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du M aroc vers l'économ ie de l'inform ation et du savoir

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du M aroc vers l'économ ie de l'inform ation et du savoir

N ajat R ochdii

Introduction : un constat, une ambition

La num érisation de l'inform ation, l'inform atisation des m odes de production et d'échange, la croissance de la part im m atérielle de la richesse produite et le développem ent des réseaux com m e l'intem et ont de fortes répercussions sur l'économ ie, m ais aussi sur la société.

L'enjeu économ ique est évident. L'industrie du m ultim édia, où se retrouvent inform atique, télécom m unications et audiovisuel, constitue désorm ais l'un des m oteurs de la croissance et un gisem ent d'em plois prom etteur.

L'inform ation devient donc une ressource stratégique, une des conditions de la com pétitivité et de la transform ation de notre société et de notre gouvernance vers plus de transparence et de dém ocratie. En effet, les nouveaux rapports à l'espace et au tem ps qu'induisent les réseaux d'inform ation perm ettent des espoirs dém ocratiques m ultiples, qu'il s'agisse de l'accès au savoir et à la culture, de l'am énagem ent du territoire ou de la participation des citoyens à la vie locale.

1. Expert, Program m e des N ations U nies pour le développem ent Beyrouth.

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C'est pourquoi, un des axes prioritaires de la politique gouvernem entale depuis 1998 est d'instaurer un program m e qui perm ettra d'insérer le Royaum e du M aroc dans la société de l'inform ation et du savoir.

Ceci correspond aux orientations fixées par les plus hautes autorités de l'Etat com m e le m ontre l'extrait de la Lettre Royale adressée par Sa M ajesté le Roi M oham m ed VI aux participants du Sym posium national e-M aroc, en avril 2001 : «...

aboutir à un programme cohérent et ambitieux qui mobilise l'ensemble des forces vives de la nation pour accompagner et dynamiser cette révolution numérique au cœur de laquelle se trouve l'Homme, celui d'aujourd'hui et celui de demain, l'Homme que nous devons former et préparer à affronter les défis de la Société de l'Information et du Savoir

... ».

Les défis de l'économ ie m arocaine

Le M aroc jouit d'un certain nom bre d'atouts que l'on peut énum érer brièvem ent : une position géostratégique exceptioim elle doublée de la proxim ité des m archés européens; des secteurs d'activité traditiorm els à valoriser (exploitation énergétique et m inière, agriculture, pêche, agroalim entaire, textile) ; des secteurs m oteurs pour la croissance économ ique (tourism e, électronique, industrie pharm aceutique). A cela s'ajoute une population jeune et une m ain d'œ uvre de qualité.

M ais le pays souffre néanm oins de déficits de développem ent économ ique dans beaucoup de secteurs. En particulier, les rythm es de croissance de la production et de l'em ploi sont insuffisants, l'épargne et l'investissem ent restent faibles, la dette publique représente un poids im portant, fragilisant les équilibres financiers ; enfin, les indicateurs sociaux restent à des niveaux faibles.

C'est dans ce contexte que le gouvernem ent a m is en place une stratégie globale de développem ent qui s'articule autour de deux objectifs :

-le passage d'une

économie

relativem ent stagnante à une économie caractérisée par une croissance forte, durable et créatrice d'em plois ;

- le passage d'une

société

socialem ent et spatialem ent inégalitaire à une société solidaire basée sur une réduction des disparités sociales et géographiques.

Des résultats significatifs ont été enregistrés sur la période 1994-2000.

A insi, la population rurale m arocaine ayant accès à l'eau potable est passée de 14 % à 43 % , le pourcentage des m énages ruraux disposant de l'électricité est passée de 18 % à 47 % . Ces am éliorations sont dues à l'accélération des deux program m es vitaux qui ont été m is en place pour le développem ent du

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m onde rural. M ais les défis sont de taille, le taux d'accroissem ent de la population est de 1,7 % , l'analphabétism e reste im portant, avec des taux de 48,3 % en m ilieu urbain et de 66,9 % en m ilieu rural, selon l'enquête nationale sur le niveau de vie des m énages de 1998-99. Par ailleurs, le taux de chôm age est passé à 13,7 % en m ilieu rural et 21,5 % en m ilieu urbain au quatrièm e trim estre 2000. D 'un autre côté, durant la décennie 90, et m algré six arm ées de sécheresse, quatre années^ ont connu une croissance forte du PIB et en 2001, les prévisions tablent sur une croissance de 7 %.

