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Introduction aux filtres, bases de filtres, ultrafiltres et ses applications

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(1)

Introduction aux filtres, bases de filtres, ultrafiltres et ses applications

CHAKKAR ABDELMOUNAIM UNIVERSITÉ CADDI AYYAD Faculté des sciences Semlalia Département de mathématiques

Juin 2012

(2)

Remerciement

Je tiens à remercier sincèrement Monsieur M.AKKOUCHI professeur à la faculté des sciences Semlalia pour m’avoir accueilli au sein de ses locaux sur une période de trois mois et d’avoir mis à ma disposition l’ensemble des informations nécessaires à la bonne réalisation de mon mémoire.

J’exprime aussi mes sincères reconnaissances à tous ceux qui ont collaboré à l’élaboration de ce travail, spécialement à mes parents, ma femme et ma sœur qui m’ont toujours sou- tenu et encouragé au cours de la réalisation de ce mémoire.

Je remercie Mr : A. Bounabat , professeur à la faculté des sciences Semlalia qui a bien voulu examiner ce travail.

Je remercie Mr : M. Houimdi , professeur à la faculté des sciences Semlalia qui a bien voulu examiner ce travail.

1

(3)

Introduction

Rappelons les énoncés suivants : Théorème 1:

Soient (E,T) un espace topologique et A⊂E, pour que aA il suffit qu’il existe une suite d’éléments de A qui converge vers a.

Si E est métrisable ou plus généralement si tout point de E admet un système fondamental dénombrable de voisinages, cette condition est également nécessaire.

Corollaire 1:

Soit (E, d) un espace métrique. Pour que A⊆E soit fermée il faut et il

suffit qu’elle contienne toutes les limites de ses suites convergentes dans E.

Théorème 2:

Soit f : (E;T1)7−→ (F;T2) une application de E vers F.

Pour que f soit continue en a∈ E, il faut que l’image par f de toute suite de point de E convergeant vers a soit une suite de point de F convergeant vers f(a).

On en déduit que dans un espace métrique les suites caractérisent les fermés, et en conséquence certaines propriétés topologiques peuvent aussi s’écrire en termes de suite. Dans un espace topologique général, ce n’est pas le cas. Prenons l’exemple suivant :

Exemple 1:

Sur R, on définit la topologieT1 :

T1={A⊂R:Ac fini ou dénombrable ou A=φ}.

Soit (un)n∈N une suite convergente pourT1 de limite l.

on note :

U ={un:n∈N}, V = (R−U)∪ {l}.

VcU , donc Vc est dénombrable et V est un voisinage del. Mais alors,

∃no ∈ N,∀n ≥ nounV. Comme un est aussi élément de U , la suite est stationnaire. (i.e.

constante à partir d’un certain rang).

Munissons maintenant R de la topologie discrète T2, les suites convergentes pour cette topologie sont là-aussi les suites stationnaires.

Considérons l’injection canonique :

j: (R,T1)−→(R,T2).

j n’est pas continue car j−1({l}) ={l} n’est pas ouvert (c.à.d les deux topologies T1 et T2 ne sont pas équivalentes). Pourtant pour tout point a de R et pour toute suite (un)n∈N qui tend vers a pour T1 (donc stationne en a), alors j(un) converge aussi vers j(a) =a pourT2.

conclusion :

- Les suites ne peuvent pas suffir pour caractériser la continuité d’application entre les espace topolo- giques.

-Ces deux topologies ne sont pas équivalentes, pourtant elles ont la même classe des suites convergentes à savoir les suites stationnaires.

2

(4)

3

En topologie générale, les suites n’ont plus ce rôle important qu’elles jouent dans le cas d’espaces métriques.

La notion de filtre (et de base de filtre) introduite par H.Cartan (Théorie des filtres, 1937) et utilisée par Nicolas Bourbaki dans le livre III (Toplogie générale) aide à s’affranchir de l’usage des suites. La justification de l’introduction des filtres est que dans certains espaces les points n’ont pas de base dénombrable de voisinages et alors on ne peut plus se contenter d’utiliser des suites pour caractériser les notions habituels de topologie (fonctions continues, ensembles fermées...).

Le but de ce mémoire est essentiellement de faire une introduction aux notions de filtre et base de filtre en étudiant certaines de leurs propriétés importantes, et d’illustrer leur utilité par leurs applications en Topologie et en Analyse mathématique.

(5)

Chapitre 1

Étude d’une topologie particulière

1.1 Rappel

Définition 1:

Une topologie T, sur un ensemble E, est une famille de parties de E, qui contient φ et E, et qui est stable par réunions quelconques, et par intersections finies. Les éléments deT sont appelés des ouverts de E. Le complémentaire d’un ouvert de E est appelé un fermé. On dit que E, muni de T , est un espace topologique. On le notera (E;T).

Définition 2:

On appelle base d’une topologieT, toute famille(Fi)i∈I d’ouverts, telle que tout ouvert deEest réunion d’éléments de(Fi)i∈I.

Remarque .

Il est équivalent de dire que (Fi)i∈I est une base de la topologie T, et que, pour tout point x ∈ E, et tout ouvert Vx, contenant x, il existe un ouvert U ∈(Fi)i∈I, tel que xUVx.

Définition 3:

Soitxun point de l’espace topologique(E;T). On appelle voisinage dextoute partieV, deE, contenant un ouvert qui lui-même contient le point x.

On désignera parV(x) l’ensemble des voisinages dex.

Définition 4:

Une famille(Fi)i∈I de sous ensembles d’un espace topologique Eest une base de voisinages en x∈E, si chaque N ∈(Fi)i∈I est un voisinage dex, et si pour tout voisinage M, dex, il existeN ∈(Fi)i∈I, tel que NM.

