V. G IAKOUMAKIS
B. M ONJARDET
Coefficients d’accord entre deux préordres totaux.
Comparaison ordinale des coefficients
Mathématiques et sciences humaines, tome 98 (1987), p. 69-87
<http://www.numdam.org/item?id=MSH_1987__98__69_0>
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COEFFICIENTS D’ACCORD ENTRE DEUX PREORDRES TOTAUX COMPARAISON ORDINALE DES COEFFICIENTS
V .
GIAKOUMAKIS*,
B. MONJARDET**1. INTRODUCTION
Dans un texte
précédent (Giakoumakis
etMonjardet, 1986)
nous avons étudiéquinze
coefficients d’accord entre deuxpréordres
totaux dont douzegénérali-
saient le
classique
tau de Kendall entre deux ordres totaux, tandis que troisgénéralisaient
le non moinsclassique
rho deSpearman (en particulier
tousces coefficients varient entre -1 et
+1 ).
Dans ce texte nouscomplétons
cetravail en étudiant d’une part les
inégalités
entre cescoefficients,
d’autrepart les
préordonnances
associées. Dans lepremier
cas, nous considérons d’a- bord lesinégalités
"élémentaires" entre les douze coefficientsgénéralisant
tau ,
puis
celles entre les trois coefficientsgénéralisant
rho . Il n’a pas étéjugé
utile de chercher d’éventuellesinégalités
entre ces deux types decoefficients, puisque
l’on sait que dans le cas des ordres totaux, il n’existe pasd’inégalité simple
entre tau et rho(cf.,
parexemple,
Kendall 1970 etMonjardet
et Leconte dePoly
Barbut1986).
Dans le second cas nous montronsque les
préordonnances (totales)
associées à sept coefficients d’accordgéné-
ralisant tau sont toutes
différentes,
cequi signifie qu’étant
donné deuxtels coefficients c et (7’ on peut
toujours
trouver deuxcouples (Pl )P2)
et(P 3 ,P4) de préordres
totaux pourlesquels
tandis que~’ (P1 ~P2) > Q’ (P3~P4)
° .Nous avons
parlé plus
hautd’inégalité
élémentaire entre deux coeffi- cients cr eta’ ;
nous entendons par là que pour toutcouple
depréordres
to-taux
l’inégalité l’inégalité inverse)
est vérifiée.Plus
généralement,
nous considérons un domaine 0 formé par un ensemble decouples
depréordres
totaux, et un ensemble E de coefficients d’accords* Université Paris 5
** Université Paris 5 et Centre
d’Analyse
et deMathématique
Socialedéfinis sur 0 . Nous définissons une relation d’ordre sur E en posant
w
pour
u
L’ordre strict
correspondant
est défini par a 6’ a Q _ a’ et il existe0 9
(pl9p9)
tel quea(P1,P?)
Nousdisons 0
que00
et o ,1 sont in-1 ,
comparables
pour l’ordre , i.e. s’il existe un cou-w w w
ple (P P ) de préordres totaux
avecQ(P ,P )
et un autre cou-p l’ 2 p 1 2 1 2
ple
avecl’inégalité inverse;
dans un tel cas nous notons Lorsquee
l’ensemble 0 aura été clairement
précisé,
nousallégerons
les notations enremplaçant
parexemple par _ .
0
-
Nous
représentons
l’ordre ainsi obtenu sur Z par sonclassique
dia-gramme
(cf.
parexemple,
Barbut etMonjardet 1970).
Dans un teldiagramme
lescoefficients sont
représentés
par despoints
duplan.
Lepoint représentant
un coefficient a est relié par un segment de droite "montant" à tout
point représentant
un coefficient a’qui
"couvre" a(i.e.
o a’ et iln’existe pas Q" avec a a" a’
).
Dans un teldiagramme
le coefficienta est inférieur au coefficient a’ si et seulement
si,
il existe un"trajet"
ascendant de a
jusqu’à a’ ;
dans le cas contraire a et a’ sont compa-rables.
Donnons maintenant un résumé du contenu de ce
papier.
