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Grandes valeurs et nombres champions de la fonction arithmétique de Kalmár

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(2)

Journal of Number Theory 128 (2008) 1676–1716

www.elsevier.com/locate/jnt

Grandes valeurs et nombres champions de la fonction arithmétique de Kalmár

M. Deléglise

a

, M.O. Hernane

b

, J.-L. Nicolas

a,

aUniversité de Lyon, Université Lyon 1, CNRS, UMR 5208, Institut Camille Jordan, Bât. Jean Braconnier, 21 Avenue Claude Bernard, F-69622 Villeurbanne cedex, France

bUniversité des Sciences et de la Technologie, Institut de Mathématiques, BP 32, USTHB, 16123 Bab-Ezzouar, Alger, Algérie

Reçu le 9 février 2007 ; révisé le 17 juillet 2007 Disponible sur Internet le 19 septembre 2007

Communiqué par Carl Pomerance

Abstract

The Kalmár functionK(n)counts the factorizationsn=x1x2. . . xr withxi2(1ir). Its Dirichlet series is

n=1K(n)

ns = 21ζ (s) whereζ (s)denotes the Riemannζ function. Letρ=1.728. . .be the root greater than 1 of the equationζ (s)=2. Improving on preceding results of Kalmár, Hille, Erd˝os, Evans, and Klazar and Luca, we show that there exist two constantsC5andC6such that, for alln, logK(n)ρlognC5(logn)1/ρ/log lognholds, while, for infinitely manyn’s, logK(n)ρlognC6(logn)1/ρ/log logn.

An integerN is called aK-champion number if M < NK(M) < K(N ). Several properties of K- champion numbers are given, mainly about the size of the exponents and the number of prime factors in the standard factorization into primes of a large enoughK-champion number.

The proof of these results is based on the asymptotic formula ofK(n)given by Evans, and on the solution of a problem of optimization.

©2007 Elsevier Inc. Tous droits réservés.

MSC:11A25; 11N37; 49K10

Keywords:Kalmár’s function; Factorisatio numerorum; Highly composite numbers; Champion numbers; Optimization

* Auteur correspondant.

Adresses e-mail :deleglise@math.univ-lyon1.fr (M. Deléglise), mhernane@usthb.dz (M.O. Hernane), jlnicola@in2p3.fr (J.-L. Nicolas).

URLs :http://math.univ-lyon1.fr/~deleglise (M. Deléglise), http://math.univ-lyon1.fr/~nicolas (J.-L. Nicolas).

0022-314X/$ – see front matter ©2007 Elsevier Inc. Tous droits réservés.

doi:10.1016/j.jnt.2007.07.003

(3)

1. Introduction

Soit τ

r

(n) le nombre de solutions de l’équation diophantienne

x

1

x

2

. . . x

r

= n. (1.1)

On a

τ

0

(n) =

1 si n = 1,

0 si n 2, τ

1

(n) = 1, τ

2

(n) =

d|n

1, τ

r

(n) =

d|n

τ

r1

(d).

La série génératrice est

n=1

τ

r

(n)

n

s

= ζ (s)

r

ζ (s) =

n=1 1

ns

est la fonction de Riemann.

La fonction de Kalmár ou « factorisatio numerorum » compte le nombre de solutions de (1.1) pour tout r , mais avec la restriction que chaque facteur x

i

doit vérifier x

i

2. Ainsi les facto- risations 12 = 6 × 2 = 4 × 3 = 3 × 4 = 3 × 2 × 2 = 2 × 6 = 2 × 3 × 2 = 2 × 2 × 3 donnent K(12) = 8. On pose K(1) = 1. Pour n 2, la fonction de Kalmár satisfait

K(n) =

d|n, d2

K n

d

= 1 2

d|n

K n

d

. (1.2)

La série de Dirichlet est

n=1

K(n)

n

s

= 1

2 − ζ (s) . (1.3)

Elle est reliée aux fonctions τ

r

par la formule K(n) = 1

2

r=0

τ

r

(n)

2

r

. (1.4)

La fonction K(n) a été introduite par L. Kalmár en 1931, dans [15] et [16], où il montre que, lorsque x → ∞ ,

nx

K(n) ∼ − 1

ρζ

(ρ) x

ρ

(1.5)

(ρ = 1.728 . . . est la racine positive de ζ (ρ) = 2) et donne une majoration du reste. Ceci a été

précisé par Ikehara [14] et H.-K. Hwang [13].

