L OUIS F REY
Le trésor de Thèbes. Deux modèles pour un monument
Mathématiques et sciences humaines, tome 87 (1984), p. 33-66
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LE TRESOR D E THEBES DEUX MODELES POUR UN MONUMENT
Louis FREY*
EXPOSE DES MOTIFS
La
curiosité
laplus
ordinaire est àl’origine
duprésent
travail :ayant
un ensemble de donnéeshomogènes, peut-on imaginer
une raisonplausible qui exprime
et révèle leur cohérence ?Les données sont ici de nature
archéologique :
les diverses mesuresrelevées sur l’un des édifices de
Delphes,
le Trésor de THEBES . Il nes’agit
pas pour autant d’un travail
d’archéologue
mais de l’utilisation de résultatspéniblement
recueillis etmagistralement exploités
par unarchéologue,
Jean-Pierre MICHAUD . Sur ces
données,
leproblème
devenait : Dequelle
manière cesdiverses mesures sont-elles reliées entre elles et
peut-on,
au travers de leursrapports, imaginer
une raisonplausible qui
aurait conduit l’architecte à tel et tel choix ? En d’autres termes :peut-on
inventer un modèle de laconception
de cet édifice ? Modèle
qui
donnerait la raison des choix effectués et décèle-rait, peut être,
leursignification .
Laréponse
n’est encore quepartielle
mais les résultats
déjà
obtenus n’en sont pas pour autant dénués d’interêt . L’édifice est assez"rustique"
et ne pose aucunproblème
architec-tonique particulier puisqu’il s’agit uniquement
d’unparallélépipède rectangle
entourant deux
pièces rectangulaires .
Pas decolonnade,
pas de colonnes enfaçade
et donc pas deproblème
de "contraction auxangles" . Cependant,que
dedétails font que cet édifice est fort loin d’être aussi
rustique qu’il
auraitpu l’être et que, tout au
contraire,
sesproportions témoignent
d’une maîtrisedes
plus parfaites et
d’unjeu
fort subtil sur les nombres .Sans entrer dès à
présent
dans ledétail,
ilapparaît
que leplan
horizontal et la
façade
s’accomodent tous deux fort bien de ce que l’onappellera
un modèle
géométrique qui
repose sur le maniement de larègle
et du compas(et
éventuellement du cordeau sur leterrain) .
Endépit
dudécalage chronologique
ce modèle n’est autre que ce que le corpus euclidien
appelle "Partage
en extrê-me et moyenne raison" .
Or,
dans un telpartage
les deuxsegments
obtenus n’ont pas de com-mune mesure . Du moins n’en ont-ils pas pour le mathématicien
qui doit, provoquant
ainsi lescandale,
démontrer que lerapport
de ces deuxgrandeurs
nepeut
pas s’énoncer dans lelangage
ordinairementutilisé,
à savoir lerapport
de deux entiers.~ Université
deProvence, Séminaire d’épistémologie comparative,
avril 1984.Comment l’architecte
résoudra-t-il
ceproblème ?
Ilexiste,
eneffet,
maints édifices pour
lesquels
une dimensionparaît
bien avoir été obtenue par le rabattement de ladiagonale
d’un carré(12)
ou d’un double-carré(OÙ)
construitsur une autre dimension . Ces
diagonales
rabattues ontpourtant
une mesure,report
de la même unité que cellequi
mesure le côté aveclequel
ellessont,
en
principe,
incommensurables ! Dèsqu’un
architecte recourt à un modèle aussisimple
que lecarré,
il devrait se trouver confronté auproblème
redoutablede l’indicible. Il lui faut
pourtant communiquer
sonprojet
et d’une manière aus-si
simple
que faire sepeut
pour être correctement exécuté . Il recourt donc à desapproximations. Certaines,
attestéesdepuis
desépoques
fort reculées etgénéralement simples
neposent
pas deproblème particulier .
Elles relèvent des traditions ou des secrets d’unecorporation .
Il en va tout autrement
lorsqu’au
lieu d’un seulrapport systèmati- quement
utilisé on décèle(ou
l’on croitdéceler)
des suites derapports
cons-tituant des
approximations
deplus
enplus précises
de la valeur "exacte" . Ces suites construites selon desrègles précises
sont nécessairement oeuvre de mathèmaticien . Généralement elles ne sont attestées par écritqu’à
despériodes
assez tardives . Il en est notamment ainsi des
approximations
successives de la valeur d’unpartage
en extrême et moyenne raison .L’une de ces suites est constituée par les nombres dits de Fibonacci.
Elle n’est connue, dans l’Occident chrétien du
moins, qu’au
début du XIII° siècle par l’oeuvre de Léonard de PISEpubliée
au retour d’unséjour
à Cordoue . A notre connaisssance aucun texte antérieur ne la mentionne . Certes JanineBERTIER,
traductrice de l’IntroductionArithmétique
deNICOMAQUE
de Gérase croitpouvoir
la reconstituer par une combinaison des médiétés dont traite
Nicomaque .