A la section 2nous
rappelons
les notionsindispensables
portant sur lespréordres
totaux enprécisant
les notations utilisées dans ce texte. La section 3 est consacrée à l’ordre entre les douze coefficientsgénéralisant
tau , ordre étudié pour divers domainesde couples
depréordres
totaux. Nous considérons d’abord l’en- semble notéJ->2*
descouples
pourlesquels P 1
1 etP 2
sont dif-férents du
préordre
"universel" X2(où
tous les éléments de X sontéquiva- lents) ;
cettelégère
restrictionprovient
de ce que siP1
ouP2 égalent
X2 ,
les valeurs de certains de ces douze coefficients peuvent être indéter-minées ;
nous éliminons donc ce casqu’il
serait fastidieux d’examiner en dé- tail. Les conclusions de cette étude peuvent se lire sur lafigure représen-
tant le
diagramme
de l’ordrepartiel
entre les douzecoefficients,
ce dia-gramme est
"complet"
à uneexception près :
nousconjecturons
sans voir pu le démontrer engénéral, qu’on
atoujours Tb T4 ;
cetteconjecture
estrepré-
sentée sur la
figure
par un traitpointillé
entreTb
etT4 .
. Dans tous lesautres cas l’ordre
(qui
peut êtrel’incomparabilité)
entre deux coefficientsa été
déterminé;
ainsi sur les 66 relationspossibles
entre les douze coeffi-cients il y a 25
(ou 26) inégalités
strictes et 41(ou 40) incomparabilités.
Dans le reste de cette section on détermine de même l’ordre
partiel
entre lesdouze
coefficients,
mais pour les domaines restreints suivants decouples
depréordres
totaux : ensemble descouples
pourlesquels
le nombre d’accords stricts moins le nombre de désaccords stricts entre les deuxpréordres
totauxest soit
positif
ounul,
soitnégatif;
ensemble descouples (P1,P2)
depré-
ordres totaux pour
lesquels
soitP
l cPz ’
2 soitP1 c
1Pr
2(préordre
total ré-ciproque
deP2) ;
évidemment dans ces deux derniers casbeaucoup
de coeffi-cients prennent la même
valeur,
et parexemple,
dans le dernier cas, on ob- tient un ordre total entre les coefficients dont les valeurs diffèrent.Dans la section
4, après
avoirrappelé l’expression
des trois coeffi-cients
généralisant rho ,
nous étudions lesinégalités
entre eux.Dans la dernière
section,
on montre que certains des coefficients étudiéssont "ordinalement" différents en ce sens que les
préordonnances qu’on
peut leur associer sont différentes. On s’est limité ici à montrer ce résultat pour sept des coefficientsgénéralisant
tau , mais ilpourrait
être étendu à tous les coefficients considérés dans cet article.Les références finales sont
limitées, puisque
lesproblèmes
étudiés icil’ont été très peu auparavant, et que toutes les références concernant les coefficients d’accord considérés peuvent être trouvées dans Giakoumakis et
Monjardet (1968).
2. RAPPELS ET NOTATIONS
Dans tout ce texte, X
désigne
un ensemblefini,
à n éléments.Un
préordre
total P sur X est une relation binaire sur X(c’est-
à-dire une
partie
deX2 ),
réflexive( (x,x)
E P pour tout x EX) ,
transi-tive
( (x,y)
E P et(y,z)
E Pimpliquent (x, z)
6P)
et totaleimplique (y,x)
EP ).
Si de
plus
P estantisymétrique ((x,y)
E P et(y,x)
E Pimpliquent x=y )
P est un ordre total.Les
propriétés classiques
despréordres
totaux sont bien connues(cf.
par
exemple,
Barbut etMonjardet 1970).
Nous introduisons les notations utili- sées dans ce texte enrappelant quelques
faits fondamentaux :. Tout
préordre
total P estégal
à 1+0 oùest la
partie symétrique
de P ,est la
partie asymétrique
de P , et où+ est la notation pour la réunion de deux ensembles
disjoints.
. La
partie
I de P est une relationd’équivalence (i.e.
une relationréflexive, symétrique
ettransitive)
àlaquelle
est associée unepartition
~rde X . Par
définition,
les classes dupréordre
P , sont les classes de cetteo 0
partition
Jr . On utiliseraparfois
la notation 1: l =I-{ (x,x),x E X}.
. Le
préordre
total P induit un ordre total sur les classes de 7rdonc une
partition
ordonnée de X(i.e.
unepartition
1r de X munie d’unordre total sur les classes de ir , noté
). Inversement,
à toutepartition
~r
ordonnée de X , notée
(7r,) correspond
unpréordre
total sur X(cette
1
correspondance
étantbijective).