En ce qui concerne les investissem ents, l'année 2000 a été à tous points de vue exceptiorm elle sur le plan des investissem ents étrangers : 12,3 m illiards de DH3. D 'autant plus qu'elle ne com portait aucune opération rem arquable.

A u cours des 39 derniers m ois, le pays a reçu un volum e sans précédant d'investissem ents étrangers, de l'ordre de 62 m illiards de D H (5,4 m illiards en 1998 ; 18,5 en 1999 ; 12,3 en 2000 et 25,6 durant les trois prem iers m ois de 2001), lesquels, m êm e si l'on exclut les opérations exceptionnelles com m e l'octroi de la deuxièm e licence de téléphonie m obile et l'ouverture du capital de l'opérateur téléphonique national (lAM ), représentent une m oyerm e arm uelle supérieure à 8 m illiards de DH. Sur les 62 m illiards de D H , 65 % représentent des investissem ents directs, 33 % des prêts et avances en com pte courant d'associés et 2 % des investissem ents de portefeuille.

A u cours des derniers m ois, les groupes étrangers ayant choisi d'investir ou d'étendre leurs investissem ents au M aroc sont légion : dans les télécom m unications (M édi Telecom , V ivendi U niversal), les m atériaux de construction (Sim por, Lafarge-M aroc, H olcim -Holderbank), l'industrie (Siem ens-N ixdorf, W olkswagen, St-M icroelectronics, Y azaki), la pharm acie (Laboratoire Pfizer), la distribution et l'alim entation (A uchan, Supersol, K raft Food International), les produits d'hygiène (Procter and G amble) et surtout dans le tourism e (Accor, Fram , O beroi, M ovem pick, Club M ed, Sol M elia, N eckerm an, Britannic H otels, V irgin H otels, G roupe LIW A, PRI...) sans parler de la m ultiplication des franchises dans de nom breux secteurs d'activités.

D ans le cadre de sa politique étrangère, le M aroc, dont le rôle dans le développem ent de l'O rganisation m ondiale du com m erce est bien connu, a toujours encouragé une m eilleure intégration économ ique Sud-Sud. La déclaration du M aroc, de la Tunisie, de l'Egypte et de la Jordanie, le 8 m ai 2001 à A gadir, annonçant la création d'une zone de libre-échange illustre bien les am bitions dans le dom aine. Les A utorités m arocaines sont

2. Il s'agit des années 1991 avec une croissance de 6,9 % , 1994 avec 10,4 % , 1996 avec 12,2 % et 1998 avec 6,8 % .

3. D irham m arocain, un D H vaut 0,098 € au taux de change de novem bre 2001.

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convaincues que ce type d'intégration sous-régionale - ouverte à d'autres partenaires - est la m eilleure m éthode pour préparer le partenariat avec l'Europe et aboutir à l'établissem ent d'une zone de libre-échange euro­

m éditerranéenne d'ici 2010, dans le cadre défini par la Conférence de Barcelone de 1995.

La coopération avec l'U nion européenne pour le développem ent de la société de l'inform ation m éditerranéenne s'inscrit dans ce cadre et le M aroc participe activem ent au program m e Eum edis qui perm ettra à court term e de m ettre en place les jalons des prem iers réseaux de santé, éducation, tourism e et culture et d'industrie et qui perm ettra aux partenaires de m ieux se connaître et m ieux collaborer ensemble.

La synergie qui résultera de ces actions devrait perm ettre d'inscrire le développem ent régional dans une dynam ique à long term e et durable.

Le program m e e-M aroc

Les changem ents que tous nos pays connaissent aujourd'hui sont certainement les plus im portants depuis la révolution industrielle, ils sont profonds et m ondiaux. Ils n'affectent pas seulem ent les technologies, m ais concernent de nom breux aspects de la société. Parvenir à gérer cette transform ation représente l'un des défis économ iques et sociaux les plus sérieux auxquels tous les pays doivent faire face.