(4)

La majoration très simple K(n) n

ρ

(n 1), obtenue dans [3] et [4] a été récemmement améliorée par Klazar et Luca [18] qui ont démontré K(n) n

ρ

/2 (n 2), en utilisant l’inéga- lité K(nn

) 2K(n)K(n

) vraie pour tout (n, n

) satisfaisant 2 n n

. On trouvera d’autres informations sur la fonction de Kalmár dans [18], paragraphe 5.

Nous nous proposons dans cet article d’étudier les grandes valeurs de la fonction K(n). Ce sujet a déja été abordé par Kalmár [15,16], Erd˝os [7], Hille [12], Evans [8] (Th. 6 et 7) et Klazar et Luca [18].

Soit f une fonction arithmétique réelle ; appelons f -champion un nombre N tel que n < Nf (n) < f (N ). Les nombre τ

2

-champions ont été appelés « highly composite » par Ramanujan qui les a étudiés dans sa thèse [26].

La fonction O(n) d’Oppenheim (cf. [1,10,23,25]) a la même définition que celle de Kalmár mais cette fois l’ordre des facteurs ne compte pas ; 12 n’a plus que les factorisations 12 = 6 × 2 = 4 × 3 = 3 × 2 × 2 et O(12) = 4. Ainsi O(n) compte le nombre de partitions multiplicatives de n en parts 2. Les nombres O-champions, appelés « highly factorable » ont été étudiés dans [1]

et [17]. A la fin de l’article [1], le problème 5 demande quel est l’ordre maximum de la fonction K(n), et à quoi ressemblent les champions de K(n). Les théorèmes 4–6, apportent des éléments de solutions à ce problème.

Soit

A

⊂ { 2, 3, 4, . . . } ; dans [12] et [7] (cf. aussi [19] et [20]) Hille et Erd˝os ont généralisé la fonction de Kalmár en définissant la fonction K

A

(n) qui compte le nombre de solutions de (1.1) pour tout r avec la restriction que chaque x

i

doit appartenir à

A

.

Dans l’article [11], sont étudiées les grandes valeurs de la fonction K

P

(n), où

P

= { 2, 3, 5, 7, 11, . . . } est l’ensemble des nombres premiers, et quelques propriétés des nombres K

P

-champions. Il est facile de voir que si la décomposition de n en facteurs premiers est n = q

1α1

. . . q

kαk

alors

K

P

(n) =

α

1

+ α

2

+ · · · + α

k

α

1

, α

2

, . . . , α

k

=

1

+ α

2

+ · · · + α

k

) !

α

1

! α

2

! . . . α

k

! . (1.6) La formule (1.6) ne s’étend pas à la fonction de Kalmár. La formule ci-dessous est due à Mac-Mahon [24], n

80 (cf. aussi [21], formule (4))

K

q

1α1

q

2α2

. . . q

kαk

=

α1+α2+···+αk

j=1

j−1 i=0

( − 1)

i

j

i

k

h=1

α

h

+ ji − 1 α

h

,

mais elle ne permet pas d’étudier les grandes valeurs de K(n). Cependant, à partir de (1.4), Evans a donné dans [8] une très jolie formule asymptotique pour K(q

1α1

q

2α2

. . . q

kαk

) lorsque Ω(n) = α

1

+ α

2

+ · · · + α

k

tend vers l’infini. C’est à partir de cette formule asymptotique que nous obtiendrons tous nos résultats.

Soit λ > 1. L’article de Evans [8] (cf. aussi [9]) considère une fonction K

λ

(n) plus générale dont la série génératrice est

λ − 1 λζ (s) =

n=1

K

λ

(n)

n

s

.

(5)

Lorsque λ = 2, K

2

(n) est la fonction de Kalmár K(n). Les nombres K

λ

(n) sont les nombres eulériens généralisés. Le nombre eulérien A(n, k) qui compte le nombre de permutations de n objets avec k montées est relié aux nombres eulériens généralisés par la formule

n k=0

A(n, k)λ

k

= K

λ

(q

1

q

2

. . . q

n

)

q

1

, q

2

, . . . , q

n

sont des nombres premiers distincts (cf. [2]).

