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de l'internet dans les pays en voie de développem ent

Jean-M arie B lanchardi

M

is à part quelques pays d'A sie et d'A m érique Latine, la situation des pays en voie de développem ent ne s'est guère am éliorée au cours de ces 40 dernières arm ées ; un ensem ble de pays qui

constitue pourtant 80 % de la population m ondiale et qui sur le plan économ ique représentent toujours m oins de 20 % des échanges

com m erciaux.

L'accessibilité aux m oyens de com m unication est aussi très inégalitaire puisque les « corm ectés » dans les pays en voie de développem ent ne représentent qu'environ 5 % des utilisateurs m ondiaux : m oins de 5 téléphones pour 100 habitants en m oyerm e - m oins de 1 pour 1 000 dans les zones rurales ; la situation est encore plus criante pour l'internet ; 3 accès pour 1 000 habitants !

D ans le contexte actuel de m ondialisation de l'économ ie et de globalisation des échanges, les pays industrialisés entrent, avec quelques soubresauts il est vrai, dans une ère nouvelle qui sera essentiellem ent basée sur l'inform ation et le savoir ; se pose alors la question de savoir com m ent les pays en voie de développem ent, com pte tenu des carences en m oyens de com m unication évoqués, pourront y trouver leur place. D ans une nouvelle économ ie plus im m atérielle, le défi du développem ent se traduit alors, dans 1. D irecteur du développem ent, A lcatel.

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une certaine m esure au m oins, par la capacité des différents acteurs à partager et à organiser la circulation d'une inform ation « globalisée ».

La diffusion à grande échelle dans les pays en voie de développem ent des nouvelles technologies de l'inform ation et de la com m unication, et de l'internet en particulier, apparaissent donc tout naturellem ent dans ce nouveau contexte com m e un défi incontournable qui se doit d'être relevé. En effet, si le « fossé num érique » actuellem ent constaté devait persister, les pays en voie de développem ent se verraient encore plus isolés des circuits économ iques et ainsi m arginalisés à l'excès, leur chance de décollage seraient une fois de plus lourdem ent hypothéquées.

M ais, n'est-il pas quelque peu cynique de penser connexion à l'intem et pour des populations dont le revenu m oyen ne dépasse pas 2$ par jour ? A quoi pourra bien servir l'internet pour ces 3 m illiards d'individus dont les soucis quotidiens prioritaires sont l'eau, la nourriture, la santé, l'école, etc. ?

D e nom breux signes encourageants nous conduisent cependant à poursuivre nos investigations et à rechercher des solutions dans cette direction : qu'il s'agissent de l'engouem ent des jeunes pour l'outil internet, rendu accessible grâce à l'ouverture de nom breux cybercafés qui prolifèrent dans les pays en voie de développem ent, et pas seulem ent dans les grandes villes ; qu'ils s'agissent aussi des nom breux acteurs locaux qui s'engagent dans des expériences pilotes visant à définir de nouveaux services ou créent des sites w eb avec du contenu local ou encore de l'adéquation flagrante qui apparaît entre les m odes de vie de type com m unautaire des populations des pays en voie de développem ent et les possibilités de m ise en réseau offertes par l'intem et.

U n attrait pour l'outil internet touche donc m êm e les populations rurales a priori les plus éloignées de la technologie, tel qu'on a pu le constater lors de la rencontre « B am ako 2 000 : internet, les passerelles du développem ent »2.

D e nom breux acteurs du m onde africain de l'internet, fournisseurs de services et associations locales y sont venus. Les uns pour présenter leurs réalisations et les autres pour exprim er leurs besoins et leurs attentes, rechercher des solutions aussi à leurs préoccupations quotidiennes : un lieu d'observation idéal pour com prendre et identifier les services les m ieux appropriés aux futurs utilisateurs de l'internet - l'internet, qui y est apparu com m e un m oyen de com m unication des plus utiles, sans doute encore plus que le téléphone ! En effet, l'internet apporte un com plém ent de services, tout particulièrem ent appréciable dans des contextes difficiles ; la transm ission d'un docum ent par em ail coûte par exem ple jusqu'à 5 fois

2.12-15 février 2000, B am ako.

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m oins cher que par fax et cet em ail n'est pas perdu en cas de coupure d'électricité.

Lors de cette m êm e rencontre, une anecdote illustre bien la place que pourrait occuper l'internet dans la vie des populations : M m e O uadrow go est responsable d'im e association villageoise de fem m es au B urkina Faso.

Elle voit dans l'internet de nom breuses opportunités pour am éliorer le quotidien dans son village et faciliter un développem ent durable : acquérir de l'inform ation sans être obligé de se déplacer, se form er sur place, échanger des expériences, contribuer au désenclavem ent, freiner l'exode rural, etc.