Si cettereconstitution est
plausible,
elle nefigure
en tout cas pasexplicitement
dansle texte même de l’Introduction . Par
ailleurs,
comme ontessayé
de lemonter,
avec
plus
devraissemblance,
des auteurs comme ITARD ou FOWLER une utilisationadéquate
del’antipharèse,
ou retranchementalterné, permettrait
de construire aisément de telles suitesd’approximations .
Mais il nes’agit
que deconjectures
et, en raison dugrand
effacement dont a été victime lamathématique pré-eucli- dienne,
il ne subsiste aucuntémoignage
textuel irréfutable .Certains édifices
pourraient-ils
alorsprendre
le relais et enporter
untémoignage
indirect ?Question sans doute
inopportune après
les excès commisnaguére
ence domaine . Ceux-ci doivent-ils pour autant condamner toute recherche
plus prudente ?
En tout cas, et siprésomptueux
celapuisse-t-il paraître,
il semblebien que pour
ce
Trésor de Thèbes laréponse
soit affirmative .En
effet,
le modèlegéométrivue
dupartage
en extrême et moyenne raison est indubitablementcomplété
par un modèlearithmétique
non trivial .Essentiellement modèle
d’affectation,
ilindique quelles
valeurs - en nombresentiers de
dactyles ,
attribuer àdes grandeurs
non-commensurables. Or cesvaleurs entières sont exactement celles que donnent les suites de Fibonacci . Il ne
peut s’agir
d’unecoincidence, qui
serait encoreplus
surpre-nante ;
pasdavantage
d’une transmissiontraditionnelle,
dont ce serait la pre- mière manifestation . Pour autant que l’onpuisse
faire preuve dequelqu’assu-
rance en un domaine
incertain,ce
monument est à considérer comme un reflet de lamathématique
de sonépoque
dont il a su utiliser les ressources pour inscrire et transmettre un messagequi, lui,
demeure encoreénigmatique. Hypothèse
?...Sans
doute,
Du moins est-elleparfaitement compatible
avec les données recueil- lies et reconstituées parl’archéologue
.En mêmetemps qu’elle
les coordonne d’unemanière qui parait
fortadéquate,
elle vient aussi confirmer d’une cer- tainefaçon
lessuggestions
que desspécialistes
de lamathématique
grecqueproposent
àpartir
des rares indications que fournissent les textesqui
ontsurvécu .
"
Deux modèles pour un
monument "
,géométrique
etarithmétique .
Comment les données les
suggèrent-elles ?
Quel
est leur domained’application
sur l’édifice ? Comment estimer leur validité ?Lecteur
curieux,
tente aussi l’aventure !Le TRESOR de THEBES
Présentation
~
D’après PAUSANIAS,
les Thébains auraiententrepris
la construction d’un "Trésor" àDelphes
pour commémorer leur victoire de LEUCTRES sur lesSpar-
tiates en -371 . De cet édificecomplétement
ruiné il ne subsisteaujourd’hui
que des
vestiges .
Partiellement étudiés par divers auteursdepuis 1897,
cesrestes ont à nouveau été
patiemment
collationnés par Jean Pierre MICHAUD en collaboration avec Jean BLECON . Au terme de cettephase préliminaire,
suffisam-ment d’éléments avaient’ été réunis pour
qu’une
reconstitutioncomplète
de l’édi-fice
puisse
êtreenvisagée .
Le résultat de cetteétude,
en toutpoint remarquable,
a été éditée par De BOCCARD en 1973 dans les "Publications de l’Ecole
Française d’Athènes,
Fouilles deDelphes,
Tome II",
sous le titre :LE TRESOR DE THEBES par
Jean Pierre MICHAUD Relevés et restaurations
par Jean BLECON
Cet ouvrage avec le volume de
planches qui l’accompagne
constitue le cadre de réf é-rence du
présent
travail . Il serait donc souhaitable que le lecteurcritique puis-
se
s’y reporter
mais suffisamment d’informations seront données ici pour que cet- te consultation ne soit pas absolumentindispensable .
Cet
édifice, qui
est assezaustère,
a été considéré par tous ceuxqui
l’ont peu ou prou étudié comme étant d’une très
grande qualité esthétique
et d’uneexécution
particulièrement soignée .
"La réussite architecturale estévidente",
déclare J-P MICHAUD dans sa conclusion au cours de
laquelle
il cite lejugement
deLA COSTE-MESSELIERE :
"C’était une
simple
’chambre’rectangulaire, sobre,
nette comme uneépure,
"sans colonnes ni ornements .... rien de
plus
que lesimpeccables
linéaments"architecturaux,
rien d’autre à admirer que lajustesse
desproportions,
"la
qualité
de l’exécution et de la matière."C’est donc ce monument
qui
a faitl’objet
de laprésente
étude entre-prise
dans le but de rechercher si "la réussite architecturale " et la"justesse
des
proportions"
nereposaient
pas sur unprincipe organisateur sous-jacent
pou- vant rendrecompte
d’une manière aussisimple
quepossible
de laplupart
des rela-tions observables sur cet
édifice .