Définition 5:

Soit A une partie quelconque deE. On appelle intérieur de A, et l’on noteA, le plus grand ouvert de˚ E, contenu dansA. On appelle adhérence de A, et l’on note A, le plus petit fermé deE, contenant A.

On a la relation : ( ˚A)c= (A)c. Les points de A sont dits adhérents àA.

Remarque .

Un pointx∈Eest adhérentAsi et seulement si tout ouvert contenantx contient également au moins un point de A.

1.2 Axiomes de dénombrabilité

Définition 6:

Un espace topologique (E;T)

1. Est séparable si Econtient un sous ensemble dénombrable dense.

2. Satisfait le premier axiome de dénombrabilité (D1), si chaque point de E admet une base de voisi- nages, qui est dénombrable.

4

(6)

Section 1.3 – Exemple d’une topologie particulière 5

3. Satisfait le second axiome de dénombrabilité (D2), si T la topologie deE est à base dénombrable.

Remarque .

- Tout espace métrique satisfait (D1).

- Un espace métrique satisfait (D2) si et seulement si il est séparable.

- Tout espace qui satisfait (D2) est séparable. La réciproque est fausse.

1.3 Exemple d’une topologie particulière

Soit E un ensemble non dénombrable et x0 ∈E fixé on pose : Tx0 ={A⊆E: (x0/ A) ou (x0A et Acest au plus dénombrable)}

Montrons que Tx0 est une topologie sur E. on a :

i. φ,E∈ Tx0 (car x0/ φ et x0 ∈E, Ec=φ) ii. SoientA, B ∈ Tx0, 2 cas à envisager :

— six0A∩B. Or (A∩B)c=Ac∪Bcdonc (A∩B)cest au plus dénombrable ainsiA∩B∈ Tx0

— six0/ AB c.à.d AB∈ Tx0 iii. Soit (Ai)i∈I une famille d’élément de Tx0

— sii0I tel que x0Ai0 donc x0Ai0[

i∈I

Ai et on a ([

i∈I

Ai)c= \

i∈I

AciAci0 or Aci0 est au plus dénombrable, alors [

i∈I

Ai ∈ Tx0

— si∀i∈I x0/ Ai ainsi x0/ [

i∈I

Ai i.e. [

i∈I

Ai ∈ Tx0

1.3.1 Particularité de cette topologie A- Les suites convergentes

Définition 7:

Soient (E,T) un espace topologique, x ∈ E et (xn)n≥0 une suite de points de E. On dit que (xn)n≥0 converge vers x dans(E,T) si et seulement si :

∀V ∈ V(x), ∃Nv ∈N, ∀n≥NvxnV. Et on notera : xn −−−→(E,T)

n→∞ x.

Proposition 1:

Toute suite qui converge dans (E,Tx0) est une suite stationnaire.

Démonstration. Soit (xn)n≥0 une suite d’éléments deE telle que : xn

(E,Tx0)

−−−−→

n→∞ x

— Si x6=x0, alors{x} est un ouvert qui contient xd’où

∃N ∈N, ∀n≥N on ait xn∈ {x}

i.e.∀n≥N xn=x.

— Si x=x0

supposons par l’absurde que (xn)n≥0 n’est pas stationnaire

c.à.d ∀N ∈N, ∃n≥N, xn6=x0 i.e. {n∈N, xn6=x0} est infini.

PosonsF ={xn: xn6=x0}

Étant donné que Fc est ouvert qui contient x = x0 (car x0Fc et F est dénombrable) ; alors ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, xnFc c.à.d ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, xn/ F d’où l’ensemble {n∈N: xn6=x0} est fini⇒ contradiction.

(7)

Section 1.3 – Exemple d’une topologie particulière 6

B- La séparation de Hausdorff Définition 8:

Un espace topologie E est dit séparé s’il vérifie la propriété de séparation de Hausdorff : (∀a, b∈E, a6=b, ∃V ∈ V(a), ∃U ∈ V(b)tel que UV =φ)

Proposition 2:

(E,Tx0) est séparé.

Démonstration. Soienta, b∈Etel que a6=b; deux cas à étudier :

— Si a6=x0

Considérons les deux ouvertsU ={a}etV =E\{a}={a}c on a :aU, bV etUV =φ.

— Si a=x0

posonsU =E\{b}={b}c etV ={b}on a : U, V ∈ Tx0,aU, bV etUV =φ.

Proposition 3:

(E,Tx0) n’est pas connexe.

Démonstration. Soitx ∈E tel quex 6=x0 on a {x}et E\{x}={x}c sont deux ouverts donc{x} est à la fois ouvert et fermé.

C- L’adhérence

Notons F ={x0}c on a x0F en effet :

Si par l’absurdeV ∈ V(x0) tel que VF = φ d’où VFc ={x0} i.e. V = {x0} ⇒ absurde car {x0} n’est pas ouvert.

Pourtant il n’existe pas une suite (xn)n≥0 d’éléments de F qui converge dans (E,Tx0) versx0 ∈E car sinon (xn)n≥0 sera stationnaire ceci prouve que

∃m∈N, ∀n≥m, xn=x0 ce qui est faux par hypothèse.

D- La continuité

Soit maintenant T la topologie discrète sur E. Ici encore toute suite convergente dans E est une suite stationnaire. Considérons l’injection canonique j: (E,Tx0)→(E,T).

j n’est pas continue carj−1({x0}) ={x0} n’est pas ouvert ; pourtant :

∀a ∈E et pour toute suite (xn)n≥0 tel que (xn)n∈N converge dans (E,Tx0) vers a∈ E donc (xn)n≥0 stationne en a. On aura : j(xn) =xn,∀n∈N; d’oùj(xn) converge dans(E,T) vers j(a) =a.