Les résultats de cet article pourraient s’étendre en remplaçant K(n) par K

λ

(n) ; dans un souci de clarté nous nous sommes limités à λ = 2.

Dans le paragraphe 2, nous rappelons la formule asymptotique d’Evans, et nous donnons quelques propriétés qui nous seront utiles par la suite.

Dans le paragraphe 3, le théorème 2 donne un encadrement de K(n) à l’aide de la fonction F introduite au §3.1. Le problème d’optimisation (3.11) a été résolu par Evans [8], lemme 6, à l’aide des multiplicateurs de Lagrange. Mais, afin de préciser les comportement de F au voisinage du maximum, nous déterminons la forme quadratique des dérivées secondes, dont le calcul présente, curieusement, des simplifications exceptionnelles.

Au paragraphe 4, le théorème 3 améliore les théorèmes 3.1 et 4.1 de [18] et précise l’ordre maximum du logarithme de la fonction de Kalmár.

Les propriétés des nombres K-champions sont données au paragraphe 5 par les théo- rèmes 4–7. Une table de ces nombres figure en annexe.

La démonstration des théorèmes 3–7 suit d’assez près la preuve des théorèmes correspondants de [11]. Cependant, le remplacement de la formule exacte (5) pour la fonction K

P

par la formule asymptotique de Evans (théorème 1) pour la fonction K complique les démonstrations. Ceci est particulièrement net dans la preuve du théorème 6.

Nous avons plaisir à remercier L. Rifford pour l’aide apportée à la résolution du problème d’optimisation étudié au paragraphe 3, et l’arbitre anonyme pour une lecture très attentive du manuscrit et pour nous avoir donné une preuve plus simple du lemme 2.4

Notations. On utilisera les notations suivantes.

1. Pour toute suite

x = (x

i

)

1i

de réels de longueur , finie ou infinie, on note Ω(x) =

i=1

x

i

(lorsque cette somme a un sens) et x =

i=1

| x

i

| . Si x = (x

1

, x

2

, . . . , x

k

)

Rk+

et y = (y

1

, y

2

, . . . , y )

R+

, on définit x

= (x

1

, x

2

, . . .) par x

i

= x

i

pour 1 i k, et x

i

= 0 pour i > k et de même y

= (y

1

, y

2

, . . .) par y

i

= y

i

pour i et y

i

= 0 pour i > . Par définition on pose xy = x

y

.

2. On note

A

l’ensemble des suites de réels positifs ou nuls telle que 0 Ω(x) < +∞ , 0 = (0, 0, 0, . . .), et

A

=

A

\ { 0 } .

3. Si x

A

on note (x) = sup { j

N;

x

j

= 0 } .

4. p

k

représente le k

ème

nombre premier. Par le théorème des nombres premiers on sait que p

k

k log k lorsque k → ∞ .

5. Pour n entier, de décomposition en facteurs premiers n = q

1α1

q

2α2

. . . q

kαk

, on note

ω(n) = k et Ω(n) =

k

i=1

α

i

. (1.7)

(6)

2. L’estimation de Evans

2.1. La fonction c

La fonction c(x) définie ci-dessous a été introduite par Evans dans [8] lorsque x est de lon- gueur finie. Nous l’étendrons ici aux suites infinies.

Définition 2.1. Soit x

A

et = (x). Il existe un unique c = c(x) > 0 tel que

+ j=1

1 + x

j

c

= 2. (2.1)

De plus, pour tout λ > 0,

c(λx

1

, λx

2

, . . .) = λc(x

1

, x

2

, . . .) (2.2) et

Ω(x) c(x) Ω(x)

log 2 3Ω(x)

2 . (2.3)

Démonstration. Pour tout t > 0 on note H (x, t ) =

j=1

log

1 + x

j

t

1

t x .

La fonction tH (x, t ) décroît de +∞ à 0 lorsque t croît de 0 à +∞ . Ceci assure l’exis- tence et l’unicité de c. La propriété (2.2) est immédiate. Prouvons l’encadrement (2.3). Pour t = Ω(x) = Ω ,

H (x, Ω) = log

j=1

1 + x

j

Ω

log

1 +

j=1

x

j

Ω

= log 2.

