Module 2 Abandonneur ou abandonné?

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Module 2

Abandonneur ou abandonné ? Comment survivre lorsque l’on est abandonnique?

Le mental (l’ego) est le moyen de « survivre ». Il permet de nous couper du moment présent et d’ainsi essayer de nous couper de notre souffrance. Il permet de nous couper de nos émotions (colère et tristesse) et de nos intuitions et savoir inné qui, s’ils sont présents, vont nous indiquer qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Il va faire en sorte que l’abandonnique oublie ce dont il a été victime, minimise l’impact de ce qu’il a vécu ou bien se reproche d’être responsable du fait d’avoir été abandonné. Le mental va parvenir à faire en sorte que l’abandonnique ne soit plus conscient de sa souffrance et de l’origine de celle- ci.

Le problème est que sa présence fait que la peur et la culpabilité sont très présentes, que les autres deviennent les centres de la vie de l’abandonnique (M’aiment-ils ? Me reconnaissent- ils en tant que personne aimable ? Comment me faire aimer ou apprécier par l’autre ?) Il va faire en sorte que ce sont les autres ou l’autre qui est responsable de sa ou de ses souffrances. Il va aussi faire en sorte que l’abandonnique s’abandonne totalement : En ne s’occupant que des autres et non de lui, en se niant le droit d’exister (plus conscient de ses émotions), en se dédiant corps et âme au bien de l’autre ou des autres, en devenant l’homme fonction ou la femme fonction, par exemple.

Mais il reste au fond de la personne la certitude qu’elle ne peut être aimée et que tôt ou tard, l’autre ou les autres vont s’apercevoir du fait qu’elle n’est pas à la hauteur ou qu’elle est une personne fausse (« fake ») parce qu’elle joue un jeu, qu’elle est dans le paraître et non elle- même.

Vous sentez-vous abandonné ou rejeté ?

Les comportements et agissements de l'abandonnique : Ce qui est omniprésent chez l’abandonnique est la constante peur de revivre la chose la plus douloureuse qu’il puisse redouter : être abandonné. L’autre constante est qu’il ne mérite pas d’être aimé.

Donc soit l’autre l’apprécie et cela est fort bizarre (soit « il est débile », soit « il se fiche de ma figure », soit « il attend quelque chose de moi et est intéressé ») soit l’autre ne l’apprécie pas et alors c’est normal mais l’abandonnique va essayer de tout faire pour qu’il change d’avis, quitte à se perdre totalement dans la relation.

Abandonner : L’abandonnique ne s’engage pas dans la relation avec l’autre ou les autres et va alors bien entendu tôt ou tard se faire rejeter. Soit il s’engage à fond puis prend peur et

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se retire (de façon parfois assez brutale), soit il casse la relation en ne lui laissant aucune possibilité de se développer, en reprochant à l’autre cela et abandonne. MAIS dans tous les cas de figure, il souffre tout autant que s’il avait été abandonné !

Reconnaître sa blessure

Sans passer par la prise conscience de la présence d’une blessure, il est évidemment impossible de pouvoir s’en occuper et de guérir de celle-ci.

Or, l’abandonnique est passé maître dans la négation de sa personne et par conséquent dans l’observation de lui-même. Cela s’explique aisément par le fait que depuis son plus jeune âge il a mis en place, avec son mental ou son ego, toute une stratégie de survie : ne rien ressentir, être déconnecté de lui-même, notamment. De plus, il existe une grande honte à s’avouer ou à avouer que l’on a été abandonné ; en effet cela peut vouloir dire implicitement que l’abandonnique a forcément dû faire quelque chose de terrible pour ne pas mériter l’amour de ses proches. Prenons l’exemple de l’homme de 45 ans qui m’a dit qu’il comprenait pourquoi son père ne l’avait pas aimé et rejeté : « Je me souviens très bien avoir pensé lors de la naissance de ma petite sœur que je désirais qu’elle meurt… » Cette honte est très souvent présente de façon consciente ou non chez l’abandonnique.