A la question provocatrice de savoir quelle était, pour son village, la priorité entre un puits d'eau potable et l'accès à l'intem et, elle m 'a répondu :

« Si j'avais véritablem ent le choix, je crois que je choisirais en prem ier internet ; car avec internet, je pourrai contacter d'autres associations qui ont déjà fait l'expérience réussie de construction d'un puits et ainsi m e procurer des plans, bénéficier de conseils pour préparer m on budget... avec internet, je pourrai égalem ent rechercher les O N G qui financent ce type de projet...

internet serait donc très utile pour creuser le puits de m on village ! »3

Face à cet engouem ent avéré des populations des pays en voie de développem ent pour l'accessibilité à l'intem et, la situation actuelle de pénurie de m oyens de com m unication m et en évidence l'am pleur du défi à relever ; tentons d'abord d'identifier, aussi com plètem ent que possible, les raisons profondes qui expliquent cette situation et les différentes barrières qui freinent la diffusion de l'internet.

Les principaux freins à la diffusion de l'intem et

Les lim itations, les plus couram m ent m ises en avant, parce que les plus flagrantes, sont liées à la carence des infrastructures de télécom m unications, que ce soit en term es de disponibilité - dans les PV D, m oins de 5 % de la population en m oyenne a accès au téléphone - ou en term es de qualité de com m im ication, du fait de la vétusté ou de la saturation des réseaux existants.

D es lim itations qui apparaissent à plusieurs niveaux, dans le réseau d'accès d'abord, destiné à relier l'internaute au central téléphonique le plus proche. C om m ent, en effet, accéder à l'intem et lorsque l'on ne dispose pas de ligne téléphonique ? 11 faut ensuite que le réseau national dispose

3. « Internet : un outil pour creuser m on puits ! », propos recueillis à B am ako, le 24/02/00.

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d'artères de transm ission correctem ent dim ensiorm ées pour accéder aux fournisseurs de services le plus souvent très éloignés. A ujourd'hui, 95 % des sites internet se trouvent dans les pays industrialisés et notam m ent en A m érique du N ord.

Les coûts d'accès au réseau téléphonique constituent égalem ent un frein indéniable à la diffusion de l'internet, qu'il s'agisse du prix des aborm em ents m ensuels auprès des fournisseurs de services, ou celui de la com m unication téléphonique, m êm e si celle-ci est souvent facturée au prix d'im e com m unication locale. D e la m êm e m anière, le m ontant des dépenses à consentir pour acquérir le m icro-ordinateur et les logiciels associés sont rarem ent à la portée de l'utilisateur potentiel m oyen. C es freins d'ordre économ ique apparaissent d'autant plus pénalisants que l'on rapproche ces coûts du faible revenu des populations.

U ne fois considérées les lim itations découlant des carences en m atière d'infrastructures de télécom m unications, il y a lieu de prendre en com pte d'autres barrières liées cette fois à l'usage de l'internet ; des freins trop souvent sous-estim és, voire com plètem ent négligés et qui m algré tout constituent de véritables m enaces pour la diffusion de l'internet : le fait, par exem ple, que les services et applications ne soient pas suffisam m ent adaptés aux besoins spécifiques locaux du fait parce que ces services, com m e c'est le cas actuellem ent, sont conçus dans un contexte économ ique et culturel différents et qu'ils sont destinés avant tout à des utilisateurs évoluant dans un envirorm em ent très éloigné des réalités que vivent les populations des pays en voie de développem ent. D es populations qui risquent d'être rebutées par ces nouvelles technologies - au prem ier abord, au m oins - et en tout cas, encore très peu conscientes des avantages que peuvent leur apporter l'internet.

N otons de plus que la m ise en œ uvre de la station term inale pour l'accès à l'internet peut se révéler quelque peu com plexe : du fait, par exem ple, du raccordem ent des périphériques du m icro-ordinateur, de l'installation des logiciels, de la disponibilité de l'électricité à proxim ité, de l'entretien des équipem ents dans un envirorm em ent contraignant, etc., situation bien sûr aggravée pour les personnes qui ne m aîtrisent ni la lecture ni, a fortiori, les bases de la m icro-inform atique. Le m anque de sensibilisation des populations et l'insuffisance d'expertise locale constituent donc une autre barrière m ajeure supplém entaire.

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Internet : pour quel usage ?

S'il est clair que l'accès à l'internet dans les pays en développem ent dépend essentiellem ent de la disponibilité d'infrastructures de télécom m unications, il apparaît tout aussi clairem ent que le décollage de l'internet ne pourra véritablem ent se développer durablem ent, à grande échelle, que dans la m esure où des services et des contenus adaptés aux besoins spécifiques locaux seront effectivem ent proposés aux usagers potentiels.

En effet, l'usage et les applications de l'intem et dans les pays en développem ent ne doivent pas être considérés com m e de pures et sim ples transpositions de ce qui se m et en place aujourd'hui dans les pays industrialisés, où l'internet apparaît essentiellem ent com m e un m oyen d'am éliorer et d'enrichir les possibilités de com m unication déjà existantes.

D ans les pays en développem ent, au contraire, il s'agit de rem édier à une pénurie de m oyens de com m unication, voire à une absence totale, c'est pourquoi l'intem et doit avant tout être vu com m e un outil élém entaire de com m unication utilisé com m e levier du développem ent économ ique et social des régions concernées ; un outil appelé à pallier, en partie tout au m oins, les carences endém iques en infrastructures de transport, de santé, de logistique en perm ettant l'accès aux inform ations les plus vitales.