L’auteur du "Trésor de
Cyrène",
JeanBOUSQUET,
lepensait lorsqu’il
estimait que :
"
la
perfection
d’exécution du trèsor de Thèbes seprierait
à"
la découverte de
rapports mathématiques complexes .
"au contraire d’ailleurs de J-P MICHAUD
qui
déclare dans sonintroduction,
page 12"
le maître d’oeuvre n’a pas mobilisé toutes les ressources
"
mathèmatiques
de sonépoque
."Et
cependant,
certainsrapports
entre diversesgrandeurs
ont assezrapidement suggéré qu’ils pouvaient
résulter d’un modèlegéométrique sous~-jacent, plausi-
ble pour
l’époque .
Il est deplus
apparu par la suite que cettegéométrie impli-
cite
s’exprimait
par des nombres trèsspécifiques qui permettaient
de supposerqu’un
modèlearithmétique avait dû servir
àdéterminer
lesgrandeurs
del’édifice
et de ses constituants . Ce
qu’il
reste à exposer et àjustifier .
Les dimensions principales
Le trésor est un édifice de
7,76
delarge
et de12,915 mètres
delong
au niveau de l’assise de
réglage,
oueuthyntèria .
Sa hauteur est de6,824
m au dessus du lit d’attente des fondations . Il se compose à l’intèrieur de deuxpièces
d’unelargeur
commune de5,94
m et d’uneprofondeur
de2,55
m pour le"pronaos"
et de7,62
m pour la "cella" .L’unité de mesure
originelle
est unpied
dont la valeur a été fixée à : l’ =0,3008
m ,. cequi
donne audactyle correspondant
une valeur de : 1" =0,3008 :
16 =0,0188
m . Comme les reconstitutions des mesures de l’édifi-ce
ont été
effectuées sur cettebase,
toutes les estimations serontici exprimées
en
dactyles .
Les dimensionsprécédentes
deviennent alors :Largeur :
413"Longueur :
687" Hauteur : 363"Pour les autres
dimensions, plutôt
que d’en donner un relevéfastidieux,
il a étéjugé préférable
de lesreporter
sur lesfigures suivantes,
1-a pour lafaçade
et1-b pour les
côtés, reproduction
de laplanche.
71 del’ouvrage
cité et surlaquel-
le ont été
reportées
les cotes données par J-P MICHAUD et notamment cellesqui
sont mentionnées dansl’appendice II,
pages 97 à 100 .Parmi toutes ces
dimensions,
l’une d’elles se trouvejouer
un rôledéterminant dans les deux modèles
qui
vont êtreexposés.
Ils’agit
du niveau dece que l’auteur dénomme "la
partie
du larmier visible del’ex,térieur"
dont la hauteur au dessus de lakrépis (l.a.)
est de : 275" .Dès l’abord il
apparaît
que diverses autres dimensions sont reliées d’une manièresimple
à cette valeur de 275" :a - Le demi
périmétre
au niveau del’euthyntéria
estégal
à :413 + 687 =
1100,
soit : 275 . 4b- Il en est de même du
rectangle
constitué par la hauteur fondationscomprises
et le larmier latéral : 420 + 680 = 1100
c- La hauteur du lit d’attente des orthostates sur les
fondations(l.p)
estégales
à sa moitié :80,5 +
57 =137,5
d- Il en est de même de la
profondeur
du pronaos au niveau des assises deparpaings : 137,5
e- La
diagonale
derectangle
construit sur la base(413)
et la hauteur(363)
est
approximativement égale
à son double :D
(413 . 363)
=549,85
Pour ces
raisons,
et bien d’autresqui apparaîtront
par lasuite,
un statutpri- vilégié
a étéaccordé
à cettevaleur,
considérée comme la"grandeur de référence"
du monument . Dans ce
qui
suit elle est désormaisdésignée
par la lettre"R",
avec, par convention :LE TRESOR DE THEBES
Figure
1-a : FacadeEst,
restituée etcôtée
LC w cc w :t:
H
tu m
m 0 en w H
w a
Figure
1-c :Coupe
du Trésor et dimensions interieures1 LE PLAN HORIZONTAL ET SON MODELE GEOMETRIQUE
1 Les Dimensions
Intérieures
Le trésor est donc
composé
de deuxpièces :
uneentrée,
ou" ronaos"
et la salle du trésor
proprement dite,
ou "cella" . Les dimensions retenues pourl’analyse
duplan
sont celles du lit d’attente des orthostates . Le détail enest donné sur la
planche
65 mais dans lesystème métrique .
Cette base de mesure seratemporairement
utilisée tout enindiquant
entreparenthèses
leséquivalents
en
dactyles .
