plus de 14 pour 100 du PIB total de 1'Afrique en voie de developpement, et comptaient en 1966 pres de 10 pour 100 de la population totale. Mais entre i960 et 1966, le produit par habitant dans ces deux pays pris conjointement a diminue d*environ 5 pour 100 en raison de difficultes politiques et de leurs sequelles. Si le produit par habitant de l'Algerie et du Congo reunis s'etait maintenu entre 1960 et 1966, le taux d'accrois sement du PIB par habitant pour 1'ensemble de l'Afrique en voie de developpe ment aurait etc de 13 pour 100 superieur.

II faut se rappeler egalement que la plupart des pays de l'Afrique en voie de dsvelopponent ont accede a 1'indepcndance r. partir de i960 et que le

3/ Etant donnes les faits, il est plus sense de souhaiter qu'une augmentation

du revenu moyen en Afrique resulte dTune croissance relativement rapide"

dans de nombreux pays plutot que d'une croissance spectaculaire dans un petit nombre. A mesure qrie la cooperation economique se poursuit dans la

region, la portee generale du dernier phenomene en serait accrue; mais

dans les conditions actuelles, une augmentation de la moyenne en Afrique reposant sur une base restreinte n(a d'interSt que comme mesure des possibilites.

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e/cm.14/409

fait d'assuroer leurs reeponsabilites a He souvent aussi soudain gue la nocessite de se developper etait grand-s. Pe nombreux pays ont juge essentiel, dans

leur effort de croissance econcwirLuo, ds employer d'abord a, renforcer les mscanismes gouveruementaux la, ou c1etait r^cessaire, et a, developper et ame- liorer I1infrastructure economiqus et sociale. Ce.M activates indispensables ne sont pas tres productive a ^z-eve echeancej car une augmentation importante de la proportion des rsssources disponibles gui leur est consacr^e pourrait, en sfajoutant a uno av.jTnentation sensible de la population, abaisser le taux d'accroissement du produit par habitant au-dessous du niveau qu'on se proposait d'atteindre. Nous no disposons pas de preuve conoluante de ce fait, mais il en existe des indices. On peut r3nai\juer par exeraple, crue bien que la propor tion du PIB attribute a la formation de capital dans lfAfrique en voie de deve- loppement se soit maintenue a peu pros autour do 15 pour 100 entre i960 et 1966, les investissements pour le compte du gouvernsraent central ont augmente plus rapideraent que le PIB et 1'investissement total. Cn peut aussi remarquer

avec une certaine reserve, que la fraction du PIB de l'Afrique en voie de

developpement provenarfc des trp.rsports et de 1'administration publique est

passee respectiveraent de 5,7 3t 8,3 pour 100 en i960 a 6,1 et 9,4 pour 100

en 1966^/

4/ Ces chiffres pourraient coirobo.rer ies rr;niarcraes precedentes s'ils corres- pondaient a tuis augmcntr/^on des ressovTcss attributes aux activites sus- mentionnees, et si la productivite it breve ecaeance de ces ressources etait inferieure a ce qu'elle aurait 6ii pour une utilisation differente.

xi 1 --

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e/cn.14/409

TABLEAU 1

Repartition des pays et de.la.population

dans 1'Africrue en voie de dsveloppement-7

PIB par :

■> E

Mo ins de

$ 100 -

§ 200 - 3 300 - Plus de

Source :

en

habitant .U.

IS 100

S 199 S 299 S 399

§ 400

Secretariat

fonction du PIB par marche de

Nombre

pays

21 13 6 1 1

de la CEA

habitant (aux 1960), 1966

de

prix du

Proportion par rapport a la population totale de l'Afrique en voie

de developpement

(pourcentages)

62,1 32,0

0,2 0,6

a/ A 1'exclusion des pays suivants : Lesotho, Botswana, Souaziland, les petits

territoires espagnols et portugais excepte la Guinee portugaise.

(11)

e/cn .14/4,09

TABLEAU 2

Repartition des pays dans l'Africrue en voie de developpement^

en fonction des taux d^ccroissement du PIB reel entre 1960 et 1966

Pou-rcentage des pays oorrespondants dans

Taux

d * accroi ssement Nombre de

pays

la population de :

1966 de l'Afrique:

en voie de : dsveloppement :

25,8 19,8

28,5 19,7 4,7

0,8

■ 0,6

le PIB de 1960 de l'Afrique en

voie de developpement

29.9

18,6 " ■■"

20,1

21,8 ■' ■' 7,0' ■ " .

1,6 ;■ --;■

0,6 . . Koins de 0

0 - 1 pour 100 1,,1 - 2 pour 100 2,1-3 pour 100 3,1-4 pour 100 4,1-5 pour 100 Plus de 5 pour 100

16 8 6

5

"3

3 1

Source : Secretariat de la CEA

a/ MSmes pays que dans le tableau 1.

Dans les pays qui ont pour caracteristiques "bien etablies un progres technique marque et une facilite prononcee a accumuler des capitaux, une augmentation assez rapide de la population - qui, par exemple, agrandit les dimensions du marche et le champ de la specialisation, rend le coefficient

population/ressources plus optimal; accroit le nombre absolu des personnes

capables d'elargir les connaissances et de les appliquer avec succes - peut se traduire par des augmentations du produit par habitant. En revanche, dans les pays ayant un niveau de developpement peu eleve, ou les progres techniques sont limites et sporadiques, les capitaux notablement rares et dont les etablissements d'enseignement sont, generalement parlant, mediocres, des accroissements rapides de population peuvent compromettre l'accroissement

- xiv

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3/CN. 14/409

du PIB par habitant. Sans n'impor*te quel pays, les repercussions economiques de l'accroissement de le population dependront en partie de l'origine des augmentations : plus le taux d'aGcroissement naturel depassera le taux des migragions, et pour ce qui est du taux d'accroissement nature!, plus les naissances seront superieures aux deces, plus la contribution d'un accrois- sement de population donne a I1expansion economique sera modeste a "breve echeance. Cependant, il est evident que la stagnation du produit par habi tant du a un accroissement eleve de la population a faible "poids" econo mique sera plus dommageable pour un pays qui ne peut pas que pour un pays qui peut faire augmenter de fagon substantielle le coefficient capital-main- d'oeuvre, meme a court terme. Ce qui revient a dire que c'est dans les pays en voie de developpement plut8t que dans les pays industrialises que l'accrois sement de population fonde principalement sur la fecondite risque d'entrainer des taux d'accroissement des revenus bas ou negatifs.