Ce fait
justifie qu’un préordre
total P soit souvent noté par saparti-
tion ordonnée associée i.e. par
C 1 C 2
...Ct (où
lesCi
sont les classes de P , ordonnée suivantl’ordre ).
Enparticulier
si toutes les classes1
’
C. i
ont un seulélément,
i.e. si P est un ordretotal,
on le noteraX1 2
... °xn
ouplus simplement x1xZ...xn’ i
°Inversement, si P n’a
qu’une
seule classe X , celasignifie qu’il
estcomposé
de tous lescouples
de X , et on le notera donc X2 .Partition et
paramètres
fondamentaux associés à unepaire
depréordres
totauxSoient P = 0 +1 , P’ = 0’ +1’ deux
préordres
totaux sur X . On a :X2 =
0+1+0~ = 0’ + l’ + O,r
oùOr (respectivement 0’r) désigne
larelation
réciproque
de 0(respectivement
de0’ ) :
On
appelle partition (fondamentale)
associée à lapaire P,P’ ,
lapartition
de X2 définie dans le tableau 1ci-dessous;
compte tenudes éga-
lités entre les effectifs de certaines classes de cette
partition,
ces effec-tifs définissent
cinq
nombres différents (auplus),
dénotésa,bl,b2,c
et d :Tableau 1.
En posant
Les effectifs des classes de cette
partition jouent
le rôle desparamètres
fondamentaux pour calculer un
grand
nombre de coefficients d’accord entre P et P’ .On trouvera
l’expression
des douze coefficientsgénéralisant
tau étudiésici au début du
paragraphe
suivant et celle des trois coefficientsgénéralisant
rho au
paragraphe
4.1.’
3. COMPARAISONSORDINALES DE DOUZE COEFFICIENTS GENERALISANT LE TAU DE KENDALL
3.1.
Expression
des douze coefficientsTous ces coefficients
s’expriment
en fonction desparamètres
associés à uncouple
depréordres
totaux, définis dans la sectionprécédente.
Nous donnonsci-dessous les formules
correspondantes;
uneexpression
telle quesignifie
que3.2. L’ordre
partiel
entre les coefficients : casgénéral
Par cas
général, rappelons
que nous considérons ici l’ensemble0= ~2*
descouples
depréordres
totaux sur X , dont aucun n’estégal
aupréordre
X2 .Lemme 1
Ces
inégalités
sont évidentesd’après l’expression
des coefficients.Lemme 2
En
remplaçant n(n-1)
par2(a+b+c*+d) ,
on montre quel’inégalité
y infé- rieure ouégal
àTS
estéquivalente
àl’inégalité
triviale 04d(b+c*) .
On vérifie de même les deux autres
inégalités.
Lemme 3
On vérifie que la
première inégalité
estéquivalente
àl’inégalité
triviale0 2c*(b+2a)
et la seconde àl’inégalité
triviale0 2c*(b+d) .
Lemme 4
Posons
On a :
On a donc :
Cette dernière
inégalité
estvraie, puisqu’on
atoujours
En effet soit
o > o’ ; puisque
Lemme 5
L’inégalité l T~
est alorséquivalente
àl’inégalité
Mais celle-ci est vraie
puisque
leurs
Tb
strictement inférieur àT4).
Remarque :
Nous
conjecturons qu’on
atoujours (7) Tb T4 .
. Cetteinégalité
est trivia-lement vraie dans le cas a - d
négatif (car
on a alorsTb Ta T4) , et
nousavons montré
qu’elle
était vraie dans d’autres casparticuliers.
Il restealors à trouver une preuve
générale (ou
un contreexemple ...!)
A part les
inégalités (1)
à(6)
établies dans les lemmesprécédents
et -sans doute -
l’inégalité (7),
il n’existe pas d’autresinégalités
entre lesdouze coefficients
d’accords,
dans le casgénéral (i.e. quand
le domaine dedéfinition de ces coefficients est
p2* ).
Ce résultat peuts’exprimer
de lamanière suivante :
Proposition
L’ordre
partiel
entre les douze coefficients d’accord définis sur P2* estreprésenté
par lediagramme
de laFigure
1.Figure
1.Sur ce
diagramme
le traitpointillé
entreTb
etT4 signifie
quel’inéga-
lité entre ces deux coefficients est seulement
conjecturée.