D ans ce cadre, le gouvernem ent du M aroc a élaboré un plan stratégique de développem ent des technologies de l'inform ation et de libéralisation des télécom m unications afin d'accélérer la transition du M aroc vers une société de l'inform ation, et de perm ettre à tous les citoyens m arocains de bénéficier du potentiel de cette nouvelle société. Ce plan s'est articulé autour de plusieurs dom aines prioritaires, notam m ent l'éducation, les télécom m unications, le secteur privé, l'adm inistration et la dynam ique régionale. Il constitue un élém ent charnière de la stratégie du gouvernem ent qui vise l'intégration du pays dans la nouvelle économ ie globale. En particulier, ses prom oteurs en attendent une accélération de la m odernisation de l'économ ie, qui se traduira par des retom bées positives sur l'em ploi, la croissance, la productivité et le développem ent social.

Pour y parvenir, un préalable et cinq lignes d'actions structurantes ont été prévus pour être réalisés grâce à des partenariats entre les départem ents m inistériels, les entreprises, les collectivités locales et les citoyens. Cela concerne la libéralisation des télécomm xm ications et notam m ent la m ise en place d'un cadre juridique et réglem entaire pour les infrastructures, l'éducation, la form ation et la recherche, l'adm inistration en ligne aux

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niveaux de l'Etat et des collectivités locales, la m odernisation des entreprises et la lutte contre le fossé num érique.

Un préalable ; la libéralisation des télécommunications, la mise en place du cadre juridique et réglementaire et les infrastructures

Trois ensem bles de m esures sont program m és dans ce cadre :

- la libéralisation des services vocaux fixes, de Tinternet, du secteur de l'audiovisuel et l'élaboration d'une loi sur l'audiovisuel, le renforcem ent des m oyens de l'A gence de régulation des télécom m unications et la révision du cadre réglem entaire existant, notam m ent pour couvrir les infrastructures alternatives ;

- l'évolution du cadre réglem entaire et législatif pour m ettre en œ uvre le nouveau concept du service universel, adopter les prem iers fondem ents du cadre réglem entaire du com m erce électronique, préparer la norm alisation des dorm ées et assouplir la réglem entation concernant l'agrém ent des équipem ents de télécom m unications ;

- le développem ent des infrastructures et des services de télécom m unications par l'extension des réseaux fixes et m obiles de télécom m unications, le développem ent d'infrastructures à haut débit ainsi que la m ise en œ uvre de politiques favorables à la participation des opérateurs aux systèm es globaux de câbles et de satellites et celle d'un program m e d'accom pagnem ent au déploiem ent des infrastructures des opérateurs.

Ligne d'action 1 : éducation, formation, recherche et culture :

Il s'agit pour le pays de gagner « la bataille de l'intelligence », Tun des chantiers prioritaires du gouvernem ent. Les priorités de la stratégie nationale, com m e Tinternet à l'école ou les m esures pour l'innovation vont dans ce sens.

D ans ce cadre, les m esures concernent :

- les aspects horizontaux avec la création d'un observatoire national sur les m étiers perm ettant de définir les besoins en com pétences nouvelles, l'accélération et renforcem ent du réseau académ ique M arwan, le développem ent de la form ation à distance et celui de la coopération avec les réseaux européens et les program m es européens d'enseignem ent ;

- l'enseignem ent prim aire, avec l'accélération du program m e d'équipem ent et de connexion des établissem ents scolaires (plan « une classe - un centre m ultim édia - internet ») et du program m e de form ation des form ateurs et des ressources hum aines d'accom pagnem ent ; enfin le plan de

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travail prévoit aussi de développer les outils pédagogiques et les ressources virtuelles pour le systèm e éducatif prim aire et secondaire ;

-l'enseignem ent supérieur qui fera l'objet d'un effort en m atière d'équipem ent et de connexion des établissem ents, qui bénéficiera du développem ent du téléenseignem ent, des supports m ultim édia et de l'augm entation quantitative et qualitative des diplôm és dans les disciplines liées aux technologies de l'inform ation ;

