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Conditions d'impédance pour un problème de couches minces par analyse multi-échelle.

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Academic year: 2022

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(1)

Conditions d'impédance pour un problème de couches minces par analyse multi-échelle.

M.Gazeau

gazeau@cmap.polytechnique.fr

1 Introduction

De nombreux problèmes issus de la physique font intervenir des domaines à couches minces.

C'est le cas notamment en optique où des dispositifs optiques à couches minces sont con- struits an de manipuler la lumière en jouant sur les propriétés de réfraction et de réexion des matériaux. La modélisation numérique d'un tel problème peut s'avérer dicile à met- tre en oeuvre car il faut tenir compte de la faible épaisseur de la couche mince. Il faut donc considérer une discrétisation susamment ne an d'obtenir une bonne approximation numérique du problème.

L'idée de ce mini-projet est de remplacer le problème initial (déni sur un domaine à couche mince) par un problème approché sur un domaine xe i.e sans couche mince.

Dans un premier temps, on eectuera une analyse mathématique du problème initial. On construira ensuite par une analyse multi-échelle un problème proche du problème initial.

Enn on implémentera à l'aide de Freefem++ les deux problèmes dans le cas d'un domaine régulier puis non régulier au voisinage de la couche mince.

2 Conditions aux limites approchées pour le laplacien dans un domaine régulier

On suppose queΩint est un domaine régulier simplement connexe (i.e sans trou) deR2 et on noteΓ son bord. On note−→n = (n1, n2)tla normale unitaire sortante à Γ. On introduit un petit paramètreǫtel que0< ǫ6ǫ0 ≪1,ǫ0 étant xé. On suppose que la couche mince autour du domaineΩint d'épaisseur constanteǫest décrite par

ǫext ={x+s−→n(x)|x∈Γ, s∈(0, ǫ)}.

On appelleΩǫ= Ωint∪Γ∪Ωǫext le domaine complet etΓǫext son bord. La gure ci dessous illustre un tel domaine

int Γǫext

ǫext

Γ

ǫ≪1 Figure 1

(2)

On s'intéresse maintenant au problème de transmission surΩǫ

















α∆uǫint =fint dansΩint

∆uǫext =fext dansΩǫext α∂nuǫint =∂nuǫext+g surΓ

uǫint =uǫext surΓ uǫext = 0 surΓǫext

(2.1)

oùαest une constante strictement positive. On suppose quefint∈L2(Ωint)etg∈L2(Γ). On suppose également que fext est la restriction à Ωǫext d'une fonction de L2(Ωǫext0 ). De plus∂ndesigne la dérivée normale extérieure àΩint et la dérivée normale intérieure àΩǫext. On note −→τ le vecteur unitaire tangent à Γ tel que (−→τ ,−→n) forme une base orthonormale.

Ennk.km,Ωint,m∈Ndésigne la norme hilbertienne surHm(Ωint). On dénit les normes surHm(Ωǫext) etHm(Γ)de façon similaire. De plus par dénition H0 =L2.

On cherche à approcher le problème de transmission précédent surΩǫ par un problème du Laplacien avec condition de Robin surΩint i.e

α∆vǫ =fint dansΩint

CLǫ(vǫ, ∂nvǫ) = 0 surΓ. (2.2) 1. Montrer l'assertion suivante : v∈H01⇔ vint∈H1(Ωint),vext ∈H1(Ωǫext), vext|Γǫ

ext = 0 et [v]Γ = 0 où [v]Γ = vint|Γ−vext|Γ est le saut de v à l'interface Γ (au sens de la trace).

2. Ecrire le problème (2.1) sous sa forme variationnelle et montrer que, sous les hy- pothèses précédentes, il existe une unique solution uǫ ∈ H01(Ωǫ) et une constante C >0 indépendante deǫtel que

kuǫk1,Ωǫ 6C

kfintk0,Ωint+kfextk0,Ωǫext+kgk0,Γ

. 3. En supposant que la solution du problème variationnel est tel queuǫ|Ω

int ∈C2int etuǫ|Ωǫ

ext ∈C2ǫext

en déduire que le problème (2.1) admet une unique solution.