Les dimensions intèrieures de ces deuxpièces
sont les suivantes :Ces dimensions
paraissent,
toutd’abord, approximativement
fonctionde la
longueur
modulairequi
est fixée à :En
effet,
leseptième
de lalargeur
commune estpresqu’égal
au module :La
profondeur
du pronaos estégale
à trois fois cette valeur et celle de la cella à environ neuf fois :et les deux
profondeurs
sont doncapproximativement
dans unrapport
de 1 à 3 :Cette
approximation
laissecependant
une marge d’erreur difficilementnégligeable
car elle conduit à des écarts
supérieurs
audactyle
et au demidactyle :
Et de même la
profondeur théorique
de la celle excède de14,8
mm laprofondeur
"réelle",
soit :0",787 .
Ces
premières
relations ne sont doncguère
très satisfaisantes . D’unepart,
elles sont relativementimprécises,
d’autrepart,
elles nepermettent guère d’imaginer
pourquelle
raison(à
supposerqu’il
y en ait une!)
le constructeur aurait choisi cesrapports approximatifs .
Ceci incitait à un autre moded’appro-
che.
2 Les Dimensions Entre-Axes
La situation se modifie radicalement
si,
au lieud’envisager
lesdimensions intérieures
proprement dites,
l’on considère les dimensions des deuxpièces
relativement auxlignes
médianes des murs. Ce mode de détermination découle d’uneanalogie
avec lapratique
courante pour lestemples péristyles
pour
lesquels
les centres des colonnes servent depoints
derepères
pour définir les dimensions "entre-axes" . Dans le casprésent,
il se trouve que cetteapproche
fait
apparaître
desrapports qui suggèrent
un modèlegéométrique
hautementplau-
sible. Les nouvelles
dimensions,
dites "dimensionsentre-axes",sont
alors les suivantes :3
Premières constatations
En
premier lieu,
ces nouvelles dimensionss’expriment
toutes par un nombre entier dedactyles
et ces nombres sont desmultiples
de 5’comme lagrandeur
de référence : R = 275 = 11 . 25
En second
lieu,
le pronaos est très exactement construit sur ce que l’onappelle
un double carré de côtés : 175" et 350 " . .En dernier
lieu,
lesrapports
avec lagrandeur
de référence sontles suivants :
Ces nouveaux
rapports
sont loin d’êtrequelconques
etapproximatifs
comme l’étaient les
précédents . Notamment,
la valeur du second est très voisine du carré de la valeur dupremier
mais celui-ci est àconsidérer
tout d’abord .Celui-ci est, en
effet, l’expression
directe de ce que EUCLIDEappelle
le
"partage
en moyenne et extrêmeraison" , ultérieurement désignée
comme la"Section d’Or" ou la "Divine
Proportion" .
Il n’est pas utile de s’étendre ici sur les commentaires dont ce
partage particulier
a faitl’objet .
Il suffit de le définir comme une relation existant entre troistermes,
donc d’uneproportion,
telle que :le tout
(AB)
est auplus grand (AC)
comme leplus grand
est au
plus petit (BC) .
Par référence à une droite
AB, coupée
en unpoint C,
cetteproportion s’exprime aujourd’hui
parl’égalité
de deuxrapports :
Comme le
produit
des extèmes estégal
auproduit
des moyens :,
Ce
qui
est encore dire que : AC est moyennegéométrique
de AB et deBC,
ou, comme l’on disaitjadis
que : AC est le moyen(ou
lamédiété) géométrique
de AB et BC . Cette moyenne était l’une des trois "anciennes" médiétéspythagoriciennes :
arithm~tique, harmonique, géométrique .
De cefait,
et parsouçi
desimplification,
cepartage
en moyenne et extrème raison seradésigné
parl’expression : partage
géométrique
4
La construction euclidienne du parta e éométrique
4
________________________________________________
Cette construction est
exposée
dans laproposition
11 du deuxièmeLivre des ELEMENTS . Comme la thèorie des
proportions
estreportée
aucinquième livre,
la notion deproportion n’y figure
pasexplicitement
mais se trouve for- mulée d’une manièreéquivalente
en termesd’égalité
d’aires de carré et de rec-tangle :
"Couper
une droite donnée(AB)
de manière que lerectangle compris
"par
la droite entière et l’un de sessegments (AT)
soitégal
au"carré du côté restant "
Il
s’agit
donc bien de couper la droite AB et T de telle sorte que, commeprécedemment :
le
rectangle
AB . AT =BT2
le carréce que nous
exprimons
selonl’égalité
desrapports :
et ceci
correspond
à la troisième définition du sixième livre :"Une droite est dite
coupée
en extrème et moyenne raisonlorsque
"la droite entière est au
plus grand segment
comme celui-ci est"au
plus petit segment
".La construction
géométrique
de cettesegmentation
est desplus élégantes
commedes
plus simples .
Elle consisteuniquement
à :(a) -
Construire un carré sur la droiteAB,
soitABCD ; (b) -
Prendre le milieu E du côté BD et tracerEA ; (c) -
Rabattre EA sur BD enEZ ;
(d) -
Construire sur BZ le carré BZHT .Il est alors démontré que le
point
T coupe AB de la manièrerequise .