- la form ation professionnelle n'a pas été oubliée puisqu'il est prévu d'intégrer les technologies de l'inform ation dans le renforcem ent institutionnel de la form ation continue, de m ettre en place des nouveaux m écanism es de financem ent de la form ation professionnelle favorisant la form ation aux TIC, d'adapter et de diversifier l'offre de form ation continue, de faciliter la reconversion des étudiants et des cadres souhaitant se réorienter vers les m étiers liés aux TIC et de procéder à la sensibilisation et à la m obilisation des acteurs du dom aine ;

- enfin, pour la recherche, les objectifs concernent le développem ent des infrastructures et l'équipem ent du secteur, le renforcem ent des liens entre la recherche et le m onde de l'entreprise et une politique m arocaine de soutien à l'innovation.

Ligne d'action 2 : administration et collectivités locales

La m odernisation des services publics au M aroc passe par la réalisation du program m e de « l'adm inistration en ligne » qui s'inscrit dans xme dém arche de réam énagem ent du territoire, de régionalisation et de déconcentration. L'objectif reste avant tout de garantir partout un service public de proxim ité efficace et de qualité. Les activités de m ise en réseau de l'adm inistration publique im pliqueront la dém atérialisation des procédures, les services d'inform ation aux usagers et un soutien accru du projet de développem ent des technologies de l'inform ation par la Poste (Barid Al- M aghrib). A u niveau local, il est prévu de développer les portails des villes avec offre de service en ligne de proxim ité et de s'orienter vers les services aux citoyens et entreprises.

Ligne d'action 3 : économie et entreprises

11 s'agit d'im pulser la diffusion et l'intégration des TIC auprès de l'ensem ble des entreprises et du tissu économ ique et plus particulièrem ent les PM E, prom ouvoir et encourager les entreprises innovantes œ uvrant dans le secteur. Ceci com porte :

- le développem ent du secteur des TIC en attirant et en m aintenant des compétences technologiques, en soutenant la création d'entreprises et le

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développem ent de PM E technologiques, en finançant les entreprises innovantes (fonds de garantie, capital risque), en développant des incubateurs et des pépinières d'entreprises au sein des écoles d'ingénieurs et des parcs technologiques dans tous le pays pour accueillir les jeunes pousses (start-up) et les entreprises du secteur. Des m esures sectorielles en faveur du secteur des TIC sont égalem ent prévues com m e le soutien aux projets innovants, la prom otion des synergies entre la recherche et le développem ent, l'encouragem ent des investissem ents étrangers et enfin la réduction des coûts opérationnels et des dispositions fiscales préférentielles ;

- en com plém ent, des actions spécifiques contribueront à m ettre à niveau les PM E-PM I et les coopératives, elles incluront un dispositif de sensibilisation, de form ation et de support visant notam m ent à encourager et accom pagner des actions collectives d'entreprises et d'organisations dans différents secteurs pour la prom otion du com m erce électronique et la m ise en place de projets pilotes.

Ligne d'action 4 : développement du commerce électronique

D ans ce dom aine, l'élaboration d'un cadre juridique pour le développem ent du com m erce électronique est en cours; il est égalem ent prévu de soutenir le développem ent de plates-form es de com m erce électronique et de créer un label pour celles qui répondront aux critères de qualité requis. L'opérateur postal Barid Al M aghrib sera im pliqué dans la m ise à diffusion de l'usage du com m erce électronique. Enfin, il est prévu d'établir un pôle logistique fort dans ce dom aine.

Ligne d'action 5 : lutte contre le fossé numérique

La m ise en place d'une société de l'inform ation devra nécessairem ent passer par la généralisation de l'accès et de l'utilisation des TIC par tous et partout dans le Royaum e. En faire un outil qui passe de l'élite au grand public est la seule m anière de lutter contre le fossé num érique et d'éviter de créer de nouvelles fractures com m e d'élargir les inégalités déjà existantes. A term e, la solution durable passe par l'introduction systém atique de l'usage de ces technologies dans le systèm e éducatif. En attendant, il est prévu d'instaurer un alphabétism e électronique auprès des adultes et des professionnels de toutes les spécialités.