Ceci montre que c Ω . La majoration de c(x) résulte de log 2 =

j=1

log

1 + x

j

c

j=1

x

j

c = Ω

c .

2

Remarque. On vérifie immédiatement que si est fini on a

c(x

1

, x

2

, . . . , x

, 0) = c(x

1

, x

2

, . . . , x

) (2.4)

et que la suite infinie x

définie par x

i

= x

i

pour i et x

i

= 0 pour i > est un élément

de

A

et c(x

) = c(x

1

, x

2

, . . . , x

). Notons aussi que c est symétrique en les x

i

, et que c’est une

fonction croissante de chaque variable x

i

. Par convention, on pose c(0) = 0.

(7)

Lemme 2.2. Soit x = (x

1

, x

2

, . . .)

A

, c = c(x) et, pour tout k 1 c

k

= c(x

1

, x

2

, . . . , x

k

, 0, 0, . . .).

Alors

k→∞

lim c

k

= c.

Démonstration. La suite (c

k

), croissante et majorée par Ω(x)/ log 2 par (2.3) admet une li- mite c. Comme ˆ

k

i=1

(1 +

xti

) converge uniformément vers

+∞

i=1

(1 +

xti

), sur tout intervalle [ u, +∞[ , u > 0, on a

+∞

i=1

1 + x

i

ˆ c

= lim

k→+∞

k i=1

1 + x

i

c

k

= 2 =

+∞

i=1

1 + x

i

c

,

et cela donne c ˆ = c.

2

Lemme 2.3. Soit x

A

. Pour tout entier i 1, c admet une dérivée partielle par rapport à x

i

, qui est donnée par

∂c(x)

∂x

i

= 1 T (x)

c(x)

c(x) + x

i

, avec T (x) =

i=1

x

i

c(x) + x

i

. (2.5)

Démonstration. Puisque c est une fonction symétrique de ses arguments on peut suppo- ser i = 1. Fixons x

2

, x

3

, . . . , x

k

, . . . , et supposons les d’abord non tous nuls. Posons x = (x

1

, x

2

, . . . , x

k

, . . .). L’application x

1

c(x) est une bijection croissante de [ 0, +∞[ sur [ c

0

, +∞[ , avec c

0

= c(0, x

2

, x

3

, . . .) > 0, car, par définition, x

1

s’explicite en fonction de c par

x

1

= 2c

Πc avec Π =

j=2

1 + x

j

c

.

La convergence de la série

j=2

x

j

entraine que log Π =

j=2

log(1 +

xcj

) est une fonction dérivable de c sur [ c

0

, +∞[ et que l’on a

Π dc = − 1 c

j=2

x

j

c + x

j

= − 1 c

T (x)x

1

c + x

1

.

Il en résulte que cx

1

est une bijection croissante et continûment dérivable de [ c

0

, +∞[ sur [ 0, +∞[ et que l’on a, puisque Π =

c+x2c1

,

dx

1

dc = 2

Π − 2c Π

2

dc − 1 = 2 Π

1 + T (x)x

1

c + x

1

− 1 =

c + x

1

c

T (x). (2.6)

Par le theorème d’inversion c est une fonction continûment dérivable de x

1

et (2.6) im-

plique (2.5).

(8)

Si 0 = x

2

= x

3

= · · · , la définition (2.1) donne c(x) = x

1

et le résultat est encore vrai.

2

Lemme 2.4. Soit

i

) une suite de réels vérifiant 0 γ

i

< 1 et

+∞

i=1

γ

i

< +∞ . Alors

+∞

i=1

(1γ

i

) 1 −

+∞

i=1

γ

i

.

Démonstration. On a (1γ

1

) (1γ

2

) = 1 − γ

1

γ

2

+ γ

1

γ

2

1 − γ

1

γ

2

, puis, par récurrence, pour tout n 1,

n

i=1

(1γ

i

) 1 −

n

i=1

γ

i

, et enfin, par passage à la limite,

i=1

(1γ

i

) 1 −

i=1

γ

i

.