Figure
2 : Laprocédure
euclidienneLes
propriétés métriques
de cette construction sontexposées
dansles
premières propositions
du livre XIII . Leur formulation enlangage
contem-porain
est la suivante :3 - La
diagonale
AK dupetit rectangle
ACKT a pour valeur :(XIII, 4 t
4 - Le
point
B coupe DZ en extrème et moyenne raison(XIII, 5 ) .
De ce faitr
Les
propriétés
1 et 2permettent
de déterminer les valeurs d’un par-tage géométrique
en fonction de la droite initiale AB :(c)
Il est aisé de vérifier que DZ et BZ sont inverses l’un del’autre,
c’està dire
qu’ils
vérifient :Négligeant
lagrandeur
AB que l’on considerera commeegale
àl’unité,
la valeurde la médiété
géométrique s’exprime
donc par l’un ou l’autre desrapports :
Conventionnellement c’est la valeur du
seconq
de cesrapports qui
a été retenue .Une littérature
enthousiaste, parfois
aussiquelque
peuésotérique, qualifie
cet-te valeur de "Nombre d’or" en la
désignant
par lalettre 0 :
Il convient toutefois de
signaler
queparler
de "nombre" serait iciun anachronisme car pour les Grecs il ne
peut s’agir
que d’uneproportion
etqui
n’estqu’une
médiétéparmi
d’autres . Cettelettre 0
n’en est que l’abréviation et n’a de sens que par la constructionsous-jacente qui permet
lepartage géo- métrique
d’unegrandeur
donnée . Cette constructionfait,
parailleurs,
interve-nir d’autres
rapports qui
sontorganisés
en unsystème d’interdépendance
que re-présente
lafigure ci-après :
Figure
3 : Droites d’unpartage géométrique
Ces divers
rapports, exprimés aujourd’hui
en termesde V2 etV3
se retrouveront par la suite . Pour le moment il suffit de relever que la cons-
truction euclidienne
permet d’envisager
comment aurait pu être déterminée par larègle
et le compas, ou lecordeau,
laprofondeur
entre-axe de la cella àpartir
de lagrandeur
de référence R . En vue d’ob,tenir unrapport proche
de1,618,
il suffisait de construire un carré de côté 275" et de rabattre sademie-diagonale .
Rien deplus
élémentaireet,
semble-t-ilaussi,
deplus
courant . Aussi serait -il
éxagéré
deparler
de modèlegéométrique
si l’onn’aboutissait
qu’à
cetteunique
détermination et notammentsi,
d’une manièreou d’une
autre,
l’on n’arrivait pas à détermineraussi,
et à tout lemoins,
lalargeur
commune entre-axe .Or il a
précédemment
étéindiqué
que lerapport
Cella/
R était environégal
au carré durapport Largeur /
R . Si lepremier
estégal
à0, le
seconds’exprimera
donc par/0 :
Pro-fondeur cella
Largeur
communeIl faudrait donc savoir construire une racine carrée . Euclide en
indique
la pro- cédure à laproposition
14 du livre II :"Construire un carré
égal
à unefigure
donnée"Si cette
figure
est unrectangle -
ou un nombrerectangle -
le côté du carrécorrespondra
à la racine carrée duproduit
des deux côtés durectangle . Adaptée
à notre propos, laprocédure
euclidienne consisterait àpoursuivre
lacontruction de la
figure
2 de la manière suivante :(a)-
Rabattre le côté CD du carré construit sur AB en DC’(b)-
Prendre le milieu M de C’Z(c)-
Tracer un demi-cercle de centre M et de rayon MZ(d)- Prolonger
DCjusqu’à
son intersection L avec le demi-cercle .Figure
4 : Construction d’une racine carréeDans cette
construction,
LD est la hauteur dutriangle rectangle
DLC’ inscritdans le demi-cercle de centre M . Donc :
Joignons
ensuite LZ et soit J lepoint
d’intersection avec AB et JIparallèle
à
BL,
en raison de la similitude destriangles
on montre aisément que :On aurait donc ainsi la
possibilité
de déterminergéométriquement
la
largeur
de la cella dont laprofondeur (445)
estreprésentée
sur lafigure précédente
par DZ et lalargeur (350)
par LD . Il ne resteraitplus, ensuite, qu’à prendre LD/2
pour obtenir laprofondeur
du pronaos .Toutes les dimensions du
plan
de l’édifice sont maintenant détermi- néesgéométriquement .
Dans cesconditions,
ilparaîtrait
moins abusif de par- ler du "modèlegéométrique"
de ceplan,
et ce d’autantplus
que d’autres di- mensions de l’édificequi
n’ont pas encore étéenvisagées
se trouventaussi
°
déterminées par cette construction euclidienne . Toutefois une autre construc-
tion ,
en toutpoint équivalente
à laprécédente, peut
encore êtreenvisagée .