An de travailler sur un domaine xe, on veut faire apparaitre le paramètre ǫ dans le système d'équation (2.1). On suppose que la courbe Γ est susamment régulière et on notelΓ sa longueur. La courbe Γ peut être paramétrée par son abscisse curviligne t. Le domaineΩǫext peut alors être paramétré par les variables(t, s)∈[0, lΓ)×(0, ǫ):

ǫext =

y ∈R2, y(t, s) =x(t) +s−→n(x(t)), t∈[0, lΓ), s∈(0, ǫ) . 4. En utilisant les formules suivantes

t−→τ =−c(x(t))−→n et ∂t−→n =c(x(t))−→τ

où c(x(t))est la courbure de Γau point d'abscisse curviligne t, montrer que

1

2

!

=

n2

1+sc(x(t)) n1

−n1

1+sc(x(t)) n2

! ∂t

s

!

où ∂1 et∂2 sont les dérivées par rapport ày1 ety2. En déduire que le laplacien peut être écrit sous la forme

ext= 1

1 +sc(x(t))∂t

1

1 +sc(x(t))∂t

+ c(x(t))

1 +sc(x(t))∂s+∂s2.

(3)

5. On introduit la variable dilatée S =s/ǫ. Par un développement de Taylor, montrer que l'on obtient l'expression suivante pour le laplacien sur le domaine [0, lΓ)×(0,1)

ext = 1

ǫ2S2

N

X

l=1

ǫlAlN+1TǫN

!

où les opérateurs(Al)comportent au plus une dérivée selonSetTǫN est un opérateur uniformément borné enǫ. Donner une expression pour A1.

6. On suppose que fext est une fonction régulière et on note uǫext(t, s) =Uextǫ (t, S). En déduire que le système (2.1) dans les nouvelles coordonnées est donné par

















 1 ǫ2

S2Uextǫ −PN

l=1ǫlAlUextǫ

=Fextǫ dans[0, lΓ)×(0,1) 1

ǫ∂SUextǫ =α∂nuǫint−g sur[0, lΓ)× {0} Uextǫ = 0 sur[0, lΓ)× {1} α∆uǫint =fint dansΩint

uǫint =Uextǫ surΓ

(2.3)

avec pour tout N ∈N

Fextǫ =

N

X

l=0

ǫlFextl (t)Sl+O ǫN+1 .

La présence de puissance entière dans le système d'équations (2.3) nous amène à supposer que les solutionsuǫint etUextǫ s'écrivent

uǫint =X

n>0

ǫnunint et Uextǫ =X

n>0

ǫnUextn . (2.4)

7. En insérant le développement asymptotique (2.4) dans le système (2.3) et en identi- ant les puissances de ǫ, montrer que l'on obtient

(a) Pour les termes d'ordre0: u0intest solution d'un problème de Dirichlet homogène sur Ωint avecfint comme force extérieure etUext0 = 0.

(b) Pour les termes d'ordre 1: u1int est solution d'un problème de Laplace avec condition de Dirichlet non homogène Uext1 donnée par

Uext1 = (S−1)

α∂nu0int−g .

(c) Pour les termes d'ordre 2: u2int est solution d'un problème de Laplace avec condition de Dirichlet non homogène Uext2 donnée par

Uext2 =−c(x(t))

α∂nu0int−gS2−1

2 +Fext0 (t)S2−1

2 + (S−1)α∂nu1int. 8. Quelle est la régularité nécessaire sur les donnéesu0int, g etfint pour que les calculs

précédents aient un sens.

(4)

On dénit la solution tronquée à l'ordrek∈N

uǫ[k],ext =

k

X

l=0

ǫlulext et uǫ[k],int=

k

X

l=0

ǫlulint

On introduit les erreurs rk,extǫ et rk,intǫ comme le reste de la diérence entre la solution exacte et le développement asymptotique tronqué à l'ordre krespectivement dans Ωint et Ωǫext c'est à dire

rǫk,ext =uǫext−uǫ[k],ext et rǫk,int =uǫint−uǫ[k],int.