Supposons que nous nous contentions, com m e c'est encore actuellem ent le cas, de transposer brutalem ent l'usage qui est fait de l'internet dans les pays industrialisés vers les pays en voie de développem ent, nous ne toucherions, dans ces derniers qu'une faible frange de la population correspondant approxim ativem ent aux personnes qui bénéficient d'un niveau de vie com parable à celui des pays industrialisés et qui sont im prégnés du m êm e type de culture et d'éducation.

En effet, l'intérêt de surfer sur la toile m ondiale pour une coopérative de paysans en zone rurale est relativem ent lim ité ! de la m êm e m anière, pour m ontrer l'intérêt de l'internet, des expériences spectaculaires sont par exem ple souvent évoquées autour des applications de télém édecine : un ém inent professeur dans un C H U européen par exem ple, réalise l'exploit, grâce aux nouvelles technologies de com m unication, de diagnostiquer à distance une tum eur cancéreuse chez un patient hospitalisé dans un pays du Sud, qui ne dispose pas de ce type de com pétences sur place - tout sim plem ent peut-être parce que l'étudiant du village a ém igré de sa brousse natale pour faire ses études en Europe où il exerce m aintenant, peut-être dans le C H U en question. D 'ailleurs, au-delà du côté spectaculaire et du

« plaisir technologique » ressenti, il y a lieu de se poser la question de la pertm ence de ce type d'application et de sa possible généralisation afin

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qu'elle profite au plus grand nom bre et contribue significativem ent à relever le défi que les problèm es de santé posent dans ces pays. En effet, en supposant qu'un nom bre suffisant d'hôpitaux aient la possibilité de transm ettre des im ages m édicales en un tem ps suffisam m ent court et avec une qualité acceptable, ce qui nécessite une énorm e capacité de transm ission, com m ent l'hôpital en question saurait-il financer l'achat de l'indispensable scanner pour faire la prise de vue ? et une fois le diagnostic réalisé, com m ent engager le traitem ent approprié et finalem ent procéder à l'intervention chirurgicale ?

Il ne s'agit pas pour autant d'écarter systém atiquem ent ce type d'applications m ais sim plem ent de prendre conscience que le développem ent à grande échelle de l'internet passe par d'autres types de services, par un usage bien adapté aux besoins quotidiens du plus grand nom bre, usage qui reste donc à inventer.

C e qui intéresse en effet notre paysan, plus que de surfer sur la toile m ondiale, c'est de connaître le prix auquel se négocie le riz ou les m angues, d'être inform é de l'arrivée de la pluie ou d'une endém ie dont il faut protéger ces cultures, de quelle m anière le faire et des périodes les plus propices de sem is. C e type de services a d'autant plus de justification que les pays en voie de développem ent connaissent périodiquem ent des situations de pénurie et de spéculation, qu'ils ont à faire face à des conditions clim atiques hostiles et qu'ils souffrent de fortes carences en infrastructures de transport et de com m unication.

D es expériences encourageantes

Sur tous les continents, en A sie, en A m érique Latine et en A frique, de nom breuses expériences sont actuellem ent m enées, ayant pour objectif de réinventer un usage de l'internet adapté aux problém atiques locales. A insi, de plus en plus d'acteurs locaux, créatifs et volontaires, connaissant tout particulièrem ent leur contexte, prennent des initiatives pour la m ise au point de services innovants, d'applications et de contenus spécifiques. C es expériences, basées sur des initiatives locales m éritent d'être encouragées et soutenues tant elles représentent un gage de réussite pour une diffusion durable de l'internet.

A u Sénégal, la m airie de G rand Y off à D akar a m is au point un systèm e d'inform ation populaire urbain SIU P4 qui perm et de renforcer les capacités de planification et de gestion des collectivités locales et d'am éliorer les flux

4. w w w .siup.sn

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d'inform ation entres les élus, les services techniques, les associations de base et les adm inistrés. L'O N G E nda a lancé un program m e d'appui C yberpopS pour l'utilisation et l'appropriation de l'internet par les populations au travers d'applicatifs perm ettant l'accès aux inform ations de proxim ité, la valorisation des ressources économ iques et des savoirs locaux, basés sur le partage d'expériences.

Toujours au Sénégal, à St-Louis, A frique Initiatives^ en partenariat avec des acteurs locaux a développé une plate form e internet, Saint-Louis@ net, offrant des services de proxim ité, jusque et y com pris dans les quartiers les plus pauvres de la ville. C es services ont été définis après une enquête auprès des populations qui visaient non pas à évaluer directem ent les besoins de l'intem et - m ot tout à fait barbare pour la plupart des interview és - m ais à identifier les attentes au quotidien des populations concernées pour ensuite, et ensuite seulem ent, exam iner com m ent l'outil internet perm ettrait d'offrir des services répondant autant que possible à leurs besoins essentiels dans les dom aines de la santé, de l'alim entation, de l'éducation ou au profit de l'activité économ ique locale. Q uelques-uns de ces services, jugés prioritaires com pte tenu de la dem ande des populations, sont actuellem ent en cours de « test com m ercial » sur le terrain.