Bien que n’étant pas mentionnée dans le corpus
euclidien,
elle est d’une tellesimplicité qu’il
est peu vraissemblablequ’elle
ait étéignorée .
5
Le rectangle v’à
Cette nouvelle construction est encore un
complément
de cellereprésentée
sur lafigure
2 donnant :DZ =
AB 0
Sur cette
figure,
il suffit alors de :(a)-
Tracer un cercle de centre D et de rayon DZ(b)- Prolonger
ABjusqu’à
son intersection G avec le cercle .Figure
5 : Construction directe deDans le
triangle rectangle BGD, l’hypothénuse
DG estégale
à :AB 0 ,
et BDest le côté du carré construit sur AB : BD = AB . On a donc :
La même construction effectuée à
partir
dupoint
B donnerait unpoint
G’qui
coinciderait avec le
point
L de lafigure
4 . Lerectangle DBGG’,
dont les côtés sont dans lerapport :
GB/
DB =,~~ ,
estparfois appelé "Rectangle 10"
Ce
type
derectangle présente
lapropriété
suivante :- De l’un des
sommets,
abaissons laperpendiculaire
sur ladiagonale opposée,
soit BH sur DG . En raison de la similitude de divers
triangles rectangles,
il est aisé de vérifier que le
point
Hpartage la’diagonale
DG en extrême etmoyenne
raison,
donc :- D’autre
part,
abaissons de H laperpendiculaire
HJ surAB,
lepoint
J coupe aussi BG en extrême et moyenneraison,
donc :On retrouve ainsi les
rapports J0
et 11,,,rO
.Figure
6 : Lerectangle 10
Pour obtenir les dimensions entre-axes de la
cella,
il suffit demener à
partir
de Z laperpendiculaire
à la droite DBZ . Elle coupe la droite G’G en P . Lerectangle
DZPG’représente
la cella . Prenant ensuite le milieu deZP,
on obtient par rabattement lespoints
N et 0 . Lerectangle -
ou double carré - ZNOPreprésente
le pronaos . Cette construction esttechniquement plus simple
que celle de lafigure
4 car il n’estplus
nécessaire de construire despoints auxiliaires,tels
que C’ etM, qui
n’ont pas decorrespondant
dansle
plan
de l’édifice . Les trois constructions successives duplan
du tresor àpartir
de lagrandeur
de référence ont étéreportées
sur laplanche
65de
l’ouvrage
de J-P MICHAUD(page suivante, figure 6-a)
ce
J
:L
l
7
:f
h
(0
CD 1
CD
t4
.,4
ta.
En raison de leur
simplicité,
il semble assez raisonnable deconsidérer
que ces dernières constructions consituent Le Modèle
Géométrique
duplan
entre-axe du monument donnant une raison
plausible
des choixéffectués
etindiquant
comment ils auraient pu,
éventuellement,
être mis en oeuvre in situ lors de l’édification du tr~ésor .sont d’une
Tel
cependant
neparaît
pas avoir été le cas ! Les cotes endactyles
sont
d’une part trop précises et,
d’autre part. sont des nombrestrop Particuliers
pour que le
maniement
du cordeau ait suffi à lesobtenir
avec cetteexactitude.
De toute
évidence,
les dimensions de ce monument ontété,
non pastracées,
maiscalculées . Pour satisfaisant
qu’il paraisse,
le modèlegéométrique doit,
nonpas être
abandonné,
bien aucontraire,
mais il doit êtrecomplété
par ce quenous
appellerons
un "modèlearithmétique"
donnant la raison du choix de tel nombre depréférence
à telautre,
tout aussiacceptable,
attribué à telle outelle dimension .
II LE MODELE
ARITHMETIQUE
1
=====--=======================
Les
grandeurs qui
viennent d’être construites font toutes inter- venir directement ou indirectement ladiagonale
d’un double carré( B/~5 ) .
Orl’on sait
qu’il
n’existe pas de mesure commune entre cettediagonale
et le côté de son carré . Ces deuxgrandeurs
sont in-commensurables et lerapport qui
lesexprime
est non-rationnel en ce sensqu’il
nepeut s’exprimer
par lerapport
de deux entiersindiquant
le nombre de fois que l’unité de mesure com- mune estreportée
en l’une et l’autregrandeur .
Toutefois certains
rapports
d’entierspeuvent
êtreplus
ou moinsproches
durapport
"exact" entre deuxgrandeurs
incommensurables . Parexemple
17
/
12 =1,4166...
est uneapproximation
durapport
de ladiagonale
d’un carréà son côté
( Ç2 ) plus précise
que ne le serait7/5
=1,40 .