(8)

Chapitre 2

Les Filtres, Les Bases de filtre et Les Ultrafiltres.

Dans ce chapitre, on va présenter quelques résultats élémentaires concernant les filtres et ultrafiltres, qui sont utilisés dans diverses branches mathématiques : topologie, systèmes dyna- miques, géométrie des espaces de Banach...

2.1 Les Filtres.

Définition 9:

Soit E un ensemble non vide, un sous ensemble non vide F ⊂ P(E) est appelé filtre sur E s’il vérifie les points suivants :

1. φ /∈ F.

2. si A, B∈ F, alors AB ∈ F. 3. si A∈ F et AB, alors B ∈ F. Un filtre est dit propresi F 6={E}.

Remarque .

pour tout filtre F sur E, E∈ F. Exemples 2:

1. l’exemple le plus simple de filtre sur E estF ={E}.

2. pour tout x∈E, l’ensembleFx={A⊆E:xA} est un filtre sur E.

3. soit A⊆E non vide, alors FA={B ⊆E:AB} est un filtre sur E dit filtre associé à A.

4. si Eest infini on a un exemple plus intéressant :

F ={A⊆E:Ac est fini } est un filtre sur E. En effet :

si A, B ∈ F donc (AB)c = AcBc est fini ;φ est de complémentaire infini, et si AB alors BcAc implique que si A ∈ F et AB alors B ∈ F. Lorsque E= N; F est appelé filtre de Fréchet.

5. si (E,T) est un espace topologique, xo ∈E, V(xo) l’ensemble des voisinages de xo est un filtre sur E.

Plus généralement si A ⊆ E non vide, on a V(A) l’ensemble des voisinages de A défini par V(A) ={B ⊆E tel que ∃U ∈ T, AUB} est un filtre sur E.

6. soit (xn)n≥0 une suite d’éléments de E. On définit Bn={xk : kn}, alors F ={A⊆E : ∃n≥0, BnA} est un filtre sur E.

7

(9)

Section 2.2 – Les Bases de filtre. 8

7. soit (E,6) un ensemble muni d’un ordre partiel filtrant croissant (i.e. si x, y ∈ E,∃z ∈ E tel quezx et zy). soit x ∈ E, on définit Ax = {y ∈ E | yx}; alors l’ensemble F ={B ⊆ E| ∃x ∈E, AxB} est un filtre sur E; si E =N muni de son ordre naturel, on trouve le filtre de Fréchet.

Remarques .

— Un filtre F sur E est dit principal s’il contient un élément minimal non vide M 6=φ, c’est à dire :

∃M ∈ F tel que \

A∈F

A=M

M est dit l’élément principal de F ou le centre de F dans ce cas F =FM ={A∈E: MA}.

— Remarquons que dans l’exemple 3 si on prend GA l’ensemble des éléments de P(E) contenant strictement A : GA={B ⊆E:A B}. AlorsGA est un filtre si et seulement si E=A∪ {a}, a∈E−A dans ce cas GA={E}. En effet si a, bAc, a6=b alors A∪ {a} et A∪ {b}) sont des éléments deGA mais (A∪ {a})∩(A∪ {b}) =A /∈ GA.

Définition 10:

Soit F1 et F2 deux filtres sur E. On dit que F1 est plus fin que F2 si tout élément de F2 est encore élément deF1, et nous avons :

F1 ≥ F2 ⇔ F2 ⊆ F1. C’est donc la relation d’ordre d’inclusion qui est un ordre partiel sur l’ensemble de tous les filtres sur E.

En outre cet ordre est inductif. En effet si (Fi)i∈I est une famille de filtres sur E tel que ∀i6=j Fi ⊆ Fj ouFj ⊆ Fi, alors F =Ui∈IFi est encore un filtre sur E qui majore (est plus fin que) tous les Fi.

La proposition suivante concerne la notion de filtre engendré par une partie non vide.

Proposition 4:

Soit σ une collection de parties de E. Il existe un filtre sur E contenant σ si et seulement si toute intersection finie d’éléments de σ est non vide.

Démonstration. La condition est nécessaire au vu des axiomes 1 et 2 de la définition des filtres.

Réciproquement, soitσ0 ={A1...Ap:Aiσ}alors

F(σ) ={B ∈ P(E) :∃A∈σ0tel que AB} est un filtre sur Econtenant σ.

En effet :

1. SiB1, B2∈ F(σ0), ∃A1, A2σ0 tel queA1B1 et A2B2 alors B1B2A1A2σ0 d’oùB1B2∈ F(σ0).

2. SiAσ alorsA∈ F(σ0) et siφ∈ F(σ0)alors φσ0 ce qui faux par hypothèse.

3. SiA∈ F(σ0) et AB, ∃S ∈σ0, SABB ∈ F(σ0).

On en déduit le corollaire suivant : Corollaire 2:

Soient F un filtre sur E, A⊆E non vide; il existe un filtre plus fin que F contenant A si et seulement si ∀F ∈ F, AF 6=φ.

2.2 Les Bases de filtre.

Les bases de filtre est une notion plus générale que les filtres, on les utilise fréquemment.

Définition 11:

Soit B ⊆ P(E) non vide. On dit que la collection B est une base de filtre s’il satisfait les deux conditions suivantes :

(10)

Section 2.2 – Les Bases de filtre. 9

1. φ /∈B

2. si A, B∈B, alors ∃D∈B tel que DAB. Remarque .