2

Lemme 2.5. Pour tout x

A

, la quantité T (x) =

+∞

i=1 xi

c(x)+xi

vérifie 1

2 T (x) 1.

Et chaque dérivée partielle de c vérifie

0 ∂c(x)

∂x

i

1

T (x) 2.

Démonstration. L’encadrement (2.3) donne la majoration T (x) =

+∞

i=1

x

i

c + x

i

+∞

i=1

x

i

c = Ω

c 1.

Pour la minoration, notons γ

i

=

c+xxii

. Alors, par la définition 2.1 de c,

i=1

(1γ

i

) =

i=1

c

c + x

i

= 1 2 . Le lemme 2.4 donne alors

T (x) =

i=1

γ

i

1 −

i=1

(1γ

i

) = 1 − 1 2 = 1

2 . Pour le deuxième point, le lemme 2.3 entraîne

∂c(x)

∂x

i

= 1 T (x)

c(x)

c(x) + x

i

1

T (x) 2.

2

Lemme 2.6. Soit x et x

A

. Alors

c(x

)c(x) 2

+∞

i=1

x

i

x

i

= 2 x

x .

(9)

Démonstration.

1. Si x

et x sont tous deux de même longueur finie k on note G(t ) = c

x + t (x

x) .

Alors c(x

)c(x) = G(1)G(0). De plus, G est dérivable sur l’intervalle (0, 1), de dérivée

G

(t ) =

k

i=1

x

i

x

i

∂c

∂x

i

x + t (x

x) .

Par le théorème des accroissements finis et le lemme 2.5, il vient c(x)c(x

) = G(1)G(0) sup

0<t <1

G

(t ) 2

k

i=1

x

i

x

i

.

2. Revenons maintenant au cas général. Pour tout k 1, notons c

k

= c(x

1

, x

2

, . . . , x

k

, 0, 0, . . .) et c

k

= c

x

1

, x

2

, . . . , x

k

, 0, 0, . . . . Par le premier point, on a | c

k

c

k

| 2

k

i=1

| x

i

x

i

| 2 x

x . Avec le lemme 2.2 on en déduit

| c

c | = lim

k→∞

c

k

c

k

2 x

x .

2

Lemme 2.7. Soit x, x

A

. Notons Ω = Ω(x) et Ω

= Ω(x

). Pour la fonction T définie en (2.5), on a la majoration

T (x

)T (x) 3

max(Ω, Ω

) x

x .

Démonstration. Notons c = c(x) et c

= c(x

) et supposons Ω

Ω . Alors

T (x

)T (x) =

+∞

i=1

x

i

c

+ x

i

x

i

c + x

i

=

+∞

i=1

cx

i

c

x

i

(c

+ x

i

)(c + x

i

)

=

i=1

c(x

i

x

i

) (c

+ x

i

)(c + x

i

) +

i=1

(cc

)x

i

(c

+ x

i

)(c + x

i

) et, en utilisant le lemme 2.6 et (2.3),

T (x

)T (x)

+∞

i=1

| x

i

x

i

| c

+ x

i

+

+∞

i=1

x

i

| c

c |

(c

+ x

i

)(c + x

i

)

(10)

+∞

i=1

| x

i

x

i

|

Ω

+ | c

c |

+∞

i=1

x

i

ΩΩ

= x

x

Ω

+ | c

c |

Ω

3

Ω

x

x .

2

2.2. Approximation de K(n)

Les définitions suivantes ont été introduites par Evans (cf. [8]).

Définition 2.8. Pour x = (x

1

, x

2

, . . . , x

k

)

Rk+

on définit A(x) = 1

2 √

2 e

−Ω(x)

k

i=1

(c(x) + x

i

)

xi

(x

i

+ 1) . (2.7)

Définition 2.9. Pour x = (x

1

, x

2

, . . . , x

k

)

Rk+

on définit

B(x) =

1

2c(x)

k

i=1

x

i

c(x) + x

i 1

2

=

2c(x)

T (x) . (2.8)

Du lemme 2.5, il résulte immédiatement le suivant Lemme 2.10. Pour x

Rk+

, on a

2c(x) B(x) 2

c(x). (2.9)

On trouvera également dans [8] la démonstration du théorème suivant.