. Il existe de même des suites
d’entiers,
construites selon certainesrègles,qui permettent
d’obtenir d’une manièresystèmatique
desapproximations
deplus
enplus
satisfaisantes durapport
de deuxgrandeurs
incommensurables . L’une desplus
anciennement attestées est la suite des nombres latéraux etdiagonaux,
dits "nombres de
THEON",
donnant lesapproximations
succèssives deV/7 :
Aucun texte ne subsiste
portant
untémoignage
indiscutable de l’existence de telles suites au IV° siècle et lestémoignages
lesplus
ancienssont de la
période
alexandrine .Cependant
divers auteurs estiment que la mé- thode du retranchementalterné,
décrite dans le corpus euclidien aux débuts des livres VII etX, permettait,
dès cetteépoque
de les construire .On se
reportera,
parexemple,
auchapitre : "l’algorithme
d’Euclideou
anthyparèse" ,de l’ouvrage
de J. ITARD : Les LivresArithmétiques d’Euclide,
ouencore aux divers art-icles de D.H. FOWLER cités en
bibliographie .
Cette °’trèsremarquable technique"
est ainsiexposée
par ITARD dans les termes suivants :" Soit A et B deux
grandeurs
de mêmeespèce,
ou deuxnombres,
avec : A >
B ,
on forme : A - B =C , puis,
siC > B , C - B = D
et celà
jusqu’à
ce que le reste R soitinférieur
àB,
ou, enlangage antique,
on éssaie de mesurer A parB,
cequi
engénéral
laisse un reste R : A =
B ,
m entier . Onopère
alors,
sur B et sur R comme il vient dêtre fait sur A et sur B . Le
procédé procédé peut
sepoursuivre indéfiniment, auquel
cas A et B sontincommensurables
( Eléments, X , 2)
... Onpeut
définir lerapport
de A à B au moyen de la suite limitée ou illimitée des entiers m,quotients partiels, qui apparaissent
dansl’algorithme
."On a donc une succèssion
d’opérations
de la forme :et le
rapport
de A à B est défini par la suite :( ml, m29
... ,mi ) .
De
plus,
cette suite dequotients partiels permet
de construire lesapproxima-
tions succèssives de ce
rapport,
sous la formeq. / p.,
enposant :
Exemple :
On
peut
démontrrgéométriquement (cf ITARD,
p41)
que lerapport
/1 peut
se définir parl’anthypharèse :
A l’aide des
règles précédentes,
lesapproximations
succèssives de13
se déduiront de cette suite selon :2
Anthypharèse et suite de Fibonacci
L’une de ces suite est fort connue ... des
spécialistes
et ce, en Occident dumoins, depuis
le début du XIII° siècle .Quoique présentée
par Léonard de Pise dans un tout autrecontexte,,
ils’agit
bel et bien desapproxi-
mations successives de la valeur du
partage
en extrème et moyenne raison . Connue sous le nom de "Suite deFIBONACCI" ,
elle est constituée de termes dont chacun est la somme des deux termesqui
leprécèdent
immédiatement . Enposant
deux
premiers égaux
à1 ,
on obtient :et il se trouve que les
quotients
de deux termes consécutifs donnent lesapproxi-
mations succèssives de la "Divine
Proportion" .
On aurait ainsi :Cela ne
manquerait
pas desurprendre
si l’on ne savait par ailleurs que cette suitepeut
notamment se construire àpartir
del’anthypharèse de 0
dont on démontregéométriquement qu’elle
est l’une desplus simples qui soient, puisqu’
égale
à :et selon les
règles
duparagraphe précédent,
lesapproximations q. : pi
1 1 sontles suivantes :
Comme les deux suites sont
identiques
à unsimple décalage près,
il suffit deretenir la suite des
pi
et de faire lerapport
de deux de ses termes consécutifs pour obtenir l’une desapproximations due 0
Or un fait est
surprenant,
et mérite d’êtresignalé :
lerapport
dela
longueur
entre-axes de la cella avec lagrandeur
de référence étant voisin de0 suggère
une élaboration duplan
del’édifice
àpartir
de laprocédure
euclidien-ne du
partage géométrique .
Cerapport
est évidemmentindépendant
de l’unité demesure
adoptée,
mais il se trouve que les dimensionsen dactyles
sont très exacte-- - - -’- - - · i i
T-)- L’expression en quantièmes de -ce-râpp-or-t-e-st-pàrt-i-cu-li-èrèmén-t simple puisque:
ment celles que donne l’anthypharèse :
Grandeur de référence : R = 275 = 55 . 5
Longueur
entre-axes : 445 = 89. 5Il n’est pas interdit de supposer
qu’il
nes’agit
que d’unesimple
coincidence et que, parailleurs,
l’estimation des mesures endactyles dépend
deshypothèses
faites sur la valeur du
"pied"
lors de la reconstitution et que, très vraissembla-blement,
un autrearchéologue ,
sous d’autreshypothèses,
aboutirait à d’autresnombres-dactyles
pour les mêmesdimensions ;
lesrapports
demeureraientidentiques
mais les nombres ne seraient
plus
dérivés de la suite fibonaccienne .On
peut cependant
remarquer que les dimensions entre-axes ne sont aucunement données parl’archéologue (qui
ne s’en est absolument passoucié)
maisqu’elles
ont été déterminées àpartir
des mesures intérieures et exterieuresqu’il
nous fournit . Première coïncidence : le choix des dimensions entre-axes aboutit à un modèle
géométrique simple
et notamment à un double-carré pour le pronaos;deuxième coïncidence : les valeurs de ces dimensions sont non seulement un nombre entier de
dactyles, mais
deplus multiples
de5 ; enfin,
troisième coïncidence :ces valeurs se ramènent aux
approximations antyphairétiques .