Tout filtre est une base de filtre.

Exemples 3:

1. soit A une partie non vide de E; l’exemple le plus simple de base de filtre est B={A}.

2. soit (E,T) un espace topologique pour tout x ∈E, un système fondamental de voisinage de x est une base de filtre.

3. soit (E,T) un espace topologique, A⊆E non vide etaA.

On a B={V ∩A:V ∈ V(a)} est une base de filtre.

En effet :∀V ∈ V(a) VA6=φ; et si U1, U2 ∈B, doncU1 = V1A etU2 = V2A avec V1, V2 ∈ V(a).

Comme V1V2 est un voisinage de a, par définition on a :

∃U0 ∈ V(a) tel que U0V1V2, d’où

U0A∈B, etU0AV1V2A= U1U2.

4. soit E⊆F et F un filtre sur E alors F est une base de filtre sur F.

5. soit I un intervalle non vide et E l’ensemble des parties finies de I, pour a ∈ E, on définit : Ea ={b∈E:ab}. Alors B ={Ea, a∈E} est une base de filtre sur E. Pour cela vérifions les deux conditions :

φ /∈B. car∀a∈E, Ea est non vide.

— SoientEa,Eb∈B; alors :

Ea∩Eb={c∈E:ac} ∩ {c∈E:bc}

={c∈E: (a∪b)c}

=Ea∪b∈B.

6. On considère E=R, a∈R et soit B ={]a, a + 1n[, n∈N}, il est clair que B est une base de filtre.

7. si E=R; B+

R ={]a,+∞[, a∈R} et B

R ={]− ∞, a[, a∈R} sont deux bases de filtre.

8. si E=N, on a BN={]n,+∞[, n∈N} est une base de filtre qui engendre le filtre de Fréchet.

9. soit (xn)n∈N une suite de points de E. alors B ={Xp : p ∈ N} Xp = {xn : np}. est une base de filtre.

Proposition 5:

Pour tout base de filtre B, il existe un plus petit filtre contenant B noté FB et qui est défini par:

FB={B ⊆E:∃A∈B tel que AB}.

FB est appelé le filtre engendré par B sur E. Démonstration.

SoitB une base de filtre, l’ensembleFBdéfinie ci-dessus contientB et que tout filtreF contenantB doit nécessairement contenirFB; donc il nous suffit de prouver que FB est bien un filtre.

On a :

i. φ /∈ FB.

ii. si B, B0 ∈ FB, alors il existe A, A0 ∈B tel que AB etA0B0 or AA0BB0 il existe S ∈B tel queSAA0BB0; d’oùBB0 ∈ FB.

iii. siB ∈ FB etBB0 alors il existe A∈B tel queABB0; d’oùB0∈ FB.

(11)

Section 2.3 – Les Ultrafiltres. 10

Exemples 4:

1. pour B={A} on trouve FB=FA={B ⊆E:AB}.

2. si a ∈Ret B={]a,a+n1[,n∈N} on a le filtre engendré par B est défini par : FB={]a, α[∪M :α∈]a,+∞[, M ∈ P(R)}

2.3 Les Ultrafiltres.

Dans cette partie on va utiliser l’axiome du choix.(voir l’appendice à ce sujet) Définition 12:

On dit qu’un filtre U est un ultrafiltre sur E s’il est maximal pour l’inclusion.

(i.e. pour tout filtre G sur E U ⊆ G ⇒ U =G).

Exemple 5:

- six∈E, Ux={A⊆E:xA} est un ultrafiltre sur E.

En effet : s’il existe un filtre G sur E tel que Ux G, donc ∃A∈ P(E) tel que A∈ G − Ux. Il s’ensuit que x /A, or {x} ∈ Ux, alors A∩ {x}=φ∈ G ce qui est impossible par hypothèse.

L’ultrafiltreUx est appelé l’ultrafiltre trivial défini par x.

Remarque .

L’ultrafiltre trivial est le seul exemple que l’on puisse obtenir sans utiliser l’axiome de choix.

Le théorème suivant assure l’existence des ultrafiltres qui ne sont pas triviaux.

Théorème 3:

Étant donné un filtre , il existe toujours un ultrafiltre qui le contienne.

Démonstration. SoitF un filtre et S l’ensemble des filtres plus fin queF.

S est comme on l’a vu, inductif et non vide puisqu’il contient au moins F, donc d’après le théorème de Zorn (voir l’appendice), S possède un élément maximal qui est un ultrafiltre contenantF.

(12)

Section 2.3 – Les Ultrafiltres. 11

Exemples 6:

1. (E,T) un espace topologique séparé eta∈Etel que{a}n’est pas ouvert. On sait que B={V∩ {a}c: V ∈ V(a)}est une base de filtre (voir Exemples 3 ci-dessus). D’après lethéorème(3) il existe un ultrafiltre U non trivial qui contient FB. En effet :

Supposons que ∃b∈E tel queb\

M∈U

M Si b6=a:

Puisque E est séparé, ∃V ∈ V(a) tel que b /V (c.à.d b /V ∩ {a}c∈ FB).

Et si b=aon a

∀M ∈B, a /∈M. Ceci prouve que \

M∈U

M =φ.

2. pour FN le filtre de Fréchet, il existe donc un ultrafiltre non trivial U plus fin queFN. Ici encore on a :

\

M∈U

M =φ; car ∀n∈N,∃M ∈BN tel quen /M. Théorème 4 (caractérisation des ultrafiltres):

Soit G un filtre sur E. Alors les assertions suivantes sont équivalentes:

1. G est un ultrafiltre sur E.

2. ∀A⊆E, alors A∈ G ou Ac∈ G mais pas les deux.