Le manque de donnees exclut toute enquete approfondie sur le rapport qui existe entre les variations de population et les variations de revenus dans l'Afrique en voie de developpement. On sait toutefois qu'en Afrique les taux d'accroissement de la population augmententj que les taux de nata- lite et de mortalite sont les plus eleves du mondej et que l'accroissement

de population est en grande partie le resultat de l'accroissement naturel*/■

II se peut done que le lent accroissement du produit par habitant pour l'Afrique en voie de developpement entre i960 et 1966 s'explique en partie par le taux d'accroissement de la population, et s'il en est ainsi il s'agit la d'un facteur qui risque, d'agir pendant encore quelque temps. Par conse quent il est interessant d'examiner les preuves dont on dispose pour les annees recentes quant au role du mouvement general de la population dans la determination du taux d'accroissement du produit par habitant. A cet effet,

Voir le debat sur quelques indicateurs demographiques africains dans "le document Etudes des conditions economiques en Afrique, 1960-1964

(E/CN.14/397), chapitre B.

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e/cn.14/409

il convient d'etudier rapidement les taux d'accroissement de population enregistres entre i960 et 1966 par les pays de l'Afrique en voie de deve- loppement et d'en effectuer la comparaison a la lumiere de ce qui precede.

La population de l'Afrique s'est accrue au taux annuel de 2,3 pour 100

entre i960 et 1965 ©"t par rapport aux principales regions du monde, ce taux

n'a ete depasse que par l'Asie du Sud et l'Amerique latine avec des aug mentations annuelles de 2,5 et 2,8 pour 100 respectivement. Ces chiffres ne font que confirmer le fait Men connu qu'a l'heure actuelle les taux d'accroissement de population sont generalement plus eleves dans les pays en voie de developpement que dans les pays industrialises. Aux fins du present exercice, le probleme est de trouver quelques reperes permettant d'evaluer les taux africains d'accroissement de facon hypothetique eu egard a. leur repercussion possible sur le developpement economique. II est pos

sible de resoudre ce probleme dans des conditions d'ailleurs subjectives et quelque peu arbitraires, en comparant les taux africains d'accroissement avec le taux annuel de 1,9 pour 100 enregistre au Canada entre 19S0 et 1966. Pour un pays industrialise ce taux d'accroissement est tres e"leve, Cependant, il ne faut pas oublierque pendaat cette periode le taux

d'immigration au Canada a ete egalenient assez eleve et que le Canada est economiquement sous peuple ainsi qu'en teraoignent les tentatives officielles visant a, attirer des immigrants. Par consequent, etant donne le stade

avance des structures economiques et des institutions du pays la croissance a probablement ete un element favorable de 1'evolution economique du Canada entre i960 et '^966 et le point de vue selon lequel cette augmentation nfa certainement pas eu un effet defavorable se trouve corrobore par le fait que le produit reel par habitant a augments au cours de cette periode au taux annuel de 3*7 pour 100. Ce taux prouve que le Canada a pu facilement absorber l'augmentation de population et une comparaison rapide de l'expe- rience canadiene et de celle d'autres pays industrialises indique que l'aug mentation canadienne'a'probablement et<3 profitable a l'economii

6/ Compare aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, a l'Allemagne de l!ouest, aux Pays-Bas, a la Suede et a la Prance, le Canada accuse le taux d'accrois

sement de population le plus eleve et en ce qui concerne l'augmentation relative du produit par habitant il n'a ete depasse - avec une marge etroite - que par la Suede et la Prance.

- xvi -

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S/CN,14/409

On peut avancer qu'etant donne la difference de structures et dfinsti tutions precedemment mentionnees, le taux de croissance demographique le plus eleve, alors qu'il est facilement absorbe dans des conditions favora- bles par un pays industrialise, risque de constituer de prime abord un maximum' dangereux du taux d'accroisseiuent de la population que les pays

en voie de developpement seront generalement a raeme de supporter sans que

leurs efforts economiques en souffrent. En tout etat de cause on peut adopter un taux de 1,9 pour 100 comme point de repere initial permettant

dfevaluer les taux dfaccroissement de la population des pays africains

entre i960 et 1966.

En raison de 1'accroissement tres importants des revenus de la Libye

au cours de la periode considered, on peut faire abstraction de ce pays.

Pour les 41 pays et territoires restants (voir tableaux 1 et 2) les taux d1augmentation de population vont de 0,3 a 4,2 pour 100.. Cependant, pour 31 pays les taux etaienx de 1,9 pour 100 ou plus, et sur la base du raison-

nement a priori expose precedemment on peut supposer que dans ces pays

l!accroissement de la population a freine le developpement economique.