Si cetteconjec-
ture est
vraie,
l’ordrepartiel figuré
ci-dessuscorrespond
à 26inégalités
et40
incomparabilités
entre les coefficients.Pour montrer la
proposition précédente,
on considère d’abord lesinéga-
lités entre les valeurs absolues de certains de ces
coefficients, inégalités
dérivant directement de leurs
expressions :
Deux
quelconques
des coefficients vérifiant une telleinégalité
sont évidem-ment
incomparables;
on en déduit 17incomparabilités.
Les autresincomparabi-
lités du
diagramme
seront montrées ultérieurement pour un domaine restreint decouples
depréordres (cf. 3.3)
et seront donc à fortiori valables dans lecas
général.
Remarque
A part les
inégalités
évidentes résultant desformules,
il ne semble pas yavoir eu d’études
générales
sur lacomparaison
des douze coefficients ci-dessus.En
particulier,
les lemmes 2 à 5 ci-dessus sont(apparemment)
nouveaux.Lingoes (1979) "soupçonne"
que l’ordre entre quatre coefficientsqu’il
considère(T1 , T 5 , T a et y )
estpartiel,
mais il écrit faussementqu’on
atoujours
T1 > Ta (puisqu’en
faitT1
etTa
sontincomparables).
Il remarque5 - 1 - a 1 a
aussi que
T5
peut s’écrire , donc que si b+c* =IIU 1’1
l tendvers
zéro, T5
tend(supérieurement)
vers y .3.3. L’ordre
partiel
entre les douze coefficients :cas
a - d > 0 .On se restreint ici à l’ensemble des
couples (P,P’)
depréordres
totaux pourlesquels a(P,P’) - d(P,P’) >
0(et
P et P’ différents deX2) .
Toutes lesinégalités
duparagraphe précédent
restent évidemment valables dans ce casparticulier,
mais il s’enajoute
d’autres.Puisque
dans ce cas les coefficientsTa ,
e ,da , db , Tb
et y sonttoujours positifs,
on aOn va montrer
qu’en
fait il n’existe pas dans ce cas d’autresinégalités supplémentaires
que celles données par(8),
cequi
peuts’exprimer
de la ma-nière
suivante ; Proposition
L’ordre
partiel
entre les douze coefficients définis sur l’ensemble des cou-ples
depréordres
totaux pourlesquels
a - d >0(avec
a oud ~ 0)
estreprésenté
par lediagramme
de laFigure
2.Figure
2.Là encore dans le
diagramme ci-dessus,
lepointillé
entreTb
etT 4 il
signifie
que cetteinégalité
est seulementconjecturée.
Si on la supposevraie,
l’ordre
partiel
ci-dessuscorrespond
à 42inégalités
et 24incomparabilités
entre les coefficients. Remarquons que sur ce
diagramme
nous avonsajouté
untreizième
point
o ,qui correspondrait
à la valeur d’un coefficienttoujours
nul. Ceci permet de visualiser sur le
diagramme
les coefficients a pour les-quels
on atoujours a(P,P’) > 0 ;
c’est en fait le cas de tous àl’exception
de
-r F s’T1
etT 2
"Pour démontrer la
proposition précédente,
il faut démontrer les 27 incom-parabilités représentées
sur lediagramme (24 plus
3 pour lepoint o ).
Uneincomparabilité
entre deux coefficientsa1
et62
s’établit en montrantqu’on
peut avoir pour certainscouples a1(P’p’) a2(P’p’)
et pour d’autresa1(P’p’)
>a2(P,P’) ;
ceci peut se faire directement à l’aided’exemples,
ouindirectement en utilisant la transitivité de la relation d’ordre. Il nous
suffira en fait d’utiliser quatre
exemples
que nous donnons ci-dessous.Exemple
1.Exemple
2.Exemple
3.Exemple
4.Démontrons ces
incomparabilités
en commençant par les trois concernant o .Il est clair
qu’il
existeP,P’
pourlequel TF
>0, T1
> 0(prendre
par
exemple
P = P’ ordretotal);
dansl’exemple 1,
on aT - 2
> 0 >F 7
; dans
l’exemple 2,
on a. Dans
l’exemple 3,
on a. Donc
y Jtï
1 etyll-r 4
On en déduit2 et y IIL3 ’
carsi,
parexemple,
auraity T4 ,
e et siTZ y ,
on auraitT 1 y .
ce
qui
estfaux;
et dansl’exemple 1,
on aLes
incomparabilités (pour i = 1, 2 ) impliquent
inrmédiatement On en déduit
immédiatement des
expressions
de 1 que ces trois coefficientssont
incomparables.