3. ∀A, B⊆E, AB ∈ G ⇒A∈ G ou B ∈ G.

Démonstration. On va montrer les implications suivantes (1⇒2⇒3⇒1).

— (1⇒2) : Soit G un ultrafiltre sur E. supposons par l’absurde que

∃A⊆E tel queA /∈ G etAc∈ G/ ; on peut remarquer qu’on a l’une des situations suivantes : (∀B ∈ G, B∩A6=φ)ou(∀B ∈ G, B∩Ac6=φ)

car sinon :

∃B1 ∈ G tel queB1A=φ(i.e.B1Ac) et ∃B2 ∈ G tel que

B2Ac=φ(i.e.B2A) c.à.d B1B2 =φ∈ G ce qui est impossible.

On note C=G ∪ {B∩A:B ∈ G},C est une base de filtre, soit donc

FC le filtre engendré parC. Il est évident de remarquer queA∈ FC; ceci prouve que FC est un filtre qui contient par construction strictement G

(car A∈ FC etA /∈ G).Contradiction.

Si maintenant il existe une partieA de Etel queA, Ac∈ G, alors φ=AAc∈ G. Absurde.

— (2⇒3) : Soit AB ∈ G et supposons que A /∈ G.

On a (A∪B)c∈ G/ i.e. AcBc∈ G/ et doncBc∈ G/ car sinon on aurait AcBc∈ G. impossible.

et par conséquentB ∈ G.

— (3⇒1) : On suppose queG vérifie la condition (3.) mais n’est pas maximal ; considérons donc un ultrafiltre U tel queG U.

Soit A ∈ U − G on aAc ∈ U/ i.e Ac ∈ G. Mais comme/ E = AAc nécessairement A ∈ G.

Absurde.

Remarque .

- Comme l’est le cas pour un filtre, un ultrafiltre U sur E est dit principal (ou bien central) s’il existe un élément A de U, tel que ∀M ∈ U, AM.

On appelle A le centre de U et on dit queU est centré en A.Dans ce cas on a un résultat très précis.

(13)

Section 2.4 – Filtre induit 12

Si U un ultrafiltre sur E centré en A, alors A est réduit à {a} a un point de E. En effet : Sia, bA, tel quea6=b. D’après le critère (2) des ultrafiltres on aurait : {a} ∈ U ou{a}c∈ U; or A est le centre de U, alors A⊆ {a} ou A⊆ {a}c. Contradiction.

Corollaire 3:

Si U est un ultrafiltre sur E et si A1∪ · · · ∪An∈ U , alors l’un des Ak∈ U.

Démonstration. Sinon, on aurait par le critère (2) des ultrafiltres, Ack ∈ U pour tout kn; alors φ=A1c∩ · · · ∩Anc∩(A1∪ · · · ∪An)∈ U ce qui n’est possible.

Remarque .

- Rappelons que le filtre de Fréchet sur E est le filtre F définit par : F ={A⊆E: le complémentaire de A est fini}. On a un autre résultat : Un ultrafiltre non principal contient le filtre de Fréchet sur E.

En effet si un ultrafiltreU contient une partie finieA={j1;. . .;jn}alors il contient l’un des singletons {ji} et alors U =Fji . Par conséquent un ultrafiltre non principal contient le filtre de Fréchet sur E Corollaire 4:

Pour qu’une base de filtre B soit une base d’ultrafiltre, il faut et il suffit que ∀A⊆ E non vide, on ait ∃S∈B tel que SA ou bien SAc.

Démonstration. La démonstration en est immédiate à partir du critère (2.) des ultrafiltres.

Proposition 6:

Soit U un ultrafiltre sur E et A⊆E tel que AU 6=φ,U ∈ U; alors A∈ U.

Démonstration. Supposons que A /∈ U. Considérons la base de filtre B = {A∩U : U ∈ U }. Nous avons A ∈ FB, A /∈ U et U ⊆ FB entraine que U FB. Contradiction avec le fait que U est un ultrafiltre surE.

2.4 Filtre induit

Proposition 7:

Soient F un filtre sur E, A∈ P(E) non vide. Pour que la trace F/A de F sur A définie par F/A = {F ∩A : F ∈ F } soit un filtre sur A, il faut et il suffit que ∀F ∈ F, AF 6=φ.

Démonstration. (⇒) Cette implication est immédiate à partir de la définition du filtre.

(⇐) Montrons queF/A est un filtre sur A.

i on aφ /∈ F/A

ii si M, N ∈ F/A i.e. ∃M0, N0 ∈ F tel queM =M0A etN =N0A, or

MN = (M0A)∩(N0A) = (M0N0)∩A; alors MN ∈ F/A, carM0N0 ∈ F. iii de même si M ∈ F/A etMPA;

doncM =M0AM0 ∈ F et on a : P =MP

= (M0A)P

= (M0A)∪(P∩A)

= (M0P)∩A commeM0P ∈ F doncP ∈ F/A.

(14)

Section 2.5 – Image directe et image réciproque d’une base de filtre 13

Définition 13:

Si F/A={F∩A:F ∈ F } est un filtre sur A, on dit que F/A est induit par F sur A.

En particulier si A∈ F, alors F/A est un filtre induit par F sur A.

Exemples 7:

1. soient (E,T) un espace topologique ; A⊆E non vide. et xA; on sait que F =V(x) est un filtre surE

alors F/A ={V ∩A:V ∈ V(x)} est filtre induit par F sur A.

2. soit FM ={B ⊆E:MB} et siMA donc

FM/A={B ⊆A:MB} est un filtre induit par FM sur A.