De facon plus empirique on observera que la population a augmente de plus

de 3 pour 100 par an entre i960 et 1966 dans six pays africains en vole" ■■"-■

de developpement; que dans trois de ces pays le produit par habitant a baisse; que dans un autre il a augment e" d'un peu moins d'un pour 100; que

dans deux autres le produit par habitant a augmente de 1,1 et 2,8 pour 100

respectivement, Dans 25 pays, l'accroissement de population se situe entre 1,9 et 3 pour 100 par an et parmi ces pays, 11 ont enregistre* des taux d'accroissement nuls du PIB par habitant, 7 ont eu des augmenta tions de moins d'un pour 100 et 7 ont beneficie d1augmentations de la moyenne annuelle de ces taux allant de 1,6 a 3,2 pour 100. Par coritre, deux des dix pays pour lesquels la croissance demographique de la popula tion au cours de la periode a accuse un taux annuel de moins de 1,9 pour 100 ont enregistre une baisse du produit par habitant et dans les huit autres les augmentations du produit allaient de 1,4 a 4,7 pour 100, cinq pays

ayant atteint des taux superieurs a 3 pour 100 et quatre pays des taux de

4 pour 100 ou plus. Les chiffres presentes dans le present paragraphe sont

- xvi 1

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tres suggestifs et ne font que confirmer I1opinion selon laquelle au-dela d'un certain niveau la croissance demographique freine l*expansion econo- raique par habitant de l'Afrique en voie de developpement. Les resultats obtenus font ressortir la necessite de recherches complementaires sur le role du mouvement general de la population dans le developpement economique de l'Afrique, ce r61e devant §tre egalement pris en consideration lors de 1'elaboration des politiques—' .

7/

Si l'on se fonde sur la proportion des produits et des services im port es dans le total des ressources disponibles et sur la proportion des produits et des services exportes dans la demande finale, il est frappant de constater que 1'Afrique en voie de developpement et la plupart des pays qui la composent ont des economies ouvertes, c'est-a-dire susceptiblee d'importantes variations dans le domaine du cooanerce et des paiements. A long terme, le modele le plus approprie des rapports qui existent entre le commerce et 1'expansion en Afrique est toujours celui selon lequel tout accroissement du PIB exigera une augmentation plus que proportionnelle des importations et par consequent une augmentation correspondante des recettes d!exportation ou appDrts de capitaux—' , &8me pour une periode ne couvrant 7/ Sur la base des preuves produites, on peut proceder a un examen plus

serieux des effets de la croissance demographique sur I1augmentation du produit par habitant en posant comme hypothese que la proportion du pays

ayant une croissance demographique faible (moins de 1,9 pour 100) qui

ont atteint des augmentations du produit par habitant de plus d!un pour

100 correspond a la proportion des pays ayant un accroissement de popu lation eleve (plus de 1,9 pour 100), Au niveau caracteristique de

5 pour 100 il conviendrait de rejeter cette hypothese. En d'autres termes, des indications statistiques tendent a prouver que le revenu par habitant augmentera vraisemblablement plus facilement dans les pays ayant une croissance deraographique modeste.

8/ La possibility d'appliquer ce modele aux differents pays dependra, entre

autres, du niveau de developpement. Sn particulier, lorsqu'il sfagit de niveaux de developpement tres bas, le manque de competences et de capa—

cite d'absorption risque plus de freiner le developpement que le manque de devises. Enfin, un accroissement soutenu ne sera possible que s'il appuie sur des transformations de structure, et ce genre d'accroissement est forcement subordonne a I1existence de devises. II est interessant de noter que pendant la periode examinee il y a eu une correlation, moderee mais significative, entre le PIB et I1expansion des importations.

- xvi11 -

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que six annees il importe de savoir si l'accroissement des revenus a ete facilite ou freine par les variations du secteur des affaires exterieures.

Au cours des defeats sur les problemes du commerce et de I1 expansion des pays en voie de developpement on s'est beaucoup interesse a la tendance des recettes en devises provenant des exportations de marchandises. Cette tendance s'est revelee relativement favorable pour l'Afrique en voie de developpement entre i960 et 1966 et les recettes d1exportations sont passees de 5 milliards de dollars des Etats-Unis en i960 a 8 milliards 390 millions

(en prix courants) en 1966. La valeur des exportations africaines s'est

ainsi accrue au taux annuel moyen de 8 pour 100 ce qui est beaucoup plus eleve que le taux correspondant pour I1ensemble des pays en voie de deve loppement, roais quelque peu inferieur aux taux enregistres par les econo mies planifiees et les economies de marche evoluees. En chiffres reels, les exportations de l'Afrique en voie de developpement ont augmente au taux moyen annuel de 7j4 pour 100. Dans une certaine mesure, le develop pement favorable des exportations africaines entre i960 et 1966 est le resultat de circonstances particulieres qui risquent de ne pas se reveler aussi efficaces a 1'avenir. L'exemple le plus frappant est celui de l'aug- mentation rapide des exportations de petrole, lesquelles, fondees presque entierement sur de nouvelles decouvertes et de nouvelles exploitations - comptent pour 47(8 pour 100 de la variation absolue de la valeur totale des exportations pour la periode consideree, Lfaugmentation des recettes

sur le cafe compte pour 7»6 pour 100 de I1augmentation totale et il ne semble pas vraisemblable que l'accroissement plutSt rapide des exportations de cafe qui a permis cette contribution puisse se repeter dans le cadre de l'Accord international du cafe. Le cuivre, le minerai de xer, l'ara- chide, les diamants, les phosphates, les agrumes et 1'etain sont au nombre des autres produits qui ont pour beaucoup contribue a 1'augmentation totale des recettes d'exportation,

Les augmentations enregistrees des recettes globales d1exportation entre i960 et 1966 ont ete le reflet d'une evolution favorable dans un grand nombre de pays de l'Afrique en voie de developpement, dont pas