En ce sens, un ensem ble de m esures est program m é et leur m ise en œ uvre est déjà engagée dans certains cas :

- la prom otion de l'équipem ent et l'accès des m énages, en favorisant l'équipem ent et l'accès à Tinternet pour les particuliers et les O N G et la m ise en place de points publics d'accès ;

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- la sensibilisation et l'initiation de la population aux TIC, avec l'Institutionnalisation de la fête m arocaine de Tinternet, l'organisation avec les professionnels des TIC de la Caravane de l'intem et auprès des populations éloignées des centres urbains et l'organisation d'actions ciblées sur des groupes particuliers ;

- le développem ent des contenus d'intérêt général (santé, culture, transports...) et leur disponibilité dans les langues locales.

Les réalisations en m atière d'accès Dans le secteur des télécommunications

Le gouvernem ent s'est assigné com m e objectifs de renforcer la com pétitivité et de favoriser le développem ent d'un secteur de télécom m unications concurrentiel et dynam ique en engageant une stratégie de libéralisation totale du secteur.

A u niveau du cadre législatif et institutiorm el des activités postales, des télécom m unications et des technologies de l'inform ation, des m esures de réform e profondes ont été prises. Ces m esures com prennent notam m ent :

- l'adhésion du M aroc à l'accord sur les télécom m unications de base dans le cadre de l'O rganisation m ondiale du com m erce (OM C) après en avoir été Tun des principaux négociateurs ;

- la prom ulgation de la loi 24/96 en août 1997 qui perm et d'introduire la concurrence dans tous les segm ents du m arché des télécom m unications et de privatiser l'opérateur historique. Cette loi a perm is la séparation des activités de la Poste et des Télécom m unications par la création d'un établissem ent public pour la poste (BAM ) et d'une société anonym e pour les télécom m unications (lAM ). Elle crée en outre une agence de régulation du secteur des télécom m unications (ANRT) relevant du Prem ier M inistre ;

-la prom ulgation de 15 décrets et arrêtés d'exécution de la loi 24/96.

D ans le dom aine de l'interconnexion, d'autres décrets d'exécution réglem entent les lignes en location et introduisent la liste des services à valeur ajoutée qui peuvent être assurés sur sim ple déclaration au régulateur ;

- la création du Secrétariat d'Etat auprès du Prem ier M inistre chargé des technologies de l'inform ation en 1998 et l'adoption d'un Plan de développem ent des technologies de l'inform ation ; e-M aroc qui a été finalisé et rendu public ;

-la prom ulgation d'une loi sur la propriété intellectuelle, avec une com posante spécifique technologie de l'inform ation.

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Ce cadre a perm is une réelle ouverture du secteur des télécom m unications aux investissem ents privés et l'instauration de la concurrence sur certains créneaux du m arché, on peut citer en particulier :

- l'ouverture de 35 % du capital de l'opérateur historique Ittisalat Al M aghrib (ÏAM ) au partenaire stratégique V ivendi U niversal en février 2001 ;

- l'octroi en août 1999 d'une deuxièm e licence pour les services de téléphone m obile utilisant la technologie GSM à un consortium conduit par Telefonica (Espagne) et Portugal Telecom ;

- l'attribution, au prem ier sem estre 2000 de deux licences pour l'exploitation de réseaux GM PCS en vue de la fourniture des services de radio-m essagerie num érique et localisation ainsi de la téléphonie, télécopie et transm issions de données ;

- l'attribution, en m ars 2000, de trois licences pour les réseaux de télécom m unications du t)q)e VSAT ;

- l'agrém ent de près de 2 000 fournisseurs de services Intrenet (ISP) et cybercafés dont certains sont des filiales d'opérateurs ressortissants de l'U nion européenne.

Dans ce contexte, le gouvernem ent m arocain a décidé en janvier 2000 de poursuivre cette politique et de libéraliser totalem ent le secteur des télécom m unications à l'horizon 2002. D ans le dom aine de la Poste, quatre com pagnies privées pour le courrier accéléré ont obtenu l'autorisation d'opérer.

Cette ouverture s'est traduite par une forte croissance des investissem ents et un développem ent des services. Ainsi, depuis l'octroi de la seconde licence GSM , le m arché du m obile a connu une expansion et une diversification extraordinaire. N ous som m es passés en l'espace d'une arm ée et dem i de 200 000 aborm ées à plus de 4 m illions aujourd'hui.