2.5 Image directe et image réciproque d’une base de filtre

Soient B une base de filtre sur F et f une application de E dans F, l’image reciproque de B est définie par f−1(B) ={f−1(B) :B∈B}.

Si φ /f−1(B) alors : f−1(B) est une base de filtre sur E. En effet : si f−1(M), f−1(N)∈f−1(B); on a :

f−1(M∩N)⊆f−1(M)∩f−1(N)

et f−1(M ∩N)∈f−1(B) car MN ∈B.

Définition 14:

Si f−1(B) ={f−1(B) : B ∈B} est une base de filtre sur E f−1(B) est appelée image réciproque de la base de filtre B. Le filtre engendré par f−1(B) est encore appelé image réciproque du filtre engendré par B notéFf−1(B)

Remarque .

si B est un filtre, f−1(B) n’est en générale qu’une base de filtre.

Exemple 8:

Soient A ⊆ F, j : A → F l’injection canonique et soit B une base de filtre sur F telle que : ∀B ∈ B, A∩B 6=φ(i.e. φ /∈j−1(B))et on a :

Fj−1(B)={M ⊆A:∃B ∈B tel que ABM} notons G le filtre engendré par B sur Falors Fj−1(B)=G/A

Définition 15:

Soit B une base de filtre sur E et f :EF une application, alors f(B) ={f(B) : B ∈B} est une base de filtre. f(B) est appelée image directe de la base de filtre B.

Le filtre engendré parf(B)est appelé l’image directe du filtre engendré par f(B)notéFf(B). Exemples 9:

1. On prend EF, j :EF l’injection canonique etB une base de filtre surE alors Ff(B)= {A⊆F,B∈B tel que BA}

2. Soit (xn)n≥0 une suite d’élément de E. Soit BN = {Ap : p ∈ N} Ap = {n ∈ N; np}

BN est la base de filtre qui engendre le filtre de Fréchet. La suite(xn)n≥0 est considérée comme l’applicationf :N→E, posons Xp ={xn, np} alors :

Ff(B

N)={A⊆E: ∃p∈N tel que XpA}

Ff(B

N)est appelée le filtre de Fréchet de la suite ou le filtre élémentaire associé à la suite.

(15)

Section 2.6 – Opérations sur les Filtres 14

2.6 Opérations sur les Filtres

Notons F(E) l’ensemble des filtres sur E. Proposition 8:

Soit (Fα)α∈I une famille d’éléments de F(E) alors \

α∈I

FαF(E) et on a:

∀α∈I, \

α∈I

Fα ⊆ Fα. Démonstration.

i. on aφ /∈ Fα, ∀α∈I et \

α∈I

Fα6=φcarE∈ Fα ∀α∈I. ii. soient A, B\

α∈I

Fα alors∀α∈I, A∈ Fα et B∈ Fα d’où∀α∈I, AB ∈ Fα doncAB\

α∈I

Fα. iii. soitA\

α∈I

Fα et soitAB ⊆Eor∀α ∈I, B∈ Fα doncB\

α∈I

Fα

Remarque .

La réunion de deux filtres sur E n’est pas en générale un filtre sur E. Prenons l’exemple de FA et FB avec AB=φ.

Proposition 9:

Soit (Fi)i∈I une famille d’éléments de F(E). Alors:

\

i∈I

Fi ={A⊆E:A=[

i∈I

Fi, Fi ∈ Fi} Démonstration.

- Soit B\

i∈I

Fi doncB ∈ Fi, ∀i∈I; ainsi B =Si∈IFiFi =B. Et par suite B ∈ {A⊆E:A=Si∈IFi, Fi∈ Fi}.

- Soit B∈ {A⊆E:A=Si∈IFi, Fi ∈ Fi} alorsB =[

i∈I

FiFi ∈ Fi; puisque Fi∈ Fi etFiB, ∀i∈I alorsB ∈ Fi, ∀i∈I et par conséquentB\

i∈I

Fi.

Proposition 10:

Soit F ∈F(E) alors: F=\{U : F ⊆ U, U est un ultrafiltre sur E} Démonstration.

— Il est clair que F ⊆\{U : F ⊆ U, U est un ultrafiltre sur E} .

— Supposons par l’absurde que :

A\{U : F ⊆ U, U est un ultrafiltre sur E} et queA /∈ F.

AlorsFAc6=φ, ∀F ∈ F car sinon∃F ∈ F tel queFA d’oùA∈ F impossible.

posonsB={F∩Ac:F ∈ F }.B est une base de filtre carB=F/Ac; on voit que F ⊆ FB. Soit U un ultrafiltre sur Equi contient FB. On a F ⊆ U d’où A∈ U, et on a

Ac∈ FB⊆ U, il en découle que AAc∈ U. Contradiction.

(16)

Chapitre 3

Limite de filtre

3.1 Filtres convergents

Définition 16:

Soient Eun espace topologique, F un filtre sur Eet x∈E. On dit que :

- F converge vers x si F contient le filtreV(x) (l’ensemble des voisinages de x).

- x est point d’adhérence de F si x\

A∈F

A.

Exemple 10:

Si (xn)n≥0 une suite convergente dans (E;T) versa∈E; alors le filtre élémentaire associé à (xn)n≥0 converge vers a.

Remarquons que si E est séparé, la limite est nécessairement unique car sinon si x 6= y, ∃U ∈ V(x), V ∈ V(y) tel que UV =φdonc UV =φ∈ F absurde.

Proposition 11:

Les assertions suivantes sont vérifiées:

i. Si F converge vers x, alors x est point d’adhérence de F. ii. Si x est point d’adhérence de F, alors

il existe un filtre plus fin qui converge vers x.

iii. Si U est un ultrafiltre, si l est un point d’adhérence de U, alors l est limite de U.