- xix -

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pas moins de 20 ont enregistre pour cette periode un accroissement de la valeur de leurs exportations a un taux de 7 pour 100 ou plus par an. II ne faut naturellement pas oublier que les recettes d1exportation ne sont que l'un des facteurs du commerce et des paiements qui influent sur les perspectives d'accroisseinent des pays africains et que des variations favo- rables de l'un de ces facteurs a un moment quelconque peuvent se trouveran-

nulees par des variations defavorables d'autres facteurs. II semblerait d'ailleurs qu'une situation de ce genre se soit produit entre i960 et 1966 si lTon se fonde sur la comparaison, simpliste certes mais non pas hors de propos, des resultats obtenus en niatiere d1exportations et d1impor

tations-^ . Ainsi, les importations de produits de l'Afrique en voie de

developpement ont augmente en valeurs courantes de 6 milliards 550 millions de dollars des Etats-Unis en i960 a 0 milliards 260 millions en 1966, soit un taux moyen d'accroissement de 4 pour 100 par an; le taux d'accroissement reel correspondant etant de 2,8 pour 100. II est vrai que ce taux d'ac croissement relativeaent modeste (rnoins eleve que celui enregistre pour 1'ensemble des pays en voie de developpement et les economies planifiees et les economies de marche developpees) peut en partie s'expliquer par les circonstances speciales intervenuos en Algerie ou les importations ont dirainue d'environ 500 millions de dollars des Stats-Uhis. Si l'Algerie etait exclue, le taux d'accroissement des importations de l'Afrique en voie de developpement passerait a environ 6 pour 100 aux prix courants et serait ainsi quelque peu plus eleve que le taux de 1'ensemble des pays en voie de developpement cependant encore bien plus bas que les taux correspondants des economies planifiees et des economies de marche evoluees et naturelle

ment que les exportations de l'Afrique.

Sn Afrique, 7 des 20 pays ayant accuse des taux d'accroissement des exportations de 7 pour 100 ou plus n'ont pas pour autant fait augmenter de facon substantielle leurs importations. On pourra encore mesure 1'importance de 1'augmentation rapide des recettes d'exportation en tant qu'element

2/ Simpliste parce qu'elle ecarte les autres facteurs influant sur le taux

d'accroissement du PIB et par consequent sur la demande d!importations.

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necessaire (mais non suffisant) de I'augmentation des importations d'apres le fait que sur 15 pays pour lesquels on dispose de renseignements et ayant eu un accroissement des exportations entre I9S0 et 1966 inferieur a 7 pour 100 par an, seulement quatre ont reussi a augmenter leurs impor tations au cours de la meme periode a un taux de 7 pour 100 ou plus.

En gros, le volume des importations qu'il sera possible d'obtenir a partir d'un niveau donne de recettes sera d'autant moindre que les prix des importations et la proportion des recettes d'exportation absorbees par les soldes defavorables des invisibles seront plus Sieves. Ces ele ments peuvent faire 1'objet d'un examen a partir des renseignements limites qui sont disponibles. En ce qui concerne les prix des importations, les valeurs unitaires des importations de l'Afrique en voie de developpement ont augmente plutSt lentement (environ 1 pour 100 par an) entre 19^0 et 1966. Cependant, aussi modeste qu'elle soit, cette augmentation est encore plus elevee que celle des valeurs des exportations africaines. Quelque 237 millions de dollars des HJtats-Unis provenant des recettes d1 exportation de 1966 ont servi a, compenser le taux d1augmentation plus eleve des prix

d'importation.

II ressort de I1experience de 14 pays en 1966, quTune partie des recettes d'exportation devra normalement servir a, financer les deficits des invisi bles. Sur ces 14 pays, quatre seulement ont enregistre une "balance favora ble resultant des echanges invisibles, et a l'exception de l'Sgypte dont 3.a possession du canal de Suez fait un cas particulier, aucun de ces pays n!a beneficie d'une balance suffisamment favorable pour ajouter 3 pour 100

aux recettes d1exportation.

En revanche, dans les pays restants, la balance defavorable a absorbe entre 3,3 et 44,2 pour 100 des recettes d'exportation et le rapport de la balance defavorable aux recettes d'exportation a ete de 10 pour 100 ou plus dans neuf des pays et de 20 pour 100 ou plus dans six des pays.

Des renseignements sur les variations du compte courant tout entier

entre 1950 (ou l'annee la plus recente pour laquelle on dispose de chiffres)

et 1966 sont disponibles pour 15 pays africains. Ces variations comprennent

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les cnangements intervenus dans les exporrations et les importations de mar- chandises et il convient done d'etre deux fois plus prudent pour interpreter leur signification dans le present contexte. Pour le moinSj cependant, le fait que la situation du compte courant se soit deterioree dans 9 pays sur 15 vient a 1'appui de l'hypothese selon laquelle les gains sur les recettes des exportations de marchandises ont ete dans une certaine mesure annules par des deficits accrus du compte des invisibles.

On ne dispose toujours pas de donnees appropriees sur les apports de fonds publics et prives de 1!exterieur pour les annees recentes. Par consequent il est impossible de savoir avec precision si les apports de capitaux en Afrique en voie de developpement ont ete suffisants entre i960

et 1966, Men qu'il soit fort probable qu'ils ont ete moins eleves que ce

qu'ils auraient du etre pour contribuer de fa9on satisfaisante a I1expansion economique de 1'Afrique. Dans ces conditions, on peut conclure commodement, encore qu'avec circonspection, cette etude sur les variations du secteur exterieur par l'examen de ce qu'on commit des variations des liquidites internationales de 1'Afrique au cotirs de la periode consideree. D'une part, une baisse accentuee des reserves semble prouver qu'un pays ne peut compter sur les exportations et les apports de capitals pour se procurer des devises suffisantes pour financer ses depenses d1importation. D'autre part? si les reserves de devises augmentent, il est difficile de soutenir que e'est le secteur exterieur qui comproraet 1'expansion,. Dans ce contexte il

ressort des preuves dont on dispose pour 21 pays de l'Afrique en voie de

developpement (dont le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda consideres ensemble) qu'entre '\$60 et 1966 les reserves ont diminue dans 10 pays et augmente

dans les autres. Dans deux pays, la Libye et la .Lauritanie, il est clair que I1augmentation des reserves est le resultat de l'expansion de la mise en valeur des ressources naturelles qui a ete tellement rapide qu'elle a depasse tout accroissement plausible des importations a terme. En ce qui concerne d'autres pays ou les reserves augmentent, il y a lieu de croire que l'accroissement des reserves represente les limites de transition de la capacite d!absorption resultant de faibles niveaux de developpement.