Théorème 1 (Evans). Pour tout η, 0 η < 1/2, il existe Ω

0

et C

0

tels que, pour tout entier n dont la décomposition en facteurs premiers n = q

1α1

q

2α2

. . . q

kαk

satisfait Ω(n) = α

1

+ α

2

+ · · · + α

k

Ω

0

, on a, en posant α =

1

, α

2

, . . . , α

k

),

K(n) = √

π A(α)B(α)

1 + R(α)

avec R(α) C

0

Ω(α)

−η

.

Remarque. La démonstration d’Evans est effective, et permettrait d’expliciter des valeurs de Ω

0

et C

0

pour une valeur donnée de η. Le calcul est cependant technique et nous ne le ferons pas.

Lemme 2.11. Il existe deux constantes absolues C

1

et C

2

telles que, pour tout entier n 2, de décomposition en facteurs premiers n = q

1α1

q

2α2

. . . q

kαk

, on ait avec α =

1

, α

2

, . . . , α

k

)

C

1

π A(α)B(α) K(n) C

2

π A(α)B(α). (2.10)

Démonstration. Choisissons, par exemple η = 1/4, et ε > 0 arbitraire ; par le théorème 1 il existe un Ω

1

tel que le rapport K(n)/(

π A(α)B(α)) diffère de 1 de au plus ε, pourvu que

Ω(n) = Ω(α) Ω

1

. Pour tous les entiers n avec 1 Ω(n) < Ω

1

, le nombre des valeurs de α

est fini.

2

(11)

Nous avons calculé, pour chaque r ∈ { 1, 2, . . . , 20 } , et pour tous les n tels que Ω(n) = r , le rapport K(n)/(

π A(α)B(α)). Nous avons vérifié que ce rapport est minimum lorsque α = (r), c’est à dire lorsque n est une puissance de nombre premier, n = p

r

. Il atteint son maximum lorsque α = (1, 1, . . . , 1), c’est à dire lorsque n est un produit de r facteurs premiers distincts. Il est raisonnable de penser que cette propriété est encore vraie pour toutes les valeurs de r 20.

Ceci donne la conjecture suivante :

Conjecture 1. La valeur optimale de C

2

est 1.084437552 . . . , atteinte pour α = (1), c’est à dire lorsque n est premier. Et la valeur optimale de C

1

est 1, approchée par les entiers sans facteurs carrés, lorsque le nombre de leurs facteurs premiers tend vers l’infini.

2.3. Les constantes ρ, ρ

k

, a et a

k

Les constantes ρ, ρ

k

, a, a

k

ont été introduites par Hille [12], Evans [8, p. 169] et Klazar et Luca [18]. Dans ce paragraphe nous rappelons et précisons leur comportement.

Définition 2.12. Soit ζ (s) =

p

(1

p1s

)

1

=

+∞

n=1 1

ns

la fonction de Riemann, et pour tout k 1, posons ζ

k

(s) =

k

j=1

(1

p1s

j

)

−1

.

On définit ρ = 1.728647238998 . . . , et pour tout k 1, ρ

k

> 0 par

ζ (ρ) = 2, ζ

k

k

) = 2. (2.11)

Pour s > 1, on définit L(s) = − log ζ (s), de sorte que L

(s) = − d

ds

log ζ (s)

=

+∞

i=1

log p

i

p

si

− 1 , et L

k

(s) = − log ζ

k

(s). On définit a = 1.100020011 . . . et a

k

par

1 a =

+∞

i=1

log p

i

p

ρi

− 1 = L

(ρ) et 1 a

k

=

k

i=1

log p

i

p

iρk

− 1 = L

k

k

). (2.12) Tableau 1 donne la valeur des premiers termes des suites

k

) et (a

k

).