Le prem ier exem ple se situe dans le dom aine de la prévention sanitaire : un service de pesée régulière des enfants est proposé par abonnem ent aux fam illes; des agents de pesée, des fem m es du quartier form ées pour l'occasion sont rém unérées pour procéder aux relevés de poids 2 fois par sem aine à dom icile, les inform ations de pesée sont chargées par l'internet dans la base de données de l'hôpital. C haque soir, le praticien peut rapidem ent trier les quelques courbes de poids suspectes et en cas de problèm e avéré, alerter par em ail, dans le cybercafé le plus proche, l'agent de pesée correspondant qui ira à dom icile inviter la fam ille concernée à conduire son enfant à l'hôpital pour consulter.

D ans une ville com m e St-Louis où il existe im e seule pédiatre pour plusieurs dizaines de m illiers d'enfants, nous m esurons à quel point ce t5q?e de services internet, appelé « Pésinet » perm et d'am éliorer l'efficacité des ressources sanitaires existantes et la couverture des soins.

D ans la m esure où le service est payant - afin de rendre plus significatif le test, sans pour autant rechercher la rentabilité économ ique sur ce type de service - l'engouem ent des populations pour ce service, l'im pact sur le voisinage en term es de conscientisation par rapport à l'im portance de la

5. w w w .enda.sn/cyberpop

6. w w w .afrique-initiatives.com et w w w .africa21.net

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prévention sanitaire sont autant de facteurs qui appellent à une diffusion plus large du service.

U n autre exem ple, toujours à St-Louis du Sénégal, propose aux pêcheurs des services internet qui visent à am éliorer leur sécurité et la productivité de la filière pêche locale. En effet, les pêcheurs ont à faire face à deux problèm es m ajeurs : les dangers de la navigation côtière - chaque année une trentaine d'entre eux se noient en m er en traversant la « barre » avec leur pirogue - et la com m ercialisation du poisson qui une fois arrivé au port ne trouve pas forcém ent preneur - près du tiers du poisson péché ne peut être com m ercialisé ou correctem ent consom m é, faute de pouvoir être achem iné dans un délai suffisam m ent court étant dorm é les tem pératures élevées.

U n service d'inform ation m étéo quotidienne via l'internet est donc m is à disposition des pêcheurs au cybercafé du port - l'opérateur du cybercafé, sorte d'écrivain public guide les pêcheurs qui, pour la plupart, ne m aîtrisent ni la m icro-inform atique, ni la lecture, ni la langue. Ils peuvent ainsi accéder à une base de données « capacité de transport » qui est renseignée et consultable à distance par les différents acteurs de la filière de la pêche et qui indique les horaires et les taux de rem plissage, l'itinéraire prévu des cam ions, etc. C es services contribuent clairem ent à am éliorer et à garantir à les revenus des pêcheurs et aussi à assurer une m eilleure gestion des ressources alim entaires locales.

A u B angladesh égalem ent, m êm e si l'exem ple des « Phone ladies » porte essentiellem ent sur un usage original du téléphone portable, il est intéressant de constater com m ent un service aussi standard peut être adapté au contexte local caractérisé par la pauvreté, un faible taux de com m unication journalier par individu, le m anque d'électricité, etc. En assurant à la fois rentabilité économ ique et progrès social dans les villages les plus reculés du pays. L'im des opérateurs locaux, G ram een Telecom ^, avec près de 400 000 abonnés m obiles, propose aux villageois volontaires - m ajoritairem ent des fem m es - un prêt pour l'achat d'un kit term inal, à base de téléphone portable, com prenant si nécessaire une batterie rechargeable sur panneaux solaires. C e prêt d'environ 350 Euro est rem boursable sur deux à trois ans, à raison de 5 Euro par sem aine selon le principe du « m icro­

crédit » inventé aussi au B angladesh par G ram een B ank, la très célèbre

« banque des pauvres ». C haque fem m e détentrice d'un term inal va le m ettre à disposition des villageois qui souhaitent téléphoner, au m om ent où il souhaite passer leur com m unication ou pour répondre à un appel reçu ; avec des tarifs de 0,1 à 0,5 Euro par m inute selon les destinations, un dizaine de com m im ications par jour, réparties entre les habitants du village, une 7. w w w .gram eenphone.com /telecom

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«phone lady» peut ainsi dégager un revenu supplém entaire, après paiem ent des charges, de 1 à 2 Euro par jour ; ce qui est significatif dans un contexte où plus de la m oitié de la population vit avec m oins de 1 Euro par jour. Il ne s'agit pas d'une expérience ponctuelle m ais d'un projet qui vise à un déploiem ent national d'ores et déjà bien engagé : 5 000 « phone ladies » aujourd'hui, 50 000 villages dans les cinq ans à venir ! C et exem ple est tout particulièrem ent intéressant car il m ontre com m ent, en partant d'un besoin individuel m arginal - un villageois n'utilisera peut-être au départ que le téléphone deux à trois fois par sem aine - il est possible d'exercer un effet de levier et de perm ettre la m ise en place de m oyens de com m unication en zones rurales à l'échelle d'un pays parm i les plus pauvres de la planète.

C ette initiative apparaît d'autant plus com m e une réussite exem plaire, qu'elle correspond à une réalité économ ique significative avec im chiffre d'affaires arm uel à term e pour G ram een Telecom de Tordre de 10 m illions d'E uro et une rentabilité économ ique à tous les m aillons de la chaîne.