Enfin, on remarquera que, coiiL^e l'indique la fraction des reserves totales

- xxii

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consacrees aux importations, la capacity des pays africains a financer le developpement a. partir des avoirs en reserve a baisse entre i960 et 1966.

Si la partie minimale des reserves a consacrer aux importations annuelles requises est estimee a 40 pour 100 pour faire contribuer les reserves au financement du developpement, le nombre des pays de l'Afrique en voie de developpement (present echantillon) pouvant se permettre d'utiliser leurs reserves aux fins de I1expansion economique est tombe de 12 en i960 a 3

en 1966.

Jusqu'a present on s'est surtout interesse aux variations du produit reel par habitant de l'Afrique en voie de developpement entre i960 et

1966 et l!on s'est penche sur les facteurs intermediaires ou plus durables, les problemes d'adaptation a 1'independence nouvellement acquise, les taux eleves de croissance demographique et les conditions defavorables du com merce et des paiements exterieurs, pour expliquer la mediocrite generale

des taux d'accroissement du produit par habitant enregistres dans la plupart des pays de l'Afrique en voie de developpement au cours de la periode

considered. Par la force des choses la plupart de ces considerations ont ete presentees quantitativement, il a done ete impossible d'attribuer des

"poids".aux differents facteurs considered ou de determiner le taux d'ac- ..

croissement du produit par habitant qui aurait pu §tre atteint dans des circonstances plus favorables. Dans ces conditions, 1'examen des elements par secteur de l'accroissement du PIB entre i960 et 1966 constituerait un supplement utile a l'analyse anterieure, aussi convient-il maintenant de proceder a cet examen. Pour des raisons de temps, de place et de rensei- gneraents nous ne pourrons proceder a aucune etude detaillee de la situation des divers pays. Cependant nous nous sommes efforces de decomposer les

- • nlP/

elements au niveau sous-regional— .

10/ Afin de favoriser la cooperation economique, la CEA a groupe les. pays de l'Afrique en voie de developpement en quatre sous-regions : Afrique du nord, Afrique de I1est, Afrique de l'ouest et Afrique du centre. Un autre groupe, le Reste de l!Afrique, comprend : la Republique dfAfrique du Sud, les deux grands territoires portugais, le Sud-Ouest Africain et

le Lesotho, le Botswana et le Souaziland.

xxi11 -

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Ceci etant dit, il convient d'indiquer que, malgre les differences qui existent entre les structures economiques et les niveaux de revenus, les quatre sous-regionss qui sont exclusivement composees de pays en voie de developpement, ont toutes enregistre des taux d'accroissement du pro- duit par habitant relativement bas entre i960 et 1966. Le tableau 3 contient dans ce domaine des indications utiles; il en ressort que le produit par habitant le plus haut est celui de l'Afrique du nord, avec 175 dollars des ZJtats-Unis, et que les chiffres correspondants pour l!Afrique de I1est, de l'ouest et du centre correspondent a la moitie ou merae a. un peu moins de la moitie du chiffre de l'Afrique du nord. Les taux moyens annuels d'accroissement du produit reel par habitant entre i960 et

i960 ont ete de 1,1 pour 100 pour I1Afrique du nord, de lfest et de 1'ouest, et en Afrique du centre ce taux a baisse de 1,5 pour 100 par an. Ces varia tions n'ont amene dans les quatre sous-regions qu'un changement concernant le produit par habitant, a savoir la baisse du rapport entre I1Afrique du centre et l'Afrique du nord qui est passe de 51 pour 100 en i960 a 44 pour

100 en 1966.

II nfest pas surprenant que les remar^-ios procedentes sur les taux d*accroissexaent du FIB par habitant, qui s'appliquaient a la plupart des pays africains, s'appliquent egalenent a la luraiere du Tableau 3 auz quatre sous—regions. II est done commode de reprendre l'examen des facteurs qui ont influe sur le taux d'accroissement du EEB et du FIB par habitant de 1!Afrique en voie developpement entre i960 et 1966.

II est assea evident que pour un pays ou un groupe de pays le taux d'accroissement du PI3 pour une periode donnee sera approxiraativemeni;

determine par lfimportance initiale et les taux initiaux d'accroissement des differents secteurs des activites economiques entrant dans le PEB-—' .

11/

11/ Sauf si l'on se fonde sur une interpretation hautement Eecaniste, on

peut en deduire que les secteurs sont independents plutSt qu!inter- dependants. Cependant, cette hypothese n'est jamais pleinement justi- fiee. Toutefois, si l'on decide de ne pas prendre lfinterdependence en consideration, les consequences sont moins graves aux degres infe- rieurs qu'aux degres superieurs du developpement. II y a lieu de si gnaler que les calculs utilises dans la presente section sont fondes sur deE estimations effectuees au cout des facteurs.

xxiv -

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S/CN. 14/409

II s'ensuit que l'examen des variations sectorielles appropriees constitue

une premiere etape utile pour etudier 1'accroissement du PIB. Dans le

present contexte, le calcul des importances relatives des secteurs en

i960 et des taux d'accroissement subsequents (raesures comme contribution

au PIB) pour huit principaux secteurs - agriculture, mines, manufactures, construction, commerce, transports, autres services et administration publi-

ques - de I1ensemble de 1'Afrique en voie de developpement et pour cha- que sous-region conduit a une conclusion evidente, a, savoir, que le taux

d'accroissement mediocre enregistre entre i960 et 1966 pour le PIB, et par

suite le PIB par habitant, est du en grande partie au fait que partout

l?agriculture a ete au depart le secteur le plus important en i960 et,

entre i960 et 1966, le secteur a 1'accroissement le plus lent ou parmi les secteurs a I1accroissement le plus lent.