Lemme 2.13. La suite

k

) est croissante et lim

k→+∞

ρ

k

= ρ. De plus, lorsque k tend vers l’infini,

ρρ

k

∼ 2

(ζ

(ρ))(ρ − 1)k

ρ−1

(log k)

ρ

= 1.509 . . .

k

ρ−1

(log k)

ρ

. (2.13)

Tableau 1

Quelques valeurs deρketak

k 1 2 3 10 100 1000

ρk 1.00000 1.43527 1.56603 1.69972 1.72658 1.72843 1.72864

ak 1.44269 1.44336 1.36287 1.19244 1.11279 1.10196 1.1000200

(12)

Ce lemme est démontré en [18], paragraphe 2. En introduisant l’exponentielle intégrale E

1

(x) =

x e−t

t

dt, il est possible de démontrer, comme dans [11], (3.16)

ρρ

k

= 2E

1

((ρ − 1) log p

k

)

ζ

(ρ) +

Ou

(1) k

ρ−1

(log k)

u

pour tout u > 0.

Lemme 2.14. Soient a

k

et a définis en (2.12). La suite (a

k

) est décroissante et, lorsque k tend vers l’infini, on a l’équivalence

a

k

aa

2

ρ − 1

1 (k log k)

ρ1

.

Démonstration. La décroissance de la suite (a

k

) résulte de la croissance de

k

) et de (2.12).

Lorsque k → ∞ , il résulte de (2.12) et de lim ρ

k

= ρ (lemme 2.13) que lim a

k

= a et 1

a − 1

a

k

= a

k

a

aa

k

a

k

a

a

2

. (2.14)

Calculons un équivalent de 1/a − 1/a

k

. Les définitions (2.12) donnent 1

a − 1

a

k

= L

(ρ)L

k

k

) = L

(ρ)L

k

(ρ) + L

k

(ρ)L

k

k

). (2.15) Estimation de L

(ρ)L

k

(ρ). On part de

L

(ρ)L

k

(ρ) =

+∞

i=k+1

log p

i

p

iρ

− 1 . (2.16)

Les équivalences (cf., par exemple, [5], (3.11.10), (3.11.6) et (3.10.5))

+∞

i=k+1

log p

i

p

ρi

− 1 ∼

i=k+1

log(i log i) (i log i)

ρ

i=k+1

1

i

ρ

(log i)

ρ−1

k

dt t

ρ

(log t )

ρ−1

∼ 1 − 1)

1

k

1)

(log k)

ρ1

donnent avec (2.16)

L

k

(ρ)L

(ρ) ∼ 1 − 1)

1

k

1)

(log k)

ρ1

. (2.17)

(13)

Estimation de L

k

(ρ)L

k

k

). La définition de la dérivée et (2.13) donnent

L

k

(ρ)L

k

k

)ρ

k

)L

k

(ρ) ∼ − 2L

k

(ρ) − 1)ζ

(ρ)

1 k

ρ−1

(log k)

ρ

∼ − 2L

(ρ) − 1)ζ

(ρ)

1

k

ρ−1

(log k)

ρ

. (2.18) (2.15), (2.17) et (2.18) donnent 1/a − 1/a

k

1)(klog1 k)(ρ−1)

, ce qui, avec (2.14), termine la preuve.

2

Lemme 2.15. Il existe une constante positive C

9

telle que, pour tout k 2, et tout nombre premier p,

a

k

p

ρk

− 1 − a p

ρ

− 1

C

9

log p p

ρ2

1

(k log k)

ρ−1

. (2.19)

Démonstration. Par le théorème des accroissements finis appliqué à la fonction t → 1/(p

t

− 1), il existe θ , ρ

k

< θ < ρ, tel que

a

k

p

ρk

− 1 − a p

ρ

− 1

=

1

p

ρk

− 1 − 1 p

ρ

− 1

a

k

+ a

k

a p

ρ

− 1

= p

θ

log p

(p

θ

− 1)

2

ρ

k

)a

k

+ a

k

a

p

ρ

− 1 . (2.20)

On a 1 < ρ

2

ρ

k

θ ρ 2. La décroissance de xx/(x − 1)

2

donne p

θ

(p

θ

− 1)

2

p

ρ2

(p

ρ2

− 1)

2

C p

ρ2

C ne dépend ni de p ni de k. De même il existe D tel que

1

p

ρ

− 1 1

p

ρ2

− 1 D

p

ρ2

D log p

p

ρ2

log 2 3D log p 2p

ρ2

. Et donc, puisque la suite (a

k

) est majorée par 3/2, par (2.20) on a

a

k

p

ρk

− 1 − a p

ρ

− 1

3 log p 2p

ρ2

C(ρρ

k

) + D(a

k

a)

et l’on conclut en utilisant les lemmes 2.13 et 2.14.