C hiffres sont sans doute très conservateurs, puisque l'introduction de ces nouveaux m oyens de com m unication va créer des conditions favorables au développem ent économ ique local et susciter une utilisation croissante du téléphone.

La société M anobi^ développe de son côté un exem ple très original exploitant les possibilités du téléphone portable et des services SM S et W A P : transm ission de m essages courts et accès m obile à l'internet. Elle m et en place au Sénégal une plate-form e de services internet et M obile destinée aux acteurs des filières des produits frais (fruits et légum es, pêche). Pour ces acteurs qui sont autant des petits producteurs, des pêcheurs artisans, des exportateurs, des foum isserrrs ou des im portatem s, M anobi m obilise le m eilleur des technologies internet et M obiles accessibles dans le pays pour décliner des services à valeur ajoutée conceptualisée en partenariat avec ses clients. C ette approche nouvelle lui perm et de définir pour chacun des services proposés des m odèles économ iques adaptés et suffisam m ent robustes pour entraîner les opérateurs téléphoniques et Tinternet dans ce partenariat. M anobi a ainsi réussi à intéresser à son projet la Sonatel, principal opérateur téléphonique au Sénégal, dans le réseau duquel elle a déployé sa passerelle W AP-SM S et ses sites internet et M obiles. Sur cette base, la société a déployé ses prem iers services qui fournissent aux différents utilisateurs des inform ations vivantes et fiables autant que des outils d'assistance à l'exercice de leur m étier com m e l'aide à la com m ercialisation, à l'approvisionnem ent ou aux com m unications.

8. w w w .m anobi.net

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Par exem ple, dans la filière des fruits et légum es, M anobi a m is en place avec le m inistère de l'agriculture un réseau d'enquêteurs qui relèvent les prix des produits depuis im term inal m obile com m uniquant et alim entent ainsi directem ent ia base d'inform ation. L 'inform ation recueillie est autom atiquem ent organisée pour répondre précisém ent aux besoins spécifiques des acteurs dans la filière. A insi, des petits producteurs depuis leur cham p et sur leur term inal m obile W A P calculent directem ent la valeur de leur chargem ent, ils utilisent cette inform ation pour négocier à la sortie de la ferm e la vente de ces chargem ents avec des interm édiaires- transporteurs ou com m erçants. C es derniers, connaissant l'offre des producteurs et les besoins des m archés, peuvent ainsi s'orienter selon les arrivages et les prix pratiqués. Les exportateurs, de leur côté, peuvent com parer les prix des produits à l'export avec les prix nationaux pour m ieux organiser leurs circuits de com m ercialisation.

D ans le secteur de la pêche, M anobi fournit des services équivalents dont une partie sont très intelligem m ent alim entés par les organisations professionnelles qui exploitent les outils de M anobi pour renforcer les actions de soutien direct à leurs m em bres : collecte et restitution des produits issus de la pêche et des arrivages, com m ercialisation du poisson entre pêcheurs, m areyeurs et restaurateurs, aide à la sécurité en m er, etc.

M anobi et la Sonatel préparent sur ces bases un pack spécifique au secteur rural et agro-industriel donnant accès à chaque utilisateur aux services M anobi via le réseau de l'opérateur dont le coût pour le petit producteur pourrait être inférieur à 2 FF par jour. En s'adressant à ce secteur qui concerne 60 à 70 % de la population au Sénégal, M anobi et la Sonatel veulent s'ouvrir le véritable m arché de m asse des N TIC dans un pays principalem ent rural.

L 'approche développée par la société M anobi est donc très nouvelle car elle dém ontre qu'il est possible dans les pays en voie de développem ent d'associer l'ensem ble des acteurs, un fournisseur de services et un opérateur prêts à sortir des sentiers battus des N TIC pour présenter une offre de services à valeur ajoutée internet débouchant sur des m odèles économ iques viables.

D e nom breux enseignem ents très encourageants sont à tirer de ces différentes expériences et en particulier des résultats convergents que Ton peut résum er com m e suit :

- il est possible de développer des services spécifiques de proxim ité qui répondent aux besoins élém entaires des acteurs économ iques et sociaux locaux et des populations ;

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- les acteurs locaux sont disposés à engager des dépenses pou r bénéficier de ces services dès lors qu'ils leur apparaissent véritablem ent utiles ;

- ce qui im plique que ces services soient essentiellem ent basés sur du contenu d'inform ation à forte valeur ajoutée locale ;

- il est donc im pératif que ces services soient définis localem ent, en lien étroit avec les futurs utilisateurs et que l'offre de services soit conçue en tenant com pte des faibles revenus des populations afin de rester dans des lim ites de solvabilité ;

-les technologies de com m unication largem ent utilisées dans les pays industrialisés peuvent égalem ent bénéficier aux pays en voie de développem ent à condition qu'elles y soient utilisées d'im e m anière originale, fonction du contexte et de l'environnem ent local ;

-la plupart des barrières qui freinent une plus large diffusion de l'internet peuvent être levées par le biais du recours aux accès com m unautaires et collectifs, type cybercafé ou cybercentre par opposition à des accès individuels résidentiels ; de nom breux avantages découlent en effet de cette approche : d'xm e part, les coûts d'usage et l'am ortissem ent des investissem ents se trouvent répartis sur un grand nom bre d'utilisateurs qui peuvent consom m er à la dem ande, en fonction de leurs disponibilités financières, sans engagem ent dans la durée au prix d'aborm em ents très contraignants et d'autre part, les accès collectifs offrent aux persorm es non fam iliarisées avec l'usage de l'internet, l'assistance du personnel de gestion du cybercentre qui joue alors le rôle d'écrivain public.