TABLMU 3

Niveaux des produits par habitant dans les quatre sous-regions.de l'Afrique

en voie de developpement, 1966 et taux d'accroissement consecutifs, 1960-1966

(en dollars des Dtats-Unis aux prix et pourcentages des marches, de i960)

Sous-region Produit par ha bitant, 1966

Taux moyen annuel d'accroissement

I96O-I966

Produit par habitant par

rapport au produit de 1'Afrique

du nord __„_

Dollars EOU. Pourcentage 1960

Pourcentage

1966 Pourcentage Afrique du nord

Afrique de 1'est Afrique de l'ouest Afrique du centre

175 85

90

77

1,1 1,1 1,1

100,0

48,7

51,2 51,2

100,0 48,6

51,3

44,0

Source : Secretariat de la CEA ■ . .

Ainsi, en 1960, les.aetivites cgricoles ont compte pour pres de 40 pour

100 du PIB de lfAfrique en voie de developpement tout entiere et entre i960

et 1966 la valeur ajoutee par l'agriculture a augmente a, un taux annuel moyen de 1,3 pour 100, le seul taux sectoriel inferieur a 2 pour 100, contre un taux d^ccroissement du PIB egal a. 3,2 pour 100. Dans les sous-regions, en 1960 la contribution de 1'agriculture au PIB se situait entre 32 pour 100

— xxv -

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en Afrique du nord et 57 P°ur 100 en Afrique de l'ouest, et les taux d?accroissement agricoles etaient inferieurs a ceux du PIB total, sauf en Afrique du centre, Cependant, dans oette sous-region, le PIB aussi bien que 1'agriculture ont accuse des augmentations inferieures a

1 pour 100 par an. En Afrique du nord, ou la valeur ajoutee par 1'agri-*

culture a en fait diminue, et en Afrique de l'ouest, c'est le secteur agricole qui des huit secteurs a enregistre les tauz d'augmentation les plus bas, et en Afrique de l'est, seul les mines et la construction, dont les contributions au PIB etaient tres raodestes en 1950, ont accuse des taux plus bas que 1'agriculture. On peut conclure que les taux d'accroissement agricole plus eleves auraient beaucoup contribue a,

l'augmentation du PIB et, par la, du PIB par habitant. On peut verifier rapidement la justesse de cette remarque si 1'on sait qu'une augmentation egale du secteur agricole de 1*Afrique en voie de developpement tout entiere et du PIB total aurait permis un taux d'accroissement du PIB par habitant de 70 pour 100 superieur au taux reellement enregistre.

II en resulte que I1on peut retourner la question de savoir pourquoi le PIB par habitant s'est accru aussi lentement en Afrique en voie de developpement et se demander pourquoi la production agricole s*est accrue aussi lentement. La reponse complete a cette deuxieme question exigerait une importante etude. On peut cependant d'ores et deja faire un certain

nombre d1observations pertinentes. II convient tout d'abord de ne pas

oublier que la production de subsistance constitue encore une grande

partie de la production de produits alimentaires et compte pour peut-Stre 50 pour 100 de la production agricole totale. D'autre part, une grande

partie des produits agricoles destines a la commercialisation sont encore le resultat des methodes traditionnelles, nullement raodernes, employees dans le secteur de subsistance. Ces caracteristiques de lTagriculture africaine ont un certain nombre de consequences dont les plus importantes sont que les

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niveaux de production dependent encore des caprices du temps et que la production par habitant risque encore de diminuer a mesure que la popula tion augmente et que les possibilites d'une culture plus extensive dimi-

nuent. L!inconstance des conditions atmospheriques a certainement freine

la production agricole de certains pays africains entre i960 et 1966, et wie modeste augmentation du volume absolu des produits aliraentaires,

qui constituent quelque 80 pour 100 de la valeur de la production agricole

totale, n'a pas suffi pour empecher la diminution de la production de produits alimentaires par habitant.

Dans une situation ou l'agriculture est l'activite economique la plus importante, ou la rigidite des structures constitue une caracteristique commune et ou la penurie de devises est un souci reel ou possible, la dimi

nution de la production de denrees alimentaires par habitant est particu-

lierement inquietante puisqu*elle implique un assujettisement plus grand

encore aux importations. II en est ainsi en particulier pour les cereales

dont les importations ont augmente considerablement entre i960 et 1965 en Afrique en voie de developpement et dans chacune des quatre sous-regions;

pour 1'Afrique en voie de developpement il en est ainsi egalement pour la viande et- les produits laitiers. Par consequent, outre que des taux de production agricole plus eleves contribueraient directement a 1'augmentation

du FIB, s'ils sont obtenus par des methodes appropriees, ils pourraient en plus contribuer directement a la liberation de devises qui serviraient

au financement d'un plus grand voli^me d'autres importations indispensables.