La résistance à la reconnaissance est aussi à la mesure de la souffrance vécue : il y a une peur viscérale d’aller reconnaître l’existence de cette blessure car le mental vient dire « Si tu remues tout cela, tu vas à nouveau souffrir ! » Or, cela est totalement pervers et faux puisque la souffrance est présente depuis le début et qu’elle est due au fait que l’abandonnique n’a pas exprimé ce qu’il ressentait par rapport au fait d’avoir été ou d’être abandonné et qu’il court depuis lors d’abandon en abandon.

Souvent ce sont les personnes extérieures qui vont attirer l’attention de l’abandonnique sur le fait qu’il a des attitudes bizarres ou anormales qui mériteraient d’être analysées ou changées. Cela peut bien évidemment être nié par la personne souffrante dans un premier temps, mais par la suite l’abandonnique, en ayant assez de se retrouver dans les mêmes situations, peut réagir et se diriger vers la reconnaissance qu’il y a un problème qu’il doit résoudre. Cela ne signifie pas qu’alors il prend conscience du fait que c’est une blessure liée à l’abandon !

D’autres possibilités peuvent attirer l’attention de l’abandonnique sur l’existence de cette blessure : la maladie, le mal-être psychique, l’anxiété, une culpabilité excessive et latente.

Les effets sur notre corps d’une tension qui perdure

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· Existe-t-il des maladies physiques ou psychiques spécifiques liées à la blessure d’abandon ? NON !

Les schémas répétitifs

Nous verrons par la suite les différentes attitudes sociales et affectives multiples et typiques de l’abandonnique mais la reconnaissance de la blessure d’abandon va souvent être possible lorsque la personne va se rendre compte qu’elle a mis ou met en place des attitudes répétitives dès qu’elle est en relation avec des personnes qui comptent pour elle ou lorsqu’elle se retrouve dans certains situations :

- Les départs (le partenaire part en voyage, les quais de gare ou les aéroports), les fins de week-ends qui peuvent laisser l’abandonnique avec une sensation de grand vide ou le ressenti d’une boule ou d’un immense trou au niveau de la poitrine ou du ventre.

- L’annonce faite par l’autre ou les autres d’une fête à laquelle ils vont participer sans que l’abandonnique n’y soit présent avec un sentiment de malaise inexplicable de façon logique et rationnelle.

- La grande difficulté, voire l’impossibilité, de recevoir des compliments.

- La tendance à prendre des substances afin de se détendre avant une rencontre (professionnelle ou personnelle) jugée importante pour l’abandonnique (alcool, joints, cocaïne, etc.)

- Les pincements au cœur dès que l’autre est heureux sans que l’abandonnique n’en soit directement responsable.

- La jalousie exacerbée avec le désir de savoir tout ce que fait l’autre, en le contrôlant à tous les niveaux.

- Les demandes constantes et répétitives de preuves d’amour ou de reconnaissance de la part de l’autre ou des autres, insatiable, jamais suffisantes.

- La souffrance énorme liée aux ruptures.

- La découverte du fait que dès qu’il y a une séparation, il y a la découverte que l’amour porté à celui qui quitte ou a été quitté devient gigantesque, alors que ce n’était pas le cas lors de la relation.

- La découverte que dès que la personne tient à l’autre, elle n’existe plus et se jette à corps perdu dans la relation en délaissant ses amis, sa propre personne.

- La peur de la solitude.

- Etc.

Quelles émotions se cachent derrière la souffrance?

La colère est l’émotion de base. Certes, la tristesse peut être présente mais elle est le plus souvent très minime par rapport à la colère… Cela est difficile car d’une part c’est une

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émotion mal aimée, jugée comme étant négative (car on la confond avec la rage !), avec laquelle souvent les personnes sont mal à l’aise ; d’autre part, il est difficile de s’avouer que l’on est en colère (et souvent très grande) envers les personnes que l’on aime le plus.

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Notes personnelles

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