D ans ces conditions, il est clair que l'intem et se positionne com m e im outil de com m im ication capable de m ettre en relation des acteurs locaux, souffrant actuellem ent d'un grand isolem ent : com m erçants, artisans, paysans, m édecins, instituteurs, particuliers et adm inistrés avec les centres vitaux de la région (hôpitaux, dispensaires, banques, coopératives agricoles, grossistes et distributeurs, écoles, m étéo, adm inistrations). L 'internet représente donc un outil potentiel au service du développem ent local, pertinent à la fois dans les dom aines économ iques, sociaux, politiques et culturels.

M ais au-delà des expérim entations ponctuelles que nous venons d'évoquer se pose une véritable problém atique de généralisation de ces expériences dans un cadre suffisam m ent large pour qu'il ait un im pact significatif et durable sur le développem ent des régions concernées afin de les conduire sur le chem in d'im véritable décollage économ ique. Ceci nécessite par ailleurs que des efforts sim ultanés soient entrepris pour la m ise en œ uvre des autres types d'infrastructures connexes indispensables au développem ent local : routes, eau, électricité, - ce qu'on appelle le

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développem ent intégré - de m êm e la diffusion de m oyens de com m tm ications appropriés devra être accom pagnée de m esure de précaution telles que l'organisation d'échanges d'expériences, des présentations « pédagogiques » de l'usage et des apports de l'internet sur les lieux de vie des populations ; il est tout aussi indispensable, au plan national, que les pouvoirs publics veillent à créer des conditions favorables à l'introduction des N TIC en term es de cadres réglem entaires et notam m ent d'incitation des investisseurs.

Existe-t-il un nouveau modèle de développement basé sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication ?

En quoi les outils de com m unication que sont l'internet ou le téléphone, la radio et la télévision peuvent ils bien contribuer au développem ent local des com m unautés et, par effet « boule de neige », créer les conditions d'un développem ent durable à l'échelle de chacun de ces pays et des régions qui les entourent ? Telle est la véritable question.

La figure suivante propose l'ébauche d'un tel m odèle de développem ent qui tente d'apporter des réponses à la question-clé posée ; expliquant com m ent, à la fois, acteurs locaux et populations résidentes peuvent progressivem ent réaliser un véritable bond en avant, non seulem ent sur le plan économ ique m ais égalem ent et dans la dynam ique de ce dernier, sur les plans politique et social, selon deux cercles vertueux en synergie.

Remarque préalable

C e m odèle de développem ent est à considérer com m e une généralisation des exem ples concrets et pertinents qui ont été présentés dans les paragraphes précédents. Il ne prétend pas résoudre à lui seul toute la problém atique du développem ent local durable, m ais il vise à présenter de m anière objective ce que pourrait être la contribution des N TIC.

Il est essentiellem ent basé sur l'offre des services de proxim ité à forte valeur ajoutée locale par opposition à l'usage de base de l'internet tel qu'il est pratiqué dans les pays industrialisés. A insi, lorsque Ton parle de com m erce électronique, il s'agit de com m erce de proxim ité à l'im age des activités des producteurs et pêcheurs clients des services M anobi ; si Ton parle de télém édecine, c'est pour m ettre en avant les bénéfices apportés par le service Pésinet proposé par l'hôpital de St-Louis du Sénégal aux populations des quartiers les plus pauvres.

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Les deux cercles vertueux m is en avant, qui suscitent des dynam iques locales de développem ent économ ique, social et politique basées sur les N TIC, induisent par ailleurs des effets bénéfiques plus globaux aussi divers que la m utualisation des investissem ents, la m ise en place de partenariats public/privé pour le financem ent et la gestion de ces investissem ents, la prise de conscience des enjeux de développem ent par les populations et la société civile, créant ainsi les conditions de réussite pour un développem ent local durable.

Besoin en Services Télécom

Développement Soci,

et Politique

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Infrastructure 1

^plus accessible

Développement Economique Local

jfisrp'irB r

yàM arch'

Financement Public

Gains de Financement et d’

Privé

Besoins d’information

Manque d’infrastructure, lllétrisme, ...

Pauvreté

Figure 1. Modèle de développement basé sur l'outil de communication internet

Q u'est-il proposé à travers ce m odèle ?