L'internet, introduit en novem bre 1995, coim aît un développem ent lent m ais soutenu. En effet, le nom bre de fournisseurs de service internet et de cybercafés (ISP) dépasse les 2 000 et les cybercafés ne cessent de se développer. Internet est passé de 30 000 aborm és à près de 200 000. La bande passante de 512 k à plus de 140 M O.

D ans le dom aine de la téléphonie fixe, on peut citer l'im plantation de nom breux points d'accès publics les téléboutiques, gérées par des particuliers et qui représentent près de 14 000 établissem ents.

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4500000 4000000 3500000 3000000 2500000 2000000 1500000 1000000 500000 0

1999 2000 I 2001

Source Agence nationale de réglementation des télécommunications, ANRT

Tableau 1. Nombre d'abonnés GSM

En outre, le m arché inform atique a connu, à partir de 1991, un décollage résultant d'une part de la baisse des prix des produits, et d'autre part, de la réduction des droits d'im portation qui sont passés au l^r janvier 1996, à 17,5 % au lieu de 42,5 % auparavant. Le nom bre de sociétés actives dans le secteur est estim é à plus de 800. L'effectif global des salariés est estim é à 4 000 et le chiffre d'affaires à environ 3 m illiards de dirham s.

Dans le secteur de l'éducation, de la formation et de la recherche

Com m e m entionné précédem m ent, l'intégration de la diffusion de l'usage des technologies de l'inform ation dans l'éducation constitue l'axe principal de la lutte contre la fracture num érique à term e. M ais, si l'alphabétisation électronique peut se faire sur un program m e de form ation de 15 jours, elle a par contre besoin com m e préalable d'une alphabétisation de base qui elle prend 15 ans pour préparer l'enfant dès son plus jeune âge, et plus particulièrem ent dès sa scolarisation, à assim iler les m utations de la société m oderne et être capable de s'y m ouvoir com m e un agent de changement et de production. Le M aroc a adopté une politique de scolarisation très im portante et a placé la décennie 2000-2010 sous le signe de l'enseignem ent et de la form ation. U ne charte nationale de l'éducation et de la form ation a été établie par la com m ission spéciale Education et form ation (COSEF) et proclam ée par SM le Roi M oham m ed VI en octobre 1999. Les résultats obtenus suite à la m ise en œ uvre de cette politique volontariste qui a m is l'éducation et la form ation dans les prem ières priorités de la politique de développem ent du pays sont prom etteurs. Ils m ontrent que les objectifs de généralisation de l'enseignem ent fondam ental sont aujourd'hui à la portée de l'Etat m arocain.

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A nnée scolaire Taux de scolarisation

1996-1997 66,5 %

1997-1998 68,8 %

1998-1999 73,7 %

1999-2000 80%

Source ministère Education nationale

Tableau 2. Taux de scolarisation des enfants de 6-11 ans

Suite à l'adoption de cette charte, différents départem ents m inistériels se sont attelés à l'élaboration d'un program m e d'introduction des TIC dans les différents niveaux d'enseignem ent.

Ce program m e com porte les actions suivantes :

- m ise en place dans chaque établissem ent de form ation (écoles, collèges, lycées, instituts et facultés) d'un

centre multimédia

; l'objectif est d'introduire l'inform atique de base dans tous les établissem ents du cycle fondam ental et secondaire de telle sorte qu'à la fin du plan, tous les établissem ents, au nom bre de 6 986, soient équipés en m atériel inform atique. Le coût de réalisation de ce projet est estim é à 3 300 m illions de D H (m atériel et form ation) ;

- création d'un

centre de ressources

pour l'éducation nationale doté des m oyens de développem ent les plus m odernes et de l'expertise pédagogique pour la conception et la production de contenus m ultim édias interactifs ;

- accroissem ent du nom bre de professiorm els dans le dom aine des TIC et en priorité la form ation de 5 000 cadres m oyens et supérieurs par an en utilisant les ressources des grandes écoles, instituts et facultés (1000 ingénieurs, 2 000 licenciés et 2 000 techniciens supérieurs) et la reconversion de 10 000 licenciés scientifiques vers les TIC par an ;