2

(14)

3. Un problème d’optimisation

3.1. La fonctions F

Définition 3.1. Pour x = (x

1

, x

2

, . . . , x

k

)

R+k

on définit F (x) =

k

j=1

x

j

log

1 + c(x) x

j

=

k

j=1

x

j

log

x

j

+ c(x)

x

j

log x

j

. (3.1)

Remarque. La fonction F se prolonge par continuité sur

Rk+

en posant 0 log 0 = 0. Notons que, par (2.4), on a F (x

1

, x

2

, . . . , x

k

, 0) = F (x

1

, x

2

, . . . , x

k

) et F (0) = 0.

Lemme 3.2. La fonction F est concave dans

Rk+

.

Démonstration. Par (3.1) et (2.5) pour tout x

R∗k+

, on a

∂F

∂x

i

(x) =

k

j=1

x

j

c(x) + x

j

∂c

∂x

i

(x) + log

c(x) + x

i

+ x

i

c(x) + x

i

− log x

i

− 1

= c(x)

c(x) + x

i

+ x

i

c(x) + x

i

+ log

c(x) + x

i

x

i

− 1

= log

c(x) + x

i

x

i

. (3.2)

On a ensuite

2

F

∂x

i2

(x) =

∂x

i

log

c(x) + x

i

− log(x

i

)

=

1 c(x) + x

i

∂c

∂x

i

(x) + 1

− 1 x

i

= c(x)

(c(x) + x

i

)

2

T (x) + 1

c(x) + x

i

− 1

x

i

(3.3)

et, pour j = i,

2

F

∂x

i

∂x

j

=

∂x

j

log

c(x) + x

i

− log(x

i

)

=

1 c(x) + x

i

∂c

∂x

j

(x) = c(x)

(c(x) + x

i

)(c(x) + x

j

)T (x) . (3.4) La forme quadratique des dérivées secondes de F s’écrit donc, pour x

Rk+

,

F

(x) · (h

1

, h

2

, . . . , h

k

) = c(x) T (x)

k

i=1

h

i

c(x) + x

i

2

k

i=1

c(x)h

2i

x

i

(c(x) + x

i

) . (3.5)

(15)

L’inégalité de Cauchy–Schwarz donne

k

i=1

h

i

c(x) + x

i

2

=

k

i=1

x

i

c(x) + x

i

h

i

x

i

(c(x) + x

i

)

2

T (x)

k

i=1

h

2i

x

i

(c(x) + x

i

) ,

ce qui, avec (3.5), prouve la concavité de F dans l’adhérence

Rk+

de

Rk+

.

2

3.2. Proximité de A(x) et de exp(F (x))

Le lemme suivant montre que F est une assez bonne approximation de log A (cf. défini- tion 2.8).

Lemme 3.3. Soit x

R∗k+

; on a

A(x) = 1 2 √

2 exp

F (x)

k

j=1

1

s(x

i

) , s(x

i

) = (x

i

+ 1)

x

ixi

e

−xi

(3.6) est le terme correctif de la formule de Stirling (x + 1) = x

x

e

−x

s(x), de l’ordre de grandeur de

√ 2π x . Plus précisément on a l’encadrement

√ 2π x s(x) e

x, x 1. (3.7)

Démonstration. De la définition 2.8, il suit A(x) = 1

2 √ 2 exp

Ω(x)

k

j=1

(c(x) + x

i

)

xi

(x

i

+ 1) = 1 2 √

2

k

j=1

(c(x) + x

i

)

xi

x

ixi

x

ixi

e

−xi

(x

i

+ 1) . La formule (3.7) se réduit à l’encadrement classique de (x + 1), x

x

e

−x

2π x (x + 1) x

x

e

x

e

x .

2

De la définition de s(j ) résulte immédiatement le lemme suivant.

Lemme 3.4. Pour tout j

N

, on a

s(j + 1) s(j ) = e

j j + 1

j

, (3.8)

et lorsque j tend vers l’infini

s(j + 1)

s(j ) = 1 + 1 2j + O

1 j

2

.

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