Le fait que la production agricole ait dans lfensemble augmente plus lenteraent que le FIB implique bien entendu que le taux d'accroissement des autres secteurs associes doit avoir augmente plus rapidement. On a deja indique les transports et I1administration publique, mais il convient maintenant de noter que pour I1ensemble de 1'Afrique en voie de developpe ment la valeur ajoutee par les activites minieres a augmente de 13,4 pour 100 par an entre i960 et i960 (ce;-qui ear fait le secteur a l'expansion la plus rapide) et que la contribution nette des activites manufacturieres a aug

mente de 4,2 pour 100 par an. L'accroissement du secteur extractif est

- xxvii -

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naturellement fortement tributaire du petrole, et dans une moindre mesure du mineral de fer. L1 augment at ion de la production du pe"trole de l'Afrique du nord a entraine un taux d1augmentation de la production minerale de 28 pour 100 par an, et en Afrique de l'ouest, grace au petrole du Nigeria

et du mineral de fer de la i^auritanie, on a enregistre une augmentation de plus de 9 pour 100. En Afrique de l'est et en Afrique du centre les

activites minieres sont restees assez stationnaires.

Sauf en Afrique du centre (ou les variations sous-regionales ont ete

fortement influencees par les circonstances speciales prevalant en

Republique democratique du Congo), la valeur ajoutee par les industries manufacturieres a augmente d1environ 5 pour 100 ou plus par an dans les differentes sous-regions et pour l'Afrique de 1'est ce qui en fait le secteur ayant enregistre le taux d1expansion le plus eleve. Cependant, en i960, 1'industrie manufacturiere contribuait pour moins de 12 pour 100 au PIB total. D'autre part, cette industrie se concentrait en grande partie sur la production d'articles de oonsommation et d'un nombre limite

de produits intermediaires (surtout des materiaux de construction) faciles

a fabriquer. Dans des conditions normales, lfindustries manufacturiere

est, par excellence, le secteur moderne de l'economie qui beneficie le plus largement des progres techniques et accuse le rendement par habitant

le plus eleve. C'est la raison pour laquelle le developpement economique

doit §tre considere pour la plupart des pays comme un processus d1indus trialisation, et c'est egalement pour cette raison que la Commission

economique pour l'Afrique s'efforce d'encourager la cooperation economique

sous-regionale qui permettrait d*elargir les marches et 1'etablissement

d1industries de plus en plus rentables. II ne faut cependant pas perdre de vue que dans l'Afrique en voie de developpement la majorite de la population est encore tributaire de l'agriculture pour ses revenus et

que des augmentations substantielles de la productivity et des revenus

a^ricoles contribueraient beaucoup, ipso facto,, a elargir le champ

d'action de l'industrie manufacturiere.

Dans le cadre de ce debat il importe de ne pas perdre de vue I1impor

tance economique de la construction, du commerce et des autres services

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niveaux de production dependent encore des caprices du temps et que la production par habitant risque encore de diminuer a mesure que la popula tion augmente et que les possibilites d'une culture plus extensive diroi- nuent, Lfinconstance des conditions atmospheriques a certainement freine

la production agricole de certains pays africains entre 1960 et 196*6, et wae modeste augmentation du volume absolu des produits alimentaires,

qui constituent quelque 80 pour 100 de la valeur de la production agricole

totale, n!a pas suffi pour empecher la diminution de la production de produits alimentaires par habitant.

Dans une situation ou l'agriculture est 1'activite economique la plus importante, ou la rigidite des structures constitue une caracteristique commune et ou la penurie de devises est un souci reel ou possible, la dimi nution de la production de denrees alimentaires par habitant est particu- lierement inquietante puisqu*elle implique un assujettisement plus grand encore aux importations. II en est ainsi en particulier pour les cereales dont les importations ont augmente considerablement entre i960 et 1965 en Afrique en voie de developpement et dans chacune des quatre sous-regions;

pour l'Afrique en voie de developpement il en est ainsi egalement pour la viande et les produits laitiers. Par consequent, outre que des taux de production agricole plus eleves contribueraient directement a l'augmentation du PIB, s'ils sont obtenus par des methodes appropriees, ils pourraient en plus contribuer directement a la liberation de devises qui serviraient au financement d*un plus grand volume d'autres importations indispensables.

Le fait que la production agricole ait dans I1ensemble augmente plus lentement que le PIB implique bien entendu que le taux d'accroissement des autres secteurs associes doit avoir augmente plus rapidement. On a deja indique les transports et 1'administration publique, mais il convient maintenant de noter que pour I1ensemble de I1Afrique en voie de developpe

ment la valeur ajoutee par les activites minieres a augmente de 13,4 pour 100 par an entre i960 et 1966 (ce qui en fait le secteur a 1'expansion la plus rapide) et que la contribution nette des activites manufacturieres a aug

mente de 4,2 pour 100 par an. L'accroissement du secteur extractif est

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naturellement fortement tributaire du petrole, et dans une moindre mesure du minerai de fer. L'augmentation de la production du pe"trole de l'Afrique du nord a entraine un taux d1augmentation de la production minerale de 28 pour 100 par an, et en Afrique de l'ouest, grSue au petrole du Nigeria et du minerai de fer de la i,auritanie, on a enregistre une augmentation de plus de 9 pour 100. ~£n Afrique de l'est et en Afrique du centre les activites minieres sont restees assez stationnaires.