Démonstration.

i. Soit A∈ F, alorsAV 6=φ, ∀V ∈ V(x) et doncxA.

ii. Commex est point d’adhérence deF, d’aprèsla proposition (4) on peut considérer le filtre engendré parF etV(x). Alors ce filtre converge vers x.

iii. On applique le point précédent, sachant queU n’admet pas de filtre strictement plus fin.

Remarque .

Cette proposition est capitale. Remarquons dans le point (ii) la similitude avec les suites qui admettent une valeur d’adhérence et les suites extraites (pour les espaces métriques).

3.2 Filtre image, limite d’une fonction

Définition 17:

Soient E,F deux ensembles, F un filtre sur E et f :E→F une fonction.

Alors {B ⊆F: ∃A∈ F, B=f(A)} est une base de filtre.

On appelle filtre image de F par f le filtre engendré par cette base de filtre qu’on noteraFf. 15

(17)

Section 3.2 – Filtre image, limite d’une fonction 16

Lemme 1:

B appartient au filtre image Ff si est seulement si f−1(B) appartient à F. Démonstration. (⇒) Si B ∈ Ff, alors ∃A∈ F : f(A)BAf−1(B)

f−1(B)∈ F.

(⇐) sif−1(B)∈ F, alorsf(f−1(B))⊂BB∈ Ff Proposition 12:

Le filtre image d’un ultrafiltre sur E est un ultrafiltre sur F.

Démonstration.

Soient E,Fdeux ensembles,f :E→F une fonction etU un ultrafiltre sur E.

Fixons une partieA deFtelle que A /∈ Uf, alors f−1(A)∈ U/ par conséquentEf−1(A)∈ U est donc f−1(FA) =f−1(Ac) = (f−1(A))c∈ U. Ceci montre queAc∈ Uf et doncUf est un ultrafiltre.

Proposition 13:

Soient E,F deux espaces topologiques xE et f : E → F une fonction. Alors f est continue en x si et seulement si Ff converge vers f(x) pour tout filtre F

qui converge vers x.

Démonstration.

Si f est continue, soit F un filtre qui converge vers x et soit V un voisinage def(x). Comme f est continue en x, f−1(V) est un voisinage de x par conséquent f−1(V) ∈ F, d’où V ∈ Ff. Ainsi Ff converge vers f(x).

Réciproquement : soit V un ouvert contenantf(x) et V(x) le filtre des voisinages de x. On sait que f(V(x)) converge vers f(x) par conséquent Vf(V(x)) i.e. f−1(V) ∈ V(x) et donc f−1(V) est un voisinage de x.

Remarque .

On voit l’avantage de pouvoir considérer les filtres et pas seulement les suites. Le théorème(2) est valable pour des espaces topologiques métrisables, La proposition(13) est valable avec des espaces topologiques quelconques.

Pour bien avancer vers les applications des filtres il nous faut comprendre la convergence des filtres dans les espaces produits. Rappelons que la topologie produit sur E = Y

i∈I

Ei est la topologie la moins fine rendant toutes les projections Qi :EEi continues, une base d’ouverts pour cette topologie est donnée par les ensembles de la forme.

{(xi)i∈I,∀j∈J xjUj} = Y

i∈J

Uj×Y

j /∈J

Ej

JI est fini, ∀j∈J, Uj est ouvert dans Ej. Il est alors facile de voir qu’une suite(yn) converge dans E si chaque Qi(yn) converge dans Ei.

Proposition 14:

Soit (Ei)i∈I une famille d’espaces topologiques, et E=Qi∈IEi muni de

la topologie produit, un filtre F sur E est convergent si chacun des filtres images Qi(F) est convergent.

Démonstration.

Puisque chaque projection est continue Qi EEi, donc Qi(F) est convergent dés que F l’est.

Supposons maintenant que F est un filtre surE tel que chaqueQi(F) converge vers xiEi. Fixons un voisinage U de x qu’il est de la forme :

U ={y∈E : ∀j∈J Πj(y)∈Uj}

JI est un ensemble fini et∀j ∈J Uj est un ouvert de Ej qui contientxj

Par hypothèse, on sait que∀i∈I,Πi(F) converge versxi, en particulier, pour toutjJ on doit avoir

(18)

Section 3.3 – Filtres dans les espaces métriques 17

Uj ∈ Πj(F), c’est à dire qu’il existe Vj ∈ F tel que Πj(Vj) ⊆ Uj. Introduisons V = \

j∈J

Vj, comme F est un filtre on sait que V ∈ F, et de plus on a pour tout jJ que Πj(V) ⊆Πj(Vj) ⊆ Uj. Ceci prouve queVU et doncU ∈ F i.e.F converge versx.

Dans ce paragraphe, (Y,T) désigne un espace topologique séparé, et (E,F) un espace filtré. Soit ϕ: (E;F)−→Y une application.

Définition 18:

On dit que ϕ admet pour limitelY selonF siV(l)⊆ Fϕ. Et on écrit l = lim

F ϕ(x).

(i.e. si l’image directe du filtre F converge versl).

Proposition 15:

ϕ admet pour limite lY selon F si et seulement si:

∀V ∈ V(l), ∃F ∈ F tel que ϕ(F)V

Démonstration. (⇐) Si V ∈ V(l) alors ∃F ∈ F tel que ϕ(F) ⊆ V, on a donc Fϕ−1(ϕ(F)) ⊆ ϕ−1(V). Ceci implique queϕ−1(V)∈ F; ce qu’est par définition V ∈ Fϕ.