qui
estfaux;
et dansl’exemple 1,
montre de même T
Enfin on a
T 3 IITb ;
en effetT3 Tb
estimpossible (car impliquant
T 3 y) ’
et dansl’exemple 4,
on aT 3 = .6 Tb =
.75 .On vérifie
qu’on
a bien obtenu les 27incomparabilités annoncées,
doncque la
proposition
est démontrée.N.B. : Dans les quatre
exemples utilisés,
on avait a-d >0 ;
l’ordre par- tiel de laFigure
2 est donc aussi valable si tous lescouples
d’ordres totauxvérifient cette
inégalité
stricte. Dans le cas descouples
vérifiantl’éga-
lité
a=d,
l’ordrepartiel
se réduit à celuireprésenté Figure
3.Figure
3En
effet,
on a dans ce casPour montrer les quatre
incomparabilités
restantes, il suffit d’exhiber un3.4. L’ordre
partiel
entre les douzecoefficients;
cas a - d0
On se restreint ici à l’ensemble des
couples (P,P’)
depréordres
totauxpour
lesquels a(P,P’) - d(P,P’)
0(et
P et P’ différents de X2).
Ona maintenant les
inégalités
évidentes :Là aussi il n’existe pas d’autres
inégalités
que celles du casgénéral
etcelles de
(9),
cequi s’exprime
par le résultat suivant.Proposition
L’ordre
partiel
entre les douze coefficients définis sur l’ensemble des cou-ples
depréordre
totaux pourlesquels
a - d 0 estreprésenté
par le dia- gramme de laFigure
4.Figure
4Comme dans les deux
diagrammes précédents,
nous avons faitfigurer
danscelui-ci,
unpoint o représentant
un coefficientidentiquement
nul. Ce dia-gramme montre
qu’il
y a 45inégalités
et 21incomparabilités
entre les douzecoefficients dans ce cas.
Pour démontrer la
proposition,
il faut donc montrer ces 21incomparabi-
lités
plus
lescinq
concernantle o .
La démonstration estanalogue
à celledu
paragraphe précédent
et nous laprésentons rapidement;
elle utilise lesexemples
suivants :Exemple
2’ :Exemple
3’ :Exemple
5 :Exemple
6 :On vérifie
qu’on
a bien obtenu ainsi les 26incomparabilités
dudiagramme
re-présenté Figure
4.3.5.
L’ordre partiel
entre les douzecoefficients;
cas Pcomparable
avec P’ ouP,r .
Les
paramètres
d’un telcouple
vérifient d =b =
0min(a,b2) , (en parti-
culier on est dans le cas a - d > 0
).
On obtient alors lesexpression
sui-vantes des douze coefficients :
On voit donc que certains coefficients deviennent
égaux.
On va montrerqu’en
dehors des modifications
apportées
par ceségalités
l’ordrepartiel
entre lescoefficients est exactement le même que celui obtenu en 3.3
(dans
le casa-d > 0
).
Ceci se traduit par laproposition
suivante :Proposition
L’ordre
partiel
entre les douze coefficients définis sur l’ensemble des cou-ples (P,P’)
depréordres
totaux vérifiant P c X2 estreprésenté
par lediagramme
de laFigure
5.Figure
5Pour démontrer cette
proposition
on utilisel’exemple supplémentaire
suivant :Exemple
7 :. On a -
£IITF
F 1 etT2 :
2 "- : on utilise lesexemples
- 1 et 2(où
l’on a P c p’),
pour
lesquels
on arespectivement Te
est
impossible (puisque T~ 11 T1% ) ;
et dans l’exem-en utilisant les résultats
précédents.
est
impossible (puisque
T,et dans
l’exemple 1,
on aOn vérifie que les douze
incomparabilités requises
ont été établies.N.B. : Le cas p C - P’ c X2
(i.e.
d =b =
l 0a)
comporte deux casparticu-
liers. On peut d’abord avoir aussi
b = 0 , auquel
cas on P =P’ ;
tous lesG
coefficients prennent alors la valeur +1 sauf . On peut aussi avoir c* =
0 , auquel
cas P est un ordretotal,
on a alors. - - . --
parable
àl1
etT2 , et
inférieur à e .Les résultats sont similaires au cas
précédent :
à part leségalités
entrecoefficients induites par le fait
qu’on
a dans ce casa = b = 0 d , on a
les mêmes
inégalités
que dans le cas traité auparagraphe
3.4(cas a - d 0) .