- ouverture d'une

université virtuelle

pour aider les enseignants de tous les établissem ents d'enseignem ent supérieur à intégrer les TIC dans leur program m e ;

- généralisation du projet de

TV interactive

à toutes les provinces du Royaum e afin de m ettre à niveau par la form ation continue à distance les cadres du le'" cycle de l'enseignem ent fondam ental ; le projet de télévision interactive a pour objectif la m ise à niveau et la form ation continue à distance des cadres du prem ier cycle de l'enseignem ent fondam ental. U ne prem ière phase est déjà m ise en œ uvre par le m inistère de l'Education nationale. Elle com prend un centre de présentation relié par satellite à 15 sites d'apprentissages situés dans 5 provinces du royaum e. La deuxièm e phase, pour l'horizon 2005, vise la généralisation de ce systèm e à toutes les

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provinces du royaum e. La conception du projet est le fruit d'une étroite coopération entre le m inistère de l'Education, l'U nesco et l'U nion internationale des télécom m unications (UIT), et sa m ise en œ uvre est financée par la Banque m ondiale ;

- extension du réseau

Marivan {Moroccan Academie & Research Wide Area Network),

augm enter son débit et l'utiliser com m e support du téléenseignem ent. Initié depuis 1997, le projet M arwan est un réseau inform atique à haut débit qui fédère l'infrastructure d'inform ation et de com m unication des établissem ents de l'éducation, de la form ation et de la recherche et connecte ces derniers aux réseaux internationaux de la form ation et de la recherche. Le réseau M arw an doit aussi perm ettre la valorisation des travaux de recherche par l'archivage électronique, le traitem ent et la diffusion du savoir. Sa m ise en place, décidée par le Prem ier M inistre, est effectuée conjointem ent par les différents m inistères.

Enseignem ent supérieur. Education nationale. D éveloppem ent social et Secrétariat d'Etat à la poste et aux TIC, en collaboration avec Itissalat Al- M aghrib. U n projet pilote reliant 64 établissem ents des villes de Casablanca et Rabat est opérationnel depuis juin 1997. Le coût total pour la m ise en place définitive du projet M arw an est estim é à 180 m illions de DH.

Equipement des écoles et collèges

D 'ici 2005, chaque établissem ent scolaire et de form ation des cadres de l'enseignem ent devrait être équipé sur la base de 5 ordinateurs m ultim édias par école, 4 par collège et 6 par centre de form ation des cadres, avec une généralisation de la connexion de tous les établissem ents scolaires au réseau internet, soit environ 20 000 établissem ents. Ceci représente environ 35 000 ordinateurs avec kit m ultim édia, 3 600 réseaux locaux et im plique l'attribution d'adresses internet em ail à tous ces établissem ents.

Le budget aim uel est de Tordre de 100 000 D H en m oyenne par an pour am énager, équiper en m obilier et en m atériel inform atique une salle. Le coût de réalisation de ce projet est estim é à 3,3 m illiards de D H (m atériel et form ation). Les fonds proviennent du budget du m inistère m ais ils seront renforcés par des m oyens procurés au niveau local, régional et central et dans le cadre de la coopération internationale. Le program m e prévoit pour 1999-2000 l'équipem ent de 600 établissements^. Le Plan prévoit égalem ent d'équiper tous les lycées d'une salle m ultim édia com prenant de 5 à 30 ordinateurs par salle. 550 lycées sont déjà équipés en 2001.

4. Soit 312 écoles, 240 collèges, 46 centres de form ation des cadres.

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Pour am éliorer le niveau de connaissance et de form ation des élèves, des outils de base doivent être élaborés. A ce jour un m odule de form ation de base à Excel, W ord, N etm eeting, O utlook et Pow erpoint est disponible. Les horaires scolaires incluront désorm ais un enseignem ent en inform atique /internet, à raison de 2 heures par sem aine dans les collèges et 1 heure à lh30 dans les lycées.

Pour les enseignants, un dispositif de form ation de form ateurs a été m is en place, en 2001 les besoins de form ation ont été satisfaits à hauteur de 83 % pour la form ation des form ateurs et de 60 % pour celle des anim ateurs.