Certes,
en cedomaine,
on ne saurait faire preuve detrop
deprudence
et se contenter d’un seul constat
qui
ne serait que curieux et dont il serait abusif de tirer unequelconque
conclusion . Maisjustement,
pour cetédifice,
cesdeux
nombres,
275 et445,
sont loin d’ête un casisolé,
tout au contraire . De très nombreuses autres dimensions ont desestimations-dactyles
dérivées aussi de la suite fibonaccienne . Sans en donner ici la listeexhaustive, qui figure
enannexe, on
peut
dès àprésent
relever lespoints
suivants :Tout d’abord le choix même de la valeur de la
grandeur
de référence : 55 . 5 = 275accompagné
du fait queplusieurs
blocs ont une de leursdimensions égale
à 55 alors que pour d’autres elles estégale
à 89 ou à 34 . La valeur 144correspond
au niveau du linteau(l.a.)
sur les orthostates(l.a.)
et ses sous-multiples 72,36
et 18 à des dimensions de blocs . L’édifice ettrop petit
pour trouver 144 . 5 =720,
mais chacune de ses dichotomies se retrouve sur l’édificejusqu’au
seizièmequi
estégale
au module : 720/
16 = 45 . La valeur 210 = 21 . 10correspond
à lalongeur
de lapente
du toit et à la hauteur du linteausur
l’euthyntéria,
son double à la hauteur totale del’édifice,
fondationscompri-
ses et son
triple
à lalongueur
entre-axes de la frise sur les côtés . Cesquelques constatations,
que bien d’autres viennentétayer,
conduisent à avancer
l’hypothèse
que le modèlepurement géométrique
dupartage
enextrême et moyenne raison est effectivement
complété
par un modèlearithmétique
qui indique,
d’une manièreraisonnée, quelles approximations,
en valeursentières,
retenir pour attribuer une valeur
précise
à telle dimension reliée- à lagrandeur
de référence .
Il semble bien que ce modèle soit d’une
façon
ou d’une autrerelié à une
procédure
de retranchementalterné, anthypharèse
euclidienne ouantanarèse
évoquée
par Aristote . Cetteprocédure
fournit donc des nombres à attribuer aux diversesgrandeurs
d’unpartage géométrique
et leur localisationsur le
partage
de 55 serait la suivante :Figure
7 : : Valuation dupartage géométrique
de 55N.B : Bien
qu’il
soit hors dequestion
de ledévelopper ici,
le Trésor com-porte
des dimensionsqui paraissent
reliées à d’autresanthypharèseç
et notam-ment à celle de
f3
avec lesquatre rapports :
19/ 11 ,
26/ 15 ,
71/
41et
97 / 56 .
3 Suites
associées
On a
indiqué plus
haut(1,4)
que lerapport
dugrand
aupetit segment
d’un
partage géométrique
estégal
à :Connaissant donc une
approximation
de0,
il estpossible
de lui associer uneapproximation
ded
selon :Si 0
est estimé par lerapport
89/ 55 ,
l’estimationassociée
deV5
serait :En
opérant
de même sur chacune desapproximations de 0
par la suite fibonacciennon dérive la suite associée des
approximations
def5 .
Endésignant
parF 1
les termes de la suite
initiale,
les termescorrespondants
pourV-5
seront :Il est à relever que si ces
approximations
sont"bonnes",
elles ne sont cepen- dant pas les "meilleurespossibles"
Ces dernières sedériveraient
directement del’anthypharèse
de selon :On notera que certaines des
approximations premières
donnent exactement les mêmesrapports
que lessecondes,
mais que les nombresqui
lesexpriment
sont doubles :Les secondes sont
cependant
"meilleures" que lespremières
car, outrel’approxima-
tion de
VS,
ellesindiquent
aussi la valeur descôtés
de deux carrés dont la sur-face de l’un est
pratiquement égaleau quintuple
de la surface del’autre,
à une unitéprès.
En termestechniques,
les deux nombres sont solution del’équation
dite de PELL-FERMAT :
alors que les nombres de la
première
suite vérifientl’équation :
Ainsi pour la
première approximation
de chacune dessuites aurait-on :
Or,
si certaines des dimensions du Trésorsuggèrent
uneinterprétation
en termesde
VS,
lesnombres-dactyles
de ces dimensions se dérivent de ceux de lapremière
suite et non pas de ceux de la seconde . Par
exemple : largeur
de laporte
aulinteau : 76 = 34