Nous laissons au lecteur le soin de vérifier cette
assertion,
i.e. laProposition
L’ordre
partiel
entre les douze coefficients définis sur l’ensemble des cou-ples (P,P’)
depréordres
totaux vérifiant P cp,r ~
X2 estreprésenté
par lediagramme
de laFigure
6.T5
Figure
6.N.B. : Si de
plus
on a P =P’r (b - 0) ,
tous les coefficients prennent laP est un ordre total et on obtient :
incomparable
avecT4
et *4.
Comparaison
ordinale de trois coefficientsgénéralisant
le rho deSpearman
Dans ce
paragraphe
on examine l’ordre entre les coefficientsp1 ,
31pa
etpb qui généralisent
le rho deSpearman
dans le cas des ordres totaux.(Pour
leurs définitions et étude individuelle cf.
Giakoumakis, 1985,
Giakoumakis etMonjardet, 1986).
4.1
Expressions
de ces coefficientsIls sont tous les trois basés sur le
codage "rang moyen"
dont onrappelle
briè-vement la définition. On fixe une suite d’éléments de X et on
considère un
préordre
total sur X , P =C1
1C2
...Ct ;
on notePar le
codage "rang moyen"
on faitcorrespondre
à P le vecteur défini de la façon suivante :~ ~1 1
Par
exemple,
si P = ab cdef ,
on auraDonnons maintenant les formules des trois coefficients .
Posons 1
On a :
1 -+ -+1
où
r,r’
sont les vecteurs"rang moyen" correspondants
àP,P’
etla distance euclidienne
entre;
et+,
la distance euclidienne entre r et r’ .
4.2. L’ordre
partiel
entre les trois coefficientsgénéralisant
rho .Il résulte d’abord aisément des formules ci-dessus
qu’on
atoujours
Donc pour p
a
négatif
on aOn dit que deux
préordres
totauxL
sont de même type si t = u, et pour tout i
Lemme. Soient P et P’ deux
préordres
totaux de même type : alors.
Si P et P’ sont de même type, on a T = U , et, par
conséquent
vrai
puisque p1 1
. oNous
conjecturons qu’on
atoujours
b 2013 !p 1
, sans avoir pu le démontrer.L’ordre
partiel
entre les trois coefficients est doncreprésenté
par le dia- gramme suivant de laFigure 7a,
où lepointillé
entrepb
etp1 signifie
que
l’inégalité p1
estconjecturée.
On areprésenté
sur la mêmefigure
b 2013 t
les
diagrammes
obtenuslorsque pa
estpositif (Figure 7b)
ounégatif (Fi-
gure
7c).
5.
Comparaison
despréordonnances
associées à sept coefficientssoit -’P
l’ensemble despréordres
totaux sur X . Unepréordonnance (totale) sur "
est unpréordre
total x défini sur,I 2
.Soit a un coefficient d’accord entre
préordres
totaux. On lui associeune
préordonnance 1f (0)
en posant, pour p,q E3’2 :
:Autrement dit
(p,q)
En(a)
si au sens du coefficient d’accord a , les deuxpréordres
totaux constituant q sontplus
proches que les deuxpréordres
to-taux constituant p . Dans la
suite,
pouralléger
lesnotations,
lapréordon-
nance
u(u)
sera notéesimplement
c .Etant donné un
couple
despréordres
totaux(P.,P.)
et un coefficient.. i j
a on note
01J
la valeur de aqui correspond
à cecouple.
Pour montrer que les deux
préordonnances
associées à deux coefficientso et a’ sont
différentes,
il suffit d’exhiber deuxcouples
depréordres
totaux
(P1,P2)
et(P3’P4)
tels que, parexemple :
Proposition
Les
préordonnances
associées aux sept coefficientsTi. T2 ,
9T3 ,
J’T4 , T5
9Ta ,
5TF
sont toutes différentes.Preuve
Pour cette preuve on utilise en
particulier
descouples "extrêmaux" de préordres
totaux en ce sens que la valeur du coefficient d’accord est ± 1 (cf. Giakoumakis
et
Monjardet, 1986).
~
préordre
total(par exemple,
préordre
total non ordre total(par exemple,
. Pour
P1 =
1P2 =
2 ordretotal,
on a :et pour P3 n 3
Pr
4 ordretotal,
d’où finalement
Pour
. Pour
Pour
. Pour
BIBLIOGRAPHIE
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