La form ation professionnelle technique est assurée principalem ent par rOFPPT. Environ 2 000 personnes sont form ées par l'O FPPT par an dans le dom aine des TIC, y com pris en form ation initiale. Le taux d'insertion de ces stagiaires est de Tordre de 70 %. L'OFPPT a égalem ent signé des partenariats pour la form ation et la certification avec M icrosoft, Cisco System s et France Télécom .

Enfin, plusieurs program m es de reconversion de diplôm és chôm eurs ont été m is en place afin de redresser la situation de ces diplôm és m ais égalem ent afin d'apporter im e réponse à la dem ande du m arché de l'em ploi pour le secteur des TIC. D ans ce cadre, des grandes écoles d'ingénieurs ont com mencé, en 1999, à form er à l'inform atique des diplôm és au chôm age.

C'est une form ation courte qui perm et de reconvertir vers l'inform atique des diplôm és scientifiques universitaires.

Conclusion

Les A utorités m arocaines ont engagé le pari d'un décollage économ ique et social sur la base de politiques de développem ent intégrées. Par exem ple, s'agissant du capital hum ain, l'objectif vise à développer non seulem ent un savoir m ais égalem ent des com pétences et des savoir-faire, incluant les aspects technologiques, pour créer un véritable potentiel. Il s'agira de form er des personnes qualifiées, capables d'apprendre, de réapprendre et aussi de désapprendre tout au long de leur vie.

Les enjeux porteront aussi sur les m écanism es de financem ents régionaux ou nationaux, avec participation du secteur privé dans un esprit de solidarité et d'entreprise citoyenne pour aider au désenclavem ent num érique des régions rurales.

De plus, le M aroc lié par l'accord d'association avec l'Europe, devra m ettre en conform ité ou au m oins rapprocher ses program m es des directives

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européennes. En contrepartie, la coopération avec les acteurs du développem ent de la société de l'inform ation en Europe en sera facilitée.

Enfin, les technologies de l'inform ation ne doivent pas être perçues com me des instrum ents de substitution porteurs de solutions m iracles m ais bien au contraire com m e des instrum ents de com plém entarité, de diversification et de valeur ajoutée. A insi, si les systèm es éducatifs et de form ation s'adaptent, si les entreprises et les opérateurs économ iques tirent bénéfice des possibilités offertes et ces teclm ologies contribuent à une gouvernance plus efficace, de nouvelles opportunités s'ouvriront à tous les M arocains et les M arocaines, perm ettant davantage d'inclusion sociale, de com pétitivité, de progrès, de développem ent et tout sim plem ent de citoyerm eté active et éclairée.

D ans ce processus, il n'est pas besoin de dire que l'élém ent fondam ental reste les fem m es et les hom m es, porteurs de projet de société égalitaire, de politique de développem ent garante de cohésion sociale et de prospérité, c'est en eux que réside la richesse, ce sont eux qui font ou ne font pas la société de l'inform ation et ce sont eux qui génèrent, accum ulent et transm ettent le savoir.

Bibliographie

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A nnexe : données synthétiques sur le M aroc

Le Royaum e dispose d'une superficie de 710 850 km^, et com pte une population répartie com m e suit :

(Projections de la population

au l^*^ juillet de l'année) 1998 1999 2000

Population totale (en m illiers) 27 775 28 238 28 705

D ensité de la population au km ^ 39,1 39,7 40,4

Population urbaine en % 53,8 54,5 55,2

Population fém inine en % 50,2 50,2 50,2

Structure de la population par âge en %

- m oins de 15 ans 33,8 33,1 32,3

- 15 à 59 ans 59,0 59,7 60,4

- 60 ans et plus 7,2 7,2 7,3

N om bre de m énages (en milliers) 4 947 5 072 5 211

Taille m oyenne des m énages 5,6 5,6 5,5

Espérance de vie à la naissance (en

arm ées) 65,0 69,5

Taux brut de natalité (en p.m ille) 30,9 22,4 21,9

Taux brut de m ortalité (en p.m ille) 7,4 6,1 5,9

Source Direction de la statistique, ministère du Flan

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Références

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