1. En prem ier lieu, le rappel d'un constat : le m anque d'infrastructures et Tillétrism e sont parm i les toutes prem ières causes de la pauvreté ; l'accès à l'inform ation pour se soigner, se nourrir, com m uniquer avec ses pairs et les diverses organisations de conseil apparaît alors com m e un véritable ballon

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d'oxygène pour les populations isolées ; lorsque vous observez ces populations et leur m ode de vie au quotidien vous pouvez réaliser com bien justem ent le m anque d'inform ation relatives à la santé, à l'approvisiorm em ent alim entaire, au développem ent de l'activité économ ique sont de réels problèm es. Pour elles, la seule solution est alors de se déplacer physiquem ent, induisant ainsi des pertes de tem ps et des dépenses excessives, autant d'entraves quotidierm es au développem ent local.

2. A l'heure actuelle, parm i tous les m oyens de com m unication envisageables, ce sont les nouvelles technologies de com m unication qui apparaissent com m e l'investissem ent le plus accessible, avec le m eilleur retour sur investissem ent. C ertes, l'internet ne rem placera bien sûr jam ais les routes qui font tant défaut, m ais cet outil pourra atténuer l'effet néfaste des carences en infrastructures lourdes de transport, et aussi de santé, d'éducation et de logistique, qui, pour être définitivem ent com pensées, nécessitent des investissem ents considérables à échelorm er sur plusieurs dizaines d'arm ées, repoussant d'autant les chances de décollage.

3. Sur le plan économ ique, les nouvelles technologies de com m unication contribueront à créer des circuits locaux de com m ercialisation plus transparents, lim itant ainsi les spéculations et les risques de pénurie artificielle, am éliorant la répartition des m arges entre les différents m aillons de la chaîne de la valeur de chaque filière, du producteur au consom m ateur.

Le tem ps et l'argent ainsi économ isés pourront être réinvestis dans de nouvelles activités productives, contribuant ainsi à dynam iser l'économ ie locale, conduisant à la création de nouveaux em plois, qui eux-m êm es justifieront d'avantage de m oyens de com m unication et ainsi de suite, c'est le prem ier cercle vertueux.

4. Le second cercle vertueux est d'ordre social et politique. L 'internet pourra être utilisé com m e im outil de soutien à la m ise en œ uvre de program m es de santé dans lesquels les cam pagnes d'inform ation sont si im portantes - le problèm e de la santé dans les pays en développem ent ne se résum e pas aux prix élevés des m édicam ents : le traitem ent de la lèpre, par exem ple, est aujourd'hui gratuit et pourtant il y a encore plusieurs m illions de lépreux de part le m onde. D ans les dom aines de l'éducation, du fonctiorm em ent de la société, l'outil internet rendra possible une m eilleure com m unication locale entre pouvoirs publics et adm inistrés, entre pouvoir central et autorités locales, facilitera un fonctionnem ent plus transparent des institutions, rejoignant ainsi des objectifs de bonne gouvernance. C es progrès contribueront très certainem ent à lim iter l'exode rural et par ailleurs, plus globalem ent de nouvelles persorm es-ressources se rendront ainsi opérationnelles pour participer au cercle vertueux économ ique du fait des nouvelles possibilités de form ation à distance.

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R este le problèm e de financem ent des investissem ents correspondant à la m ise en place sur le terrain des m oyens de com m unication nécessaires ; il y a alors lieu de distinguer les deux cercles vertueux en fonction de leur finalité : le prem ier cercle vertueux sera alim enté par des investissem ents privés puisqu'il s'agira de développer des services utiles à l'activité économ ique en poursuivant des objectifs de rentabilité.

Le second cercle vertueux sera lui alim enté par des investissem ents publics qui viseront à soutenir, par la m ise en place de m oyens de com m unication nouveaux, l'am élioration des services de santé et d'éducation, des services qui n'ont pas vocation à dégager une rentabilité économ ique directe.

D e notre point de vue, la clé de la réussite de la diffusion des nouvelles technologies de com m unication à grande échelle réside dans la synergie et la com plém entarité qui saura être trouvée entre ces deux types d'investissem ents, tels que par exem ple, le financem ent conjoint par des acteurs publics et privés d'tm e infrastructure de com m unication unique ; cette approche basée sur une m utualisation des investissem ents, des objectifs de développem ent, des risques inhérents et des bénéfices potentiels à retirer par toutes les parties prenantes, constitue très certainem ent un atout déterm inant pour la réussite d'un m odèle de développem ent basé sur les nouvelles technologies de com m unication.

Enfin, lors de la prom otion et la m ise en œ uvre de ce m odèle, il y lieu d'attirer l'attention sur les risques inhérents liés à tout m odèle de développem ent basé sur le progrès technique - des risques de rejet par les utilisateurs potentiels ou par les autres acteurs de développem ent du secteur, une rem ise en cause des valeurs culturelles traditionnelles. « Q ue deviendra alors la fam euse A frique des villages, chaleureuse, dansant et chantant au clair de lune, écoutant la nuit les contes de grand-m ère autour d'un feu de bois... » s'interroge le sociologue burkinabè A ndré N yam ba, qui pourtant, est un fervent partisan de l'introduction la plus large possible du téléphone dans son pays.

D u m odèle de développ em ent à la m ise en place des m oyens de com m unication

C om m ent, partant de la situation actuelle de grande pénurie est-il envisageable de doter un pays - ou du m oins, certaines régions dans un prem ier tem ps - de m oyens de com m unication à la hauteur des am bitions affichées par le m odèle de développem ent proposé ?