Sauf en Afrique du centre (ou les variations sous-regionales ont ete

fortement influencees par les circonstances speciales prevalant en

Republique democratique du Congo), la valeur ajoutee par les industries

manufacturieres a augmente d1environ 5 pour 100 ou plus par an dans les differentes sous-regions et pour 1'Afrique de l'est ce qui en fait le

secteur ayant enregistre le taux d'expansion le plus eleve- Cependant,

en 1966, l'industrie manufacturiere contribuait pour moins de 12 pour 100 au PIB total. D*autre part, cette industrie se concentrait en grande partie sur la production d'articles de consommation et d'un nombre limite

de produits intermediaires (surtout des materiaux de construction) faciles

a fabriquer. Dans des conditions normales, 1!industries manufacturiere est, par excellence, le secteur moderne de l'economie qui beneficie le plus largement des progres techniques et accuse le rendement par habitant le plus eleve. C'est la raison pour laquelle le developpement economique

doit §tre considere pour la plupart des pays comme un processus d1indus

trialisation, et c'est egalement pour cette raison que la Commission

economique pour lfAfrique sfefforce d'encourager la cooperation economique sous-regionale qui permettrait d'elargir les marches et 1'etablissement d'industries de plus en plus rentables. II ne xaut cependant pas perdre

de vue que dans I1Afrique en voie de developpement la majorite de la population est encore tributaire de 1'agriculture pour ses revenus et que des augmentations substantielles de la productivity et des revenus agricoles contribueraient beaucoup, ipso facto,, a elargir le champ

d'action de I'industrie manufacturiere.

Dans le cadre de ce debat il importe de ne pas perdre de vue I1impor

tance economique de la construction, du commerce et des autres services

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Ensemble, ces activites out contribue pour 31 pour 100 au FIB total en

I960, et entre i960 et 1966 elles ont augmente de 3,7 2,2 et 2,1 pour 100

respectivement. Le secteur de la construction est particulierement impor tant parce qu'il contribue pour une grande part a la formation de capital et une capacite insuffisante de I1industrie de la construction peut

serieusement freiner le developpement, alors qu'une industrie de la cons truction en expansion rapide peut devenir un secteur d!avant-garde, modeste

peut-§tre, mais ayant des effets favorables sur I'emploi de la main-

d'oeuvre locale et 1*utilisation des materiaux locaux. Le commerce et les

autres services ne doivent pas etre, eux non plus, considered comme des

elements inactifs du developpement economique pouvant prosperer dans le cadre de l'accroissement economique sans y contribuer* Au debut de ce processus d'expansion, les activites commerciales peuvent offrir de pre- cieuses possibilites de formation a la gestion des entreprises et fournir des capitaux indispensables au developpement industriel. Cependant, lorsqu'on a fait le tour de la question on s'apercoit que le rythme de l'accroissement economique depend essentiellement de 1'agriculture et de I1industrie (dont lfextractive) et c'est ce qui'il ne faut pas oublier pour l'etude d'une strategie du developpement economique pour l'Afrique en

voie de developpement.

Ainsi qu'on s'en souviendra, il ressort d'arguments precedemment exposes, qufil est urgent dTaccroitre dans l'immediat les taux d'augmen- tation, a court et a moyen termes, des revenus par habitant de 1'Afrique et qufa long terme une industrialisation extensive et efficace s'impose

pour soutenir des augmentations de production continues par habitant.

Dans ces conditions, la principale preoccupation politique doit etre I1elaboration des programmes interdependants appropries dans les domaines agricole et industriel. Pour etudier cette question il ne faut pas oublier qu'en 1966 la contribution de l'agriculture au PIB a ete pres de deux fois superieure a oelle de l'industrie. Compte tenu des contributions reelles

(36 et 15 pour 100 respectivement) on peut deduire, qu'cn gros, une aug

mentation de 1 pour 100 de la production agricole et industrielle

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(mesuree par la valeur ajoutee) augaenterait le PIB de 0 4 et 0 P

respectivement. B'autre part m * y, * ' P0Ur

—t sur la .elati qu 1 e I3 T ^^ "°°^ ^ existe entre l'expansion agricole et lPq

-ches industries, u faut admettre qug les t_ * ^ .1 ves de 1-e.pansion industr.elle entre 196O et 1956 S0lrt en pJ a la pet.tesse de la oase initiale et que pour oela et pour d'autres

-son, ±1 se peut ^u-il soit di^oile dans u, aven.r

«

„«

de l.eoonomie. Dana me telle

autres

y 1-expansion et enooSager

a l'eoonomie de marche. Cela i

possibility de credit ^

d'entreposage. DaL ^

°lairement orientees

s'asBooxer de plus en plus

'/n PartlCulier- ^ i

qui

- XXX -

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ann^e, un investiseement -. de 10 pour 100 du PIB de 1-annee procndente produirait un taux commun de 4 pour 100o Toutefois, si on allait .iusmi'a consacrer 25 pour 100 du total des investissements a 1'agriculture, les taux d'accroissement seraient respectivement de 5, 3,75 et 4,4 pour 100 et si 1'allocation des investissements a 1'agriculture atteignait 50 pour 100, les taux d'accroissement seraient de 10, 2?5 et 6,25 pour 100 respectivement,

L'argumentation et 1'exercice arithmeticme qui precedent n'ont pas

pour but de laisser entendre que la transformation de 1'agriculture tradition- nelle est facile. Nous ne sommes pas sans savoir crue des efforts considerables ont deja et. r%lis~s dans ce domaine mais l'objectif de ce commentaire est de montrer que les conditions du secteur agricole ne sont pas satisfaisantes.

Notre intention n'est pas non plus d'inciter a n-gliger les secteurs non- agricoles de l'-cononde- il est bien certain aue 1'expansion doit etre re cherche 1& ou 1'on riscme de la trouver et tout ce qui est peut Stre ren- tablement realise grace au d4veloPpement industriel doit naturellement l'gtre, Notre propos est plut6t d'indiquer qu'en 1'absence d'autres solutions de

rechange eprouvoes, une politique hardie s'impose dans I'imm^diat si 1'on veut aue 1'Afrique et les Africains mettent pleinement en valeur leurs res- sources naturelles, emploient a plein leurs talents humains et atteignent ainsi des taux d'accroissement des revenus plus ^lev^s que ceux qui ont pu Stre r^alis^s pendant les six premieres annces cxui ont suivi I960, en

raison des conditions diffidles prevalant alors.

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