On admettra que la solution uǫ du système (2.1) admet un développement asymptotique jusqu'à l'ordre4 et qu'on a la majoration suivante

rk,ǫint

1,Ωint+√ ǫ

rǫk,ext

1,Ωǫext6Ckǫk+1 pourk= 0,1,2. (2.5) 9. Pourk= 0,1,2, trouver une approximation vǫ[k] deuǫ[k],int qui soit solution d'un sys-

tème de la forme (2.2) dont on déterminera les conditions d'impédanceCLǫ

v[k]ǫ , ∂nv[k]ǫ sur Γ. Montrer que uǫ[0],int =v[0]ǫ et qu'il existe deux constantes positives C1 et C2, indépendantes de ǫ, tel que

uǫ[1],int−v[1]ǫ

1,Ωint 6C1ǫ3/2

uǫ[2],int−v[2]ǫ

1,Ωint 6C2ǫ5/2.

En déduire qu'il existe une constante positiveC indépendante deǫ tel que

uǫint−v[k]ǫ

1,Ωint 6C

ǫ pour k= 0 ǫ3/2 pour k= 1 ǫ5/2 pour k= 2.

10. On suppose quev[1]ǫ etv[2]ǫ admettent un développement asymptotique de type (2.4).

Montrer que le résultat précédent peut être amélioré par les estimations suivantes

uǫint−vǫ[k]

1,Ωint 6C

ǫ pourk= 0 ǫ2 pourk= 1 ǫ3 pourk= 2.

Conclure.

3 Simulations numériques

On considère dans cette section le problème de transmission (2.1) sur diérents domaines à couche mince avec les données suivantes : g= 0, fext= 0 etfint =−x22. On choisit ǫ= 2−j,(j= 1,· · ·,10). Pour la génération des maillages, on pourra utiliser la documentation de FreeFem++ accessible sur www.freefem.org, à l'adresse suivante

http://www.freefem.org/++/ftp/freefem++doc.pdf

(5)

Dans un premier exemple on s'intéresse au domaine suivant Ωǫ=

x∈R2|1<kxk<2 +ǫ tel que x >0 etx1 <2 avec pour domaine intérieur

int=

x∈R2|1<kxk<2 tel que x >0

11. Résoudre numériquement le problème (2.1) à l'aide de Freefem++ et en utilisant les éléments nis P1.

12. Faire de même avec les approximations vǫ[k] pourk= 0,1,2.

13. Tracer, en fonction de ǫ, les normesL2(Ωint) et H1(Ωint) de la diérence uǫint−vǫ[k]

pourk= 0,1,2. Conclure en comparant les résultats numériques avec les estimations obtenues à la question 10.

14. Eectuer les mêmes simulations sur le domaine suivant Ωǫ=

x∈R2|1<kxk2 <2 +ǫ tel que x >0 avec pour domaine intérieur

int=

x∈R2|1<kxk2<2 tel que x >0 .

15. Obtient-on les mêmes résultats? Si non, d'où vient le problème et comment pourrait- on y remédier. Conclure.

On considère cette fois que le domaine n'est pas régulier au voisinage de la couche mince et qu'il présente un coin. Dans cette section on considèrera que le domaineΩint est de la forme polygonale : ses sommets ont respectivement pour coordonnées(0,0),(1,0),(1,12), (12,12),(12,1)et pour nir(0,1). Le domaine total Ωǫ est donné par les sommets suivants : (0,0),(1,0),(1,12 +ǫ),(12 +ǫ,12 +ǫ),(12 +ǫ,1)et(0,1). On note ΓN la partie du bordΓ autour de laquelle il n'y a pas de couche mince. On considère cette fois le problème





















α∆uǫint =fint dansΩint

∆uǫext =fext dansΩǫext α∂nuǫint =∂nuǫext+g surΓ

uǫint =uǫext surΓ uǫext = 0 surΓǫext

nuǫext = 0 surΓN

(3.1)

16. Reprendre les questions précédentes 11, 12 et 13 pour le problème ci dessus en util- isant diérents pas de discrétisations et la donnée

fint(x, y) =

1 six61/2 0 sinon

17. Comment peut-on améliorer les résultats au voisinage du coin entrant. Réalisez une expérience numérique. Comparer avec les résultats précédents.

18. Est-il judicieux d'utiliser le résultat théorique obtenu dans la section 2 pour des domaines présentant des irrégularités? La nature du problème est-il similaire à celui mis en évidence à la question 15. Expliquer à quels endroits dans la preuve on a fait une hypothèse qui n'est plus valide dans le cas d'un domaine non régulier.

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