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C e qui apparaissait encore im possible, il y a m oins de trois ans, à savoir le décollage rapide des réseaux de com m unication dans les pays en développem ent qui stagnaient encore à niveau de densité téléphonique de quelques points pour cent habitants, devient aujourd'hui réalité. Il suffit pour s'en convaincre d'observer l'explosion des réseaux de téléphones m obiles qui dépassent m aintenant, dans beaucoup de ces pays, le nom bre de téléphones fixes, au B énin par exem ple, tm petit pays africain de 6 m illions d'habitants, le parc de téléphone m obile est passé, en m oins de 18 m ois, de m oins de 5 000 à plus de 100 000 ! Q ue dire des pays ém ergents com m e la C hine ou le B résil !

C ette m ontée en puissance du téléphone m obile préfigure le décollage de l'internet, sous certaines conditions fondam entales déjà évoquées. Il est par ailleurs à noter que les services internet apportent une valeur ajoutée significative par rapport au téléphone standard, générant ainsi de nouvelles sources de revenus qui rendront plus attractifs les plans d'affaires et inciteront les bailleurs de fond à s'engager plus avant dans des projets de plus grande envergure.

C es services seront principalem ent accessibles à partir de centres com m unautaires qui peuvent très bien apparaître com m e l'extension des télécentres existants dans la plupart des pays, et qui ne fournissent aujourd'hui que du service téléphonique. C es cybercafés continueront à être gérés par des m icro-opérateurs privés qui trouveront là un com plém ent de revenu significatif par rapport à rm e situation économ ique déjà fort satisfaisante : au Sénégal par exem ple, selon le syndicat des gérants de télécentres, les 10 000 télécentres opératiorm els dans le pays génèrent un chiffre d'affaire annuel d'environ 50 m illions d'E uro, soit un revenu annuel m oyen par télécentre de 5 000 Euro, une activité qui contribue par ailleurs à la création de nom breux em plois - près de 15 000 em plois notam m ent pour les jeunes.

Il ne s'agit pas non plus de construire une nouvelle infrastructure de com m unication en partant de zéro, m ais plutôt d'étendre progressivem ent les capacités de com m tm ication existantes afin de faire face à la m ontée des trafics, en utilisant par exem ple les technologies de transm ission à fibre optique qui présentent un rapport qualité prix déterm inant ; il est aussi possible de faire appel à des technologies de type A D SL perm ettant d'augm enter la capacité des câbles existants ; pour les zones qui ne sont pas aujourd'hui couvertes par le réseau téléphonique, il existe des solutions d'accès adaptées autant sur le plan de l'usage que des coûts d'investissem ent : de notre point de vue, ces solutions à sont à chercher parm i des technologies radio ou satellite standard plutôt que d'am bitiorm er la m ise au point de technologies spécifiques - idéales sur le papier - qui

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risquent de ne jam ais voir le jour du fait des coûts de recherche et de fabrication induits trop élevés, eu au égard au m arché potentiel à servir à court term e. D e ce point de vue, la technologie G SM largem ent éprouvée se présente à l'heure actuelle com m e la solution la plus économ ique - infrastructure et term inaux - du fait des économ ies d'échelle résultant de la très large diffusion de cette technologie ; de plus étendue à la transm ission de données avec la technologie G PRS, elle perm et de raccorder dans la m êm e zone des cybercafés avec im débit raisorm able ; de m êm e, les technologies radio à large bande basées sur les protocoles IP seront très attractives pour assurer le désenclavem ent « num érique » des entreprises ou le raccordem ent des cybercafés les plus fréquentés.

Conclusion

C om m e en tém oignent les résultats des différentes expérim entations présentées, la diffusion à grande échelle des nouvelles technologies de com m im ication dans les pays en voie de développem ent n'est pas un leurre.

Toutefois, pour pleinem ent réussir, elle nécessite m algré tout que plusieurs précautions soient effectivem ent prises et notam m ent qu'une approche spécifique soit suivie en veillant à ne pas succom ber à la tentation bien corm ue de transposer hâtivem ent les solutions m ises au point dans les pays industrialisés.

Le facteur-clé de réussite d'une telle approche réside essentiellem ent dans la place prim ordiale qui sera accordée au souci d'inventer cm usage approprié et pertinent dans le contexte.

- rm e offre de services pertinente dans le contexte donnera, par définition, satisfaction aux utilisateurs qui, grâce à ce nouvel outil, verront leur niveau de développem ent et leurs conditions de vie évoluer positivem ent ; leurs revenus croissant, ils auront accès à de nouvelles ressources leur perm ettant de faire progresser encore davantage leurs activités et leur bien-être ;

-une offre de service pertinente perm ettra d'établir un plan d'affaires attractif pour les bailleurs de fond publics et privés - chacun poursuivant des objectifs différents m ais com plém entaires du point de vue des bénéficiaires de ces services ; ainsi, c'est bien un usage avéré rentable à différents titres, qui justifiera l'engagem ent d'investissem ents dans des projets de services et d'infrastructures de télécom m unications.

L'usage apparaît donc à la fois com m e la finalité et le levier dans tout projet de diffusion des nouvelles technologies de com m unication et notam m ent quand il s'agit de services internet.

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