(⇒) Si V ∈ V(l), on a en particulier V ∈ Fϕ i.e.F =ϕ−1(V)∈ F et alors ϕ(F) =VV.

Exemples 11:

- si E=N ,BN={[n, +∞[, n≥0}, donc lim

FB

N

f(x) = lim

n→+∞f(x).

- si E=R ,BR={[a, +∞[, a∈R}, donc lim

FB R

f(x) = lim

a→+∞f(x).

-soient (E,T) un espace topologique eta∈E, prenons F =V(a), donc lim

F f(x) = lim

x→af(x).

Proposition 16:

Soient (E,F),(Y,T) séparé et f : E7−→Y une application.

Soit a∈E, si aTS∈FS, alors on a: l = limFf(x)⇒l=f(a).

Démonstration. Si l6=f(a). SoitU un ouvert contenantlmais pas f(a), alors

S∈ F tel quef(S)⊆U. Or aS doncf(a)∈U; contradiction.

3.3 Filtres dans les espaces métriques

L’objet de ce suit est de montrer comment les filtres peuvent être utile dans un espace métrique pour caractériser la convergence et la complétude.

Définition 19:

Soit (E, d) un espace métrique et soit F un filtre sur E. On dit que F est un filtre de Cauchy si et seulement si :

∀≥0, ∃M ∈ F tel que diam(M)≤. Lemme 2:

L’espace métrique est complet si et seulement si, tout filtre de Cauchy de E converge dans E.

Théorème 5:

Soient F un filtre de Cauchy et x∈E.

Alors les assertions suivantes sont équivalentes:

(i) F converge vers x.

(ii) Pour tout filtre G de E tel que F ⊆ G, on a G converge vers x.

(19)

Section 3.3 – Filtres dans les espaces métriques 18

Démonstration. L’implication (i) ⇒ (ii) est claire.

Montrons que (ii) ⇒ (i).

Soit G un filtre deE contenantF qui converge versx.

Soit M ∈ F. Pour tout voisinage U de x, nous avons U, M ∈ G; par suite on a

UM 6=φ,U ∈ V(x). On déduit quexM et nous avonsd(x, m)diam(M), ∀m∈M. Puisque sixM, alors∃(xn)n≥0 d’éléments de M tel quexn −→ xd’où

d(xn, m) −→ d(x, m) ; ord(xn, m)diam(M) ; à la limite d(x, m)diam(M), ∀m∈M.

Soit >0.

CommeF est un filtre de Cauchy, ∃M ∈ F tel quediam(M).Alors

∀y ∈ M, d(x, y)diam(M), ainsi MB(x, ), où B(x, ) est la boule ouverte de centre x et de rayon.

Par conséquentB(x, )∈ F ce qui montre queF contient le filtreV(x).

On conclut queF converge vers x.

Corollaire 5:

Soit (E, d) un espace métrique compact alors E est complet.

Théorème 6:

Soit (E, d) un espace métrique. Soit Y ⊆E. Alors on a:

(i) Si (Y, d) est complet, alors Y est fermé.

(ii) Si (E, d) est complet et Y est fermé, alors Y est complet.

Démonstration.

(i) SiY n’est pas fermé, alors il existerait un pointx adhérent à Y mais qui n’est pas dans Y. Alors VxY serait un filtre de Cauchy dansY qui n’a pas de limite dansY, ce qui est une contradiction.

Inversement, supposons que Y est fermé et que (E, d) est complet. Soit G un filtre de Cauchy dans (Y, d), montrons queG converge vers xY.

SoitU le filtre surEengendré par la base de filtreG. CommeE est supposé complet alorsU converge vers x∈E, et on a Y ∈ G ⊆ U, d’oùxY =Y (car Y est fermé).

On conclut que (Y, d) est complet.

Définition 20 (Critère de Cauchy):

Soit (E,F) un ensemble filtré, (Y, d) un espace métrique et f :E7→Y une application.

On dit que f vérifié le critère de Cauchy selon F si et seulement si

∀ >0,∃S∈ F : ∀s, s0S, d(f(s), f(s0))< (i.e. diam(f(S))< ) . Si limFf(x) existe , alors f vérifie le critère de Cauchy selon F.

Proposition 17:

Soient (E,F) un ensemble filtré, (Y, d) un ensemble complet et f :E7→Y une application vérifiant le critère de Cauchy selon F.

Alors f admet une limite selon F.

Démonstration. On a :

∀n≥1, ∃Sn∈ F, diam(f(Sn))≤ 1n. Posons Cn=f(Sn), donc diam(Cn)≤ n1. n= 1, Γ1=S1∈ F, soit Λ1 =f1).

n= 2, Γ2∈ F, Γ2S1S2 soit Λ2=f(Γ2).

. . . .

n=k, Γk ∈ F, Γk ⊆Γk−1Sk soit Λk =fk).

Ainsi on construit une suite (Λn)n≥1, tel que : -Λn=fn), Γn∈ F, ΓnSn.

nCn, diam(Λn)≤ 1 n.

-(Λn)n≥1 est une suite décroissante de fermés non vide. Comme (Y, d) est complet, on conclut que

(20)

Section 3.3 – Filtres dans les espaces métriques 19

lY tel que \

n≥1

Λn={l}.

Quitte à montrer quel= lim

F f(x).

Soit >0, ∃N : ∀n≥Nn1 < 2. lfn)⇒ ∃mn∈Γn d(l, f(mn))< 2 Soit nN, j∈Γn, alors :

d(f(j), l) ≤ d(f(j), f(mn)) +d(f(mn), l) ≤ 1n+2 <

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